SCIENCES, TECHNOLOGIE ET COMPÉTENCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE MARS 2014 85713 Capital humain pour l’agriculture L’agriculture africaine sur une trajectoire de PRINCIPAUX MESSAGES croissance n Les dirigeants africains considèrent l’agriculture comme un moteur susceptible d’entraîner le développement de l’ensemble de Au cours de la dernière décennie, les l’économie ; en Afrique subsaharienne, l’agriculture représente 32 % dirigeants africains avaient redonné du produit intérieur brut et 65 % de l’emploi. à l’agriculture la première priorité. En n L’efficacité de la croissance agricole en termes de réduction de la 2004, le Programme détaillé pour le pauvreté est de deux à quatre fois supérieure à celle des autres développement de l’agriculture en secteurs ; malheureusement, cette croissance est freinée par le Afrique (PDDAA) a été lancé. Dans manque de professionnels qualifiés. la première stratégie conjointe de n La faiblesse du niveau de capital humain dans le secteur agricole développement pour l’agriculture à africain reste une contrainte importante à la croissance, à la l’échelle continentale, les dirigeants réduction de la pauvreté, et à la sécurité alimentaire sur le continent. africains s’étaient mis d’accord pour n L’enseignement agricole a été négligé pendant plusieurs décennies, augmenter l’investissement public en et a été mal préparé pour satisfaire aux besoins croissants de agriculture d’un minimum de 10 % de professionnels qualifiés. leurs budgets nationaux et d’accroître la n Les ministres et dirigeants africains ont exigé une « approche productivité agricole d’au moins 6 % radicalement nouvelle » pour l’enseignement agricole, vu que le Au cours de ces 10 années système actuel est déconnecté du marché du travail. d’existence, les plans et programmes n La Banque mondiale appuie les dirigeants africains dans leurs efforts d’investissement élaborés par le pour transformer l’enseignement supérieur de façon à ce qu’il PDDAA, pourtant de bonne qualité devienne capable de produire des entrepreneurs, des esprits créatifs technique, ont souffert de difficultés de et des dirigeants d’entreprises qui pourront contribuer à la croissance mise en œuvre au niveau pays à cause économique et à la réduction de la pauvreté. du manque fréquent de personnel technique qualifié. Le Communiqué ministériel de la Figure 1. La taille du territoire montre la proportion de personnes dans le monde inscrites dans l’enseignement supérieur conférence ministérielle de 2010 sur l’enseignement supérieur en agriculture en Afrique (ESA) déclarait : « Nous, les ministres, sommes conscients du fait que l’incompatibilité entre la nécessité absolue d’assurer le succès du PDDAA et la grave pénurie de capacités humaines nécessaires pour atteindre ce succès doit être résolue en tant que question d’urgence nationale, régionale et même mondiale ». Le même communiqué souligne également que les universités doivent encourager des approches d’enseignement et d’apprentissage Agriculture, valeur basées sur l’investigation et centrées ajoutée (% du PIB) sur l’étudiant de façon à assurer la 0% 67% production par les universités d’individus capables de cerner le problème et d’entrepreneurs. Source: La Banque Mondiale, 2014 Le secteur agricole reste l’épine dorsale et la capacité d’un pays à concourir une année d’éducation supplémentaire de la plupart des économies africaines ; dans le processus de mondialisation. pour la population dans son ensemble des améliorations dans ce secteur ont L’Organisation des Nations Unies pour pourrait accroître la productivité de la une corrélation positive avec tous les l’alimentation et l’agriculture (FAO) terre d’environ 3,2 % (Am. J. Agr. Econ. principaux indicateurs économiques déclare de son côté qu’aucun pays (2013) 95 (1): 131-152). Le Rwanda et sociaux tels que le développement n’est devenu développé sans une constitue un autre exemple : le pays a économique, les revenus extérieurs, population bien éduquée et une base investi de façon énergique dans son le marché de l’emploi, la sécurité agricole solide qui lui assure la sécurité enseignement supérieur au cours alimentaire, la réduction de la pauvreté alimentaire (Education in Agriculture: des dernières années ; le nombre de et l’équité. Links with Development in Africa, diplômés depuis 2006 a doublé par Le Cadre 2006 pour la productivité SDdimensions, FAO, July 1996). La FAO rapport au nombre de diplômés au agricole en Afrique a défini les moyens reconnaît qu’un bon système éducatif cours des 44 années précédentes à mettre en œuvre pour réaliser la vision ne pourra pas résoudre tous les problèmes, mais reste une précondition suivant l’indépendance ; la figure 3, du PDDAA, à savoir atteindre un taux de pour une production agricole et un consacrée à la production alimentaire croissance significatif dans le secteur de l’agriculture. développement économique durables, au cours de cette même période, ce que confirme l’étude «Revisiting montre un bond important dans la Attention aux différences the Role of Education for Agricultural production alimentaire, qui coïncide Productivity » qui démontre que avec la mise à niveau massif du capital La figure 2 illustre de façon parlante l’éducation a un effet fortement positif humain. Néanmoins, la corrélation la gravité du retard de l’Afrique subsaharienne en matière de capital sur la productivité agricole à l’échelle entre les deux phénomènes n’a pas humain. Elle montre pour l’ensemble mondiale. Il s’agit d’un effet important : encore été étudiée en détail. du monde la proportion de personnes inscrites dans des formations professionnelles post-secondaires et Figure 2. La taille du territoire montre la proportion de personnes dans l’enseignement supérieur. La Tertiary Education dans le monde inscrites dans l’enseignement supérieur Produced by the SASI group (Sh taille d’une région reflète le nombre Tertiary educat education and de ses étudiants inscrits. L’Afrique vocational train 105 million stud subsaharienne est pratiquement tertiary educati percentage of t invisible. Un jeune Finlandais a 140 population enr Finland is 3.6 tim fois plus de chances de recevoir with 140 times education than une éducation dans l’enseignement Most territories supérieur que son homologue au Those territorie numbers of peo Mozambique ; cet écart s’élève à 200 education that distinguishable lorsque l’on compare une Finlandaise Africa. à une Mozambicaine. Lorsqu’on sait India is at half t tertiary enrolem que les institutions d’enseignement thirds; only 4 of territories are s supérieur en Afrique sont déjà Territory size shows th surchargées, vétustes, et souffrent enrolled in teriary edu Source: http://www.worldmapper.org, Map no. 203 MOST AND LEAST TERTIARY EDUCATION ENROLMENT ENROLMENT IN d’un manque de ressources et de Rank Territory Value Rank Territory Value 35 enrolment in tertiary education as % of personnel, la question centrale est 1 2 Finland United States 42.8 40.9 191 192 Burundi Guinea-Bissau 0.8 0.8 30 population aged 15-24 25 3 Republic of Korea 40.7 193 Papua New Guinea 0.7 la suivante : comment l’Afrique s’y 3.area FigureLand Évolution de la production alimentaire du Rwanda 4 Sweden 38.3 194 Sao Tome & Principe 0.7 20 Southeastern Africa 5 New Zealand 36.1 195 Angola 0.6 Southern Asia Northern Africa prendra-t-elle pour satisfaire une Technical notes • Data are from the United Nations Development Prgoramme’s 2004 Human Development Report. 6 7 Norway Russian Federation 35.2 35.0 196 197 Comoros Djibouti 0.6 0.6 15 10 Central Africa 4,500,000 600,000 demande importante de diplômés, • See website for further information. 8 Australia 32.5 198 United Republic of Tanzania 0.5 Production de céréales et de légumineuses 9 Greenland 32.4 199 Malawi 0.5 5 4,000,000 10 Bahamas 32.4 200 Mozambique 0.3 dotés de compétences et d’un esprit Production de racines et tubercules 0 enrolment in tertiary education as percentage of population aged 15-24 500,000 3,500,000 d’entreprise ? the university is the uncorrupted institution of truth, that lofty temple where “...3,000,000 400,000 it is sought in so honest discussion, 2,500,000 not in compliance with any government, market or social interest ...” Alexa L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR www.worldmapper.org © Copyright 2006 SASI Group (University of Sheffield) and Mark Newman (University of Michigan) 300,000 2,000,000 A-T-IL UN IMPACT SUR LA 1,500,000 200,000 PRODUCTION AGRICOLE ? 1,000,000 100,000 Selon un rapport de la Banque 500,000 mondiale consacré à l’éducation 0 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 (2002) : l’enseignement supérieur a une Racines et tubercules : manioc et pommes de terre Céréales : blé et maïs Légumineuses : haricots influence directe sur la productivité nationale, laquelle à son tour détermine Source : MINAGRI, Rapport annuel 2010/11 dans une large mesure le niveau de vie 2 SCIENCES, TECHNOLOGIE ET COMPÉTENCES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE Tableau 1. Qu’étudient les étudiants ? Pourcentage de diplômés en Afrique et dans le monde (2008-2010) Éducation, Sciences Ingénierie, Santé et art et sociales, droit et Sciences fabrication et Agriculture bien-être Services Autres sciences affaires construction social humaines Afrique 26 % 44 % 12 % (3 %TCI) 4% 2% 5% 0% 7% subsaharienne Afrique du Nord 22 % 51 % 8 % (1 % TCI) 10 % 1% 6% 1% 1% Asie 23 % 30 % 6% 20 % 4% 9% 4% 4% Amérique latine 23 % 38 % 7% 9% 2% 13 % 3% 5% OCDE 25 % 37 % 10 % (3 % TCI) 11 % 2% 11 % 4% 1% Source : Perspectives économiques pour l’Afrique 2012, CEA L’ENSEIGNEMENT DES moins chers, car ils ne requièrent pas détenteurs de connaissances », et une UNIVERSITÉS AFRICAINES NE d’équipement de laboratoire ou de attention plus proactive à « l’adaptation CORRESPOND PAS AUX BESOINS travaux pratiques. Dès lors, lorsque les des connaissances » qui produit des « DE L’AFRIQUE gouvernements et les directions des créateurs de connaissances » (figure 4) Pourquoi l’agrobusiness africain a-t-il universités doivent répondre à une dotés des compétences et capacités des difficultés à trouver des candidats pression du public pour plus de places dont le secteur agricole a urgemment médecins, ingénieurs ou cadres dans les universités, ils semblent opter besoin pour bénéficier pleinement de supérieurs? Le tableau 1 montre les pour les solutions les moins chères son potentiel. Le secteur agricole africain matières préférées par les jeunes en du point de vue de l’offre, alors que a besoin de professionnels et de cadres Afrique subsaharienne. Il est frappant de ce choix ne permet pas de satisfaire créatifs et entreprenants pour réaliser la constater combien les préférences de aux demandes du marché du travail vision du PDDAA d’un taux de croissance ces étudiants reflètent celles des pays et du secteur privé. Plus d’autonomie annuelle de 6 % de la productivité agricole. de l’Organisation pour la coopération des universités et des représentants économique et le développement du secteur privé dans les conseils De nouveaux défis (OCDE), malgré les énormes différences d’administration de celles-ci pourrait exigent une façon de entre les économies et les sociétés. contribuer à changer cette situation. penser et des Malgré une forte demande d’emplois Du côté de la demande, de nombreux jeunes brillants ne choisissent pas Selon un rapport de 2002 intitulé dans les industries extractives et les souvent d’étudier l’agriculture. Pour la Construire les sociétés du savoir : soins de santé en Afrique, le nombre Nouveaux défis pour l’enseignement d’étudiants inscrits dans des disciplines plupart des jeunes Africains, l’agriculture supérieur, « l’enseignement supérieur essentielles comme l’ingénierie et la reste synonyme de pauvreté. C’est un produit des entrepreneurs, des esprits santé est plus faible en Afrique que dans problème auquel sont confrontées créatifs et des cadres d’affaires qui les pays de l’OCDE. d’autres régions en développement, génèrent la croissance économique de sorte que les universités africaines Plus frappant encore, à peine 2 % des et transforment des pays pauvres en pourraient apprendre comment y faire étudiants africains se spécialisent en pays prospères ». Le défi de l’Afrique face auprès de leurs homologues dans agriculture alors que ce secteur contribue aujourd’hui est d’effectuer une transition d’autres régions. à 32 % du PIB africain contre 1,4 % du dans l’enseignement supérieur en PIB en Europe. L’Afrique a un avantage agriculture (ESA) entre l’accent mis comparatif pour le développement DES DIPLÔMÉS PRODUITS POUR aujourd’hui sur un stockage passif d’entreprises en agriculture et un UN MONDE QUI N’EXISTE PLUS des connaissances qui produit des « potentiel important, mais sous- Selon un rapport de 2002 intitulé détenteurs de connaissances » et une utilisé pour un commerce régional Construire les sociétés du savoir : attention plus proactive à « l’adaptation et international de produits agricoles Nouveaux défis pour l’enseignement des connaissances » qui produit des « transformés. Dans ces conditions, supérieur, l’enseignement supérieur produit créateurs de connaissances » (figure 4). comment se fait-il qu’à peine 11 % des des entrepreneurs, des esprits créatifs Ces derniers auront des compétences étudiants africains s’inscrivent dans des et des cadres d’affaires qui génèrent la et des capacités dont le secteur agricole disciplines ayant une haute capacité croissance économique et transforment a urgemment besoin pour bénéficier d’insertion professionnelle alors que 70 % des pays pauvres en pays prospères. Le défi pleinement de son potentiel. Le s’inscrivent dans des disciplines qui ont de l’Afrique aujourd’hui est d’effectuer secteur agricole africain a besoin de déjà produit une cohorte de diplômés une transition dans l’enseignement professionnels et de cadres créatifs et sans emploi ? Une raison possible est que en agriculture entre l’accent mis entreprenants pour réaliser la vision du les diplômes de sciences sociales et de aujourd’hui sur un stockage passif PDDAA d’un taux de croissance annuelle sciences humaines coûtent beaucoup des connaissances qui produit des « de 6 % de la productivité agricole. CAPITAL HUMAIN POUR L’AGRICULTURE 3 changements dans la façon dont ils Figure 4. Un nouveau paradigme de l’apprentissage dans l’ESA sont gouvernés. Il faut encourager une L'approche actuelle africaine dans l’ESA La nouvelle approche africaine dans l'ESA culture de partage des connaissances produit essentiellement des devra être conçue pour produire des entre la recherche, la vulgarisation et réservoirs de connaissances passifs créateurs de connaissances actifs l’enseignement supérieur. L’information 6 doit circuler dans les deux sens Une nouvelle boucle d’apprentissage tout au long de la chaîne de la connaissance, depuis les producteurs 5 2 jusqu’aux professeurs, et depuis 3 les paysans jusqu’aux responsables 1 de politiques. Le secteur privé doit participer à la définition des priorités et à l’enseignement, et aussi donner 4 aux étudiants des occasions de quitter leurs salles de classe pour s’attaquer Les étudiants d’aujourd’hui reçoivent des connaissances de façon passive et n’ont que très peu de compétences pour les à des problèmes réels et accélérer appliquer une fois leur diplôme reçu. Les diplômés de demain auront moins de connaissances théoriques et (1) auront l’acquisition de leurs compétences développé leur capacité de voir et d’analyser la réalité (2). Ils pourront vérifier si leurs connaissances sont suffisantes (1) grâce à un apprentissage expérientiel. et si non, en acquérir de nouvelles (3). Au cours de leurs interactions avec des diplômés dans le monde entier et grâce Il faut également revigorer les aspects à un apprentissage expérientiel, ils disposeront d’une boîte à outil de compétences et de méthodes (4), qu’ils pourront éthiques dans les programmes appliquer à la réalité (2), et ensuite réfléchir sur le résultat. Ils apprendront à réfléchir sur leurs propres partis pris au éducatifs, de façon à border un terme à cours de leurs interactions avec la réalité représentée ici comme étant la « fenêtre » (5) au travers de laquelle ils voient la corruption, à la mauvaise gestion des le monde (inspiré de Kolb, D 1984 Experiential Learning: Experience as the source of learning and development). ressources publiques et naturelles, et aux abus d’autorité. COUPER LE NŒUD GORDIEN pour améliorer les équipements et Pour que ces changements aient lieu, Il est temps de mettre en place des installations et mettre à niveau les il faudra plus qu’un groupe unique approches radicalement nouvelles programmes d’études. L’Afrique peut de parties intéressées travaillant de et un engagement à utiliser tous les s’inspirer de modèles éducatifs réussis façon isolée. Les paysans et leurs moyens disponibles pour accroître dans d’autres pays du monde, qui organisations, le secteur privé, les le capital humain dans l’agriculture ont produit des penseurs créatifs et institutions d’enseignement supérieur, africaine. Il est essentiel de réinvestir entrepreneurs diplômés en agriculture, tels que Earth University au Costa Rica les organisations communautaires, les dans l’enseignement supérieur en d’où sortent des entrepreneurs capables organisations non gouvernementales, agriculture, car ce secteur nourrit le et diplômés, ou encore l’université d’État les pouvoirs publics, les partenaires reste de la chaîne des connaissances en courtiers du savoir, formateurs et de l’Arizona qui a donné la priorité aux au développement et les particuliers enseignants, qui à leur tour feront étudiants plutôt qu’aux demandes apportent chacun des avantages progresser le développement des du corps professoral. De nouvelles comparatifs qui leur sont propres, et capacités en Afrique. Une augmentation technologies comme les cours de masse il faut donc que tous participent à de l’investissement public en agriculture en ligne et ouverts pourront venir en l’effort. Certains de ces acteurs pourront par le biais du PDDAA bénéficiera complément de l’enseignement officiel. expérimenter et innover à faible coût, à l’ESA, mais une augmentation de Il faudrait aussi que les gouvernements tandis que d’autres pourront valider et l’investissement direct étranger et de accordent beaucoup plus d’autonomie extrapoler, et d’autres encore pourront l’aide publique au développement aux institutions de l’enseignement porter les résultats à des échelles plus seront également nécessaires supérieur et encouragent des vastes et les institutionnaliser. POUR EN SAVOIR PLUS • L’Association des universités africaines (AUA page d’accueil : http://www.aau.org • Agricultural Education and Training in Africa (AET) page d’accueil: http://www.aet-africa.org/ • African Network for Agriculture, Agroforestry and Natural Resources Education (ANAFE) page d’accueil: http://www.anafeafrica.org/ • Programme détaillé pour le développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA) page d’accueil Earth University: http://www.earth.ac.cr/?lang=en • Forum for Agricultural Research in Africa (FARA)’s agribusiness incubators page d’accueil http://www.fara-africa.org/our-projects/unibrain/ • IFPRI (2207) Strengthening Agricultural Education and Training in Sub-Saharan Africa from an Innovation Systems Perspective;. Discussion Paper 00736 http:// www.ifpri.org/sites/default/files/publications/ifpridp00736.pdf • Juma C (2012) Agriculture Education Key to African Development, Research from Harvard Kennedy School, volume 5, Issue 1. http://www.hks.harvard.edu/ news-events/publications/impact-newsletter/archives/autumn-2012/agricultural-education-key-to-african-development • Banque mondiale (2002) intitulé Construire les sociétés du savoir : Nouveaux défis pour l’enseignement supérieur http://siteresources.worldbank.org/ INTAFRREGTOPTEIA/Resources/Constructing_Knowledge_Societies.pdf