UNE ACTION FONDÉE SUR LA SOMME DES CONNAISSANCES ET DES EXPÉRIENCES NATIONALES 73048 v2 La croissance soutenue de nombreux pays en développement a permis à des centaines de millions de gens d’échapper à la pauvreté au cours de la dernière décennie. Durant les cinq années qui ont suivi le déclen- chement de la crise économique mondiale, les pays en développement se sont mieux tirés d’a aire que les pays développés. Les progrès écono- miques sensibles de plusieurs pays à revenu intermédiaire ont aidé le monde en développement pendant cette période d’incertitude budgé- taire. Ces pays constituent toujours des modèles — et des donateurs potentiels — pour les pays à faible revenu. Dans les pays d’Europe à revenu élevé, d’importantes mesures struc- turelles, budgétaires et monétaires ont contribué à améliorer sensi- blement l’humeur du marché au cours de l’exercice. Cependant, les tensions se sont propagées récemment sous l’e et de dérapages budgé- taires, du déclassement de certaines banques et du climat d’incertitude politique qui s’est installé dans la zone euro. Ce regain de tensions nous rappelle brutalement que les e ets de la crise nancière de 2008–09 n’ont pas encore ni  de se faire sentir et que la volatilité et l’incertitude sont là pour rester. Éthiopie La pauvreté reste endémique dans la plus grande partie du monde. Au cours de l’exercice 12, le ralentissement de la croissance des marchés Photo : Stephan Bachenheimer d’exportation a réduit les possibilités de création d’emplois et de crois- sance économique. La baisse des revenus de millions de travailleurs migrants a réduit les transferts de fonds qui constituent une source à l’épreuve ses méthodes de promotion de l’ouverture et de la collabo- importante de revenus pour les pays en développement. Les prix des ration. Lancées durant l’exercice 12, les trois premières portaient sur aliments restent volatils, les catastrophes naturelles continuent de l’urbanisation, la croissance verte et les technologies de l’information et détruire des vies et des communautés, des femmes et des lles sont de la communication (TIC). Trois autres consacrées à l’emploi, à la toujours marginalisées et pénalisées, des millions de personnes n’ont pas nutrition, l’agriculture et la sécurité alimentaire, et aux États fragiles, accès à l’eau et  aux services d’assainissement, et au moins un milliard touchés par un con it ou en proie à la violence ont été mises en place d’êtres humains se couchent le ventre vide tous les soirs. depuis. Chacune de  ces plateformes représente une nouvelle approche Pour aider à relever ces dé s, la Banque mondiale travaille en étroite de la gestion des liens au sein même de l’organisation et avec un réseau collaboration avec ses partenaires au renforcement du capital humain et international de centres de recherche, d’établissements universitaires, de à l’instauration d’un climat favorable à l’activité des entreprises nationales groupes de ré exion, de spécialistes et d’opérateurs privés. et étrangères  ; elle s’emploie à dé nir les avantages comparatifs des Bien que la Banque mondiale justi e d’une longue expérience en divers pays et à tirer parti des occasions qu’ils présentent, et elle cherche matière de collaboration, ces plateformes s’inscrivent dans le cadre des des moyens de réduire les e ets des catastrophes naturelles et du initiatives de vaste portée lancées par l’institution pour élargir les parte- changement climatique et de s’y adapter. nariats dans le domaine du savoir et promouvoir une approche encore L’institution met plus que jamais l’accent sur la mise en œuvre de son plus ouverte de l’aide au développement. programme de modernisation axé sur les résultats, la responsabilité et Deux ans après avoir mis ses énormes bases de données à la dispo- l’ouverture, tant en interne que dans les pays où elle intervient. sition du public, la Banque mondiale a rassemblé plus de 5 000 ouvrages, La Banque est aujourd’hui un modèle de transparence grâce à la décision rapports, articles de recherche et études dans un répertoire aisément prise il y a deux ans de mettre ses archives à la disposition du public. accessibles aux moteurs de recherche, qui permet au public de consulter Des portails de données très fréquentés et des outils de consultation en des documents, de les distribuer, de les réutiliser et de les exploiter, ligne permettent d’accéder facilement à ses données et connaissances, y  compris dans un contexte commercial. Ce répertoire, lancé en avril et de les utiliser. 2012, constitue «  le point d’entrée  » vers la plupart des données de recherche et  des produits d’information de la Banque  ; il o re à toute PRODUCTION, COLLECTE ET PARTAGE DU SAVOIR personne intéressée un accès gratuit et sans restriction à la base de La Banque mondiale est le premier producteur au monde de connais- connaissances de la Banque mondiale. Au cours de l’année à venir, des sances et d’expérience sur le développement. Ses travaux de recherche, informations supplémentaires, notamment des documents rédigés dans ses données et ses plateformes de partage du savoir éclairent non d’autres langues que l’anglais et des liens conduisant à d’autres seulement ses opérations, mais aussi les activités des décideurs, des ensembles de données, seront ajoutés au répertoire. chercheurs et de la société civile partout dans le monde. De par ses e orts de promotion du partage des connaissances, la Au cours de l’exercice 12, la Banque, soucieuse d’aider les chercheurs Banque mondiale est devenue la première grande organisation interna- du monde entier à réaliser leurs propres études stratégiques sur les tionale à exiger le libre accès aux sources de savoir et à adopter le politiques publiques, a mis sur pied une nouvelle équipe en charge des système de  licences libres «  Creative Commons  » pour ses produits de outils informatiques constituée de spécialistes en programmation et en recherche et de savoir. Le répertoire et les licences Creative Commons font économétrie avancée ayant une expérience des systèmes d’information partie intégrante de la nouvelle politique de libre accès en vigueur géographique. depuis le 1er juillet 2012. Dans le droit l du rôle de liaison qu’elle joue au plan mondial, la La Banque a communiqué des données aux organisations Publish Banque investit chaque année environ 3 millions de dollars dans six What You Fund et One World Trust qui produisent des rapports sur le nouvelles plateformes de partage du savoir qui lui permettent de mettre degré d’ouverture et de responsabilité des bailleurs de fonds. En 2012, 1 Publish What You Fund a décerné à la Banque mondiale la note la plus élevée de tous les organismes donateurs multilatéraux et bilatéraux pour la transparence de l’aide. COMMUNICATION DES RÉSULTATS ET MISE À DISPOSITION DES DONNÉES Conformément à sa stratégie axée sur les résultats, la responsabilité et l’ouverture, la Banque mondiale a publié en septembre 2011 sa première che de performance institutionnelle. Cette che est conçue pour donner un aperçu de la performance globale de la Banque mondiale, et notamment de la modernisation de ses processus opérationnels, dans le contexte des résultats obtenus au plan du développement. Elle facilite le dialogue stratégique entre la direction et le Conseil d’administration sur les progrès réalisés et les domaines qui requièrent de l’attention. Depuis avril 2012, une version électronique de la che de perfor- mance est di usée, qui permet aux utilisateurs d’accéder directement aux indicateurs, aux données ventilées en fonction de leur source — Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ou Association internationale de développement (IDA), région ou pays — pour certains indicateurs ou séries chronologiques, ainsi qu’à une présentation visuelle des données. On y trouve également des dé ni- tions, des indications de sources et des liens conduisant à des sources d’informations supplémentaires et à d’autres ressources pertinentes (voir http://corporatescorecard.worldbank.org). (Il est prévu d’apporter de nouvelles améliorations au système durant l’exercice 13, qui permettront notamment de télécharger des données conformément aux normes de libre accès et de ventiler les données par secteur). En février 2012, la Banque mondiale a publié de nouvelles estimations Ghana sur la pauvreté accessibles à tous grâce au système PovcalNet (voir http://iresearch.worldbank.org/PovcalNet). (Le premier objectif du Photo : Jonathan Ernst Millénaire pour le développement — à savoir réduire de moitié la proportion de la population vivant dans la pauvreté extrême — a été atteint au cours de l’exercice 10, soit bien avant l’échéance prévue des pays à suivre leurs progrès et à évaluer leurs résultats dans la de 2015). poursuite des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en Nous avons également lancé cette année un nouvel outil de mesure particulier les objectifs 1c (réduire de moitié d’ici 2015 la proportion de l’intégration nancière dans le monde. La base de données sur l’inté- d’êtres humains sou rant de la faim), 4 (réduire la mortalité infantile) et 5 gration nancière mondiale (Global Findex) est une série d’indicateurs (améliorer la santé maternelle). L’IDA — l’institution de la Banque permettant de mesurer l’épargne, les emprunts, les paiements et mondiale qui vient en aide  aux pays les plus pauvres — encourage de la  gestion des risques chez les adultes de 148 pays. Les indicateurs plus en plus les pays à procéder à des évaluations rigoureuses de l’impact Global  Findex constituent la première réalisation majeure d’un des innovations et des programmes de nancement basés sur les résultats programme décennal appuyé par la Fondation Bill et Melinda Gates dans le domaine de la santé. Au cours de la dernière décennie, les e orts (voir http://www.worldbank.org/global ndex). déployés par l’IDA dans le secteur de la santé ont permis de donner accès En favorisant les contacts et en o rant le moyen de se renseigner sur aux thérapies antirétrovirales à 1,5 million d’adultes et d’enfants infectés ce  qui se fait ailleurs dans le monde, de telles initiatives aident les au VIH, d’o rir des soins prénatals à 55 millions de femmes, d’acheter et de décideurs et les spécialistes à élaborer des solutions de développement distribuer plus de 34  millions de moustiquaires pour lutter contre le viables axées sur les résultats. paludisme, de vacciner près de 500 millions d’enfants, et d’accomplir bien Pour la première fois en 30 ans, la Banque mondiale a lancé en février plus encore (voir http://www.worldbank.org/health). 2012 un nouvel instrument de prêt  : le Programme pour les résultats L’assainissement et la qualité de l’eau sont des conditions essentielles (PforR). Cet instrument novateur, fruit des entretiens tenus avec les à  la santé des populations. Le monde a franchi une étape cruciale au autorités publiques, les organisations de la société civile et les parties cours de l’exercice 12 en atteignant l’OMD 7 — réduire de moitié le prenantes d’une quarantaine de pays, établit un lien direct entre le pourcentage de la population qui n’a pas accès de façon durable à un décaissement des  fonds et l’obtention de résultats prédé nis et approvisionnement en eau potable. Depuis 1990, avec l’aide du Fonds véri ables (voir http://www.worldbank.org/PforR). des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), de l’Organisation mondiale Le P4R aide les pays à améliorer la conception et la mise en œuvre de de la santé, de la Banque mondiale et d’autres organisations, plus de leurs programmes de développement. En consultation avec la Banque, 2  milliards de personnes ont gagné accès à des sources d’eau potable les clients dé nissent les résultats à atteindre dans le cadre de l’opération améliorées. Durant la même période, 1,8 milliard ont pu accéder appuyée par le P4R. Ce nouvel instrument permet d’axer davantage l’aide à de meilleurs services d’assainissement. Quelque 2,5 milliards d’êtres technique et nancière de la Banque mondiale sur le développement humains  restent néanmoins privés de systèmes d’assainissement, et au institutionnel, en particulier sur les capacités requises pour assurer le suivi moins 780  millions n’ont toujours pas accès à des sources d’eau de des résultats et améliorer les systèmes de dépenses publiques des pays. meilleure qualité. En n, le P4R aide aussi les pays à renforcer leurs systèmes duciaires et Étant donné le rôle crucial de l’eau dans un très grand nombre de leurs mécanismes nationaux de sauvegarde. domaines, il est essentiel de mieux gérer cette ressource pour pouvoir atteindre la plupart des objectifs de développement. La Banque AMÉLIORATION DES CONDITIONS DE VIE ET APPUI mondiale est la plus importante source externe de nancements pour AUX OBJECTIFS DU MILLÉNAIRE POUR LE DÉVELOPPEMENT les  projets dans le secteur de l’eau. Elle a consacré une enveloppe Le nancement basé sur les résultats s’avère prometteur dans tous les totale de 3,6 milliards de dollars à ce secteur durant l’exercice 12, secteurs. Dans le secteur de la santé, par exemple, il améliore l’aptitude soit 4 % du montant total de ses prêts pour l’ensemble du secteur eau, 2 L’éducation, objet principal des OMD 2 et 3, constitue un autre domaine d’intervention prioritaire de la Banque mondiale. Les investisse- ments de la Banque dans ce secteur sont passés de 1,8 milliard de dollars durant l’exercice 11 à plus de 3 milliards de dollars au cours de l’exercice 12. La Banque gère actuellement un portefeuille de 9 milliards de dollars à l’appui d’opérations dans ce secteur dans 73 pays. Le «  SABER  », système d’évaluation et d’analyse comparative des résultats de l’éducation, est une importante initiative lancée par la Banque mondiale pour améliorer la prestation des services d’éducation. Il recueille des données sur les politiques et les institutions des systèmes d’éducation du monde entier, et renforce la base de connaissances requise pour étayer la formulation de politiques basées sur des données d’observation. Les principales priorités consistent à apporter des concours nanciers et des conseils aux pays pour les aider à atteindre les OMD dans le domaine de l’éducation, à améliorer l’acquisition de connaissances par les  étudiants et à promouvoir le développement des compétences en liant l’éducation aux marchés du travail — un objectif crucial dans le Philippines contexte actuel caractérisé par des taux de chômage élevés et une Photo : Danilo Pinzon pénurie de main-d’œuvre quali ée. Au cours de l’exercice 12, la Banque mondiale a commencé à évaluer les résultats de sa nouvelle stratégie d’éducation au nombre de pays qui adoptent de nouvelles mesures pour  atteindre les OMD, utilisent les outils de diagnostic du SABER, assainissement et protection contre les inondations, 3 % pour l’approvi- recueillent et  exploitent les données du système et évaluent les acquis sionnement en eau et l’assainissement, 2  % pour la protection contre (voir http://www.worldbank.org/education). les  inondations, 2  % pour la collecte, le transport, le traitement et L’édition 2012 du Rapport sur le développement dans le monde qui a pour l’évacuation des eaux usées, et un peu moins de 1 % pour la gestion des thème l’égalité des genres et le développement met en relief les progrès déchets solides. accomplis en matière de taux de scolarisation, d’espérance de vie et Le nancement ne constitue qu’une partie de la solution. La Banque d’opportunités économiques pour les femmes. Il révèle toutefois mondiale s’emploie également à répondre aux besoins de ses clients également que ces gains ne sont pas universels. En e et, dans beaucoup dans les domaines du savoir et de l’innovation, et à mettre dès à présent de régions du monde, trop de femmes meurent en couches, et on en place les partenariats non traditionnels requis pour pouvoir relever les observe  des taux alarmants d’avortements de lles. Les femmes dé s de demain. Ce travail complémentaire est appuyé en majeure partie manquent toujours de moyens pour se faire entendre au sein du ménage par des programmes liés à l’eau — par exemple, le programme pour et dans les cercles politiques, et pour participer aux décisions qui les l’eau  et l’assainissement (WSP), le programme de partenariat pour l’eau concernent directement et qui in uent sur leurs familles et leurs sociétés. (WPP), le partenariat mondial pour l’aide basée sur les résultats (GPOBA), Leurs opportunités économiques restent très limitées. le Fonds de conseil en infrastructure publique-privée (PPIAF), le L’action menée par la Banque mondiale pour trouver des réponses programme de coopération dans les eaux internationales de l’Afrique concrètes à ces enjeux et promouvoir la parité hommes-femmes s’articule (CIWA) et l’Initiative pour l’eau en Asie du Sud (SAWI). autour de cinq grands thèmes stratégiques : éclairer le dialogue avec les Entretemps, les pénuries d’eau s’aggravent dans beaucoup de régions pays sur les mesures à prendre ; améliorer les diagnostics nationaux de la à cause d’une demande croissante et des répercussions du changement problématique hommes-femmes ; renforcer les mécanismes de prêts en climatique. Des milliards d’êtres humains sont également privés d’autres faveur des femmes ; investir dans la production de données sur l’égalité moyens essentiels au progrès ou à la survie. Près d’un milliard de ruraux des sexes  ; mobiliser des partenariats. La parité hommes-femmes sont privés de routes praticables en toutes saisons. Dans des milliers de constitue à présent un thème particulier des discussions sur IDA-16. villages d’Afrique et d’Asie, la nuit tombée, les gens veillent encore à la L’exercice en cours s’est caractérisé par le surcroît d’attention accordé lueur des lampes à pétrole, des chandelles ou des feux de cuisson — au dossier de la parité hommes-femmes. La Banque mondiale a consacré l’électricité n’est encore qu’un rêve pour plus de 1,3 milliard de environ 29 milliards de dollars, soit 83  % du volume total de ses prêts, personnes. Plus de 2,5 milliards d’êtres humains dépendent de la à l’analyse des enjeux de la parité des sexes, et 208 projets, soit 80 % de biomasse ou du charbon pour cuire leurs aliments ou pour se chau er, et l’ensemble de ses projets, prennent en compte cette problématique. la pollution de l’air intérieur résultant de cette pratique cause chaque La  Banque mondiale continue d’évaluer la promotion de la parité année la mort prématurée de 1,9 million de personnes — en majorité des hommes-femmes aux ns de l’établissement de sa che de performance femmes et des enfants. On estime à 1,1 billion de dollars la demande institutionnelle et du système de mesure des résultats d’IDA-16, et annuelle totale d’investissements dans les infrastructures et leur entretien produit  des états trimestriels des progrès accomplis dans ce domaine dans les pays en  développement, les besoins les plus criants étant en (voir http://www.worldbank.org/gender). Afrique et en Asie. La Banque mondiale s’emploie par ailleurs à améliorer la protection Une nouvelle stratégie de «  transformation axée sur les infrastruc- sociale essentielle dans le contexte économique actuel. Sa nouvelle tures » articulera jusqu’en 2015 les interventions de l’institution dans ce stratégie, adoptée au cours de l’exercice 12, préconise l’élargissement domaine. La Banque mondiale maintiendra son aide au renforcement des  systèmes de protection sociale en faveur des populations les plus des infrastructures pour répondre aux besoins essentiels  ; elle portera pauvres et les plus vulnérables ; l’établissement d’un portefeuille cohérent par ailleurs une attention spéciale aux projets porteurs de transforma- et intégré de politiques et programmes nationaux aptes à aider les tions, et encouragera une plus grande participation nancière du gens  à  faire face à de multiples risques et qui peuvent être modulés en secteur privé. Au cours de l’exercice 12, ce type d’aide a représenté près fonction de l’intensité des crises  ; diverses activités reposant sur des de 40 % du volume total des prêts de la Banque mondiale et comprenait données factuelles et encourageant le partage Sud-Sud des 4,5 milliards de dollars pour le secteur des transports, 5,2 milliards pour connaissances ; et l’amélioration de l’accès à l’emploi et aux opportunités celui de l’énergie et des mines, 3,9 milliards pour le secteur de l’eau, de économiques, en insistant sur le développement de la petite enfance et l’assainissement et de la protection contre les inondations, et 0,2 milliard sur l’amélioration  des compétences et de la productivité des travailleurs pour le secteur information et communication. (voir http://www.worldbank.org/spstrategy). 3 essentiels, mais non urgents. Pour éviter ce genre de situation, la Banque mondiale a accordé aux Philippines un prêt au développement de 500  millions de dollars au titre de la ligne de crédit de la BIRD pour les catastrophes — l’«  option de tirage di éré en cas de catastrophe  » (Cat-DDO). Ce prêt, le plus important jamais accordé par la Banque mondiale au titre de la Cat-DDO, a aidé les autorités philippines à e ectuer les travaux de remise en état et de reconstruction nécessaires après le passage de la tempête tropicale Sendong. Sept des dix stratégies d’aide-pays de la Banque mondiale recon- naissent désormais les catastrophes naturelles comme un risque pour le développement. Les fonds duciaires ont permis d’o rir rapidement une aide d’urgence à la suite de catastrophes comme le tsunami d’Aceh, en Indonésie, ou le séisme qui a ravagé Haïti. Par exemple, le Fonds pour la reconstruction d’Haïti, qui a servi à nancer les opérations de l’IDA, a  permis de réaliser des contrôles de sécurité sur 400 000 habitations, d’accorder des dons pour les travaux de réparation et de reconstruction, de stabiliser les opérations des administrations publiques, de lutter contre  une épidémie de choléra et de faciliter le retour à l’école de Initiative pour les adolescentes milliers d’enfants. Photo : Simone D. McCourtie Pour faire face aux risques croissants résultant de la variabilité et du changement climatiques qui menacent de remettre en question les acquis du développement, la Banque mondiale a décidé de promouvoir, dans l’ensemble de ses stratégies et opérations, un dévelop- Plus de 200 millions de femmes, d’hommes et de jeunes sont sans pement qui soit à la fois à faible intensité de carbone et à l’épreuve du emploi, et plus d’un milliard occupent des emplois précaires, peu climat. Depuis l’exercice 09, toutes les nouvelles stratégies régionales et rémunérés ou informels qui leur procurent des revenus inférieurs au sectorielles mettent l’accent sur les mesures d’atténuation et d’adap- niveau auquel ils seraient en droit d’aspirer. Par ailleurs, la croissance tation. La nouvelle stratégie environnementale du Groupe de la Banque démographique exigera bientôt la création de millions de nouveaux mondiale, qui a été approuvée par le Conseil en juin 2012, présente une emplois chaque mois. Pour lutter contre le chômage, la Banque mondiale vision d’un « monde vert, propre et résilient pour tous ». L’axe thématique continue de collaborer avec un réseau de partenaires — y  compris des portant sur le développement propre vise en priorité à  aider les pays établissements universitaires, des groupes de ré exion et des organisa- à réduire leur vulnérabilité à toute une série de risques climatiques et de tions du secteur privé — à la réalisation d’activités de promotion de catastrophes naturelles. La Banque mondiale a également multiplié l’emploi en s’e orçant de lier les activités de recherche et d’élaboration les  activités de recherche stratégique et de renforcement des connais- de politiques. sances et des capacités se rapportant au climat, comme en témoigne Avec l’aide de la Banque mondiale, les pays s’attachent à protéger les par exemple le lancement, en décembre 2011, de l’Initiative pour le libre travailleurs et à créer des emplois, notamment par le biais de accès aux données sur le climat. Cette initiative facilitera l’accès à des programmes de prestations de chômage, de travaux publics, de services séries de données sur le climat, notamment par le biais du portail des d’emploi aux chômeurs, de formation, d’appui aux travailleurs indépen- connaissances sur le changement climatique et de son projet de renfor- dants et d’aide à  l’entrepreneuriat  ; d’approches intégrant des techno- cement de la résilience au changement climatique intitulé «  Open Data logies novatrices  ; et de mesures d’amélioration de l’accès au crédit. for Resilience Initiative ». Le  concours de la Banque mondiale prend aussi la forme de partage Durant l’exercice écoulé, la Banque mondiale a accordé des nance- de  connaissances, de recherche et de stratégies portant sur un vaste ments totalisant plus de 7,1 milliards de dollars pour promouvoir un éventail de sujets, y compris les politiques et la réglementation du développement à faible intensité de carbone et de 4,6 milliards de dollars marché du travail, la productivité, l’emploi et la mobilité de la main- pour promouvoir un développement à l’épreuve du changement clima- d’œuvre, les crises et la reprise économique, et la mondialisation (voir tique. Ces ressources, qui ont pris la forme de prêts, de crédits et de dons, http://www.worldbank.org/jobsworldeconomy). ont été réparties entre 104 projets réalisés dans 55 pays. Ces données ont été produites grâce à un nouveau système approuvé durant l’exercice 12 RÉDUCTION DE LA VULNÉRABILITÉ pour mesurer les nancements qui favorisent l’adaptation à l’évolution du AUX CATASTROPHES ET RENFORCEMENT climat et l’atténuation des changements qui en résultent, et qui permet DE L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE à  la Banque de faire état d’une manière cohérente et transparente de Les catastrophes naturelles, souvent liées au changement climatique, l’ensemble de ses engagements nanciers touchant au domaine du ont  causé de très lourdes pertes au cours de l’exercice. Les conditions changement climatique. climatiques défavorables (y compris la sécheresse et les inondations Le recours à l’hydroélectricité et aux autres sources d’énergie renouve- chroniques), la hausse des prix mondiaux du pétrole, la forte demande de lable, ainsi que l’amélioration du rendement énergétique des systèmes de produits alimentaires importés en Asie et la crise nancière persistante chau age et d’électricité, sont des conditions essentielles au dévelop- en Europe ont contribué à l’instabilité croissante des prix mondiaux des pement durable. Le montant total des ressources engagées par la denrées alimentaires. Les prix intérieurs sont restés élevés et volatils dans Banque mondiale en faveur de l’hydroélectricité et des autres énergies beaucoup de régions du monde, et les capacités d’absorption des chocs renouvelables a augmenté de 337  % entre les exercices 07 et 12 (de 0,4 sont restées faibles. Si la production agricole pour l’exercice 12 et les à 1,9 milliard de dollars). Au cours de la même période, ses engagements prévisions pour l’exercice 13 ne se matérialisent pas, les prix mondiaux en faveur de l’e cacité énergétique dans les domaines du chau age et de des denrées alimentaires pourraient augmenter rapidement. Nous l’électricité sont passés de 0,1 à 0,3 milliard de dollars. Ces nancements devrons donc rester vigilants et renforcer notre surveillance des indices sont consacrés à des programmes tel que celui qui a été mis en œuvre au précoces de crise mondiale ou régionale. Bangladesh, qui a permis depuis 2003 d’installer 1,4 million de systèmes Lorsqu’une catastrophe survient, les pays pauvres sont souvent solaires à usage domestique dans les foyers de ménages ruraux à faible confrontés à l’urgente nécessité d’apporter une aide aux victimes et de revenu et de démontrer qu’il est possible de recourir aux sources d’énergie reconstruire les routes, les hôpitaux, les écoles, les systèmes d’irrigation et propre pour étendre les services d’électricité et changer la vie des gens. les réseaux d’électricité et d’adduction d’eau. Toutes ces tâches pèsent En partenariat avec d’autres banques multilatérales de dévelop- lourd sur leurs budgets et les obligent souvent à réduire des services pement, la Banque mondiale a intensi é les activités et l’exécution des 4 trait au développement durable, conformément à des normes internatio- nales telles que l’Initiative mondiale sur les rapports de performance et le  Projet de divulgation des émissions carbone (Carbon Disclosure Project – CDP) (voir http://crinfo.worldbank.org). La promotion de l’éthique est un autre aspect important de l’action de la Banque mondiale. Dans le cadre des e orts plus soutenus qu’elle déploie pour éviter la fraude et la corruption dans l’exécution des projets présentant des risques élevés, elle a organisé la deuxième réunion de l’Alliance des traqueurs de corruption (International Corruption Hunters Alliance) a n d’encourager ses membres à utiliser les outils et les ressources de la technologie pour renforcer la lutte contre la corruption mondiale. Une nouvelle application pour la promotion de l’intégrité qui est en cours d’élaboration permettra aux utilisateurs de dénoncer direc- tement les cas de fraude ou de corruption éventuels dans les projets nancés par la Banque mondiale grâce à une permanence téléphonique (« Hotline ») créée à cette n. En mai 2012, le Conseil des sanctions de la Banque mondiale a  annoncé sa décision de radier huit entreprises à l’issue d’enquêtes Mongolie menées dans un certain nombre de pays d’Afrique, d’Amérique latine, Photo : Dave Lawrence d’Asie du Sud et du Moyen-Orient. Le nombre total d’entreprises ainsi radiées par la Banque mondiale au cours de l’exercice s’établit à 84. L’application durant l’exercice d’un accord d’exclusion croisée intervenu entre la Banque mondiale et d’autres banques multilatérales de dévelop- projets nancés par les 7,2 milliards de dollars des Fonds d’investissement pement est venue encore renforcer les e ets de ce système et con rmer climatiques (CIF), qui allouent 2,2 milliards de dollars au Fonds climatique avec force, dans l’ensemble du monde en développement, que les cas de d’investissement stratégique et 5 milliards au Fonds pour les techno- fraude et de corruption qui ont  une incidence sur les ressources de logies propres, chaque dollar investi par les CIF permettant de mobiliser 8 développement ne resteront pas impunis. dollars de co nancement d’autres sources. Les comités des FIC ont approuvé globalement des investissements de 2,1 milliards pour de AIDE AUX PERSONNES AUX PRISES AVEC LA VIOLENCE, nouveaux projets conçus pour aider les pays en développement à LES CONFLITS ET LA FRAGILITÉ réduire les e ets du changement climatique et à s’y adapter. Quelque 1,5 milliard d’être humains vivent dans des pays ou des régions Grâce aux fonds qu’elle mobilise sur les marchés des capitaux, la touchés par des con its violents. Lutter contre la pauvreté dans ces Banque mondiale continue d’appuyer des projets novateurs d’investis- conditions est particulièrement di cile. La Banque mondiale a recours sement soutenable sur le plan climatique. Elle a ainsi émis plus de à  divers moyens pour aider les pays à élaborer des stratégies qui leur 3  milliards de dollars d’obligations vertes dans le cadre de près de permettent de prévenir, gérer ou surmonter les situations de violence, 50  transactions sur  obligations en 17 devises di érentes depuis le de  con it ou de fragilité. Par exemple, en juillet 2011, elle a inauguré le lancement de ce nouvel instrument en 2008. Centre mondial sur les con its, la sécurité et le développement (CCSD). La Banque mondiale intervient également en qualité d’administrateur Doté d’agents à Nairobi (Kenya), ainsi qu’à Washington et à New York, le duciaire de 13 fonds et mécanismes carbone (dotés d’un peu plus de CCSD vient en aide aux pays et leur permet d’accéder aux recherches et 3 milliards de dollars) qui servent à nancer les projets d’atténuation des connaissances les plus récentes sur les approches qui donnent de bons e ets du changement climatique. Quelque 160 projets actifs devraient résultats dans des contextes d’instabilité, tandis que la Banque mondiale conduire à une réduction totale estimée de 229 millions de tonnes s’emploie à mettre en pratique les recommandations de l’édition 2011 du métriques de dioxyde de carbone ou d’une quantité équivalente d’autres Rapport sur le développement dans le monde intitulé «  Con its, sécurité gaz à e et de serre, 78  % de ces réductions devant se matérialiser et développement ». d’ici 2013. En décembre 2011, la Banque mondiale a annoncé la création Les fonds duciaires de la BIRD et de l’IDA viennent compléter les de deux nouveaux mécanismes visant à aider les pays les moins activités opérationnelles de la Banque mondiale visant le renforcement développés à se procurer des fonds aux ns d’investissements sobres en des capacités et des institutions, l’aide aux groupes pauvres et vulné- carbone et à  leur permettre de participer aux transactions e ectuées rables et la coordination de l’aide. En sa qualité d’administrateur du Fonds sur  le marché du carbone après 2012. La troisième tranche du Fonds multidonateurs pour la construction de la paix et de l’État, la Banque biocarbone (BioCF  T3) mettra l’accent sur des projets paysagers et de mondiale gère un portefeuille de 53 dons en faveur de 26 pays d’une reboisement qui procurent des avantages connexes, tels que la réduction valeur totale d’environ 118,8 millions de dollars. Près de la moitié des de l’érosion des sols et l’augmentation de leur fertilité. En vertu de projets sont réalisés dans la région Afrique, 22 % dans la région Moyen- l’Initiative Ci-Dev (Carbon Initiative for Development), des entités des Orient et Afrique du Nord, et 12  % dans la région Amérique latine et secteurs public et privé s’engagent à appuyer des projets de renfor- Caraïbes. La Banque gère également le Fonds duciaire coréen pour le cement des capacités et  de développement du marché des émissions développement économique et la consolidation de la paix (Korea Trust de carbone dans les pays les plus pauvres du monde. Fund for Economic and Peacebuilding Transitions), dont les activités se Conformément à son engagement à réduire son « empreinte environ- concentrent dans la région Asie de l’Est et Paci que. nementale » et à maintenir un bilan carbone neutre, la Banque mondiale, En décembre 2011, 37 pays et organisations internationales, y compris mesure, réduit et compense les émissions de gaz à e et de serre (GES) la Banque mondiale, ont adopté une Nouvelle donne pour l’appui inter- associées à ses installations et activités (grandes réunions et transport national aux États fragiles. Ce nouveau cadre recommande en particulier aérien) dans le monde entier, et fait état de ses résultats en ces matières. de privilégier la réalisation d’évaluations de la fragilité par les pays Durant l’exercice écoulé, elle a atteint l’objectif qu’elle s’était xé  de concernés, d’appuyer davantage les processus politiques, de réduire les émissions de GES de ses bureaux à Washington de 7  % par soutenir  plus e cacement le renforcement des capacités, d’accroître la rapport au niveau de référence de 2006, et elle travaille à la dé nition d’un transparence de l’aide et  de veiller à ce qu’elle soit plus prévisible et nouvel objectif. Le volume total des émissions générées au cours fournie en temps opportun. de l’exercice 11 par l’ensemble des installations de la Banque mondiale — y compris les voyages d’a aires et les grandes réunions — a  représenté environ 160 484 tonnes d’équivalent carbone. De plus amples détails sont publiés annuellement dans les rapports de la Banque mondiale ayant 5