Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Février 2017 REMERCIEMENTS Ce rapport a été rédigé par Zaza Randriamiarana (Ingénieur Statisticien – Consultant en Protection Sociale), sous la supervision d’Andrea Vermehren (Spécialiste en Chef de la Protection Sociale, Banque Mondiale) et Julia Rachel Ravelosoa (Economiste Principale en Protection Sociale, Banque Mondiale). Il fait partie d’une série d’études sur le Sud de Madagascar. Ce rapport et ses résultats ont été discutés avec des représentants du Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme, du FID, et de l’UNICEF. Il a été également présenté au cours d’un atelier de restitution et a bénéficié des observations et commentaires de diverses institutions. Le rapport a également bénéficié de commentaires formulés par des collègues de la Banque mondiale. La Banque mondiale est reconnaissante aux participants des diverses réunions de validation et atelier pour les discussions et les précieux conseils sur l’analyse. Ce rapport a été élaboré sous la direction de Mark Lundell, Directeur des Opérations, Coralie Gevers, Country Manager, Cristina Panascos, Program Leader, et Dena Ringold, Practice Manager. La Banque mondiale remercie sincèrement l’INSTAT, plus particulièrement la Direction des Statistiques des ménages, qui a fourni les données utilisées pour ce rapport. La production du rapport a été appuyée par une équipe composée de Diana Styvanley, Hery Rakotondrazaka et Hajalalaina Consuella Rabearivony Andrianjakanava. Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les positions de la Banque mondiale. Photo de couverture © Sofia Bettencourt Bureau de Madagascar Rue Andriamifidy L. Razafimanantsoa Anosy Photos BP 4140 Antananarivo (101) - Madagascar © Tiavina Ranaivo/FID/2017 Sites internet : www.worldbank.org/madagascar et http://www.banquemondiale.org/madagascar Mise en page et design graphique E-mail : wbmadagascar@worldbank.org Andriantoavina Rakotomanana Madagascar -Février 2017 Avant-propos Dans un pays qui connait déjà une pauvreté très élevée, le Sud se démarque par la complexité de ses dynamiques socioéconomiques qui en font la région la plus vulnérable de Madagascar. Son climat sec et aride, le manque criant d’infrastructures et de services de base, l’insécurité qui affecte certaines zones, et de faibles opportunités de développement humain contribuent à un taux de pauvreté de plus de 90 pourcent parmi la population. Les investissements – publics et privés – y sont anémiques. Durant les 25 dernières années, l’aide au développement dans le Sud a souvent soutenu la population face à des crises, laissant peu de moyens pour résoudre les problèmes structurels. Il est encourageant de voir que la dernière succession de crises (invasion de criquets et sécheresse due au phénomène El Nino) qui ont décimé l’agriculture locale a mobilisé les autorités nationales et locales et les partenaires à réfléchir à un nouveau futur dans le Sud. Toute stratégie à long terme devra être ancrée dans une compréhension des dynamiques locales et des phénomènes de changement climatique qui affecteront le potentiel économique, et devra être guidée par les leçons des efforts passés. La Banque mondiale est heureuse de contribuer à cette réflexion avec ce travail d’analyse des caractéristiques socioéconomiques des ménages du Sud. L’objectif est d’aider à identifier des stratégies d’investissements et d’accompagnement qui permettront aux communautés de développer leurs moyens de subsistance de façon durable et productive. Nous espérons que les résultats de cette étude fourniront des éléments de décision aux autorités, aux différents partenaires ainsi qu’à la société civile pour un investissement croissant et multisectoriel dans le Sud et pour une meilleure synergie des actions de développement.. I Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Résumé Analytique Cette étude porte sur une analyse comparative de la de moins d’un an (18,3%), de 1-5 ans (15,2%) et situation socioéconomique du Sud de Madagascar. des personnes âgées de 55 ans et plus (18,9%). Elle essaie de mettre en exergue la situation qui Dans le Sud, tout comme à Madagascar, la fièvre prévaut dans le Sud par rapport à l’ensemble du ou suspicion de paludisme est de loin la principale pays sur des thèmes variés tels que les conditions maladie qui affecte la population (41,6%), puis socio-démographiques de la population, la santé et les maladies diarrhéiques (12,2%), les toux de nutrition, l’éducation, l’emploi, la consommation, plus de trois semaines (7,6%) et les infections la vulnérabilité et la pauvreté. Elle a été réalisée respiratoires aigues (7,3%). Il est à remarquer dans le cadre de la préparation d’un programme que dans la région Anosy, le taux d’incidence d’urgence dans le Sud du pays. Les données se des maladies IST (Infections sexuellement basent essentiellement sur l’enquête ENSOMD de transmissibles) s’élève à 1,1% alors qu’au niveau 2012, puis compléter par d’autres informations de national le taux est de 0,3%. Pour les lieux de sources administratives. consultation, une grande majorité des patients dans le Sud (55,2%) se rendent dans les centres Les trois régions qui se trouvent dans la partie de santé de base. Le problème financier (44,2%) Sud du pays regroupent 12,3% de la population et la non gravité des maladies (33,8%) sont les totale de l’île en 2012. La région Atsimo Andrefana principales raisons de la non fréquentation des est la plus peuplée (6% de la population totale) centres de santé pour les malades. et représente presque la moitié de la population du Sud. Les deux autres régions Androy et Anosy Le taux de couverture vaccinale des enfants de constituent respectivement 3,3% et 3% de la 12-23 mois est assez faible dans le Sud (entre 31% population totale. La structure de la population et 37%) par rapport à l’ensemble du pays (51%). par groupe d’âges montre que la population dans Une proportion non négligeable de ces enfants le Sud est jeune. Cela est caractérisé par une n’a reçu aucun des vaccins préconisés surtout proportion des individus à bas âge relativement à Androy et Anosy où cette proportion s’élève élevée, et cette proportion diminue au fur et à respectivement à 27,5% et 20,5% contre 18,2% au mesure que le groupe d’âges de la population niveau national. Le niveau de connaissance des augmente. Les individus âgés de moins de 20 méthodes contraceptives s’élève à 79,9% pour les ans constituent 62,5% de la population en 2012 femmes de 15-49 ans et 75,1% pour les hommes (contre 56,3% au niveau national). Le ratio de de 15-59 ans dans le Sud (contre 89,2% et 86,8% dépendance démographique affiche un niveau au niveau national). Les injections, la pilule et nettement élevé dans le Sud: 118,6 à Atsimo le préservatif masculin sont les méthodes les Andrefana, 155,2 à Androy et 121 à Anosy (contre plus connues aussi bien par les femmes que les 97,8 au niveau national en 2012). hommes. La taille des ménages dans le Sud est relativement Pour ce qui est de la malnutrition, à partir de la élevée par rapport à la moyenne nationale (4,7 mesure du périmètre brachial, la proportion des individus contre 4,5 pour l’ensemble du pays en enfants de 6-59 mois qui souffrent de malnutrition 2012) surtout dans la région Androy. En effet, un aiguë modérée s’élève respectivement à 8,4% et ménage sur cinq (21,1%) à Androy est composé 7,9% pour les enfants dans les régions Androy et de 8 personnes ou plus. Il représente plus que Anosy (contre 6,9% au niveau national). Tandis le double de l’ensemble du pays (10,1%). Une que pour la malnutrition aiguë sévère, le cas de grande majorité (61,9%) des chefs de ménage la région Androy est un peu élevé par rapport dans le Sud sont «sans instruction», surtout dans à la moyenne nationale. La proportion des la région Androy (84,4% contre 30% au niveau enfants soufrant de la malnutrition varie avec le national). Quant à la situation matrimoniale du niveau d’instruction du chef de ménage : 58,7% chef de ménage, le mariage coutumier semble des enfants (contre 32,1% pour l’ensemble du être le plus observé (62,8% contre 45,2% au pays) atteints d’une malnutrition dans le Sud niveau national). vivent auprès des ménages dont le chef est «sans instruction». Cette proportion atteint même 87,1% Le taux d’incidence des maladies s’élève à 11% et 73% respectivement à Androy et Anosy. Et dans le Sud en 2012. Il est élevé pour les enfants presque la moitié des enfants (48,4% contre 31% Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar II au niveau national) touchés par la malnutrition la perception négative de l’école, etc. Par contre, se trouvent dans le quintile de ménages le plus la disparité entre le sexe n’est pas très significative pauvres. La proportion diminue au fur et à mesure car le ratio filles/garçons varie entre 1,13 et 1,19. que le niveau de consommation du ménage Les filles sont un peu nombreuses par rapport aux augmente. garçons au niveau primaire. Des efforts restent à faire quant à l’allaitement Le taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans maternel exclusif pour les enfants de moins de et plus dans le Sud est très inférieur à la moyenne 6 mois car la proportion des enfants allaités nationale (43,7% contre 71,6%). Deux régions exclusivement au sein pendant les 6 premiers sont à la traîne. Avec un taux d’alphabétisation mois de leur vie est faible surtout à Androy où de 26,4%, la région Androy présente la plus elle s’élève à 14,3% contre 41,9% au niveau faible proportion d’individus alphabétisés national. Cette proportion varie de 37,5% à Atsimo à Madagascar, puis la région Anosy avec un Andrefana à 46,4% à Anosy. Le pourcentage des taux d’alphabétisation de 40,8%. En général, enfants de 6-23 mois ayant reçu une alimentation l’alphabétisation des individus de 15 ans et plus diversifiée minimale est faible dans le Sud. Il est en faveur des hommes. La population urbaine varie entre 12,4% à 19% contre 30,9% au niveau est favorisée, avec une proportion d’individus national. La proportion des enfants de 6-23 mois alphabétisés de 89,2% contre 37,1% pour le ayant consommé des aliments riches en vitamine milieu rural. La différenciation par genre est A au cours des dernières 24 heures précédant nettement moins marquée, ce qui traduit un accès l’enquête est assez faible dans la région Androy à l’éducation à peu près égal entre les deux sexes. (36,8%) si elle avoisine le niveau national dans C’est la région Androy qui possède le taux le plus les deux autres régions (42,2% à Anosy et 46,3% bas: seul le quart des femmes de 15 ans et plus à Atsimo Andrefana contre 46,1% au niveau est alphabétisé. Le taux d’alphabétisation est une national). fonction croissante de certaines caractéristiques du ménage comme le niveau d’instruction du chef En matière d’éducation, le taux brut d’admission de ménage, le quintile de consommation et le en T1/CP dans le Sud s’élève à 78,7% en 2012 milieu de résidence (rural vs urbain) du ménage. alors qu’au niveau national le taux avoisine 100%. Quant au taux net d’admission en T1/CP dans Le secteur primaire qui est le principal pourvoyeur le Sud, moins de un enfant de 6 ans sur cinq se d’emploi dans le Sud tout comme au niveau rend en CP1 pour la première fois. La situation national, surtout en milieu rural. Globalement, est encore déplorable dans les régions Anosy et le revenu salarial moyen croît avec le niveau Androy où le taux affiche un niveau respectif de d’éducation dans le Sud : plus le salarié est 13,6% et 17,7%. Presque la moitié des enfants qualifié, plus son revenu salarial est élevé. Le de 6-10 ans n’a jamais fréquenté l’école pour la capital humain joue un rôle déterminant dans région Anosy et Androy tandis que la proportion le niveau du revenu salarial des actifs occupés. est de 37% à Atsimo Andrefana (contre 20,3% L’échelle des salaires est de 1 à 4 entre les non au niveau du pays). Concernant le TBS dans le scolarisés et les diplômés de l’enseignement primaire, les régions du Sud se situent à un niveau supérieur. Le travail des enfants qui concerne les assez éloigné de l’ensemble du pays en 2012 car individus dans la tranche d’âges de 5 à 17 ans, est le TBS s’élève à 85% à Atsimo Andrefana, 77% à plus fréquent dans les régions Androy et Anosy, Anosy et à 68,1% à Androy (contre 108,4% au surtout en milieu rural. niveau national). Il est constaté que le taux est élevé en faveur des filles (84,5% contre 72,2% Les revenus générés par les entreprises non pour les garçons). agricoles sont en général moins faibles dans le Sud par rapport au niveau national. C’est le niveau Le taux net de scolarisation (TNS) dans le primaire de revenu net moyen de ces entreprises dans s’élève à 53,3% à Atsimo Andrefana et aux les régions Anosy et Androy qui tire la tendance alentours de 40% dans les deux autres régions vers le bas. Si le revenu moyen des entreprises (contre 69,4% au niveau national). Plusieurs non agricoles s’élève annuellement à près d’un raisons peuvent en être à l’origine de ce niveau million d’Ariary dans la région Atsimo Andrefana, de taux de scolarisation comme l’insuffisance il ne se situe qu’à 760 000 Ar à Anosy et seulement de l’offre éducative (insuffisance de la capacité à 203 000 Ar à Androy. L’autofinancement joue d’accueil et d’enseignants), les problèmes un rôle important aussi bien pour l’achat de financiers des parents, la nécessité de travailler, nouveaux matériels que pour le renouvellement III Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar des équipements et le fonds de roulement. Le proportion s’élève à 67,7% à Androy et 35,1% poids de l’emprunt auprès des banques et des à Anosy. Ce sont les ménages ruraux qui sont institutions de microfinance reste très faible, sauf généralement les plus exposés aux chocs par à Anosy où 2,6% des entreprises non agricoles ont rapport aux ménages en milieu urbain. Les chocs eu recours aux banques pour le financement de sont également très fréquents chez les ménages leur activité. dirigés par des agriculteurs dans le Sud. Ce sont surtout les chocs liés au climat comme la Comparé au seuil national de pauvreté qui sécheresse qui touchent plus les ménages dans correspond à une consommation par tête de le Sud par rapport aux autres chocs. La région 535 603 Ar, le niveau moyen de consommation par Androy est la plus touchée par cette catastrophe tête dans le Sud est très faible (396 000 Ar à Atsimo climatique. La situation de la pluviométrie au Andrefana, 205 000 Ar à Androy et 325 000 Ar à cours de la période 2010 à 2014 montre que la Anosy). Il a connu une augmentation de 17,8%, pluviométrie mensuelle est insuffisante pour 3,5% et 1,1% respectivement dans les trois régions presque la moitié de l’année. Mais le Sud se trouve Atsimo Andrefana, Androy et Anosy par rapport à aussi vulnérable aux chocs liés à l’insécurité par la situation de 2010. Le milieu de résidence et la rapport à l’ensemble du pays (respectivement taille du ménage apportent une disparité sur le 9,1% contre 4,9%). niveau de consommation par tête. Le niveau de consommation décroit avec la taille du ménage : La pauvreté des ménages dans le Sud s’aggrave plus la taille du ménage augmente, moins la par rapport à la situation de 2005 et de 2010. En consommation par tête est importante. Cette effet, 75,2% de la population dans la région Atsimo corrélation négative défavorise particulièrement Andrefana sont classées comme « pauvres » en les ménages ayant de jeunes enfants à leur 2005. Ce ratio de pauvreté a atteint 82% en 2010 charge. Quant au niveau d’instruction du chef de avant de diminuer à 80% en 2012. Quant aux ménage, il est corrélé positivement avec le niveau régions Androy et Anosy, les conditions de vie de consommation. Plus le chef de ménage est des ménages se détériorent à travers le temps, instruit, plus le niveau de consommation par tête avec un taux de pauvreté respectif de 96,7% et de ses membres est élevé. de 85,4% en 2012. Le niveau de pauvreté qui a augmenté par rapport aux années antérieures Le Sud est un grand consommateur de maïs, montre la vulnérabilité d’une large majorité de manioc et patates douces par rapport à la population dans le Sud. Les conditions de vie l’ensemble du pays. Le poids de la consommation de ces individus risquent encore de s’amenuiser de ces produits dans le Sud par rapport à en cas de chocs ou d’autres fléaux qui pourraient l’ensemble de la consommation nationale s’élève survenir. à 54,8% pour le maïs, 36,1% pour le manioc et 24,6% pour les patates douces. Pour la structure Un modèle économétrique qui explique le ratio de la consommation des ménages, les dépenses de pauvreté (P0) par certaines caractéristiques alimentaires constituent une composante du ménage montre que les ménages dirigés incompressible de la consommation et résorbent par les femmes sont plus enclin à être pauvres une part importante du budget des ménages que ceux dirigés par un homme. Il en est de pauvres. En 2012, elles résorbent près du trois même de la taille du ménage : plus le ménage quart du budget des ménages dans les régions est constitué de plusieurs individus plus il a de Androy et Anosy (respectivement 73,9% et 74,3% fortes chances d’être pauvre. Les ménages ayant de la consommation totale contre 65,5% à Atsimo plusieurs enfants à charge présente un rapport Andrefana et 67,7% à l’échelle nationale). Quant de dépendance démographique élevé. Par au poids de l’autoconsommation, sa part est ailleurs, la probabilité d’être parmi les ménages importante dans les régions Androy et Anosy où pauvres diminue aussi au fur et à mesure que elle représente respectivement plus de 39,2% et le niveau d’instruction du chef de ménage est de 29,7% de la consommation totale de ces deux élevé. Cela montre l’importance de l’éducation régions, contre 17% à Atsimo Andrefana (contre dans la lutte contre la pauvreté. Selon le groupe 19,6% au niveau national). socioéconomique, les petits exploitants agricoles ont plus de chances d’être pauvres par rapport Concernant la vulnérabilité aux chocs, 53,1% aux autres groupes car ils n’ont pas assez de des ménages dans la région Atsimo Andrefana terre pour la pratique agricole alors qu’ils vivent ont déclaré avoir subi au moins un choc durant principalement de l’agriculture. les douze derniers mois précédant l’enquête. La Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar IV sOMMAIRE Avant-propos................................................................................................................................................... I Résumé Analytique........................................................................................................................................ II Liste des Tableaux......................................................................................................................................... VI Liste des Graphiques.................................................................................................................................... VII Abréviations................................................................................................................................................ VIII 1. Introduction 1 2. Caractéristiques socio-démographiques 3 2.1. Population.............................................................................................................................................. 3 2.2. Ménage................................................................................................................................................... 7 3. Santé et nutrition 9 3.1. Incidence des maladies......................................................................................................................... 9 3.2. Taux de consultation médicale............................................................................................................ 11 3.3. Santé de l’enfant et de la mère............................................................................................................ 14 3.4. Nutrition des enfants........................................................................................................................... 17 4. Education 21 4.1. Scolarisation actuelle.......................................................................................................................... 21 4.1 1. Niveau préscolaire..................................................................................................................................... 21 4.1 2. Niveau primaire.......................................................................................................................................... 23 ..................................................................................................................................... 28 4.1 3. Niveau secondaire. 4.2. Alphabétisation des individus de 15 ans et plus................................................................................. 31 5. Emploi 35 5.1. Taux d’activité....................................................................................................................................... 35 5.2. Caractéristiques de la population active............................................................................................ 38 5.3. Structure des emplois.......................................................................................................................... 41 5.4. Revenus des activités........................................................................................................................... 42 5.5. Travail des enfants............................................................................................................................... 44 6. Entreprises non agricoles 47 6.1. Caractéristiques des entreprises non agricoles.................................................................................. 47 6.2. Revenus générés par les entreprises non agricoles............................................................................ 48 6.3. Financement des activités des entreprises non agricoles................................................................. 50 7. Consommation 51 7.1. Niveau de consommation par tête...................................................................................................... 51 7.2. Structure de la consommation des ménages..................................................................................... 53 7.3. Habitude de consommation alimentaire des ménages..................................................................... 56 8. Vulnérabilité des ménages face aux chocs 63 8.1. Types de chocs rencontrés par les ménages...................................................................................... 63 8.2. Conséquences et intensité des chocs................................................................................................. 67 8.3. Analyse des mécanismes amortisseurs.............................................................................................. 68 9. Pauvreté 69 9.1. Etat de la pauvreté............................................................................................................................... 69 9.2. Dynamique de la pauvreté................................................................................................................... 70 9.3. Caractéristiques des ménages pauvres............................................................................................... 71 10. Synthèse et conclusion 75 V Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Liste des tableaux Tableau 1.  Importance démographique des Districts dans chaque région............................................... 4 Tableau 2.  Répartition de la population selon le groupe d’âges et le genre.............................................. 5 Tableau 3.  Variation de la structure de la population selon le groupe d’âge entre 1993 et 2012 (en point de pourcentage).............................................................................................. 6 Tableau 4.  Indicateurs socio-démographiques des ménages.................................................................... 7 Tableau 5.  Répartition des ménages selon le niveau d’instruction et la situation matrimoniale du chef de ménage (en %).................................................................................. 8 Tableau 6.  Taux d’incidence des maladies (en %).................................................................................... 10 Tableau 7.  Types de maladie ayant affecté au cours des 2 dernières semaines (en %).......................... 11 Tableau 8.  Taux de consultation médicale par groupe d’âges (en %)...................................................... 11 Tableau 9.  Répartition du principal lieu de consultation (en %).............................................................. 12 Tableau 10.  Répartition du nombre des CSB par Districts dans le Sud en 2013...................................... 13 Tableau 11.  Motifs de non consultation (en %)......................................................................................... 14 Tableau 12.  Enfants de 12-23 mois ayant reçu certains vaccins avant l’enquête en 2012 (en %).......... 15 Tableau 13.  Indicateurs de santé au niveau des CSB en 2013 (en %)...................................................... 16 Tableau 14.  Proportion des femmes (15-49 ans) et des hommes (15-59 ans) ayant entendu parler d’une méthode contraceptive (en %).......................................................................................................... 16 Tableau 15.  Allaitement au sein des enfants (en %)................................................................................. 18 Tableau 16.  Alimentation de complément (en %).................................................................................... 19 Tableau 17.  Malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans en 2012 (en %).............................. 20 Tableau 18.  Taux de scolarisation au niveau préscolaire en 2011-2012 (en %)....................................... 22 Tableau 19.  Statistiques des établissements au niveau préscolaire en 2014-2015................................. 22 Tableau 20.  Taux d’admission dans le primaire en 2011-2012 (en %)..................................................... 23 Tableau 21.  Taux de scolarisation dans le primaire en 2011-2012 (en %)............................................... 24 Tableau 22.  Indicateurs de rendement dans le primaire en 2011-2012 (en %)....................................... 25 Tableau 23.  Statistiques des établissements au niveau primaire en 2014-2015..................................... 26 Tableau 24.  Répartition du personnel des écoles primaires publiques en 2014-2015........................... 27 Tableau 25.  Dépenses scolaires au niveau primaire en 2011-2012 (en %).............................................. 28 Tableau 26.  Indicateurs de scolarisation au collège en 2011-2012 (en %).............................................. 29 Tableau 27.  Indicateurs de scolarisation au lycée en 2011-2012 (en %).................................................. 30 Tableau 28.  Individus de 15 ans et plus : pouvant lire, écrire ou faire un calcul en 2012 (en %)............ 31 Tableau 29.  Taux d’alphabétisation des individus de 15 ans et plus en 2011-2012 (en %)..................... 32 Tableau 30.  Répartition des individus de 15 ans et + en 2012 selon leur niveau d’instruction et le diplôme obtenu (%).......................................................................... 33 Tableau 31.  Taux d’activité dans le Sud selon les caractéristiques sociodémographiques (en %)........ 36 Tableau 32.  Raisons d’inactivité (en %)..................................................................................................... 38 Tableau 33.  Répartition de la population active selon certaines caractéristiques sociodémographiques (en %)..................................................................................................................... 39 Tableau 34.  Taux de chômage selon le milieu, le genre et le niveau d’instruction (en %)...................... 40 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar VI Tableau 35.  Structure des emplois par branche d’activité et milieu de résidence (en %)...................... 41 Tableau 36.  Structure des emplois par CSP et milieu de résidence (en %)............................................. 42 Tableau 37.  Revenu salarial annuel moyen par milieu et par niveau d’instruction (en milliers d’Ariary).43 Tableau 38.  Revenu salarial annuel moyen par branche et CSP (en milliers d’Ariary)............................ 44 Tableau 39.  Taux d’incidence du travail des enfants (en %)..................................................................... 45 Tableau 40.  Structure du travail des enfants par branche d’activité (en %)............................................ 46 Tableau 41.  Taux de possession d’entreprises non agricoles (en %)....................................................... 47 Tableau 42.  Répartition des entreprises non agricoles par branche d’activité (en %)............................ 48 Tableau 43.  Revenu annuel net généré par les entreprises non agricoles.............................................. 49 Tableau 44.  Impôt net payé par les entreprises non agricoles par milieu de résidence......................... 49 Tableau 45.  Répartition des ENA selon la principale source de financement (en %)............................. 50 Tableau 46.  Niveau moyen de consommation annuelle par tête (en milliers d’Ariary).......................... 52 Tableau 47.  Part de l’alimentation dans la consommation totale du ménage (en %)............................ 54 Tableau 48.  Structure de la consommation du ménage par fonction (en %).......................................... 55 Tableau 49.  Consommation annuelle par tête des principaux produits alimentaires (en kg)............... 57 Tableau 50.  Poids de la consommation des principaux produits alimentaires par rapport au niveau national (en %)........................................................................................................................... 57 Tableau 51.  Evolution annuelle des prix à la consommation (en %)....................................................... 61 Tableau 52.  Proportion des ménages ayant déclaré un choc selon certaines caractéristiques socioéconomiques (en %)................................................................................................ 64 Tableau 53.  Proportion des ménages touchés par un choc (en %).......................................................... 64 Tableau 54.  Proportion des ménages touchés par les principaux problèmes liés au climat ou à l’environnement (en %)....................................................................................................... 65 Tableau 55.  Proportion des ménages touchés par un choc, selon le type et l’intensité des conséquences du choc ou selon le temps de récupération (en %)..................................................... 67 Tableau 56.  Répartition des ménages vulnérables selon le type de stratégie adoptée face au choc (en %)...................................................................................................................................... 68 Tableau 57.  Ratio (P0) et intensité (P1) de pauvreté en 2012 (en %)....................................................... 69 Tableau 58.  Incidence de la pauvreté selon les caractéristiques sociodémographiques du ménage (en %).................................................................................................. 72 Tableau 59.  Incidence de la pauvreté selon le groupe socioéconomique du chef de ménage (en %)... 73 Tableau 60.  Effets des variables socioéconomiques du ménage sur la probabilité d’être pauvre......... 74 Tableau 61.  Niveau des principaux indicateurs et rang par rapport aux 22 régions du pays en 2012.... 77 Liste des Graphiques Graphique 1.  Répartition de la population par région à Madagascar en 2012 (en %).............................. 3 Graphique 2.  Evolution du taux de mortalité infantile (en %o)............................................................... 14 Graphique 3.  Taux d’activité selon les tranches d’âges (en %)................................................................. 37 Graphique 4.  Part de l’autoconsommation dans la consommation t otale du ménage (en %)............. 56 Graphique 5.  Evolution de la production par tête de maïs, manioc et de riz 1993 à 2014 (en kg/tête). 60 Graphique 6.  Evolution de la pluviométrie mensuelle par rapport à la pluviométrie normale dans les 8 Districts du Sud de Janvier 2010 à Avril 2015 (en mm............................................................... 66 Graphique 7.  Evolution du ratio de pauvreté entre 2005 et 2012 (en %)................................................. 70 VII Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Abréviations CFSAM Crop and Food Security Assessment Mission CHRD Centre hospitalier de référence de District CHRR Centre hospitalier de référence régionale CHU Centre hospitalier universitaire CM Chef de ménage CSB Centre de santé de base CSP Catégorie socio-professionnelle ENA Entreprises non agricoles ENSOMD Enquête Nationale sur le Suivi des indicateurs des OMD EPM Enquête prioritaire auprès des ménages GSE Groupe socio-économique HMP Hopitaly Manara-Penitra INSTAT Institut National de la Statistique IRA Infections Respiratoires Aiguës IST Infections Sexuellement Transmissible MAG Malnutrition aiguë globale MAS alnutrition aiguë sévère OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement PN Pluviométrie Normale TBA Taux brut d’admission TBS Taux brut de scolarisation TNA Taux net d’admission TNS Taux net de scolarisation Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar VIII IX Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 1 1. Introduction La situation socio-économique de Madagascar pertinente. Elle couvre les régions Androy, Anosy n’est guère reluisante malgré les actions menées et Atsimo Andrefana. La présente analyse se base par les dirigeants qui se sont succédé avec l’appui principalement sur les rapports et les données des partenaires au développement. Les indicateurs de l’enquête nationale de suivi des OMD en 2012 relatifs à l’atteinte des OMD corroborent ce constat effectuée par l’INSTAT dont la significativité des global. Le ratio de pauvreté en 2012 s’élève à données se limite au niveau des régions mais 71,5%. Certes la crise sociopolitique de 2009 a couvrent plusieurs sujets relatifs aux membres sapé les avancées dans certains secteurs mais des ménages. L’existence de données plus force est de constater que le pays connait encore désagrégées au niveau des Districts auraient des difficultés pour se remettre si l’on se réfère permis d’analyser la situation du Grand Sud qui est aux indicateurs macroéconomiques comme le constitué de 8 Districts : Ampanihy, Betioky Sud, taux de croissance économique qui s’élève à 2,3% Bekily, Ambovombe Androy, Beloha, Tsihombe, en 2013, puis 4,1%1 en 2016 alors que le taux de Amboasary Sud et Taolanaro. Pour palier à cette croissance démographique avoisine 2,7% selon les lacune, le rapport s’appuie sur d’autres données de projections de l’INSTAT. sources administratives et s’inspire des rapports d’études pour une meilleure complétude des Un zoom au niveau des régions montre que la informations utilisées. situation est encore plus inquiétante dans le Sud du pays. Selon le bulletin SISAV2, la situation L’approche consiste à faire une étude comparative d’insécurité alimentaire est critique dans le Grand de la situation socioéconomique dans le Sud par Sud. A titre illustratif, pour le cas de la Région rapport à l’ensemble du pays en se basant sur Androy, 95% des communes se trouvent dans des indicateurs quantitatifs. Elle permet ainsi de une situation de vulnérabilité élevée alors que mettre en exergue les domaines dans lesquels cette proportion ne dépassait pas 70% à la même la situation est meilleure ou pire par rapport à la période de l’année dernière. Dans le district de situation dans l’ensemble du pays. Les indicateurs Bekily, les récoltes de la grande saison 2015/2016 couvrent différents aspects sur les conditions de ont été avortées pour les légumineuses et céréales vie des ménages tels que les conditions socio- suite aux longs épisodes de sècheresse. démographiques de la population, la santé et nutrition, l’éducation, l’emploi, la consommation Dans le cadre de la préparation d’un programme et la sécurité alimentaire, la vulnérabilité et la d’urgence face à la situation qui prévaut dans pauvreté. La structure du rapport est d’ailleurs le Sud du pays, une analyse de la situation articulée suivant ces différents thèmes d’analyse. socioéconomique de cette zone s’avère 1 Selon le Rapport du FMI No. 16/273, p.5 2 Bulletin SISAV N°22 qui couvre la période janvier-février 2016 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 1 2 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 2. Caractéristiques 2 socio-démographiques 2.1. Population savoir Analamanga (15,8%), Vakinankaratra (8,3%) et Vatovavy Fitovinany (6,4%) comme le montre le Madagascar est subdivisé en 22 régions. Trois graphique 1 ci-dessous. régions se trouvent dans la partie Sud du pays : Atsimo Andrefana, Androy et Anosy. Elles En ce qui concerne les deux autres régions Androy regroupent 12,3% de la population totale de l’île et Anosy, elles constituent respectivement 3,3% et en 2012. La région Atsimo Andrefana est la plus 3% de la population totale, et sont aussi peuplées peuplée (6% de la population totale) et représente que les régions Itasy, Amoron’i Mania ou Diana si presque la moitié de la population du Sud. Par l’on se réfère aux résultats de l’enquête ENSOMD comparaison, seules trois régions du pays la en 2012. devancent en termes de nombre de population, à Graphique 1. Répartition de la population par région à Madagascar en 2012 (en %) 18,0% 16,0% 14,0% 12,0% 10,0% 8,0% 6,0% 4,0% 2,0% 0,0% Analamanga Vakinakaratra Vatovavy Fitovinany Atsimo Andrefana Atsinanana Sofia Haute Matsiatra Alaotra Mangoro Analanjirofo Sava Atsimo Atsinanana Boeny Itasy Amoron’i Mania Androy Diana Anosy Menabe Bongolava Ihorombe Melaky Btsiboka Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT L’importance démographique relative de ces trois régions du Sud n’a pas beaucoup varié au cours de ces deux dernières décennies. Selon les résultats du recensement de 1993, les trois régions Atsimo, Androy et Anosy représentent respectivement 6,1%, 2,8% et 3,2% de la population totale en 1993. Pour ce qui est de la variation de l’importance démographique des Districts du Grand Sud entre 1993 et 2012, le tableau 1 indique que des variations significatives sont surtout constatées dans la région Androy au niveau des Districts de Bekily (-6,1 points) et d’Ambovombe-Androy (+5,6 points). Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 3 Tableau 1. Importance démographique des Districts dans chaque région Année Evolution en points de Districts 1993 2012 pourcentage Région Atsimo Andrefana 100,0 100,0 dont Ampanihy 22,0 23,6 +1,6 Betioky-Sud 17,7 15,6 -2,1 Région Androy 100,0 100,0 Bekily 28,5 22,4 -6,1 Ambovombe-Androy 42,0 47,6 +5,6 Beloha 14,6 14,9 +0,3 Tsihombe 14,8 15,0 +0,2 Région Anosy 100,0 100,0 dont Amboasary-Sud 30,3 31,1 +0,8 Taolanaro 42,7 40,5 -2,2 Source : Statistiques et projection de la population, INSTAT ; Nos propres calculs La structure de la population par groupe d’âges Si l’on se réfère au ratio de dépendance montre que la population malgache est jeune. Il démographique 3 qui montre le poids des en est de même de la population dans le Sud. Cela personnes démographiquement dépendants, ce est caractérisé par une proportion des individus à ratio affiche un niveau nettement élevé dans le bas âge relativement élevée, et cette proportion Sud: 118,6 à Atsimo Andrefana, 155,2 à Androy diminue au fur et à mesure que le groupe d’âges de et 121 à Anosy (contre 97,8 au niveau national en la population augmente (cf. Tableau 2). Dans le Sud, 2012). En d’autres termes, si à Madagascar 100 les individus âgés de moins de 20 ans constituent personnes d’âge actif supportent 98 personnes 62,5% de la population en 2012 (contre 56,3% dépendantes, dans le Sud, les mêmes 100 au niveau national). La différence est constatée personnes d’âge actif ont à leur charge 119 à 155 surtout pour les enfants à bas âge (0-5 ans et 5-10 personnes dépendantes. Cela révèle l’importance ans). La prise en compte des enfants et des jeunes de la proportion des personnes âgées moins de 15 dans tout programme de développement trouve ans ou bien plus de 65 ans dans cette partie du sa pertinence eu égard à l’importance de leur pays. D’ailleurs, la structure de la population par poids démographique. groupe d’âges dans le Sud confirme ce niveau de ratio de dépendance démographique. Elle montre Pour ce qui est des personnes âgées de plus de surtout l’importance relative des enfants âgés de 60 ans dans le Sud, leur proportion est identique moins de 5 ans puis de 5-10 ans dans le Sud par à celle de l’ensemble du pays (4,6%). Aussi, la rapport à l’ensemble du pays. proportion des personnes âgées entre 20 et 60 ans est un peu moindre dans le Sud (32,8% contre 39% à Madagascar). Elle est encore assez marquante 3 Le ratio de dépendance démographique est défini dans la région Androy (moins de 6 points de comme le nombre de personnes démographiquement dépendantes (moins de 15 ans ou plus de 65 ans) pour 100 pourcentage par rapport aux deux autres régions personnes démographiquement indépendantes (entre 15 et du Sud). 65 ans). 4 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 2. Répartition de la population selon le groupe d’âges et le genre Région Ensemble Indicateurs Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Groupe d’âges [0-1[ 5,1 5,4 4,7 5,1 3,4 [1-5[ 15,6 17,1 16,4 16,2 12,7 [5-10[ 17,9 18,8 16,3 17,8 16,0 [10-15[ 12,9 16,2 14,4 14,2 14,6 [15-20[ 10,0 8,5 8,8 9,3 9,7 [20-25[ 7,0 6,0 7,1 6,8 7,5 [25-30[ 5,5 4,4 5,9 5,3 6,3 [30-35[ 5,7 4,2 5,2 5,1 6,1 [35-40[ 5,1 3,6 5,2 4,7 5,4 [40-45[ 3,6 3,8 3,2 3,5 4,5 [45-50[ 3,1 1,6 2,7 2,6 3,3 [50-55[ 3,0 3,1 3,1 3,0 3,6 [55-60[ 1,6 2,1 2,0 1,8 2,3 [60-65[ 1,3 2,0 2,1 1,7 1,9 [65-70[ 1,0 1,2 0,6 0,9 1,0 [70-75[ 0,9 0,8 0,9 0,9 0,8 [75 et + 0,9 1,3 1,4 1,1 1,0 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Genre : - Homme 49,3 49,8 48,8 49,3 49,7 - Femme 50,7 50,2 51,2 50,7 50,3 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Rapport de masculinité 97,1 99,3 95,4 97,3 98,8 Ratio de dépendance 118,6 155,2 121,0 128,0 97,8 démographique Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs L’analyse de l’évolution de la structure de la Sud. Au niveau national, par contre, l’importance population par groupe d’âges selon le tableau 3 des individus de 0-5 ans et 5-10 ans ont diminué confirme l’importance du poids des personnes respectivement de 0,8 point et 0,1 point (contre démographiquement dépendant. D’une part, les une augmentation respective de 1,7 point et 0,9 personnes en bas âge (entre 0-15 ans) ainsi que les point dans le Sud). D’autre part, les personnes personnes âgés de plus de 50 ans ont connu une d’âges actifs entre 15-50 ans ont connu une baisse augmentation relative entre 1993 et 2012 dans le relative sur la même période. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 5 Tableau 3. Variation de la structure de la population selon le groupe d’âge entre 1993 et 2012 (en point de pourcentage) Région Ensemble Groupe d’âges Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana [0-5[ 2,9 1,1 -0,3 1,7 -0,8 [5-10[ 1,6 1,0 -0,6 0,9 -0,1 [10-15[ -0,4 1,3 2,1 0,8 0,9 [15-20[ -0,3 -3,8 -2,3 -1,7 -1,1 [20-25[ -0,5 -1,1 -0,6 -0,7 0,0 [25-30[ -2,3 -0,4 -0,2 -1,4 -0,2 [30-35[ -1,1 0,0 -0,7 -0,8 0,2 [35-40[ -0,3 -0,1 0,1 -0,2 0,1 [40-45[ 0,0 0,2 -0,3 0,0 0,1 [45-50[ -0,7 -1,3 0,5 -0,6 -0,7 [50-55[ 0,6 0,5 1,4 0,8 0,4 [55-60[ -0,2 0,4 -0,2 0,0 0,2 [60-65[ 0,0 1,1 0,6 0,4 0,6 [65-70[ 0,5 0,4 -0,4 0,3 0,1 [70-75[ 0,2 0,1 0,2 0,2 0,1 75 et + 0,1 0,4 0,6 0,3 0,2 Source : Nos propres calculs basés sur les données démographiques de l’INSTAT 6 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 2.2. Ménage Un ménage dans le Sud compte en moyenne plus) dans le Sud. En effet, un ménage sur cinq 4,7 individus en 2012 (contre 4,5 individus pour (21,1%) à Androy est composé de 8 personnes ou l’ensemble du pays). La taille moyenne des ménages plus (cf. Tableau 4). Il représente plus que le double dirigés par les hommes est plus importante (5 de l’ensemble du pays (10,1%). Cette proportion individus) que celle des ménages dont le chef de s’élève à 13,2% et 12,9% respectivement à Anosy ménage est une femme (4 individus). La taille des et Atsimo Andrefana. Par ailleurs, le nombre ménages dans le Sud est alors relativement élevée d’individus qui vivent dans un ménage est par rapport à la moyenne nationale surtout dans important en milieu rural qu’en milieu urbain, la région Androy où les ménages sont constitués et dans les ménages pauvres que chez les riches en moyenne par 5,3 individus. Cette situation (selon le quintile de consommation). s’explique par l’importance relative des ménages de grande taille (constitués de 8 personnes ou Tableau 4. Indicateurs socio-démographiques des ménages Région Ensemble Indicateurs Madagascar Sud Atsimo An- Androy Anosy drefana Taille du ménage : - Ménage dirigé par des hommes 4,7 5,7 4,9 5,0 4,8 - Ménage dirigé par des femmes 3,8 4,4 3,9 4,0 3,5 - Ensemble 4,5 5,3 4,6 4,7 4,5 Taille du ménage : - milieu urbain 4,5 - 3,9 4,0 4,0 - milieu rural 4,5 5,3 4,8 4,8 4,6 - Ensemble 4,5 5,3 4,6 4,7 4,5 Composition du ménage : - 3 personnes ou moins 40,7 30,2 40,4 38,1 36,8 - 4 à 7 personnes 46,4 48,7 46,3 47,0 53,1 - 8 personnes ou plus 12,9 21,1 13,2 14,9 10,1 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Proportion de chef de ménage : - Homme 71,1 70,8 72,6 71,4 77,8 - Femme 28,9 29,2 27,4 28,6 22,2 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Age moyen du CM (ans) - Homme 39,8 43,5 42,1 41,3 41,4 - Femme 40,7 47,8 43,5 43,1 45,9 - Ensemble 40,1 44,8 42,5 41,8 42,4 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 7 Selon le genre du chef de ménage, la proportion En termes de niveau d’instruction, une grande des ménages dirigés par une femme dans le Sud majorité (61,9%) des chefs de ménage dans se trouve légèrement au-dessus de la moyenne le Sud sont «sans instruction «, surtout dans nationale (28,6% contre 22,2%). La plupart la région Androy (84,4%), alors qu’au niveau d’entre elles sont veuves, divorcées ou séparées. national, le pourcentage des chefs de ménage L’âge moyen du chef de ménage est de 41,8 ans ; «sans instruction» s’élève à 30% (cf. Tableau 5). les femmes - chef de ménage – sont en moyenne Les chefs de ménage ayant un niveau primaire est plus âgées que les hommes, soit respectivement de 19,1% (contre 41,4% pour Madagascar). Enfin, 43,1 ans et 41,3 ans. Cette moyenne d’âge du 19% des chefs de ménage disposent d’un niveau chef de ménage est un peu moindre par rapport secondaire ou plus. Ce taux est très bas à Androy à l’ensemble du pays sauf pour la région Androy. (5,6%) tandis qu’à Atsimo Andrefana, il avoisine celui de l’ensemble du pays (respectivement 27,6% et 28,7%). Tableau 5. Répartition des ménages selon le niveau d’instruction et la situation matrimoniale du chef de ménage (en %) Région Ensemble Répartition des ménages Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Selon le niveau d’instruction du CM : - Sans instruction 50,6 84,4 63,5 61,9 29,9 - Primaire 21,8 9,9 22,2 19,1 41,4 - Secondaire ou plus 27,6 5,6 14,3 19,0 28,7 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Selon la situation matrimoniale du CM : - Marié légalement 4,5 1,7 4,8 3,9 22,3 - Marié coutumièrement 61,3 70,3 58,7 62,8 45,2 - Union libre 1,7 1,1 2,1 1,9 5,3 - Divorcé/Séparé 16,0 12,3 18,4 15,7 12,9 - Veuf 9,1 11,8 11,0 10,2 9,7 - Célibataire 7,3 2,8 5,0 5,7 4,5 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Quant à la situation matrimoniale du chef de remarquer que plus de femmes se trouvent à la ménage dans le Sud, c’est le mariage coutumier qui tête de ménage dont le chef est divorcé/séparé ou semble être le plus observé. En plus, la proportion veuf. Parmi cette catégorie de ménage, 7 ménages des chefs de ménage mariés coutumièrement sur 10 sont dirigés par des femmes (70,9%) dans le dans le Sud est nettement élevée par rapport à Sud. Il en est de même des ménages dont le chef l’ensemble du pays (62,8% contre 45,2%), surtout est veuf, au moins 90% d’entre eux sont dirigés par dans la région Androy où jusqu’à 70,3% des chefs des femmes dans la partie Sud du pays. de ménage ont opté pour un mariage coutumier (monogame ou polygame). En outre, il est à 8 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 3 3. Santé et nutrition 3.1. Incidence des maladies partir d’un maximum, il diminue avec l’âge, puis augmente progressivement à partir d’un certain Le taux d’incidence des maladies est la proportion âge. Cette tendance est aussi observée au niveau des individus ayant contracté une maladie au cours national. des deux dernières semaines précédant l’enquête. Il s’élève à 11% dans le Sud, presque au même Par quintile de consommation, le taux d’incidence niveau qu’à Madagascar (11,1%). En d’autres de maladies est un peu élevé pour les individus plus termes, à peu près 1 individu sur 10 déclare avoir aisés par rapport aux individus dont le niveau de été malade dans les 15 jours précédant l’enquête. consommation est faible. La question se pose alors Selon le milieu de résidence, le taux d’incidence des si plus l’individu appartient à un ménage aisé plus maladies dans le Sud s’élève à 8% en milieu urbain il est à même de contracter une maladie, ou bien et 11,3% en milieu rural (contre respectivement c’est le niveau de perception de la maladie qui n’est 11,6% et 10,9% au niveau national). pas le même. Mais toujours est-il que les enquêtés ont librement apprécié leur état de santé pour Si l’on se réfère au groupe d’âges selon le tableau 6, répondre à cette question et que de ce fait, c’est le taux d’incidence des maladies est élevé pour les plutôt la perception de la maladie et la sensibilité enfants de moins d’un an (18,3%) et les personnes à la question sur l’état de santé liées aux conditions âgées de 55 ans et plus (18,9%). Le taux est aussi de vie des individus (milieu de résidence, niveau important pour les enfants dans le groupe d’âges d’instruction, catégorie socioprofessionnelle,…) 1-5 ans (15,2%). Le taux d’incidence des individus qui justifient ce taux d’incidence assez élevé. malades forme une courbe en U, c’est-à-dire qu’à Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 9 Tableau 6. Taux d’incidence des maladies (en %) Région Taux d’incidence Ensemble Atsimo An- Madagascar des maladies Androy Anosy Sud drefana Par groupe d’âges : - [0-1[ 18,6 16,5 20,2 18,3 19,4 - [1-5[ 19,1 12,7 10,8 15,2 17,5 - [5-15[ 6,3 6,2 5,0 6,0 7,5 - [15-35[ 9,6 10,1 7,2 9,1 8,6 - [35-55[ 16,4 16,4 10,4 14,9 12,4 - [55- + 19,5 19,6 17,3 18,9 18,7 - Ensemble 12,0 11,0 8,9 11,0 11,1 Par quintile de consommation : - Plus pauvres 10,1 9,1 5,7 8,8 8,6 - Quintile 2 13,7 12,6 8,0 12,0 9,7 - Quintile 3 13,6 16,7 11,2 13,4 11,0 - Quintile 4 14,2 13,5 10,3 12,9 12,5 - Plus riches 10,7 24,0 18,1 13,2 13,4 - Ensemble 12,0 11,0 8,9 11,0 11,1 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Les incidences par type de maladies confinées dans le tableau 7 montrent que dans le Sud, tout comme à Madagascar, la fièvre ou suspicion de paludisme est de loin la principale maladie qui affecte la population : 41,6% des individus malades ont été affectés contre 42,3% au niveau national. Elle est suivie par les maladies diarrhéiques (12,2%), les toux de plus de trois semaines (7,6%) et les infections respiratoires aigues (IRA) avec un taux de 7,3%. L’importance de ces quatre principales maladies est constatée en milieu rural aussi bien qu’en milieu urbain, puis au niveau national. Cette tendance a été aussi respectée lors des enquêtes EPM de 2010 et 2005. Par ailleurs, il est à remarquer que dans la région Anosy, le taux d’incidence des maladies IST (Infections sexuellement transmissibles) s’élève à 1,1% alors qu’au niveau national le taux est de 0,3%. 10 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 7. Types de maladie ayant affecté au cours des 2 dernières semaines (en %) Région Ensemble Types de maladie Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Fièvre ou suspicion de paludisme 44,7 34,5 43,1 41,6 42,3 Maladies diarrhéiques 12,2 10,5 14,6 12,2 12,1 Toux de plus de 03 semaines 4,7 14,3 6,1 7,6 4,7 IRA 8,6 5,4 6,5 7,3 6,7 Blessures, Brûlures, Accidents, 7,8 5,5 3,3 6,3 5,6 Traumatismes Infections cutanées 2,4 0,7 4,3 2,3 2,5 Infections bucco-dentaires 2,5 2,9 1,0 2,3 4,1 Hyper ou Hypotension artérielle 1,2 3,6 2,2 2,1 2,2 Infections Gynécologiques 1,5 2,8 0,9 1,7 1,1 Infections de l’Oeil et de ses annexes 2,0 0,7 0,7 1,4 1,5 Rougeole 0,4 0,1 0,6 0,4 0,4 IST (Infections sexuellement - - 1,1 0,2 0,3 transmissibles) Autres 12,1 19,0 15,6 14,7 16,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. 3.2. Taux de consultation médicale au niveau national) comme le montre le tableau 8. Parmi les autres groupes d’âges, le taux est aussi Le taux de consultation médicale est un indicateur élevé pour les enfants en bas âge surtout pour les de mesure de l’accès aux soins. Il correspond aux enfants de 1 à 5 ans bien que celui des enfants patients (individus qui ont été malades) qui ont de moins d’un an est en-deçà du niveau national consulté un médecin. Dans le Sud, le taux de (respectivement 45,5% et 50,6%). Les dépenses consultation médicale est supérieur à la moyenne moyennes en consultation et médicaments sont nationale, car 41,9% des patients ont consulté un plus chers à Androy. En effet, si au niveau national, médecin contre 37,7% pour l’ensemble du pays en elles s’élèvent à 26 424 Ar par patient, dans le 2012. Selon le groupe d’âge, le taux de consultation Sud, les dépenses moyennes en consultation et médicale est particulièrement élevé pour les médicaments s’élèvent à 34 000 Ar à Androy contre personnes âgées de 15-35 ans (51,6% contre 36,6% environ 23 000 Ar à Atsimo Andrefana et Anosy. Tableau 8. Taux de consultation médicale par groupe d’âges (en %) Région Taux de consultation Ensemble Atsimo An- Madagascar médicale Androy Anosy Sud drefana Par groupe d’âges : - [0-1[ 48,5 43,4 41,6 45,5 50,6 - [1-5[ 39,7 49,2 60,6 45,7 39,8 - [5-15[ 49,6 36,8 25,5 40,9 36,6 - [15-35[ 56,8 51,6 37,6 51,6 36,6 - [35-55[ 27,0 48,3 40,6 34,9 36,8 - [55 et plus 17,8 34,1 27,8 25,5 33,5 - Ensemble 41,3 44,8 39,7 41,9 37,7 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 11 En ce qui concerne les lieux de consultation niveau de 22,8% pour l’ensemble du pays. Et c’est présenté dans le tableau 9, une grande majorité surtout les patients vivant en milieu urbain qui des patients dans le Sud (55,2%) se rendent dans fréquentent les médecins privés (33,7% contre les centres de santé de base (CSB1 ou CSB2) alors 7% en milieu rural). La fréquentation des CHR et que cette proportion s’élève à 43,4% au niveau des CHD est un peu élevée dans le Sud par rapport national. La fréquentation des CSB est importante au niveau national. Mais elle est compensée par aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural la fréquentation des CHU et des cliniques privées (respectivement 44,1% et 56,1%). Par contre, une qui affichent des taux relativement faibles dans nette différence est constatée pour la fréquentation le Sud comparés à l’ensemble du pays. Enfin, la des médecins privés. Si la proportion des patients fréquentation des guérisseurs et des médecins ayant fréquenté des médecins privés a connu privés informels n’est pas négligeable car elle un niveau de 9% dans le Sud, elle enregistre un représente respectivement 4,2% et 3,8%. Tableau 9. Répartition du principal lieu de consultation (en %) Région Principal lieu Ensemble Atsimo An- Madagascar de consultation Androy Anosy Sud drefana Centre hospitalier universitaire (CHU) 0,0 0,6 0,6 0,3 1,6 Centre hospitalier de référence régionale 3,0 16,3 0,6 6,3 2,3 Centre hospitalier de référence de District 12,4 11,0 5,8 10,7 8,7 Centre de santé de base (CSB) 58,6 51,1 52,0 55,2 43,4 Clinique privée 0,5 2,1 0,6 1,0 2,8 Médecin privé 6,5 6,4 19,4 9,0 22,8 Organisation sanitaire d’entreprise 3,6 0,0 0,9 2,1 2,9 Centre de santé confessionnelle 2,4 0,4 0,0 1,4 2,2 Pharmacie ou dépôt de médicaments 0,0 2,1 3,8 1,3 0,4 ONG ou association 0,6 0,0 0,0 0,3 0,9 Guérisseur 4,5 3,2 4,9 4,2 2,8 Médecin privé informel 4,0 4,5 2,2 3,8 3,7 Sage femme informelle/ Matrone 0,0 0,5 2,6 0,6 1,0 Autres 3,8 1,9 6,5 3,8 4,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. L’utilisation fréquente des CSB, surtout publics, 80,8% sont des CSB publics. Sur l’ensemble des est liée à leur proximité et leur effectif bien que CSB à Madagascar, 13,2% des CSB1 et 12% des certains d’entre eux ne sont pas fonctionnels. CSB2 sont implantés dans le Sud. Leur répartition En effet, selon l’annuaire des statistiques de la selon les 8 Districts ainsi que les trois régions du santé, 94,1% des formations sanitaires4 en 2013 Sud est donnée par le tableau 10 ci-après. Il faut à Madagascar sont des CSB (CSB1 ou CSB2) dont souligner que la proportion des CSB publics non fonctionnels dans le Sud s’élève à 13,5% en 2013. 4 Les types de formation sanitaire sont: CSB1, CSB2, CHD1, CHD2, CHRR, CHU, HMP. 12 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 10. Répartition du nombre des CSB par Districts dans le Sud en 2013 CSB1 CSB2 Nombre Public Privé Total Public Privé Total Région/ Districts Communes Non Non Fonct. Fonct. fonct. fonct. Atsimo 105 70 10 10 90 107 2 27 136 Andrefana Ampanihy 16 8 2 10 15 1 16 Betioky 27 6 2 4 12 25 2 27 Androy 53 21 4 4 29 47 2 0 49 Ambovombe 19 4 4 17 1 18 Bekily 20 5 2 2 9 16 1 17 Beloha 6 5 2 1 8 7 7 Tsihombe 8 7 1 8 7 7 Anosy 64 13 0 10 23 64 0 6 70 Amboasary 16 4 3 7 16 2 18 Taolanaro 27 6 1 7 27 4 31 Madagascar 1549 875 81 120 1076 1610 22 493 2125 Source : Annuaire des statistiques du secteur santé de Madagascar, 2013. Pour ce qui est de la pratique de l’automédication, c’est-à-dire les patients qui ont pris eux-mêmes les médicaments pour apaiser leur douleur sans consultation préalable, le taux est assez important au niveau national selon les résultats de l’ENSOMD en 2012 (79,5%). Dans la région Atsimo Andrefana, le taux de pratique de l’automédication se situe au-dessus de la moyenne nationale (85,3%) tandis qu’il s’élève à 72,8% à Anosy et à 66,8% à Androy. Le montant des médicaments auto-administrés est largement supérieure dans le Sud : 5 030 Ar à Androy, 4 806 Ar à Anosy et 3 809 Ar à Atsimo Andrefana (contre 2 844 Ar pour l’ensemble du pays). Pour les malades qui ne se sont pas rendus dans les centres de consultation, ils ont avancé comme principales raisons le problème financier (44,2%) et la non gravité des maladies (33,8%). Ces deux principaux motifs sont aussi valables pour l’ensemble du pays (cf. Tableau 11). Mais force est de constater que l’éloignement vient après la perception de l’inutilité de consulter un médecin en cas de maladies (respectivement 6,6% et 10,9%). Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 13 Tableau 11. Motifs de non consultation (en %) Région Ensemble Motifs de non consultation Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Problème financier 42,8 53,5 35,2 44,2 32,5 Maladie pas grave 38,2 14,5 48,3 33,8 43,0 Inutile 11,4 14,0 4,8 10,9 8,1 Eloignement 4,5 13,6 3,0 6,6 8,2 Ne veut pas 2,1 4,4 4,2 3,1 3,9 Non reçu 0,0 0,0 1,2 0,2 0,9 Qualité 0,2 0,0 0,0 0,1 0,8 Autres 0,8 0,0 3,3 1,1 2,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. 3.3. Santé de l’enfant et de la mère sapent d’une manière ou d’une autre les efforts entrepris. La volonté du pays à améliorer les conditions de vie de la population notamment celles des mères En matière de taux de mortalité infantile, il a connu et des enfants ont eu des effets positifs si l’on une tendance à la baisse à Madagascar. Selon le se réfère au taux de mortalité et à la couverture graphique 2, le taux de mortalité des enfants de vaccinale des enfants d’une part et aux indicateurs moins de 5 ans est passé de 159%o en 1997 à 62%o de santé maternelle d’autre part. Mais il s’avère que en 2012. Il en est de même du taux de mortalité des les crises sociopolitiques que le pays a traversées enfants de moins d’un an, il a diminué de 93%o à et les difficultés économiques qui s’en suivent 42%o sur la même période. Graphique 2. Evolution du taux de mortalité infantile (en %o) 180 159 160 140 120 94 100 80 93 72 62 60 40 58 48 42 20 0 1997 2004 2008-2009 2012 Taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans Taux de mortalité des enfants de moins d’un an Source : Annuaire des statistiques du secteur santé de Madagascar, 2013. 14 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar La vaccination joue un rôle clé dans la réduction à l’ensemble du pays (51%) (cf. Tableau 12). Selon de la mortalité infantile. Selon les directives de le rapport ENSOMD 2012, le niveau d’instruction de l’UNICEF et de l’OMS, un enfant doit recevoir une la mère et le classement des ménages par quintile vaccination par le BCG pour le protéger contre la de consommation sont parmi les variables qui tuberculose, trois doses de DTC pour le protéger influent sur la couverture vaccinale des enfants. contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche, Par ailleurs, une proportion non négligeable quatre doses de vaccin contre la poliomyélite, et des enfants de 12 à 23 mois n’a reçu aucun des une vaccination contre la rougeole à partir de l’âge vaccins préconisés surtout à Androy et Anosy où de 9 mois. Pour ce qui est du taux de couverture cette proportion s’élève respectivement à 27,5% vaccinale des enfants de 12-23 mois, il est assez et 20,5% contre 18,2% au niveau national. faible dans le Sud (entre 31% et 37%) par rapport Tableau 12. Enfants de 12-23 mois ayant reçu certains vaccins avant l’enquête en 2012 (en %) Atsimo An- Vaccins Androy Anosy Madagascar drefana BCG 78,4 52,7 64,5 74,2 DTCOQ 1 78,0 68,0 72,9 79,7 DTCOQ 2 70,8 57,2 64,6 73,8 DTCOQ 3 48,4 44,2 52,9 62,9 Polio 0 37,2 28,2 41,7 50,7 Polio 1 78,0 68,0 72,9 79,7 Polio 2 70,8 57,2 64,6 73,8 Polio 3 48,4 44,2 52,9 62,9 Rougeole 44,2 47,0 59,2 61,7 Tous les vaccins 34,1 31,1 37,4 51,1 Aucun vaccin 16,7 27,5 20,5 18,2 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT. Concernant la santé maternelle, le taux de mortalité Si l’on se focalise sur les services de soins maternelle est estimé à 478 décès maternels pour fournis au niveau des CSB dans le tableau 13, les 100 000 naissances vivantes en 2012-2013 contre statistiques sanitaires en 2013 montrent que le 498 en 2008-2009. L’évolution de cet indicateur pourcentage des naissances protégées contre le permet de renseigner sur l’accès des femmes tétanos néonatal s’élève à 33,9% à Madagascar. Par aux soins de santé notamment sur les risques comparaison, le niveau est faible à Androy (24,5%) liés à la grossesse et à l’accouchement. Parmi les mais relativement acceptable à Anosy (41,3%). naissances vivantes survenues au cours des cinq Par ailleurs, le taux de consultations prénatales années précédant l’enquête ENSOMD 2012, 44,3% au niveau des CSB dans le Sud est au-dessus de la se sont déroulées avec l’assistance d’un personnel moyenne nationale en 2013. de santé qualifié. Ce taux a connu une régression par rapport au niveau de 2004 (51%). Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 15 Tableau 13. Indicateurs de santé au niveau des CSB en 2013 (en %) Atsimo An- Indicateurs Androy Anosy Madagascar drefana Naissances protégées contre le tétanos néonatal 30,2 24,5 41,3 33,9 Consultations prénatales 65,0 71,2 72,5 60,0 Taux d’utilisation de la maternité 24,1 16,3 17,0 22,6 Consultations postnatales 40,3 43,7 121,4 83,2 Source : Annuaire des statistiques du secteur santé de Madagascar, 2013. En matière de planification familiale, il s’agit surtout de la connaissance et de l’utilisation des méthodes contraceptives par un couple pour contrôler l’espacement des naissances ou éviter les grossesses non désirées. Les différentes méthodes retenues dans l’enquête ENSOMD 2012 sont classées en deux catégories : • les méthodes modernes : le condom ou préservatif masculin, le condom féminin, la pilule, les injections, le dispositif intra-utérin (DIU), les implants, la stérilisation féminine, la stérilisation masculine, la pilule du lendemain, la méthode de l’allaitement maternel et de l’aménorrhée (MAMA); • les méthodes traditionnelles : l’abstinence périodique, le retrait, les méthodes des jours fixes/collier et les autres méthodes populaires. Tableau 14. Proportion des femmes (15-49 ans) et des hommes (15-59 ans) ayant entendu parler d’une méthode contraceptive (en %) Connaissance des Femmes Hommes méthodes contraceptives Sud Madagascar Sud Madagascar Stérilisation féminine 15,5 32,2 14,4 28,8 Stérilisation masculine 8,6 19,2 9,3 20,2 Pilule 58,5 77,6 37,0 63,6 Diu 17,5 36,3 12,0 26,8 Injections 70,8 82,4 47,4 67,4 Implant 38,9 51,9 21,8 35,2 Condom 56,3 71,6 69,3 80,8 Condom féminin 8,8 15,6 9,0 14,9 Mama 15,1 28,3 9,0 16,8 Pilule du lendemain 10,1 15,0 6,9 11,8 Abstinence périodique 20,5 40,5 17,1 37,6 Retrait 11,9 26,9 14,8 31,5 Méthode des jours fixes/collier 9,4 17,2 6,6 11,8 Autres méthodes 0,9 2,0 1,3 1,7 N’importe quelle méthode 79,9 89,2 75,1 86,8 Une méthode moderne 79,5 88,7 74,6 86,4 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. 16 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Le tableau 14 ci-dessus montre que le niveau de La plupart des enfants de moins de 24 mois avant connaissance des méthodes contraceptives varie l’enquête ont été déjà allaités au sein maternel. Le selon le type de méthode. D’une manière globale, pourcentage dépasse le niveau national (99%) sauf 79,9% des femmes de 15-49 ans et 75,1% des pour la région Androy (97,6%). L’initiation précoce hommes de 15-59 ans dans le Sud connaissent une de l’allaitement au sein est un peu moindre car méthode contraceptive (contre 89,2% et 86,8% au le pourcentage des enfants allaités au sein dans niveau national). La connaissance d’une méthode l’heure qui a suivi leur naissance varie de 61,5% moderne est un peu moindre mais ne diffère pas à Atsimo Andrefana à 71,8% à Anosy. La majorité beaucoup de ce pourcentage. Les injections, la des enfants ont été allaités dans la journée qui a pilule et le condom masculin sont les méthodes suivi leur naissance. Toutefois, des efforts restent les plus connues aussi bien par les femmes que à faire quant à l’allaitement maternel exclusif les hommes. pour les enfants de moins de 6 mois. En effet, la proportion des enfants allaités exclusivement au sein pendant les 6 premiers mois de leur 3.4. Nutrition des enfants vie est faible surtout à Androy où elle s’élève à 14,3% contre 41,9% au niveau national. Cette L’état nutritionnel des enfants est un reflet de leur proportion varie de 37,5% à Atsimo Andrefana à état de santé général. Lorsque les enfants ont accès 46,4% à Anosy. Notons que l’allaitement maternel à une nourriture suffisante et de qualité, ne sont exclusif se réfère à des nourrissons ayant reçu pas exposés à des maladies récurrentes, et sont uniquement du lait maternel (y compris le lait bien pris en charge, ils atteignent leur potentiel de tiré du sein de sa mère ou d’une nourrice). L’ajout croissance et sont considérés comme bien nourris. éventuel ponctuel des vitamines, suppléments minéraux ou médicaments et SRO ne contrarie pas 3.4 1. Alimentation du nourrisson et du jeune l’allaitement maternel exclusif. La durée médiane enfant de l’allaitement exclusif est de 2,1 mois à 2,4 mois. Les bonnes pratiques d’Alimentation du Nourrisson Enfin, à l’âge d’un an, 90 à 92% des enfants sont et du Jeune Enfant (ANJE) et la bonne nutrition de encore allaités au sein mais cette proportion varie la mère sont essentielles pour réduire le fardeau de 80 à 85% pour les enfants dont l’allaitement au des maladies et des décès des nourrissons sein continue jusqu’à l’âge de 2 ans. et des jeunes enfants. Les recommandations internationales sont : En ce qui concerne la nourriture pré-lactée, plus de 30% des enfants de moins de 24 mois dans le Sud −− Mettre l’enfant au sein dans l’heure qui suit la en ont reçu dans les trois jours après leur naissance. naissance ; Ce pourcentage atteint même 43,9% à Androy et 39,5% à Atsimo Andrefana. Les nourritures pré- −− Allaiter l’enfant exclusivement au sein pendant lactées les plus administrées sont l’eau plate puis les 6 premiers mois de sa vie ; l’eau sucrée et/ou salée. −− Introduire des aliments de complément adéquats à partir de 6 mois tout en poursuivant l’allaitement maternel jusqu’à l’âge de 2 ans ou plus.  Allaitement au sein Le statut de l’allaitement maternel est basé sur les déclarations de la mère. Il est évalué à partir des pourcentages des enfants de moins de 24 mois qui ont été allaités, de ceux qui ont été allaités dans l’heure (initiation précoce de l’allaitement) ou dans la journée qui a suivi la naissance et de ceux qui ont reçu des nourritures pré-lactées dans les 3 jours après la naissance c’est-à-dire ceux qui ont bu autres choses que le lait maternel (cf. Tableau 15). Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 17 Tableau 15. Allaitement au sein des enfants (en %) Atsimo An- Indicateurs Androy Anosy Madagascar drefana Allaitement au sein des enfants de moins de 24 mois - Enfants ayant été allaités au sein 99,6 97,6 99,8 99,0 - Enfants ayant été allaités au sein dans l’heure qui a 61,5 65,5 71,8 65,8 suivi la naissance - Enfants ayant été allaités au sein dans la journée qui 95,9 94,4 90,4 91,6 a suivi la naissance (*) - Enfants ayant reçu une nourriture pré-lactée dans les 39,5 43,9 31,2 24,6 trois jours après la naissance Enfants de moins de 6 mois - allaités exclusivement au sein 37,5 14,3 46,4 41,9 - allaités principalement au sein 91,2 96,6 89,2 86,2 - Durée médiane de l’allaitement exclusif (en mois) 2,1 2,2 2,4 2,2 Poursuite de l’allaitement au sein - jusqu’à 1 an parmi les enfants âgés de 12-15 mois 92,2 90,0 92,6 89,0 - jusqu’à 2 ans parmi les enfants âgés de 20-23 mois 79,9 82,6 84,8 83,1 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT. (*) y compris les enfants qui ont été allaités au sein dans l’heure qui a suivi la naissance  Alimentation du jeune enfant diversifiée minimale est faible dans le Sud aussi bien pour les enfants allaités que non-allaités. Il L’alimentation complémentaire devient varie entre 12,4% à 19% contre 30,9% au niveau indispensable à partir de l’âge de 6 mois en plus national. L’exception est faite pour les enfants de du lait maternel car l’allaitement maternel ne suffit 6-23 mois non allaités à Anosy qui s’élève à 50,6% plus à assurer les besoins nutritifs des nourrissons. contre 41,3% pour l’ensemble du pays. Mais pour Elle est particulièrement importante pour la cette même catégorie d’enfants, le pourcentage croissance, le développement et la prévention d’Atsimo Andrefana est le plus bas (4,8%). de la sous-nutrition. La poursuite de l’allaitement au-delà de six mois devrait être accompagnée par la consommation d’aliments complémentaires adéquats, sûrs et appropriés sur le plan nutritionnel, qui aident à répondre aux besoins nutritionnels de l’enfant lorsque le lait maternel ne suffit plus. Elle se caractérise par l’introduction d’autres aliments mous, semi-solides ou solides pour les des enfants de 6 à 24 mois. De plus, les directives de l’OMS pour une alimentation optimale du jeune enfant comprennent aussi l’augmentation des rations alimentaires et la diversification des aliments au fur et à mesure que l’enfant grandit. L’enfant est considéré avoir reçu une alimentation diversifiée minimale lorsqu’il a reçu au moins quatre groupes alimentaires distincts la veille de l’enquête. Dans l’ensemble, si l’on se réfère aux résultats du tableau 16, le pourcentage des enfants de 6-23 mois ayant reçu une alimentation 18 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 16. Alimentation de complément (en %) Atsimo An- Indicateurs Androy Anosy Madagascar drefana Enfants recevant au moins 4 groupes alimentaires distincts - Parmi les enfants de 6 à 23 mois vivants et 14,1 14,5 14,7 29,4 allaités actuellement - Parmi les enfants de 6 à 23 mois vivants et 4,8 13,5 50,6 41,3 non allaités actuellement - Parmi tous les enfants de 6 à 23 mois vivants 12,4 14,3 19,0 30,9 Parmi les enfants les plus jeunes de 6-23 mois - Enfants ayant consommé des aliments riches 46,3 36,8 42,2 46,1 en vitamine A au cours des dernières 24 heures - Enfants ayant consommé des aliments riches 22,5 15,6 17,6 36,0 en fer au cours des dernières 24 heures Parmi tous les enfants de 6-59 mois - Enfants ayant reçu des suppléments de vitamine A 37,3 35,3 34,2 42,7 au cours des 6 derniers mois - Enfants ayant reçu des vermifuges 36,9 37,0 33,3 52,6 au cours des 6 derniers mois Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT.  Supplémentation en vitamine A enfants ayant consommé des aliments riches en fer au cours des dernières 24 heures ne dépasse même La vitamine A est essentielle pour la santé oculaire pas la moitié du niveau national (respectivement et le bon fonctionnement du système immunitaire. 15,6% et 17,6% contre 36% au niveau national). Dans les pays en développement, où la vitamine A est largement consommée sous forme de fruits 3.4 2. Malnutrition des enfants de moins de 5 ans et légumes, la consommation quotidienne par Les enfants sous-alimentés sont plus susceptibles habitant est souvent insuffisante pour répondre de mourir de maladies courantes de l’enfance, et aux besoins alimentaires. La proportion des enfants ceux qui survivent ont des maladies récurrentes. de 6-23 mois ayant consommé des aliments riches La malnutrition renseigne sur le régime en vitamine A au cours des dernières 24 heures alimentaire des enfants. Elle est liée à des précédant l’enquête est assez faible dans la région facteurs socioéconomiques qui interviennent à Androy (36,8%) si elle avoisine le niveau national différents niveaux tels que la sécurité alimentaire dans les deux autres régions (42,2% à Anosy et du ménage, son niveau de pauvreté, le niveau 46,3% à Atsimo Andrefana contre 46,1% au niveau d’instruction des membres du ménage surtout national). de la mère, l’accès aux services de santé de base et à l’eau potable. Selon le rapport ENSOMD, elle  Consommation d’aliments riches ou enrichis en fer est à la cause de la mortalité des enfants et peut affecter leur développement cognitif ainsi que leur L’anémie qui est caractérisé par une baisse du performance scolaire voire leur productivité à l’âge volume des globules rouge et un affaiblissement adulte. de la concentration de l’hémoglobine dans le sang, est un problème de santé grave. Bien que l’anémie La malnutrition aiguë5 globale touche 8,6% des puisse être provoqué par des hémorragies, des enfants de moins de 5 ans à Madagascar tandis infections, des problèmes génétiques ou par des que la forme sévère atteint 1,4% selon le tableau maladies chroniques, elle est due le plus souvent 5 Selon le rapport ENSOMD 2012, la malnutrition aiguë à un apport insuffisant de fer dans l’alimentation et globale est définie comme un poids-pour-taille inférieur à à Madagascar par les parasitoses intestinales. Dans moins 2 écarts-type de la médiane des standard OMS et/ou les régions Androy et Anosy, le pourcentage des œdème bilatéral. Elle est sévère si le poids-pour-taille est inférieur à moins 3 écarts type. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 19 17 ci-après. La situation est un peu moins critique 5 ans. La proportion des enfants de 6-59 mois dans le Sud par rapport à l’ensemble du pays. Cela qui souffrent de malnutrition aiguë (mesure du pourrait s’expliquer par l’importance des projets périmètre brachial de moins de 125 mm) s’élève à qui sont mis en œuvre dans le cadre de la nutrition 6,9% au niveau national. Ce taux est respectivement dans cette partie du pays. de 8,4% et 7,9% pour les enfants dans les régions Androy et Anosy. Pour la malnutrition aiguë sévère Par ailleurs, la mesure du périmètre brachial (périmètre brachial de moins de 115 mm), le cas de permet de dépister d’une manière précoce cette la région Androy est un peu élevé par rapport à la malnutrition aiguë chez les enfants de moins de moyenne nationale. Tableau 17. Malnutrition aiguë chez les enfants de moins de 5 ans en 2012 (en %) Régions Ensemble Indicateurs Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Selon le périmètre brachial (enfants 6-59 mois) - MAS (en dessous de 115 mm) 0,7 1,7 0,8 1,0 1,1 - MAG (en dessous de 125 mm) 4,8 8,4 7,9 6,5 6,9 Malnutrition aiguë globale 8,8 7,2 6,4 7,8 8,6 Malnutrition aiguë sévère 1,1 1,1 1,1 1,1 1,4 MAG selon le niveau d’instruction du CM - Sans instruction 39,2 87,1 73,0 58,7 32,1 - Primaire 32,3 9,4 23,0 24,4 49,0 - Secondaire et plus 28,5 3,5 4,0 16,9 18,9 - Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 MAG selon le quintile de consommation du ménage - Plus pauvres 41,8 58,8 52,1 48,4 31,0 - Quintile 2 19,1 24,0 9,8 18,5 21,3 - Quintile 3 22,2 16,1 9,0 17,9 22,5 - Quintile 4 10,7 1,1 21,7 10,4 16,8 - Plus riches 6,2 0,0 7,4 4,8 8,4 - Ensemble 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. La proportion des enfants soufrant de la Par rapport au niveau de vie des ménages, force malnutrition varie avec le niveau d’instruction du est de constater que presque la moitié des enfants chef de ménage. Environ 6 enfants sur dix (58,7% (48,4% contre 31% au niveau national) touchés contre 32,1% pour l’ensemble du pays) atteints par la malnutrition se trouvent dans le quintile d’une malnutrition dans le Sud vivent auprès de ménages le plus pauvres (premier quintile de des ménages dont le chef est «sans instruction». consommation). La proportion diminue au fur Cette proportion atteint même 87,1% et 73% et à mesure que le niveau de consommation du respectivement à Androy et Anosy. ménage augmente. 20 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 4 4. Education De nombreuses études ont montré l’importance 4.1. Scolarisation actuelle de l’éducation dans l’éradication de la pauvreté. L’éducation fait partie de l’investissement en L’analyse de la scolarisation actuelle pour l’année capital humain. Un faible niveau d’instruction scolaire 2011-2012 porte sur le niveau primaire constitue un frein au développement du pays et secondaire conformément à la tranche d’âge car toute activité de production nécessite une légale de la population scolaire selon le niveau qualification, plus ou moins élevée, ce qui d’instruction ci-après : suppose une formation préalable. Par ailleurs, l’éducation permet un épanouissement de −− Niveau primaire : 6 à 10 ans ; l’individu, ses capacités à lire et écrire ou faire du calcul lui permet de s’intégrer dans la société. −− Niveau secondaire du premier cycle (collège) : 11 à 14 ans ; −− Niveau secondaire du second cycle (lycée) : 15 à 17 ans. 4.1 1. Niveau préscolaire Avant d’entamer l’éducation au niveau primaire, un aperçu de l’éducation au niveau préscolaire sera effectué dans la mesure où il constitue le premier pas de certains enfants en milieu scolaire et prépare leur entrée dans l’enseignement primaire. Le préscolaire concerne les enfants de la tranche d’âges 3-5 ans. Selon le tableau 18 ci- dessous, le TBS au niveau préscolaire est faible à Madagascar (10,1% en 2012) et dans le Sud, ce taux se situe en deçà du niveau national (5,5%). Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 21 Tableau 18. Taux de scolarisation au niveau préscolaire en 2011-2012 (en %) Région Ensemble Niveau préscolaire Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Taux brut de scolarisation 6,6 5,4 3,5 5,5 10,1 Taux net de scolarisation 4,8 2,8 1,6 3,5 7,7 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Selon le rapport ENSOMD, c’est surtout en milieu disposent que de 66 établissements préscolaires urbain et dans certaines régions qui ont bénéficié privés contre 139 pour Atsimo Andrefana. du projet «  Préscolaire Pour Tous  » que la scolarisation au niveau préscolaire est importante Le ratio élèves/maître est un peu élevé par rapport et auquel la région Atsimo Andrefana figure au niveau national (respectivement 29 et 25), parmi les bénéficiaires. Selon les statistiques mais il n’y a pas trop de différence selon le type administratives pour l’année scolaire 2014- d’établissement comme le montre le tableau 19. 2015 relatives aux établissements préscolaires, Par ailleurs, le nombre d’élèves par classe dans le 15,5% de l’ensemble des établissements préscolaire est très important surtout au niveau préscolaires recensés se trouvent dans le Sud. des écoles publiques où il atteint en moyenne Les établissements privés ne sont pas encore 52 élèves contre 36 pour l’ensemble du pays. bien implantées dans le Sud car seulement 5,6% Cela montre l’insuffisance des infrastructures en d’entre eux se trouvent dans cette partie du pays, matière d’éducation dans le Sud. en plus, les deux régions Androy et Anosy ne Tableau 19. Statistiques des établissements au niveau préscolaire en 2014-2015 Région Ensemble Niveau Préscolaire Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Etablissements scolaires publics - Etablissements recensés 437 457 142 1 036 4 382 - Ratio élèves/maître 34,0 26,1 21,9 28,8 26,4 - Nombre moyen d’élèves par classe 58,7 49,8 39,3 52,3 35,5 Etablissements scolaires privés - Etablissements recensés 139 15 51 205 3 632 - Ratio élèves/maître 29,5 37,4 27,8 29,6 24,2 - Nombre moyen d’élèves par classe 32,1 51,7 29,7 32,6 27,1 Etablissements scolaires publics et privés - Etablissements recensés 576 472 193 1 241 8 014 - Ratio élèves/ maître 32,6 26,5 23,7 29,0 25,1 - Nombre moyen d’élèves par classe 47,4 49,9 35,2 46,1 30,3 Source : Annuaire statistique de l’éducation (année scolaire 2014-2015) ; Nos propres calculs. 22 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 4.1 2. Niveau primaire 13,6% et 17,7%. La proportion des enfants de Au niveau du primaire, le taux brut d’admission6 6-10 ans qui n’avaient jamais été scolarisés ne en 1ère année du primaire (T1/CP) dans le Sud fait qu’étayer la situation dans le Sud. En effet, s’élève à 78,7% en 2012 (cf. Tableau 20). Elle varie presque la moitié des enfants dans ce groupe de 85,9% pour Atsimo Andrefana, 75,4% pour d’âges n’a jamais fréquenté l’école pour la région Androy et 65,5% pour Anosy. Une situation qui Anosy et Androy tandis que la proportion est de n’est pas au beau fixe par rapport à l’ensemble 37% à Atsimo Andrefana (contre 20,3% au niveau du pays dont le TBA en T1/CP avoisine 100% du pays). en 2012. Quant au taux net d’admission7 en T1/ CP qui renseigne sur la proportion des enfants de 6 ans se trouvant en T1/CP pour la première fois, la situation n’est pas reluisante dans le Sud. Comme pour le cas du TBA, le niveau du TNA en T1/CP dans le Sud est aussi inférieur à celui de l’ensemble du pays. Il s’établit à 18,6% dans le Sud contre 26,8% à Madagascar, c’est-à-dire que dans le Sud, moins de un enfant de 6 ans sur cinq se rend en CP1 pour la première fois. La situation est encore déplorable dans les régions Anosy et Androy où le taux affiche un niveau respectif de 6 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le Taux Brut d’Admission (TBA) est le rapport du nombre d’enfants, quel que soit l’âge, entrant en première année du primaire pour la première fois, sur le nombre d’enfants âgés de 6 ans. Il indique une idée sur la capacité d’accueil des nouveaux enfants dans le système éducatif. 7 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le Taux Net d’Admission (TNA) au primaire indique la proportion des enfants de 6 ans en première année du primaire pour la première fois, dans l’ensemble des enfants d’âge officiel d’entrée à l’école primaire (6 ans). Tableau 20. Taux d’admission dans le primaire en 2011-2012 (en %) Région Ensemble Niveau primaire Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Individus de 6-10 ans n’ayant jamais été 36,9 49,2 51,5 43,9 20,3 scolarisés Taux brut d’admission en T1/CP - Garçon 72,6 62,9 51,8 65,1 91,3 - Fille 100,7 92,5 85,1 95,6 109,0 - Ensemble 85,9 75,4 65,5 78,7 99,5 Taux net d’admission en T1/CP - Garçon 11,8 17,2 12,0 13,3 25,2 - Fille 31,4 18,4 15,8 25,0 28,6 - Ensemble 21,1 17,7 13,6 18,6 26,8 Individus en T1/CP ayant suivi un 20,4 17,4 22,4 20,0 22,7 enseignement préscolaire Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 23 Concernant le taux brut de scolarisation8 dans le Anosy et Androy bien que la situation est un peu primaire (cf. Tableau 21), il dépasse le niveau de acceptable à Atsimo Andrefana, mais toujours 100% au niveau national et s’élève à 108,4% en inférieur à la situation de l’ensemble du pays. 2012 (contre 118% en 2010). Cela implique que des enfants en dehors de l’âge légal du primaire Plusieurs raisons ont été avancées selon le rapport fréquentent encore le niveau primaire. Mais ENSOMD 2012 et qui peuvent en être à l’origine même pour ce taux, les régions du Sud se situent de ce niveau de taux de scolarisation comme à un niveau assez éloigné de l’ensemble du pays l’insuffisance de l’offre éducative (insuffisance car le TBS s’élève à 85% à Atsimo Andrefana, 77% de la capacité d’accueil et d’enseignants), les à Anosy puis à 68,1% à Androy. Il est constaté que problèmes financiers des parents, la nécessité de le taux est élevé en faveur des filles. travailler, la perception négative de l’école, etc. Quant au taux net de scolarisation9, il s’élève à La disparité entre le sexe n’est pas très significative 69,4% en 2012 contre 73,4% en 2010 au niveau car le ratio filles/garçons10 varie entre 1,13 et 1,19. national. Dans le Sud, le TNS s’élève à 53,3% Les filles sont un peu nombreuses par rapport aux à Atsimo Andrefana et aux alentours de 40% garçons au niveau primaire. dans les deux autres régions. Bref, le taux de scolarisation dans le primaire est faible surtout à 8 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le Taux Brut de Scolarisation (TBS) dans un niveau spécifique d’éducation est le rapport de l’effectif total des enfants fréquentant ce niveau sans distinction d’âge, sur la population officiellement scolarisable au même niveau pour une année scolaire donnée. 9 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le Taux Net de Scolarisation (TNS) dans un niveau spécifique d’éducation est le total des enfants ayant l’âge légal de ce niveau et fréquentant ce niveau à cette période, exprimé en 10 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le ratio filles/ pourcentage de la population correspondante pour une garçons est le rapport entre le Taux Brut de Scolarisation année scolaire donnée. des filles et le Taux Brut de Scolarisation des garçons. Tableau 21. Taux de scolarisation dans le primaire en 2011-2012 (en %) Région Ensemble Niveau primaire Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Taux brut de scolarisation - Garçon 79,9 61,1 70,4 72,2 106,1 - Fille 90,4 75,5 84,0 84,5 111,0 Ensemble 85,0 68,1 77,0 78,2 108,4 Taux net de scolarisation - Garçon 51,0 33,7 36,9 42,7 68,1 - Fille 55,8 47,1 46,5 51,1 70,8 Ensemble 53,3 40,1 41,6 46,8 69,4 Taux net de scolarisation selon le niveau d’instruction du CM : - Sans instruction 37,5 37,8 31,8 36,3 53,5 - Primaire 55,8 42,9 56,6 54,5 73,8 - Secondaire ou plus 86,2 83,7 77,0 84,6 84,3 Ensemble 53,3 40,1 41,6 46,8 69,4 Ratio filles/garçons 1,13 1,24 1,19 1,17 1,05 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. 24 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar En ce qui concerne le rendement dans le primaire Le taux d’achèvement12 du primaire dans le Sud selon le tableau 22, le taux de survie11 au primaire évolue aussi de la même façon que le taux de de l’ordre de 27,5% indique que, sur 100 élèves survie. Le taux est relativement faible dans la inscrits en 1ère année du primaire (T1/CP) dans région Androy (29,6%). En d’autres termes, 3 le Sud, 28 seulement atteignent la classe de T5/ enfants sur 10, âgés de 6 ans, qui entrent en T1/ CM2. Le niveau du taux est acceptable pour CP à Androy sont parvenus en dernière classe Atsimo Andrefana et Anosy. Par contre, un taux du primaire (T5/CM2) à l’âge de 10 ans. Ce taux de survie de 15,6% à Androy montre le degré de d’achèvement s’élève à 64% à Anosy et 52,3% difficulté des conditions de l’enseignement dans à Atsimo Andrefana (contre 68,8% au niveau cette région. national). 11 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le taux de survie est le pourcentage de ceux qui atteignent la T5/CM2 sur ceux qui entrent en T1/CP. 12 Selon le rapport ENSOMD 2012-2013, le taux Il est obtenu en faisant le produit des taux de passage en d’achèvement du cycle primaire est le rapport du nombre classe supérieure : (promu en CE1/Effectif CP)*(promu en total d’enfants, quel que soit l’âge, entrant en dernière CE2/Effectif CE1)*(promu en CM1/Effectif du CE2)*(promu classe du primaire pour la première fois (non redoublants), en CM2/Effectif CM1). sur le nombre d’enfants âgés de 10 ans. Tableau 22. Indicateurs de rendement dans le primaire en 2011-2012 (en %) Région Ensemble Niveau primaire Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana - Taux de survie 33,6 15,6 29,1 27,5 33,0 - Taux d’achèvement 52,3 29,6 64,0 48,9 68,8 - Taux de redoublement 16,0 27,3 19,7 19,7 17,3 - Taux d’abandon 8,6 9,8 7,5 8,6 7,5 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT ; Nos propres calculs. Les statistiques relatives aux établissements les établissements primaires publics. Quant au primaires (cf. Tableau 23) mettent en exergue que ratio élèves/maître, il est largement supérieur au 12,4% de l’ensemble des établissements primaires niveau national (46,3 contre 41,2), même auprès fonctionnels se trouvent dans le Sud. Par type des établissements privés (41,2 contre 33,1). Par d’école, les écoles privées représentent 11,2% contre, le nombre moyen d’élèves par classe est des établissements dans le Sud, et la plupart très important au W niveau des écoles publiques d’entre eux (64,1%) se trouvent dans la région dans le Sud car il atteint 69 élèves contre 49 pour Atsimo Andrefana. Les élèves dans les deux autres l’ensemble du pays. régions (Androy et Anosy) fréquentent surtout Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 25 Tableau 23. Statistiques des établissements au niveau primaire en 2014-2015 Région Ensemble Niveau Primaire Madagascar Atsimo Andrefana Androy Anosy Sud Etablissements scolaires publics - Etablissements fonctionnels 1 552 1 131 733 3 416 24 138 - Ratio élèves/maître 46,1 46,7 49,4 47,0 43,6 - Nombre moyen d’élèves par classe 68,2 69,8 68,2 68,7 48,7 Etablissements scolaires privés - Etablissements fonctionnels 277 78 77 432 6 933 - Ratio élèves/maître 39,8 57,4 36,6 41,2 33,1 - Nombre moyen d’élèves par classe 31,7 55,5 30,3 33,8 30,6 Etablissements scolaires publics et privés - Etablissements fonctionnels 1 829 1 209 810 3 848 31 071 - Ratio élèves/maître 45,2 47,1 47,9 46,3 41,2 - Nombre moyen d’élèves par classe 59,3 68,9 61,6 62,4 43,9 Source : Annuaire statistique de l’éducation (année scolaire 2014-2015) ; Nos propres calculs. Selon la répartition du personnel des écoles leur catégorie respective. Parmi le personnel primaires publiques (cf. tableau 24), la proportion des écoles primaires publiques dans le Sud, la du personnel qui travaille dans les écoles de proportion des maîtres FRAM subventionnés cette partie Sud du pays représente 13,5% du est de 78,8% alors que les fonctionnaires ne personnel total. La proportion des fonctionnaires représentent que 6,5% de l’effectif total. et des maîtres FRAM s’élève à 6,4% et 15,4% de 26 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 24. Répartition du personnel des écoles primaires publiques en 2014-2015 Région Ensemble Type de personnel Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Fonctionnaires 360 164 255 779 12 157 Contractuels payés par l’Etat 431 236 145 812 9 449 Fram subventionnés 4 298 3 254 1 885 9 437 61 459 Fram non subventionnés 556 154 104 814 5 284 Autres en classe 100 0 27 127 570 Total en classe 5 745 3 808 2 416 11 969 88 929 Profil ligne (en %) - Fonctionnaires 6,3 4,3 10,6 6,5 13,7 - Contractuels payés par l’Etat 7,5 6,2 6,0 6,8 10,6 - Fram subventionnés 74,8 85,5 78,0 78,8 69,1 - Fram non subventionnés 9,7 4,0 4,3 6,8 5,9 - Autres en classe 1,7 0,0 1,1 1,1 0,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Profil colonne (en %) - Fonctionnaires 3,0 1,3 2,1 6,4 100,0 - Contractuels payés par l’Etat 4,6 2,5 1,5 8,6 100,0 - Fram subventionnés 7,0 5,3 3,1 15,4 100,0 - Fram non subventionnés 10,5 2,9 2,0 15,4 100,0 - Autres en classe 17,5 0,0 4,7 22,3 100,0 Total 6,5 4,3 2,7 13,5 100,0 Source : Annuaire statistique de l’éducation (année scolaire 2014-2015) ; Nos propres calculs. En ce qui concerne les dépenses scolaires au niveau de l’enseignement primaire (cf. Tableau 25), les dépenses nécessaires pour un élève dans le primaire s’élèvent en moyenne à 47 000 Ar en 2012 pour l’ensemble du pays. Une forte disparité existe entre les écoles publiques et privées, les dépenses par élève atteignent respectivement 27 000 Ar et 129 000 Ar. Le niveau de dépenses par élève diffère beaucoup dans le Sud. En effet, le montant des dépenses dans les écoles privées à Atsimo Andrefana est supérieur au niveau national (171  000 Ar) alors que c’est dans les écoles publiques que le niveau des dépenses dépasse la moyenne nationale à Anosy (34 000 Ar). Les dépenses scolaires par élève à Androy sont par contre relativement bas (27 000 Ar). Les dépenses scolaires au niveau primaire représentent 2,8% des dépenses totales des ménages dans le Sud contre 2,2% au niveau national). Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 27 Tableau 25. Dépenses scolaires au niveau primaire en 2011-2012 (en %) Région Indicateurs Madagascar Atsimo An- Androy Anosy drefana Dépenses scolaires par élève (en Ariary) - Ecole publique 25 360 20 452 33 953 26 688 - Ecole privée 171 209 87 553 127 152 128 673 - Ensemble 51 854 27 365 47 494 47 404 Répartition des dépenses scolaires par élève pour tout type d’école (en %) - Droits de scolarité 18,7 22,0 14,1 20,5 - Cotisations FRAM 2,2 4,1 2,5 3,5 - Frais de scolarité 26,8 30,5 20,3 32,3 - Fournitures scolaires 18,4 26,4 18,3 24,1 - Nourriture 21,5 7,7 31,9 9,5 - Autres 12,4 9,3 12,9 10,2 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 Importance des dépenses scolaires au niveau primaire par ménage : - Dépense scolaire moyenne au primaire 102 52 83 82 par ménage (en milliers Ar) - Dépense totale moyenne du ménage 4 095 2 162 2 919 3 760 (en milliers Ar) - Part des dépenses scolaires au niveau primaire par ménage par rapport 2,5 2,4 2,8 2,2 aux dépenses totales (%) Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT (Tome 2). Ces dépenses sont surtout composées des fréquentation du collège est alors faible que droits de scolarité, des frais de scolarité et des celle du primaire. Dans le Sud, le TBS au collège fournitures scolaires. La part de la nourriture affiche un niveau très bas à Androy (12,7%). Dans dans les dépenses scolaires par élève dans le Sud les deux autres régions, il s’élève à 31,8% à Anosy attire un peu l’attention car elle s’élève à 31,9% et puis 41,2% à Atsimo Andrefana (cf. Tableau 26). 21,5% du montant des dépenses scolaires pour Il s’élève à 45,5% pour l’ensemble du pays et a les régions Anosy et Atsimo Andrefana. Dans connu une hausse de 2 points par rapport aux l’ensemble, la part des dépenses scolaires dans le résultats de l’EPM 2010. primaire représentent 2,2% des dépenses totales des ménages. Elle est légèrement élevée dans le Il faut aussi noter que dans le Sud, une proportion Sud et se situe entre 2,4% et 2,8%. Mais compte importante des individus de 11-14 ans n’ont tenu du niveau de pauvreté dans cette partie jamais été scolarisés. Elle s’élève en moyenne du pays, les ménages pourraient avoir du mal à à 41,4% contre 15% au niveau national. La forte supporter ces dépenses liées à la scolarisation des proportion se trouve à Androy (48%). Par ailleurs, enfants. le pourcentage des enfants ayant l’âge d’aller au collège et qui fréquentent encore l’école primaire 4.1 3. Niveau secondaire n’est pas aussi négligeable. Elle varie entre 9,6% D’abord au niveau du collège, le TBS au niveau et 11,9% dans le Sud contre 13,3% au niveau secondaire du premier cycle est beaucoup national. plus faible par rapport au niveau primaire. La 28 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 26. Indicateurs de scolarisation au collège en 2011-2012 (en %) Région Niveau secondaire Ensemble Madagascar premier cycle Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Individus de 11-14 ans n’ayant jamais été 39,2 48,0 37,7 41,4 14,7 scolarisés Taux brut de scolarisation - Garçon 45,0 12,1 36,2 32,1 47,0 - Fille 37,6 13,5 28,0 28,4 43,9 - Ensemble 41,2 12,7 31,8 30,2 45,5 Taux net de scolarisation - Garçon 24,9 5,1 18,5 16,9 26,6 - Fille 20,4 7,0 16,4 15,6 29,0 - Ensemble 22,6 6,0 17,4 16,3 27,8 Taux net de scolarisation selon le niveau d’instruction du CM : - Sans instruction 17,1 4,8 7,9 10,0 13,3 - Primaire 10,5 5,1 25,2 14,7 22,3 - Secondaire ou plus 40,4 27,3 45,8 40,4 53,0 - Ensemble 22,6 6,0 17,4 16,3 27,8 Ratio filles/garçons 0,84 1,12 0,77 0,88 0,93 Enfants ayant l’âge d’aller au collège qui 10,8 9,6 11,9 10,7 13,3 fréquentent l’école primaire Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT (Tome 2) ; Nos propres calculs. Plus le niveau d’enseignement est élevé plus les Le même constat comme ce fût dans le cas du taux de scolarisation sont faibles. Le TBS au lycée collège se présente au niveau du lycée dans le s’élève à 23,4% au niveau national. La situation Sud. En effet, une proportion importante des est à peu près la même à Atsimo Andrefana et individus de 15-17 ans qui devraient fréquenter Anosy car le taux avoisine le niveau national (cf. le lycée n’ont jamais été scolarisés. Elle s’élève Tableau 27). Par contre, le TBS au lycée dans la en moyenne à 37,7% contre 16,5% au niveau région Androy présente un niveau catastrophique. national. La forte proportion de ces individus non Le taux s’élève à 2,7%. La situation dans la scolarisés se trouve toujours à Androy (54,5%). région Androy liée entre autres à l’insécurité alimentaire et aux problèmes climatiques affecte Enfin parmi les individus qui fréquentent le lycée, certainement la performance des élèves d’âge on constate que les filles sont un peu nombreuses scolaire. que les garçons dans les régions Androy et Anosy alors qu’à Atsimo Andrefana c’est l’inverse qui se présente, le ratio filles/garçons est très bas (4 filles pour 10 garçons). Au niveau national, ce ratio s’établit à 0,86. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 29 Tableau 27. Indicateurs de scolarisation au lycée en 2011-2012 (en %) Région Niveau secondaire Ensemble Madagascar second cycle Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Individus de 15-17 ans n’ayant jamais été 33,6 54,5 28,4 37,7 16,5 scolarisés Taux brut de scolarisation - Garçon 37,1 2,4 22,1 23,9 25,2 - Fille 13,2 3,0 24,4 13,3 21,7 - Ensemble 22,7 2,7 23,4 17,8 23,4 Taux net de scolarisation - Garçon 12,9 0,0 10,4 8,7 9,3 - Fille 8,3 1,5 13,9 8,0 10,7 - Ensemble 10,1 0,8 12,4 8,3 10,0 Ratio filles/garçons 0,36 1,25 1,10 0,56 0,86 Taux net de scolarisation selon le niveau d’instruction du CM : - Sans instruction 8,4 0,0 6,1 4,8 3,1 - Primaire 1,0 0,0 2,8 1,5 5,1 - Secondaire ou plus 16,0 9,7 42,2 19,7 23,5 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT (Tome 2) ; Nos propres calculs. 30 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar savent lire un petit texte ; 36,7% savent écrire une 4.2. Alphabétisation des individus de 15 lettre et 41,9% savent faire un calcul dans le Sud ans et plus (cf. Tableau 28). Ces taux sont relativement bas par rapport au niveau national (respectivement Si l’on s’intéresse dans un premier temps à la 71,4%; 70,6% et 77,9%). Il est constaté que faculté des individus à lire un petit texte, écrire globalement la proportion des hommes qui une lettre ou faire un petit calcul. Les résultats de savent lire, écrire et faire un calcul est un peu plus l’enquête nationale ENSOMD en 2012 montrent élevée par rapport à celle des femmes quelque que 37,2% de la population de 15 ans et plus soit la tranche d’âges considérée. Tableau 28. Individus de 15 ans et plus : pouvant lire, écrire ou faire un calcul en 2012 (en %) Région Ensemble Individus de 15 ans et plus : Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Pouvant lire un petit texte : - Homme 43,7 25,5 35,4 36,7 74,9 - Femme 43,5 29,1 35,4 37,8 68,1 - Ensemble 43,6 27,3 35,4 37,2 71,4 Pouvant écrire une lettre : - Homme 43,3 24,9 34,7 36,2 74,2 - Femme 43,1 28,7 35,1 37,3 67,2 - Ensemble 43,2 26,8 34,9 36,7 70,6 Pouvant faire un calcul : - Homme 50,0 30,1 38,1 41,7 80,6 - Femme 48,2 33,3 39,7 42,2 75,2 - Ensemble 49,1 31,7 39,0 41,9 77,9 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT (Tome 2) ; Nos propres calculs. Le taux d’alphabétisation concerne les individus Le taux d’alphabétisation des personnes de 15 ans âgés de 15 ans et plus. Un individu est classé et plus dans le Sud est très inférieur à la moyenne alphabétisé, selon la définition adoptée dans le nationale. Deux régions sont à la traîne. Avec un rapport ENSOMD 2012 de l’INSTAT, s’il possède taux d’alphabétisation de 26,4%, la région Androy un niveau secondaire ou plus, ou s’il est de niveau présente la plus faible proportion d’individus primaire ou sans instruction et sait lire un petit alphabétisés à Madagascar. Elle est suivie par texte. Compte tenu de cette définition, le taux la région Anosy avec un taux d’alphabétisation d’alphabétisation des individus âgés de 15 ans de 40,8%. En général, l’alphabétisation des et plus est estimé à 71,6% à Madagascar. Le taux individus de 15 ans et plus est en faveur des d’alphabétisation est une fonction croissante de hommes. La population urbaine est favorisée, certaines caractéristiques du ménage (cf. Tableau avec une proportion d’individus alphabétisés 29). Aussi, plus le niveau d’instruction du chef de de 89,2% contre 37,1% pour le milieu rural. Cela ménage est élevé plus le taux d’alphabétisation est dû notamment à une inégale répartition des des individus de 15 ans et plus s’accroit. Il en est infrastructures. La différenciation par genre est de même du quintile de consommation (plus nettement moins marquée, ce qui traduit un accès pauvres au plus riches) et du milieu de résidence à l’éducation à peu près égal entre les deux sexes. (rural vs urbain) du ménage. C’est la région Androy qui possède le taux le plus bas: seul le quart des femmes de 15 ans et plus est alphabétisé. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 31 Tableau 29. Taux d’alphabétisation des individus de 15 ans et plus en 2011-2012 (en %) Région Ensemble Taux d’alphabétisation Atsimo Madagascar Androy Anosy Sud Andrefana Selon le genre : - Homme 54,0 28,3 43,5 45,1 75,1 - Femme 53,0 24,6 38,4 42,4 68,3 - Ensemble 53,5 26,4 40,8 43,7 71,6 Selon le milieu : - Urbain 91,8 - 84,3 89,2 93,3 - Rural 46,0 26,4 31,7 37,1 66,2 - Ensemble 53,5 26,4 40,8 43,7 71,6 Par groupe d’âges : - 15-24 ans 57,6 36,9 49,7 50,8 76,0 - 15-49 ans 55,8 28,4 44,1 46,6 73,4 - 15-59 ans 54,8 27,5 42,2 45,2 73,1 - 15 ans et plus 53,5 26,4 40,8 43,7 71,6 Par quintile de consommation : - Plus pauvres 34,7 21,0 26,3 27,6 46,4 - Quintile 2 48,9 26,8 35,5 39,6 65,0 - Quintile 3 42,6 36,1 47,1 42,9 69,3 - Quintile 4 62,6 42,9 48,5 56,2 78,1 - Plus riches 87,6 55,6 65,7 80,2 86,8 Selon le niveau d’instruction CM : - Sans instruction 22,5 18,1 20,6 20,5 32,6 - Primaire 73,4 67,2 67,8 70,9 81,6 - Secondaire ou plus 89,6 81,7 91,2 89,4 95,4 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT (Tome 2) ; Nos propres calculs. 32 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Si l’on s’intéresse de près au niveau d’instruction 58,2% des individus de 15 ans et plus sont de cette population âgée de 15 ans et plus, le « sans instruction » dans le Sud (contre 27,3% au regroupement du classement13 selon le niveau niveau national). Ce taux est très élevé à Androy scolaire atteint utilisé dans le cadre du rapport (78,9%) contre 59,9% à Anosy et 47,3% à Atsimo sur le suivi des OMD effectué par l’INSTAT peut Andrefana. Une grande partie de personnes âgées être utilisé (cf. Tableau 30). Vu sous cet aspect, de 15 ans et plus ont aussi un « niveau primaire » dans le Sud (20,6%). Le niveau supérieur est faible 13 Il s’agit de cinq catégories qui sont définies comme suit : sauf pour la région Atsimo Andrefana (3,2%) qui sans instruction : n’ayant jamais fréquenté l’école ou n’ayant achevé que le avoisine le niveau national. préscolaire ; niveau primaire : ayant achevé l’une des classes du primaire (T1/CP à T5/ CM2) ou titulaire du CEPE ; niveau secondaire 1er cycle : ayant achevé l’une des classes du collège (T6 à T9) ou titulaire du diplôme de BEPC ; niveau secondaire 2nd cycle : ayant achevé l’une des classes du lycée (T9 à T12) ou titulaire du diplôme de baccalauréat ; niveau supérieur : ceux qui ont achevé l’une des classes de l’enseignement supérieur ou titulaire de diplôme de l’enseignement supérieur. Tableau 30. Répartition des individus de 15 ans et + en 2012 selon leur niveau d’instruction et le diplôme obtenu (%) Région Ensemble Indicateurs Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Niveau d’instruction : - sans instruction 47,3 78,9 59,9 58,2 27,3 - primaire 21,8 15,0 23,8 20,6 40,6 - secondaire 1er cycle 19,0 5,2 10,2 13,4 19,5 - secondaire 2nd cycle 8,7 0,8 5,2 5,9 9,1 - supérieur 3,2 0,2 1,0 1,9 3,3 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Diplôme le plus élevé obtenu : - Aucun 65,8 91,8 81,5 76,1 62,2 - CEPE 19,9 6,4 10,5 14,2 22,4 - BEPC 9,9 1,6 5,6 6,8 9,4 - CAP 0,0 0,0 0,2 0,1 0,1 - BAE 0,0 0,0 0,0 0,0 0,1 - BT ou Pré-Bac 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 - Baccalauréat et plus 4,0 0,2 2,0 2,6 5,5 - Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : Rapport ENSOMD 2012-2013, INSTAT (Tome 2). En termes de possession de diplôme au sein de diplôme est liée au degré de scolarisation. A de la population de 15 ans et plus dans le Androy, plus de 9 personnes sur dix dans cette Sud, 76,1% d’entre elles ne disposent d’aucun catégorie de population n’ont aucun diplôme. diplôme (contre 62,2% au niveau national) alors Cette proportion s’élève à 81,5% à Anosy contre que 14,2% sont titulaires d’un diplôme de CEPE 65,8% à Atsimo Andrefana. (contre 22,4% au nivea national). La possession Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 33 34 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 5 5. Emploi L’engagement international du millénaire pour Dans le Sud, le niveau d’insertion de la population le développement a insisté dans son premier dans le marché du travail n’est pas très différent objectif, « Eliminer l’extrême pauvreté et la faim », de la situation nationale. En effet, six individus de fixer la cible suivante : « Cible 1B : Assurer sur dix, âgés de 5 ans et plus, sont déjà occupés le plein-emploi et la possibilité pour chacun, y ou veulent travailler aussi bien dans le Sud que compris les femmes et les jeunes, de trouver un dans l’ensemble du pays. Le taux d’activité dans travail décent et productif ». Il s’agit d’assurer le les régions Androy et Anosy est légèrement plein-emploi et le travail « décent et productif » supérieur au niveau national, soit respectivement pour tous. Pour un pays comme Madagascar, la 61,1% et 65,6%, contrairement à la région Atsimo politique de plein emploi décent reste un sérieux Andrefana où le taux d’activité s’élève à 55,7% (cf. défi dans la mesure où le secteur agricole et Tableau 31). Cette situation peut s’expliquer par celui de subsistance non agricole constituent le fait que la région Anosy ait pu bénéficier des les principaux pourvoyeurs d’emploi de plus de retombées positives des investissements miniers. quatre cinquième de la population. La partie Sud de Madagascar constituée par les régions Le niveau d’insertion dans le marché du travail Atsimo Andrefana, Anosy et Androy, n’est pas à varie considérablement selon le milieu de écarter du phénomène. Cette section décrira les résidence. Il est globalement plus élevé en milieu caractéristiques du marché de travail dans le Sud rural qu’en milieu urbain. Mais la différence en dégageant certains éléments spécifiques aux est plus marquée dans le Sud car elle est de trois régions considérées. 16,8 points contre 7,5 points au niveau national. Sous l’aspect genre, la participation des femmes dans le marché du travail est un peu en-deçà 5.1. Taux d’activité des hommes : un écart de 4,7 points est constaté entre leur taux d’activité respectifs contre 2,4 Le taux d’activité est défini comme le rapport points au niveau national. Ce phénomène est entre l’effectif de la population active et celui de commun aux trois régions du Sud où l’écart de la population en âge de travailler. Cet indicateur la participation des hommes à celle des femmes permet de mesurer le niveau d’insertion des dans le marché du travail varie de 4,3 à 5,3 points individus dans le marché du travail. La population de pourcentage. Même si l’écart semble être élevé en âge de travailler à Madagascar est constituée dans la région Anosy, le niveau d’insertion dans la de tout individu de 5 ans et plus car l’insertion des vie économique est le plus important par rapport enfants dans le marché du travail est très précoce, aux deux autres régions : 68,4% des hommes y notamment dans le domaine de l’agriculture en sont économiquement actifs contre 63,1% des milieu rural. femmes. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 35 Dans le Sud, la relation entre l’insertion à la vie l’amélioration du niveau de vie n’agit pas de économique et le niveau de vie s’écarte de la manière linéaire à l’insertion dans le marché figure nationale. Dans la région Anosy, cette du travail. Toutefois, dans la région Androy, relation montre une évolution décroissante le taux d’activité est le plus élevé chez les jusqu’au quatrième quintile, contrairement à quatrième et dernier quintile de consommation, celle de l’ensemble du pays où la relation est respectivement 72,4% et 70,3%. Les niveaux croissante. Cette situation peut s’expliquer par d’insertion à la vie économique les plus faibles une forte propension à scolariser les enfants sont observés chez les individus les plus pauvres lorsque le niveau de vie du ménage s’améliore. et les plus riches de la région Atsimo Andrefana. Quant aux régions Atsimo Andrefana et Androy, Tableau 31. Taux d’activité dans le Sud selon les caractéristiques sociodémographiques (en %) Région Ensemble Taux d’activité Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Selon le milieu de résidence Urbain 38,6 - 56,4 44,6 54,6 Rural 58,6 61,1 65,6 61,4 54,6 Selon le genre Homme 57,9 63,6 68,4 62,0 61,8 Femme 53,6 58,6 63,1 57,3 59,4 Selon le quintile de consommation Plus pauvres 47,8 58,0 68,1 56,0 57,5 Pauvres 62,5 66,9 65,9 64,6 59,9 Moyens 62,3 61,6 62,8 62,4 61,5 Riches 63,7 72,4 61,2 63,7 63,6 Plus riches 50,2 70,3 67,9 55,4 60,1 Ensemble 55,7 61,1 65,6 59,6 60,6 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 36 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Selon les tranches d’âges, le niveau d’insertion comme non volontaires. L’analyse de ces motifs des enfants à la vie économique est élevé dans revêt un intérêt particulier pour orienter toutes les régions Anosy et Androy par rapport à celui stratégies de développement et de lutte contre de l’ensemble du pays (cf. Graphique 3). Cette la pauvreté. Il permet de savoir si les retraits sont insertion dans le marché du travail évolue en dus à des facteurs exogènes au marché du travail fonction de la capacité physique des individus ou, au contraire, à des phénomènes liés à son et de leur responsabilité au sein de la famille. dysfonctionnement. Cette capacité physique croît jusqu’à un certain âge, puis diminue progressivement. Aussi le taux Dans le Sud, plus de huit cas sur dix des retraits d’activité atteint son niveau maximum chez les du marché du travail sont généralement dus à des individus de 30 à 49 ans, avec un taux de 96,3% à facteurs exogènes. Les raisons les plus évoquées Anosy et 95,8% à Androy. Pour la proportion des sont la scolarisation (46,7%) et l’âge précoce pour enfants de 5 à 14 ans s’insérant dans le marché du exercer un emploi (36,3%) (cf. Tableau 32). A part travail, elle est la plus marquante dans la région ces deux motifs, plus de 8% des individus inactifs Anosy avec un taux de 33,2%, suivie de celle dans la région Atsimo Andrefana se sentent qu’ils d’Androy (25,7%) et d’Atsimo Andrefana où le taux ne sont pas assez qualifiés pour s’insérer dans le d’activité est inférieur à celui de l’ensemble du marché du travail (contre 2,7% à Androy et 1,9% pays sauf chez les individus âgés de 65 ans et plus. au niveau national). De plus, les autres inactifs qui ne connaissent ni les démarches à suivre, ni Graphique 3. Taux d’activité selon les tranches d’âges (en %) les mécanismes, ni les structures existantes pour 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 5 à 14ans 15 à 29ans 30 à 49ans 50 à 64ans 65ans et plus Atsimo Andrefana Androy Anosy Madagascar Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Si l’on s’intéresse aux motifs d’inactivité c’est- à-dire aux raisons qui poussent les individus potentiellement actifs à se retirer du marché du travail, certains motifs d’inactivité peuvent être considérés comme volontaires s’ils sont liés aux études, à l’inaptitude physique, au niveau de vie satisfaisant ou au congé sabbatique. Par contre, les motifs tels que le découragement suite à des démarches infructueuses, à des expériences malheureuses antérieures dans le monde du travail, à des contraintes diverses constituant des barrières à l’entrée dans le marché du travail (qualification insuffisante, méconnaissance le recrutement, représentent respectivement des structures et difficultés d’accès aux offres 3,5% et 1,6% dans les régions Anosy et Atsimo d’emploi, discrimination, etc.) sont considérés Andrefana, contre 0,9% dans l’ensemble du pays. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 37 Tableau 32. Raisons d’inactivité (en %) Région Ensemble Raisons d’inactivité Atsimo Andrefa- Madagascar Androy Anosy Sud na Etudiant(e) 51,1 43,1 39,3 46,7 59,3 Période sabbatique 1,5 2,0 1,2 1,6 0,6 Trop âgé/retraité 4,5 4,2 5,9 4,7 4,4 Trop jeune pour travailler 29,4 43,4 46,4 36,3 27,6 Handicap/incapable de 1,1 1,5 1,4 1,3 1,2 travailler Niveau de vie satisfaisant 0,0 0,2 0,4 0,1 0,2 En attente d’une période de 0,5 0,3 0,1 0,4 0,4 forte activité Qualification insuffisante 8,3 2,7 0,8 5,4 1,9 Employeur/emploi précédant 0,0 0,2 0,1 0,1 0,1 insatisfaisant Déçu des démarches passées 0,2 0,1 0,3 0,2 0,1 infructueuses En attente d’une réponse à une 0,9 0,0 0,0 0,5 0,5 demande/promesse d’emploi Ne sait pas où s’adresser 1,5 0,6 3,5 1,7 0,9 Objection d’un parent 0,1 0,8 0,2 0,3 0,7 Autres 0,8 0,9 0,5 0,8 2,3 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 5.2. Caractéristiques de la population active La population active est composée des personnes et 64% à Anosy, contre 72% au niveau national. pourvues d’emploi et des chômeurs. L’analyse des La répartition de la population active par tranche caractéristiques de la population active permet d’âge montre également une proportion des d’apprécier la qualité de la main d’œuvre qui est individus âgés de 65 ans et plus, dans les régions offerte sur le marché du travail. La population du Sud (entre 3,8% et 5,1%), supérieure à celle active dans le Sud est globalement plus jeune dans l’ensemble du pays (3,6%). par rapport à l’ensemble du pays. En effet, l’âge moyen des individus présents sur le marché du travail est de 31,8 ans contre 33,3 ans au niveau national. Cette structure s’explique par une présence massive des jeunes sur le marché du travail : plus de la moitié de la population active ont moins de 30 ans à Androy (54%) et Anosy (53%), contre 46% dans l’ensemble du pays (cf. Tableau 33). Parmi eux, près d’un individu actif sur cinq a moins de 15 ans dans ces deux régions du Sud, contre un actif sur dix à Atsimo Andrefana et dans le pays entier. La capacité physique caractérise également la population active dans le Sud : les individus de 15 à 49 ans représentent près de 75% à Atsimo Andrefana, 62% à Androy 38 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Afin d’appréhender l’insertion de la femme dans Le niveau d’instruction de la population active la vie économique, l’approche genre montre que dans le Sud est très faible et présente une certaine les femmes sont presque autant représentées disparité. L’offre d’emploi est dominée par les que les hommes sur le marché du travail dans le individus non scolarisés, surtout à Androy et Sud comme dans l’ensemble du pays. En effet, Anosy. La répartition de la population active selon 50,5% de la population active sont des hommes le niveau d’instruction montre que 78,9% d’entre contre 49,5% de femmes dans le Sud. Un écart de elle n’ont jamais été scolarisés dans la région 4 points est quand même décelé dans la région Androy, contre 65,1% à Anosy et 30,4% au niveau Androy en faveur des hommes. Toutefois dans national. Seul 14% de la population active dans la région Anosy, les femmes sont légèrement en le Sud disposent d’un niveau secondaire ou plus surplus dans le marché du travail par rapport aux (contre 24,9% au niveau national). Le pourcentage hommes avec un écart de 0,4%. Cette situation est proche de la moyenne nationale dans la région peut montrer que la participation des femmes Atsimo Andrefana (22,4%) alors que dans la région à la vie économique de leur région explique la Androy et Anosy, 3,8% et 9,8% de la population promotion de l’approche genre malgré les retraits active seulement dépasse le niveau primaire. La au marché du travail de certaines catégories de la faiblesse du niveau d’instruction de la population population. active dans le Sud pourrait être liée aux conditions de vie difficiles et à l’enclavement qui constitue un facteur dégressif de la qualité de main d’œuvre. Tableau 33. Répartition de la population active selon certaines caractéristiques sociodémographiques (en %) Région Caractéristiques so- Ensemble Atsimo An- Madagascar ciodémographiques Androy Anosy Sud drefana Genre Homme 50,2 51,9 49,8 50,5 50,7 Femme 49,8 48,1 50,2 49,5 49,3 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Tranche d’âge 5 à 14 ans 9,5 18,9 19,4 14,7 10,2 15 à 29 ans 37,2 35,1 33,7 35,7 35,7 30 à 49 ans 37,6 26,6 30,4 32,6 36,3 50 à 64 ans 11,5 14,4 12,8 12,6 14,2 65 ans et plus 4,3 5,1 3,8 4,4 3,6 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Age moyen (ans) 32,7 31,2 30,8 31,8 33,3 Niveau d’instruction Sans Instruction 52,7 78,9 65,1 63,2 30,4 Primaire 24,8 17,3 25,1 22,9 44,8 Secondaire et plus 22,4 3,8 9,8 14,0 24,9 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 39 En ce qui concerne le chômage qui renseigne mesure où en l’absence de système de sécurité sur les tensions pouvant exister sur le marché sociale, les individus qui ont perdu leur emploi ne du travail, il est à noter que le taux de chômage peuvent qu’accepter du travail, même précaire, est faible à Madagascar. Il s’élève à 1,7% en 2012 pour survivre. au niveau national contre 0,9% dans le Sud (cf. Tableau 34). Il nous indique la proportion des En général, le chômage est essentiellement un chômeurs par rapport à la population active. phénomène urbain à Madagascar comme dans Outre la définition des chômeurs du BIT14 qui est le Sud et touche beaucoup plus les femmes. En assez restrictive pour les pays en développement milieu urbain, le taux de chômage est estimé comme Madagascar, cette faiblesse du taux de à 5,4% dans la région Anosy et 3,1% à Atsimo chômage peut être compréhensible dans la Andrefana, contre respectivement 1,2% et 0,3% en milieu rural. Par ailleurs, malgré le fait qu’il 14 Selon la définition du BIT, un individu se trouve en touche plus les femmes, l’écart entre les taux de situation de chômage si, pendant la période de référence (7 chômage selon le genre n’est pas si important (0,4 derniers jours avant l’interview), il est dépourvu d’emploi, en recherche activement un et est disponible à l’exercer à point) dans le Sud comparé au pays entier (écart très court terme. de 0,7 point). Tableau 34. Taux de chômage selon le milieu, le genre et le niveau d’instruction (en %) Région Ensemble Taux de chômage Madagascar Atsimo Andrefa- Sud Androy Anosy na Milieu de résidence Urbain 3,1 - 5,4 4,1 4,5 Rural 0,3 0,6 1,2 0,6 1,1 Genre Homme 0,4 0,4 1,6 0,7 1,4 Femme 0,7 0,9 1,8 1,1 2,1 Niveau d’instruction Sans Instruction 0,4 0,4 0,7 0,5 0,9 Primaire 0,1 0,9 2,1 0,8 1,1 Secondaire 1,3 3,6 8,1 2,8 3,7 Supérieur 5,3 0,0 0,0 4,1 6,6 Ensemble 0,6 0,6 1,7 0,9 1,7 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Par ailleurs, le chômage affecte beaucoup plus Pour les individus les moins instruits ou n’ayant les personnes plus instruites. Les individus ayant fréquenté aucun établissement scolaire, ils au moins un niveau secondaire sont les plus sont les moins touchés par le phénomène car vulnérables au phénomène du chômage dans le taux de chômage auprès des personnes non le Sud. Il en est de même pour l’ensemble du scolarisées s’élève à 0,5% dans le Sud, contre 0,9 pays. En effet, à Androy et Anosy, le chômage est % au niveau national. Malgré la faiblesse de la important dans ces deux régions chez les individus qualité de la main d’œuvre dans ces régions, la ayant le niveau secondaire, avec un taux respectif plupart des individus sont obligés d’exercer une de 8,1% et 3,6%. Par contre, les individus ayant activité même précaire pour subvenir aux besoins un niveau supérieur sont tous presque occupés, de la famille et partant, ils arrivent à pallier au contrairement à la situation à Atsimo Andrefana phénomène du chômage. où le taux de chômage chez les individus ayant un niveau universitaire atteint 5,3%. 40 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 5.3. Structure des emplois pas beaucoup fléchi depuis plusieurs années. Le secteur primaire est constitué des branches L’économie de Madagascar est largement d’activité suivantes : l’agriculture, l’élevage, la dominée par l’activité agricole. C’est le secteur pêche et la sylviculture. La structure est quasi primaire qui est le principal pourvoyeur d’emploi, identique dans les régions du Sud. Dans la surtout en milieu rural. En 2012, ils représentent région Atsimo Andrefana, plus de huit personnes 88% et 24,4% de l’ensemble des emplois créés occupées sur dix travaillent dans ce secteur en respectivement en milieu rural et urbain dans milieu rural. La proportion atteint 95,6% à Androy le Sud (cf. Tableau 35). Cette proportion n’a et 90,4% à Anosy. Tableau 35. Structure des emplois par branche d’activité et milieu de résidence (en %) Région Ensemble Atsimo Madagascar Branches Androy Anosy Sud d’activité Andrefana Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Agriculture/Primaire 9,8 81,6 - 95,6 47,2 90,4 24,4 88,0 45,4 83,7 Industrie alimentaire 1,7 2,7 - 0,2 0,3 0,5 1,1 1,4 2,2 1,0 Textile 3,4 0,0 - 0,2 1,1 3,3 2,4 0,9 4,1 1,1 BTP/HIMO 3,5 0,4 - 0,1 3,6 0,2 3,6 0,3 3,7 1,2 Autres industries 3,6 1,3 - 0,7 5,3 1,3 4,3 1,1 3,3 1,8 Commerce 29,5 9,3 - 1,7 24,4 2,3 28,4 5,3 17,8 5,4 Transport 8,7 0,7 - 0,1 2,6 0,1 6,1 0,3 3,8 0,8 Santé privée 0,7 0,5 - 0,0 0,0 0,1 0,4 0,2 0,4 0,1 Enseignement privé 3,8 0,0 - 0,1 1,4 0,3 2,8 0,1 1,1 0,6 Administrations 15,3 2,3 - 0,9 3,3 0,9 10,3 1,5 6,4 2,0 publiques Autres services privés 20,1 1,2 - 0,4 10,9 0,6 16,2 0,9 11,8 2,3 Total 100,0 100,0 - 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Pour ce qui est des autres branches d’activités, à Atsimo Andrefana et 10,9% dans la région Anosy. le secteur secondaire fournit 5,3% des emplois en milieu rural dans la région Anosy (avec 3,3% Selon la catégorie socioprofessionnelle (cf. dans la branche de textile) contre 4,4% dans la Tableau 36), les emplois non-salariés dominent le région Atsimo Andrefana (2,7% dans l’industrie marché du travail dans le Sud. Ils sont largement alimentaire). Mais en milieu urbain, la structure de importants dans la zone rurale où plus des neufs l’emploi dans le Sud n’est pas uniforme. Si à Atsimo emplois sur dix sont des emplois non-salariés (des Andrefana, l’activité commerciale est le principal emplois indépendants ou des aides familiales) : pourvoyeur d’emplois urbains (29,5% contre 17,8% 95% à Atsimo Andrefana, 97% à Androy et près de au niveau national), dans la région Anosy, elle tient 94 % à Anosy, contre 90 % à l’échelle nationale. En la seconde place (24,4%) après le secteur primaire milieu urbain, cette catégorie domine également (47,2%). Les activités de transport fournissent le marché du travail, avec une proportion de respectivement 8,7% et 2,6% des emplois en 44,4% des emplois créés à Atsimo Andrefana et de milieu urbain à Atsimo Andrefana et à Anosy, contre 62,5% à Anosy, contre 70,7% au niveau national. 3,8% dans l’ensemble du pays. La branche de Pour les autres CSP, les ouvriers non qualifiés et l’administration publique occupe un pourcentage les manœuvres représentent 22,5% des emplois non négligeable de personnes à Atsimo Andrefana créés en milieu urbain à Atsimo Andrefana et de (15,3% contre 6,4% au niveau national). Les autres 25,4% à Anosy, alors que dans l’ensemble du pays, services privés tels que les activités de réparation leur proportion est de 13,8% des actifs citadins ou les banques emploient 20,1% des actifs occupés occupés. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 41 Tableau 36. Structure des emplois par CSP et milieu de résidence (en %) Région Ensemble Atsimo Andrefa- Madagascar CSP Androy Anosy Sud na Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Urbain Rural Cadre supérieur 9,5 1,0 - 0,2 2,9 0,3 6,7 0,6 4,3 1,0 ou moyen Ouvrier ou salarié 21,9 1,5 - 0,9 9,0 1,1 16,5 1,2 10,5 2,6 qualifié Ouvrier non qualifié 10,2 1,1 - 1,0 20,3 1,2 14,4 1,1 8,4 2,6 Manœuvre 12,3 1,4 - 0,5 5,1 3,5 9,3 1,7 5,3 2,5 Stagiaire rémunéré 1,8 0,1 - 0,0 0,0 0,0 1,0 0,1 0,5 0,2 Indépendant ou 34,2 52,9 - 55,8 45,3 51,1 38,8 53,3 47,3 49,5 patron Aide familiale 10,2 42,0 - 41,2 17,2 42,7 13,2 41,9 23,4 41,4 Autres 0,0 0,0 - 0,3 0,3 0,1 0,1 0,1 0,3 0,2 Total 100,0 100,0 - 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 5.4. Revenus des activités En 2012, les salariés sont mieux rémunérés en milieu urbain qu’en zone rurale dans le Sud. A l’échelle nationale, le niveau moyen des En effet, le revenu salarial moyen d’un individu revenus salariaux annuels s’élève à 1 813 000 Ar occupé en milieu urbain s’élève respectivement à en 2012, légèrement inférieur à celui dans le Sud 2 688 000 Ar et 2 463 000 Ar par an dans les régions (1 929 000 Ar). Pour un individu qui exerce un Atsimo Andrefana et Anosy, contre respectivement emploi salarial, ce revenu se traduit à l’équivalent 1 423 000 Ar et 1 285 000 Ar en milieu rural. A de 151 000 Ar par mois, contre 160 000 Ar au l’échelle nationale, le revenu salarial moyen est Sud du pays. De manière plus précise, le revenu de 2 197 000 Ar par an et que les hommes gagnent salarial annuel est respectivement de 2 114 000 Ar plus que les femmes. Dans le Sud, le salaire et de 1 826 000 Ar à Atsimo Andrefana et Anosy moyen annuel des femmes ne représente que le (cf. Tableau 37). Comparés aux résultats de l’EPM deux tiers de celui que gagnent les hommes. 2010, ces revenus ont connu une augmentation, respectivement avec un rythme annuel moyen Globalement, le revenu salarial moyen croît avec de 43,8% et de 10,2% en terme nominal. Pour la le niveau d’éducation dans le Sud. Le capital région Androy, le niveau du revenu salarial est humain joue un rôle déterminant dans le niveau relativement bas (77 000 Ar par mois) par rapport du revenu salarial des actifs occupés. L’échelle aux autres régions et surtout comparé au niveau des salaires est de 1 à 4 entre les non scolarisés du salaire minimum d’embauche qui s’élève à et les diplômés de l’enseignement supérieur, environ 101 000 Ar en 2012. Contrairement aux une échelle supérieure à celle du pays (de 1 à deux autres régions, il se décroit avec un rythme 3). Cependant, les salariés ayant seulement un annuel moyen de 9,9 %. Cette situation peut niveau d’enseignement primaire ne bénéficie pas être due à la faiblesse des activités formelles de l’effet de ce capital humain, ils gagnent même dans cette région ainsi qu’aux problèmes d’ordre moins que ceux qui n’ont jamais été scolarisés. climatique tels que la sécheresse qu’elle subit. Ce constat est valable aussi bien dans le Sud que dans l’ensemble du pays. 42 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 37. Revenu salarial annuel moyen par milieu et par niveau d’instruction (en milliers d’Ariary) Région Revenu salarial Ensemble Atsimo An- Madagascar annuel moyen Androy Anosy Sud drefana Selon le milieu de résidence Urbain 2 688 - 2 463 2 639 2 197 Rural 1 423 925 1 285 1 285 1 541 Selon le niveau d’instruction Sans Instruction 1 385 777 1 194 1 196 1 217 Primaire 645 664 1 432 1 002 1 061 Secondaire 2 110 1 764 2 198 2 170 1 883 Supérieur 4 649 - 4 840 4 689 3 816 Ensemble 2 114 925 1 826 1 929 1 813 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Dans le Sud, les revenus salariaux présentent une – alors que les salariés les mieux rémunérés certaine disparité inter et intra régionale selon sont occupés dans l’enseignement privé, avec la branche d’activité des salariés. Dans la région un revenu de 2 498 000 Ar. En termes de revenu Atsimo Andrefana, les employés dans l’industrie salarial touché par les actifs occupés, le commerce alimentaire font partie des privilégiés, avec un occupe la troisième place après l’administration revenu annuel de 4 429 000 Ar, largement trois publique. Quant à la région Anosy, le secteur du fois supérieur à celui des employés de cette transport est la branche la plus génératrice de branche à l’échelle nationale (cf. Tableau 38). Le revenu salarial, avec un salaire de 3 630 000 Ar par secteur manufacturier, l’administration publique an, contre 2 221 000 Ar au niveau national. Une ainsi que le transport et l’enseignement privé particularité de cette région est que les salariés procurent également des revenus salariaux du secteur primaire se rémunèrent mieux, par annuels supérieurs à 2 000 000 Ar. Dans la région rapport aux régions du Sud et à l’échelle du pays, Androy, les salariés les plus mal lotis exercent aWvec un revenu de 2 840 000 Ar par an. Toutefois, dans le secteur de l’agriculture et de l’élevage - les employés du secteur de la santé privé y sont avec seulement un revenu annuel de 142 000 Ar les plus mal payés et ne gagnent que 240 000 Ar (soit 11 800 Ar par mois) qui est très loin du niveau par an, contre 2 563 000 Ar dans l’ensemble du du salaire minimum d’embauche à Madagascar pays. (soit 101 440 Ar par mois dans le secteur agricole) Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 43 Tableau 38. Revenu salarial annuel moyen par branche et CSP (en milliers d’Ariary) Revenu salarial Ensemble Madagascar annuel moyen Atsimo Andrefana Androy Anosy Sud Par branche d’activités Agriculture/Elevage 389 142 2 840 1 199 826 Pêche 4 860 - - 4 860 2 923 Industrie alimentaire 4 429 - 1 920 3 997 1 497 Textile 960 840 1 111 1 103 1 387 BTP/HIMO 1 665 - 1 390 1 566 1 875 Autres industries 2 844 656 2 784 2 513 1 857 Commerce 1 908 1 280 1 431 1 710 1 731 Transport 2 075 816 3 630 2 247 2 221 Santé privée 600 480 240 482 2 563 Enseignement privé 2 149 2 498 1 269 1 980 1 442 Administrations publiques 2 831 1 624 2 538 2 743 2 889 Autres services privés 1 987 763 1 502 1 744 1 433 Selon la CSP Cadre supérieur ou moyen 3 837 1 265 4 997 3 886 3 817 Ouvrier ou salarié qualifié 2 293 1 770 2 678 2 329 2 229 Ouvrier non qualifié 1 448 481 1 555 1 369 1 250 Manœuvre 1 233 242 1 077 1 100 948 Ensemble 2 114 925 1 826 1 929 1 813 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Enfin, le niveau de qualification est un facteur des ménages, dans le but de gagner un revenu déterminant du revenu salarial des employés supplémentaire pour leur subsistance. Il concerne dans le Sud : plus le salarié est qualifié, plus les individus dans la tranche d’âges de 5 à 17 ans. son revenu salarial est important. Par rapport à l’échelle nationale et quelle que soit la CSP, les Par rapport à l’ensemble du pays, le travail des salariés dans les régions Atsimo Andrefana et enfants est plus fréquent dans les régions Androy Anosy sont mieux rémunérés. Les cadres sont les et Anosy, surtout en milieu rural. En 2012, la plus aisés en termes de revenu salarial, avec un proportion des enfants de 5 à 17 ans exerçant une montant annuel respectif de 3 837 000 Ar et de activité économique atteint respectivement 32,3% 4 997 000 Ar. Dans la région Androy par contre, les et 36,6% dans ces deux régions, contre 22,9% à cadres gagnent moins que les salariés qualifiés ; l’échelle nationale (cf. Tableau 39). Comparé aux le revenu salarial annuel est très faible et varie résultats de l’EPM 2010, une diminution nette de de 242 000 Ar pour les manœuvres à 1 770 000 Ar l’incidence du travail des enfants respectivement pour les ouvriers qualifiés. de 7,7 et 9 points a été constatée. Dans la région Atsimo Andrefana, une baisse significative du taux de travail des enfants de 10,5 points est 5.5. Travail des enfants également observée sur la même période. Les enfants du milieu rural sont les plus concernés La pertinence de cette section réside dans le fait par ce phénomène : le taux est respectivement que dans un pays en développement comme de 39,6% et 22,8% en milieu rural, contre 16% et Madagascar, la présence des enfants sur le marché 1,6% en milieu urbain dans les régions Anosy et du travail montre la persistance de la pauvreté Atsimo Andrefana. 44 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Dans le Sud, le travail des enfants est également enfant ayant un niveau d’enseignement supérieur lié à leur niveau d’éducation. Plus les enfants n’exerce une activité économique dans les sont instruits, moins ils sont soumis à exercer régions du Sud. La région Androy se distingue des une activité économique. En effet, chez les non autres régions car le taux de travail des enfants scolarisés, le taux d’incidence du travail des ayant fréquenté un établissement secondaire enfants s’élève à 33,8% contre 25,1 % au niveau atteint 29,3%. Cette situation peut s’expliquer national. Le pic se trouve dans la région Anosy par l’insuffisance des infrastructures écolières et avec une proportion de 46% des enfants non l’abandon scolaire des enfants dans le Sud qui scolarisés qui s’implique dans le travail. Mais leur conduisent à s’insérer précocement sur le contrairement à la situation nationale, aucun marché du travail. Tableau 39. Taux d’incidence du travail des enfants (en %) Région Incidence du travail Ensemble Atsimo An- Madagascar des enfants Androy Anosy Sud drefana Selon le milieu de résidence Urbain 1,6 - 16,0 6,3 15,2 Rural 22,8 32,3 39,6 29,5 24,6 Selon le genre Homme 21,7 37,2 38,5 30,2 23,2 Femme 18,6 27,0 34,8 24,7 22,6 Selon le niveau d’instruction Sans Instruction 25,8 35,3 46,0 33,8 25,1 Primaire 15,5 26,3 28,6 21,1 22,8 Secondaire 13,2 29,3 11,5 14,6 18,2 Supérieur - - - - 2,8 Ensemble 20,1 32,3 36,6 27,4 22,9 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Presque la totalité des enfants occupés se surtout la collecte de l’eau et de bois de chauffe trouvent dans le secteur primaire. En effet, cette pour le ménage, l’aide familiale dans les travaux proportion affiche un niveau très élevé dans agricoles et le garde des bétails. les régions Androy et Anosy, respectivement de 99,4% et 98,2% (cf. Tableau 40). Seulement 1% des enfants de 5 à 17 ans exerçant une activité économique travaille dans le commerce à Anosy. Dans la région Atsimo Andrefana, la figure est presque la même : 92,2% des enfants occupés sont dans le secteur primaire, 3,9% dans le commerce et 1% dans le service de transport. Cette situation ne s’écarte pas du phénomène national où la faiblesse du revenu, et donc du pouvoir d’achat de la population, conduit les ménages à pousser leurs enfants à s’insérer dans la vie économique. Toutefois le travail des enfants n’est pas une activité régulière mais temporaire. Le travail des enfants dans le Sud concerne Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 45 Tableau 40. Structure du travail des enfants par branche d’activité (en %) Région Ensemble Branches d’activité Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Agriculture/Primaire 92,2 99,4 98,2 96,4 91,4 Industrie alimentaire 1,4 0,0 0,0 0,5 0,5 Textile 0,0 0,0 0,5 0,2 0,0 BTP/HIMO - - - - 0,3 Autres industries 0,0 0,2 0,2 0,1 1,1 Commerce 3,9 0,3 1,0 1,8 2,7 Transport 1,0 0,0 0,0 0,4 0,2 Enseignement privé - - - - 0,1 Administrations publiques - - - - 0,0 Autres services privés 1,6 0,2 0,1 0,6 3,7 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 46 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 6. Entreprises 6 non agricoles Les entreprises non agricoles ont fait l’objet d’une incidence de la pauvreté qui oblige les ménages à attention particulière puisqu’après l’agriculture, le adopter une stratégie de diversification de leurs secteur informel non agricole constitue le second activités dans la limite de leurs possibilités. Selon secteur grand pourvoyeur d’emploi à Madagascar. le milieu de résidence, la proportion est plus Elles regroupent les unités de production exerçant élevée en milieu rural (47%) dans la région Atsimo des activités de transformation, de commerce et Andrefana qu’en milieu urbain (39,6%). Tandis de service, dirigées par les membres du ménage. qu’à Anosy, le taux de possession d’entreprises non agricoles est estimé à 32% en milieu urbain, deux fois plus qu’en milieu rural (cf. Tableau 6.1. Caractéristiques des entreprises 41). Par rapport au genre du chef de ménage, le non agricoles taux de possession d’entreprises non agricoles est plus marquant auprès des ménages dirigés Dans le Sud, la possession d’entreprises non par des hommes à Atsimo Andrefana et Androy, agricoles présente une disparité entre les régions respectivement 47,6% et 36,2%, contre 42% et selon le milieu de résidence et le sexe du chef de 28,6% chez ceux dirigés par des femmes. Dans la ménage. A Atsimo Andrefana, près de la moitié des région Anosy au contraire, le taux de possession ménages possèdent au moins une entreprise non d’entreprises non agricoles par les ménages agricole, contre un tiers à Androy et moins d’un dirigés par des femmes est supérieur à ceux cinquième à Anosy. Cette situation traduit la forte dirigés par des hommes : 23,7% contre 16,4%. Tableau 41. Taux de possession d’entreprises non agricoles (en %) Région Possession d’entreprises Ensemble Atsimo An- Madagascar non agricoles Androy Anosy Sud drefana Selon le milieu de résidence Urbain 39,6 - 32,0 36,7 36,0 Rural 47,0 33,9 15,8 36,2 35,6 Selon le genre du chef de ménage Homme 47,6 36,2 16,4 37,0 35,7 Femme 41,9 28,6 23,7 34,3 35,6 Ensemble 46,0 33,9 18,4 36,2 35,6 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 47 En 2012, la taille moyenne des entreprises faiblesse de la taille des entreprises non agricoles non agricoles est faible et ne varie pas peuvent être avancées. D’une part, conscients significativement aussi bien dans l’espace de l’importance des fluctuations et des risques que selon le genre du chef de ménage. Dans encourus dans l’exercice de ce type d’activités, les l’ensemble, la taille moyenne ne dépasse pas deux chefs de ces unités de production adoptent une personnes. Dans le Sud, elle varie de 1,3 pour stratégie de croissance expansive plutôt qu’une Androy à 1,6 personne pour Anosy. Selon le milieu croissance intensive, en multipliant le nombre de résidence, la taille moyenne des entreprises est d’unités de production et en diversifiant les légèrement supérieure pour les ménages vivant activités. D’autre part, pour éviter de s’exposer en milieu urbain à Atsimo Andrefana, tandis qu’à aux problèmes liés à l’administration et à la Anosy, l’écart est presque négligeable. Aucune règlementation des activités, ils préfèrent rester variation significative n’a été constatée dans dans le secteur informel et essaient de minimiser les trois régions concernées si l’on se réfère au l’effet de visibilité en réduisant au minimum leur genre du chef de ménage. Des explications à cette nombre d’employés. Tableau 42. Répartition des entreprises non agricoles par branche d’activité (en %) Région Ensemble Branche d’activité Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Primaire 31,6 10,6 4,4 23,6 25,4 Industrie 19,7 66,4 41,2 32,5 28,9 Commerce 42,8 19,1 52,3 38,9 36,7 Transport 1,3 0,0 0,0 0,9 2,4 Autres services 4,6 3,9 2,1 4,1 6,2 Arts et activités culturelles - - - - 0,4 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Leur répartition par branche d’activité 6.2. Revenus générés par les montre qu’en 2012, le poids des industries de entreprises non agricoles transformation est important à Androy, alors qu’à Atsimo Andrefana et à Anosy, le commerce Les revenus générés par ces entreprises non domine l’activité des entreprises non agricoles (cf. agricoles sont en général moins faibles dans le Tableau 42). En effet, 66,4% des entreprises non Sud par rapport au niveau national. C’est le niveau agricoles sont des industries de transformation de revenu net moyen des entreprises dans les dans la région Androy, contre 20% à Atsimo régions Anosy et Androy qui tire la tendance vers Andrefana et 41% à Anosy. Il s’agit notamment le bas. En effet, si le revenu moyen des entreprises des travaux de construction et des articles en bois, non agricoles s’élève annuellement à près d’un liège, vannelle et sparterie. Quant aux activités million d’Ariary dans la région Atsimo Andrefana, liées au commerce, elles concernent 52,3% des il ne se situe qu’à 760 000 Ar à Anosy et seulement entreprises non agricoles de la région Anosy, à 203 000 Ar à Androy (cf. Tableau 43). contre 43% à Atsimo Andrefana et 19% à Androy. Le poids du secteur primaire hors agriculture, y Une grande disparité est constatée selon le milieu compris la sylviculture et les services annexes à de résidence, car les entreprises non agricoles la culture et l’élevage, s’élève à 31,6% à Atsimo du milieu urbain génèrent un revenu moyen Andrefana, contre seulement 10,6% à Androy et quatre fois plus que celui des entreprises en 4,4% à Anosy. milieu rural. Dans la région Atsimo Andrefana, le revenu médian du milieu urbain est deux fois plus important que celui du milieu rural. Par contre, c’est dans la région Androy que les entreprises non agricoles sont les moins performantes, avec 48 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar un revenu médian de 40 000 Ar par an. A Anosy, la moitié des entreprises non agricoles créent un revenu inférieur à 150 000 Ar, aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Tableau 43. Revenu annuel net généré par les entreprises non agricoles Région Ensemble Atsimo Madagascar Androy Anosy Sud Andrefana Revenu net moyen (en milliers d’Ariary) Urbain 3 004 - 1 446 2 492 1 725 Rural 721 203 483 572 803 Ensemble 979 203 760 783 1 011 Revenu net médian (en milliers d’Ariary) Urbain 940 - 150 500 600 Rural 418 40 150 280 240 Ensemble 473 40 150 288 300 Taux de marge 57,5% 54,2% 64,7% 58,9% 44,8% Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Malgré la faiblesse du revenu généré par ces charges salariales à supporter, cette situation entreprises non agricoles, leur taux de marge dans le Sud peut s’expliquer par l’installation figure parmi les taux les plus élevés par rapport de nouveaux pôles industriels, avec de gros aux autres régions du pays : 64,7% à Anosy, 57,5% investissements miniers (cas de QMM à Anosy), à Atsimo Andrefana et 54,2% à Androy (contre qui induit des effets d’entraînement à d’autres 45% au niveau national). Mise à part la petite taille secteurs et provoque la création d’un système de de ces entreprises qui de ce fait n’ont pas trop de petites entreprises. Tableau 44. Impôt net payé par les entreprises non agricoles par milieu de résidence Région Ensemble Atsimo Madagascar Androy Anosy Sud Andrefana Impôt net moyen (en milliers d’Ariary) Urbain 57 - 24 46 38 Rural 10 2 7 8 18 Ensemble 15 2 12 12 22 Impôt net total (en millions d’Ariary) Urbain 934 - 187 1 122 16 551 Rural 1 273 75 140 1 488 26 280 Ensemble 2 208 75 327 2 610 42 831 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Vis-à-vis de l’administration fiscale, ces Andrefana et respectivement de 12 000 Ar et 2 000 entreprises non agricoles versent des impôts Ar à Anosy et Androy, contre 22 000 Ar à l’échelle dont le montant total s’élève annuellement à 2,2 nationale. Une nette différence selon le milieu milliards d’Ariary pour les entreprises à Atsimo de résidence est aussi observée : l’impôt moyen Andrefana, contre respectivement 327 millions versé par les entreprises non agricoles du milieu Ar et 75 millions Ar à Anosy et Androy (cf. Tableau urbain demeure supérieur à celui du milieu rural. 44). Cela correspond à un impôt net moyen par Toutefois, dans la région d’Atsimo Andrefana, les entreprise de 15 000 Ar dans la région Atsimo entreprises non agricoles en milieu rural versent Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 49 au total 1,3 milliard Ariary à l’Etat, soit 1,4 fois de ce que versent celles en milieu urbain. Ceci est dû 6.3. Financement des activités des au fait que le taux de possession d’entreprises non entreprises non agricoles agricoles est plus marquant en milieu rural qu’en milieu urbain à Atsimo Andrefana. Pour ces entreprises non agricoles, ce sont surtout l’épargne du ménage et le revenu d’activité Par ailleurs, les entreprises non agricoles de qui constituent les sources de financement de type familial sont pratiquement inconnues des leurs activités en 2012 dans le Sud comme pour services administratifs dans les trois régions l’ensemble du pays. La part de ces deux sources considérées. La proportion de ces entreprises de financement s’élève respectivement à 38,6% possédant un numéro statistique est seulement et 23% à Atsimo Andrefana, 69,4% et 12% à de 2,7% à Atsimo Andrefana, 2,5% à Anosy et Androy et 50,4% et 24% à Anosy (cf. Tableau 45). 1,1% à Androy (contre 5,6% au niveau national). L’autofinancement joue ainsi un rôle important Le degré de relation des entreprises non agricoles pour les entreprises non agricoles, aussi bien avec l’administration est plus important en milieu pour l’achat de nouveaux matériels que pour le urbain qu’en milieu rural, avec un écart respectif renouvellement des équipements et le fonds de de 10 points et de 6,3 points de pourcentage roulement. Le poids de l’emprunt auprès des à Atsimo Andrefana et Anosy. Selon le genre banques et des institutions de microfinance du chef de ménage, l’inscription au registre reste très faible. Toutefois, à Anosy, 2,6% des administratif des entreprises non agricoles est entreprises non agricoles ont eu recours aux légèrement fréquente chez les ménages dirigés banques pour le financement de leur activité. par des femmes à Atsimo Andrefana et à Androy. La faible contribution du financement formel Quant à la région Anosy, presque la totalité des dans les entreprises non agricoles est due non entreprises non agricoles des ménages dirigés seulement aux problèmes liés à l’offre mais par des femmes ne possède pas de numéro également à ceux liés à la demande. En effet, une statistique, contre 3,8% chez les ménages dirigés bonne partie des ménages sont réfractaires aux par des hommes. crédits. L’asymétrie des informations accentue également la méfiance mutuelle entre les offreurs et les demandeurs de crédit. Ce phénomène constitue un blocage énorme à la croissance de la production. Tableau 45. Répartition des ENA selon la principale source de financement (en %) Région Ensemble Source de financement Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Epargne du ménage 38,6 69,4 50,4 46,7 58,9 Emprunt bancaire 0,0 0,0 2,6 0,3 0,4 Microfinance 0,5 0,0 0,0 0,3 0,8 Emprunt auprès des parents 1,3 0,3 1,4 1,1 0,5 Aides des parents 1,2 2,9 0,9 1,5 1,0 Emprunt auprès des usuriers 0,3 0,0 0,0 0,2 0,2 Emprunt auprès d’amis 0,8 1,8 0,0 0,9 0,5 Aides des amis 2,7 1,9 3,2 2,6 1,6 Bénéfices d’autres entreprises 0,0 1,9 6,3 1,2 7,7 Revenus financiers 23,0 12,2 24,1 20,8 12,1 Autres 31,8 9,6 11,2 24,4 16,3 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 50 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 7 7. Consommation 7.1. Niveau de consommation par tête pays. Les ménages à Androy consomment même en moyenne moins de la moitié du niveau moyen Il s’agit ici d’analyser la consommation agrégée de consommation par tête des ménages ruraux à des ménages. Cette analyse des composantes Madagascar (respectivement 292 000 Ar et 433 000 de la consommation permet de mettre en œuvre Ar). La taille de ménage à Androy figure parmi les l’approche quantitative et objective du bien-être. autres facteurs explicatifs de cette situation de la Ces composantes comprennent non seulement consommation par tête car il est utile de rappeler les dépenses monétaires, mais également la que plus de 20% des ménages dans cette région valeur estimée des biens reçus en cadeaux et de sont composés de 8 personnes ou plus alors l’autoconsommation des ménages. Le niveau que cette proportion n’est que de 10% au niveau moyen de consommation annuelle par tête dans national. le Sud s’élève à 396 000 Ar à Atsimo Andrefana, 205 000 Ar à Androy et 325 000 Ar à Anosy. Comparé Si l’on se réfère à la taille du ménage, le niveau de au seuil national de pauvreté qui correspond à une consommation dans le Sud - comme au niveau consommation par tête de 535 603 Ar, le niveau de national - décroit avec la taille du ménage : consommation par tête dans le Sud est très faible. plus la taille du ménage augmente, moins la Cependant, il a connu une augmentation de 17,8%, consommation par tête est importante. En 2012, 3,5% et 1,1% respectivement dans les trois régions il varie de 648 000 Ar par tête pour les ménages Atsimo Andrefana, Androy et Anosy par rapport à composés de un ou deux individus à 226 000 Ar la situation de 2010. pour les ménages de grande taille (composés de 7 personnes ou plus). Dans la région Atsimo Le niveau moyen de consommation annuelle par Andrefana, ce niveau passe de 724 000 Ar par tête à tête dans le Sud présente une forte disparité selon 286 000 Ar pour les mêmes types de ménage. Aussi, le milieu de résidence, mais cela est aussi valable la taille du ménage est un facteur déterminant du pour l’ensemble du pays. Il s’élève à 884 000 Ar par niveau de consommation par tête, aussi bien dans an en milieu urbain dans le Sud contre 265 000 le Sud qu’au niveau national. Cette corrélation Ar en milieu rural (cf. Tableau 46). Ce niveau de négative défavorise particulièrement les ménages consommation en milieu rural dans le Sud montre ayant de jeunes enfants à leur charge. à quel point le niveau de pauvreté est alarmant dans cette partie du pays. En effet si le niveau moyen de consommation en milieu urbain dans le Sud est un peu meilleur par rapport au niveau national, la situation est très délicate en milieu rural car elle ne représente qu’un peu plus de la moitié du niveau moyen de consommation du Quant au niveau d’instruction du chef de ménage, pour les personnes ayant un chef de ménage de il est corrélé positivement avec le niveau de niveau universitaire qui disposent d’un niveau de consommation. Plus le chef de ménage est consommation moyen de 1 208 000 Ar, un montant instruit, plus le niveau de consommation par qui est supérieur à celui des deux autres régions. tête de ses membres est élevé. Dans les régions Par ailleurs, le niveau de consommation par tête Atsimo Andrefana et Anosy, la consommation diminue légèrement avec l’âge du chef de ménage varie de 270 000 Ar, pour les personnes ayant un puis connait une augmentation pour les ménages chef de ménage de niveau d’instruction primaire, ayant un chef âgé entre 50-60 ans. Vu sous cet angle, à environ un million d’Ariary pour les membres la différence n’est pas très significative mais cela de ménage avec un chef de niveau supérieur. La a un rapport avec le nombre d’individus dans le consommation par tête à Androy est relativement ménage et le taux de dépendance démographique. faible par rapport aux deux autres régions sauf Tableau 46. Niveau moyen de consommation annuelle par tête (en milliers d’Ariary) Région Androy Androy Consommation Ensemble Atsimo An- Madagascar annuelle par tête Androy Anosy Sud drefana Selon le milieu de résidence Urbain 1 081 - 523 884 742 Rural 291 205 292 265 433 Selon la taille du ménage 1 ou 2 724 415 643 648 938 3 ou 4 480 273 440 425 625 5 ou 6 362 194 296 308 469 7 et plus 286 165 210 226 309 Selon l’âge du CM Moins de 25 ans 370 285 429 365 533 25-39 ans 362 202 321 315 485 40-49 ans 397 185 288 315 479 50-59 ans 436 231 320 344 519 60 ans et plus 470 180 334 331 500 Selon le niveau d’instruction du CM Sans Instruction 270 189 270 241 343 Primaire 337 259 341 328 415 Secondaire 645 348 537 597 716 Supérieur 968 1 208 1 111 989 1 525 Ensemble 396 205 325 327 495 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 52 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar La distribution de la masse de consommation ménages, leurs contraintes, leur utilité et leur niveau montre l’inégalité entre les individus qui se diffère de vie. Les dépenses alimentaires constituent une d’une région à une autre. Dans les régions Atsimo composante incompressible de la consommation Andrefana et Anosy, les individus « pauvres », qui et résorbent une part importante du budget représentent respectivement 57,8% et 59,5% de des ménages pauvres. En 2012, les dépenses en leur population, ne comptent respectivement que alimentation résorbent près du trois quart du 26% et 32% de la consommation totale, contre 16% budget des ménages dans les régions Androy et au niveau national. Les individus appartenant aux Anosy. En effet, elles représentent respectivement deux derniers quintiles (c’est-à-dire les plus riches) 73,9% et 74,3% de la consommation totale dans de ces deux régions (représentant respectivement ces deux régions, contre 65,5% à Atsimo Andrefana 27,6% et 24,5% de la population) comptent et 67,7% à l’échelle nationale (cf. Tableau 47). respectivement 60,6% et 50,5% de la masse de Comparés aux résultats de l’EPM 2010, la part de consommation, contre 69% à l’échelle nationale. l’alimentation dans la consommation totale des Quant à la région Androy, les individus du premier ménages d’Androy et d’Anosy enregistre une légère et deuxième quintiles regroupant plus de 85% augmentation à un rythme annuel respectif de de la population comptent pour près de 64% de 0,8% et 2,8%, contre une baisse annuelle de 2,4% la masse totale de consommation, alors que les pour les ménages dans la région Atsimo Andrefana. plus riches représentant 2,2% de la population, en consomment un dixième. Cette situation décrit Selon le milieu de résidence, un contraste se dessine l’inégalité qui existe entre la population du Sud, car les ménages ruraux dans le Sud consacrent une selon le niveau de consommation par tête. part importante de leur budget à l’alimentation (75,1% contre 72,4% au niveau national). En milieu urbain, les dépenses alimentaires représentent 7.2. Structure de la consommation respectivement 44,6% et 66,2% du budget de des ménages consommation dans les régions Atsimo Andrefana et Anosy (contre 56,7% au niveau national). Dans les pays en développement, l’analyse de la structure de la consommation est importante dans le but de mettre en relief le comportement des Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 53 Tableau 47. Part de l’alimentation dans la consommation totale du ménage (en %) Région Part de l’alimentation dans la Ensemble Atsimo An- Madagascar consommation totale Androy Anosy Sud drefana Selon le milieu de résidence Urbain 44,6 - 66,2 48,2 56,7 Rural 75,0 73,8 76,5 75,1 72,4 Selon le GSE du CM Cadre supérieur 55,7 49,2 70,0 56,6 43,1 Cadre moyen 61,1 61,6 59,8 61,0 50,1 Ouvrier ou salarié qualifié 41,6 54,2 55,8 45,4 55,2 Ouvrier ou salarié non qualifié 58,6 49,8 61,5 58,9 62,1 Manœuvre 43,5 73,7 64,7 51,0 64,1 Stagiaire rémunéré 58,2 63,1 - 58,6 57,6 Indépendant 55,5 61,4 66,0 57,0 57,0 Chômeur 78,9 92,2 81,8 83,9 60,3 Inactif 56,1 66,8 63,3 58,7 57,1 Petit exploitant agricole 77,4 71,4 82,0 78,1 78,8 Moyen exploitant agricole 80,4 78,3 74,9 78,6 78,3 Grand exploitant agricole 76,0 79,8 84,2 78,3 75,8 Pêcheur 49,6 48,2 76,5 57,3 74,7 Autres 83,7 64,2 69,2 81,3 74,3 Ensemble 65,5 73,9 74,3 68,7 67,7 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 54 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Par rapport au groupe socioéconomique du chef de le poids de l’alimentation dans la consommation ménage (cf. Tableau 47), la part de l’alimentation totale est de l’ordre de 92% dans la région Androy est aussi importante dans le budget des ménages et de 82% à Anosy. Ce sont les ménages dont le agricoles et ceux dirigés par des chômeurs. En effet, chef est un salarié qualifié dans la région Atsimo ce poste de dépenses occupe une part de l’ordre Andrefana qui consacrent le moins de budget pour de 71,4% à 84,2% pour les exploitants agricoles. l’alimentation, avec une part de 41,6%. Au niveau des ménages dirigés par des chômeurs, Tableau 48. Structure de la consommation du ménage par fonction (en %) Région Ensemble Fonction Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana - Alimentation, Boissons non alcoolisés 67,1 75,1 75,0 70,1 68,8 - Logement, Electricité, Eau et Autres 9,4 11,5 7,7 9,4 9,1 Combustibles - Education 5,0 2,5 5,2 4,6 5,0 - Habillement, chaussures et effets personnels 5,0 2,5 3,8 4,3 4,3 - Tabac, Cigarettes, Boissons alcoolisés 3,5 3,2 3,6 3,5 3,2 - Transport 2,8 0,9 1,2 2,2 2,8 - Ameublement, équipement ménager et 1,8 1,6 1,2 1,6 2,1 entretien de maison - Santé 1,6 2,0 0,8 1,5 1,1 - Sécurité 0,2 0,1 0,1 0,1 0,3 - Communication 1,5 0,2 0,6 1,1 1,5 - Loisir, culture et sport 0,5 0,1 0,1 0,3 0,4 - Autres biens et services 1,6 0,4 0,8 1,2 1,5 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs La structure de la consommation des ménages consommation, la part de l’alimentation dans le dans le Sud montre que l’alimentation occupe budget des ménages obéit à la loi d’Engel dans la une part importante de leur consommation. mesure où plus les ménages sont aisés, plus la part A Atsimo Andrefana, cette proportion s’élève de l’alimentation dans leur budget diminue. à 67,1% alors que dans les régions Androy et Anosy, l’alimentation représente 75% du budget Pour ce qui est des autres postes de consommation, des ménages contre 68,8% au niveau national la part des dépenses en éducation est un peu (cf. Tableau 48). En effet, la quasi-totalité des moindre dans le Sud surtout à Androy (2,5% des ménages (entre 90 et 95%) dans ces deux régions dépenses totales contre 5% au niveau national). La vivent de l’Agriculture mais aussi le niveau des part des dépenses en santé par ménage semblent revenus (salariaux et générés par les entreprises être comparables avec l’ensemble du pays mais sa non agricoles) est faible par rapport à la moyenne part relative ne représente même pas la moitié de nationale, alors une part importante du budget la part des dépenses allouées par les ménages aux doit être allouée à l’alimentation, d’autant plus «Tabacs, cigarettes et boissons alcoolisées». que la taille du ménage est relativement grande dans le Sud. Par ailleurs, selon le quintile de Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 55 Graphique 4. Part de l’autoconsommation dans la consommation t otale du ménage (en %) 45,0 40,0 36,2 35,0 30,0 29,7 25,0 23,7 19,6 20,0 17,0 15,0 58 10,0 5,0 0 Atsimo Andrefana Androy Anosy Embleme Sud Madagascar Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Quant au poids de l’autoconsommation qui évalue riz, en toutes ses formes, se trouve en deuxième l’importance de la production des ménages position dans les régions Atsimo Andrefana et consommée pour leur propre compte, des Anosy, avec une quantité moyenne respective différences notables sont constatées selon les de 41,5 kg et 43,7 kg par an et par tête. Dans la régions. En effet, la part de l’autoconsommation région Androy, le riz se trouve à la quatrième place, est importante dans les régions Androy et avec une quantité moyenne de 14 kg par individu, Anosy où elle représente respectivement plus après le maïs (28,6 kg par individu) et les patates de 39,2% et de 29,7% de la consommation douces (26 kg par individu). Dans la région Atsimo totale de ces deux régions, contre 17% à Atsimo Andrefana, le maïs est classé au troisième rang, Andrefana (cf. Graphique 4). Au niveau national, avec une quantité moyenne de 28 kg par individu 19,6% de la consommation totale provient de par an, suivi des poissons (10,6 kg) et des fruits l’autoconsommation. Par ailleurs, l’importance (10 kg). Quant à la région Anosy, les céréales sont de l’autoconsommation en milieu rural est liée à plus consommées que les tubercules autres que le la pratique de l’agriculture. manioc et les légumineuses sèches : une quantité moyenne par individu de 33 kg par an pour le maïs, contre 21 kg pour les patates douces et 24 kg pour 7.3. Habitude de consommation les haricots. Les viandes et les volailles sont moins alimentaire des ménages consommées dans le Sud, malgré la pratique de l’élevage bovin, ovin et caprin et l’abondance du L’analyse de la quantité de certains produits cheptel dans certaines régions. alimentaires consommés à l’intérieur des ménages permet d’apprécier leurs habitudes de consommation et l’importance de certains aliments dans leur panier. Dans ce paragraphe, l’on s’intéresse aux quantités des principaux produits alimentaires consommés par les ménages en 2012. Le manioc est l’aliment le plus consommé par la population dans le Sud de Madagascar. En effet, la consommation annuelle de manioc par personne est estimée en moyenne à 127,4 kg dans l’ensemble du Sud, avec 166 kg à Atsimo Andrefana, 75 kg à Androy et 45 kg à Anosy, contre 38 kg par personne par an dans l’ensemble du pays (cf. Tableau 49). Le 56 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 49. Consommation annuelle par tête des principaux produits alimentaires (en kg) Région Principaux produits alimen- Ensemble Atsimo An- Madagascar taires Androy Anosy Sud drefana Riz 41,5 14,1 43,7 36,1 71,5 Maïs 28,3 28,6 33,2 28,8 21,9 Manioc 166,3 74,6 45,1 127,4 38,2 Patates douces 9,4 26,0 21,0 15,6 8,0 Pomme de terre 6,5 11,9 4,6 6,2 7,3 Haricots secs 6,3 2,8 23,9 11,9 6,5 Lentilles/Voanjobory 4,6 2,4 5,3 4,3 3,4 Fruits 9,9 2,1 7,0 8,0 6,2 Légumes 8,5 4,1 6,9 7,3 9,4 Viandes 2,9 1,2 2,4 2,4 2,8 Volailles 2,4 1,2 1,9 2,1 6,2 Poissons 10,6 1,3 2,1 8,6 5,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs En termes d’importance relative de la le maïs, 36,1% pour le manioc et 24,6% pour les consommation alimentaire, l’on peut constater patates douces (cf. Tableau 50). L’importance de la que la consommation de maïs, manioc et patates consommation de lentilles et d’haricots secs dans douces de la population dans le Sud se distingue le Sud s’élève respectivement à 9,3% et 8,8% de la nettement. Elle peut être classée parmi les grands consommation totale du pays. Quant aux autres consommateurs de ces trois produits par rapport à produits, le poids de la consommation en produits l’ensemble du pays. Le poids de la consommation tels que les fruits, les légumes, les viandes, les de ces produits dans le Sud par rapport à l’ensemble volailles et les poissons oscillent chacun autour de la consommation nationale s’élève à 54,8% pour de 6%. Tableau 50. Poids de la consommation des principaux produits alimentaires par rapport au niveau national (en %) Région Principaux produits Ensemble Sud Madagascar alimentaires Atsimo An- Androy Anosy drefana Riz 4,2 0,5 1,9 6,5 100,0 Maïs 43,0 8,4 3,4 54,8 100,0 Manioc 25,3 7,6 3,1 36,1 100,0 Patates douces 8,2 11,3 5,1 24,6 100,0 Pomme de terre 2,1 0,3 0,9 3,3 100,0 Haricots secs 5,2 0,3 3,3 8,8 100,0 Lentilles/Voanjobory 6,6 1,3 1,4 9,3 100,0 Fruits 4,6 0,3 1,4 6,3 100,0 Légumes 4,5 0,7 1,6 6,8 100,0 Viandes 4,4 0,7 1,6 6,6 100,0 Volailles 4,8 0,5 1,4 6,7 100,0 Poissons 5,1 0,1 0,6 5,8 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 57 La comparaison de l’importance relative de la agricole est liée à la mauvaise maîtrise de l’eau consommation de quelques produits vivriers et de due à la vétusté des infrastructures hydro agricoles la contribution de la région Sud dans la production et à l’ensablement des canaux d’irrigation. Tertio, nationale de ces mêmes produits fait ressortir que certains producteurs estiment que leurs terres d’une manière globale, les ménages dans le Sud sont fertiles et ne nécessitent pas d’engrais, les sont des acheteurs nets des principaux produits semences améliorées sont hors de portée et le alimentaires notamment en ce qui concerne le risque lié à la production (cyclone, inondations, maïs, le manioc, les patates douces. En effet, si l’on sécheresse, etc.) est élevé pour trop y investir. se base sur le poids de la consommation à partir de l’enquête ENSOMD 2012 et de la production de La campagne agricole de 2008/09 a été marquée par cultures vivrières par région, la situation des trois des conditions agro-climatiques exceptionnelles régions du Sud de Madagascar peut être résumée dans les principales zones de production rizicole du ainsi : centre et du nord du pays combinées à une longue sécheresse dans le Sud. Ce qui explique la baisse −− pour le maïs, elles consomment 54,8% de la significative en 2009 de la production de maïs consommation totale de maïs du pays alors surtout à Atsimo Andrefana et Androy, de manioc à qu’il n’assure que la production de 27,8% de la Androy (cf. Graphique 5). La tendance à la baisse a production totale ; continué en 2010 pour ces deux cultures car le Sud a encore accusé un déficit de précipitations qui a −− en ce qui concerne le manioc, le Sud consomme entravé le développement des cultures bien que 36,1% de la consommation totale du pays et des inondations causées par le cyclone Hubert ont fournit 38,6% de la production totale ; causé des dégâts considérables dans les régions Est. Par contre, la production du riz s’est amélioré −− et enfin, pour les patates douces, il consomme au niveau national (un pic de 235 kg/tête) car la 24,6% et contribue à hauteur de 43,7% de la pluviosité est globalement bonne bien que mal production nationale. répartie dans certaines régions. Il a résulté une augmentation générale des superficies emblavées Si l’on s’intéresse à l’évolution de la production par en 2009/10 de même que l’adoption des systèmes tête et des prix de ces principales cultures vivrières, de riziculture intensive (SRI) et améliorée (SRA) à des rapports d’analyse15 montrent que les facteurs maints endroits. qui font que le développement agricole du pays est maintenu à un niveau de quasi-subsistance sont Une pluviométrie favorable s’est présentée du liés au climat, aux infrastructures agricoles et aux Nord-Ouest (Sofia) jusqu’au Sud-Ouest et Sud pratiques culturales. Primo, l’agriculture malgache (région du Sud-Ouest et Androy) durant la saison est fortement tributaire des aléas climatiques. Dans 2010/2011. Elle a même atteint jusqu’à près du le Sud, les longues sécheresses sont gravement double de la pluie en période normale dans toute préjudiciables au développement des cultures. la région Androy. La production dans cette région Elles ont sérieusement réduit les disponibilités a connu une progression de 49 à 59 kg/tête pour le alimentaires avec un impact important sur la riz, 706 à 1035 kg/tête pour le manioc et 27 à 39 kg sécurité alimentaire de la population. Secundo, les par tête pour le maïs entre 2010 et 2011. Il en est rendements des cultures vivrières dépendent des de même pour la production de riz à Anosy qui est techniques culturales traditionnelles utilisées par passée de 151 à 211 kg/tête entre 2010 et 2011. Par la grande majorité des producteurs. La contrainte ailleurs, les ministères en charge de l’agriculture majeure à l’intensification de la production et de la population ainsi que des partenaires opérant dans le développement rural et la sécurité 15 L’analyse explicative de l’évolution de la production agricole dans cette partie de l’étude se base sur les rapports CFSAM (Crop and Food Security alimentaire (comme le projet AROPA, le CRS, la Assessment Mission) suivants que nous avons pu consulter auprès du Service des Statistiques Agricoles du Ministère en charge de l’agriculture. Il s’agit du : FAO), ont distribué des semences gratuites ou - Rapport spécial, Mission FAO/PAM d’évaluation de la sécurité alimentaire subventionnées aux paysans sans pour autant à Madagascar, 6 août 2009 ; couvrir toutes les localités de ces régions. - Rapport spécial, Mission FAO/PAM d’évaluation de la sécurité alimentaire à Madagascar, 14 décembre 2010; Pour la campagne agricole 2012/13, les - Rapport d’enquête, Evaluation rapide des récoltes et de la situation alimentaire, Campagne agricole 2010/2011, Madagascar, Antananarivo, conditions météorologiques est irrégulières : Décembre 2011 ; des pluies saisonnières arrivées avec un léger - Rapport spécial, Mission FAO/PAM d’évaluation de la sécurité alimentaire retard interrompues par un épisode prolongé de à Madagascar, 8 Octobre 2013 ; - Rapport spécial, Mission FAO/PAM d’évaluation de la sécurité alimentaire sécheresse en décembre et en janvier. La saison à Madagascar, 23 octobre 2014. 58 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar des cyclones s’est accompagnée de violentes précédente surtout pour les cultures sèches grâce précipitations avec l’arrivée de Felleng et Haruna à la pluviométrie qui a été très favorable. en janvier et février 2013, ce qui a provoqué des inondations et endommagé les cultures dans Cette hausse importante des superficies rizicoles les zones situées au nord-est et au sud-ouest du résulterait surtout des meilleures conditions pays. Au cours de la campagne agricole 2013/14, pluviométriques de cette campagne agricole les précipitations ont été en général bien réparties comparées à celles de la campagne passée dans le nord et dans certaines régions centrales, mais également des travaux de réhabilitation de tandis qu’elles ont été irrégulières dans les certaines infrastructures hydro agricoles. régions du sud, ce qui a empêché de produire convenablement. L’invasion de criquet migrateur Enfin, les travaux de réhabilitation de certaines malgache s’est davantage concentrée dans le infrastructures hydro agricoles mais aussi, et sud et l’ouest, en particulier à Androy et Atsimo surtout, les meilleures conditions pluviométriques Andrefana, et a surtout touché les cultures de maïs résultent en une hausse des superficies cultivées. et de riz. Aussi la production par tête a connu une Cela pourrait expliquer le saut de la production baisse allant de 26 à 15 kg/tête à Androy et de 16 rizicole à Atsimo Andrefana en 2003 qui est passée à 5 kg/tête à Atsimo Andrefana pour le maïs ; et de 43 à 132 kg/tête entre 2002 et 2003 et au cours de 40 à 27 kg/tête à Androy et de 106 à 82 kg/tête de laquelle la superficie cultivée a triplé, allant de à Atsimo Andrefana pour le riz entre 2013 et 2014. 41 475 ha à 130 360 ha de 2002 à 2003. La superficie cultivée a connu une légère hausse par rapport à celle de la campagne agricole Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 59 Graphique 5. Evolution de la production par tête de maïs, manioc et de riz 1993 à 2014 (en kg/tête) Sources : Ministère de l’Agriculture /DSAPSE/Statistique Agricole ; Projection de la population, INSTAT ; Nos propres calculs. 60 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar En ce qui concerne l’évolution des prix à la connu une évolution de 5,5% et 6% en 2012 consommation de ces produits dans le Sud au respectivement dans le Sud et à Madagascar, puis cours de ces dernières années, la variation des respectivement de 5,8% et 10,6% en 2015. Parmi prix dans cette partie du pays (plus précisément les principaux produits consommés dans le Sud, dans la province de Toliary) est inférieure à le prix du manioc est plus ou moins stable en l’inflation nationale. Globalement, les prix à la 2015. Il a même régressé en 2013 et 2014 après consommation à Toliary ont augmenté de 5,2% une forte hausse en 2012 (16,3%). Ce sont les prix (contre 5,8% au niveau national) en 2012, et de du maïs et des haricots secs qui ont connu une 4,8% (contre 7,4% pour tout le pays) en 2015 (cf. évolution supérieure au niveau national en 2015 Tableau 51). Concernant les produits de première (respectivement 4,2% et 7,9%). nécessité (PPN), les prix à la consommation ont Tableau 51. Evolution annuelle des prix à la consommation (en %) Libellé Madagascar Toliary   2012 2013 2014 2015 2012 2013 2014 2015 Ensemble 5,8 5,8 6,1 7,4 5,2 5,5 6,9 4,8 Par produits       PPN 6,0 5,5 7,1 10,6 5,5 7,6 10,6 5,8       Riz -0,1 5,6 6,2 7,1 3,9 10,8 14,4 2,0 Manioc 3,1 -0,6 6,0 6,5 16,3 -4,0 -2,8 0,0 Maïs -1,2 6,3 9,9 3,4 -10,8 -6,9 6,1 4,2 Pomme de terre 2,3 4,7 6,5 9,2 2,8 4,9 5,6 0,0 Haricots secs -2,3 11,6 20,2 4,0 -3,7 -1,8 10,6 7,9 Fruits 9,9 10,6 5,5 7,0 21,4 11,9 1,3 1,6 Légumes frais -2,9 1,8 2,1 5,1 9,7 4,6 4,5 2,2 Viandes de bœuf 26,3 2,6 3,0 6,4 45,8 2,8 6,0 3,2 Viande de porc 18,6 1,6 4,6 3,8 19,3 12,6 -0,5 0,2 Volailles 10,5 3,9 7,5 6,6 8,2 -1,0 4,6 0,0 Oeufs -0,2 7,8 5,8 11,8 -2,2 4,6 7,7 11,0 Source : Statistiques de prix à la consommation, INSTAT Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 61 62 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 8 8. Vulnérabilité des ménages face aux chocs L’analyse de la vulnérabilité des ménages constitue 8.1. Types de chocs rencontrés par les une autre approche pour l’analyse de la pauvreté ménages dans la mesure où certains ménages se trouvent exposés à des différents risques, même s’ils ne Les chocs auxquels sont exposés les ménages à sont pas classés comme pauvres tandis que Madagascar peuvent être classés en quatre grands d’autres ménages, tout en n’étant pas dans une types : les chocs liés au climat et à l’environnement, situation de pauvreté, sont sensibles à différents les chocs liés à l’insécurité, les chocs liés à la santé changements dans leur situation actuelle. des membres du ménage et les chocs économiques. Deux grandes catégories de chocs peuvent être En 2012, trois ménages sur dix ont déclaré avoir identifiées : d’une part, les chocs individuels subi au moins un choc durant les douze derniers tels que le décès d’un membre du ménage et la mois précédant l’enquête. Dans le Sud, cette perte d’un emploi, et d’autre part les chocs qui proportion est estimée à plus de la moitié des touchent une partie ou une communauté toute ménages dans la région Atsimo Andrefana (53,1%), entière comme les cyclones, les inondations plus de deux tiers à Androy (67,7%) et plus d’un ou la sécheresse. Cette section a pour objectif tiers à Anosy (35,1%) (cf. Tableau 52). d’identifier les chocs subis par les ménages dans les régions du Sud, d’appréhender leurs impacts et d’étudier les moyens de compensation adoptés par les ménages. Tableau 52. Proportion des ménages ayant déclaré un choc selon certaines caractéristiques socioéconomiques (en %) Région Proportion des ménages Ensemble Sud Madagascar ayant déclaré un choc Atsimo An- Androy Anosy drefana Selon le milieu de résidence Urbain 31,5 - 20,5 27,3 17,1 Rural 56,4 67,7 38,1 55,2 34,5 Selon le niveau de pauvreté Extrêmement pauvre 58,0 67,0 34,5 55,5 36,5 Pauvre 48,4 83,0 44,0 52,6 32,0 Non Pauvre 44,8 56,7 29,7 41,7 24,6 Selon le GSE du Chef de ménage Exploitant agricole 63,6 70,9 36,9 59,1 37,4 Autres 37,5 44,7 31,1 36,6 20,8 Ensemble 53,1 67,7 35,1 52,1 31,3 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Dans le Sud, les ménages ruraux sont généralement à noter que, quel que soit le niveau de pauvreté, les plus exposés aux chocs, par rapport aux la région Anosy présente une faible proportion des ménages en milieu urbain. En effet, dans la région ménages ayant déclaré avoir subi des chocs, par Atsimo Andrefana, plus de 56% des ménages ruraux rapport aux deux autres régions du Sud. ont déclaré avoir subi au moins un choc durant les douze derniers mois précédant l’enquête, contre Les chocs sont également très fréquents chez les 31,5% en milieu urbain. L’écart de ces proportions ménages dirigés par des agriculteurs dans le Sud. entre le milieu rural et urbain s’estime à plus de 17 Auprès des exploitants agricoles, la proportion points de pourcentage dans la région Anosy ainsi des ménages vulnérables atteint 71% dans la qu’au niveau national. région Androy et 63,6% à Atsimo Andrefana, contre respectivement 45% et 37,5% auprès des Par rapport au niveau de pauvreté, la proportion autres types de ménages. Dans la région d’Anosy, des ménages ayant subi des chocs varie de 55,5% la vulnérabilité aux chocs ne touche que 37% des (chez les extrêmement pauvres) à 41,7% (chez les ménages agricoles contre 31% chez les autres non pauvres) dans le Sud alors que cette fourchette types de ménages. se trouve entre 36,5% et 24,6% à Madagascar. Il est Tableau 53. Proportion des ménages touchés par un choc (en %) Région Ensemble Type de choc subi Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Climat et environnement 44,8 57,4 22,2 42,2 21,4 Sécurité 10,6 6,0 8,8 9,1 4,9 Maladies ou décès 9,2 9,6 4,9 8,2 6,1 Problèmes Economiques 2,6 0,9 3,2 2,3 2,3 Autres 2,4 1,0 2,9 2,2 2,1 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 64 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Ce sont surtout les chocs liés au climat et à proportion atteint 44,8% à Atsimo Andrefana, l’environnement qui touchent les ménages dans contre 22,2% à Anosy (cf. Tableau 53). Elle s’établit le Sud par rapport aux autres chocs. Ces chocs à 21,4% dans l’ensemble du pays. Ensuite, le Sud affectent 42,2% des ménages dans le Sud. Cette se trouve aussi plus vulnérable aux chocs liés proportion représente le double de l’ensemble à l’insécurité par rapport à l’ensemble du pays du pays qui s’élève à 21,4%. Les ménages affectés (respectivement 9,1% contre 4,9%). Les chocs liés par ce type de choc sont en proportion de 57,4% aux problèmes économiques affectent le moins la dans la région Androy où la sécheresse frappe population dans cette région. la population de manière récurrente. Cette Tableau 54. Proportion des ménages touchés par les principaux problèmes liés au climat ou à l’environnement (en %) Région Chocs liés au climat ou à l’envi- Atsimo An- Ensemble Sud Madagascar ronnement Androy Anosy drefana Cyclone 0,9 0,2 1,4 0,9 7,0 Inondation 2,0 0,2 1,0 1,3 1,8 Sécheresse 28,3 46,6 16,2 29,6 6,9 Invasion acridienne 8,2 1,0 0,1 4,5 1,8 Pluie tardive 4,1 13,4 1,8 5,8 2,5 Autres chocs 7,9 13,5 5,4 8,6 5,5 Ensemble 44,8 57,4 22,2 42,2 21,4 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Si l’on s’intéresse de près aux chocs liés au climat et La situation de la pluviométrie dans les 8 Districts à l’environnement, c’est la sécheresse qui affecte le du Sud au cours de la période 2010 à 2014 ne fait plus les ménages dans les régions du Sud. La région que corroborer ce constat (cf. Graphique 6). En Androy est la plus touchée par cette catastrophe général, la pluviométrie mensuelle est insuffisante climatique : 46,6% des ménages dans cette région (en-dessous de la pluviométrie normale) pour ont déclaré avoir été touché par la sécheresse alors presque la moitié de l’année (6 mois sur 12). La que la proportion est respectivement de 28,3% et fréquence de la pluviométrie mensuelle a même 16,2% dans les régions Atsimo Andrefana et Anosy, diminué considérablement en 2014 dans la plupart contre 6,9% au niveau national (cf. Tableau 54). des 8 Districts en question (insuffisante pour 9 mois sur 12), et cette situation peut affecter gravement Le retard de la saison des pluies est aussi ressenti l’insécurité alimentaire dans le Sud. à Androy : 13,4% des ménages ont déclaré être affecté par ce phénomène contre respectivement 4,1% et 1,8% des ménages dans les régions Atsimo Andrefana et Anosy. Par ailleurs, l’invasion acridienne a touché plus la région Atsimo Andrefana que les deux autres régions Androy et Anosy. Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 65 Graphique 6. Evolution de la pluviomé trie mensuelle par rapport à la pluviomé trie normale dans les 8 Districts du Sud de Janvier 2010 à Avril 2015 (en mm District d'AMPANIHY District de BETIOKY - SUD 350 600 300 500 250 400 200 300 150 200 100 50 100 0 0 40179 40238 40299 40360 40422 40483 40544 40603 40664 40725 40787 40848 40909 40969 41030 41091 41153 41214 41275 41334 41395 41456 41518 41579 41640 41699 41760 41821 41883 41944 42005 42064 Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) District de BEKILY District d'AMBOVOMBE - Androy 700 400 600 350 300 500 250 400 200 300 150 200 100 100 50 0 0 40179 40238 40299 40360 40422 40483 40544 40603 40664 40725 40787 40848 40909 40969 41030 41091 41153 41214 41275 41334 41395 41456 41518 41579 41640 41699 41760 41821 41883 41944 42005 42064 Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) District de BELOHA District de TSIHOMBE 350 350 300 300 250 250 200 200 150 150 100 100 50 50 0 0 41640 41699 41760 41821 41883 41944 42005 42064 40179 40238 40299 40360 40422 40483 40544 40603 40664 40725 40787 40848 40909 40969 41030 41091 41153 41214 41275 41334 41395 41456 41518 41579 40179 40238 40299 40360 40422 40483 40544 40603 40664 40725 40787 40848 40909 40969 41030 41091 41153 41214 41275 41334 41395 41456 41518 41579 41640 41699 41760 41821 41883 41944 42005 42064 Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) District d'AMBOASARY SUD District de TAOLANARO 450 400 400 350 350 300 300 250 250 200 200 150 150 100 100 50 50 0 0 40179 40238 40299 40360 40422 40483 40544 40603 40664 40725 40787 40848 40909 40969 41030 41091 41153 41214 41275 41334 41395 41456 41518 41579 41640 41699 41760 41821 41883 41944 42005 42064 40179 40238 40299 40360 40422 40483 40544 40603 40664 40725 40787 40848 40909 40969 41030 41091 41153 41214 41275 41334 41395 41456 41518 41579 41640 41699 41760 41821 41883 41944 42005 42064 Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) Précipitation mensuelle Précipitation normale (en mm) Source : Ministère de l’Agriculture /DSAPSE/Statistique Agricole (Données Pluviométries satellitaires disponible sur le site http://earlywarning.usgs.gov) 66 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar La région Androy se démarque des autres régions 8.2. Conséquences et intensité des du Sud, en considérant les conséquences et chocs l’importance des chocs affectant les ménages. En effet, plus d’un quart des ménages y ont déclaré Les conséquences des chocs se classent avoir perdu des biens à cause des chocs subis, usuellement en deux grands groupes. Il s’agit de contre un cinquième dans les deux autres régions. la perte de biens du ménage (maisons, cheptel, Toutefois, si l’on se réfère à la valeur médiane de la etc.) et de la diminution ou perte de revenus. A perte, c’est dans la région Atsimo Andrefana que la Madagascar, 13,1% des ménages ont déclaré avoir perte est importante. Elle est supérieure à 400 000 perdu des biens suite à des chocs. La valeur de la Ar pour la moitié des ménages dans cette région perte de biens s’élève en moyenne à 484 000 Ar contre 100 000 Ar à Androy et Anosy. mais la moitié des ménages concernés ont perdu moins de 150 000 Ar. Quant à la perte de revenu, Pour ce qui est de la réduction de revenu, les elle est évoquée par 24,4% des ménages et dont ménages dans la région Androy et Atsimo la valeur médiane associée s’élève à 175 000 Ar Andrefana sont les plus touchés, avec une (cf. Tableau 55). Les conséquences des chocs sont proportion respective de 52,1% et de 48,1%. Parmi généralement très différentes selon les régions, les ménages ayant subi ce choc, la moitié d’entre particulièrement dans le Sud. eux a déclaré une diminution de revenu supérieure à 460 000 Ar à Atsimo Andrefana, contre 150 000 Ar dans les deux autres régions. Tableau 55. Proportion des ménages touchés par un choc, selon le type et l’intensité des conséquences du choc ou selon le temps de récupération (en %) Région Proportion des ménages touchés par un Atsimo An- Madagascar choc Androy Anosy drefana Selon le type et l’intensité des conséquences du choc - Perte de biens         Pourcentage affecté (%) 22,0 27,1 20,0 13,1 Valeur moyenne (milliers d’Ar) 773,6 974,5 924,6 484,0 Valeur médiane (milliers d’Ar) 400,0 100,0 100,0 150,0 - Perte de revenus         Pourcentage affecté (%) 48,1 52,1 29,1 24,4 Valeur moyenne (milliers d’Ar) 845,7 711,0 865,3 500,1 Valeur médiane (milliers d’Ar) 460,0 150,0 150,0 175,0           Selon le temps de récupération       Moins d’un mois 1,6 0,7 3,2 6,8 Entre 1 et 6 mois 7,9 2,7 22,8 20,1 Entre 6 et 12 mois 7,6 5,3 9,8 15,8 Pas encore récupéré 82,9 91,4 64,1 57,3 Total 100,0 100,0 100,0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 67 La plupart des ménages dans le Sud n’ont pas Atsimo Andrefana puis 61,7% à Anosy (cf. Tableau encore récupéré les dégâts causés par les chocs 56). Mais il est moins élevé à Androy avec seulement qu’ils ont subis durant les douze derniers mois 44,8% des ménages touchés par un choc qui ont précédant l’enquête. En effet, dans la région fini par travaillé plus pour se remettre du choc. Androy, plus de neuf ménages sur dix, touchés Cette stratégie d’intensification du travail peut se par un choc, n’ont pas encore récupéré les dégâts traduire de diverses façons. Il s’agit entre autres de subis, contre 83 % à Atsimo Andrefana. Quant à se faire embaucher dans un programme à haute la région Anosy, près de deux tiers des ménages intensité de main d’œuvre (HIMO), d’augmenter les affectés par un choc ont avoué ne pas avoir encore heures de travail, d’intégrer les autres membres du récupéré les dégâts suite à un choc et 23% pour ménage dans le monde du travail, d’abandonner un temps de récupération d’entre un et six mois. l’école pour travailler ou de faire travailler les enfants. 8.3. Analyse des mécanismes Quant aux autres stratégies adoptées, plus de amortisseurs 33% des ménages vulnérables n’ont rien fait dans la région Androy pour se remettre face à un choc, Dans le Sud, la principale stratégie adoptée contre 17,6 % à Atsimo Andrefana et 16 % à Anosy. par les ménages pour se remettre d’un choc est La vente des actifs des ménages a été adoptée l’intensification du travail. Au niveau national, par 11,5% des ménages à Androy et 8% à Atsimo 60,7% des ménages touchés par les chocs ont Andrefana. La capacité d’une proportion non travaillé davantage pour se remettre d’un choc. négligeable de ménages à Androy pour se remettre Dans le Sud, ce pourcentage s’élève à 68,1% à face aux chocs est un peu inquiétante. Tableau 56. Répartition des ménages vulnérables selon le type de stratégie adoptée face au choc (en %) Région Ensemble Stratégie adoptée Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana A travaillé plus 68,1 44,8 61,7 62,2 60,7 A emprunté 0,6 3,0 4,8 2,0 3,7 A vendu des actifs 7,9 11,5 5,4 8,1 4,5 A réduit la consommation 5,4 6,8 10,2 6,5 11,1 N’a rien fait 17,6 33,4 16,3 20,5 17,5 Autres 0,4 0,6 1,7 0,7 2,5 Total 100,0 100,0 100,0 100n0 100,0 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs En 2012, la proportion des ménages qui ont reçu des aides après la survenance des chocs est supérieure à celle de l’ensemble du pays dans les régions Atsimo Andrefana et Anosy. En effet, elle est estimée à 5% des ménages dans ces deux régions et à 1,6% dans la région Androy, contre 2a,2% à l’échelle nationale. Quant aux valeurs des dons reçus, les ménages d’Atsimo Andrefana ont obtenu en moyenne 190 000 Ar, contre 150 000 Ar à Androy et 134 000 Ar à Anosy. Toutefois, la moitié des ménages dans ces trois régions ont avoué que les aides qu’ils ont reçues après la survenance des chocs sont inférieures à 80 000 Ar à Atsimo Andrefana et à 100 000 Ar à Androy et Anosy. 68 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 9. Pauvreté 9 9.1. Etat de la pauvreté seuil de pauvreté à partir du niveau de dépenses par tête de la population. Ainsi, un individu est Eliminer l’extrême pauvreté et la faim, tel classé comme pauvre (indicateur P0) en 2012 si est le premier objectif du Millénaire pour le la contre-valeur monétaire de ses consommations développement, tout en réduisant de moitié, d’ici annuelles est en dessous du seuil de pauvreté 2015, la part de la population vivant avec moins (535 603 Ar). Il est considéré comme extrêmement d’un dollar vingt-cinq par jour. L’approche adoptée pauvre si ses ressources ne lui permettent pas de pour l’identification des ménages pauvres à partir satisfaire ses besoins alimentaires dont la contre- des données d’enquête sur les conditions de vie valeur est équivalente au seuil de consommation des ménages se fait par la détermination d’un alimentaire (374 941 Ar). Tableau 57. Ratio (P0) et intensité (P1) de pauvreté16 en 2012 (en %) Région Ensemble Milieu de résidence Madagascar Atsimo An- Sud Androy Anosy drefana Urbain P0 19,9 - 64,9 35,8 48,5 P1 8,0 - 27,4 14,9 18,1 Rural P0 89,3 96,7 88,8 91,4 77,3 P1 49,6 63,8 49,8 53,9 36,4 Ensemble P0 80,1 96,7 85,4 85,9 71,5 P1 44,1 63,8 46,6 50,0 32,8 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs P0 indique le ratio de pauvreté ou l’incidence de pauvreté : c’est le nombre d’individus vivant en-dessous du seuil de 16 pauvreté en pourcentage de l’effectif de la population totale. P1 indique l’intensité de pauvreté qui renseigne sur l’écart du niveau moyen de la consommation des individus pauvres par rapport au seuil de pauvreté. Compte tenu du seuil national de pauvreté, le un degré de dénuement plus important que ceux ratio de pauvreté (P0) s’élève à 71,5% au niveau du milieu urbain. L’intensité de la pauvreté nous national, c’est-à-dire 7 individus sur 10 sont renseigne qu’il faudrait en moyenne une hausse de pauvres ; et 52,7% se trouve dans une situation 50% du niveau de consommation en milieu rural d’extrême pauvreté car ils n’ont pas suffisamment pour qu’il n’y ait plus d’individus pauvres dans ces de ressources pour satisfaire ne serait-ce que leurs deux régions, contre respectivement une hausse besoins alimentaires. Si l’on se réfère au seuil de consommation de 8% et 27,4% en milieu international, 77,1% de la population vivent avec urbain. Quant à la région Androy, l’éradication de moins de 1,25$ par jour tandis que 91% vivent avec la pauvreté nécessite une hausse moyenne de la moins de 2$ par jour dans le pays. consommation de 63,8%. La pauvreté à Madagascar a toujours été un phénomène majoritairement rural. En 2012, 9.2. Dynamique de la pauvreté le ratio de pauvreté en milieu rural est estimé à 77,3% contre 48,5% dans les zones urbaines (cf. Au niveau national, quel que soit le seuil de Tableau 57). Il est à noter aussi que les disparités pauvreté considéré, l’évolution de la pauvreté de conditions de vie entre les régions sont très dans le temps suit la même tendance : une forte importantes. Les régions du Sud sont les plus hausse du ratio de pauvreté entre 2001 et 2002, touchées par le phénomène de pauvreté dans puis une baisse importante entre 2002 et 2005, la mesure où près de neuf individus sur dix sont une nouvelle forte hausse entre 2005 et 2010, et, classés « pauvres » à Atsimo Andrefana et à Anosy finalement, une légère baisse entre 2010 et 2012. alors que la quasi-totalité de la population dans la Ces résultats sont, en grande partie, corrélés avec région Androy sont pauvres (96,7%). les évolutions des agrégats macroéconomiques et mettent en lumière les effets néfastes des crises Mais une différence notable de la situation de politiques répétées, sur les conditions de vie des pauvreté des ménages dans le Sud existe aussi ménages. Entre 2010 et 2012, après le début de selon le milieu de résidence. Dans la région la crise en 2009, un phénomène d’ajustement ou Atsimo Andrefana, l’écart des proportions des d’adaptation stabilise la situation des ménages. La individus ayant une consommation inférieure baisse significative de 5,8% du niveau de l’inflation au seuil de pauvreté selon le milieu de résidence au cours de cette période, surtout en 2012, a profité s’élève à 69 points de pourcentage, avec un taux de certainement aux salariés pauvres qui ont vu leur pauvreté de 19,9% en milieu urbain, contre 89,3% salaire nominal augmenter de plus de 10% par an. en milieu rural. Pour la région Anosy, l’écart des Malgré l’essor des activités fortement concentrées ratios de pauvreté est de l’ordre de 24 points de dans des régions spécifiques, les conditions de pourcentage avec un ratio de pauvreté de 88,8% vie des ménages d’autres régions se serait vues en milieu rural. En ce qui concerne l’intensité de détériorées, comme ceux dans la partie Sud du la pauvreté (P1) dans les régions Atsimo Andrefana pays. et Anosy, les pauvres du milieu rural connaissent Graphique 7. Evolution du ratio de pauvreté entre 2005 et 2012 (en %) 120 100 94,496,7 82,1 80,1 83,3 83,5 85,4 75,5 73,8 76,5 80 68,7 71,5 60 40 20 0 Atsimo Andrefana Androy Anosy Madagascar 2009 2010 2012 Source : ENSOMD 2012, EPM 2010, EPM 2005, INSTAT 70 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Dans le Sud, la pauvreté des ménages s’aggrave situation de pauvreté des membres de ce ménage par rapport à la situation de 2005 et de 2010. En dans les régions du Sud. effet, 75,2% de la population dans la région Atsimo Andrefana sont classées comme « pauvres » en La relation entre l’âge du chef de ménage et la 2005. Ce ratio de pauvreté a atteint 82% en 2010 pauvreté prend la forme d’un U renversé dans les avant de diminuer à 80% en 2012 (cf. Graphique 7). régions du Sud. Le maximum de ratio de pauvreté Quant aux régions Androy et Anosy, les conditions correspond à la tranche d’âges de 40 à 49 ans, dans de vie des ménages se détériorent à travers le les régions Androy et Anosy, alors qu’il correspond temps, avec un taux de pauvreté respectif de à la tranche de 25 à 39 ans à Atsimo Andrefana. 96,7% et de 85,4% en 2012. En comparant aux Chez les moins de 25 ans, l’incidence de la pauvreté années antérieures, ces chiffres connaissent une est la plus faible par rapport aux autres tranches augmentation respective de +2,3 points et +1,9 d’âge. Ce phénomène peut s’expliquer par le fait points de pourcentage en deux ans, et de 13,4 que l’accroissement de la pauvreté jusqu’à 50 ans points et 11,6 points en sept ans. Cette hausse du environ, correspond à la période d’accroissement ratio de pauvreté montre la vulnérabilité d’une de la taille de la famille, sans que les revenus large majorité de la population dans le Sud. Le puissent suivre le même rythme de croissance. niveau de bien-être de ces individus risque encore A partir de 50 ans, certains enfants sont déjà de s’amenuiser en cas de chocs ou d’autres fléaux grands et donc il est possible que la tension sur qui vont encore affecter leur condition de vie. les ressources du ménage diminue. En termes d’incidence de la pauvreté, de fortes 9.3. Caractéristiques des ménages disparités apparaissent en considérant le niveau pauvres d’instruction des chefs de ménage dans le Sud. Si dans les régions Atsimo Andrefana et Anosy, plus Dans les régions Androy et Anosy, le sexe du de neuf individus sur dix sont pauvres dans les chef de ménage ne discrimine pas la situation ménages dirigés par des individus non scolarisés. de pauvreté des individus. En effet, les ratios de Ce ratio de pauvreté diminue pour atteindre pauvreté entre les individus d’un ménage dirigé respectivement un minimum de 42,3% et 14,4% par les hommes et ceux d’autre ménage dirigé par chez les individus dirigés par un chef de ménage les femmes ne se diffèrent que de l’ordre de 0,1 ou ayant un niveau d’enseignement supérieur. Même 0,2 point de pourcentage. Toutefois, l’écart est de dans ce dernier groupe de personnes, le ratio de l’ordre de 4 points de pourcentage dans la région pauvreté est loin d’être proche de zéro, à l’exception Atsimo Andrefana où la pauvreté touche 81,1% de la région Androy, ce qui confirme l’importance de la population des ménages dont le chef est un des contextes et conjonctures locaux et nationaux homme, contre 77% pour les ménages dirigés par dans lesquels vit la population. des femmes (cf. Tableau 58). La taille du ménage par contre augmente la probabilité pour que ce ménage vive dans la pauvreté. Dans les régions d’Atsimo Andrefana et Anosy, les individus membres d’un ménage d’une ou de deux personnes ont deux fois moins de chance d’être pauvres que ceux d’un ménagé de sept personnes ou plus. Le ratio de pauvreté varie respectivement de 47% et 49% pour les ménages d’une ou de deux personnes, à 90% et 98,4% pour les ménages de sept personnes ou plus en 2012. Quant à la région Androy, le ratio de pauvreté part de 71% à 99,4%, montrant une forte incidence de la pauvreté dans cette région. Ce résultat traduit le fait qu’une famille nombreuse suppose davantage de bouches à nourrir mais pas toujours davantage de revenus. Malgré le fait que les incidences de la pauvreté ne sont pas statistiquement différentes selon le sexe du chef de ménage, la taille du ménage, quant à lui, permet de déterminer la Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 71 Tableau 58. Incidence de la pauvreté selon les caractéristiques sociodémographiques du ménage (en %) Région Incidence de la pauvreté Atsimo An- Ensemble Sud Madagascar Androy Anosy drefana Selon le genre du CM Homme 81,1 96,7 85,4 86,4 72,0 Femme 77,0 96,5 85,5 84,2 69,3 Selon la taille du ménage 1 ou 2 47,3 71,1 48,7 51,9 31,4 3 ou 4 73,9 94,3 71,8 77,7 57,3 5 ou 6 82,9 97,8 89,8 87,9 74,7 7 et plus 89,9 99,4 98,4 95,2 89,6 Selon l’âge du CM Moins de 25 ans 75,6 90,4 75,1 78,7 64,9 25-39 ans 85,5 96,8 85,5 88,1 71,6 40-49 ans 78,8 98,0 89,8 86,5 73,8 50-59 ans 80,7 96,5 83,7 86,3 70,4 60 ans et plus 68,9 97,4 86,3 83,6 71,9 Selon le niveau d’instruction du CM Sans Instruction 91,2 97,5 90,5 93,3 85,3 Primaire 84,4 95,4 87,4 86,7 79,0 Secondaire 56,9 87,5 59,5 60,2 46,9 Supérieur 42,3 0,0 14,4 38,3 10,4 Ensemble 80,1 96,7 85,4 85,9 71,5 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Enfin selon le profil socio-économique du chef de ménage, la pauvreté est importante chez les individus dirigés par des agriculteurs (cf. Tableau 59). Cette situation confirme les résultats sur la prépondérance de la pauvreté en milieu rural. Par ailleurs, dans la région d’Atsimo Andrefana, presque la quasi-totalité des individus dirigés par des chômeurs n’est pas classée comme pauvre, contrairement aux régions d’Androy et Anosy où le ratio de pauvreté chez ce groupe atteint respectivement 100% et 90,8%. Il est à noter également que moins d’une personne sur quatre dans le groupe d’individus dirigés par les cadres supérieurs et ceux dirigés par les pêcheurs vit dans la pauvreté à Atsimo Andrefana, contre respectivement 35% et 89% à Anosy. 72 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 59. Incidence de la pauvreté selon le groupe socioéconomique du chef de ménage (en %) Région Ensemble GSE du chef de ménage Atsimo An- Madagascar Androy Anosy Sud drefana Cadre supérieur 24,4 76,9 35,2 33,6 20,3 Cadre moyen 64,9 96,2 52,3 65,6 24,3 Ouvrier ou salarié qualifié 40,4 68,8 43,7 44,8 34,3 Ouvrier ou salarié non qualifié 68,7 96,1 71,0 73,0 50,0 Manœuvre 58,2 100,0 90,1 77,5 64,9 Stagiaire rémunéré 80,9 0,0 - 76,0 51,9 Indépendant 65,3 98,6 71,6 68,0 43,5 Chômeur 0,0 100,0 90,8 74,7 52,5 Inactif 58,0 96,8 74,4 69,6 53,7 Petit exploitant agricole 95,7 99,4 93,8 95,9 85,7 Moyen exploitant agricole 88,9 95,8 86,7 92,1 83,6 Grand exploitant agricole 86,2 96,8 83,1 88,8 78,9 Pêcheur 24,4 100,0 89,3 62,8 56,7 Autres 96,9 100,0 80,9 96,7 80,9 Ensemble 80,1 96,7 85,4 85,9 71,5 Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs Un modèle de régression de type logit a été utilisé dépenses qui en découlent. Lorsque ces personnes pour analyser le ratio de pauvreté (P0) dans le Sud dépendantes deviennent des individus actifs, elles selon certaines caractéristiques du ménage. Le contribuent aux dépenses du ménage ou du moins résultat de cette régression (cf. Tableau 60) montre ne présentent plus de charges pour le ménage. Et que les caractéristiques du ménage étudiées à partir d’un certain moment, elles auront leur plus haut sont tous significatives par rapport propre indépendance et les ressources du ménage à la variable expliquée qui est l’incidence de la diminuent à nouveau. pauvreté. Les ménages dirigés par les femmes sont plus enclin à être pauvres que ceux dirigés par un La probabilité d’être parmi les ménages pauvres homme. Il en est de même de la taille du ménage, diminue aussi au fur et à mesure que le niveau c’et-à-dire que plus le ménage est constitué de d’instruction du chef de ménage est élevé. Cela plusieurs individus plus il a de fortes chances montre une fois de plus l’importance de l’éducation d’être pauvre. Le cas se présente surtout pour les dans la lutte contre la pauvreté. Et selon le groupe ménages ayant plusieurs enfants à charge car le socioéconomique, les petits exploitants agricoles rapport de dépendance démographique sera alors ont plus de chances d’être pauvres par rapport important. aux autres groupes car ils n’ont pas assez de terre pour la pratique agricole alors qu’ils vivent Pour ce qui est de l’âge du chef de ménage, principalement de l’agriculture. comme il a été décrit précédemment, le niveau de pauvreté décroit avec l’âge du chef de ménage jusqu’à un certain seuil (d’où l’importance de l’âge au carré dans le modèle) à partir duquel le niveau de pauvreté augmente. Cette logique a été déjà expliquée selon laquelle lorsque l’âge du chef de ménage augmente, la taille du ménage s’agrandit avec autant d’enfants ou de personnes à charge. Le revenu n’arrive pas à compenser directement les Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 73 Tableau 60. Effets des variables socioéconomiques du ménage sur la probabilité d’être pauvre Nombre d’observations : 2149 Prob > chi2 = 0,000 Variables socioéconomiques Robust Coefficient z P>z des ménages dans le Sud Std. Err. Genre du CM (réf: Homme) 0,40249 0,15415 2,61 0,00900 Age du CM -0,08571 0,02071 -4,14 0,00000 Age^2 0,00082 0,00022 3,80 0,00000 Taille du ménage 0,65043 0,05065 12,84 0,00000 Niveau d’instruction du CM (réf: sans instruction) - primaire -0,44433 0,18221 -2,44 0,01500 - secondaire -1,81282 0,19548 -9,27 0,00000 - supérieur -3,25224 0,64720 -5,03 0,00000 GSE du CM (réf : petit exploitant agricole) - salarié qualifié -2,36059 0,37368 -6,32 0,00000 - salarié non qualifié -1,39312 0,25462 -5,47 0,00000 - indépendant -1,67379 0,24042 -6,96 0,00000 - pêcheur -1,18188 0,26211 -4,51 0,00000 - moyen exploitant agricole -0,75416 0,18917 -3,99 0,00000 - grand exploitant agricole -1,22403 0,23056 -5,31 0,00000 - autres -1,72194 0,63018 -2,73 0,00600 Constante 2,00782 0,45860 4,38 0,00000 Source : Nos propres calculs à partir d’un modèle de régression logit Enfin, les résultats des études antérieures En 2012, les ménages composés de 7 individus basées sur les séries d’enquêtes EPM de l’INSTAT ou plus ont un ratio de pauvreté de 95% dans confirment d’une manière globale que les le Sud alors qu’il se situe à 90% à Madagascar. catégories de ménages suivantes sont classées parmi les groupes les plus vulnérables : −− les petits exploitants agricoles  : ils sont des consommateurs nets de riz car ils achètent −− les ménages où le chef de famille n’a reçu aucune plus qu’ils n’en vendent. Cela se traduit par une éducation : plusieurs analyses montrent que diminution de leur bien-être. Près de 96% d’entre l’incidence de la pauvreté diminue lorsque le eux vivent dans la pauvreté dans le Sud en 2012 niveau d’éducation du chef de famille augmente. (contre 86% au niveau national). En 2012, environ 93% des ménages dont le chef de famille est sans instruction sont pauvres dans −− les paysans sans terre : l’accès à la terre est le Sud (contre 85% dans l’ensemble du pays). essentiel pour la sécurité alimentaire. Les paysans sans terre doivent travailler comme −− les ménages de grande taille  : plus la taille journaliers pour des salaires très faibles et des ménages est grande, plus la pauvreté est n’ont pas la possibilité d’acquérir le surplus élevée. Le rapport de dépendance, c’est-à-dire de liquidités nécessaire aux dépenses de la vie le rapport entre le nombre d’actifs et d’inactifs courante. au sein du ménage, est corrélé avec la pauvreté. 74 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 10 10. Synthèse et conclusion Cette analyse socioéconomique dans le Sud vise En matière de santé, le taux d’incidence des à dresser un aperçu de la situation dans laquelle maladies s’élève à 11% dans le Sud en 2012. Il est se trouve la population dans le Sud comparée élevé pour les enfants de moins d’un an (18,3%), de à l’ensemble du pays et à mettre en exergue 1-5 ans (15,2%) et des personnes âgées de 55 ans et les principales caractéristiques des conditions plus (18,9%). La fièvre ou suspicion de paludisme auxquelles vit la population dans le Sud. Elle a est de loin la principale maladie qui affecte la montré que cette partie du pays accuse du retard population (41,6%), puis les maladies diarrhéiques eu égard aux indicateurs socioéconomiques (12,2%), les toux de plus de trois semaines (7,6%) analysés dans le cadre de cette étude. La situation et les infections respiratoires aigues (7,3%). Le taux dans laquelle vit les ménages dans cette région de couverture vaccinale des enfants de 12-23 mois affecte les conditions de vie de la population. La est assez faible dans le Sud (entre 31% et 37%) par région Androy est même à la traîne pour ne citer rapport à l’ensemble du pays (51%). Ce qui mettent que l’état de santé, de l’éducation et de la pauvreté les régions Atsimo Andrefana et Androy au 19ème de la population. Le tableau 61 ci-après résume le et 20ème rang en matiére de couverture vaccinale. niveau des principaux indicateurs et leur rang par rapport aux 22 régions du pays en 2012. Quant à la malnutrition, à partir de la mesure du périmètre brachial, la proportion des enfants de Sur le plan sociodémographique, l’analyse a 6-59 mois qui souffrent de malnutrition aiguë montré que la population dans le Sud est jeune. modérée s’élève respectivement à 8,4% et 7,9% Elle est caractérisée par une proportion des pour les enfants dans les régions Androy et Anosy individus à bas âge relativement élevée. Les (contre 6,9% au niveau national). Tandis que pour individus âgés de moins de 20 ans constituent la malnutrition aiguë sévère, le cas de la région 62,5% de la population en 2012 (contre 56,3% au Androy est un peu élevé par rapport à la moyenne niveau national). Un ménage sur cinq (21,1%) à nationale et figure au 4ème rang par rapport aux Androy est composé de 8 personnes ou plus, soit le 22 régions du pays. La proportion des enfants double de l’ensemble du pays (10,1%). Cela aboutit soufrant de la malnutrition varie avec le niveau à un ratio de dépendance démographique qui d’instruction du chef de ménage et du quintile de affiche un niveau nettement élevé: 118,6 à Atsimo consommation : 87,1% et 73% des enfants atteints Andrefana et 121 à Anosy (contre 97,8 au niveau par la malnutrition vivent auprès des ménages dont national en 2012). La région d’Androy dispose du dans le chef est «sans instruction» respectivement ratio de dépendance démographique le plus élevé à Androy et Anosy tandis que presque la moitié des (155,2) et la proportion de ménages composés de enfants (48,4% contre 31% au niveau national) 8 individus et plus y est aussi la plus importante touchés par la malnutrition se trouvent dans le (21,1%). quintile de ménages le plus pauvres. En matière d’éducation, le taux brut d’admission en T1/CP dans le Sud s’élève à 78,7% en 2012 alors qu’au niveau national le taux avoisine 100%. Presque la moitié des enfants de 6-10 ans n’a jamais fréquenté l’école pour la région Anosy et Androy tandis que la proportion est de 37% à Atsimo Andrefana (contre 20,3% au niveau du pays). Concernant le TBS dans le primaire, les régions du Sud se situent à un niveau assez éloigné de l’ensemble du pays en 2012 car le TBS s’élève à 85% à Atsimo Andrefana, 77% à Anosy puis à 68,1% à Androy (contre 108,4% au niveau national). Il est constaté que le taux est élevé en faveur des sont les plus vulnérables aux chocs liés au climat filles. Deux régions sont à la traîne pour le taux notamment la sécheresse. Cette pauvreté présente d’alphabétisation des personnes de 15 ans et plus : un caractère persistant car son niveau s’est aggravé 26,4% pour Androy qui est la plus faible proportion par rapport à la situation de 2005 et de 2010. Cette d’individus alphabétisés à Madagascar, puis 40,8% situation ne fait que corroborer la vulnérabilité pour la région Anosy. Une grande majorité (61,9%) d’une large majorité de la population dans le Sud. des chefs de ménage dans le Sud sont «sans Les conditions de vie des ménages dans le Sud instruction», surtout dans la région Androy (84,4% risquent encore de s’amenuiser si des mesures ne contre 30% au niveau national). La région Androy sont pas prises pour atténuer les chocs voire pour tient la dernière place en termes de taux brut/net résoudre les problèmes dans le Sud. de scolarisation aussi bien au niveau primaire que secondaire. Par ailleurs, la proportion des maîtres Au vu de l’analyse de la situation dans le Sud basée Fram subventionnés au niveau primaire y est le sur des indicateurs mesurables, des programmes plus élevée si l’on se base sur les statistiques de d’actions multisectoriels et coordonnés s’avèrent l’éducation de 2014-2015. nécessaires pour que les conditions de vie des ménages ne se détériorent davantage. D’une En ce qui concerne l’emploi, le secteur primaire part, des mesures pour amortir les difficultés est le principal pourvoyeur d’emploi dans le Sud rencontrées par les ménages dans leur quotidien. tout comme au niveau national, surtout en milieu Une attention particulière mérite d’être apportée rural. L’échelle des salaires est de 1 à 4 entre les pour la santé des individus de bas âge (nutrition, non scolarisés et les diplômés de l’enseignement vaccination,…), la scolarisation des enfants, supérieur. Le revenu salarial annuel moyen est le l’alphabétisation des adultes et la planification plus bas à Androy. Il en est de même des revenus familiale. Et d’autre part, des programmes qui générés par les entreprises non agricoles. Si le visent à réduire le niveau persistant de la pauvreté revenu moyen des entreprises non agricoles et améliorer la capacité de résilience des ménages s’élève annuellement à près d’un million d’Ariary à travers la création d’emploi et d’activités dans la région Atsimo Andrefana, il ne se situe génératrices de revenu, ainsi que dans toutes qu’à 760 000 Ar à Anosy et seulement à 203 000 stratégies qui permettent d’améliorer le revenu de Ar à Androy. Pour ce qui est du travail des enfants la population tout en assurant un emploi décent qui concerne les individus dans la tranche d’âges et pérenne. Force est de constater que la faible de 5 à 17 ans, il est plus fréquent dans les régions proportion des dépenses publiques affectées au Androy et Anosy, surtout en milieu rural. secteur social est encore d’actualité à Madagascar, si l’on se réfère à la revue des dépenses publiques17 En termes de consommation et de pauvreté, le au niveau de l’éducation en 2015 qui indique que la niveau moyen de consommation par tête dans part des dépenses publiques affectées au secteur le Sud est très faible comparé au seuil national de l’éducation ont diminué depuis 2010 (3,6% du de pauvreté de 535 603 Ar. Il s’élève à 396 000 PIB en 2010 contre 3,1% en 2012 et 2013), alors Ar à Atsimo Andrefana, 205 000 Ar à Androy (qui qu’une politique de croissance inclusive nécessite est le plus faible par rapport aux autres régions d’accroitre davantage la part des dépenses du pays) et 325 000 Ar à Anosy. Et les dépenses allouées aux secteurs sociaux afin d’élargir l’accès alimentaires résorbent une part importante du à l’éducation des enfants et aux soins de santé des budget des ménages pauvres. Le ratio de pauvreté personnes vulnérables.. ainsi que l’intensité de pauvreté est le plus élevé Madagascar - Public expenditure review 2015 - Education, 17 à Androy en 2012. Les ménages dans cette région Version June 24, 2015, p.16 76 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Tableau 61. Niveau des principaux indicateurs et rang par rapport aux 22 régions du pays en 2012 Atsimo An- Indicateurs Androy Anosy Madagascar drefana DEMOGRAPHIE         Répartition de la population 6,0% 3,3% 3,0% 100% Rang 4 15 17   Rapport de masculinité 97,1 99,3 95,4 98,8 Rang 14 10 18   Ratio de dépendance démographique 118,6 155,2 121 97,8 Rang 4 1 3   Taille du ménage 4,5 5,3 4,6 4,5 Rang 14 2 12   Ménage composé de 8 personnes et plus 12,9% 21,1% 13,2% 10,1% Rang 10 1 8   SANTE         Taux d’incidence des maladies 12,0% 11,0% 8,9% 11,1% Rang 7 10 18   Taux de consultation médicale 41,3% 44,8% 39,7% 37,7% Rang 8 5 9   Enfants de 12-23 mois ayant reçu tous les vaccins avant l’enquête 34,1% 31,1% 37,4% 51,1% Rang 19 20 17   Allaitement exclusif au sein pour les enfants de moins de 6 mois 37,5% 14,3% 46,4% 41,9% Rang 13 22 8   Malnutrition aiguë globale chez les enfants de moins de 5 ans 8,8% 7,2% 6,4% 8,6% Rang 10 14 20   Malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de 5 ans 1,1% 1,1% 1,1% 1,4% Rang 10 10 10   Malnutrition aiguë globale selon le périmètre brachial 4,8% 8,4% 7,9% 6,9% Rang 16 9 10   Malnutrition aiguë sévère selon le périmètre brachial 0,7% 1,7% 0,8% 1,1% Rang 17 4 15   EDUCATION         Niveau Primaire         Individus de 6-10 ans n’ayant jamais été scolarisés 36,9% 49,2% 51,5% 20,3% Rang 5 2 1   Taux brut de scolarisation 85,0% 68,1% 77,0% 108,4% Rang 17 22 20   Taux net de scolarisation 53,3% 40,1% 41,6% 69,4% Rang 17 22 21   Taux de redoublement 16,0% 27,3% 19,7% 17,3% Rang 18 1 10   Taux d’abandon 8,6% 9,8% 7,5% 7,5% Rang 11 9 12   Niveau Collège         Individus de 11-14 ans n’ayant jamais été scolarisés 39,2% 48,0% 37,7% 14,7% Rang 3 1 4   Taux brut de scolarisation 41,2% 12,7% 31,8% 45,5% Rang 11 22 15   Taux net de scolarisation 22,6% 6,0% 17,4% 27,8% Rang 12 22 15   Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar 77 Atsimo An- Indicateurs (suite) Androy Anosy Madagascar drefana Niveau Lycée         Individus de 15-17 ans n’ayant jamais été scolarisés 33,6% 54,5% 28,4% 16,5% Rang 4 1 6   Taux brut de scolarisation 22,7% 2,7% 23,4% 23,4% Rang 8 22 7   Taux net de scolarisation 10,1% 0,8% 12,4% 10,0% Rang 8 22 2   Alphabétisation des adultes         Taux d’alphabétisation des individus de 15 ans et plus 53,5% 26,4% 40,8% 71,6% Rang 16 22 21   EMPLOI         Taux d’activité 55,7% 61,1% 65,6% 60,6% Rang 19 15 6   Revenu salarial annuel moyen (en milliers d’Ariary) 2 114 925 1 826 1 813 Rang 4 22 9   Taux d’incidence du travail des enfants 20,1% 32,3% 36,6% 22,9% Rang 18 6 3   Taux de possession d’entreprises non agricoles 46,0% 33,9% 18,4% 35,6% Rang 3 13 22   Revenu annuel net moyen généré par les entreprises non 979 203 760 1 011 agricoles (en milliers d’Ariary) Rang 6 22 15   CONSOMMATION ET PAUVRETE         Niveau moyen de consommation annuelle par tête (en milliers 396 205 325 495 d’Ariary) Rang 15 22 20   Part de l’alimentation dans la consommation totale du 65,5% 73,9% 74,3% 67,7% ménage Rang 18 10 9   Proportion des ménages touchés par un choc lié au climat 44,8% 57,4% 22,2% 21,4% Rang 2 1 14   Proportion des ménages touchés par un choc lié à la sécurité 10,6% 6,0% 8,8% 4,9% Rang 3 9 4   Ratio de pauvreté (P0) 80,1% 96,7% 85,4% 71,5% Rang 7 1 5   Intensité de pauvreté (P1) 44,1% 63,8% 46,6% 32,8% Rang 5 1 3   Source : ENSOMD 2012, INSTAT; Nos propres calculs 78 Analyse comparative de la situation socio‑économique dans le Sud de Madagascar Bureau de Madagascar Rue Andriamifidy L. Razafimanantsoa Anosy BP 4140 Antananarivo (101) - Madagascar Sites internet : www.worldbank.org/madagascar et http://www.banquemondiale.org/madagascar E-mail : wbmadagascar@worldbank.org