FICHE DE CONNAISSANCES N°2 AMÉLIORER LES DONNÉES ET LES INFORMATIONS POUR LA PRISE DE DÉCISION FICHE DE CONNAISSANCES N°2 Améliorer les données et les informations pour la prise de décision P our prendre des décisions éclairées sur l’environnement, les infrastructures, les ressources naturelles du littoral et leurs interactions avec les populations des zones côtières, il est nécessaire de disposer de données exactes et récentes. La nature des phénomènes côtiers et leurs conséquences sur les moyens de subsistance et l’environnement exigent de mettre en place à l’échelon régional des systèmes intégrés de collecte et de partage de données sur les conditions maritimes et côtières, l’aménagement du territoire, le climat et les catastrophes naturelles. Les populations et les actifs des zones côtières ouest-afri- la mer (carte 1). La surveillance intégrée du littoral peut caines sont exposés à de nombreux phénomènes naturels, améliorer les capacités d’anticipation, de prévention et de dont les inondations, les cyclones, l’augmentation des réaction face aux risques côtiers et renforcer la résilience précipitations, les tempêtes et l’élévation du niveau de de la région au changement climatique. Les enjeux CARTE 1  Exposition aux catastrophes risques naturelles sur le littoral ouest-africain Les risques pesant sur le littoral ouest-africain néces- sitent un contrôle et une surveillance permanents et le renforcement et la consolidation des systèmes nationaux et internationaux afin d’améliorer la communication et l’échange de connaissances et de données entre les plateformes régionales et nationales. En 2010, un schéma directeur du littoral ouest-africain a été élaboré suite à une étude commandée par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et mise en œuvre par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). L’étude a identifié les populations et les écosystèmes vulnérables à l’érosion le long du littoral ouest-africain, ce qui a permis d’alerter sur les capacités limitées de la région en matière de surveillance du trait de côte et de partage des informations scientifiques. Elle a également souligné la nécessité d’établir des systèmes de gestion de l’information côtière pour la surveillance, la protection et la prise de décision. Depuis, certains pays côtiers ouest-africains ont com- mencé à mettre en œuvre ces systèmes, assurant le suivi Source : Banque mondiale. des mesures de terrain et recourant à des analyses et des modélisations géospatialisées, tout en lançant des Cependant, les efforts actuels ne sont pas encore suffi- activités de recherche et de partage des connaissances. samment normalisés pour garantir l’interopérabilité dans FICHE DE CONNAISSANCES N°2 AMÉLIORER LES DONNÉES ET LES INFORMATIONS POUR LA PRISE DE DÉCISION lespayset entre les pays,eux, et le partage des informations régulier et harmonisé dans la région, il faudra encore doit être encore amélioré. améliorer l’efficacité, la continuité et la normalisation de la collecte des données, les plateformes de partage Il y a eu plusieurs tentatives de mettre en place un méca- d’information et les systèmes avancés de gestion des nisme de coopération régionale pour la surveillance du connaissances à l’échelon national et régional. La question littoral et la réduction des risques côtiers en Afrique de de la disponibilité et de l’accessibilité des données reste l’Ouest, et des ensembles de données et d’informations un enjeu crucial. sont partagés. Mais avant d’obtenir un suivi durable, Les solutions Plusieurs mesures peuvent aider les pays à améliorer et peuvent améliorer lesprévisions hydrologiques, les intégrer leurs systèmes : prévisions des inondations, la mesure de l’érosion, • Moderniser les systèmes de surveillance : Une surveil- l’exploitation d’infrastructures hydrauliques, la pla- lance automatique et en temps réel des conditions nification des investissements et l’appui budgétaire. côtières et météorologiques, des relevés géophysiques • Accroître et transformer l’accès aux connaissances : Les plus sophistiqués et des systèmes de plus en plus per- outils de communication (y compris les réseaux sociaux formants d’observation de la Terre permettent d’obtenir et autres outils Internetconnectés) peuvent permettre une vue d’ensemble des conditions spatio-temporelles de moderniser la présentation de l’information et des des ressources côtières et d’identifier les tendances résultats analytiques aux diverses parties, des individus qui les affectent. aux instances régionales de décision. • Renforcer les outils analytiques : Des améliorations • Moderniser les institutions : Il est indispensable d’inves- des systèmes d’information géographique (SIG), de la tir dans les individus et les capacités institutionnelles, modélisation hydrologique et des systèmes de soutien aux niveaux régional et national. En conjuguant une d’aide à la planification et la décision opérationnelle approche innovante de l’apprentissage, le renforcement des capacités, des interactions avec les univer- FIGURE 1  Schéma idéal de partage des données et des sités, des partenariats public-privé, un travail de informations pour le littoral ouest-africain sensibilisation et la modernisation des bureaux et des installations pour rationaliser les flux de Ministères Observatoire nationaux national du Données et information travail, il sera possible de mobiliser des inves- de Observatoire régional l’environnement littoral ouest-africain tissements dans les nouvelles technologies. Données et information Traitement des données, information et outils au La surveillance des zones côtières nécessite des Validation des données, Données niveau régional modélisation et traitées apports scientifiques, des partenariats public- ensembles de données SIG par le cloud privé et des efforts convergents des acteurs et répertoires d’information nationaux et régionaux (Figure 1). Un système Acteurs nationaux de surveillance harmonisé permettrait d’ac- Organismes publics Soutien aux pays croître la visibilité et l’efficacité des systèmes ouest-africains via une Secteur privé (ports, surveillance régionale de données et d’information, de faciliter la pêcheries, hôtels) intégrée de la gestion prise de décision, de promouvoir les meilleures Universités et instituts durable du littoral de recherche Acquisition des pratiques de gestion du littoral et améliorer la données et Agences systèmes de résilience des environnements côtiers. hydrométéorologiques traitement Le Programme de gestion du littoral ouest-africain (« WACA » en anglais) est une plateforme de mobilisation visant à assister les pays ouest-africains à gérer de façon durable leur littoral et à renforcer la résilience socio-économique aux effets du changement climatique. Ce programme vise également à faciliter l’accès des pays qui y participent à l’expertise technique et aux ressources financières. www.worldbank.org/waca 4/2016