RAPPORT ANNUEL 2019 Mettre fin à la pauvreté, investir dans les opportunités Table des matières 2 Introduction 3 Message du Président 10 Message des Administrateurs 12 Message de la Directrice générale de la BIRD et de l’IDA 17 Perspectives régionales 43 Apporter des solutions de développement durable à nos clients 59 Élaborer des outils financiers qui ont un impact mondial 61 Mettre le savoir au service du développement 64 Renforcer l’impact à travers les partenariats 67 Améliorer nos opérations en vue d’un réel impact sur le développement 70 Nos valeurs et notre personnel 73 Donner une orientation à l’institution 74 Garantir l’éthique de responsabilité et la transparence dans nos opérations 77 Déployer les ressources de manière stratégique 88 Une volonté de résultats PRINCIPAUX TABLEAUX 82 Principaux indicateurs financiers de la BIRD, exercices 15-19 86 Principaux indicateurs financiers de l’IDA, exercices 15-19 Le présent rapport annuel couvre la période allant du 1er juillet 2018 au 30 juin 2019. Il a été établi par les Administrateurs de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de l’Association internationale de développement (IDA) — qui, réunies, prennent le nom de Banque mondiale — conformément aux règlements respectifs de ces deux institutions. M. David Malpass, Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs, a soumis ce rapport ainsi que les budgets administratifs et les états financiers vérifiés au Conseil des Gouverneurs. Les rapports annuels de la Société financière internationale (IFC), de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) et du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) sont publiés séparément. Tout au long de ce rapport, le terme Banque mondiale et sa forme abrégée Banque désignent exclusivement la BIRD et l’IDA. Le terme Groupe de la Banque mondiale et sa forme abrégée Groupe de la Banque font référence au travail collectif de la BIRD, de l’IDA, d’IFC et de la MIGA. Sauf indication contraire, tous les montants en dollars figurant dans le présent rapport sont en dollars courants des États-Unis. Les fonds affectés aux projets multirégionaux sont comptabilisés au niveau des pays dans les tableaux et dans le texte. Les données relatives aux engagements et aux décaissements de l’exercice cadrent avec les chiffres vérifiés rapportés dans les États financiers de la BIRD et de l’IDA et dans le Rapport de gestion de l’exercice 19. Les chiffres des tableaux ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué, et la somme des pourcentages cités dans les figures n’est pas toujours égale à 100 %. Le capital humain est constitué des connaissances En 2018, le Groupe de la Banque mondiale a lancé le Projet sur le et des compétences que les personnes accumulent et de la santé dont elles bénéficient, tout au long capital humain, une initiative mondiale visant à accélérer des investissements de leur vie. Il représente un moteur essentiel de la plus importants en quantité et en qualité dans les ressources humaines, croissance durable et de la réduction de la pauvreté. afin de promouvoir plus d’équité et de croissance économique. Améliorer les résultats d’apprentissage et Lutter contre le retard de renforcer les compétences croissance et accorder une pour préparer les plus grande attention à la personnes à l’emploi dynamique démographique Capital humain DÉVELOPPEMENT CENTRÉ Promouvoir la mobilisation SUR LA PERSONNE des ressources intérieures, Renforcer les interventions l’amélioration de la dans les situations de gouvernance du système et fragilité, en privilégiant les jeunes la prestation des services TROIS PILIERS DU PROJET SUR LE CAPITAL HUMAIN L’Indice de capital Le renforcement La collaboration humain quantifie des mesures et avec les pays aide ces Plus de 60 pays* la contribution de la recherche derniers à s’attaquer travaillent avec de la santé et de permet d’obtenir aux pires obstacles qui le Groupe de la l’éducation à la des informations se dressent sur la voie Banque mondiale productivité de la sur les solutions qui du développement à la transformation prochaine génération fonctionnent et les du capital humain, en de leurs résultats de travailleurs domaines où cibler appliquant une approche en matière de les ressources pangouvernementale capital humain. *En fin juillet 2019 Bangladesh : Yémen : Zambie : Fourniture d’une Fourniture de Fourniture d’une éducation et d’une services de santé aide à 89 000 filles formation de base essentiels à 14 millions et femmes par le biais INVESTISSEMENTS DANS à 350 000 enfants de personnes par du projet GEWEL, LE CAPITAL HUMAIN Rohingya par le biais le biais du Projet axé sur l’éducation du Sous-guichet d’urgence pour des filles et d’IDA-18 pour l’aide la santé et l’autonomisation aux réfugiés la nutrition des femmes #InvestInPeople RESPECT La mission du Groupe de la Banque mondiale s’articule autour de deux objectifs primordiaux : I M PA C T Mettre fin à l’extrême pauvreté d’ici 2030... INTEGRITÉ ...en abaissant le pourcentage de la population mondiale qui dispose de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre. T R AVA I L EN ÉQUIPE Promouvoir une prospérité partagée... I N N O VAT I O N ...en augmentant les revenus des 40 % les plus pauvres de la population dans chaque pays. Les défis du développement sont de plus en plus complexes, mais la Banque mondiale reste particulièrement bien placée pour aider les pays à trouver les solutions dont ils ont besoin pour poursuivre un développement durable qui ne fait pas d’exclus. Des ressources essentielles : forte de son portefeuille diversifié et du soutien de ses actionnaires, la Banque mondiale peut efficacement mobiliser et optimiser des capitaux pour financer des initiatives de développement. Conjuguées à sa collaboration avec le secteur privé, ces ressources permettent de garantir à ses clients l’accès aux financements dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs de développement. Une expérience mondiale : l’expérience de la Banque mondiale à l’échelle locale, nationale et internationale lui apporte la profondeur de connaissance nécessaire pour appliquer des méthodes optimales et des solutions innovantes et durables au profit de ses pays clients. Un savoir-faire multisectoriel : peu d’autres institutions peuvent, dans leur travail, couvrir l’ensemble des secteurs et domaines du développement. La compétence de la Banque mondiale dans des domaines aussi divers que l’énergie, l’éducation, le climat et la gouvernance fait d’elle un excellent partenaire pour les pays en quête de solutions multidimensionnelles à leurs problèmes de développement. Une grande capacité de mobilisation : grâce à son empreinte et son expérience internationales, la Banque mondiale est en mesure de réunir et collaborer avec divers partenaires du monde entier, afin de les encourager à agir dans la poursuite d’objectifs communs en vue d’un impact plus important sur le plan du développement. Jouant un rôle prépondérant dans le développement à travers le monde, la Banque mondiale continuera d’encourager des méthodes de travail novatrices, efficaces et durables dans la poursuite de ses objectifs, à savoir mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. 6 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Message du Président Notre mission de développement est claire  : promouvoir une prospérité partagée et mettre fin à l’extrême pauvreté. Les défis demeurent pressants. Dans de nombreux pays, la pauvreté recule plus lentement et augmente parfois même, tandis que la croissance et les investissements demeurent insuffisants pour relever les niveaux de vie. Les pays les plus pauvres ont de graves difficultés à réaliser des progrès essentiels dans le domaine du développement qui tiennent, notamment, à de graves carences dans les domaines de l’approvisionnement en eau potable, de l’alimentation en électricité, de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de la compétitivité du secteur privé ; aux entraves à la pleine inclusion des femmes dans la vie économique et sociale, en même temps qu’à la pour- suite de politiques qui, trop souvent, favorisent les élites au lieu de créer des possibilités d’emploi et d’aider les plus nécessiteux  ; à l’urgence des défis environnementaux et climatiques ; et à la montée d’un endettement qui n’a aucun effet positif réel. La croissance économique a été le principal moteur de la réduction de la pauvreté dans le monde. Ses avantages n’ont toutefois pas été répartis dans la plupart des pays, en particulier ceux qui sont tributaires de ressources naturelles — elle a bien contribué à relever le niveau moyen des revenus, mais n’a pas accru leur valeur médiane, ni amélioré le sort des 40 % les plus pauvres de la population. Maintenant que la croissance se ralentit à l’échelle mondiale, la progression des revenus médians est léthargique dans bien des régions et baisse dans la plupart des pays pauvres. Dans les pays à revenu intermédiaire, ce ralentissement érode le niveau de vie des membres de la classe moyenne qui sont nombreux à basculer dans la pauvreté. Il sera de ce fait encore plus difficile d’atteindre les objectifs de développement durable à l’horizon 2030, et nous risquons de ne pouvoir atteindre notre but primordial qui est de réduire la pauvreté. Les montants engagés par le Groupe de la Banque mondiale pour aider les pays à améliorer leurs résultats dans le domaine du développement se sont chiffrés à près de 60 milliards de dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2019. Étant donné les piètres perspectives d’investissement dans de nombreux pays en développement et le risque de récession que court l’Europe, il est devenu encore plus impératif pour le Groupe de la Banque — BIRD, IDA, IFC et MIGA — d’accroître son efficacité et son impact. Les institutions qui forment le Groupe disposent, conjointement, des outils nécessaires pour s’attaquer aux défis qui s’annoncent dans le monde. Grâce au programme d’augmentation et de réforme du capital de la BIRD et d’IFC approuvé par le Conseil des Gouverneurs en octobre 2018, ces deux institutions disposeront d’une capacité de financement supplémentaire et feront l’objet de réformes institutionnelles et financières conçues pour assurer la viabilité financière à long terme de la BIRD. Cette dernière a continué de renforcer sa gestion financière en mettant en place un cadre de viabilité financière établissant, notamment, un plafond de financement annuel pour assurer la durabilité de ses opérations. Une solide dix-neuvième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA-19) en décembre 2019 accroîtra la mesure dans laquelle nous pourrons faciliter l’obtention de bons résultats en matière de développement et l’amélioration des niveaux de vie des habitants les plus pauvres de la planète. Nous privilégions la poursuite de programmes sélectifs et productifs pour améliorer la croissance et le développement. Les engagements de la BIRD ont dépassé 23  milliards de dollars durant l’exercice écoulé. Ceux de l’IDA, qui accorde des dons et des crédits faiblement rémunérés aux 75 pays les plus pauvres du monde, se sont chiffrés à 22 milliards de dollars, dont presque huit milliards de dollars sous forme de dons. Conjointement, ces programmes de la Banque ont aidé un plus grand nombre de pays à se rapprocher de leurs objectifs de développement prioritaires. La demande d’investissement dans le capital humain a continué de s’accroître durant l’exercice, signe de l’importante contribution que ce type de financement peut avoir à la promotion d’une croissance sans exclusive à long terme et à la réduction de la pauvreté. Plus de 60  % des opérations de la Banque ont contribué à lutter contre les disparités entre les hommes et les femmes et à encourager la pleine inclusion de ces dernières dans la vie économique et dans la société. Plusieurs sociétés jusque-là fermées autorisent l’apport d’améliorations bienvenues à la situation juridique, économique et sociale des filles et des femmes. Il demeure toutefois impératif d’aller bien plus loin dans cette voie. MESSAGE DU PRÉSIDENT 7 La primauté du droit et la transparence sont de plus en plus considérées comme des éléments prioritaires du développement. Il est essentiel que la dette souveraine et les contrats assimilables à des titres de créance soient transparents pour pouvoir améliorer la qualité et la productivité de l’allocation des capitaux et des nouveaux investissements. Durant l’exercice 19, 31 % des engagements de la BIRD/IDA ont eu des avantages climatiques connexes, soit un pourcentage supérieur à la cible de 28  % fixée par la Banque pour 2020. En décembre 2018, la Banque a annoncé qu’elle avait pour but de mobiliser 200  milliards de dollars sur une période de cinq ans pour aider les pays à faire face aux problèmes climatiques et poursuivre des efforts d’adaptation tout autant que d’atténuation. Nous voulons que les pays obtiennent de bons résultats économiques et améliorent leur niveau de vie de manière générale. Notre relation avec ces derniers devra évoluer parallèlement à leur développement pour nous permettre d’orienter une proportion grandissante des financements de la BIRD vers les pays ayant des niveaux de revenu plus faibles. Par exemple, la Chine a fortement accru son PIB et son revenu médian et est devenue plus prospère ; les activités que nous poursuivons avec ce pays revêtent donc de plus en plus un caractère technique tandis que le volume des financements que nous lui accordons diminue. Les politiques mises en œuvre par la Chine évoluent rapidement de manière à améliorer les biens publics mondiaux, lutter contre les problèmes liés à l’environnement et au changement climatique, et réduire la quantité de plastique et de microplastique dans ses cours d’eau. La Chine, qui empruntait autrefois des montants considérables, participe maintenant au dialogue sur le développement et contribue de manière importante à l’IDA. Nous travaillons dans des régions fragiles, comme le Sahel et la Corne de l’Afrique, pour aider les pays à construire des fondations plus solides qui offriront aux jeunes des possibilités de rester au lieu de chercher à émigrer. Les engagements de l’IDA envers les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence se sont chiffrés à huit milliards de dollars durant l’exercice 19. De nombreux pays devront poursuivre un programme bien plus audacieux pour promouvoir la croissance du secteur privé et, ce faisant, générer des emplois plus nombreux et de meilleure qualité. Il leur faudra, à cette fin, profondément modifier le climat de l’activité économique pour permettre au secteur privé de faire concurrence à l’État sur un pied d’égalité — condition essentielle à l’emploi, la rentabilité et l’innovation. Le Groupe de la Banque mondiale augmente ses financements au titre des réformes économiques et institutionnelles pour renforcer l’investissement privé et la création d’emplois dans les pays en développement. En tant que principale institution de développement internationale poursuivant ses activités dans le cadre du secteur privé, IFC crée des marchés et des opportunités pour promouvoir des investissements privés durables là où ils sont le plus nécessaires. La Société a entrepris de réorienter son action pour privilégier la poursuite d’efforts en amont et, ainsi, créer une réserve de projets financièrement viables qui accroîtront les investissements privés dans les pays les plus pauvres du monde. La MIGA est le plus important prestataire multilatéral d’assurance contre le risque politique, et a pour mission de promouvoir le développement en aidant à attirer des investissements étrangers directs dans les pays en développement. Durant l’exercice, son programme de garanties a soutenu, pour près de 30  %, des projets dans des pays IDA et des contextes fragiles, et pour près des deux tiers, des activités d’adaptation au changement climatique ou d’atténuation des effets de ce dernier. Nous nous employons, à l’échelle de la BIRD/IDA, d’IFC et de la MIGA, à accroître nos engagements envers les pays ayant les plus faibles revenus qui s’efforcent d’améliorer leurs perspectives de développement, et d’orienter nos ressources vers les pays en proie à la fragilité, à de conflits et à la violence. Nous améliorerons notre efficacité et notre discipline budgétaire tout au long de l’année pour pouvoir consacrer de plus en plus de ressources à la réponse aux besoins de nos clients et les aider à relever les défis auxquels ils sont confrontés. Je ne doute nullement qu’un leadership courageux et éclairé, et la poursuite de politiques résolues puissent améliorer les conditions de vie des plus défavorisés. J’ai pu moi-même constater l’urgence et l’ampleur des défis de développement durant le voyage que j’ai effectué en Afrique subsaharienne en avril. J’ai l’espoir que des progrès sont possibles, ayant pu observer les ambitieuses réformes lancées par le Premier ministre éthiopien, M. Abiy, et son équipe, les perspectives offertes par la plus grande centrale solaire au monde construite en Égypte, la résilience de la population du Mozambique après les désastres causés par les deux cyclones qui ont balayé le pays, et l’inspiration donnée par Madagascar qui a réalisé son premier passage pacifique de pouvoirs. Les populations des pays en développement se heurtent à des défis considérables. Le Groupe de la Banque mondiale et l’ensemble de son personnel sont déterminés à déployer tous leurs efforts et toutes leurs ressources pour collaborer avec leurs partenaires du monde entier afin de promouvoir des politiques et des solutions qui amélioreront la vie de tous. DAVID MALPASS Président du Groupe de la Banque mondiale et Président du Conseil des Administrateurs 8 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE 75 ans d’innovation au service du progrès et de la prospérité LE 1er JUILLET 1944, DES DÉLÉGUÉS DE 44 PAYS se sont réunis à Bretton Woods, dans le New Hampshire, pour mettre en place un nouveau système financier mondial dont le rôle ne se limiterait pas à empêcher la guerre, mais aussi à promouvoir une paix durable. La Conférence monétaire et financière des Nations Unies avait pour but de concevoir un système qui stabiliserait les taux de change, résorberait les déséquilibres de paiements, reconstruirait les pays meurtris par la guerre et œuvrerait en faveur du développement dans les régions les plus pauvres du monde. Trois semaines de discussions ont ainsi débouché sur la création de deux nouvelles institutions : le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) – qui allait rapidement être connue sous le nom de Banque mondiale. Le nouveau système traduisait la conviction selon laquelle la prospérité n’avait pas de limites fixes, toutes les nations pouvant bénéficier de la croissance et du développement. Il avait été conçu pour relever les défis que chaque pays ne pouvait surmonter tout seul. Et toute cette initiative reposait sur l’idée que tout le monde méritait une chance. Comme l’avait souligné le premier soir de la conférence Henry  Morgenthau, alors Secrétaire au Trésor des États-Unis et président de la conférence : « la liberté d’opportunité est le fondement de toutes les autres libertés ». Au fur et à mesure que la Banque mettait en place ses opérations, son rôle se préci- sait, non seulement dans la reconstruction et le développement, mais également dans la conception du nouveau système financier. En 1947, nous avons signé notre premier accord de prêt — 250 millions de dollars pour la reconstruction en France — et émis notre première obligation, qui a permis de lever 250 millions de dollars destinés à des projets de reconstruction et de développement. Les fonds de nos premiers prêts ont été investis dans des équipements et des matières premières, mais surtout dans la volonté collective des personnes marquées par la guerre de se reconstruire. Dès 1952, le curseur des opérations de la Banque passait de la reconstruction de l’Europe à la promotion d’opportunités pour les populations des pays en développement. Au fil des décennies, alors que les besoins de ces pays augmentaient et devenaient plus complexes, nous avons conçu de nouvelles manières d’utiliser les capitaux et les compétences pour y répondre. Notre structure organisationnelle a évolué pour devenir l’institution moderne qui porte le nom de Groupe de la Banque mondiale, avec la création de la SFI (aujourd’hui IFC), de l’IDA, du CIRDI et de la MIGA. En 1973, le cinquième président du Groupe de la Banque mondiale, Robert McNamara, a inséré dans le libellé de la mission de l’institution un mot qui ne figurait pas dans ses Statuts  : pauvreté. S’adressant aux actionnaires lors des Assemblées annuelles tenues cette année-là au Kenya, il a déclaré que la mission de la Banque devait être de réduire la « pauvreté absolue », qu’il a décrite comme « une condition de vie si dégradante qu’elle est une insulte à la dignité humaine », et pourtant, « si courante qu’elle touche quelque 40 % de la population des pays en développement ». Notre détermination à mettre fin à l’extrême pauvreté reste au cœur de notre mission. Le Groupe de la Banque aujourd’hui compte des employés divers et compétents du monde entier. En 1944, seulement deux des plus de 700 délégués présents à Bretton Woods étaient des femmes ; aujourd’hui, les femmes représentent près de 53  % de notre personnel et 42  % des cadres. Alors que notre champ d’intervention ne cesse de s’élargir, l’institution se décentralise davantage, comptant aujourd’hui 141 bureaux extérieurs et du personnel de plus en plus basé dans des zones en proie à la fragilité, au conflit et à la violence. En 75  ans, la mission du Groupe de la Banque mondiale a évolué, de la reconstruction après le conflit à la promotion de la prospérité et la réduction de la pauvreté. Dans les années à venir, nous continuerons à rechercher des solutions qui permettent aux pays en développement d’accroître leurs revenus médians, créer des emplois, intégrer les femmes et les jeunes à l’économie et bâtir une économie plus forte, plus stable et plus résiliente pour tous. Ces objectifs — et la coopération mise en œuvre pour les atteindre – représentent ce que les délégués présents à Bretton Woods avaient à l’esprit dès le départ. Ils ont créé des institutions solides au sein desquelles les pays pourraient travailler ensemble pour faire face aux défis mondiaux urgents et améliorer les conditions de vie des personnes partout dans le monde. 75 e ANNNIVERSAIRE DES ACCORDS DE BRET TON WOODS 9 Les institutions du Groupe de la Banque mondiale Le Groupe de la Banque mondiale est l’une des plus importantes sources mondiales de financement et de connaissances pour les pays en développement. Il est composé de cinq institutions qui partagent la détermination à lutter contre la pauvreté, accroître la prospérité partagée et promouvoir le développement durable. La Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) prête aux gouvernements des pays à revenu intermédiaire et des pays à faible revenu solvables. L’Association internationale de développement (IDA) accorde des financements à des conditions extrêmement favorables aux gouvernements des pays les plus pauvres. La Société financière internationale (IFC) fournit des prêts et des services-conseil et procède à des prises de participation afin de stimuler les investissements du secteur privé dans les pays en développement. L’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA) fournit des assurances contre les risques politiques et des services d’amélioration des termes du crédit aux investisseurs et prêteurs afin de favoriser les investissements directs étrangers dans les économies émergentes. Le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) fournit des facilités internationales pour l’arbitrage et le règlement des différends liés aux investissements. 10 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Financements accordés par le Groupe de la Banque mondiale à ses pays partenaires TABLEAU 1 ENGAGEMENTS, DÉCAISSEMENTS ET ÉMISSIONS BRUTES DE GARANTIES DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE PAR EXERCICE, EN MILLIONS DE DOLLARS 2015 2016 2017 2018 2019 GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE Engagementsa 59 776 64 185 61 783 66 868 62 341 Décaissementsb 44 582 49 039 43 853 45 724 49 395 BIRD Engagements 23 528 29 729 22 611 23 002 23 191 Décaissements 19 012 22 532 17 861 17 389 20 182 IDA Engagements 18 966 16 171 19 513c 24 010d 21 932e Décaissements 12 905 13 191 12 718c 14 383 17 549 IFC Engagementsf 10 539 11 117 11 854 11 629 8 920 Décaissements 9 264 9 953 10 355 11 149 9 074 MIGA Émissions brutes de garanties 2 828 4 258 4 842 5 251 5 548 FONDS FIDUCIAIRES EXÉCUTÉS PAR LES BÉNÉFICIAIRES Engagements 3 914 2 910 2 962 2 976 2 749 Décaissements 3 401 3 363 2 919 2 803 2 590 Inclut les engagements de la BIRD, de l’IDA et d’IFC, et les engagements au titre des fonds a.  fiduciaires exécutés par les bénéficiaires, ainsi que les émissions brutes de garanties de la MIGA. Étant donné que les engagements au titre des fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires englobent tous les dons exécutés par les bénéficiaires, le montant total des engagements du Groupe de la Banque mondiale est différent du montant présenté dans la Fiche de performance institutionnelle, lequel ne se rapporte qu’à un sous-ensemble d’activités exécutées au moyen de fonds fiduciaires. Inclut les décaissements de la BIRD, de l’IDA et d’IFC, ainsi que les décaissements au titre b.  des fonds fiduciaires exécutés par les bénéficiaires. Ces chiffres incluent l’engagement et le décaissement au titre d’un don de 50 millions de c.  dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars représentant des instruments approuvés d.  au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. Ce chiffre n’inclut pas les 393 millions de dollars représentant des instruments approuvés e.  au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 106 millions de dollars sous forme de garanties, 25 millions de dollars sous forme de produits dérivés et 1 million de dollars sous forme de participation à la dotation de ce guichet. Engagements à long terme pour le propre compte d’IFC. N’inclut pas les financements à f.  court terme ou les fonds mobilisés auprès d’autres investisseurs. FINANCEMENTS ACCORDÉS PAR LE APPORTER GROUPE DES DE L A SOLUTIONS BANQUE DE MONDIALE DURABLE DÉVELOPPEMENT À SES PAYS NOS CLIENTS À PARTENAIRES 11 Engagements mondiaux Le Groupe de la Banque mondiale a continué d’apporter une aide importante aux pays en développement durant l’exercice écoulé, et l’institution s’est attachée à obtenir des résultats plus rapidement, se rendant encore plus utile à ses clients et à ses partenaires et apportant des solutions de niveau mondial à des problèmes locaux. AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES 10,7 MILLIARDS DE DOLLARS AU TOTAL, 62,3 MILLIARDS DE DOLLARS de prêts, dons, prises de participation et garanties en faveur de pays partenaires et d’entreprises privées. Le montant total inclut les projets multirégionaux et mondiaux. La répartition par région tient compte de la classification des pays par la Banque mondiale. EUROPE ET ASIE CENTRALE 5,8 MILLIARDS ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE DE DOLLARS 7,5 MILLIARDS DE DOLLARS 8,2 MILLIARDS DE DOLLARS 11,7 MOYEN-ORIENT ET MILLIARDS AFRIQUE DU NORD DE DOLLARS 18,4 ASIE DU SUD MILLIARDS DE DOLLARS AFRIQUE SUBSAHARIENNE RÉSUMÉ DES RÉSULTATS DE 2019 13 Message des Administrateurs L’exercice 19 a été marqué par un changement à la tête de la direction du Groupe de la Banque mondiale et des réalisations remarquables de l’institution. Le Conseil a choisi à l’unanimité David Malpass comme Président pour un mandat de cinq ans, à compter du 9 avril 2019. Nous avons activement travaillé avec la direction et avec le Président dès son arrivée sur des aspects stratégiques, au nombre desquels la mise en œuvre de la stratégie du Groupe de la Banque baptisée « Vision d’avenir » et du programme d’augmentation et de réforme du capital, l’ajustement de la gamme d’instruments de prêt de sorte à élargir le financement du Programme pour les résultats, le renforcement du cadre de responsabilisation du Panel d’inspection, l’apport de changements opérationnels au programme d’IDA-18 et la poursuite à une plus grande échelle des projets porteurs de transformations profondes. Nous avons discuté des mesures et des réformes internes qui permettront de réaliser les principaux résultats contenus dans la « Vision d’avenir » et de tenir les engagements relatifs au programme d’augmentation et de réforme du capital, notamment la mobilisation du secteur privé, la réorganisation structurelle et le réaménagement des effectifs, le nouveau cadre de viabilité financière et le dispositif de protection contre les crises, et le Fonds de la BIRD à l’appui de l’initiative pour des solutions innovantes en matière de biens publics mondiaux. Conscients des progrès importants réalisés sur le plan de l’intégration du changement climatique aux opérations et au dialogue sur les politiques menés par le Groupe de la Banque, nous avons examiné la nouvelle palette ambitieuse de cibles et d’actions présentée par la direction dans ce domaine et approuvé le Plan d’action sur l’adaptation et la résilience au changement climatique. Nous nous sommes également félicités des progrès accomplis sur la parité des sexes et le développement et de l’approche adoptée par le Groupe de la Banque pour réduire les écarts entre les hommes et les femmes et entre les garçons et les filles. Nous avons salué les avancées en matière de diversité et d’inclusion au sein du personnel et de la direction et vivement recommandé la poursuite du travail dans ce domaine en interne et avec les pays clients. 14 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Debout (de gauche à droite) : Erik Bethel, États-Unis (Administrateur suppléant de la Banque et d’IFC et Administrateur de la MIGA) ; Masanori Yoshida, Japon ; Werner Gruber, Suisse ; Adrián Fernández, Uruguay ; Nathalie Francken, Belgique (Administratrice suppléante de la Banque et d’IFC et Administratrice de la MIGA) ; Kunil Hwang, Corée ; Jean-Claude Tchatchouang, Cameroun ; Richard Hugh Montgomery, Royaume‑Uni ; Jorge Alejandro Chávez Presa, Mexique ; Koen Davidse, Pays-Bas ; Susan Ulbaek, Danemark ; Guenther Schoenleitner, Autriche (Administrateur suppléant de la Banque et d’IFC et Administrateur de la MIGA) ; Yingming Yang, Chine ; Roman Marshavin, Fédération de Russie ; Armando Manuel, Angola (Administrateur suppléant) Assis (de gauche à droite) : Juergen Karl Zattler, Allemagne ; Shahid Ashraf Tarar, Pakistan ; Aparna Subramani, Inde ; Hesham Alogeel, Arabie saoudite ; Anne Kabagambe, Uganda ; Merza Hussain Hasan, Koweït (Doyen) ; Kulaya Tantitemit, Thaïlande ; Patrizio Pagano, Italie ; Christine Hogan, Canada ; Hervé de Villeroché, France (Co-doyen) ; Fabio Kanczuk, Brésil Nous avons pris note de l’environnement externe qui est de plus en plus difficile pour les économies en développement dans un contexte de croissance mondiale atone, où les pays en situation de fragilité, de conflit et de violence se heurtent à des obstacles plus importants. Nous avons discuté des mesures supplémentaires à prendre pour faire face à vulnérabilité à l’endettement, renforcer la résistance aux chocs et améliorer les perspectives de croissance à long terme, et avons noté que la Banque a un rôle important à jouer dans la viabilité de la dette. Nous avons discuté du rôle prépondérant du Groupe de la Banque dans des domaines tels que les technologies de rupture transformatrices, le développement du capital humain, l’avenir du travail, l’intégration régionale, la promotion des échanges commerciaux et l’égalité des sexes. Nous avons souligné l’importance de la collaboration dans la mobilisation des fonds à l’appui du développement à travers l’ensemble du Groupe de la Banque. Nous avons également encouragé la promotion de partenariats avec le secteur privé, les institutions financières, les États et d’autres acteurs sur des réformes visant à améliorer la productivité et à investir dans le capital humain et les infrastructures, éléments essentiels à la réalisation du double objectif de notre institution et des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030. Pour toucher du doigt les effets des activités du Groupe de la Banque mondiale dans les pays clients, nous avons visité des sites de projets afin de nous entretenir avec les autorités gouvernementales, la société civile, des représentants du secteur privé et d’autres parties prenantes sur l’efficacité du modèle de prestation du Groupe de la Banque. Durant l’exercice écoulé, des Administrateurs se sont rendus en Angola, au Cambodge, à Maurice, en Mongolie, en Ouganda et à Singapour. MESSAGE DES ADMINISTRATEURS 15 Message de la Directrice générale de la BIRD et de l’IDA Lors de ma mission au Rwanda, en novembre 2018, on m’a demandé si celui-ci pourra atteindre le statut de pays à revenu élevé qu’il vise à l’horizon 2050. De nombreux pays partagent des objectifs aussi ambitieux, et cette question revient souvent lors de mes déplacements. Bien qu’il soit difficile de prédire l’avenir, nous savons que l’application de politiques judicieuses permet de réaliser des progrès rapides. La Banque mondiale aide les pays à choisir des moyens d’action intelligents susceptibles de faire progresser le développement et d’améliorer les perspectives de leurs citoyens. Ces choix supposent nécessairement des réformes audacieuses, des idées novatrices et des investissements dans le capital humain, les institutions et la connectivité. Mais alors que plus d’un milliard de personnes sont sorties de la pauvreté au cours des 25 dernières années, les progrès ralentissent dans certains pays et la pauvreté gagne même du terrain dans d’autres. Le ralentissement de l’économie mondiale se traduit également par une entrave à la croissance. Le risque de surendettement a augmenté dans de nombreux pays. Au cours des 12  derniers mois, nous avons intensifié nos activités sur la gestion de la dette, qui représente aujourd’hui un enjeu crucial dans nombre de pays. Nous continuons de collaborer étroitement avec la communauté internationale dans ce domaine, notamment au sein du G7 et du G20, où nous apportons également une précieuse contribution sur des questions telles que l’emploi, la fiscalité, les financements mixtes, l’égalité entre les sexes et la santé. Je constate avec satisfaction que nous avons obtenu de solides résultats dans de nombreux domaines durant l’exercice écoulé. En effet, au cours de l’exercice 19, la BIRD et l’IDA ont réalisé des engagements d’un montant total de 45,1 milliards de dollars pour 351 projets importants et transformateurs, dont trois constituaient des opérations mixtes de la BIRD et de l’IDA, répartis dans une centaine de pays. La répartition géographique de ses activités souligne le rôle que joue la Banque, à savoir celui d’une institution de développement véritablement mondiale capable de faciliter la diffusion des meilleures pratiques de développement entre les pays. Plus que jamais, nous aidons nos clients à s’attaquer à des problèmes et à des défis communs. Premièrement, nous constatons que la guerre et l’instabilité entravent de plus en plus les progrès du développement. D’ici à 2030, 46 % des populations extrêmement pauvres du monde vivront dans des pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence. Pour faire face à ce problème, durant l’exercice, nous avons porté à 8 milliards de dollars les financements de l’IDA uniquement, affecté davantage de personnel dans les zones fragiles et intensifié la coopération avec nos partenaires humanitaires. Cette collaboration nous permet d’accroître notre impact lors de conflits prolongés et d’anticiper et de prévenir les crises. Deuxièmement, de nombreux clients sollicitent notre soutien pour atteindre des cibles liées au changement climatique et nous les aidons à réduire leurs émissions et à s’adapter au réchauffement de la planète. Au cours de l’exercice  19, 31  % des engagements de la BIRD et de l’IDA présentaient des avantages connexes sur le plan climatique. Cette proportion a dépassé une fois encore l’objectif que nous nous sommes fixé pour 2020, à savoir 28 %, et que nous entendons relever. Et en décembre 2018, nous avons annoncé un objectif quinquennal de 200 milliards de dollars à consacrer à l’action climatique à l’échelle du Groupe de la Banque – dont la moitié sera constituée de financements directs de la BIRD et de l’IDA – et nous sommes la première institution mondiale à mettre le financement de l’adaptation au même niveau que les mesures de réduction des émissions. Troisièmement, alors que les pays recherchent de nouveaux moteurs de croissance dans des conditions difficiles, la Banque a renforcé son rôle de premier plan sur les aspects économiques de l’égalité des sexes, comme en atteste la 10e édition de notre rapport phare intitulé Les Femmes, l’entreprise et le droit. Comme bon nombre de nos produits du savoir, cette publication constitue un point de référence clé pour les décideurs et les groupes de défense des droits des femmes, et contribue à plaider en 16 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE faveur de réformes. Et je suis fière que nous joignions le geste à la parole à la Banque : les femmes représentent aujourd’hui plus de la moitié de notre personnel et nous avons atteint la parité au sein de notre équipe de direction en décembre dernier. Nous ne cessons de promouvoir l’innovation dans nos activités de développement. En tant que banque du savoir, nous menons des recherches et des analyses de pointe pour aider les pays à repérer les opportunités à mesure que de nouvelles priorités se dégagent. Le Projet sur le capital humain, lancé lors des Assemblées annuelles tenues à Bali en 2018, compte aujourd’hui 63 pays « pionniers » et 24 champions mondiaux qui s’emploient à intensifier les investissements des pays dans leur ressource humaine. Ce travail fait également écho aux conclusions de notre Rapport sur le développement dans le monde 2019, qui analyse l’effet transformateur qu’ont l’innovation et les progrès technologiques sur les emplois, les compétences et les moyens d’existence. La technologie offre aux pays les plus pauvres la possibilité de rattraper leur retard sur le reste du monde, mais il présente aussi le risque de le creuser. En Afrique, où la croissance démographique pourrait dépasser la création d’emplois au cours des prochaines décennies, l’économie numérique offre des perspectives prometteuses. Grâce aux innovations dans l’infrastructure numérique, l’identité numérique et la technologie financière, la technologie permet des avancées dans un large éventail de secteurs et crée des opportunités pour les populations, les États et les entreprises. C’est pourquoi nous avons annoncé des investissements de 25 milliards de dollars jusqu’en 2030 pour soutenir la transformation numérique en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, et nous comptons mobiliser 25  milliards de dollars supplémentaires auprès du secteur privé. La Banque mondiale, qui sait tirer les enseignements de l’expérience, est animée par le désir de mieux servir ses clients et d’améliorer son modèle de prestation. À cette fin, nous avons entrepris d’importantes réformes visant à améliorer notre efficacité opérationnelle et à optimiser la valeur apportée à nos actionnaires. Nous affectons un nombre croissant de nos employés à proximité de nos clients et donnons aux responsables présents sur le terrain les moyens de mieux servir les pays à faible revenu et ceux touchés par la fragilité, les conflits et la violence. Nous avons réaménagé les attributions de nos cadres au sein de nos pôles mondiaux d’expertise afin de renforcer les liens et la coopération entre nos équipes sectorielles et régionales, tout en préservant la souplesse de notre modèle opérationnel. Dans le cadre de notre Programme pour une Banque souple, nous continuons de mettre à l’essai et d’évaluer de nouvelles idées pour améliorer notre mode de fonctionnement ainsi que l’efficacité de nos activités. Nous avons constaté que cette approche réduit de non moins de 10 % le temps de préparation des projets et libère chaque année du temps de travail représentant plus de 8  millions de dollars, que nous pouvons réorienter vers des activités à valeur ajoutée axées sur les besoins de nos clients. Et cela signifie plus d’initiatives comme notre concours de conception d’habitations résilientes (le Resilient Homes Design Challenge), qui a donné lieu à la soumission de plus de 300 modèles d’habitations durables, capables de résister aux catastrophes et susceptibles d’être construites à moins de 10  000 dollars dans des régions vulnérables aux catastrophes et aléas naturels. Rien de tout cela ne serait possible sans le dévouement de notre personnel, qui continue de produire de bons résultats, souvent dans des environnements difficiles et complexes. Où que je me rende, j’observe les fruits de leurs efforts. Et quand je pense à leur passion, à la confiance de nos actionnaires et aux valeurs qui sous-tendent notre travail, j’ai l’assurance que nos objectifs communs, aussi ambitieux soient-ils, peuvent être atteints. KRISTALINA GEORGIEVA Directrice générale de la BIRD et de l’IDA MESSAGE DE L A DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L A BIRD ET DE L’IDA 17 Feature: MOZAMBIQUE Collaborer avec le Mozambique pour promouvoir la résilience et la croissance solidaire Le Mozambique a fait la une de l’actualité durant l’exercice écoulé lorsque deux cyclones dévastateurs ont fait des millions de sinistrés. Alors que le cyclone Idai a frappé de plein fouet la deuxième ville portuaire du pays, Beira, le cyclone Kenneth a touché terre peu de temps après, infligeant de nouveaux dégâts. Dans les pays les plus pauvres du monde, ce type d’événement anéantit trop souvent des années de progrès réalisés sur le front du développement. Mais aussi dévastatrices qu’elles étaient, ces tempêtes ont également montré que le Mozambique a accompli des progrès considérables dans la gestion des risques climatiques, un domaine dans lequel la Banque mondiale est un partenaire crucial. Lors de son premier déplacement officiel à l’étranger, en mai 2019, le Président du Groupe de la Banque mondiale, David Malpass, s’est rendu à Beira, où il a annoncé un financement d’urgence de 350 millions de dollars en faveur du Mozambique au titre du Mécanisme de réponse aux crises de l’IDA. Cette aide contribue au rétablissement de l’approvisionnement en eau, à la reconstruction des infrastructures endommagées, à la remise en état des cultures détruites et au financement de la prévention des maladies, de la sécurité alimentaire, de la protection sociale et des systèmes d’alerte rapide au sein des collectivités. Ces fonds s’ajoutent à d’autres initiatives visant à renforcer la résilience à long terme, notamment le Programme pour les résultats portant sur la gestion des risques de catastrophe et la résilience, dont l’objectif est d’améliorer la protection financière contre les catastrophes naturelles, renforcer la préparation et la riposte et construire des écoles résilientes au changement climatique. Nous avons également appuyé la riposte des pouvoirs publics, une initiative de grande envergure qui a réuni plus de 14 pays, 1  000 travailleurs humanitaires et 188 organisations sous la conduite de l’Institut national de gestion des catastrophes. Dans le mois qui a suivi Idai, plus d’un million de personnes ont reçu une aide alimentaire, quelque 900  000 ont eu accès à de l’eau propre et près de 750  000 ont été vaccinées contre le choléra. Le port a également repris ses activités alors que le nettoyage de la ville se poursuivait, en partie grâce à un investissement de la Banque mondiale et de la Banque allemande pour le développement (KfW) dans un réseau d’évacuation des eaux pluviales qui a réduit la gravité des inondations dans la ville. Cette opération permet aussi d’assurer l’éclairage des voies publiques par des lampadaires solaires, qui ont résisté à la tempête et qui, pendant un certain temps, étaient la seule source d’éclairage urbain. Un relèvement solide permet aux autorités gouvernementales de réorienter leur soutien vers la croissance économique à long terme, qui a enregistré des progrès encourageants ces dernières années. Le capital humain est essentiel à ce relèvement et à la garantie d’une croissance qui profite à tous. Le Mozambique est confronté à des inefficacités systémiques et à un manque de coordination qui compromettent la qualité de l’éducation et des soins de santé. En 2014, l’État a lancé le Programme pour les résultats portant sur la gestion des finances publiques dans le but d’éliminer les goulots d’étranglement et améliorer la coopération entre les ministères. Cette approche porte ses fruits, notamment en ciblant les facteurs qui avaient compromis les résultats d’apprentissage : faible gouvernance scolaire, faible partici- pation communautaire, niveau d’absentéisme élevé et retards dans le financement des écoles. En 2017, les 1  300 écoles primaires participantes ont reçu, en début d’année scolaire, des financements qui leur ont permis d’acheter des matériels péda- gogiques et d’apporter un soutien aux élèves les plus vulnérables. « Ces financements représentent avancée majeure en ce qu’ils nous permettent de faire une meilleure planification en début d’année  », a expliqué Matilde Xilume, directrice de l’école primaire 3 de Fevereiro, située dans le sud du Mozambique. 18 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Parallèlement, le système de santé améliore la prestation des services et les traitements en veillant à ce que les établissements publics maintiennent des stocks de médicaments et évitent d’utiliser tout produit périmé ou endommagé. Comme le note João Grachane, un haut responsable du ministère de la Santé du Mozambique, « les médicaments n’ont de valeur que s’ils soignent le bon patient au bon moment ». En 2013, avant le lancement du programme, la disponibilité de médicaments pour la santé maternelle dans les établissements publics était de 79  %  ; en 2018, elle atteignait 83 %. Dans le même temps, la proportion de centres de traitement à court d’antirétroviraux est tombée de 27 à 5 %. Fort de cette réussite, le Mozambique a lancé en 2017 une nouvelle opération au titre du Programme pour les résultats, axée sur les soins de santé primaires dans les régions les plus reculées du pays. Les résultats enregistrés au cours de sa première année sont encourageants  : augmentation du nombre d’accouchements dans des établissements de santé, élargissement de la couverture des services de planification familiale, accroissement des effectifs dans les centres de santé primaires et les zones rurales, et augmentation du nombre de familles atteintes par les agents de santé com- munautaires dans les zones reculées. Le programme a également permis de financer la reconstruction d’établissements de santé dans les districts les plus touchés par les récents cyclones dans le centre et le nord du pays. Malgré des progrès considérables, le Mozambique reste très pauvre et doit relever des défis de développement considérables. L ’Indice de capital humain 2018 de la Banque mondiale a révélé que le pays se situe en dessous de la moyenne du groupe de revenu auquel il appartient et de celle de l’ensemble de l’Afrique, compte tenu des indicateurs comme les années de scolarisation escomptées, les résultats des tests harmonisés, les taux de rétention scolaire et le retard de croissance chez les enfants. Bien que le pays connaisse une croissance régulière depuis plusieurs années, les retombées positives de cette dernière ne sont pas assez largement partagées. Le niveau élevé d’endettement public exige des progrès continus dans la restructuration et le rétablissement de la confiance des investisseurs. Et malgré le bon démarrage du relèvement après le passage des cyclones, les risques de catastrophes naturelles devraient peser de plus en plus lourdement et fréquemment sur les moyens de subsistance et les infrastructures. La Banque reste déterminée à aider le pays à relever ces défis. En promouvant une croissance qui ne fait pas d’exclus ainsi que la durabilité et la résilience à long terme, nous pouvons aider l’État à alléger la pauvreté et à assurer une meilleure qualité de vie pour tous les Mozambicains. FOCUS : MOZAMBIQUE 19 Perspectives régionales La Banque mondiale opère aujourd’hui à partir de plus de 140 pays dans le monde. Cette présence accrue sur le terrain aide l’institution à mieux comprendre nos partenaires dans ces pays, à travailler plus efficacement avec eux et à leur fournir plus rapidement les services dont ils ont besoin. Quatre-vingt-seize pour cent des directeurs des opérations et chefs-pays et 45 % des agents de la Banque sont en poste dans des pays des six régions géographiques. La section suivante présente les principaux objectifs atteints, les projets entrepris, les stratégies mises en œuvre et les publications produites durant l’exercice 19. Afrique La croissance en Afrique subsaharienne est estimée à 2,5 % en 2018, contre 2,6 % en 2017. Elle devrait certes rebondir à 2,9 % en 2019, mais reste insuffisante pour réduire sensiblement la pauvreté. Bien que le taux de pauvreté ait baissé, de 54 % en 1990 à 41 % en 2015, le taux de croissance démographique, établi à 2,6 % par an, contrecarre ces gains, avec pour conséquence une augmentation du nombre de pauvres de l’ordre de 130 millions. La volatilité de la conjoncture mondiale — tensions commerciales, protectionnisme et redressement néanmoins incertain des prix des produits de base  — continue d’avoir des effets néfastes sur les économies africaines. La croissance dans la région est entravée par l’instabilité macroéconomique, due notamment à une mauvaise gestion de la dette, l’inflation et des déficits  ; à l’incertitude politique et réglementaire  ; et aux conflits et à la fragilité. À titre d’exemple, la fragilité dans quelques pays coûte à la région près d’un demi-point de croissance par an, soit 2,6 points de pourcentage sur cinq ans. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 19, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 15 milliards de dollars pour la région au titre de 152 opérations (au nombre desquelles deux financées à la fois par la BIRD et par l’IDA), dont 820 millions de dollars de prêts de la BIRD et 14,2 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Les revenus générés par les accords de services de conseil remboursables conclus avec six pays à revenu intermédiaire ou élevé s’élevaient à 7 millions de dollars. Notre stratégie régionale s’articule autour de cinq axes d’intervention de base pour un développement plus soutenu, à savoir : renforcement du capital humain et autono- misation des femmes ; expansion de l’économie numérique ; promotion de l’intégration régionale ; prise en compte de la fragilité et renforcement de la résilience au changement climatique ; et mobilisation de fonds pour le développement. Renforcer le capital humain : priorité aux femmes Le renforcement du capital humain en Afrique est tributaire de l’autonomisation des femmes, et notre Plan pour le capital humain en Afrique, lancé en avril 2019, vise à aider les pays à accélérer les progrès dans ce domaine. Nous augmenterons les investissements que nous consacrons au capital humain de 50 %, prévoyant notamment 15 milliards de dollars en dons et financements concessionnels nouveaux pour la période couvrant les exercices 21-23, afin d’aider à réduire considérablement la mortalité infantile et ainsi sauver quatre millions de vies, éviter le retard de croissance chez 11 millions d’enfants et améliorer de 20 % les résultats d’apprentissage des enfants. À Madagascar, nous avons fourni 165 millions de dollars pour aider à élargir le filet de protection sociale dans le but de réduire la pauvreté, développer le capital humain et renforcer la résilience, en mettant l’accent sur les femmes et les enfants vulnérables. À ce jour, 140  000 familles de 17  districts ont ainsi été couvertes. En République démocratique du Congo, un financement de 492 millions de dollars de l’IDA permettra d’apporter une aide à 2,5 millions d’enfants de moins de deux ans et à 1,5 million de femmes enceintes et allaitantes, ce qui représente le plus important investissement que le pays consacre à la nutrition des enfants à ce jour. Accélérer la transformation numérique Le Groupe de la Banque et ses partenaires sont déterminés à faire en sorte que chaque personne, chaque entreprise et chaque gouvernement en Afrique soient en mesure d’utiliser des outils numériques d’ici 2030. Une transformation numérique dans la TABLEAU 2  AFRIQUE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 17-19 ENGAGEMENTS DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 17 EX. 18 EX. 19 BIRD 1 163 1 120 820 427 734 690 IDA 10 679 15 411 14 187 6 623 8 206 10 190 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2019 : 77,7 milliards de dollars. 22 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE région peut relever le taux de croissance de près de 2 % par an en Afrique et réduire la pauvreté de près de 1 % par an, et si elle est conjuguée à des investissements dans le capital humain, ces gains peuvent être doublés. Et il ne s’agit pas seulement de construire des infrastructures. Il est aussi question d’investir dans les compétences, l’identification numérique, le commerce électronique et les entreprises numériques. Nous investirons 25 milliards de dollars dans la trans- formation numérique de l’Afrique d’ici 2030 et nous comptons mobiliser au moins 25 milliards de dollars supplémentaires auprès du secteur privé. Dans le cadre de notre portefeuille actuel, nous soutenons l’intégration numérique en finançant l’infrastructure de l’Internet haut débit, notamment la dorsale de fibre optique entre la République du Congo et le Gabon, et nous aidons les jeunes entrepreneurs africains à tirer parti de la technologie pour s’attaquer à divers défis, à commencer par l’accès à l’éducation, aux transports et aux services de santé. Au Ghana, les pôles technologiques financés par la Banque forment plus de 650 personnes afin de leur permettre d’accéder à des emplois de pointe et à de nouvelles branches d’activité. S’attaquer aux facteurs de la fragilité et des risques climatiques Les chocs climatiques mettant à rude épreuve les communautés et compromettant la sécurité alimentaire, il est indispensable d’investir dans l’adaptation au changement climatique, la résilience et la gestion des risques de catastrophe. Dans le cadre de notre Business Plan pour le climat en Afrique lancé en 2016, la Banque a approuvé 176  projets représentant au total 17  milliards de dollars. Ces projets portent leurs fruits plus tôt que prévu, notamment dans les domaines de l’agriculture et l’économie océanique intelligentes face au climat, de la résilience des côtes, de la gestion intégrée des bassins hydrographiques et des énergies renouvelables. Dans les zones touchées par des conflits, nous aidons à la remise en état des infrastructures, à la création d’opportunités économiques, à la fourniture de services de base et au renforcement des capacités des administrations publiques et de la société civile. Le Groupe de la Banque prête un soutien à l’Alliance Sahel, une coalition de partenaires qui aide à rétablir le contrat social et la présence de l’État dans des zones récemment stabilisées au Burkina Faso, au Mali, en Mauritanie, au Niger, en Somalie et au Tchad. Au Mali, nous aidons à réhabiliter un port de pêche détruit par un bombar- dement en 2013. En République centrafricaine, un programme « argent contre travail » qui fait ses preuves contribue à créer des emplois et à stimuler le travail indépendant. Promouvoir une croissance tirée par le secteur privé Certes, le secteur privé participe de plus en plus au développement de l’Afrique, avec des investissements dans les infrastructures se chiffrant à 7,7 milliards de dollars au total selon l’édition 2018 du rapport Private Participation in Infrastructure, mais il peut en faire beaucoup plus. Le Groupe de la Banque s’emploie à mobiliser toutes les sources de financement, compétences et solutions et collabore avec les États afin de créer un environnement favorable aux investisseurs. Grâce à notre aide, la majeure partie de l’énergie de l’Afrique est produite suivant des méthodes propres et en partenariat avec le secteur privé. À ce jour, nous avons mobilisé plus de 2  milliards de dollars d’investissements privés au Kenya et près d’un milliard de dollars au Cameroun. Notre soutien a également permis au Kenya d’améliorer les résultats opérationnels et financiers de ses entreprises de service public — deux grandes entreprises de service public étant maintenant cotées en bourse — et de développer des sources d’énergies renouvelables telles que la géothermie et l’énergie solaire. FIGURE 1 AFRIQUE PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 19 PART DU TOTAL DE : 15 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement et Agriculture, pêche gestion des déchets 7% 12 % et foresterie Transports 4% 8% Éducation Protection sociale 10 % Énergie et 22 % industries extractives Administration publique 12 % Technologies de l’information et de la communication 3% 5% Finances Industrie, commerce et services 8% 9% Santé LES RÉGIONS 23 Travailler par-delà les pays pour avoir un plus grand impact Nous avons renforcé notre appui à l’intégration régionale après la création de la zone de libre-échange continentale africaine en mars 2017 et travaillons en étroite collaboration avec les communautés économiques régionales pour élargir le champ de couverture de notre travail. Parallèlement, nous avons introduit une approche spatiale pour faire face aux défis communs à la Corne de l’Afrique, à la région du lac Tchad et au Sahel. Notre portefeuille d’opérations liées à l’intégration régionale représente plus de 10 milliards de dollars répartis sur plus de 70 opérations. PLEINS FEUX AUTONOMISER LES FEMMES ET LES FILLES POUR TRANSFORMER LE SAHEL Le Projet sur l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel (SWEDD), d’une valeur de 295  millions de dollars, a été lancé en 2015 dans le but d’aider le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad à accroître l’accès à des services de qualité en matière de santé reproductive, infantile et maternelle, et à élaborer des programmes institutionnels qui placent la démographie et l’égalité des sexes au centre de la croissance. Les chefs religieux mènent un dialogue communautaire visant à promouvoir l’enseignement secondaire pour les filles, le retardement de l’âge de la maternité, l’espacement des naissances, la planification familiale et la lutte contre les violences sexistes. Les hommes sont inscrits à des pro- grammes d’apprentissage visant à encourager leur participation aux tâches ménagères, l’adoption de comportements favorables à la santé sexuelle et génésique et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des enfants. Les espaces sûrs créés inculquent aux filles des aptitudes nécessaires à la vie quotidienne, dont la résolution de problèmes, la négociation, les techniques de refus, les connaissances en santé de la reproduction, et la nutrition. Des adolescentes et jeunes femmes sont formées à des professions qui leur ouvrent des perspectives de gagner des revenus plus élevés. Au Tchad, par exemple, plus de 13 000 filles vulnérables ont reçu un appui sous forme de kits scolaires, de paiement des frais de scolarité, de logement et de soutien scolaire, ce qui a permis de réduire de moitié le taux d’abandon scolaire. Près de 400 espaces sûrs ont été créés dans les écoles et 280 femmes ont reçu une formation sur les énergies renouvelables et sur le fonctionnement et la maintenance de machines agricoles lourdes. Le projet SWEDD aide également les parlementaires, les juges et les avocats à améliorer la législation, à approfondir leurs connaissances et à faire appliquer les lois en vigueur, mais aussi à fournir leurs services à des victimes qui en bénéficient rarement. Les ministères procèdent à un renforcement de leurs capacités à recueillir des données et à effectuer des analyses susceptibles d’éclairer les politiques et les investissements dédiés à la population. 24 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Le montant de l’aide apportée par la Banque à des centres d’excellence africains est passé de 165  millions à 465  millions de dollars, le but étant d’améliorer l’ensei- gnement postuniversitaire dans 45 universités de 19 pays, en mettant l’accent sur les sciences, l’ingénierie, l’économie et les mathématiques. Nous renforçons également les partenariats, notamment avec la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement, l’Union européenne et l’ONU, en vue d’obtenir des résultats plus solides sur des aspects prioritaires pour tous ces acteurs, tels que le commerce, l’accès à l’électricité, la prévention des conflits et de la violence et l’intégration économique. TABLEAU 3  AFRIQUE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 665 869 1 078 Croissance démographique (% annuel) 2,7 2,8 2,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 551 1 430 1 506 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 0,8 2,7 -0,3 Population disposant de moins de 391 b 409 413 1,90 dollar par jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 52 58 63 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 49 55 59 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 61 64 72 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons 72 75 79 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 564 746 822 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 55,3b 46,5 41,0 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 43 38 34 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 846 625 547 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans 154 101 75 (pour 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 54 67 69 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 83 84 85 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 12 19 24 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à de l’eau potable 44 53 58 (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des installations 24 27 28 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 26 33 43 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 73 71 70 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant l’internet <1 7 22 (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2013 et 2018 ; consulter le site data.worldbank.org pour les a.  données actualisées. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. c.  Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/afr et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 25 Asie de l’Est et Pacifique La croissance dans les pays en développement de la région Asie de l’Est et Pacifique a été résiliente, restant à 6,3 % en 2018. La demande intérieure a aussi résisté dans la majeure partie de la région, compensant en partie les effets du ralentissement des exportations. Malgré le récent fléchissement, la région reste le principal moteur de l’économie mondiale, représentant environ un tiers de la croissance mondiale, essentiellement sous l’impulsion de la Chine. La croissance de la Chine a légèrement ralenti à 6,5 % en 2018, après une progression plus rapide que prévu en 2017. La croissance a été robuste en Thaïlande et au Viet Nam, à 4,1  % et 7,1  % respectivement. En Indonésie, la croissance a légèrement repris à 5,2 %, grâce à de meilleures perspectives d’investissement et de consommation des ménages. La croissance aux Philippines a ralenti à 6,2 %, mais l’accroissement prévu des investissements publics devrait la doper à moyen terme. En Malaisie, la croissance a reculé à 4,7 % en raison du ralentissement de la croissance des exportations et des investissements publics. Dans les petites économies de la région, les perspectives de croissance sont restées robustes en 2018, à plus de 6,5 % en moyenne par an au Cambodge, en Mongolie, au Myanmar et en République démocratique populaire lao. Au Timor-Leste, la croissance devrait repartir en 2019 après le dénouement de l’impasse politique, tandis qu’en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les perspectives ont été compromises par le séisme de grande ampleur qui a frappé le pays en 2018. Dans les pays insulaires du Pacifique, la croissance devrait rester relativement stable, quoique très vulnérable aux chocs liés aux catastrophes naturelles. La région avance à grands pas vers l’élimination de l’extrême pauvreté. La proportion de la population disposant de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre est désormais estimée à moins de 1,5  % (3,8  % hors Chine). Elle devrait être ramenée à 1  % en 2021 (2,7 % hors Chine). Pour autant, la population vieillissante, la rapide urbanisation, le ralentissement de la croissance du commerce mondial et les rapides avancées technologiques posent de nouveaux défis à la durabilité des progrès dans la région. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 19, la Banque mondiale a approuvé une enveloppe de 5,3 milliards de dollars au titre de 49 opérations dans la région, dont 4 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 1,3 milliard de dollars d’engagements de l’IDA. Nous avons également signé des accords de services de conseil remboursables avec quatre pays pour un montant total de 5  millions de dollars. Notre stratégie régionale est axée sur trois domaines principaux, à savoir la croissance tirée par le secteur privé, la résilience et la durabilité, et le capital humain et l’inclusion. Promouvoir une croissance tirée par le secteur privé Pour assurer une croissance durable de la région, il est essentiel d’offrir plus d’opportunités au secteur privé et de créer un cadre propice à l’investissement et l’innovation. En Malaisie où les nouvelles technologies contribuent largement à la dynamique de développement en cours, la Banque a réalisé une étude diagnostique destinée à donner à l’économie numérique la pleine mesure de son potentiel. Les conclusions de cette étude ont guidé l’action publique dans le secteur et permis un accès plus large, plus abordable et plus rapide aux services Internet. TABLEAU 4  ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 17-19 ENGAGEMENTS DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 17 EX. 18 EX. 19 BIRD 4 404 3 981 4 030 3 961 3 476 5 048 IDA 2 703 631 1 272 1 145 1 252 1 282 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2019 : 36,2 milliards de dollars. 26 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Aux îles Fidji, nous avons soutenu l’émission de la première obligation verte souveraine par un pays en développement, qui a permis de lever 50 millions de dollars pour financer des projets d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets. Les obligations vertes offrent aux investisseurs une option d’investissement attrayante et la possibilité de promouvoir des projets respectueux de l’environnement. À la demande de la banque centrale des Fidji, la Banque mondiale et IFC ont fourni une assistance technique tout au long du processus de montage de l’obligation. Renforcer la résilience et la durabilité Dans une région très vulnérable aux effets du changement climatique, la Banque collabore avec les pays et les partenaires pour renforcer la résilience, réduire les émissions de gaz à effet de serre et promouvoir des énergies non polluantes. En Chine, la Banque soutient un programme qui aide la Hua Xia Bank à accorder aux entreprises des financements d’un montant supérieur à 900  millions de dollars pour accroître l’efficacité énergétique, investir dans les énergies propres et renforcer les mesures de lutte contre la pollution atmosphérique. Ce projet cible principalement la région de Beijing-Tianjin-Hebei (Jing-Jin-Ji) et les provinces voisines de Shandong, Shanxi, Mongolie-Intérieure et Henan. Le financement aide aussi à combattre le changement climatique et a réussi jusqu’à présent à réduire les émissions de carbone de 1,8 million de tonnes par an. En RDP lao, la Banque apporte son appui à la reconstruction et à l’amélioration de la résilience aux catastrophes naturelles. Le Projet de gestion des risques de catastrophe en Asie du Sud-Ouest mis en œuvre dans le pays aide à atténuer les conséquences des inondations dans la province d’Oudomxay, tout en renforçant le suivi et la prévision des catastrophes naturelles et l’alerte précoce. Le projet améliore aussi la résilience financière face aux catastrophes naturelles au moyen de mécanismes d’assurance et d’une stratégie nationale de financement des risques de catastrophe. De surcroît, un projet routier exécuté dans le pays intègre la résilience climatique dans l’entretien routier. Le Mécanisme de réponse aux crises de l’IDA devrait financer les deux projets afin d’activer le redressement du pays après des inondations ruineuses et de bâtir des infrastructures résilientes pour faire face aux catastrophes futures. Développer le capital humain et consolider l’inclusion Il est essentiel d’investir dans le capital humain pour assurer une croissance qui s’inscrit dans le long terme et réduire la pauvreté dans la région. En Indonésie, nous aidons à renforcer les systèmes de protection sociale afin de combler les insuffisances des filets de protection sociale et développer le capital humain. Le programme de transferts monétaires conditionnels baptisé Keluarga Harapan (PKH) a contribué à réduire les taux de retard de croissance chez les enfants, les décrochages scolaires et le travail des enfants parmi les participants. À la suite de ce succès, le PKH a été élargi pour couvrir 10 millions de ménages (soit 17 % de la population), grâce à un financement additionnel provenant d’une opération du Programme pour les résultats en 2017. Le PKH est ainsi devenu le deuxième programme de transferts monétaires conditionnels le plus important dans le monde et il a pu élargir sa couverture, renforcer les systèmes de prestation et améliorer la coordination. FIGURE 2  ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 19 PART DU TOTAL DE : 5,3 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement et Agriculture, pêche gestion des déchets 7% 5% et foresterie 7% Éducation Transports 10 % Énergie et 7% industries extractives Protection sociale 9% 1% Finances 5% Santé Industrie, commerce 6% et services Technologies de l’information et de Administration publique 40 % 3% la communication LES RÉGIONS 27 Aux Philippines, un programme de transferts monétaires conditionnels similaire, le Pantawid Pamilya Pilipino Program, couvre plus de quatre millions de ménages comptant des enfants de moins de 18 ans et offre des incitations aux parents afin qu’ils investissent dans leur santé et leur éducation. Le programme a permis d’accroître la fréquentation scolaire et de réduire l’écart entre les garçons et les filles en matière de scolarisation. On doit au succès de ce programme un quart de la réduction totale de la pauvreté dans le pays ces sept dernières années. PLEINS FEUX DOTER LA JEUNESSE URBAINE DE COMPÉTENCES PRATIQUES EN PAPOUASIE-NOUVELLE-GUINÉE Depuis 2010, le Projet d’emploi des jeunes des zones urbaines en Papouasie-Nouvelle-Guinée aide le pays à répondre à une situation socioéconomique de plus en plus préoccupante. En effet, les perspectives d’emploi sont limitées pour plus de la moitié de la population âgée de moins de 24 ans. À Port Moresby, le projet a permis à 18 500 jeunes de participer à des formations et à des activités de placement professionnel, d’ouvrir quelque 18 000 nouveaux comptes bancaires et de créer environ 815 000 jours de travail. Au total, 70  % des participants au programme ont affirmé qu’ils n’avaient jamais eu d’emploi rémunéré, 33  % n’avaient jamais été au collège, 35  % avaient participé à des activités criminelles, et 74  % n’avaient jamais eu de compte bancaire avant le programme. Six mois après leur formation pratique, près de la moitié des participants (41 %) ont indiqué qu’ils avaient trouvé des emplois à temps plein ou à temps partiel, tandis que les employeurs affirmaient que 97  % des participants au projet avaient les qualifications requises pour des emplois à temps plein. Cofinancé par le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce, ce projet est désormais l’un des plus importants programmes de lutte contre le chômage des jeunes dans le pays. La formule du service intégral qu’il propose, c’est-à-dire englobant l’offre de formation professionnelle à des jeunes confrontés au chômage de longue durée, l’adéquation entre offres et demandes d’emplois et des placements professionnels entièrement subventionnés, sera maintenant étendue à Lae City, le pôle industriel de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. 28 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 5  ASIE DE L’EST ET PACIFIQUE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 1 816 1 966 2 082 Croissance démographique (% annuel) 1,0 0,7 0,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 914 3 763 7 601 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 6,5 9,0 5,6 Population disposant de moins de 549 b 221 47 1,90 dollar par jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 73 75 77 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 69 72 73 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 97 99 99 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons 98 99 99 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 4 197 10 040 11 689 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 29,7b 11,2 2,3 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 25 16 12 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 120 79 63 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans 42 23 17 (pour 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 92 102 97 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 82 79 78 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 17 18 21 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à de l’eau potable 78 89 93 (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des installations 60 70 75 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 90 95 97 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 32 16 16 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant l’internet 2 29 51 (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2013 et 2018 ; consulter le site data.worldbank.org pour les a.  données actualisées. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. c.  Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/eap et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 29 Europe et Asie centrale La croissance économique dans la région Europe et Asie centrale a ralenti à 3,1 % en 2018. Selon les prévisions, elle devrait reculer davantage à 2,1  % en 2019, dans un contexte de ralentissement et de perspectives incertaines au niveau mondial. Les pays de la région affichent une croissance contrastée, la Russie, l’économie la plus importante, ayant largement contribué à la croissance régionale, parallèlement à l’Albanie, la Hongrie, la Pologne et la Serbie. La croissance régionale devrait repartir modérément entre 2020 et 2021, la reprise progressive attendue en Turquie venant compenser la timidité de l’activité économique en Europe centrale. Les défis à long terme qui se posent à la région demeurent cependant colossaux. La proportion de la population en âge de travailler dans la région a très fortement diminué, en raison surtout de la baisse des taux de fécondité survenue dans les années 90. La productivité a ralenti, s’établissant à 0,8 % par an entre 2013 et 2017. La croissance des investissements s’est nettement essoufflée. Elle a été ramenée des plus de 15 % en moyenne au cours des cinq années qui ont précédé la crise financière mondiale à tout juste 1,6 % en moyenne de 2014 à 2018. Certaines parties de la région, particulièrement en Asie centrale et dans les Balkans occidentaux, sont très vulnérables aux effets du changement climatique, notamment les sécheresses, inondations et catastrophes naturelles récurrentes. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 19, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 4,3 milliards de dollars pour la région au titre de 40 opérations, dont 3,7 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 583 millions de dollars d’engagements de l’IDA. Nous avons également signé 22 accords de services de conseil remboursables avec huit pays pour un montant total de 39 millions de dollars. Ces accords ont permis de fournir des conseils techniques sur des questions telles que les finances publiques et les réformes budgétaires, l’aménagement et le développement urbains, et le renforcement du système éducatif et des compétences pour l’emploi. Notre stratégie vise à augmenter la productivité et à renforcer la résilience dans l’ensemble de la région. Pour accroître la productivité, nous nous employons principalement à développer le capital humain, assurer l’inclusion des personnes marginalisées, faciliter l’accès de tous aux nouveaux marchés et aux nouvelles technologies, encourager la concurrence à l’intérieur des marchés, et investir dans les filets de protection sociale. Renforcer la résilience, c’est asseoir des marchés accessibles à tous sur des bases solides en consolidant la stabilité macroéconomique et financière, en assurant une gouvernance efficace pour promouvoir la croissance tout en s’attaquant aux effets du changement climatique, en mettant en place des systèmes réglementaires favorables au secteur privé, et en œuvrant en faveur de l’intégration régionale. Renforcer le capital humain pour accroître la productivité La Banque a continué de soutenir des projets dans la région dont le but est d’investir dans les systèmes de soins de santé, d’améliorer les compétences, d’accompagner la transition vers les nouvelles technologies, et d’investir dans les filets de protection sociale au profit des ménages pauvres. TABLEAU 6  EUROPE ET ASIE CENTRALE ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 17-19 ENGAGEMENTS DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) (MILLIONS DE DOLLARS) FY17 FY18 FY19 FY17 FY18 FY19 BIRD 4 569 3 550 3 749 2 799 4 134 2 209 IDA 739 957 583 310 298 931 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2019 : 27,1 milliards de dollars. 30 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Au cours de l’exercice 19, en Macédoine du Nord, nous avons affecté 33 millions de dollars à un projet visant à élargir l’accès aux services sociaux et à en améliorer la qualité. Au Tadjikistan, un financement additionnel d’un montant de 2  millions de dollars destiné au Projet de renforcement des filets de protection sociale, en cours, a continué à aider les plus vulnérables à bénéficier d’importantes prestations sociales. Au Bélarus, le financement additionnel d’un montant de 102 millions de dollars à l’appui du Projet de modernisation de l’éducation a permis au pays d’améliorer l’apprentissage des élèves et de moderniser le système scolaire. Le prêt d’un montant de 103 millions de dollars accordé à la Géorgie pour le Projet sur l’innovation, l’inclusion et la qualité aidera à renforcer le développement du capital humain en élargissant l’accès à l’enseignement préscolaire et en améliorant la qualité de l’éducation. Jeter des bases solides et renforcer la résilience pour la croissance Nos priorités dans la région demeurent notamment l’approfondissement de la stabilité macroéconomique et financière, la mise en place d’une gouvernance et d’institutions efficaces, et le renforcement des capacités d’adaptation aux nouvelles menaces, dont le changement climatique. Au cours de l’exercice 19, nous avons financé à hauteur de 52 millions de dollars le Projet de modernisation de l’administration fiscale en Serbie, qui vise à améliorer l’efficacité du recouvrement des impôts et taxes et alléger le fardeau de l’observation de la loi pour les contribuables. En République de Moldova, le Projet de renforcement de la compétitivité d’une valeur de 45 millions de dollars a continué d’aider à accroître la compétitivité des entreprises nationales dans le domaine des exportations et à alléger les contraintes réglementaires. Nous avons également apporté notre aide à la République kirghize en lui accordant un prêt d’un montant de 20 millions de dollars pour renforcer la capacité de riposte du pays face aux catastrophes naturelles et réduire les effets néfastes de ces dernières sur la finance. Ouvrir les marchés pour accroître la productivité dans le secteur privé Les projets mis en œuvre durant l’exercice écoulé visaient à promouvoir l’entrepre- neuriat, la concurrence et l’innovation ; faciliter l’accès à de nouveaux marchés et aux nouvelles technologies ; promouvoir l’intégration économique régionale ; et participer aux chaînes de valeur mondiales. Un projet d’une valeur de 15 millions de dollars a aidé à améliorer la compétitivité et les capacités des entreprises exportatrices au Kosovo. En Ouzbékistan, nous avons approuvé un prêt d’un montant de 200  millions de dollars destiné à élargir l’accès des très petites, petites et moyennes entreprises rurales de la Vallée de Ferghana aux ressources financières, aux services de conseil et aux marchés des zones urbaines. Un projet financé à hauteur de 400 millions de dollars en Turquie aidera les entreprises dirigées par des femmes et les sociétés de zones connaissant un afflux de Syriens sous protection temporaire à bénéficier d’un meilleur accès à des financements à long terme. La Banque a aussi produit des publications importantes sur le leadership intellectuel, ainsi que des analyses sur des questions stratégiques cruciales. Le rapport intitulé Toward a New Social Contract: Taking on Distributional Tensions in Europe and Central Asia, examine les politiques relatives au travail, à la fiscalité et au bien-être social et invite à les repenser fondamentalement afin de réduire les disparités sociales grandissantes à travers la région. FIGURE 3  EUROPE ET ASIE CENTRALE PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 19 PART DU TOTAL DE : 4,3 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement et Transports 2% 5% gestion des déchets 5% Agriculture, pêche Protection sociale 11 % et foresterie 13 % Éducation Administration publique 24 % Énergie et 12 % industries extractives Technologies de l’information et de la communication 3% 11 % Finances Industrie, commerce et services 12 % 3% Santé LES RÉGIONS 31 Le rapport phare intitulé, Critical Connections: Promoting Economic Growth and Resilience in Europe and Central Asia, analyse les répercussions sur la croissance des différents types de connectivité, à savoir le commerce, les investissements, les migrations, les communications et les transports. Il entend aider les décideurs politiques à exploiter au maximum les avantages économiques de ces facteurs de connectivité dans la région. PLEINS FEUX STIMULER L’INTÉGRATION ÉCONOMIQUE RÉGIONALE DANS LES BALKANS OCCIDENTAUX Dans les Balkans occidentaux, le passage des frontières prend cinq fois plus de temps que dans de nombreux pays de l’Union européenne (UE). Si les coûts logistiques pouvaient être ramenés au niveau de la moyenne européenne, les économies annuelles dépasseraient 1,1 milliard de dollars ou 1 % du PIB combiné de la région. Bien que les exportations en provenance des Balkans occidentaux puissent entrer dans l’UE sans droit de douane, seuls 10 à 20 % des entreprises locales exportent des produits. Le respect des procédures, notamment les inspections et la douane, et les délais de passage atténuent l’efficacité, augmentent les coûts et freinent les échanges commerciaux. Il est essentiel de lever ces barrières à l’intégration économique et d’améliorer la connectivité et le commerce afin d’assurer une croissance durable. Le Projet de facilitation du commerce et des transports réalisé en plusieurs phases dans les Balkans occidentaux et financé par la Banque mettra un montant total de 140 millions de dollars à la disposition de six pays participants. Il porte essentiellement sur l’intégration régionale et vise à faciliter les mouvements transfrontaliers des biens, rendre les systèmes de transport plus efficaces sur le plan des coûts et accroître l’accès aux marchés et l’investissement. La première phase approuvée durant l’exercice prévoit des financements pour la Serbie (40 millions de dollars), la Macédoine du Nord (30 millions de dollars) et l’Albanie (20 millions de dollars). Le projet devrait permettre de réduire de plus de 10  % les coûts d’exportation et d’importation. Il favorisera aussi le commerce et la croissance grâce à la modernisation des infrastructures, l’introduction des nouvelles technologies et une meilleure coordina- tion des organismes dans la région. La modernisation des infrastructures et des services de transport, ainsi que l’amélioration de la circulation routière aideront aussi à réduire les émis- sions de gaz à effet de serre et à atteindre les cibles nationales d’atténuation des effets du changement climatique. 32 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 7  EUROPE ET ASIE CENTRALE LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 392 399 418 Croissance démographique (% annuel) 0,0 0,5 0,5 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 1 784 7 440 7 781 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 8,0 4,5 2,3 Population disposant de moins de 28 b 11 7 1,90 dollar par jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 73 75 77 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 63 66 69 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 98 99 100 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons 99 100 100 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 2 693 3 014 3 030 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 6,0b 2,4 1,5 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge — — — (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 56 29 25 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans 36 19 13 (pour 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 94 97 98 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 73 72 71 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 7 15 21 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à de l’eau potable 93 95 96 (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des installations 87 91 93 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 99 99 100 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 6 6 6 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant l’internet 2 36 66 (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2013 et 2018 ; consulter le site data.worldbank.org pour les a.  données actualisées. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Données non disponibles en raison d’une couverture insuffisante de la population dans les estimations. c.  Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/eca et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 33 Amérique latine et Caraïbes La croissance dans la région Amérique latine et Caraïbes était de 1,6 % en 2018 et selon les prévisions, elle devrait progresser à 1,7 % en 2019. Notre objectif est de faire fond sur la transformation sociale profonde qui s’est opérée au cours de la première décennie du XXIe siècle, lorsque le boom des produits de base et une croissance généralisée ont permis de réduire de moitié les taux de pauvreté dans la région. Entre 2003 et 2016, la proportion de la population de la région vivant dans l’extrême pauvreté a chuté, passant de 24,5 % à 9,9 %. Depuis lors, cependant, les perspectives économiques se sont assombries, et de nombreuses personnes pourraient basculer à nouveau dans la pauvreté. Le rapport semestriel intitulé Effects of the Business Cycle on Social Indicators: When Dreams Meet Reality, a souligné que ce niveau de réduction de la pauvreté résultait davantage d’une phase favorable du cycle économique que d’une amélioration profonde et durable de la structure économique de la région. Les pays peinent encore à combler cette insuffisance pour réaliser une croissance plus robuste qui profite à tous. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice  19, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 6,1  milliards de dollars pour la région au titre de 37 opérations (parmi lesquelles une opération mixte BIRD/IDA), dont 5,7 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 430 millions de dollars d’engagements de l’IDA. Nous avons signé 18  accords de services de conseil remboursables avec huit pays pour un montant total de 6 millions de dollars. Notre stratégie dans la région repose sur trois piliers. Le premier pilier porte sur la croissance inclusive par la promotion de l’accroissement de la productivité, la compétitivité, la transparence et la responsabilisation  ; l’inclusion des groupes traditionnellement victimes de l’exclusion, notamment les peuples autochtones, les populations d’origine africaine et les collectivités rurales  ; et l’attraction des investissements privés. Le deuxième pilier concerne l’investissement dans le capital humain pour préparer les populations à faire face aux défis et à saisir les possibilités dont s’accompagnent le développement numérique et l’évolution de la nature du travail. Le troisième pilier vise à renforcer la résilience afin de donner aux pays les moyens de mieux gérer les chocs et y résister, notamment les catastrophes naturelles, les bouleversements économiques, les migrations, et la criminalité et la violence. Promouvoir une croissance solidaire La Banque est déterminée à promouvoir une croissance économique et sociale inclusive, principalement en augmentant la productivité, en renforçant l’éthique de responsabilité et en multipliant les opportunités. Le Projet de transformation urbaine de la métropole de Buenos Aires d’une valeur de 300  millions de dollars appuie l’intégration physique et sociale du Barrio  31, un quartier informel pauvre, au reste de la capitale argentine, en créant des opportunités économiques pour les habitants. Le Projet d’expansion des services financiers en milieu rural financé par la Banque au Mexique a permis d’élargir la couverture du système financier à des zones où les banques traditionnelles sont peu ou pas présentes, grâce à l’octroi de plus de 150 000 prêts et à l’augmentation des crédits accordés à de petites entreprises rurales, en privilégiant les femmes et les zones marginalisées. TABLEAU 8  AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 17-19 ENGAGEMENTS DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 17 EX. 18 EX. 19 BIRD 5 373 3 898 5 709 3 885 4 066 4 847 IDA 503 428 430 229 223 340 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2019 : 30 milliards de dollars. 34 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE En Bolivie, le Projet d’investissement communautaire dans les zones rurales a rapproché l’infrastructure des services de base des communautés rurales les plus pauvres et les plus reculées à Chuquisaca, Cochabamba, La Paz, et Oruro. Près de 282 000 personnes ont ainsi bénéficié des améliorations apportées dans les domaines suivants : l’irrigation, les routes rurales, l’eau potable, l’assainissement et l’électrification. Le Projet de ligne de métro 1 à Quito en Équateur a permis à la BIRD de collaborer efficacement avec plusieurs autres banques multilatérales de développement, dont la Banco de Desarrollo de America Latina, la banque interaméricaine de développement et la Banque européenne d’investissement. Ce projet d’une valeur de 1,7 milliard de dollars est achevé à 80 % et ne devrait enregistrer ni retard, ni dépassement de coûts. Investir dans le capital humain pour assurer la croissance et la prospérité Il est essentiel d’accroître le capital humain par l’éducation, la santé et les opportunités afin d’assurer la croissance et la prospérité. À l’instar du programme brésilien Bolsa  Família financé à hauteur de 200  millions de dollars, qui offre aux ménages pauvres des transferts monétaires subordonnés à la fréquentation de l’école et à l’utilisation des services de santé maternelle et infantile, un programme similaire de transferts monétaires conditionnels est financé dans le cadre d’un projet d’audit social financé par la Banque mondiale avec l’appui du Partenariat mondial pour la responsabilité sociale. Plus de 13 000 enfants des zones les plus défavorisées du pays bénéficient de ce projet qui s’inspire des avis des populations locales sur la façon de réduire l’absentéisme à l’école, d’accroître la qualité des soins médicaux et d’assurer la fourniture de médicaments essentiels. Au Pérou, un projet d’assistance technique a permis d’améliorer les résultats, la couverture et le suivi des programmes d’inclusion sociale gérés par le ministère du Développement et de l’Inclusion sociale. Il s’agit notamment des programmes de transferts monétaires conditionnels, d’indemnités pour les personnes extrêmement pauvres et de repas scolaires pour les enfants de la maternelle et du primaire. Renforcer la résilience La région Amérique latine et Caraïbes est particulièrement exposée aux catastrophes naturelles et fait face par ailleurs à des niveaux élevés de migration depuis le Venezuela et l’Amérique centrale. La Colombie a reçu un don d’un montant de 32  millions de dollars au titre du Mécanisme mondial de financement concessionnel administré par la Banque, en appui aux politiques de gestion des flux de migrants et de réfugiés venus du Venezuela, et pour offrir à ces migrants, ainsi qu’aux populations hôtes, un meilleur accès aux emplois et aux services sociaux de base. Pour aider la Dominique à se relever du passage de l’ouragan Maria qui a détruit 75  % du réseau électrique de l’île, la Banque a soutenu la Stratégie nationale de développement résilient pour aider à diversifier le bouquet énergétique. Un financement d’un montant de 27  millions de dollars devrait permettre de construire une centrale géothermique de sept mégawatts, aidant ainsi la Dominique à réaliser son ambition de devenir « le premier pays résilient au climat dans le monde ». Le projet permettra aussi d’accroître la proportion des énergies renouvelables et de disposer d’une feuille de route claire pour l’investissement privé dans des solutions géothermiques à la fois économiques et efficaces, et résilientes aux chocs climatiques. FIGURE 4  AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 19 PART DU TOTAL DE : 6,1 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement et Agriculture, pêche gestion des déchets 9% 3% et foresterie Transports 2% 8% Éducation Énergie et 4% industries extractives Protection sociale 19 % 12 % Finances 5% Santé Administration publique 20 % Technologies de l’information Industrie, et de la communication 1% 17 % commerce et services LES RÉGIONS 35 Recourir à des services de conseil, à l’assistance technique et au pouvoir de mobilisation La Banque a fourni des services de conseil remboursables, de l’assistance technique et des travaux d’analyse approfondie pour aider les pays de la région à atteindre leurs objectifs de développement. En République dominicaine, nous avons ainsi accompagné les réformes destinées à s’attaquer aux problèmes d’insolvabilité et à améliorer le cadre des investissements. À la suite de la crise migratoire qu’a connue le Venezuela, la Banque a réalisé une étude sur l’impact des migrations pour aider la Colombie à élaborer une politique et une stratégie nationales de réponse ; des études similaires sont en cours au Pérou et en Équateur. Le rapport intitulé Afro-descendants in Latin America: Toward a Framework of Inclusion, met en évidence les progrès accomplis par la communauté d’Afro-descendants en matière de réduction de la pauvreté et d’acquisition de moyens d’expression de ses préoccupations, en même temps qu’elle surmonte des barrières structurelles à sa pleine inclusion sociale et économique. L ’édition d’octobre 2018 du rapport semestriel intitulé From Known Unknowns to Black Swans: How to Manage Risk in Latin America and the Caribbean souligne l’importance de comprendre les différents mécanismes d’assurance mis en place pour gérer les risques. La Banque a aussi réuni d’importants décideurs politiques et partenaires multilaté- raux autour de questions d’intérêt commun. Ces rencontres incluent la conférence de haut niveau sur le renforcement de la résilience aux catastrophes et au changement climatique dans les Caraïbes  ; un forum d’investisseurs organisé conjointement avec le Gouvernement argentin à la veille du Sommet du G-20 à Buenos Aires pour définir des mesures permettant de stimuler des investissements privés durables et viables ; et l’Accord de Panama, coparrainé avec l’Organisation des États américains et le Gouver- nement panaméen, visant à combattre la corruption et à mobiliser des financements privés plus importants à l’appui du développement. PLEINS FEUX LES PEUPLES AUTOCHTONES DÉFINISSENT LEUR PROPRE DÉVELOPPEMENT Pour pouvoir concevoir des modèles de développement inclusifs et performants, la Banque engage des concertations stratégiques avec des organisations et communautés de peuples autochtones à travers l’Amérique latine. Nous avons conscience de la vision et des aspirations particulières de développement de ces peuples et mesurons les niveaux disproportionnés de pauvreté et d’inégalité dont ils souffrent. Un projet financé à hauteur de 80  millions de dollars permet à la Banque d’accompagner la mise en œuvre du Plan de développement des peuples autochtones du Panama, dans le cadre duquel ces populations sont à l’avant-garde de l’élaboration du programme de développement. Plus de 200  000  personnes bénéficient du projet, les femmes et les jeunes étant privilégiés. Le projet soutient les investissements proposés et jugés prioritaires par les autorités autochtones, avec un accent mis sur des services accessibles, de qualité et acceptables sur le plan culturel, dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’eau et de l’assainissement. Pour surmonter des barrières structurelles à long terme et des inégalités ethniques qui perdurent, le projet prévoit des investissements destinés à améliorer les capacités de gouvernance, la planification et la coordination entre les autorités autoch- tones et l’État. Le projet a déjà atteint deux de ses indicateurs de résultats, à savoir un décret exécutif instituant officiellement le Conseil national de développement des peuples autoch- tones, faisant office de plateforme de concertation permanente entre l’État et les peuples autochtones, et l’inclu- sion d’une conseillère dans chaque délégation participant au Conseil. 36 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 9  AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 456 519 565 Croissance démographique (% annuel) 1,5 1,2 0,9 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 3 741 7 719 7 968 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,7 4,4 0,9 Population disposant de moins de 63 b 36 24 1,90 dollar par jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 74 77 79 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 68 71 72 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 95 98 99 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons 94 97 98 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 1 095 1 376 1 530 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 11,8b 6,1 3,9 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 17 12 10 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 104 84 70 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans 35 25 19 (pour 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 98 99 98 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 60 66 67 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 15 23 31 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à de l’eau potable 90 94 96 (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des installations 73 81 84 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 91 96 98 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 31 31 30 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant l’internet 3 33 60 (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2013 et 2018 ; consulter le site data.worldbank.org pour les a.  données actualisées. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. c.  Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/lac et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 37 Moyen-Orient et Afrique du Nord La croissance dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord devrait être modeste, à 1,5 % en 2019, en baisse par rapport aux 1,6 % de 2018, un recul qui s’explique en grande partie par une croissance mondiale moins forte que prévu et par la volatilité des marchés financiers mondiaux. La croissance réelle par habitant à travers la région sera de -0,1 %, légèrement en hausse par rapport au taux de -0,2 % de 2018. Les conflits se poursuivent au Yémen et en Libye, ainsi qu’en Syrie, quoique dans une moindre mesure. Cette situation contribue à accroître le taux d’extrême pauvreté dans la région, qui a doublé, passant de 2,7 % en 2011 à 5 % en 2015. Les initiatives de relèvement et de reconstruction se poursuivent en Irak, bien qu’à un rythme lent. Grâce à de solides réformes de la fiscalité et du secteur de l’énergie, la République arabe d’Égypte affichera un taux de croissance de 5,5 % en 2019. La Jordanie et le Liban qui supportent encore le fardeau de millions de réfugiés, se préparent à engager d’importantes réformes économiques, tandis qu’en Tunisie le programme des réformes marque le pas dans la perspective des prochaines élections législatives et présidentielle. Le Maroc demeure stable, malgré le ralentissement de la croissance. À 7 %, le taux de croissance de Djibouti est le plus rapide de la région, bien que ce chiffre n’ait pas beaucoup influé sur le niveau élevé de pauvreté dans le pays. La croissance dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) avoisine toujours 2 % et des réformes sont menées dans bon nombre de ces pays, plus particulièrement en Arabie saoudite. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 19, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 5,5 milliards de dollars pour la région au titre de 19 opérations, dont 4,9 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 611 millions de dollars d’engagements de l’IDA. Les revenus générés par les accords de services de conseil remboursables, y compris ceux conclus avec des pays du CCG, s’élevaient à environ 56 millions de dollars. Le programme élargi de services de conseil continue d’apporter un soutien régulier au processus de réforme dans les pays du CCG. La promotion de la paix et de la stabilité sociale est au cœur de notre stratégie régionale. Cette stratégie s’est élargie depuis 2018, pour mettre également l’accent sur la mobilisation de financements à l’appui du développement, le capital humain et le développement du numérique. Elle repose sur les quatre piliers que sont l’établissement d’un nouveau contrat social, le renforcement de la coopération régionale, le renforcement de la résilience, qui recouvre notamment le relèvement des défis posés par les déplacements forcés de populations, et le soutien aux efforts de redressement et de reconstruction. La stratégie élargie intègre les trois priorités de la Banque, qui sont la croissance durable et inclusive, l’investissement dans le capital humain et le renforcement de la résilience. Un grand nombre de nos activités portent sur plus d’un de ces piliers, ainsi que sur de nouveaux axes d’intervention. Renouveler le contrat social La promotion de structures plus responsables et inclusives pour soutenir le secteur privé, la création d’emplois plus nombreux et de meilleure qualité, et l’éducation, la santé et les possibilités qu’offrent les technologies numériques demeurent nos principales priorités régionales. Au Maroc, par exemple, le Programme d’inclusion financière et d’économie numérique financé à hauteur de 700  millions de dollars soutient l’entrepreneuriat et l’expansion des possibilités que présente le numérique. En Tunisie, le Projet sur les start-up innovantes et les petites et moyennes entreprises, représentant 75  millions de dollars, promeut l’écosystème des start-up, englobant TABLEAU 10  MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 17-19 ENGAGEMENTS DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 17 EX. 18 EX. 19 BIRD 4 869 5 945 4 872 5 335 3 281 4 790 IDA 1 011 430 611 391 569 647 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2019 : 19,3 milliards de dollars. 38 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE notamment les entrepreneurs tournés vers les technologies numériques. Le Programme de développement du secteur privé pour une croissance inclusive, financé en Égypte à hauteur de 1 milliard de dollars, aide à promouvoir les services mobiles en faveur des micro-entrepreneurs, renforcer les marchés financiers et le cadre d’intervention des start-up, et moderniser les systèmes fiscaux. Renforcer la coopération régionale La région Moyen-Orient et Afrique du Nord est la moins intégrée au monde sur le plan économique. En conséquence, la Banque y œuvre pour plus de coopération, d’efficacité et d’interdépendance, en particulier dans le secteur privé et celui de l’énergie, l’objectif étant d’accroître les investissements transfrontaliers et de renforcer les mesures propres à favoriser l’évolution vers l’établissement d’un marché régional. En Jordanie, le deuxième Programme pour une croissance équitable et la création d’emplois, financé à hauteur de 1,5 milliard de dollars, met l’accent sur l’ouverture des marchés aux investissements étrangers, en particulier ceux en provenance du CCG et d’autres pays de la région, tout en améliorant l’efficacité et associant davantage le secteur privé. Les nouveaux programmes de réforme du secteur de l’électricité en Jordanie et au Liban permettront une meilleure interconnexion de la région et attireront les investisseurs de la région. En Égypte, le Projet sur l’entrepreneuriat au service de la création d’emplois, d’une valeur de 200 millions de dollars, vise à améliorer le cadre d’activité des start-up en stimulant les opportunités d’investissement dans des entreprises innovantes locales. Renforcer la résilience face aux migrations forcées Dans les pays de la région, notamment Djibouti, Irak, Jordanie et Liban, la présence de personnes déplacées de force, dont des réfugiés et des déplacés internes, continue de présenter des défis pour les services locaux. À Djibouti où un grand nombre de personnes déplacées et de réfugiés se sont installés dans les villes, un projet d’une valeur de 20 millions de dollars financé en partie par le Sous-guichet d’IDA-18 pour l’aide aux réfugiés améliore l’accès de plus de 120 000 habitants aux services urbains et sociaux et à de meilleures opportunités d’emploi. En Jordanie, un financement additionnel de 141 millions de dollars pour le Projet sur les soins de santé d’urgence sera affecté principalement aux services de santé destinés aux réfugiés syriens et aux communautés d’accueil. Ce projet bénéficiera aussi d’un financement à des conditions de faveur du Mécanisme mondial de financement concessionnel, qui est appuyé financièrement par neuf pays et l’UE au profit de pays à revenu intermédiaire confrontés à la crise de réfugiés. À ce jour, le Mécanisme a déjà approuvé des financements d’un montant total de 452  millions de dollars au titre de neuf opérations menées dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, lesquels ont, à leur tour, permis de lever 2,1 milliards de dollars. Soutenir le redressement économique et la reconstruction Le redressement et la reconstruction — notamment par l’assistance aux populations durant les conflits lorsque les autorités compétentes y consentent — constituent une composante importante de notre stratégie dans la région, particulièrement lorsque les conflits diminuent d’intensité ou cessent. En Irak, le Projet de reconstruction et d’amélioration des services d’électricité, d’une valeur de 200 millions de dollars, permettra FIGURE 5  MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 19 PART DU TOTAL DE : 5,5 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement et Agriculture, pêche gestion des déchets 6% 0% et foresterie Transports 0% 10 % Éducation Énergie et Protection sociale 13 % 16 % industries extractives Administration publique 15 % Technologies de l’information 18 % Finances et de la communication 6% Industrie, commerce et services 10 % 6% Santé LES RÉGIONS 39 de soutenir les travaux de réparation et d’expansion des services, tout en encourageant l’investissement privé. À Gaza, qui se remet encore progressivement du conflit tout en étant sujet à des violences sporadiques, le Projet d’urgence argent contre travail et promotion de l’auto-emploi, financé à hauteur de 17 millions de dollars, encourage les petits entrepreneurs et les personnes pauvres par des transferts monétaires, tandis que le financement additionnel d’un montant de 10 millions de dollars à l’appui du Projet d’urgence de services municipaux à forte intensité de main-d’œuvre de Gaza permet d’offrir des possibilités d’emploi temporaire aux populations vulnérables. Au  cours de l’exercice 19, le Yémen a reçu trois dons d’un montant total de 540 millions de dollars pour la santé et la nutrition, les services urbains, les emplois temporaires et l’approvisionnement d’urgence en électricité. PLEINS FEUX SOUTENIR L’INCLUSION FINANCIÈRE ET L’ÉCONOMIE NUMÉRIQUE AU MAROC Le Maroc a fait d’importantes avancées sur le plan social et économique au cours des 15 der- nières années, grâce à des investissements publics importants et à des réformes de vaste portée, tout en assurant avec succès la stabilité macroéconomique. Pour autant, des défis de développement considérables demeurent : une création d’emplois faible, un taux de chômage élevé, surtout chez les jeunes et les femmes, une prestation de services médiocre, et des dispa- rités sociales et territoriales persistantes. Le développement du secteur privé, qui est la clé pour la création de nouveaux emplois, est freiné faute d’inclusion, les entrepreneurs et les petites et moyennes entreprises (PME) ayant difficilement accès aux financements. Le système éducatif ne permet pas d’acquérir des compétences en adéquation avec les emplois. Ce qui a amené la Banque à apporter une réponse globale pour appuyer le programme du gouvernement pour la période 2017-2021, qui est renforcé par les stratégies nationales de développement du numérique et d’inclusion financière. Le Programme d’inclusion financière et d’économie numérique vise non seulement à libérer le potentiel du Maroc en matière d’entrepreneuriat, particulièrement chez les femmes et les jeunes, mais aussi à utiliser les technologies numériques pour élargir l’inclusion financière et soutenir les start-up et les PME. Pour cette raison, le programme représentait une rampe de lancement idéale de nos activités visant à mettre en place, à brève échéance, des services modernes d’Internet à haut débit pour tous et un système national de paiements numériques. Le programme devrait s’achever en 2021. Il repose sur trois composantes interdépendantes. La première vise à renforcer l’inclusion financière par la diversification des instruments financiers traditionnels et nouveaux, en menant notamment des réformes institutionnelles et réglementaires dans les secteurs de la microfinance, de l’agrofinance et des assurances, privilégiant particulièrement les femmes. La deuxième composante encourage le développement des plateformes et infrastructures numériques, l’accent étant mis sur l’expansion de la connectivité et des paiements mobiles, tandis que la troisième composante soutient les entrepreneurs dans le domaine du numérique. Les réalisations de ce projet, qui bénéficie d’une adhésion forte des pouvoirs publics et du secteur privé marocain, seront exposées lors des Assemblées annuelles 2021 du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale à Marrakech. 40 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 11  MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 279 333 383 Croissance démographique (% annuel) 1,8 1,8 1,7 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 1 576 3 983 3 868 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,6 3,4 1,3 Population disposant de moins de 10 b 8 16c 1,90 dollar par jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 71 74 75 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 68 70 71 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 80 84 87 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons 89 91 92 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 872 1 282 1 418 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 3,4b 2,3 4,2c 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 23 18 15 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)d ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 125 99 90 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans 46 30 25 (pour 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 81 91 89 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 24 25 25 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 4 11 17 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à de l’eau potable 87 90 92 (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des installations 83 86 88 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 91 95 98 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 3 3 3 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant l’internet <1 21 50 (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2013 et 2018 ; consulter le site data.worldbank.org pour les a.  données actualisées. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Les données relatives à la pauvreté pour cette région remontent à 2015 et peuvent avoir changé du fait c.  des conflits et de la fragilité dans la région. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. d.  Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/mena et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 41 Asie du Sud L’Asie du Sud reste la région du monde qui affiche la croissance la plus rapide, laquelle devrait passer de 6,9 % en 2019 à 7 % en 2020 et à 7,1 % en 2021, tirée par une forte consommation des ménages, la reprise des exportations, et les investissements résultant des réformes menées par les pouvoirs publics de la modernisation des infrastructures. La région a également connu une stabilité politique marquée par une transition démocratique et pacifique à la tête de la majorité des pays. Les risques qui pèsent sur les perspectives proviennent principalement de facteurs internes, notamment la faiblesse des exportations, la lenteur des progrès dans la mise en œuvre des mesures d’assainissement budgétaire, le niveau élevé des déficits et les perturbations dues aux catastrophes naturelles. La croissance robuste se traduit par un recul de la pauvreté et des progrès remarquables sur le plan du développement humain. Toutefois, en fin 2015, la proportion de la population disposant de moins de 1,90 dollar par jour pour vivre était toujours estimée à 12,4  %, soit environ 216  millions de personnes —  c’est-à-dire le tiers du nombre total de pauvres dans le monde — et la pauvreté multidimensionnelle est plus élevée que la mondiale. De nombreux pays de la région sont également marqués par des formes extrêmes d’exclusion sociale et des pénuries d’infrastructures considérables. La région a également enregistré l’un des plus importants afflux de réfugiés de l’ère moderne, avec plus de 740 000 réfugiés rohingyas qui ont fui vers le Bangladesh depuis août 2017, selon les estimations de l’ONU. L’aide de la Banque mondiale Durant l’exercice 19, la Banque a approuvé des prêts d’un montant de 8,9 milliards de dollars pour la région au titre de 54 opérations, dont 4 milliards de dollars de prêts de la BIRD et 4,9 milliards de dollars d’engagements de l’IDA. Nous avons également fourni 178 services d’analyse et de conseil et produits d’analyse à huit pays, représentant au total 79 millions de dollars, donnant des avis techniques sur des questions telles que la réforme du secteur de l’énergie, la participation des femmes à la vie active et le changement climatique. Notre stratégie régionale met l’accent sur la promotion d’une croissance durable et inclusive, l’investissement dans les ressources humaines et le renforcement de la résilience. Elle consiste à soutenir des politiques favorables à une création d’emplois tirée par le secteur privé, s’attaquer au retard de croissance par des solutions multisectorielles, accroître la participation des femmes au marché de l’emploi, venir en aide aux réfugiés, rapatriés et déplacés internes, et prendre en compte les risques climatiques, grâce à la préparation aux catastrophes et leur gestion. Promouvoir une croissance durable et créer des emplois La croissance économique dans la région ne peut être maintenue à des niveaux élevés que si la croissance des investissements et des exportations est plus forte. La création d’emplois est essentielle au regard des quelque 1,5 million de personnes qui feront leur entrée sur le marché du travail chaque mois au cours des deux prochaines décennies. Pour relever ces défis, la Banque mondiale soutient des initiatives, telles que le prêt-programme à l’appui des politiques de développement axé sur les emplois au Bangladesh, financé à hauteur de 250 millions de dollars, qui vise à s’attaquer aux problèmes de l’emploi et à consolider les systèmes qui protègent les travailleurs et renforcent la résilience. En Afghanistan, le Projet d’autonomisation économique des femmes et de développement rural, d’une valeur de 100  millions de dollars, vise à accroître l’autonomisation sociale et économique des femmes rurales pauvres. TABLEAU 12  ASIE DU SUD ENGAGEMENTS ET DÉCAISSEMENTS RÉGIONAUX POUR LES EXERCICES 17-19 ENGAGEMENTS DÉCAISSEMENTS (MILLIONS DE DOLLARS) (MILLIONS DE DOLLARS) EX. 17 EX. 18 EX. 19 EX. 17 EX. 18 EX. 19 BIRD 2 233 4 508 4 011 1 454 1 698 2 598 IDA 3 828 6 153 4 849 3 970 3 835 4 159 Portefeuille d’opérations en cours d’exécution au 30 juin 2019 : 53,4 milliards de dollars. 42 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Le Groupe de la Banque aide également les pays à optimiser les ressources dont ils disposent pour promouvoir le développement en faisant appel à des solutions durables du secteur privé. Au Népal, un projet d’une valeur de 100 millions de dollars — le premier d’une série qui en compte deux — soutient la viabilité financière et la gouvernance du secteur de l’électricité, tandis que le Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18 fournira 103 millions de dollars sous forme de financement et de garanties pour la centrale hydroélectrique de Trishuli-1, réduisant ainsi les risques et incitant le secteur privé à investir dans cette opération. En Inde, le Projet d’innovation dans l’énergie solaire et les technologies hybrides, financé à hauteur de 400  millions de dollars, appuie des solutions fondées sur le recours aux énergies renouvelables et au stockage d’énergie dans des batteries. Investir dans les ressources humaines et promouvoir une croissance inclusive Pour renforcer le capital humain, considéré comme moteur de la croissance, la Banque aide la région à améliorer l’accessibilité et la qualité de l’éducation, à lutter contre le retard de croissance et la malnutrition infantile, à renforcer les systèmes et services de santé, et à élargir la couverture des filets de protection sociale pour les plus démunis. En collaboration avec les partenaires de développement, nous avons organisé des sommets sur le capital humain au Bhoutan, au Népal et au Pakistan. Le nouveau rapport intitulé Pakistan@100: Shaping the Future faisait ressortir l’impérieuse nécessité pour le Pakistan d’investir plus et mieux dans sa population pour qu’elle soit plus riche, plus instruite et en meilleure santé à l’horizon 2047. Par ailleurs, des initiatives comme le Programme pour l’élimination de la tuberculose en Inde, financé à hauteur de 400 millions de dollars, s’appuie sur les efforts déployés précédemment pour améliorer la qualité et l’accessibilité des services de santé et de nutrition. Promouvoir la résilience face aux conflits et au changement climatique Les risques de conflit et de fragilité augmentent en Asie du Sud, entraînant un accroissement des déplacements et la montée des tensions frontalières. Nous travaillons avec nos partenaires pour fournir des services de base aux populations déplacées et aux communautés d’accueil, comme c’est le cas dans le cadre du Projet Eshteghal Zaiee‑Karmondena en Afghanistan, financé au moyen d’un don d’une valeur de 200 millions de dollars et visant à créer plus d’emplois et des perspectives économiques dans les villes qui connaissent un afflux important de personnes déplacées. La région Asie du Sud est très vulnérable aux effets du changement climatique, notamment aux catastrophes naturelles d’origine climatique et à l’élévation du niveau de la mer. Selon le rapport sur les effets des variations des températures et des précipi- tations sur les niveaux de vie en Asie du Sud, intitulé South Asia’s Hotspots: Impacts of Temperature and Precipitation Changes on Living Standards, 800 millions de personnes dans la région vivent dans des zones où les moyens de subsistance sont vulnérables aux effets du changement climatique. La région ne pourra enregistrer des progrès qu’en réduisant ses émissions de carbone, en recomposant son bouquet énergétique, en atténuant les méfaits de l’évolution du climat, et en renforçant la résilience. Par exemple, le Projet d’agriculture irriguée résiliente au changement climatique au Sri Lanka, d’une valeur de 125 millions de dollars, permettra d’améliorer la productivité et la diversifica- tion agricoles par l’adoption de pratiques résilientes au changement climatique et par une gestion plus efficace de l’eau. Le Projet intégré de transformation de l’irrigation et de l’agriculture dans l’Andhra Pradesh en Inde, d’une valeur de 246 millions de dollars, FIGURE 6  ASIE DU SUD PRÊTS DE LA BIRD ET DE L’IDA PAR SECTEUR • EXERCICE 19 PART DU TOTAL DE : 8,9 MILLIARDS DE DOLLARS Eau, assainissement et Agriculture, pêche gestion des déchets 8% 13 % et foresterie Transports 20 % 6% Éducation Énergie et 11 % industries extractives Protection sociale 3% 2% Finances Administration publique 15 % 11 % Santé Technologies de l’information et de la communication 4% 7% Industrie, commerce et services LES RÉGIONS 43 vise à accroître la productivité, la rentabilité et la résilience climatique des petites exploi- tations agricoles. Le Projet pour des forêts et des moyens de subsistance durables au Bangladesh, d’une valeur de 175  millions de dollars, permettra d’améliorer la gestion des forêts et de tirer plus d’avantages pour les collectivités tributaires des forêts, avec un accent particulier sur les femmes et les adolescentes. Promouvoir l’intégration régionale L’Asie du Sud reste l’une des régions les moins intégrées dans le monde d’un point de vue économique. Par conséquent, nous apportons notre appui au commerce transfrontalier, à l’interconnexion dans les domaines des transports et de l’énergie, ainsi qu’à la sécurité hydrique à long terme et à la durabilité environnementale dans la région. Le Projet de corridor économique de Khyber Pass, d’une valeur de 460 millions de dollars, vise à accroître l’activité économique entre le Pakistan et l’Afghanistan en améliorant la connectivité régionale et en favorisant le développement du secteur privé le long de ce corridor d’une importance cruciale. Le rapport intitulé Exports to Jobs: Boosting the Gains from Trade in South Asia analyse la façon dont les politiques du marché du travail peuvent aider divers groupes de travailleurs à acquérir les compétences voulues et à faire en sorte que les gains découlant de l’augmentation des exportations soient partagés plus largement à travers la société. Notre rapport intitulé A Glass Half Full: The Promise of Regional Trade in South Asia, dresse la liste des principaux obstacles à l’intégration commerciale et recommande des mesures concrètes susceptibles d’aider à réaliser des progrès mesurables dans des domaines clés du commerce et de l’intégration, qui profiteraient à tous les pays de la région. PLEINS FEUX FAIRE DU NÉPAL UNE DESTINATION ATTRACTIVE POUR L’INVESTISSEMENT Il y a quatre ans, le Népal se remettait d’un séisme dévastateur qui avait coûté la vie à des milliers de personnes. Aujourd’hui, l’avenir semble bien plus prometteur. L ’extrême pauvreté diminue sans cesse et la croissance est restée relativement forte depuis deux ans. Pour la première fois depuis des décennies, le Népal s’est également doté d’une majorité gouvernementale stable qui lui permettrait de concrétiser une vision de développement à long terme. Les nouvelles lois visent à encourager l’investissement direct étranger, à améliorer le climat des affaires et à protéger la propriété intellectuelle. La conjugaison de ces facteurs a permis d’attirer plus de 700 investisseurs étrangers représentant plus de 300 entreprises de 40 pays au Sommet sur l’investissement au Népal organisé en mars 2019 par les autorités du pays. À la fin de cet événement, près de 15 contrats ont été signés, portant notamment sur la mise en valeur de l’énergie hydroélectrique et solaire, les services de téléphonie 5G, un centre de villégiature haut de gamme, des magasins de stockage de céréales et des partenariats public-privé. Des candidatures ont aussi été reçues d’investisseurs concernant 11 autres projets sur les 77 présentés par les autorités. Le Groupe de la Banque mondiale a organisé une tournée d’information préparatoire à ce sommet en Malaisie et à Singapour afin de susciter l’intérêt des investisseurs de ces pays. L ’appui financier et technique que le Groupe de la Banque a apporté à cet évènement vient renforcer une coopération vieille de plus de 50 ans avec le Népal, ainsi que notre détermination à aider le Népal à réaliser son objectif ambitieux de devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici 2030. 44 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 13  ASIE DU SUD LA RÉGION EN BREF DONNÉES INDICATEUR 2000 2010 ACTUELLESa TENDANCE Population totale (millions) 1 391 1 639 1 814 Croissance démographique (% annuel) 1,9 1,4 1,2 RNB par habitant (méthode de l’Atlas, 444 1 153 1 925 dollars courants) Croissance du PIB par habitant (% annuel) 2,1 6,2 5,5 Population disposant de moins de 555 b 401 274 1,90 dollar par jour pour vivre (millions) Espérance de vie à la naissance, femmes 64 68 71 (années) Espérance de vie à la naissance, hommes 62 66 67 (années) Taux d’alphabétisation des jeunes, filles 63 77 86 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Taux d’alphabétisation des jeunes, garçons 80 87 90 (% de la population âgée de 15 à 24 ans) Émissions de dioxyde de carbone 1 181 1 969 2 516 (mégatonnes) SUIVI DES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE (ODD) ODD 1.1 Extrême pauvreté (% de la population disposant de moins de 38,6b 24,6 16,1 1,90 dollar par jour pour vivre, PPA 2011) ODD 2.2 Prévalence du retard de croissance, taille pour âge 51 42 35 (% des enfants âgés de moins de 5 ans)c ODD 3.1 Taux de mortalité maternelle (estimation modélisée, pour 388 228 182 100 000 naissances vivantes) ODD 3.2 Taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans 94 63 45 (pour 1 000 naissances vivantes) ODD 4.1 Taux d’achèvement des études 70 88 95 primaires (% du groupe d’âge concerné) ODD 5 Taux des femmes par rapport aux 36 34 34 hommes (estimation modélisée de l’OIT, %) ODD 5.5 Pourcentage de sièges occupés par des femmes dans les parlements 8 20 18 nationaux (% du total) ODD 6.1 Accès au moins à de l’eau potable 82 86 88 (% de la population) ODD 6.2 Accès au moins à des installations 24 39 46 d’assainissement (% de la population) ODD 7.1 Accès à l’électricité 57 75 86 (% de la population) ODD 7.2 Consommation d’énergie renouvelable (% de la consommation 53 42 38 énergétique finale totale) ODD 17.8 Personnes utilisant l’internet <1 7 30 (% de la population) Note : OIT = Organisation internationale du travail ; PPA = parité de pouvoir d’achat. Données les plus récentes entre 2013 et 2018 ; consulter le site data.worldbank.org pour les a.  données actualisées. Données de 2002. Pour les estimations de la pauvreté, voir les groupes régionaux à l’adresse b.  iresearch.worldbank.org/PovcalNet/data.aspx. Pour la prévalence du retard de croissance, tous les niveaux de revenu sont couverts. c.  Pour de plus amples informations, rendez-vous aux adresses www.worldbank.org/sar et data.worldbank.org/country. LES RÉGIONS 45 Apporter des solutions de développement durable à nos clients LE TAUX DE PAUVRETÉ DANS LE MONDE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI BAS, ce qui souligne le succès des efforts de développement déployés par la communauté internationale pour mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Mais les progrès ralentissent et la pauvreté reste élevée, et s’accroît même dans certaines régions, en Afrique subsaharienne notamment. Les énormes gains réalisés sont également menacés par les défis mondiaux, dont le resserrement des perspectives macroéconomiques, les pressions budgétaires exercées sur les gouvernements, les catastrophes naturelles, la faible croissance des revenus des plus pauvres, les niveaux de déplacement records, et les conflits et la fragilité persistants. À ces défis s’ajoutent le ramollissement de la croissance mondiale et les risques de détérioration de la situation, dont les obstacles au commerce, les nouvelles tensions financières et la contraction des principales économies. Pour protéger les gains durement acquis par les pays et accélérer les progrès, la Banque mondiale collabore étroitement avec ses partenaires afin de soutenir une croissance économique solidaire et durable, promouvoir des investissements plus importants et de meilleure qualité dans les ressources humaines et renforcer la résilience. Pour ce faire, nous fournissons des services à tous nos clients, créons des marchés, mobilisons des fonds pour le développement et jouons un rôle moteur face à des enjeux mondiaux. Ces piliers sont décrits dans la stratégie globale du Groupe de la Banque, baptisée Vision d’avenir, qui indique la voie à suivre pour soutenir le programme de développement à l’horizon 2030 et atteindre les objectifs de développement durable (ODD). Notre atout particulier en matière de développement est lié à notre expérience internationale, à notre connaissance approfondie d’un large éventail de secteurs et à notre capacité à réunir les principales parties prenantes. Nous adoptons une approche multisectorielle, pour maximiser notre impact et fournir des solutions plus globales, que ce soit en veillant à ce que les femmes et les filles aient accès à des transports sûrs et fiables, en construisant des infrastructures résilientes aux effets du changement climatique, ou en améliorant les systèmes de santé dans les zones touchées par la fragilité, les conflits et la violence. Grâce à nos activités dans de multiples régions et secteurs, nous aidons les pays à trouver des solutions durables à leurs défis en matière de développement dans un monde de plus en plus complexe et interconnecté. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 47 CROISSANCE SOLIDAIRE ET DURABLE Promouvoir la transparence dans la gestion de la dette Le financement par l’emprunt est essentiel au développement. Utilisé à bon escient, il peut aider les pays à financer d’importants projets et à enregistrer une croissance soutenue et profitant à tous. Mais l’endettement réapparaît comme un risque dans les pays émergents et en développement, soulignant la nécessité d’une gestion prudente de la dette publique par des institutions solides, des processus fiables et des capacités éprouvées. Notre travail sur la gestion de la dette publique vise à améliorer trois aspects principaux. En favorisant la transparence de la dette, les emprunteurs souverains peuvent prendre des décisions éclairées en matière d’emprunt, tandis que les créanciers et les agences de notation peuvent évaluer leur capacité d’endettement et fixer le prix des titres de créance convenablement. En gérant efficacement la dette et les risques budgétaires, les pays peuvent réduire leur vulnérabilité financière, contribuer à la stabilité macroéconomique, préserver la viabilité de leur dette et protéger leur cote auprès des investisseurs. En améliorant le suivi et la gestion des risques budgétaires liés aux passifs éventuels, les pays peuvent s’assurer que leur niveau d’endettement reste soutenable. En 2018, la Banque et le FMI ont annoncé leur collaboration sur un nouveau programme de travail, l’approche multidimensionnelle de la prise en compte des vulnérabilités émergentes à l’endettement. Ce travail s’inscrit dans le cadre du programme de développement mondial — qui englobe les ODD — et promeut un meilleur suivi des vulnérabilités en matière d’endettement, des réformes structurelles visant à réduire ces vulnérabilités, une plus grande transparence de la dette et un renforcement des capacités de gestion de celle-ci. Les principaux éléments de cette démarche et d’autres aspects du financement durable ont été exposés dans les récentes notes préparées par le FMI et la Banque à l’intention du G20. Travaillant en collaboration avec le FMI, nous avons également mis en œuvre la version révisée du Cadre de viabilité de la dette pour les pays à faible revenu. Il permet aux créanciers d’adapter leurs conditions de financement en prévision des risques futurs et aide les pays à trouver un équilibre entre le besoin de fonds et la capacité de rembourser leurs dettes. Ce cadre aide les pays à soutenir la réalisation des ODD lorsque leur capacité à assurer le service de la dette est limitée. Le Mécanisme de gestion de la dette, un outil particulier du Groupe de la Banque, fournit des conseils, des formations, des outils analytiques et des séances d’apprentissage entre pairs qui renforcent la capacité des pays à gérer leur dette. Depuis sa création en 2008, il a soutenu le renforcement des capacités et les réformes dans plus de 75 pays et entrepris plus de 290 missions d’assistance technique. En 2019, la Banque a lancé la troisième phase du Mécanisme en vue de renforcer l’appui à la gestion de la dette et à la transparence. Promouvoir une vision du commerce mondial qui profite à tous Le commerce est un important moteur de croissance qui crée des emplois, réduit la pauvreté et accroît les opportunités économiques. Depuis 1990, la croissance sous- tendue par le commerce ouvert a permis à plus d’un milliard de personnes d’échapper à la pauvreté. Le commerce peut également favoriser l’inclusion économique des femmes. Dans les pays en développement, les entreprises exportatrices emploient plus de femmes que les autres entreprises, et les femmes peuvent représenter jusqu’à 90 % de la main-d’œuvre dans les zones franches pour l’industrie d’exportation. Pour que chaque membre de la société puisse récolter les fruits du commerce, le Groupe de la Banque encourage un large éventail de réformes et d’investissements, notamment des économies plus résilientes dotées de solides filets de protection sociale ; une éducation qui prépare les jeunes aux emplois de demain ; et le recyclage professionnel, l’aide à la recherche d’emploi et les prestations de réinstallation qui aident les travailleurs en cas de changement d’emploi. Les chaînes de valeur mondiales font partie intégrante du commerce ouvert et contribuent fortement à la création d’emplois. Elles aident les économies moins diversifiées et plus petites à trouver des créneaux dans l’économie mondiale. De nombreux pays, dont le Bangladesh, le Costa Rica, le Lesotho, le Viet Nam et, plus récemment, l’Éthiopie, ont enregistré d’importants gains de croissance grâce à cette approche. Les chaînes de valeur font l’objet du Rapport sur le développement dans le monde 2020. 48 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Aider les pays à recueillir des données sur l’évolution de la pauvreté Malgré les énormes progrès mondiaux accomplis dans la réduction de l’extrême pauvreté, les  taux restent obstinément élevés dans les pays à faible revenu et dans ceux touchés par les conflits et les troubles politiques. Le nombre total de pauvres augmente en Afrique subsaharienne, qui comptait en 2015 plus de personnes vivant dans l’extrême pauvreté que le reste du monde. Selon tous les scénarios, sauf les plus optimistes, le taux de pauvreté y restera à deux chiffres en 2030. Ce défi ne pourra être relevé que si l’on dispose de données plus nombreuses et de meilleure qualité. En 2015, la Banque s’est engagée à aider les pays les plus pauvres du monde à réaliser des enquêtes auprès des ménages tous les trois ans, car l’augmentation de la fréquence de ces enquêtes est essentielle pour comprendre les progrès réalisés dans la lutte contre la pauvreté. Grâce à notre soutien, 41  pays d’Afrique subsaharienne ont ainsi effectué des enquêtes auprès des ménages entre 2015 et 2018, contre seulement 18 entre 2012 et 2015. Et on estime que 34 pays — soit 76 % de la population de la région — en réaliseront entre 2018 et 2020. Nous maintiendrons cette dynamique en Afrique et ailleurs. Tirer parti de la transformation économique pour créer des emplois plus nombreux, de meilleure qualité et pour tous La croissance économique peut transformer les sociétés, augmenter les revenus et aider les citoyens à prospérer, mais elle ne peut y arriver toute seule. Pour réduire la pauvreté et assurer une prospérité partagée, il faut que la croissance crée des emplois plus nombreux, de meilleure qualité et profitant à tous. L ’amélioration de l’accès au financement, le renforcement de la formation professionnelle, la promotion d’un secteur privé fort et la mise en place d’infrastructures durables rapprochent les personnes et les perspectives d’emploi qui peuvent aider à mettre fin à l’extrême pauvreté dans les pays les plus pauvres. Près de 600 millions de personnes seront à la recherche d’un emploi au cours de la prochaine décennie, principalement dans les pays les plus pauvres du monde. À  elle seule, l’Asie du Sud devra créer plus de 13  millions d’emplois par an pour suivre le rythme de sa croissance démographique. Le défi sera encore plus grand en Afrique subsaharienne où, malgré une population plus faible, 15 millions de nouveaux emplois seront nécessaires chaque année. Quant à la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, où 60  % de la population est âgée de moins de 24  ans, elle devra créer 10 millions d’emplois par an. La plupart des pays en développement doivent relever trois défis : créer davantage d’emplois dans le secteur formel de l’économie, améliorer la qualité des emplois informels et connecter les groupes vulnérables aux emplois ou à de meilleurs emplois. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 49 La Banque aide les pays en développement à concevoir et à mettre en œuvre des stratégies intégrées et multisectorielles pour l’emploi. Premièrement, les diagnostics de l’emploi, qui font partie intégrante de nos diagnostics-pays systématiques et de nos cadres de partenariat-pays, aident les pays clients à identifier les principaux problèmes d’emploi à l’échelle macroéconomique ainsi qu’au niveau des entreprises et des ménages. Deuxièmement, nous participons à la mobilisation des connaissances mondiales pour trouver des solutions aux problèmes communs en matière d’emploi. Troisièmement, nous aidons les pays à mettre en œuvre des stratégies pour l’emploi par le biais d’opérations de prêt et d’investissement et de réformes d’orientation. Qui plus est, nous concevons des outils de suivi et d’évaluation pour normaliser la façon de mesurer les résultats des projets en matière d’emploi. L’IDA joue un rôle de premier plan dans l’appui aux initiatives de création d’emploi menées par les pays, les emplois et la transformation économique étant l’un des thèmes particuliers du cycle triennal actuel de financement de l’Association, désigné IDA-18. Nous finançons des projets novateurs en recourant à des instruments financiers et à des analyses renforcées, ainsi qu’à de nouveaux outils pour évaluer et mesurer leur impact sur l’emploi. Au 30 juin 2019, la Banque comptait 579 projets en cours liés à l’emploi, soit environ 78 milliards de dollars d’investissements. En Jordanie, une opération de type Programme pour les résultats propose une approche globaliste de l’afflux de réfugiés syriens, qui aide à la fois les communautés d’accueil et les réfugiés. Elle vise à attirer de nouveaux investissements et à faciliter l’accès au marché de l’UE en simplifiant les règles d’origine, et en aidant à créer des emplois pour les Jordaniens et les réfugiés syriens tout en soutenant l’économie syrienne post-conflit. Cette opération a délivré près de 43 000 permis de travail à des réfugiés et vise les 130 000 d’ici à décembre 2019. Bâtir des institutions efficaces et responsables au service de tous les citoyens Les enquêtes d’opinion réalisées par la Banque dans ses pays clients montrent invariablement que la corruption et les questions de gouvernance figurent parmi leurs principales préoccupations. Nous les aidons à lutter contre la corruption pour améliorer la qualité et les capacités de leurs institutions et consolider le contrat social. En Indonésie, nous avons exécuté trois phases d’un examen des dépenses publiques, qui s’est soldé par une allocation budgétaire accrue aux programmes en faveur de la croissance et des pauvres et par une conception et une mise en œuvre plus efficaces des programmes dans des secteurs aussi divers que la protection sociale, l’éducation, la santé et l’eau. Au Libéria, nous avons favorisé l’amélioration de la rémunération et des résultats en renforçant la gestion de la paie dans le secteur public. Ce projet a permis d’améliorer la transparence et la prévisibilité des salaires et des questions relatives aux ressources humaines, telles que les parcours de carrière, la classification, le recrutement et les promotions. Il a également contribué à améliorer la gestion de la masse salariale. L’insuffisance des recettes compromet la capacité des pays pauvres et fragiles à financer les priorités de développement et à assurer la stabilité macroéconomique. En plus d’offrir des évaluations diagnostiques, la Banque collabore avec les autorités gouvernementales pour mobiliser des ressources supplémentaires grâce à des réformes d’orientation visant à élargir l’assiette fiscale et pour améliorer le respect des obliga- tions fiscales et le recouvrement de l’impôt grâce à la technologie. Faire en sorte que les marchés puissent stimuler la croissance du secteur privé Le Groupe de la Banque aide les pays à mobiliser davantage de ressources à l’appui du développement, en mettant l’accent sur la participation accrue des investisseurs privés. Notre approche associe, en amont, une aide à la mise en œuvre de réformes favorables au marché, et, en aval, un soutien financier et technique aux projets. Grâce à nos services de prêt et de conseil, nous contribuons à réduire les risques pour le secteur public et à lever les obstacles à la participation du secteur privé. Les interventions menées consistent à favoriser une politique budgétaire et une gestion macroéconomique rationnelles, à promouvoir des réformes microéconomiques et à améliorer la facilité de faire des affaires. Le diagnostic-pays du secteur privé est un nouveau produit du Groupe de la Banque qui vise à évaluer les obstacles à l’investissement du secteur privé dans un pays et un secteur particulier et à recommander des mesures pour y remédier. Des diagnostics de 50 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE cette nature sont en cours dans plus de 25 pays. Au Népal, par exemple, une opération à l’appui de la politique de développement fait actuellement suite aux recommandations intersectorielles formulées dans le diagnostic. Le pays a créé au sein de la primature une cellule d’amélioration de la réglementation, tandis que le Groupe de la Banque fournit des conseils sur un plan directeur des transports. Nous contribuons également à élargir l’accès aux services financiers, à améliorer les compétences et à soutenir les secteurs de l’énergie, du tourisme et de l’agroindustrie. Le Programme conjoint pour le développement des marchés financiers est une initiative du Groupe de la Banque axée sur huit pays et une sous-région et visant le développement des marchés grâce à des diagnostics conjoints et à des initiatives sectorielles qui sont renforcées par des transactions témoins ayant un potentiel transformateur. Il vise à renforcer les efforts déployés par les pouvoirs publics pour mobiliser les investissements du secteur privé en faveur du développement et à appuyer notre engagement pris dans le cadre du G20 concernant les marchés financiers locaux et la résilience financière. Il mobilise des experts de l’ensemble du Groupe de la Banque et des pays clients pour créer des marchés, dégager des synergies et favoriser un impact systémique. La recherche et le maintien de la stabilité financière sont également essentiels à la croissance. Le Programme d’évaluation du secteur financier, une initiative conjointe avec le FMI, œuvre en faveur de la concertation sur les politiques et les réformes du secteur financier depuis 20 ans. Huit évaluations ont été réalisées, et dix autres se poursuivent ou ont été entamées cette année. Le programme évolue de manière à couvrir des sujets tels que la technologie financière, la cybersécurité et le risque climatique, ce qui témoigne de sa souplesse et de l’évolution du cadre des politiques financières. Fournir des financements et des solutions pour les infrastructures Aider les pays à répondre à leurs besoins de services et d’infrastructures essentiels —  tout en répondant aux aspirations croissantes de milliards de personnes dans le monde — est un défi permanent. Nous adoptons une approche intégrée pour améliorer et financer les infrastructures dans les pays en développement, en mettant l’accent sur l’élargissement de l’accès, l’amélioration de la qualité des services et de l’accessibilité financière, et la durabilité. Ce travail s’appuie sur l’engagement du Groupe de la Banque à mobiliser toutes les sources de financement, d’innovation et de compétences permettant de réaliser des projets d’infrastructure. L ’objectif est de réserver les maigres ressources publiques pour les domaines où le financement du secteur privé n’est pas optimal ou disponible. Il implique aussi une collaboration accrue entre la Banque mondiale, IFC et la MIGA. Au  niveau des projets, les services de la Banque déterminent s’il existe une solution privée durable et économique pour financer un projet d’infrastructure. Dans la négative, nous examinons comment la réforme des politiques et la prise en compte des risques pourraient améliorer la situation, notamment en adoptant des solutions visant à réduire les risques grâce éventuellement au Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18. Notre travail au niveau des projets repose sur une vision de la transformation sectorielle partagée avec les pays clients et axée sur l’amélioration de la viabilité financière et de la prestation de services. Au niveau des pays, le Groupe de la Banque a élaboré une approche standardisée pour évaluer le potentiel d’un pays à tirer parti des financements et des compétences du secteur privé pour réaliser des investissements prioritaires dans les infrastructures et améliorer les résultats. Cette approche, désignée programme d’évaluation du secteur des infrastructures (InfraSAP), fournit un ensemble coordonné de réformes d’orientation, de services de conseil et d’investissements pour trouver la bonne combinaison de solutions publiques et privées. Plusieurs partenariats et mécanismes de financement appuient ce travail. Le Mécanisme mondial de financement des infrastructures (GIF) facilite la préparation et la structuration des projets ainsi que la fourniture de conseils aux clients des pays en développement. Au 30 juin 2019, son portefeuille de 70 projets devrait avoir mobilisé plus de 66 milliards de dollars d’investissements. En 2019, le Mécanisme de conseil à l’appui de la formation de partenariats public-privé dans le secteur des infrastructures a célébré 20  années d’appui au renforcement du climat d’investissement dans les pays en développement. Le Mécanisme de conseil à l’appui de la formation de partenariats public-privé dans le secteur des infrastructures, établi par la Banque et le Gouvernement japonais, renforce la conception des projets en mettant l’accent sur l’efficacité, la durabilité et la résilience aux catastrophes naturelles. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 51 Élargir l’accès à l’électricité et développer les énergies propres La Banque est l’un des principaux bailleurs de fonds qui financent des projets axés sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans les pays en développement. Nous aidons également les pays à faire la transition vers les énergies propres grâce à des financements, des mesures d’atténuation des risques et des garanties, ainsi qu’à des conseils techniques et stratégiques. À l’échelle mondiale, 840 millions de personnes, dont plus de 570  millions en Afrique subsaharienne, n’ont pas accès à l’électricité. Entre les exercices 14 et 18, la Banque a contribué au raccordement électrique de plus de 52 millions de personnes et a considérablement élargi son soutien à l’accès à l’énergie. Dans le cadre d’IDA-18, nous consacrerons plus d’un milliard de dollars à des programmes de raccordement au réseau et d’électrification hors réseau dans les pays les moins avancés dans ce domaine, notamment le Cameroun, l’Éthiopie, le Kenya, le Lesotho, Madagascar, le Mozambique et la Zambie. Nous gérons également un portefeuille de plus de 350 millions de dollars axé sur les modes de cuisson et de chauffage propres  ; nos programmes ont ainsi bénéficié à près de 20 millions de personnes dans 37 pays. En 2018, la Banque a annoncé un programme d’un milliard de dollars visant à accélérer les investissements dans le stockage d’énergie dans des batteries dans les pays en développement, afin d’attirer quatre milliards de dollars supplémentaires de financements publics et privés. En Afrique du Sud, nous travaillons à la mise en place d’une capacité de stockage de 1  440 mégawattheures afin de faire face aux fluctuations actuelles et futures de la capacité de production d’énergie renouvelable. En Inde, le Projet d’innovation dans l’énergie solaire et les technologies hybrides permettra de renforcer les capacités institutionnelles afin de faciliter le développement des technologies novatrices d’exploitation des énergies renouvelables, y compris les solutions de stockage dans des batteries. Notre financement, associé à notre soutien à la mise en place d’un environnement et de réformes sectorielles favorables, vise à promouvoir les partenariats public-privé et à mobiliser les investissements privés. En Arménie, par exemple, nous avons soutenu le premier projet solaire du pays qui a fait l’objet d’un appel d’offres, lequel a permis d’obtenir un tarif concurrentiel. Au Cameroun, le Projet hydroélectrique de Nachtigal a bénéficié des garanties de la Banque et permettra au pays d’augmenter de 30 % sa capacité de production installée. En mai 2019, nous avons lancé un mécanisme pour une exploitation minière intelligente face au climat, qui vise à améliorer la viabilité des activités d’extraction de minéraux et de métaux essentiels à la transition vers l’énergie propre. Ce mécanisme aide les économies émergentes à tirer profit de la demande croissante de ces minéraux et métaux stratégiques. Connecter les populations aux services et aux opportunités Les transports sont essentiels au développement social et économique et à l’élimination de l’extrême pauvreté. Les solutions de mobilité permettent à des milliards de personnes de se rendre sur leur lieu de travail et dans les établissements d’éducation et de santé, contribuent à la compétitivité et à l’inclusivité des villes et des pays, et favorisent le commerce mondial et la croissance. Au Maroc, l’amélioration de l’accès aux routes a permis de tripler le taux de scolarisation des filles en zone rurale. En Thaïlande, la réduction de 50 % de la mortalité routière pourrait augmenter le PIB de 22 % sur vingt ans. Pour être durables, les transports doivent répondre à quatre impératifs. Ils doivent être accessibles à tous, notamment aux pauvres, aux femmes et aux populations vulnérables. Ils doivent être écologiques ; les transports sont responsables de 23 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie. Ils doivent être sans danger  ; les accidents de la route coûtent la vie à 1,3  million de personnes chaque année. Et ils doivent être efficaces  ; les embouteillages, que la technologie pourrait contribuer à réduire, coûtent aux villes des millions de dollars chaque jour. Au cours de l’exercice  19, l’Initiative en faveur de la mobilité durable pour tous, menée par la Banque mondiale, a élaboré la Feuille de route mondiale vers une gestion durable, tout premier outil à examiner les quatre objectifs des mesures publiques qui pourraient aider les pays à relever de manière globale les défis liés aux transports. Nous  avons également publié un rapport inédit qui énonce les principes devant régir les programmes d’électromobilité dans le monde. Nous avons par ailleurs plaidé en faveur de partenariats entre les établissements universitaires d’Afrique et ceux des économies développées pour stimuler le renforcement des capacités des professionnels des transports. La promotion de la connectivité et de la résilience au changement climatique dans les petits pays insulaires, une priorité essentielle en matière de développement, a également été l’un des objectifs de l’exercice 19, avec 52 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE huit projets approuvés en Afrique et dans le Pacifique, pour un budget total de près de 240 millions de dollars. Gérer les ressources naturelles au point de basculement Les ressources naturelles de la planète sont mises à rude épreuve, qu’il s’agisse de la pollution des océans et de l’air, de la dégradation des paysages ou de l’épuisement des réserves halieutiques. Nous aidons les pays à valoriser leur capital naturel pour que leurs choix en matière de politiques et d’investissements privilégient le développement durable. Notre Programme sur l’économie bleue et le nouveau fonds fiduciaire PROBLUE aident à écarter la menace posée par la pollution marine, en promouvant une meilleure gestion des pêches et de l’aquaculture ainsi qu’un aménagement du littoral plus durable. Une autre nouvelle initiative, le Programme mondial pour le développement durable, collabore avec 18 pays pour évaluer et mesurer la contribution économique des actifs naturels comme les forêts, la terre et l’eau. La lutte contre la pollution atmosphérique est également une priorité : en 2016, elle a coûté à l’économie mondiale 5 700 milliards de dollars, soit 4,8 % du PIB mondial. Nous prêtons notre aux pays les plus durement touchés, dont la République arabe d’Égypte, l’Inde et le Nigéria. Dans la province chinoise de l’Hebei, nous soutenons les efforts visant à maîtriser les émissions provenant de l’industrie, de l’agriculture, des sources mobiles, de la pollution diffuse et de la poussière, et de la production d’énergie. Entre 2013 et 2017, les trois régions de Chine où la qualité de l’air était la plus mauvaise ont en moyenne réduit de 36 % les concentrations de particules polluantes, en partie grâce à des interventions soutenues par la Banque. Nous appliquons des approches novatrices à la protection des forêts, notamment en prévoyant des paiements pour réduire les émissions de carbone liées au déboisement. La République démocratique du Congo et le Mozambique ont ainsi signé avec la Banque, en 2018, des contrats d’achat de crédits de réduction des émissions, des accords historiques axés sur les résultats et récompensant les communautés qui protègent les forêts. Transformer les systèmes alimentaires au profit des agriculteurs, des consommateurs et de la planète Quelque 79 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté résident en zone rurale, et environ 500  millions de petits exploitants agricoles comptent parmi les groupes les plus pauvres du monde. Environ une personne sur trois ne mange pas assez ou mange mal, ce qui contribue à l’insécurité alimentaire, à l’anémie, à l’obésité et à des maladies non transmissibles. Les systèmes alimentaires représentent actuellement un quart des émissions de gaz à effet de serre, 70 % des prélèvements d’eau douce et de nombreuses formes de pollution. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 53 La Banque s’emploie à réaligner les incitations et à récompenser les agriculteurs qui produisent dans des conditions durables des aliments sûrs, sains et à coût abordable, ses partenaires dans cette démarche étant le World Resources Institute, l’initiative EAT et la Food and Land Use Coalition. Nous aidons également les pays à transformer leurs systèmes alimentaires en leur proposant une gamme d’outils et de programmes. Ceux-ci englobent des études diagnostiques pour comprendre les causes des pertes et du gaspillage alimentaires ; de nouvelles technologies comme l’Ag Observatory, un outil qui fournit une analyse en temps réel des anomalies météorologiques affectant l’agriculture ; des intrants et une assistance technique pour soutenir le passage à des pratiques intelligentes face au climat ; et des partenariats public-privé pour relancer d’importantes filières agroalimentaires et créer des emplois. En Uruguay, par exemple, nous appuyons les efforts menés par le gouvernement pour aider les agriculteurs à adopter des pratiques plus intelligentes face au climat en déployant de nouvelles technologies. D’ici à 2021, environ 25 % des terres arables du pays seront gérées de manière durable, ce qui renforcera la résilience et augmentera la productivité tout en réduisant les émissions. Assurer la sécurité hydrique pour tous L’eau touche tous les aspects du développement. Mais une multitude de défis — lacunes dans l’accès à l’approvisionnement en eau et à l’assainissement, urbanisation et croissance démographique rapides, pollution, effets climatiques et modèles de croissance consommant plus d’eau  — font de l’insécurité hydrique l’une des plus grandes menaces pesant sur le progrès économique, la lutte contre la pauvreté et le développement durable. Pour assurer la sécurité hydrique pour tous, nous collaborons avec les pays et les partenaires à l’amélioration de la gestion des ressources, à la facilitation de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement, et à l’optimisation de l’utilisation de l’eau dans l’agriculture. La sécurité hydrique contribue également à renforcer la résilience grâce à des systèmes susceptibles de mieux résister aux phénomènes climatiques extrêmes tout en s’attaquant au problème de la fragilité dans les pays en situation de stress hydrique. En Angola, nous avons contribué à la création et au renforcement de six entreprises d’approvisionnement en eau qui desservent plus de 800 000 nouveaux foyers ; nous avons également aidé à créer une autorité de réglementation et un organe de gestion des ressources hydriques. Dans le delta du Mékong, au Viet Nam, nous avons soutenu des investissements dans les infrastructures hydrauliques afin d’atténuer les effets des inondations et de l’invasion d’eau salée exacerbés par le changement climatique ; la protection et l’amélioration de l’utilisation des ressources hydriques permettent de soutenir les gains de productivité agricole de quelque 215 000 ménages agricoles. En apportant des innovations, de nouvelles connaissances et données factuelles et de la souplesse aux opérations de prêt de la Banque, le Partenariat mondial pour la sécurité hydrique et l’assainissement, un fonds fiduciaire multidonateurs lancé en 2017, aide les pays clients à renforcer les capacités, les institutions, les infrastructures et la créativité nécessaires pour fournir aux générations actuelles et futures l’eau, les produits alimentaires et l’énergie dont elles ont besoin. Le partenariat public-privé- société civile baptisé 2030 Water Resources Group soutient les réformes publiques accélérées visant à assurer une gestion durable des ressources hydriques en vue du développement et de la croissance économique à long terme des pays. Exploiter l’innovation numérique pour accroître l’accès et les opportunités Les technologies numériques peuvent aider à relever des défis de développement particulièrement épineux en connectant les populations aux services et aux oppor- tunités. Mais, l’évolution technologique présente également des risques, notamment la perturbation des marchés du travail et des moyens de subsistance. De  nombreux pays en développement ne disposent pas des compétences, des entreprises, ni des cadres juridiques et réglementaires nécessaires pour exploiter le potentiel de la technologie. La Banque aide les pays à créer un cadre économique propice à la transformation numérique, à identifier de nouveaux déterminants de la compétitivité et de la croissance, et à mettre en place de nouveaux modèles de gestion découlant de l’évolution technologique. Nous travaillons également avec les pouvoirs publics à l’identification des facteurs qui empêchent de faire de la technologie un moteur de développement. L ’examen des dépenses publiques consacrées à la science, la techno- logie et l’innovation, par exemple, est un nouvel outil de diagnostic visant à aider les pays à formuler des politiques appropriées, à adopter de bonnes pratiques, et à améliorer la coordination. Il a été mis à l’essai au Chili, en Colombie et en Ukraine. 54 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Aujourd’hui, environ quatre milliards de personnes ne sont toujours pas connectées à l’Internet haut débit, et une personne seulement sur sept y a accès dans les pays les moins avancés. Ce fossé numérique peut aggraver les inégalités existantes et laisser des pans du monde sur la touche. Pour combler ce fossé, la Banque a aidé 20 pays africains à se connecter à des câbles sous-marins haut débit et s’est engagée à doubler la connectivité haut débit en Afrique à l’horizon 2021. Cette initiative s’inscrit dans le cadre de notre soutien à l’ambitieux programme de transformation numérique lancé par l’Union africaine en 2019, qui vise à permettre à chaque individu, chaque entreprise et chaque administration du continent d’accéder au numérique d’ici à 2030. Ce programme permettra de tirer parti des possibilités offertes par l’économie numérique pour promouvoir la croissance, la mobilité économique, l’innovation, la création d’emplois et l’accès à des services abordables. Il met l’accent sur la promotion des infrastructures, des plateformes, des services financiers, de l’entrepreneuriat et des compétences numériques. La technologie numérique est également le moteur de croissance de l’« économie des petits boulots  », dans le cadre de laquelle des entreprises ou des particuliers recrutent des travailleurs indépendants pour des missions de courte durée. Ces nouvelles formes de travail estompent la frontière entre emploi formel et travail occasionnel, et remettent en question les modèles de protection sociale qui supposent que la plupart des gens ont des contrats employeur-employé stables. L ’ère numérique modifie également la demande de compétences. La faculté d’adaptation est de plus en plus appréciée par le marché de l’emploi, tandis que l’évolution du travail signifie que l’acquisition de compétences doit se poursuivre tout au long de la vie. Pour pouvoir exploiter le potentiel de la technologie, les sociétés doivent établir un nouveau contrat social reposant sur des investissements plus importants pour protéger les groupes vulnérables. Malgré les efforts menés pendant des décennies pour élargir l’économie formelle, le secteur informel représente toujours environ 65 % de l’économie mondiale. L ’évolution du travail accentue le besoin de porter toute notre attention sur le capital humain et de repenser la protection sociale. Pour financer ces investissements essentiels, le Rapport sur le développement dans le monde 2019 : le travail en mutation offre des suggestions sur les moyens pouvant être mis en œuvre par les pouvoirs publics pour augmenter leurs recettes. L ’impôt foncier dans les grandes villes, les droits d’accise sur le sucre ou le tabac et les taxes sur le carbone sont autant de moyens d’augmenter les recettes publiques. Une autre option consiste à combattre les techniques d’évasion fiscale auxquelles de nombreuses entreprises ont recours pour gagner plus. La technologie numérique permet également d’améliorer l’accès aux services publics et de promouvoir un développement plus solidaire. Environ un milliard de personnes dans le monde n’ont aucun moyen de prouver leur identité et ne peuvent donc accéder à des services et des opportunités essentiels. En 2019, notre initiative Identification pour le développement (ID4D) a lancé le concours mondial «  Mission  Billion  » pour stimuler la recherche de moyens novateurs et sécurisés d’identification numérique. Parallèlement, la technologie financière continue d’influer sur les services financiers mondiaux. Les services de paiement mobile ont été parmi les premiers dans ce domaine et ont d’importantes retombées en matière d’inclusion. Les nouveaux arrivants sur le marché lancent un défi aux opérateurs historiques, qui réagissent. Cette dynamique pourrait stimuler la concurrence et accroître l’efficience, tout en présentant de nouveaux risques pour la stabilité et l’intégrité financières. La recherche d’un équilibre entre des priorités stratégiques concurrentes pose également un défi majeur. En réponse aux appels au renforcement de la coopération et à des orientations pour traiter ces questions lancés par les pays, le Groupe de la Banque et le FMI ont publié en octobre 2018 le Programme Fintech de Bali. Ce programme énonce 12 considérations de haut niveau devant être prises en compte par les décideurs et la communauté internationale pour exploiter les possibilités offertes par la technologie financière et gérer les risques potentiels associés. La Banque a lancé l’Initiative mondiale GovTech en 2019 pour promouvoir le recours à la technologie pour améliorer l’efficacité, la transparence et la responsabilisation des services publics. Ce partenariat réunit les principales parties prenantes de la gouvernance numérique, notamment les pouvoirs publics, les entreprises technologiques, les experts en TI, les partenaires de développement et les organisations de la société civile. Il vise à s’assurer que les pays en développement puissent profiter des avantages de l’innovation numérique. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 55 INVESTIR DANS LES RESSOURCES HUMAINES Donner sa pleine mesure à la véritable richesse des nations en investissant dans le capital humain L’investissement dans les ressources humaines — par le biais de la nutrition, de la prestation de soins de santé de qualité, de l’éducation, de la protection sociale, de l’emploi et des compétences — favorise le développement du capital humain, moteur clé de la croissance économique, et est essentiel pour mettre fin à l’extrême pauvreté et créer des sociétés plus solidaires. Pour accroître et améliorer les investissements dans les ressources humaines, le Projet sur le capital humain de la Banque mobilise les pays et les partenaires pour créer un monde dans lequel toutes les filles et tous les garçons sont bien nourris et prêts à apprendre, accèdent à un véritable apprentissage scolaire et entrent sur le marché du travail en tant qu’adultes bien portants, compétents et productifs. À ce jour, plus de 60 pays participent à ce projet. Notre collaboration avec les pays met l’accent sur l’amélioration de l’efficacité et de la qualité des services, les réformes d’orientation et la mobilisation des ressources intérieures, pour s’assurer qu’ils dépensent plus et de manière plus rationnelle. Les pays prennent déjà des mesures concrètes pour améliorer leurs résultats dans les domaines indispensables au renforcement du capital humain  : protection sociale et emploi, financement et responsabilisation, éducation, santé et égalité des sexes, et services essentiels comme l’eau, l’assainissement et l’électricité. La Banque a lancé l’Indice de capital humain dans le cadre de ce projet lors de ses Assemblées annuelles, tenues en octobre 2018 en Indonésie. Cet indice établit un lien entre les résultats en matière de santé et d’éducation d’une part et la productivité et la croissance économiques d’autre part, et montre que près de 60 % des enfants nés aujourd’hui dans les 157 pays couverts seront, au mieux, deux fois moins productifs qu’ils ne pourraient l’être s’ils étaient en bonne santé et recevaient une éducation de qualité. Il tient compte du taux de survie et de la nutrition des enfants, du nombre escompté d’années de scolarité, de la qualité de l’apprentissage et de l’état de santé. En avril 2019, nous avons lancé le Plan pour le capital humain en Afrique destiné à aider la région à renforcer ses investissements dans les ressources humaines et à permettre à ses jeunes de grandir en bonne santé et d’acquérir les compétences nécessaires pour être compétitifs dans une économie mondiale numérisée. Ce plan fixe des objectifs ambitieux à l’horizon 2023, dont la réduction draconienne de la mortalité juvénile pour sauver quatre millions de vies, l’élimination des retards de croissance chez plus de 11 millions d’enfants et l’amélioration de 20 % des résultats d’apprentissage. Il vise également à autonomiser les femmes et les filles grâce à des programmes de prévention des mariages et des grossesses précoces ciblant les adolescentes. La Banque augmentera de 50 % les investissements dans le capital humain en Afrique au cours du prochain cycle de financement. Apporter un changement systémique dans l’éducation L’éducation est un maillon essentiel au développement du capital humain et à la prospérité des populations et des pays. Bien que les pays en développement aient accompli d’énormes  progrès au niveau de la scolarisation des enfants, à l’échelle mondiale, plus de 260  millions d’entre eux ne vont toujours pas à l’école. Et pour ceux qui y vont, l’apprentissage n’est pas garanti ; en Afrique subsaharienne, près de 90 % des élèves ne possèdent pas les compétences minimales en lecture et en mathématiques. Les systèmes éducatifs des pays en développement doivent être renforcés et harmonisés pour faire en sorte que tous les enfants apprennent. La Banque aide les pays à développer et à améliorer leurs systèmes ainsi qu’à déterminer les interventions nécessaires pour assurer l’apprentissage. Notre démarche évolue, le financement des intrants cédant progressivement la place au financement des réformes systémiques, où tous les intrants — manuels scolaires, matériel, soutien aux enseignants et programmes scolaires — s’inscrivent dans le cadre d’une approche intégrée axée sur l’amélioration de l’apprentissage. La Banque est le principal bailleur de fonds du monde en développement dans le domaine de l’éducation, avec des programmes dans plus de 80  pays. Au cours de l’exercice 19, nous avons fourni trois milliards de dollars pour des programmes d’éducation et des projets d’assistance technique et d’autre nature conçus pour améliorer les résultats d’apprentissage et donner à chacun la possibilité de réussir. Notre portefeuille actuel s’élève à 16 milliards de dollars et souligne l’importance de l’éducation dans l’accélération des progrès dans le développement du capital humain. Nous concentrons notre action sur cinq moteurs clés de l’apprentissage : équiper les apprenants de tous âges pour qu’ils réussissent, aider les enseignants à tous les niveaux à devenir plus efficaces, exploiter la 56 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Relever le niveau de vie des femmes pour donner sa pleine mesure au capital humain Dans de nombreux pays, les filles et les femmes doivent surmonter des obstacles pour transformer les investissements en capital humain en perspectives économiques au même titre que les garçons et les hommes. À l’échelle mondiale, les différences de revenus entre les hommes et les femmes représentent une perte de 1 600 milliards de dollars. Les priorités pour éliminer les disparités entre les sexes comprennent la réduction de la mortalité maternelle, l’amélioration de la couverture des services de santé génésique et l’élargissement de l’accès à l’éducation de la petite enfance. En République démocratique du Congo, notre Projet de renforcement des systèmes de santé soutient la santé sexuelle et génésique des adolescentes, s’attaque aux risques de grossesse précoce et de mortalité maternelle, et aide les parents à planifier leur famille et à améliorer la nutrition des enfants. Pour réduire les obstacles à l’emploi des femmes, nous mettons l’accent sur l’accès aux services de soins, de la petite enfance à la vieillesse, et travaillons avec les secteurs public et privé à l’élaboration de politiques de congé parental qui permettent aux femmes et aux hommes d’équilibrer leurs responsabilités dans ce domaine. Notre Projet de développement de l’emploi et des compétences des jeunes au Burkina Faso offre ainsi des services mobiles de garde d’enfants aux employés des travaux publics à forte intensité de main-d’œuvre. En Turquie, où le taux d’activité féminine est de 35 %, un projet de la Banque formule des avis sur la mise en place d’incitations fiscales visant les jardins d’enfants privés, dans le but d’accroître l’offre de services de garde d’enfants, ainsi que sur la réglementation du marché de l’emploi dans le but d’assouplir les conditions de travail. Parmi les autres priorités figurent la lutte contre la ségrégation professionnelle entre les femmes et les hommes, la garantie de transports sûrs et à coût abordable et l’accès des femmes aux possibilités qu’offre l’économie numérique. Nous aidons également les pays à éliminer les obstacles qui empêchent les femmes d’être propriétaires ou de contrôler des actifs tels que les terres et les logements, et à améliorer l’accès au crédit, à la technologie et à l’assurance. Dans le secteur des services publics, un nombre croissant d’entreprises soutiennent la participation des femmes à la prise de décision. La libération du potentiel des femmes entrepreneurs favorise une croissance mondiale plus solidaire, ainsi que la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. L’Initiative pour le financement des femmes entrepreneurs (We-Fi), lancée en 2017, est un partenariat réunissant 14 États, six banques multilatérales de développement et de nombreuses autres parties prenantes des secteurs public et privé, qui vise à débloquer les financements au profit d’entreprises dirigées par des femmes dans les pays en développement. Dans le cadre de deux appels à propositions lancés en 2018 et 2019, cette initiative a alloué 249 millions de dollars au titre de programmes administrés par des banques multilatérales de développement devant profiter à plus de 114  000 entreprises de cette nature, et elle entend mobiliser 2,6  milliards de dollars auprès des secteurs public et privé. Les projets seront mis en œuvre dans des dizaines de pays, plus de la moitié des fonds étant destinée à des pays IDA, dont plusieurs confrontés à la fragilité et au conflit. Le Groupe de la Banque, qui est l’un des partenaires de mise en œuvre des programmes dans le cadre de l’initiative We-Fi, a reçu 75 millions de dollars pour des activités ciblant les entreprises féminines et visant à améliorer leur accès au crédit et aux marchés et à stimuler l’écosystème entrepreneurial. Les projets, mis en œuvre dans 25 pays par la Banque (26 millions de dollars) et IFC (49 millions de dollars) en association avec des partenaires publics et privés, portent sur des plateformes de commerce électronique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, des technologies financières au Nigéria et en Zambie, des mesures incitatives axées sur les résultats au Viet Nam et des projets de diversification des fournisseurs au Bangladesh, en Côte d’Ivoire, au Mozambique et au Sénégal. La Banque fournit également des données et des connaissances pour renforcer l’autonomisation économique et sociale des femmes. Un nouveau rapport intitulé Profiting from Parity: Unlocking the Potential of Women’s Businesses in Africa attire l’attention sur les défis que doivent relever les femmes entrepreneurs africaines, analyse les données des ménages et des entreprises pour identifier les obstacles à la croissance et à la rentabilité, et propose des solutions. Parallèlement, notre portail de données sur la parité hommes-femmes (Gender Data Portal) aide les pays à accéder à des données ventilées par sexe, en particulier sur les emplois et les actifs, tandis que les laboratoires régionaux d’innovation en matière de genre et de parité hommes- femmes produisent des données sur les moyens efficaces de combler les disparités entre les sexes, avec plus de 100 évaluations d’impact en cours durant l’exercice 19. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 57 technologie à des fins d’apprentissage, créer des environnements d’apprentissage sûrs et inclusifs, et renforcer la gestion des écoles et des systèmes. Atteindre la couverture sanitaire universelle À l’heure actuelle, la moitié de la population mondiale n’a pas accès à des services de santé de qualité alors que les dépenses de santé plongent chaque année 100 millions de personnes dans l’extrême pauvreté. L ’avènement de la couverture sanitaire universelle (CSU) d’ici à 2030, dans le droit fil de l’ODD3 qui vise à « permettre à tous de vivre en bonne santé et [à] promouvoir le bien-être de tous à tout âge  », est au cœur de notre collaboration avec les pays, les partenaires de développement et les autres parties prenantes. Nous accordons la priorité au financement durable des systèmes de santé nationaux pour qu’ils puissent relever leurs défis spécifiques, notamment en mettant fin à la mortalité maternelle et infantile évitable, en veillant à ce que les femmes et les enfants aient accès à des services de santé complets, en réduisant les retards de croissance chez les enfants, en promouvant la préparation aux pandémies et la capacité des pays à réagir rapidement aux flambées épidémiques, et en prévenant et traitant les maladies non transmissibles. La Banque se concentre de plus en plus sur les défis sanitaires critiques dans les zones touchées par la fragilité et les conflits. Par exemple, un projet mené au Soudan du Sud en partenariat avec le Comité international de la Croix-Rouge et l’UNICEF aidera les populations déplacées dans leur propre pays, en particulier dans les communautés à haut risque, à former et déployer des agents de santé communautaires en vue de la prestation de services préventifs et curatifs de base et à former des professionnels de santé dans des domaines comme le soutien psychologique et le traitement des victimes de violences sexuelles et sexistes. Nous investissons dans la santé reproductive et la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent, en particulier dans les contextes de fécondité élevée et de fragilité, où les progrès ont été les plus lents. Entre les exercices 15 et 19, notre portefeuille comprenait 60  projets couvrant notamment la santé reproductive et maternelle, soit 7,7  milliards de dollars d’engagements multisectoriels de la BIRD et de l’IDA. Le Projet sur l’autonomisation des femmes et le dividende démographique au Sahel, mené dans six pays de cette région (voir Pleins feux à la page 20) en est un exemple. Le Mécanisme de financement mondial (GFF), une plateforme de financement novatrice pilotée par les pays et hébergée par le Groupe de la Banque mondiale, maximise les investissements en capital humain des pays, en particulier pour les femmes,  les enfants et les adolescents. Il catalyse sept dollars d’investissements de l’IDA  pour chaque dollar de financement du GFF, avec des résultats préliminaires prometteurs dans des pays comme le Cameroun, le Nigéria, la République démocratique du Congo et la Tanzanie. Grâce à la reconstitution satisfaisante de ses ressources, à hauteur d’un milliard de dollars, en novembre 2018, avec l’appui de bailleurs de fonds clés dont la Norvège, le Canada, le Japon et la Fondation Bill et Melinda Gates, le nombre de pays bénéficiaires du GFF pourra passer de 27 à 50. En 2019, on estime à 149 millions le nombre d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’un retard de croissance, qui limite le développement cérébral, le niveau d’instruction et les revenus à l’âge adulte. Nos investissements dans la nutrition, qui contribuent à mettre fin aux retards de croissance, approchent les deux milliards de dollars à l’échelle mondiale. Ils privilégient les approches à long terme dans des pays comme Madagascar et ont catalysé des partenariats financiers avec des acteurs du secteur notamment le fonds The Power of Nutrition dans le cadre de projets IDA menés en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, à Madagascar, au Nigéria, au Rwanda et en Tanzanie. Le Groupe de la Banque est également membre fondateur du partenariat pour le renforcement de la nutrition, Scaling Up Nutrition, qui compte plus de 60  pays membres et près de 3 000 partenaires de la société civile, bailleurs de fonds et fondations. Fin 2018, nous avons cosigné un Plan d’action mondial avec 11 autres organismes internationaux pour aider les pays à accélérer les progrès vers l’ODD3 en mobilisant davantage de ressources pour la santé, en les investissant mieux et en renforçant les capacités des systèmes de santé. Le Groupe de la Banque coorganise également avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) la plateforme multipartite CSU2030, axée sur le renforcement des systèmes de santé. De plus, les sommets des ministres des Finances et des dirigeants du G20, qui se sont tenus au Japon en juin 2019, se sont penchés pour la première fois sur le financement durable des systèmes de santé axés sur la  CSU, considéré comme composante essentielle de la croissance économique solidaire. 58 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Assurer la préparation aux situations d’urgence sanitaire Des systèmes de santé solides et capables de fournir des services efficaces à tous, en particulier aux plus vulnérables, sont le seul moyen de protéger l’ensemble de la population contre les grandes flambées épidémiques. Nous nous sommes engagés dans le cadre d’IDA-18 à aider au moins 25 pays IDA à élaborer des plans de préparation aux pandémies et à renforcer leurs cadres de gouvernance et dispositifs institutionnels afin de se préparer aux crises sanitaires dans de multiples secteurs, y riposter et s’en relever. À ce jour, 37 pays IDA ont déjà élaboré, chiffré et fait d’une priorité ces plans, et des travaux sont en cours dans au moins 14 autres pays. Afin d’améliorer la préparation régionale à la suite des effets dévastateurs de la crise Ebola ayant frappé l’Afrique de l’Ouest en 2014 et 2015, nous avons augmenté en 2018 le financement de l’IDA consacré au troisième Programme régional de renforcement des systèmes de surveillance des maladies. Ce projet renforce les capacités nationales, régionales et intersectorielles de surveillance intégrée des maladies et de riposte dans certains pays d’Afrique subsaharienne. Au cours de l’exercice  19, en réponse à la 10e flambée d’épidémie à virus Ebola annoncée en République démocratique du Congo (RDC) en août 2018, le Groupe de la Banque mondiale a fourni 80 millions de dollars de dons et de crédits par le biais de l’IDA pour financer la riposte dirigée par les autorités nationales avec le concours de partenaires internationaux. La Banque a également apporté un appui technique pour renforcer le système de santé de la RDC et investi dans la préparation aux pandémies dans neuf pays frontaliers de la RDC pour parer à toute éventualité de propagation transfrontalière. Au niveau mondial, nous organisons chaque année avec l’OMS la réunion du Conseil mondial de suivi de la préparation aux pandémies afin d’évaluer et de faire connaître l’état de la préparation mondiale et nationale aux menaces de pandémies. APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 59 RENFORCER LA RÉSILIENCE Promouvoir la protection sociale universelle dans un monde du travail en mutation La protection sociale joue un rôle essentiel dans la réalisation des gains en capital humain, durant la petite enfance, à l’âge adulte et à la vieillesse. Elle peut également améliorer directement les résultats en matière de travail et de moyens d’existence. Des programmes bien conçus et mis en œuvre améliorent le capital humain et la productivité, réduisent les inégalités, renforcent la résilience et contribuent à rompre les cycles de la pauvreté entre les générations. Toutefois, les Indicateurs de résilience et d’équité de l’Atlas de la protection sociale de la Banque montrent que seulement 45  % de la population mondiale bénéficie d’une forme quelconque de protection sociale ; dans les pays les plus démunis, seule une personne pauvre sur cinq y a accès. La Banque est déterminée à aider les pays à mettre en place des systèmes nationaux visant à élargir sensiblement la couverture à l’horizon 2030, en travaillant avec des partenaires pour obtenir des résultats qui s’inscrivent dans le droit fil des ODD. Nos opérations de prêts annuelles à l’appui de la protection sociale et des emplois, au 30 juin 2019, atteignaient 17,2 milliards de dollars, dont 11,1 milliards dollars destinés à des pays IDA. Ces prêts financent les programmes de filet de protection sociale, dont les transferts monétaires, les travaux publics et les programmes d’alimentation scolaire. En Indonésie, la couverture du programme national de transferts monétaires conditionnels est passée de 1  % de la population en 2008 à 10  % (28  millions de personnes) en 2018, tandis que les programmes de protection sociale atteignent globalement 90 % du quintile le plus pauvre de la population. En Tanzanie, le Programme de filets de protection sociale productifs s’est également développé rapidement, sa couverture étant passée de 0,5 % de la population en 2013 à 10 % en 2018. S’adapter aux risques liés au changement climatique Le changement climatique constitue une grave menace pour le développement dans le monde et pour les actions visant à mettre fin à la pauvreté, touchant particulièrement les plus démunis et les plus vulnérables. Ses effets pourraient plonger 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté à l’horizon 2030 et entraîner des migrations, des familles et des communautés entières étant contraintes de chercher des endroits plus viables et moins vulnérables pour vivre. Comme l’indique le Plan d’action sur l’adaptation et la résilience au changement climatique, le Groupe de la Banque accorde un rang de priorité élevé à l’adaptation et à la résilience, en les plaçant sur un pied d’égalité avec l’atténuation des effets du changement climatique. L’action climatique offre également une réelle possibilité d’assurer un développement durable et de stimuler une croissance solidaire. Jusqu’à la fin de 2030, le passage à des économies résilientes et à faible intensité de carbone pourrait se traduire par des gains économiques se chiffrant à 26 000 milliards de dollars et créer plus de 65 millions d’emplois. En décembre 2018, le Groupe de la Banque a annoncé de nouveaux objectifs climatiques d’envergure, consistant à doubler les investissements quinquennaux actuels pour les porter à environ 200  milliards de dollars entre 2021 et 2025, dont environ 100  milliards de dollars sur les ressources de la BIRD et de l’IDA et 100  milliards de dollars représentant des financements conjoints d’IFC, de la MIGA et de capitaux privés mobilisés par le Groupe de la Banque. Les objectifs consistent également à doubler l’aide à l’adaptation et à la résilience pour faire face aux répercussions croissantes du climat sur les vies et les moyens de subsistance, en particulier dans les pays les plus pauvres. Les objectifs aideront également les pouvoirs publics à intégrer l’action climatique dans les politiques publiques, la planification et la budgétisation. En avril 2019, les ministres des Finances de plus de 25 pays ont lancé une nouvelle coalition, appuyée par la Banque et visant à stimuler une action collective plus forte. Dirigée par les ministres des Finances du Chili et de la Finlande, cette coalition a approuvé six principes d’Helsinki qui prônent l’action nationale pour le climat, notamment par le biais des politiques budgétaires et de l’utilisation des fonds publics. Bâtir des villes et des communautés inclusives et durables Nos programmes de développement social recoupent tous les secteurs, promouvant l’insertion sociale des personnes pauvres et vulnérables par leur autonomisation, édifiant des sociétés unies et résilientes et rendant les institutions accessibles aux citoyens et comptables à leur égard. S’appuyant sur ses travaux d’analyse, le Groupe de la Banque met l’accent sur la participation citoyenne dans l’ensemble de ses activités. 60 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Accroître l’aide dans les situations de fragilité et de conflit La fragilité, les conflits et la violence (FCV) demeurent un véritable défi pour le développement, compromettant les initiatives tendant à mettre fin à l’extrême pauvreté et à stimuler une prospérité partagée. D’ici 2030, les prévisions indiquent que près de la moitié des personnes en situation d’extrême pauvreté dans le monde vivra dans des situations de fragilité et de conflit, confrontées à de graves risques comme une aggravation des inégalités, l’extrémisme violent, le changement climatique, les pandémies, et l’insécurité alimentaire. La Banque a doublé les ressources consacrées aux pays en situation de FCV, pour les porter à plus de 14  milliards de dollars au titre d’IDA-18. Les nouveaux mécanismes de financement comprennent un montant de 2  milliards de dollars pour l’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil et de 2,5 milliards de dollars pour la stimulation de l’entreprise privée, ainsi qu’un régime d’atténuation des risques qui appuie des initiatives anticipatives qui aident les pays à prévenir les conflits violents et à atténuer les risques de fragilité. Dans le cas du Sous-guichet d’IDA-18 pour l’aide aux réfugiés, l’admissibilité a été établie pour 14 pays qui accueillent collectivement plus de six millions de réfugiés, soit plus de 72 % des réfugiés vivant dans des pays IDA et des pays à financement mixte BIRD/IDA (pays admis à bénéficier des prêts de l’IDA et de la BIRD), à savoir  : Bangladesh, Burundi, Burkina Faso, Cameroun, Djibouti, Éthiopie, Mauritanie, Niger, Ouganda, Pakistan, République démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda et Tchad. Le sous-guichet vise à promouvoir l’inclusion sociale et économique des réfugiés tout en apportant une aide aux communautés d’accueil. À la fin de l’exercice  19, 19 projets avaient été approuvés dans dix pays, pour un montant total de 927 millions de dollars. La Banque administre également le Mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF), qui fournit des financements à des conditions de faveur à des pays à revenu intermédiaire accueillant un grand nombre de réfugiés. Lancé en 2016 par la Banque, l’ONU et la Banque  islamique de développement, il a accordé environ 500 millions de dollars en dons afin de mobiliser plus de 2,5 milliards de dollars de financements concessionnels pour la Jordanie et le Liban afin de les aider à faire face à l’afflux de réfugiés syriens, et pour aider à la Colombie, devenue admissible à l’aide du GCFF, à répondre aux besoins de plus de 1,2 million de déplacés vénézueliens et des communautés qui les accueillent. Compte tenu de la nécessité d’adopter une démarche différente en matière de développement dans les situations de FCV, où l’extrême pauvreté est de plus en plus concentrée, le Groupe de la Banque a lancé des consultations mondiales en avril 2019 pour éclairer l’élaboration de sa première stratégie officielle pour les situations de FCV. Il s’efforcera de s’attaquer aux facteurs de FCV dans les pays touchés et à leurs répercussions sur les populations vulnérables, en vue de contribuer à la paix et à la prospérité. Plus de 1 700 parties prenantes de 88 pays et territoires, représentant des États, des organisations de la société civile, des partenaires de développement et le secteur privé, ont déjà participé à des consultations en présentiel et en ligne dont le but était de s’inspirer de leurs expériences et des enseignements qui en sont tirés. Cette stratégie devrait être finalisée d’ici fin 2019. Nous disposons d’un portefeuille d’opérations en cours portant sur l’autonomisation des collectivités et le développement impulsé par celles-ci, une démarche qui donne aux groupes communautaires le contrôle des décisions de planification et des ressources d’investissement pour les projets de développement local. Par le biais de l’Initiative pour la résilience communautaire inclusive, nous intégrons également la participation citoyenne, l’inclusion sociale et l’égalité des sexes dans les investissements consacrés à la gestion des risques liés aux catastrophes et au climat. Le Groupe de la Banque travaille également en partenariat avec le secteur privé, les États et la société civile pour gérer les risques de fragilité en se mobilisant rapidement pour bâtir des villes et des collectivités propres et efficaces, plus résilientes au changement climatique et aux aléas naturels. Il s’agit notamment de faire face aux obstacles qui empêchent les groupes marginalisés de participer pleinement à la vie politique, économique et sociale. Au cours des exercices 17-19, la Banque a investi en moyenne près de six milliards de dollars par an dans des projets de développement urbain et de résilience, hors investissements dans les transports urbains et l’approvisionnement en eau, tandis que son financement annuel de la gestion des risques de catastrophe sur l’ensemble du portefeuille a augmenté, passant de 3,7 milliards de dollars durant l’exercice 12 à 4,5 milliards de dollars durant l’exercice 19. Notre Programme pour la résilience des villes vise à aider celles-ci à renforcer la résilience et l’accès à un large éventail de possibilités de financement. Depuis juin 2017, il a collaboré avec 57 villes dans 39 pays pour un total de 2,3 milliards de dollars (1,3 milliard de dollars de l’IDA et 975 millions de dollars de la BIRD). Jusqu’à présent, 52 évaluations rapides du capital ont été réalisées pour aider les villes à renforcer leur APPORTER DES SOLUTIONS DE DÉVELOPPEMENT DURABLE À NOS CLIENTS 61 Promouvoir la résilience par des instruments financiers Le Groupe de la Banque encourage la croissance verte de plusieurs manières, notamment en renforçant la capacité des pays clients à évaluer les incidences macroéconomiques et budgétaires des politiques d’adaptation au changement climatique et d’atténuation de ses effets ; en fournissant des financements verts ; en améliorant la capacité à entreprendre des réformes budgétaires pour l’environnement  ; et en intégrant les questions de climat aux cadres budgétaires à moyen terme, aux politiques de développement et autres activités. Nous appuyons également les ministères des Finances par l’entremise du Climat Action Peer Exchange, une plateforme où nous collaborons avec des banques centrales et des organismes de surveillance pour échanger des pratiques exemplaires et mobiliser des fonds en vue de la transition vers une économie durable. Le Mécanisme mondial de financement des risques est un fonds fiduciaire multidonateurs de 145 millions de dollars qui répond à l’appel lancé par les pays en développement à l’accroissement de l’assistance technique et financière afin de les aider à gérer les répercussions financières des chocs exogènes. Le Groupe de la Banque travaille avec les pays clients en vue de renforcer leur résilience aux risques climatiques et aux chocs liés aux catastrophes, par le biais d’une protection et d’instruments financiers durables et économiquement avantageux, comme les obligations catastrophe et les solutions d’assurance. Nous fournissons aux pays une assurance contre les risques. En servant d’intermédiaire entre  les pays clients et les marchés financiers et par le biais d’émissions obligataires et d’opérations de gré à gré sur produits dérivés de la Banque, nous aidons les pays à renforcer la résilience face aux risques résultant de catastrophes naturelles et d’autres phénomènes déstabilisateurs. La  couverture des transferts de risques offre une protection aux États, sans pour autant augmenter la dette publique, et représente un complément important d’autres sources de financement, dont les fonds d’urgence, les réserves budgétaires, les lignes de crédit et l’aide internationale. Le prêt à l’appui des politiques de développement assorti d’une option de tirage différé en cas de catastrophe (Cat DDO) est une ligne de financement conditionnel qui fournit des liquidités destinées à aider les pays à faire face aux chocs liés aux catastrophes naturelles ou aux phénomènes liés à la santé. Il s’agit d’un financement disponible immédiatement pendant que sont mobilisés des fonds provenant d’autres sources, comme l’aide bilatérale ou les prêts à la reconstruction. Les Cat DDO s’accompagnent de programmes visant à renforcer l’atténuation et l’intervention en cas de catastrophe, à consolider les capacités nationales et à réduire l’impact des catastrophes avant qu’elles ne frappent. En 2018, la Banque a également procédé à la toute première émission d’obligation catastrophe régionale. En créant un instrument à risque partagé, l’obligation de 1,4 milliard de dollars a fourni une couverture contre les tremblements de terre aux quatre pays de l’Alliance du Pacifique que sont le Chili, la Colombie, le Mexique et le Pérou. Notre Mécanisme mondial pour l’assurance indicielle fournit des solutions de transfert de risque de catastrophe et d’assurance agricole aux petits exploitants agricoles, aux microentrepreneurs et aux institutions de microfinance en Afrique subsaharienne, en Asie, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Nous aidons également les pays à concevoir des obligations vertes et des sukukuk verts conformes à la charia pour mobiliser des financements durables. Dans les situations de conflit, le Groupe de la Banque contribue à faire en sorte que des solutions soient disponibles pour les populations touchées, par exemple par le biais du Mécanisme mondial de financement concessionnel (GCFF). capacité d’attirer des capitaux privés dans des projets d’infrastructure. Le programme a également effectué 13 analyses de la résilience des villes, qui présentent les profils de risque et les environnements bâtis des villes. La garantie de droits fonciers sûrs est importante pour une croissance durable, car elle permet aux populations d’investir dans leurs ressources et de mieux les gérer, de collaborer avec le secteur privé et d’améliorer leurs moyens de subsistance. La  réalisation de la cible 1.4 de l’ODD  1 (consistant à faire en sorte que d’ici 2030, tous  les hommes et les femmes aient les mêmes droits à la propriété foncière et au contrôle des terres) exigera un effort systématique et un investissement accru de la communauté mondiale pour aider les ménages pauvres à obtenir des droits de propriété. La Banque est l’un des membres fondateurs de « Stand for Her Land », une initiative multipartite qui vise à combler le fossé entre la loi et la pratique en matière de droits fonciers des femmes, et est menée en collaboration avec des partenaires mondiaux et régionaux et les collectivités locales. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/topics. 62 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Élaborer des outils financiers qui ont un impact mondial Depuis plus de 70 ans, la BIRD mobilise sur les marchés financiers mondiaux des res- sources pour nos pays clients et a levé près de 900 milliards de dollars depuis 1947. Durant l’exercice 19, elle a mobilisé 16 milliards de dollars sous forme de capital libéré auprès de ses actionnaires pour financer des projets et des programmes représentant environ 120 milliards de dollars, qui aident les pays clients à répondre aux priorités de développement à travers le monde entier. Nous tirons parti de la note AAA de la BIRD pour lever chaque année, dans une démarche efficace par rapport aux coûts, 50 à 60 milliards de dollars afin d’appuyer la mission de développement durable de la Banque, mettre au point des outils et instruments financiers qui soutiennent les priori- tés de développement dans le monde, et aider les clients à gérer les risques et renforcer la résilience. Au cours de l’exercice 18, l’IDA a fait son entrée sur les marchés financiers pour la première fois avec une obligation de référence de 1,5 milliard de dollars. Le montant total des ordres présentés pour le titre de l’IDA a atteint 4,6 milliards de dollars à travers le monde. Cette opération permettra à l’IDA d’accroître considérablement son appui aux objectifs de développement durable (ODD) tout en offrant aux investisseurs un moyen efficace de contribuer au développement dans le monde. Promouvoir des instruments pour les marchés financiers en appui au développement dans le monde Les instruments de la Banque pour les marchés financiers donnent au secteur privé l’occasion de participer à la mise en œuvre des priorités de développement dans le monde. Au cours de l’exercice 19, ces instruments comprenaient une obligation indo- nésienne de cinq ans libellée en roupie destinée à promouvoir l’autonomisation des femmes dans les zones rurales, et une obligation suédoise de cinq ans d’une valeur de 2,5 milliards de couronnes pour la sensibilisation aux villes et collectivités durables. En décembre 2018, la Banque a fixé le prix de nouvelles obligations adossées à l’indice des ODD pour les investisseurs de détail de la RAS de Hong Kong, de la Chine et de Singapour, dont le rendement est lié à un indice boursier qui suit la performance des entreprises poursuivant ces objectifs notamment dans les domaines du climat, du genre et de la santé. Nous nous efforçons par ailleurs à mettre les technologies nouvelles au service du développement. En août 2018, par exemple, nous avons émis, en partenariat avec la Commonwealth Bank of Australia et Microsoft, la première obligation basée sur une blockchain au monde, baptisée « bond-i ». Nous émettons par ailleurs des obligations vertes, qui ont recours aux marchés financiers pour soutenir des projets liés au climat et orienter les investisseurs vers les engagements environnementaux, sociaux et de gouvernance des émetteurs. Nous avons émis la première obligation verte au monde en 2008, et nos obligations vertes ont permis de lever l’équivalent de 13 milliards de dollars grâce à plus de 150 opérations libellées dans 20 monnaies. En novembre 2018, nous avons marqué le 10e anniversaire de la première émission d’obligations vertes avec trois grandes émissions de référence en euros, en dollars australiens et en dollars des États-Unis, pour un montant équivalant à 1,3 milliard de dollars. La Banque aide également les pays à développer des marchés d’obligations vertes, ce qui leur permet de jouer un rôle de premier plan dans les domaines du développement durable et de l’action climatique, tout en offrant aux investisseurs la possibilité de soutenir des solutions de développement qui prennent en compte le changement climatique. En 2009, la Californie est devenue l’unique investisseur dans notre première obligation verte libellée en dollars des États-Unis. Nous avons célébré ce partenariat de longue date avec une nouvelle émission en octobre 2018, pour un montant total de 1,5 milliard de dollars sur 10 ans. En septembre 2018, la Banque a également publié le premier guide des obligations vertes à l’intention des émetteurs, baptisé Green Bond Proceeds Management and Reporting Guide, qui offre des services de conseil aux émetteurs du secteur public et favorise le leadership éclairé sur la scène internationale. ÉL ABORER DES OUTILS FINANCIERS QUI ONT UN IMPACT MONDIAL 63 En août 2018, nous avons lancé une initiative visant à mettre en évidence le rôle crucial des ressources hydriques et océaniques. Un éventail d’investisseurs institutionnels et d’investisseurs de détail du monde entier ont soutenu cet effort, en achetant des obligations de la Banque mondiale basées sur le développement durable totalisant à ce jour 23 obligations libellées en 10 monnaies différentes. En novembre 2018, la BIRD a levé 660 millions de dollars en obligations pour sensibiliser l’opinion aux ODD relatifs à l’eau potable et à l’assainissement (ODD 6) et à la vie aquatique (ODD 14). En mai 2019, nous avons émis une obligation basée sur le développement durable de 500 millions de couronnes suédoises d’une échéance de 13 ans, qui fait valoir l’urgence de la lutte contre la pollution des eaux et des océans, notamment les déchets plastiques dans les océans. Nous avons aussi aidé les Seychelles à mettre au point la première obligation bleue souveraine au monde à l’appui de projets de gestion durable des ressources maritimes et halieutiques, qui a été lancée en octobre 2018. Les fonds recueillis financeront l’expansion des aires marines protégées, l’amélioration de la gouvernance de ressources halieutiques cruciales et le développement de l’économie bleue du pays. Les Seychelles, qui représentent l’une des zones écologiques sensibles du monde, parviennent à concilier la nécessité de se développer sur le plan économique et de protéger son milieu naturel. Nous œuvrons en faveur de la transition vers des marchés financiers durables en approfondissant notre partenariat avec le fonds de pension du Gouvernement japonais. Dans ce contexte, le service de la Trésorerie de la Banque a organisé la toute première table ronde sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance en vue de promouvoir un échange de vues ouvert et productif entre investisseurs institutionnels et émetteurs d’obligations souveraines. Accompagner les clients dans la gestion de la dette publique Une gestion efficace, stratégique et efficiente de la dette publique constitue un élément important de la stabilité financière et d’une politique budgétaire viable. Elle suppose des pratiques rationnelles visant notamment à faire en sorte que l’endettement public ne compromette pas la réalisation des objectifs de développement. Au cours de l’exercice 19, la Banque a collaboré avec plus de 50 organismes nationaux et infranationaux de gestion de la dette en vue d’aider les États à renforcer leurs capacités institutionnelles de gestion de la dette publique. Ces services de conseil ont bénéficié à plus de 500 gestionnaires à travers des webinaires, ateliers et forums, des communications en ligne et des groupes de pairs virtuels, ainsi que dans le cadre de réunions en présentiel dont l’objectif était d’établir et gérer des relations à long terme entre homologues. Nous adaptons progressivement nos services et notre offre à mesure que les portefeuilles de dette publique des pays en développement se complexifient. Nous fournissons de l’assistance technique aux pays pour la conception et la mise en œuvre de stratégies de gestion de leur dette, l’évaluation de la viabilité de leur dette et le développement de leurs marchés financiers en monnaie nationale (voir aussi « Promouvoir la transparence dans la gestion de la dette » à la page 44). Pour répondre aux besoins croissants des pays, durant l’exercice écoulé, le service de Trésorerie de la Banque mondiale a conçu le tout premier atelier sur la gestion des risques liés aux bilans souverains, publié des documents de travail traitant des actifs et passifs souverains et conçu et déployé le premier outil d’analyse destiné spécifiquement aux pays pour gérer les prévisions de trésorerie et de flux de trésorerie. Le Programme de services de conseil et de gestion des réserves est notre plateforme, en pleine croissance, permettant d’offrir des services de renforcement des capacités et de gestion des actifs axés sur la demande à l’intention des gestionnaires d’actifs du secteur public des pays en développement et des institutions internationales. Ce programme aide les banques centrales, les caisses de retraite et les fonds souverains à développer leur capital humain, à renforcer leur gouvernance et leurs opérations et à obtenir sur leurs ressources financières des rendements conformes à leurs mandats et paramètres de risque. La demande continue à augmenter pour ce programme qui fournit maintenant des prestations à 70 institutions, dont un grand nombre dans les pays à faible revenu et dans les situations de fragilité et de conflit. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse treasury.worldbank.org. 64 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Mettre le savoir au service du développement Le savoir est un élément central de la capacité de la Banque mondiale d’influer sur le programme de développement dans le monde. Combinant le savoir au niveau mondial et national, nos programmes de recherche génèrent un large éventail d’idées pour résoudre les problèmes de développement dans les pays clients. Nous communiquons les résultats de nos travaux de recherche par le biais de rapports et de publications, de services d’analyse approfondie et de données sur le développe- ment librement accessibles. Au cours de l’exercice 19, la Banque a publié sur des sujets pressants un certain nombre de rapports, dont certains sont présentés ci-après. Rapport sur le développement dans le monde 2019  : •  le travail en mutation. Ce rapport phare examine com- ment la nature du travail évolue en raison des progrès technologiques. Il souligne que ces derniers remodèlent constamment le travail et la demande de compétences. Il indique que les États devraient accorder la priorité aux investissements dans le capital humain pour permettre aux travailleurs d’acquérir les compétences voulues. En outre, les États devraient renforcer la protection sociale et l’étendre à tous les membres de la société, indépendam- ment des modalités de leur travail. Les femmes, l’entreprise et le droit 2019 : une décennie •  de réformes. Ce rapport examine les lois et règlements qui influent sur les perspectives des femmes en tant qu’entre- preneures et employées dans 187 économies. Il vise à éclairer les échanges de vues entre les décideurs sur la manière d’éliminer les restrictions juridiques imposées aux femmes et de promouvoir la recherche sur les moyens d’améliorer l’inclusion économique de ces dernières. L ’édition de 2019 de ce rapport introduit un nouvel indice qui mesure les droits juridiques des femmes à des étapes importantes de leur vie professionnelle. Les données couvrent une période de 10 ans pour mettre en évidence la situation actuelle, ainsi que l’évolution des lois touchant l’égalité des chances en faveur des femmes au fil du temps. Doing Business 2019 : formation pour mieux réformer. •  À  l’aide d’indicateurs quantitatifs, Doing Business compare la réglementation des entreprises et la protection des droits de propriété dans 190 économies et dans le temps. Chaque année, le rapport détermine les dix économies qui ont enregistré les progrès les plus notables par rapport à l’année précédente dans les domaines examinés. L ’édition de 2019 classe dans cette catégorie les pays suivants  : Afghanistan, Djibouti, Chine, Azerbaïdjan, Inde, Togo, Kenya, Côte d’Ivoire, Turquie et Rwanda. Elle constate par ailleurs qu’un tiers de toutes les réformes de la réglementation des entreprises enregistrées au cours de l’année a eu lieu en Afrique subsaharienne. MET TRE LE SAVOIR AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT 65 Perspectives économiques mondiales. Ce rapport •  phare semestriel, publié en janvier et juin, examine l’évolution de l’économie et les perspectives et politiques économiques dans le monde, en particulier dans les économies de marché émergentes et les économies en développement. L ’édition de juin 2019, intitulée Tensions grandissantes et investissements atones, constate que la croissance mondiale a continué de ralentir en 2019. Une reprise modeste dans les économies en développement n’a cessé d’être freinée par des investissements atones, ce qui a assombri les perspectives et entravé les progrès vers la réalisation d’objectifs de développement essentiels. Les risques d’une dégradation des perspectives sont restés élevés, les décideurs ayant continué à faire face à des défis majeurs pour renforcer la résilience et favoriser la croissance à long terme. Cette édition comprend également une analyse des avantages et des risques liés aux emprunts publics, de la faiblesse récente de l’investissement dans les économies en développement, des répercussions de la dépréciation de la monnaie sur l’inflation et de l’évolution de la croissance dans les pays à faible revenu. Pauvreté et prospérité partagée : compléter le puzzle •  de la pauvreté. Ce rapport constate que le pourcentage de personnes vivant dans l’extrême pauvreté est tombé à un niveau record de 10 % en 2015, traduisant des progrès continus mais lents. Dans 70 des 91 pays pour lesquels des données relatives à la prospérité partagée étaient disponibles, les revenus des 40 % les plus pauvres de la population se sont améliorés entre 2010 et 2015  ; dans 54 % des 91 pays, ils ont augmenté plus rapidement que la moyenne. Le rapport élargit également la définition de la pauvreté en introduisant un nouvel indicateur sociétal de la pauvreté qui prend en compte les différences entre les pays, ainsi qu’un indicateur multidimensionnel de la pauvreté qui englobe l’accès à l’éducation et aux infrastructures de base. Le rapport examine par ailleurs les différences de pauvreté au sein des ménages. Chemins pour la paix  : approches inclusives pour la •  prévention des conflits violents. Cette étude, menée conjointement avec l’ONU, souligne la nécessité de prévenir et d’éliminer de toute urgence les principaux facteurs de fragilité. Elle vise à améliorer la façon dont les initiatives de développement interagissent avec la sécurité, la diplomatie, la consolidation de la paix et d’autres aspects pour empêcher que les conflits ne deviennent violents. Elle souligne la nécessité de traiter de manière proactive les griefs liés à l’exclusion — notamment accès au pouvoir, aux ressources naturelles, à la sécurité et à la justice — qui sont à l’origine de nombreux conflits violents. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/publications. Relever les défis du développement par des conseils techniques et des analyses Les services d’analyse et de conseil (ASA) sont un élément essentiel de la façon dont la Banque contribue au développement. Les pays membres utilisent nos conseils techniques et nos analyses pour promouvoir le développement à long terme en concevant ou en mettant en œuvre de meilleures politiques et stratégies de développement et en renforçant leurs institutions. Au niveau des pays, ces activités sous-tendent les cadres de partenariat, les programmes gouvernementaux et les projets appuyés par des financements et des garanties de la Banque. Aux niveaux mondial et régional, elles contribuent aux biens publics et éclairent d’importants débats sur les politiques. 66 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Durant l’exercice 19, nous avons fourni plus de 1 625 produits de services d’analyse et de conseil dans plus de 140 pays. Ces produits sont très divers, et couvrent aussi bien des rapports sur les grandes questions économiques et sociales que des ateliers de partage des connaissances, des formations, la formulation de notes d’orientation et des plans d’action de mise en œuvre. Les services de conseil remboursables (RAS) sont des produits d’ASA personnalisés demandés et payés par les pays clients. Pour l’exercice 19, la Banque a fourni 120 produits d’ASA dans 35 pays. Grâce aux RAS, nous fournissons nos services à tous nos États membres, y compris les pays non emprunteurs. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/asa. Fournir des données et des outils pour renforcer les connaissances en matière de développement La Banque est un chef de file dans le domaine de la production et de la diffusion de données sur le développement. En partageant des données et des outils d’analyse, elle offre une plateforme pour des travaux d’analyse de haute qualité axés sur les politiques dans les pays en développement, renforçant ainsi la base des connaissances relatives au développement et de l’élaboration de politiques éclairées. En tant qu’institution du savoir, la Banque est fière de partager ses connaissances de manière libre et ouverte. Les statistiques et les données sont un élément essentiel de ces connaissances. Les sources énumérées ci-après sont facilement accessibles à tous les utilisateurs sur le site Web Données ouvertes de la Banque mondiale. Programme de comparaison internationale. Cette initiative statistique mondiale est dirigée par la Banque sous les auspices de la Commission de statistique de l’ONU. Elle a pour principal objectif de fournir des mesures du PIB et de ses agrégats de dépenses, en termes de prix et de volume, comparables entre les pays d’une même région et entre les régions. Grâce à un partenariat avec des organismes internationaux, régionaux, sous-régionaux et nationaux, le programme recueille et compare des données sur les prix et l’optique des dépenses du PIB pour estimer et publier les parités de pouvoir d’achat des économies du monde. Indicateurs du développement dans le monde. Cette base de données est une compilation de statistiques comparables au niveau international sur le développement dans le monde et la lutte contre la pauvreté. Elle appuie la mission de la Banque qui consiste à veiller à ce que tous les pays clients disposent de données probantes pour éclairer les décisions qu’ils prennent. Elle contient 1  600 indicateurs de séries temporelles pour 217 économies et plus de 40 groupes de pays, ainsi que des données se rapportant à de nombreux indicateurs et remontant à plus de 50 ans. PovcalNet. Outil d’analyse en ligne pour le suivi de la pauvreté dans le monde, PovcalNet permet aux utilisateurs de reproduire les estimations officielles de la Banque en matière de pauvreté grâce à des calculs de sa base de données. PovcalNet leur permet également de calculer des mesures de la pauvreté selon différentes hypothèses et de rassembler les estimations pour différents groupes d’économies ou ensembles d’économies individuelles. En mars 2019, nous avons publié des estimations révisées de la pauvreté dans le monde pour la période allant de 1981 à 2015. Les nouvelles estimations recoupent les taux de change exprimés en PPA pour la consommation des ménages du Programme de comparaison internationale de 2011 avec les données de plus de 1 500 enquêtes auprès des ménages réalisées dans 164 économies. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse data.worldbank.org. MET TRE LE SAVOIR AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT 67 Renforcer l’impact à travers les partenariats Le Groupe de la Banque mondiale travaille avec un large éventail de partenaires du monde entier, traditionnels et non traditionnels, formels et informels, pour aider à réaliser nos objectifs consistant à mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée. Nouer des partenariats pour relever les défis les plus pressants du moment Une action collective est nécessaire pour relever les défis mondiaux. Nous présentons ci-après quelques exemples de nos principaux partenariats entretenus au cours de l’exercice 19. Fragilité. La fragilité, les conflits et la violence (FCV) font peser une menace sur les efforts déployés pour mettre fin à l’extrême pauvreté, les pays à revenu faible et intermédiaire étant exposés à ces risques. Nous mettons l’accent sur la prévention et l’intervention précoce, poursuivant nos activités en période de conflit et œuvrant à atténuer les effets néfastes des FCV sur les groupes les plus vulnérables. Nous renforçons la collaboration avec les acteurs de l’aide humanitaire, du dévelop- pement, de la consolidation de la paix et de la sécurité dans le cadre d’une coopération nationale avec l’ONU dans plus de 40 situations de crise. En outre, avec les pays du G-5 et de l’Alliance Sahel, nous travaillons à fournir un appui au développement à hauteur de 6,7 milliards de dollars dans les zones d’insécurité dans la région du Sahel. Capital humain. Nous travaillons une large palette de dirigeants du monde afin de mobiliser des soutiens en faveur du Projet sur le capital humain. Lors des Assemblées annuelles et des Réunions de printemps, la Banque a organisé des échanges de vues avec des représentants d’organisations philanthropiques, de la société civile, du secteur privé et d’institutions bilatérales et multilatérales, ainsi que des experts du Groupe de la Banque dans l’optique de promouvoir un investissement de meilleure qualité dans les ressources humaines. Parité des sexes. Nous continuons d’approfondir nos activités afin de nous attaquer aux inégalités à travers diverses initiatives. Par exemple, avec les Gouvernements canadien et norvégien, des pays clients et IFC, nous avons a mis en place le Mécanisme de promotion de la parité pour le Machrek, un nouveau partenariat qui aide les États à surmonter les obstacles à la participation des femmes au marché du travail dans la région du Machrek au Moyen-Orient et Afrique du Nord. En outre, l’Umbrella Facility for Gender Equality, un fonds fiduciaire multidonateurs regroupant 14 États et fondations internationales, a continué de stimuler de la produc- tion de nouvelles connaissances, la conception de projets novateurs et la production de données d’évaluation de l’impact des solutions les plus efficaces pour éliminer les écarts entre les hommes et les femmes. Changement climatique. Nous travaillons avec un large éventail de partenaires pour relever les défis climatiques. La Commission mondiale sur l’adaptation cherche à accélérer l’action en matière d’adaptation au changement climatique, à accroître la visibilité politique de l’adaptation et à mettre en évidence des solutions concrètes. Elle vise à démontrer que l’adaptation est un pilier d’un meilleur développement et contribue à améliorer des vies, à réduire la pauvreté, à protéger l’environnement et à renforcer la résilience dans le monde. La Commission est présidée coprésidée par Kristalina Georgieva, Ban Ki-moon, huitième secrétaire général de l’ONU, et Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates. Elle a été fondée par 19 pays, est guidée par 33  commissaires et soutenue par un réseau mondial de partenaires de recherche et de conseillers, dont la Banque mondiale, qui fournissent des analyses scientifiques et économiques et des analyses des politiques. 68 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Approfondir la collaboration avec des partenaires essentiels Le Groupe de la Banque s’emploie à collaborer avec d’autres institutions multilatérales, des organisations philanthropiques et le secteur privé, la société civile, les parlementaires, les organisations confessionnelles et les collectivités locales. Coopération multilatérale. À la demande des États participants, nous apportons des compétences et formulons des recommandations sur les mesures à prendre pour assurer une croissance durable profitant à tous et réduire la pauvreté. À la fin de la présidence argentine du G20 en novembre 2018, nous avons organisé, en collaboration avec le Gouvernement argentin, un forum des investisseurs en vue d’accroître les financements à long terme dans les pays clients. La Banque soutient par ailleurs les priorités de la présidence japonaise du G20, notamment des infrastructures de qualité, la résilience aux catastrophes naturelles, la viabilité et la transparence de la dette, des financements plus importants pour la santé et la mise en place de plateformes nationales. Au sein du G7, nous soutenons les priorités de la France, notamment l’égalité hommes-femmes, le capital humain, la biodiversité, le commerce, la mobilisation des ressources intérieures et la transformation numérique et l’inclusion dans ce domaine. Société civile. Le Groupe de la Banque interagit avec les organisations de la société civile (OSC) du monde entier par le biais de partenariats et d’activités de sensibilisation, de plaidoyer et de campagnes, de dialogue et de consultations sur les politiques, de collaboration opérationnelle et d’échanges d’informations, ainsi que de mécanismes de dons comme le Partenariat mondial pour la responsabilité sociale. Nos OSC partenaires nous aident à étendre la portée de notre action et à en améliorer l’impact sur le développement, la responsabilité et la transparence. Le Forum de la société civile, qui se tient à l’occasion des Réunions de printemps et des Assemblées annuelles, est une plateforme permettant l’échange de vues entre les OSC et les services du Groupe de la Banque et du FMI et d’autres parties prenantes sur un large éventail de sujets. Les Réunions de printemps de 2019 à Washington ont connu une participation record de plus de 1 000 délégués venus de 109 pays, avec 46 séances organisées et dirigées pour la plupart par des OSC. Organisations confessionnelles. La Global Faith Initiative, une de nos initiatives, aident les acteurs religieux à collaborer avec le Groupe de la Banque sur des questions touchant plusieurs régions et secteurs, en mettant un accent sur les résultats dans le domaine du capital humain, le genre, la fragilité et le changement climatique. Au cours RENFORCER L’IMPACT À TRAVERS LES PARTENARIATS 69 de l’exercice écoulé, cette collaboration a été axée sur le renforcement du dialogue et de la sensibilisation visant à faire progresser les objectifs du Groupe de la Banque, la contribution à une base de données plus rigoureuse sur le rôle et l’impact des organisations confessionnelles sur le développement, et la promotion de partenariats opérationnels et la collaboration entre la Banque et ces organisations en vue d’investir davantage dans le capital humain. Philanthropes et secteur privé. Les ODD à réaliser à l’horizon 2030 ont permis de reconnaître plus largement que les acteurs non traditionnels pouvaient jouer un rôle plus important dans la mobilisation de financements et la mise à contribution de l’innovation et de compétences pour atteindre ces objectifs. Nous recentrons nos efforts pour nouer des partenariats avec le secteur privé, notamment les fondations, les nouveaux philanthropes, les investisseurs à impact et les entrepreneurs sociaux. Ainsi, le dialogue stratégique que nous avons entretenu durant l’exercice avec la Fondation Bill et Melinda Gates visait à poursuivre les innovations à une plus grande échelle et a débouché sur des initiatives de collaboration dans les domaines de l’assainissement urbain, de l’agriculture et des données, de l’utilisation de la technologie pour soutenir les petits exploitants agricoles. Parlementaires. Notre principal canal de collaboration avec les législateurs est le Réseau parlementaire, une plateforme indépendante regroupant plus de 1 000 parle- mentaires influents qui a pour mission de débattre de la responsabilisation et de plaider en faveur d’un soutien politique en faveur du développement. Les Réunions de printemps 2019 ont servi de plateforme à la cinquième Conférence parlementaire mondiale annuelle, l’événement phare du réseau, qui a rassemblé plus de 100 députés représentant 48 pays pour discuter avec les experts et la direction du Groupe de la Banque sur les enjeux les plus pressants d’aujourd’hui. Durant la même période, la réunion inaugurale de l’Initiative mondiale des jeunes parlementaires a eu lieu, avec la participation de législateurs de 45 ans et moins provenant de 26 pays qui se sont réunis pour échanger leurs pratiques exemplaires et leurs solutions stratégiques aux défis qui touchent les jeunes générations de manière disproportionnée. Durant l’exercice écoulé, des parlementaires de 10 pays et des représentants de 13  OSC ont visité des projets de l’IDA au Sénégal et en Gambie pour constater leur impact sur le terrain. Programme de dons aux membres de la collectivité. Ce programme du Groupe de la Banque permet au personnel de l’institution de traduire nos valeurs dans les faits au sein de leurs collectivités à travers la philanthropie institutionnelle, le bénévolat, les dons en nature et un programme de stages pour les élèves des écoles secondaires locales. Ces initiatives permettent à notre personnel motivé et bienveillant de contribuer à améliorer la situation dans la région métropolitaine de Washington et dans les autres collectivités du monde où nous menons nos activités. Durant l’exercice écoulé, nous avons versé plus de neuf millions de dollars à des organisations non gouvernementales travaillant dans nos communautés, dont plus de quatre millions de dollars ont été offerts par le personnel. L ’importance que la Banque accorde au capital humain et aux questions liées au genre dans ses activités philanthropiques a été démontrée par sa participation au financement de la construction d’un centre de développement professionnel et de centres d’éducation de la petite enfance dans la région de Washington. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/en/about/partners. 70 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Améliorer nos opérations en vue d’un réel impact sur le développement Pour mieux servir nos clients et nos partenaires, nous nous employons à améliorer continuellement nos opérations, nos politiques et nos processus de manière à devenir une institution plus efficiente et plus efficace, et à maximiser l’impact de nos activités sur le développement. Le Cadre environnemental et social de la Banque mondiale Le nouveau Cadre environnemental et social (CES) de la Banque mondiale a pris effet le 1er octobre 2018. Il remplace les Politiques de sauvegarde applicables aux opérations de financement de projets d’investissement. Le Cadre et les Politiques continueront d’être appliqués en parallèle pendant cinq à sept ans jusqu’à l’arrêt de la mise en œuvre des anciennes politiques. Le nouveau cadre offre une couverture plus large et plus systématique des risques environnementaux et sociaux, y compris des enjeux, tels que les relations de travail, le changement climatique, et la santé et la sécurité au travail. Il permet en outre d’enregistrer des avancées importantes dans la mobilisation des parties prenantes, la transparence, la responsabilisation, la non-discrimination et la participation du public. En prélude au lancement du nouveau cadre, les services de la Banque ont organisé des ateliers dans 105 pays à l’intention des fonctionnaires, des agents intervenant dans l’exécution des projets et autres parties prenantes cruciales — notamment, la société civile, le secteur privé, les universités et centres de formation, les organismes bilatéraux dans les pays, et les institutions financières internationales. Des formations similaires ont été organisées à l’intention des partenaires de développement en Europe et en Asie, couvrant ainsi plus de 40  organismes. Une stratégie a été élaborée pour renforcer les cadres des emprunteurs et leur capacité à gérer les risques environne- mentaux et sociaux. Plus de 2  500 membres du personnel de la Banque mondiale ont également été formés, et nos spécialistes environnementaux et sociaux ont suivi un programme d’accréditation professionnelle pour s’assurer de leur appropriation des connaissances et identifier les compétences leur faisant défaut. Un système de gestion environnementale et sociale a été mis en place en octobre 2018 pour suivre et gérer les risques environnementaux et sociaux des projets financés par la Banque. Des notes d’orientation élaborées à l’intention des emprunteurs et portant sur chacune des dix Normes environnementales et sociales sont disponibles en ligne dans toutes les langues des Nations Unies. Des notes de bonnes pratiques, des modèles et d’autres ressources ont aussi été publiés sur des sujets tels que le suivi par des tierces parties, la non-discrimination et le handicap, les violences sexistes, et l’utilisation de personnel de sécurité. Les activités de sensibilisation des parties prenantes ont inclus des évé- nements organisés lors des Réunions de printemps et des Assemblées annuelles, des exposés devant des associations professionnelles, et les rôles de premier plan au sein de groupes de travail d’institutions financières internationales. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/esf. Lutter contre les violences sexistes La Banque s’est engagée à réduire les violences sexistes à travers l’investissement, la recherche et l’apprentissage, et la collaboration avec les parties prenantes à travers le monde. La prise en compte des violences sexistes dans les opérations est une priorité absolue, et des engagements notables sont énoncés dans le cadre d’IDA-17 et d’IDA- 18, ainsi que dans la Stratégie du Groupe de la Banque en matière de genre. Grâce à une enveloppe de plus de 300 millions de dollars, nous soutenons des opérations visant à lutter contre les violences sexistes, à la fois par des projets autonomes et par l’intégra- tion de composantes dédiées aux violences sexistes dans les domaines du transport, de l’éducation, de la protection sociale et des déplacements forcés, notamment. Dans le cadre de l’initiative « Development Marketplace : Innovations to Address GBV », A MÉLIORER NOS OPÉRATIONS EN VUE D’UN RÉEL IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT 71 rendue à sa quatrième année, la Banque a conclu un partenariat avec la Sexual Violence Research Initiative (initiative de recherche sur les violences sexuelles) et accordé plus de quatre millions de dollars à plus de 40 projets de recherche dans 28 pays à revenu faible ou intermédiaire afin de renforcer la compréhension des stratégies efficaces pour prévenir et lutter contre les violences sexistes. En réponse aux recommandations formulées par le Groupe de travail sur la violence à l’égard des femmes, nous avons mis au point un outil d’évaluation des risques pour veiller à ce que les opérations financées par la Banque évitent d’accroître les risques d’exploitation et d’abus sexuels. L ’outil s’accompagne d’une méthode rigoureuse d’évaluation des risques contextuels et liés aux projets et est censé être utilisé lors de l’élaboration de projets intégrant des travaux de génie civil. La Banque mondiale a aussi rédigé une note de bonnes pratiques pour aider ses services à gérer les risques d’exploitation, d’abus et de harcèlement sexuels pouvant résulter de l’exécution de projets d’investissement faisant appel à d’impor- tants marchés de travaux de génie civil. Lancée dans le cadre du CES, la note est en cours d’adaptation aux secteurs clés du développement humain. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/en/topic/socialdevelopment/brief/ violence-against-women-and-girls. Le Cadre de passation des marchés de la Banque mondiale Le Cadre de passation des marchés de la Banque, en vigueur depuis 2016, joue un rôle stratégique en aidant les pays à obtenir de meilleurs résultats sur le plan du développement dans le cadre de la mise en œuvre des opérations de financement de projets d’investissement. Il permet aux pays d’élaborer des stratégies de passation de marchés adaptées à leurs besoins particuliers, à leurs caractéristiques propres, à des marchés diversifiés et aux objectifs de développement des projets. Le cadre est utilisé pour tous les nouveaux projets, des stratégies de passation de marchés particulières étant définies pour chaque projet. Ces documents de stratégie évaluent le contexte opérationnel, la capacité d’exécution, les incidences possibles sur la passation des marchés, et les conditions du marché afin d’éclairer les modalités de passation des marchés. À ce jour, 437 projets d’une valeur totale de 43 milliards de dollars appliquent le cadre. Deux caractéristiques du cadre, à savoir les Modalités alternatives de passation des marchés (APA) et l’Assistance directe à la mise en œuvre (HEIS), visent à rendre les projets plus efficaces et faciles à exécuter, en général dans les situations de faibles capacités ou de fragilité. Les Modalités alternatives de passation des marchés permettent de conclure des accords avec d’autres organisations telles que les agences des Nations Unies et le Comité international de la Croix-Rouge pour diriger les activités de passation de marchés et l’exécution des projets, améliorant ainsi l’efficience sur le terrain. L’Assistance directe à la mise en œuvre permet d’aider les pays clients à appliquer les règles de passation de marchés de la Banque afin d’accélérer l’exécution des projets. Elle a été utilisée dans des projets menés en Afghanistan, en Irak, au Kosovo, au Myanmar et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Afin de garantir une mise en œuvre harmonieuse, le cadre inclut des notes d’orientation destinées aux équipes opérationnelles, aux emprunteurs et au secteur privé. Par exemple, le Dossier type d’appel d’offres de la Banque pour les travaux a été actualisé après la mise en œuvre du CES afin de tenir compte des nouvelles normes. Nous avons également mené une campagne de sensibilisation à l’échelle mondiale pour diffuser les nouveaux aspects du cadre et, de l’avis des entreprises participantes, cette initiative a permis de créer un environnement plus favorable pour les entreprises. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/procurement. Améliorer la conception et l’utilisation des fonds fiduciaires pour un plus grand impact Les fonds fiduciaires complètent les financements de l’IDA et de la BIRD, et constituent un appui primordial à la capacité de la Banque pour concrétiser ses priorités majeures. La Banque mondiale gère un portefeuille de plus de 500 fonds fiduciaires, représen- tant environ 10 % des décaissements en faveur des clients. Ces fonds constituent un élément essentiel du programme de développement du savoir, assurant le financement des deux tiers environ de l’ensemble de ses services de conseil et d’analyse. L’un des défis majeurs identifiés dans le cadre du processus de réforme en cours des fonds fiduciaires est le nombre élevé de fonds fiduciaires de petite envergure et haute- ment personnalisés qui représentent 70 % des fonds fiduciaires, mais seulement 7 % de 72 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE la valeur totale de ce portefeuille. Leurs cycles variés de planification et d’affectation des ressources rendent difficile l’alignement avec la stratégie, le cycle de planification et les priorités plus larges de la Banque. Ces fonds ont également des coûts de transaction élevés liés à leur mise en place, l’appel de fonds, la gouvernance et les rapports à établir. La Banque mondiale s’emploie à établir et à renforcer les liens entre les financements et les priorités stratégiques et à réduire la fragmentation en organisant son portefeuille de fonds fiduciaires autour d’un plus petit nombre de programmes de grande envergure principalement axés sur les résultats (des programmes-cadres baptisés « Umbrella 2.0 »). Ces réformes visent à renforcer l’alignement et l’efficience grâce à des économies d’échelle, réduire les coûts de transaction grâce à une coordination des mécanismes de gouvernance et d’établissement des rapports, et enrichir le dialogue avec les partenaires concernant les priorités communes. La phase expérimentale a été déployée au cours de l’exercice 19, et les enseignements qui en ont été tirés ont servi à guider la finalisation de la conception des réformes et à préparer leur déploiement à l’échelle de la Banque prévu en 2020. Des mesures visant à simplifier les fonds fiduciaires qui ne relèvent pas du champ d’application du cadre Umbrella 2.0, notamment les cofinancements et les innovations qui nécessitent « une démonstration de la faisabilité » avant le déploiement à grande échelle, sont aussi en cours d’élaboration. En outre, la Banque a entrepris d’élaborer un cadre de gestion pour renforcer la sélec- tivité et la gestion des risques tant pour les nouveaux fonds d’intermédiation financière que pour ceux existants. Ces fonds offrent à la communauté mondiale du développement des plateformes multilatérales administrées de façon indépendante, qui soutiennent plu- sieurs organismes d’exécution, en général dans les domaines des biens publics mondiaux. La Banque joue un rôle limité d’administrateur de ces fonds. Il nous arrive d’en abriter le secrétariat et faire office d’entité d’exécution. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/dfi. Service d’instruction des plaintes et de recours Le Service d’instruction des plaintes et de recours (GRS) est une voie de recours mise à la disposition des individus et des collectivités qui estiment qu’un projet financé par la Banque mondiale leur a été ou est susceptible de leur être préjudiciable pour porter leurs préoccupations directement à l’attention de la Banque elle-même. Le GRS s’assure que les plaintes reçues à la Banque sont traitées de façon diligente et proactive en encourageant le dialogue et la résolution des problèmes, ainsi qu’en appli- quant les outils pertinents de règlement de différends. Faisant fond sur son expérience grandissante, le GRS est en cours de renforcement en vue d’améliorer son efficacité et son efficience par l’établissement d’une distinction entre les types de services de recours qu’il offre, et par la modernisation de ses systèmes et modes opératoires. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/grs. A MÉLIORER NOS OPÉRATIONS EN VUE D’UN RÉEL IMPACT SUR LE DÉVELOPPEMENT 73 Nos valeurs et notre personnel À la Banque mondiale, le principe de base de notre approche du travail est le respect de nos employés, de nos clients, de nos partenaires et de notre planète. Au cours de l’exercice 19, la Banque mondiale est restée déterminée à promouvoir la durabilité envi- ronnementale dans ses opérations internes et s’est employée à préserver les moyens d’expression du personnel. Notre indice de l’Initiative mondiale sur les rapports de performance (GRI), qui est actualisé à chaque exercice, présente plus de détails sur les considérations en matière de durabilité des opérations et les pratiques de l’institution. L’indice peut être consulté en ligne dans les annexes qui font partie intégrante du Rapport annuel de la Banque mondiale www.worldbank.org/annualreport. Nos valeurs Respect, impact, intégrité, travail d’équipe et innovation ont été retenus comme nos valeurs fondamentales au cours de l’exercice  18. Un nouveau code d’éthique et de conduite professionnelles est en cours d’élaboration pour intégrer ces valeurs dans la culture et le travail du Groupe de la Banque. Le nouveau code aidera les membres du personnel à mieux comprendre les attitudes et les comportements que l’on attend d’eux et le Règlement du personnel définira les situations pouvant donner lieu à des comportements répréhensibles. Notre personnel Les quelque 12 300 employés à temps plein de la Banque travaillent à apporter des solutions aux défis de développement les plus pressants. Notre Stratégie de gestion des ressources humaines vise à promouvoir une main-d’œuvre possédant les com- pétences qu’il faut, là où il faut et au moment voulu. Elle entend offrir la meilleure valeur aux clients et accroître les atouts que nous pouvons proposer pour faire de notre organisation la meilleure institution où travailler. Travailler dans des contextes difficiles. La Banque s’est engagée à travailler dans des contextes où ses services sont le plus requis. Nous procédons à l’accroissement de notre présence dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence pour être plus près de nos clients. Guidée par IDA-18 et portée par des initiatives de décentralisation, la Banque mondiale est en bonne voie pour tenir son engagement de faire passer ses effectifs dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la vio- lence à 150 employés d’ici la fin de l’exercice 20. La Banque offre aux employés de meilleures mesures d’incitation, tout comme des programmes ciblés d’accueil des nou- velles recrues, de développement des compétences d’encadrement, d’apprentissage et d’avancement professionnel. Assurer la santé et la sécurité du personnel. La Banque propose un éventail de programmes et de services visant à promouvoir et à préserver la santé et la sécurité du personnel. Le Système de gestion de la santé et de la sécurité au travail du Groupe de la Banque recense et contrôle systématiquement les aléas liés à la santé et à la sécurité en milieu de travail, selon une approche fondée sur les normes internationales perti- nentes. Le Service de l’institution continue de renforcer les capacités du Groupe de la Banque en matière de sécurité dans des domaines tels que la formation du personnel, la sécurité lors des déplacements, les véhicules et équipements blindés, les installations, et les outils destinés au personnel, à l’exemple de la nouvelle application mobile du service d’avis de sécurité aux membres du personnel en déplacement, Travel Advisory. Dans le cadre de notre engagement à étendre nos activités dans les pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, le Service de sécurité accorde une attention particu- lière aux sites présentant de graves menaces et collabore étroitement avec les services chargés des opérations pour soutenir le personnel travaillant dans ces environnements. Renforcer la diversité et l’inclusion. Au cours de l’exercice 19, nous avons main- tenu l’accent sur l’inclusion en introduisant un nouvel indicateur de genre qui permet de suivre les progrès réalisés dans le domaine de la parité à tous les niveaux. Nous avons aussi lancé un nouveau programme d’apprentissage qui met à contribution la réalité virtuelle pour combattre les préjugés inconscients et sensibiliser le personnel 74 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE à la question de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Dans le cadre de l’engagement du Groupe de la Banque d’accroître le nombre d’employés handicapés et d’améliorer leur cadre de travail, le Bureau de la diversité et de l’inclusion s’est associé au Groupe d’employés chargé de la sensibilisation et de la mobilisation de ressources pour le handicap afin de lancer le tout premier sondage qui guidera les efforts déployés par l’institution pour créer un milieu de travail plus convivial pour les personnes handicapées. Mettre en œuvre le plan d’action pour la gestion des connaissances. Durant l’exercice écoulé, la Banque mondiale a lancé plusieurs projets visant à accroître l’effi- cacité et l’efficience opérationnelles dans la gestion des connaissances. Ces initiatives i) permettent aux équipes de mieux combler leurs lacunes en matière de connaissances en identifiant les compétences internes, en accédant au travail le plus pertinent dans les projets et en gérant mieux le contenu interne au niveau des unités  ; ii)  assurent une professionnalisation et un apprentissage progressifs du personnel chargé de la gestion des connaissances au sein de la Banque grâce à l’introduction de nouvelles compétences techniques, l’élaboration d’un programme de formation et en leur four- nissant des outils pour utilisation ultérieure ; et iii) rejoignent les initiatives plus vastes portant sur la culture du savoir en intensifiant les efforts de partage des connaissances à l’échelle de la Banque et en redynamisant le programme global de gestion des connaissances dans le cadre d’activités de sensibilisation et de mobilisation. Promouvoir l’apprentissage continu. Une nouvelle palette de formations à l’intention du personnel, qui répond aux priorités institutionnelles de la Banque, a été lancée afin d’aider les employés à trouver facilement des formations et à s’engager dans un processus d’apprentissage continu. De nouveaux parcours d’apprentissage rattachés à des compétences professionnelles définies pour les Pôles mondiaux d’expertise et les vice-présidences ont été lancés afin de promouvoir un développement professionnel plus ciblé. En outre, un système d’évaluation et d’analyse de l’apprentissage axé sur les résultats permet d’évaluer l’apprentissage du personnel et de fournir des données, des bases de référence et des éléments factuels afin de favoriser la prise de décision en temps utile et des ajustements éventuels. Un lieu sûr où le personnel peut exprimer ses préoccupations et ses conflits. Au 30 juin 2019, les services consultatifs du Bureau d’éthique et de conduite profes- sionnelle (EBC) ont reçu 1 053 demandes de conseils de la part du personnel, dont les deux tiers ont reçu une réponse le jour même et 90 % dans les 48 heures. Le personnel dispose de divers moyens, dans le cadre des Services de justice interne, d’obtenir des avis, des orientations et des ressources pour le règlement des conflits, notamment l’Ombudsman, les conseillers pour le respect sur le lieu de travail, le Service de média- tion, le Service d’examen par les pairs, et l’évaluation de la gestion des performances. Ces services constituent un maillon essentiel en appui à l’enracinement d’une culture de travail axée sur le respect et l’attachement aux valeurs. Jusqu’au 31 mars 2019, en tout 1 142 membres du personnel avaient contacté ces services pour obtenir des avis. TABLEAU 14  DONNÉES SUR LE PERSONNEL DE LA BANQUE MONDIALE (BIRD/IDA), EXERCICES 17-19 INDICATEUR EX. 17 EX. 18 EX. 19 Indicateurs connexes Total employés à plein temps 11 897 12 216 12 283 GRI 401, ODD 8 Hors États-Unis (%) 42,0 42,6 43,2 Consultants à court terme/temporaires 4 948 4 810 5 097 (ETP) Employee engagement (%) 80 — 79 Indice de diversité 0,91 0,92 0,93 GRI 405, ODD 8 Femmes à des postes de direction (%) 39,0 41,5 44,1 % Ressortissants de pays en développement 43,3 43,1 42,3 % occupant des postes de direction (%) Femmes à des postes techniques 44,2 44,5 45,3 % (grade GF+, %) Ressortissants d’Afrique subsaharienne/ 12,9 13,3 13,6 % des Caraïbes (grade GF+, %) Nombre moyen de jours de formation 4,7 5,1 5,1 GRI 404, ODD 8 par agent au siège Nombre moyen de jours de formation 4,6 4,4 4,7 par agent dans les bureaux-pays Note  : – = non disponible  ; ETP = équivalent plein temps (personnel)  ; GF+ = grade GF ou supérieur, c.-à-d.  niveau professionnel  ; GRI = Initiative mondiale sur les rapports de performance. L’enquête sur l’engagement des employés n’a pas été réalisée au cours de l’exercice 18. NOS VALEURS ET NOTRE PERSONNEL 75 Plan d’action pour la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel. Le Groupe de la Banque travaille activement à instaurer une culture qui s’attaque systéma- tiquement au harcèlement sexuel et aux comportements répréhensibles. Au cours de l’exercice 19, nous avons lancé un plan d’action visant à mettre davantage l’accent sur les personnes et moins sur les processus. Ce plan d’action comprend plus de 50 initia- tives spécifiques conformes aux meilleures pratiques et intègre des recommandations de trois experts externes indépendants. Le plan d’action prévoit principalement de créer un nouveau poste de coordonnateur de la lutte contre le harcèlement, donner aux personnes occupant des postes de direction les moyens de s’attaquer aux com- portements inappropriés, créer de nouveaux moyens de dénonciation confidentiels et centrés sur les personnes, rationaliser les enquêtes, et accroître la transparence en publiant les résultats anonymisés des cas validés par le Bureau d’éthique et de conduite professionnelle. Faire entendre le personnel. Les droits et les intérêts des employés sont défen- dus par l’Association du personnel, dont environ 11 800 employés et consultants du Groupe de la Banque mondiale sont membres. Au cours de l’exercice 19, l’Association a poursuivi le dialogue avec les services des ressources humaines et la direction, faisant observer les préoccupations du personnel concernant les mutations qui s’opèrent au sein de l’institution, les défis posés par la révision de la méthode de calcul de la rémunération, les politiques de couverture santé, les questions de santé au travail, ainsi que l’assistance au personnel. Grâce à une participation accrue à nos groupes de travail, ainsi qu’à l’introduction d’une nouvelle séance d’accueil de tous les membres du personnel afin de les informer de leurs droits généraux, l’Association a continué à défendre les intérêts des employés du Groupe de la Banque. Raffermir l’engagement en faveur de l’environnement. À la Banque, nous entendons prendre en compte systématiquement les effets de nos opérations sur l’environnement en nous laissant guider par un ensemble de Principes de durabilité. Un comité de niveau exécutif chargé de superviser les initiatives prises par le Groupe de la Banque sur le plan de la responsabilité d’entreprise a redoublé d’efforts dans les domaines clés où l’institution imprime une empreinte écologique, à savoir l’énergie, l’eau, les émissions de gaz à effet de serre, les déchets solides et la chaîne d’appro- visionnement. Pour de plus amples informations, voir le document sur l’examen de la durabilité intitulé 2019 Sustainability Review. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/corporateresponsibility. 76 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Donner une orientation à l’institution Tous les pouvoirs de la Banque mondiale sont dévolus au Conseil des Gouver- neurs, son principal organe de décision, conformément aux Statuts de la BIRD et de l’IDA. Chaque membre de la Banque est représenté par un gouverneur et un gouverneur suppléant. Le Conseil des Gouverneurs délègue l’essentiel des pouvoirs à 25 Administrateurs permanents, qui composent le Conseil des Administrateurs de la BIRD et de l’IDA. Les Administrateurs représentent les 189 pays membres de la Banque mondiale et sont responsables de la conduite des opérations générales de la Banque. Les Administrateurs choisissent le Président du Conseil. La durée du mandat du Conseil actuel va de novembre 2018 à octobre 2020. Les Administrateurs guident les opérations générales et définissent l’orientation stratégique de la Banque mondiale, et représentent les points de vue des pays membres sur le rôle de la Banque. Ils examinent et statuent sur les projets de prêts, de crédits, de dons et de garanties de la BIRD et de l’IDA proposés par le Président, ainsi que sur les nouvelles politiques, le budget administratif et d’autres questions opérationnelles et financières. Ils examinent également les Cadres de partena- riat-pays — principal outil utilisé par la direction et le Conseil pour étudier et guider la collaboration du Groupe de la Banque avec les pays clients et l’appui apporté aux programmes de développement. Les Administrateurs sont également chargés de présenter au Conseil des Gouverneurs les comptes vérifiés, un budget administratif et le Rapport annuel de la Banque sur les résultats de l’exercice écoulé. Le Doyen, c’est-à-dire l’Administrateur à temps plein qui compte le plus d’ancienneté dans cette fonction, joue un rôle au sein du Conseil notamment dans l’engagement du Président, la sélection des membres du Comité d’éthique du Conseil et la coordina- tion des activités externes du Conseil. Le Conseil compte cinq comités permanents et un comité ad hoc. Les Administra- teurs siègent à un ou plusieurs de ces comités, qui aident le Conseil à s’acquitter de sa mission de supervision en procédant à un examen attentif des politiques et des pratiques de l’institution. Le Comité directeur des Administrateurs, auquel siègent tous les Administrateurs, se réunit deux fois par mois pour examiner le programme de travail stratégique du Conseil. Par l’intermédiaire de ses comités, le Conseil entretient un dialogue sur l’efficacité des activités du Groupe de la Banque avec la direction et avec le Panel d’inspection et le Groupe indépendant d’évaluation, qui tous deux rendent compte directement au Conseil. FIGURE 7  LES COMITÉS DU CONSEIL DES ADMINISTRATEURS Comité directeur du Conseil des Administrateurs de la Banque mondiale Comité d’audit Comité du budget Comité pour l’efficacité Surveille les finances, Assiste le Conseil dans du développement la comptabilité, la gestion l’approbation du budget Évalue l’efficacité de la Banque des risques, les dispositifs de la Banque. sur le plan du développement, de contrôle interne et guide ses orientations l’intégrité institutionnelle stratégiques et contrôle la qualité de la Banque. et les résultats de ses opérations. Comité des questions Comité des Comité d’éthique administratives concernant ressources humaines Établi en 2003 pour la gouvernance et les Supervise la responsabilité effectuer des examens Administrateurs à l’égard de la stratégie, des ponctuels des questions Guide la gouvernance de la politiques et des pratiques ayant trait à l’interprétation Banque, l’efficacité du Conseil de la Banque concernant les ou à l’application du et la politique administrative ressources humaines et leur Code de conduite des applicable aux bureaux alignement sur ses besoins agents du Conseil. des Administrateurs. de fonctionnement. DONNER UNE ORIENTATION À L’INSTITUTION 77 Garantir l’éthique de responsabilité et la transparence dans nos opérations Nous rendons compte à nos clients, nos actionnaires et au grand public par le biais de mécanismes institutionnels qui surveillent les résultats opérationnels, gèrent les risques institutionnels, répondent aux préoccupations et aux griefs et garantissent la transparence de notre travail. Ces mécanismes englobent aussi bien des unités internes que des unités indépendantes de la Banque qui fournissent des orientations et des recommandations pour assurer une efficacité maximale du développement et le respect des normes de responsabilité les plus strictes. Le Groupe indépendant d’évaluation Le Groupe indépendant d’évaluation (IEG) a pour objectif de renforcer l’efficacité des actions du Groupe de la Banque en faveur du développement au moyen d’évaluations qui donnent une appréciation des résultats et de la performance et formulent des recommandations pour les améliorer. Les évaluations de l’IEG contribuent au devoir de responsabilité et à l’apprentissage, contribuant à éclairer les nouvelles orientations, poli- tiques et procédures du Groupe de la Banque et les cadres de partenariat avec les pays. Selon l’édition 2018 du rapport de l’IEG sur les résultats et la performance du Groupe de la Banque mondiale, intitulé Results and Performance of the World Bank Group, les notes attribuées aux résultats des financements de la Banque continuent de s’améliorer. La proportion des projets clôturés jugés modérément satisfaisants ou mieux est passée de 69  % au cours des exercices  12 à 14 à 76  % au cours des exercices 15 à 17. Les notes des résultats dépassent maintenant les niveaux de celles attribuées aux projets clôturés au cours des exercices 06 à 08, avant la crise financière, tant en nombre qu’en volume. Au cours de l’exercice 19, l’IEG a réalisé d’importantes évaluations portant notamment sur la création de marchés, la promotion de l’intégration régionale et la facilitation du flux de connaissances et de la collaboration. Chacune des évaluations portait sur la performance du Groupe de la Banque et tirait des enseignements pour améliorer les opérations concernant un thème, un secteur ou un processus institutionnel. Pour de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel de l’IEG, rendez-vous à l’adresse ieg.worldbankgroup.org. Le Panel d’inspection Le Panel d’inspection a été créé par le Conseil des Administrateurs de la Banque comme premier mécanisme de responsabilisation indépendant établi au sein d’une institution financière internationale. Il fournit aux personnes et aux collectivités qui estiment avoir été ou risquent d’être lésées par un projet financé par la BIRD ou l’IDA, l’accès à un organe indépendant, où elles peuvent exprimer leurs préoccupations et obtenir un recours. Il est composé de trois experts internationaux en développement, choisis dans différents pays, et d’un petit secrétariat. Les membres du Panel ont un mandat de cinq ans non renouvelable et interdiction de travailler pour la Banque au terme de leur mandat. Le Panel a célébré son 25e anniversaire au cours de l’exercice 19. Durant l’exercice 19, le Panel a reçu huit nouvelles plaintes. Il a transmis au Conseil un rapport d’enquête concernant deux projets en Ouganda, en lien avec la compensa- tion d’effets néfastes sur la biodiversité. Le Panel a également ouvert une enquête sur un projet d’approvisionnement en eau en milieu rural en Inde. Un examen entrepris par le Conseil au cours de l’exercice a débouché sur la formalisation de la fonction consultative du Panel et l’autorisation de celui-ci de donner aux plaignants la possibilité de prendre connaissance des rapports d’enquête en toute confidentialité avant les réunions du Conseil. Pour de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel du Panel d’inspection, rendez-vous à l’adresse www.inspectionpanel.org. 78 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale Introduite en 2010, la Politique d’accès à l’information de la Banque mondiale demeure la norme de référence pour les institutions internationales de développe- ment et a fait de la Banque un partenaire de développement plus efficace. Cette politique repose sur le principe que l’information en la possession de la Banque devrait être accessible au public, hormis les informations faisant partie d’une liste d’exceptions bien établie. Elle constitue le socle d’initiatives complémentaires —  notamment les Données ouvertes, les Données financières en libre accès, les Archives du savoir en libre accès et les Archives ouvertes — des initiatives qui contri- buent toutes à rendre le travail de la Banque plus transparent et plus accessible et permettent à cette dernière de rendre davantage des comptes. Elle a par ailleurs conduit à une augmentation massive des documents rendus publics à l’initiative de l’institution. S’agissant des informations rendues publiques à l’initiative de la Banque, la base de données « Documents and Reports » a été consultée plus de trois millions de fois et a enregistré 30 millions de téléchargements. Au cours de l’exercice 19, la Banque a traité au total 696 demandes d’accès public à certaines informations. En ce qui concerne les demandes rejetées, le public peut faire appel en alléguant une violation de la Politique et/ou de l’intérêt public. Le Comité interne sur l’accès à l’information constitue la première instance d’appel, et ses décisions sont définitives concernant les appels invoquant l’intérêt public comme motif. Un dernier recours en appel invoquant la violation de la Politique est possible par l’intermédiaire du Comité d’appel externe et indépendant, composé de trois experts internationaux. Durant l’exercice 19, le Comité a examiné quatre cas et aucun nouvel appel n’a été interjeté auprès du Conseil. Pour de plus amples informations et pour envoyer des demandes d’accès à l’information à la Banque mondiale, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/en/ access-to-information. La Vice-présidence de l’Intégrité et le système de sanctions Manifestation de la résolution du Groupe de la Banque à prévenir et lutter contre la corruption, la Vice-présidence de l’Intégrité (INT) mène des enquêtes sur les allégations de fraude, de corruption, de collusion, de coercition et d’obstruction dans les projets financés par le Groupe de la Banque, y compris les cas concernant son personnel et des prestataires. L ’INT joue un rôle fondamental dans le solide système juridictionnel à deux niveaux du groupe de la Banque, en soumettant des affaires à l’examen des arbitres du système — le Bureau de la sanction et de l’exclusion de la Banque et les services analogues d’IFC et de la MIGA au premier niveau, et le Comité des sanctions au deuxième niveau. Ces arbitres assurent une procédure équitable aux parties suspectées d’actes répréhensibles et suspendent et sanctionnent celles convaincues d’inconduite. Le Bureau du respect de l’intégrité de l’INT travaille avec les entreprises sanctionnées qui s’emploient à faire lever la sanction. L’INT identifie également les risques pesant sur l’intégrité et tire des enseignements pour les opérations futures en travaillant en étroite collaboration avec les chefs d’équipe de projet du Groupe de la Banque pour réduire les risques de fraude et de corruption dans les opérations. Au cours de l’exercice 19, le Groupe de la Banque a sanctionné 53  personnes morales et physiques, dont une filiale de construction et d’ingénierie d’Odebrecht, exclue de toute collaboration avec le Groupe de la Banque pour une période de trois ans. L ’INT a levé la sanction de 23 entreprises après qu’elles ont rempli les conditions convenues. Le Groupe de la Banque a entériné 33 exclusions croisées décidées par d’autres banques multilatérales de développement (BMD). Trente-neuf exclusions déci- dées par le Groupe de la Banque remplissaient les critères requis pour être entérinées par d’autres BMD. Pour de plus amples informations et pour consulter le rapport annuel du Système de sanctions du Groupe de la Banque mondiale, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/integrity. GARANTIR L’ÉTHIQUE DE RESPONSABILITÉ ET L A TRANSPARENCE DANS NOS OPÉRATIONS 79 La Vice-présidence de l’Audit interne du Groupe La Vice-présidence de l’Audit interne du Groupe (GIA) fournit des assurances et des avis indépendants, objectifs et éclairés, tenant compte des risques, afin de protéger et accroître la valeur du Groupe de la Banque mondiale. La GIA fournit à la direction et au Conseil une vision indépendante et une assurance raisonnable que les procédures de gestion et de maîtrise des risques — ainsi que leur gouvernance générale — sont bien conçues et fonctionnent efficacement. Elle réalise des audits, ainsi que des examens d’assurance et de conseil, couvrant les fonctions opérationnelles et internes et les systèmes et processus informatiques. Elle entreprend ses travaux conformément au Cadre de référence international des pratiques professionnelles de l’Institute of Internal Auditors.    La GIA met un accent sur les priorités des institutions et des parties prenantes et sur les risques importants. Elle fournit environ 25 prestations par an, couvrant à la fois des travaux de conseil et d’assurance. Les principaux sujets traités au cours de l’exercice 19 comprenaient la gestion des risques environnementaux et sociaux des projets, les mesures d’efficacité adoptées par le Groupe de la Banque, le Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, la gestion des risques financiers de l’IDA, la gestion des actifs et passifs, la gestion des risques opérationnels, la couverture des risques de catastrophe dans les opérations, les technologies de l’information et la cybersécurité. Pour de plus amples informations et pour consulter les rapports trimestriels de la GIA, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/internalaudit. 80 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Déployer les ressources de manière stratégique Établir l’ordre de priorité des interventions stratégiques à travers le Groupe de la Banque mondiale La Banque mondiale — la BIRD et l’IDA — travaillent en étroite coordination avec IFC et la MIGA pour tirer parti de la force collective du Groupe de la Banque. Notre avantage comparatif tient à la conjugaison très efficace de la profondeur de nos interventions dans les pays et à l’envergure mondiale de notre action, aux instruments et relations que nous mettons en œuvre pour les secteurs public et privé, à nos connaissances multisectorielles, et aux moyens dont nous disposons pour mobiliser et démultiplier les financements à l’appui de la réalisation des priorités de développement des pays. La collaboration au sein du Groupe de la Banque s’est renforcée au fil du temps et porte sur toute une palette d’activités menées aux échelons national, régional, sectoriel, thématique et mondial. Grâce à nos financements, nous aidons les pays non seulement à mettre en place des systèmes et des institutions plus solides, mais aussi à étendre l’effet des réformes des politiques et des institutions au-delà des limites d’un seul projet. Notre pouvoir de mobilisation et nos partenariats contribuent à définir et à amplifier les priorités de développement dans le monde. La Banque joue un rôle de chef de file en ce qui concerne l’innovation opérationnelle, tire des enseignements de l’expérience, et se fonde sur des données factuelles et applique des normes strictes pour obtenir des résultats dans les pays. Des relations à long terme, une connaissance approfondie des pays et une présence croissante sur le terrain font de nous un conseiller de confiance et un intermédiaire honnête. Nous travaillons de plus en plus dans les contextes les plus difficiles du monde — dans les États fragiles et touchés par des conflits, où la pauvreté sévit avec le plus d’acuité — tout en préservant la qualité de notre portefeuille. Nous continuons d’innover dans le financement, les normes et les approches, et avons tout récemment mis en place le Cadre environnemental et social (CES) de la Banque, qui est entré en vigueur en octobre 2018. Pour maintenir et accélérer les progrès dans la réalisation des objectifs mondiaux, il est nécessaire pour le Groupe de la Banque d’être robuste afin de pouvoir proposer des solutions et des conseils novateurs, ainsi qu’une puissance de frappe financière à la mesure du défi à relever. Nos Administrateurs et notre direction ont œuvré à la consolidation du Groupe de la Banque en approuvant, en octobre 2018, un programme consistant en une augmentation de capital de 13 milliards de dollars —  la plus importante jamais réalisée  — et une série de réformes financières et de réformes d’orientation. Ce programme permettra à la Banque de venir en aide aux emprunteurs grâce à une capacité de financement annuelle moyenne se situant autour de 100  milliards de dollars sur la période 2019-2030, contre 65  milliards de dollars pendant les exercices 14 à 16. Ce programme d’augmentation et de réforme du capital permettra au Groupe de la Banque de servir tous ses clients, de renforcer son rôle de premier plan sur les enjeux mondiaux, de mobiliser des fonds à l’appui du développement, et de continuer à améliorer son modèle économique. Définir notre collaboration avec les pays Le Groupe de la Banque a mis au point un modèle de prestation de services financiers, analytiques et consultatifs qui est fonction des pays emprunteurs. Ces services — à savoir le portefeuille d’opérations en cours et les nouvelles activités prévues — sont décrits dans le Cadre de partenariat-pays (CPF), établi conjointement par la Banque, IFC et la MIGA. Le CPF définit notre collaboration avec le pays pour une période de quatre à six ans et s’appuie sur des analyses, dont le Diagnostic-pays systématique (SCD), ainsi que sur les objectifs de développement propres du pays, et sur notre avantage comparatif par rapport aux autres sources de financement et services de développement. Le CPF définit les objectifs du programme du Groupe de la Banque et fournit une combinaison indicative d’instruments de financement, d’analyse et de conseil pour soutenir sa mise en œuvre efficace. Il comprend un cadre de résultats qui présente les produits et les réalisations convenus pour les activités en cours d’exécution et des produits et réalisations indicatifs pour les activités prévues. Ces éléments servent à établir l’orientation stratégique du programme et permettent d’évaluer son efficacité à la clôture du CPF. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 81 Chaque CPF est examiné avec le Conseil des Administrateurs, dont les orientations et les contributions sont prises en compte avant la publication du document. Le SCD est le fondement analytique de nos activités dans un pays. Il est préparé en consultation avec les autorités nationales, le secteur privé et d’autres parties prenantes, mais reflète les points de vue du Groupe de la Banque. Il sert également de point de réfé- rence pour les consultations avec le pays et les initiatives collectives en rapport avec les objectifs et les mesures qui auront le plus grand impact sur le plan du développement. Le SCD et le CPF sont des éléments clés de notre modèle de fonctionnement au niveau du pays et peuvent constituer une base analytique pour les plateformes nationales. À la fin de l’exercice 19, le Groupe de la Banque avait réalisé des diagnostics-pays systématiques dans 104 pays et établi de nouveaux cadres de partenariat-pays dans 79 pays. L’Approche-programme à phases multiples introduite en 2018 permet aux pays de structurer une collaboration complexe de longue durée et de vaste portée avec la Banque mondiale sous la forme d’un programme composé de plusieurs phases de plus petite envergure liées les unes aux autres. Cette approche s’appuie sur une conception évolutive et l’exploitation des enseignements tirés de la mise en œuvre pour faire en sorte que les opérations soient plus adaptées à l’évolution de la situation des pays et des projets. Elle favorise une prise en compte plus rapide de l’expérience dans une phase et d’une phase à l’autre en vue d’optimiser les résultats. Le Programme d’amélioration des résultats nutritionnels de Madagascar est le premier à appliquer cette approche. Le Groupe de la Banque aide les petits États à relever les défis de développement particuliers auxquels ils sont confrontés dans le cadre du Forum des petits États, qui réunit 50  membres, dont 42  pays classés dans la catégorie des petits États, tels que la Banque les définit, et huit pays ayant une population plus importante, mais confrontés à des défis similaires. Le forum se réunit semestriellement, lors des Réunions de printemps et des Assemblées annuelles. La table ronde ministérielle organisée à l’occasion des Réunions de printemps 2019 portait sur l’économie bleue et la pollution marine, l’adaptation et la résilience, et la durabilité économique et financière. Établir des normes mondiales La Banque joue un rôle important dans l’établissement et la promotion de normes mondiales dans des domaines tels que la durabilité, la transparence, la responsabilisa- tion, l’inclusion, l’intégrité et l’optimisation des ressources. Nous nous acquittons de ce rôle : i) en faisant évoluer et en actualisant régulièrement notre cadre stratégique afin de prendre en compte et promouvoir les normes internationales et les pratiques exemplaires ; i) en collaborant avec d’autres banques multilatérales de développement et organismes bilatéraux de développement, et en harmonisant nos initiatives avec les leurs ; iii) en parti- cipant à des forums mondiaux en vue de contribuer à la formulation de leurs programmes d’action ; et iv) en apportant un soutien concret et une assistance technique susceptibles d’aider les pays clients à adopter et à appliquer ces normes évolutives. La réforme du Cadre de passation des marchés opérée en 2016 intègre et encourage des principes essentiels dans toutes les opérations de passation de marchés financées par la Banque, à savoir : l’intégrité, l’optimisation des ressources, l’économie, l’adéquation aux objectifs, l’efficacité, la transparence et l’équité. Nous avons par ailleurs aligné nos exigences environnementales et sociales sur les nouvelles normes internationales à travers le nouveau Cadre environnemental et social, en mettant l’accent sur la transparence, la lutte contre la discrimination, la participation du public et l’éthique de responsabilité. La Banque est également un acteur de référence pour ce qui est d’apporter de la valeur non seulement aux opérations que nous finançons, mais aussi à la méthode que nous appliquons à cet effet en garantissant la transparence de nos financements. Comme l’indiquent les rapports du Groupe indépendant d’évaluation, les notations des réalisations des opérations de prêt de la Banque continuent de s’améliorer. Il res- sort du rapport le plus récent du Groupe indépendant d’évaluation sur les résultats et la performance du Groupe de la Banque, intitulé Results and Performance of the World  Bank Group, que la proportion de projets jugés modérément satisfaisants ou ayant obtenu une notation supérieure est passée de 69 % des projets clôturés au cours de la période couverte par les exercices 12 à 14 à 76 % pour ceux clôturés sur la période représentée par les exercices 15 à 17. Les cotes de performance de la Banque ont grimpé parallèlement, passant de 70 % pour les projets clôturés au cours des exercices 12 à 14 à 76 % au cours de la période des exercices 15 à 17. Maintenir la discipline budgétaire pour optimiser l’emploi des ressources financières Le Groupe de la Banque déploie ses ressources suivant un processus annuel de plani- fication stratégique, de budgétisation et d’évaluation de la performance, un processus en forme de « W » en raison de ses trois points de décision descendants et de ses deux phases ascendantes de contribution à la démarche : 82 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE W1 : La haute direction définit les priorités de la planification stratégique en réponse à des facteurs externes et aux demandes des clients. W2 : Les vice-présidences (VPU) examinent les priorités institutionnelles et y apportent des réponses. W3 : La haute direction précise les orientations concernant les priorités de chacune des institutions qui composent le Groupe de la Banque. W4 : Les vice-présidences élaborent les programmes de travail compte tenu des priorités définies et des enveloppes budgétaires prévues. W5 : La haute direction de chaque institution examine les dotations en ressources au niveau des vice-présidences et arrête les projets d’enveloppes budgétaires globales. Le Conseil examine et approuve les enveloppes budgétaires pour l’exercice suivant. Au cours des cinq dernières années, le Groupe de la Banque a pris des mesures pour accroître l’efficacité et contribuer à sa viabilité financière. Dans le cadre du programme d’augmentation et de réforme du capital de la BIRD et d’IFC, ces deux institutions se sont engagées à davantage d’efficience et d’économies d’échelle afin de préserver la viabilité budgétaire et de consolider la situation financière du Groupe de la Banque. Au cours de la période de planification couvrant les exercices 20 à 22, le Groupe de la Banque mettra l’accent sur les priorités découlant de ses objectifs consistant à mettre fin à l’extrême pauvreté et promouvoir une prospérité partagée, tel qu’indiqué dans sa stratégie baptisée Vision d’avenir. Les priorités spécifiques sont les suivantes : i) le soutien au travail centré sur le client, en particulier dans le cadre du financement complémentaire convenu au titre de la dix-huitième reconstitution des ressources de l’IDA (IDA-18) et pour les zones touchées par la fragilité, les conflits et la violence  ; ii) l’augmentation du capital de la BIRD et la mise en œuvre des engagements pris au titre du programme de réforme et d’augmentation du capital ; iii) la mise à contribution des solutions du secteur privé et des marchés afin de mobiliser les financements pour le développement ; iv) un recentrage sur le capital humain et le renforcement du rôle de chef de file du Groupe de la Banque sur certains enjeux mondiaux ; et v) l’amélioration du modèle économique pour plus d’efficacité sur le plan des coûts et des résultats. Les engagements et les services financiers de la BIRD La BIRD est une coopérative de développement mondiale appartenant à ses 189 pays membres. Elle est la plus importante banque multilatérale de développement au monde. Elle accorde des prêts et fournit des garanties, des produits de gestion des risques et des services-conseils à des pays à revenu intermédiaire et à des pays à faible revenu solvables, et coordonne les ripostes aux défis de portée régionale et mondiale. Au cours de l’exercice 19, les nouveaux engagements au titre de prêts de la BIRD ont atteint 23,2 milliards de dollars pour 100 opérations dont trois étaient des opérations mixtes BIRD/IDA. Pour le suivi, l’établissement de rapports et une meilleure prise de décision concernant ses engagements, la Banque applique une taxonomie des codes à toutes les opérations de prêt afin de refléter les secteurs et les thèmes vers lesquels elle oriente ses ressources. Les codes sectoriels tiennent compte des regroupements de haut niveau des activités économiques en fonction des types de biens et services produits et servent à indiquer le segment de l’économie que l’intervention de la Banque soutient. Les codes thématiques reflètent les buts et objectifs des activités financées par la Banque et sont utilisés pour rendre compte de l’appui de la Banque à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD). TABLEAU 15  ENGAGEMENTS DE LA BIRD, PAR RÉGION, EXERCICES 15-19 MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Afrique 1 209 669 1 163 1 120 820 Asie de l’Est et Pacifique 4 539 5 176 4 404 3 981 4 030 Europe et Asie centrale 6 679 7 039 4 569 3 550 3 749 Amérique latine et Caraïbes 5 709 8 035 5 373 3 898 5 709 Moyen-Orient et Afrique du Nord 3 294 5 170 4 869 5 945 4 872 Asie du Sud 2 098 3 640 2 233 4 508 4 011 Total 23 528 29 729 22 611 23 002 23 191 DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 83 TABLEAU 16  DÉCAISSEMENTS DE LA BIRD, PAR RÉGION, EXERCICES 15-19 MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Afrique 816 874 427 734 690    Asie de l’Est et Pacifique 3 596 5 205 3 961 3 476 5 048 Europe et Asie centrale 5 829 5 167 2 799 4 134 2 209 Amérique latine et Caraïbes 5 726 5 236 3 885 4 066 4 847 Moyen-Orient et Afrique du Nord 1 779 4 427 5 335 3 281 4 790 Asie du Sud 1 266 1 623 1 454 1 698 2 598 Total 19 012 22 532 17 861 17 389 20 182 TABLEAU 17  ENGAGEMENTS DE LA BIRD PAR SECTEUR, EXERCICES 15-19 MILLIONS DE DOLLARS SECTEUR EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Agriculture, pêche et foresterie 843 561 754 2 561 1 025 Éducation 1 496 1 788 1 074 1 685 1 875 Énergie et industries extractives 3 361 4 599 4 434 3 084 2 847 Secteur financier 3 433 2 657 1 879 764 2 299 Santé 893 1 181 1 189 2 204 1 674 Industrie, commerce et services 1 684 3 348 2 694 3 416 2 361 Technologies de l’information 90 194 503 324 611 et de la communication Administrations publiques 3 175 5 111 4 754 2 189 5 327 Protection sociale 2 687 1 393 778 2 091 2 115 Transports 3 202 4 569 2 551 2 074 1 485 Eau, assainissement et gestion 2 664 4 192 2 000 2 610 1 571 des déchets Total 23 528 29 729 22 611 23 002 23 191 Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories sectorielles ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Les données de l’exercice précédent présentées dans ce rapport ayant été révisées de manière à tenir compte des nouvelles catégories, elles pourraient ne pas correspondre aux chiffres publiés dans les rapports annuels précédents. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse. TABLEAU 18  ENGAGEMENTS DE LA BIRD PAR THÈME, EXERCICES 18-19 MILLIONS DE DOLLARS THÈME EX. 18 EX. 19 Politique économique 1 124 1 363 Gestion de l’environnement et des ressources naturelles 10 409 8 514 Finances 2 501 3 546 Développement humain et genre 6 641 7 227 Développement du secteur privé 4 945 4 438 Gestion du secteur public 1 353 2 912 Progrès social et protection sociale 2 844 2 453 Développement urbain et rural 8 593 6 511 Note : À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories thématiques ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Comme les engagements au titre des prêts pour chaque opération peuvent s’appliquer à plusieurs catégories thématiques, la somme des chiffres organisés par thème ne correspond pas aux montants totaux des engagements de l’exercice, aussi ne convient-il pas de procéder à une telle addition. Les données par thème de l’exercice précédent ont été reconfigurées, mais pas révisées selon la nouvelle méthode. Elles n’ont donc pas été incluses dans le présent rapport puisqu’elles ne sont pas directement comparables. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse projects.worldbank.org/theme. 84 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE TABLEAU 19  PRINCIPAUX PAYS EMPRUNTEURS DE LA BIRD, EXERCICE 19 MILLIONS DE DOLLARS PAYS ENGAGEMENTS PAYS ENGAGEMENTS Inde 3 024 Chine 1 330 Indonésie 1 950 Maroc 1 255 Jordanie 1 591 Turquie 1 113 Égypte, République arabe d’ 1 500 Ukraine 950 Argentine 1 391 Colombie 930 Les ressources et le modèle financier de la BIRD Pour financer les projets de développement dans les pays membres, la BIRD finance ses prêts sur ses fonds propres et avec de l’argent emprunté sur les marchés financiers par l’émission d’obligations de la Banque mondiale. La BIRD jouit d’une cote de crédit évaluée à Aaa par Moody’s et à AAA par Standard & Poor, et les investisseurs considèrent ses obligations comme des titres de haute qualité. Sa stratégie de financement vise à obtenir le meilleur rendement sur le long terme pour les membres emprunteurs. La capacité de la BIRD à assurer l’intermédiation des fonds qu’elle lève sur les marchés financiers internationaux au profit des pays en développement membres est importante et aide à réaliser ses objectifs. Toutes les obligations émises par la BIRD favorisent le développement durable. La BIRD a recours aussi bien à des émissions à caractère mondial qu’à des émissions adaptées aux besoins de marchés spécifiques ou de types particuliers d’investisseurs. Ses obligations favorisent la participation des secteurs privé et public à la réalisation des objectifs de la Banque par le truchement d’investisseurs tels que les gestionnaires d’actifs, les compagnies d’assurance, les fonds de pension, les banques centrales, les sociétés de capitaux et les trésoreries du monde entier. La BIRD émet des obligations à l’intention des investisseurs dans des monnaies, avec des échéances et sur des marchés divers, et à des conditions fixes et variables. Elle ouvre souvent de nouveaux marchés pour les investisseurs internationaux en émettant de nouveaux produits ou obligations dans les monnaies des marchés émergents. Les volumes des financements annuels de la BIRD varient d’une année à l’autre. La stratégie de la BIRD lui permet d’emprunter à des conditions de marché favorables et de transférer les économies ainsi réalisées à ses membres emprunteurs. Les fonds qui ne sont pas immédiatement affectés à des prêts sont conservés dans le portefeuille de placements de la BIRD afin d’apporter des liquidités à ses opérations. Durant l’exercice  19, la BIRD a ainsi levé des fonds représentant la contre-valeur de 54 milliards de dollars via l’émission de titres de créance libellés en 27 monnaies. La BIRD est une institution coopérative et, à ce titre, elle cherche non pas à maximiser son profit, mais à dégager un revenu suffisant pour préserver son assise financière et soutenir durablement ses activités de développement. Les Administrateurs ont recommandé au Conseil des Gouverneurs d’approuver le prélèvement sur le revenu net disponible de l’exercice 19 de 259 millions de dollars à affecter à l’IDA, le transfert de 100  millions de dollars au compte de surplus, et l’affectation de 831  millions de dollars à la Réserve générale. Dans le cadre de ses opérations de prêt, d’emprunt et de placement, la BIRD est exposée à des risques de marché, des risques de contrepartie, des risques pays et des risques opérationnels. FIGURE 8  MODÈLE ÉCONOMIQUE DE LA BIRD Fonds propres IDA et fonds fiduciaires Prêts Emprunts Produit financier Placements Autres activités de développement DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 85 TABLEAU 20  PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA BIRD, EXERCICES 15-19 EN MILLIONS DE DOLLARS, EXCEPTÉ LES RATIOS, QUI SONT EXPRIMÉS EN POURCENTAGE INDICATEUR EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Opérations de prêts en bref Engagementsa 23 528 29 729 22 611 23 002 23 191 Décaissements brutsb 19 012 22 532 17 861 17 389 20 182 Décaissements netsb 9 999 13 197 8 731 5 638 10 091 Base de déclaration Compte de résultat Transferts approuvés par le Conseils des Gouverneurs et autres transferts (715) (705) (497) (178) (338) Résultat net/(perte) (786) 495 (237) 698 505 Bilan Total actifsc 212 931 231 408 258 648 263 800 283 031 Portefeuille de placement net 45 105 51 760 71 667 73 492 81 127 Encours des prêts 155 040 167 643 177 422 183 588 192 752 Portefeuille d’emprunts 158 853 178 231 207 144 213 652 228 763 Revenu disponible Revenu disponible 686 593 795 1 161 1 190 Réparti comme suit : Réserve généraled 36 96 672 913 831 Association internationale de développement 650 497 123 248 259 Surplus 0 0 0 0 100 Capital disponiblee,f 40 195 39 424 41 720 43 518 45 360 Adéquation du capital Ratio fonds propres/prêts (%) 25,1 22,7 22,8 22,9 22,8 Note : Pour une présentation complète des données de l’exercice, voir les états financiers exhaustifs à l’adresse www.worldbank.org/financialresults. a. Les engagements incluent les engagements et les mécanismes au titre des garanties qui ont été approuvés par les Administrateurs de la Banque mondiale. b. Les montants incluent les transactions avec IFC et les commissions sur prêts. c. À compter du 30 juin 2019, les produits dérivés sont présentés en valeur nette par contrepartie, après perception des nantissements en espèces et alignement de la présentation des périodes précédentes à des fins de comparabilité. d. Le montant au 30 juin 2019 représente la somme qu’il est proposé de prélever sur le résultat net de l’exercice 19 et de transférer à la Réserve générale, sur approbation du Conseil en date du 8 août 2019. e. Hors montants associés aux plus-values et pertes non réalisées sur des portefeuilles n’ayant pas fait l’objet de transactions, et les écarts de conversion nets et connexes. f. Le capital disponible inclut la somme qu’il est proposé de transférer à la Réserve générale. Le Responsable principal de la gestion des risques du Groupe de la Banque dirige la fonction de surveillance des risques et soutient le processus décisionnel de l’institution par le biais de comités de gestion des risques. En outre, la BIRD a mis en place un cadre efficace de gestion des risques qui aide la direction dans ses fonctions de surveillance. Ce cadre vise à donner des moyens d’action à la BIRD et à l’aider à réaliser ses objectifs d’une manière financièrement viable. Le ratio des fonds propres aux prêts est un indicateur synthétique de la capacité de l’institution à assumer ces risques. La BIRD suit attentivement l’évolution de cet indicateur en tenant compte de ses perspectives financières et des risques auxquels elle s’expose. Au 30 juin 2019, ce ratio s’établissait à 22,8 %, et le capital souscrit cumulé de la BIRD s’élevait à 279,9 milliards de dollars, dont 17,1 milliards de dollars de capital libéré. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/ibrd. 86 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Les engagements et les services financiers de l’IDA L’IDA est la source multilatérale de financements concessionnels la plus importante pour les pays les plus pauvres. Elle accorde des financements sous forme de prêts, dons et garanties pour soutenir les initiatives prises par ces pays afin de renforcer la croissance économique, faire reculer la pauvreté et améliorer les conditions de vie des pauvres. Durant l’exercice 19, 75 pays étaient admis à bénéficier de l’aide de l’IDA. En outre, trois pays — la Bolivie, le Sri Lanka et le Viet Nam, qui sont sortis du régime IDA à la fin du cycle d’IDA-17 — bénéficient d’une aide transitoire exceptionnelle de l’IDA. Les nouveaux engagements au titre de prêts de l’IDA se sont chiffrés à 21,9 milliards de dollars pour 254  opérations, dont trois étaient des opérations mixtes BIRD/IDA. Ces  engagements comprenaient 13,8  milliards de dollars de crédits, 7,8  milliards de dollars de dons et 358 millions de dollars de ressources de l’IDA pour soutenir des garanties. En outre, au cours de l’exercice 19, 14 projets d’une valeur totale de 393 millions de dollars ont été approuvés pour bénéficier d’un financement par le Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18. Pour le suivi, l’établissement de rapports et une meilleure prise de décision concernant ses engagements, la Banque applique une taxonomie des codes à toutes les opérations de prêt afin de refléter les secteurs et les thèmes vers lesquels nous orientons nos res- sources. Les codes sectoriels tiennent compte des regroupements de haut niveau des activités économiques en fonction des types de biens et services produits ; ils servent à indiquer le segment de l’économie que l’intervention de la Banque soutient. Les codes thématiques reflètent les buts et objectifs des activités financées par la Banque et sont utilisés pour rendre compte de l’appui de la Banque à la réalisation des ODD. TABLEAU 21  ENGAGEMENTS DE L’IDA, PAR RÉGION, EXERCICES 15-19   MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Afrique 10 360 8 677 10 679 15 411 14 187 Asie de l’Est et Pacifique 1 803 2 324 2 703 631 1 272 Europe et Asie centrale 527 233 739 957 583 Amérique latine et Caraïbes 315 183 503 428 430 Moyen-Orient et Afrique du Nord 198 31 1 011 430 611 Asie du Sud 5 762 4 723 3 828 6 153 4 849 Total 18 966 16 171 19 463a 24 010b 21 932c Ce chiffre n’inclut pas l’engagement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de a.  financement d’urgence en cas de pandémie. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du b.  Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. Ce chiffre n’inclut pas les 393 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du c.  Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 106 millions de dollars sous forme de garanties, 25 millions de dollars sous forme de produits dérivés et 1 million de dollars sous forme de participation à la dotation de ce guichet. TABLEAU 22  DÉCAISSEMENTS DE L’IDA, PAR RÉGION , EXERCICES 15-19 MILLIONS DE DOLLARS RÉGION EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Afrique 6 595 6 813 6 623 8 206 10 190 Asie de l’Est et Pacifique 1 499 1 204 1 145 1 252 1 282 Europe et Asie centrale 314 365 310 298 931 Amérique latine et Caraïbes 383 303 229 223 340 Moyen-Orient et Afrique du Nord 194 44 391 569 647 Asie du Sud 3 919 4 462 3 970 3 835 4 159 Total 12 905 13 191 12 668a 14 383 17 549 Ce chiffre n’inclut pas le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme a.  de financement d’urgence en cas de pandémie. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 87 TABLEAU 23  ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR SECTEUR, EXERCICES 15-19   MILLIONS DE DOLLARS SECTEUR EX. 15 EX. 16 EX. 17a EX. 18 EX. 19 Agriculture, pêche et foresterie 2 525 1 849 2 025 1 442 2 796 Éducation 2 124 1 431 1 773 2 836 1 767 Énergie et industries extractives 1 461 2 814 1 891 4 028 3 468 Secteur financier 661 443 1 227 546 870 Santé 2 197 1 191 1 246 2 062 1 736 Industrie, commerce et services 687 841 1 541 1 991 1 963 Technologies de l’information et de la communication 265 78 519 419 779 Administrations publiques 2 744 1 500 1 954 5 013 3 109 Protection sociale 1 928 2 475 1 913 2 112 2 163 Transports 2 191 2 277 3 271 1 455 1 709 Eau, assainissement et gestion des déchets 2 183 1 271 2 102 2 105 1 572 Total 18 966 16 171 19 463 24 010b 21 932c Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué. À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories sectorielles ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Les données de l’exercice précédent présentées dans ce rapport ayant été révisées de manière à tenir compte des nouvelles catégories, elles pourraient ne pas correspondre aux chiffres publiés dans les rapports annuels précédents. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse projects.worldbank.org/sector. a. La répartition des prêts de l’IDA par secteur pour l’exercice 17 inclut un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. d. Ce chiffre n’inclut pas les 393 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 106 millions de dollars sous forme de garanties, 25 millions de dollars sous forme de produits dérivés et 1 million de dollars sous forme de participation à la dotation de ce guichet. TABLEAU 24  ENGAGEMENTS DE L’IDA PAR THÈME : EXERCICES 17-19 MILLIONS DE DOLLARS THÈME EX. 17a EX. 18 EX. 19 Politique économique 1 791 468 1 073 Gestion de l’environnement et des ressources naturelles 5 766 9 491 9 680 Finances 1 507 1 642 2 418 Développement humain et genre 6 471 7 509 7 860 Développement du secteur privé 4 837 4 240b 5 145c Gestion du secteur public 1 936 3 827 2 513 Progrès social et protection sociale 2 544 2 980 2 722 Développement urbain et rural 8 352 8 654 7 866 Note : À compter de l’exercice 17, de nouvelles catégories thématiques ont remplacé la taxonomie précédente dans le cadre d’une initiative interne de modernisation des données. Comme les engagements au titre des prêts pour chaque opération peuvent s’appliquer à plusieurs catégories thématiques, la somme des chiffres organisés par thème ne correspond pas aux montants totaux des engagements de l’exercice, aussi ne convient-il pas de procéder à une telle addition. Les données par thème de l’exercice précédent ont été reconfigurées, mais pas révisées selon la nouvelle méthode. Elles n’ont donc pas été incluses dans le présent rapport puisqu’elles ne sont pas directement comparables. De plus amples informations concernant ces changements peuvent être obtenues à l’adresse projects.worldbank.org/theme. a. La répartition des prêts de l’IDA par thème pour l’exercice 17 inclut un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. c. Ce chiffre n’inclut pas les 393 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 106 millions de dollars sous forme de garanties, 25 millions de dollars sous forme de produits dérivés et 1 million de dollars sous forme de participation à la dotation de ce guichet. TABLEAU 25  PRINCIPAUX PAYS EMPRUNTEURS DE L’IDA, EXERCICES 19 MILLIONS DE DOLLARS PAYS ENGAGEMENTS PAYS ENGAGEMENTS Éthiopie 2 610 Mozambique 980 Bangladesh 2 237 Congo, République démocratique du 812 Pakistan 1 224 Burkina Faso 797 Kenya 1 060 Niger 733 Côte d’Ivoire 1 050 Mali 599 88 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Les ressources et le modèle financier de l’IDA Le financement de l’IDA est depuis toujours assuré en grande partie par les contributions des pays partenaires à revenu élevé ou intermédiaire. L ’Association tire des ressources supplémentaires des transferts du Groupe de la Banque et des remboursements par les emprunteurs de crédits antérieurs de l’IDA. Dans le cadre de l’enveloppe inédite d’IDA‑18, qui couvre les exercices 18 à 20, les actionnaires de l’IDA ont décidé de trans- former le modèle de financement de l’Association en se servant de son important capital comprenant des financements de donateurs et des fonds levés sur les marchés financiers pour soutenir un ambitieux train de mesures axées sur cinq thèmes particuliers : emplois et transformation économique  ; changement climatique  ; parité hommes-femmes et développement ; fragilité, conflits et violence ; et gouvernance et institutions. L’IDA a reçu sa toute première notation financière en 2016, un triple A. La solidité financière de l’IDA tient à la robustesse de la situation de son capital et du soutien de ses actionnaires, ainsi qu’à la prudence de ses politiques et de ses méthodes financières, qui lui permettent de maintenir sa cote de crédit triple A. Pour soutenir le financement d’IDA-18, au total, 55 partenaires — dont cinq par- tenaires contribuants nouveaux ou réengagés — ont convenu de fournir 16,1 milliards de DTS (contre-valeur de 22,6 milliards de dollars) à titre de dons, dont 0,9 milliard de DTS (1,2 milliard de dollars) constituent l’élément de libéralité des contributions sous forme de prêts concessionnels des partenaires1. Les partenaires apportent en outre 3,6 milliards de DTS (5,1 milliards de dollars) sous forme de prêts concessionnels, soit 2,7 milliards de DTS (3,8 milliards de dollars) hors l’élément de libéralité des prêts, et 2,9 milliards de DTS (4,1 milliards de dollars) pour dédommager l’IDA des remises de dette au titre de l’Initiative d’allégement de la dette multilatérale. IDA-18 a pris effet en novembre 2017, date à laquelle 60 % des Instruments d’enga- gement et des accords de prêts concessionnels ont été reçus des partenaires. Au 30 juin 2019, 49 partenaires avaient soumis des Instruments d’engagement et des accords de prêts concessionnels au titre d’IDA-18, pour la somme totale de 19,1 milliards de DTS. Le 17 avril 2018, pour la première fois, l’IDA a émis un emprunt obligataire de 1,5 milliard de dollars sur les marchés financiers internationaux. Cette première obligation a été très favorablement accueillie sur le marché, avec des ordres d’un montant total atteignant 4,6 milliards de dollars provenant des quatre coins du monde. Depuis lors, l’IDA a également lancé son Programme de bons IDA (à partir de mars 2019), qui a permis de lever plus de 1,5 milliard de dollars jusqu’à présent, au travers de 16 transactions assorties d’échéances allant d’un à huit mois. Le programme a permis de mobiliser des liquidités en euros et en dollars des États-Unis, et l’IDA continuera de chercher des moyens de diversifier les monnaies dans lesquelles sont libellées ces transactions. Le programme a également permis à l’IDA d’attirer de nouveaux investisseurs en Asie et en Europe, ce qui a également favorisé le l’accroissement régulier de la présence de l’IDA sur les marchés financiers. Le programme d’emprunt de l’IDA lui permet d’accroître considérablement l’appui qu’elle apporte à la réalisation des ODD tout en offrant aux investisseurs un moyen efficace de contribuer au développement dans le monde. L ’optimisation du capital permet à l’IDA de mobiliser environ trois dollars d’engagements pour chaque dollar que les partenaires de développement contribuent à IDA-18. 1  Le cadre de financement de la reconstitution des ressources d’IDA-18 est principalement administré en droits de tirage spéciaux (DTS). Les contre-valeurs en dollars des États-Unis présentées dans ce rapport sont calculées aux taux de change de référence d’IDA-18. FIGURE 9  MODÈLE ÉCONOMIQUE DE L’IDA Emprunts Prêts non concessionnels résultat d’exploitation Remboursements et Investissements Fonds propres Prêts non concessionnels et dons DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 89 TABLEAU 26  PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L’IDA, EXERCICES 15-19 EN MILLIONS DE DOLLARS, EXCEPTÉ LES RATIOS, QUI SONT EXPRIMÉS EN POURCENTAGE INDICATEUR EX. 15 EX. 16 EX. 17 EX. 18 EX. 19 Prêts, dons et garanties Engagements 18 966 16 171 19 513a 24 010b 21 932c Décaissements bruts 12 905 13 191 12 718 a 14 383 17 549 Décaissements nets 8 820 8 806 8 154 9 290 12 221 Bilan Total actifsd 163 234 167 985 173 357 184 666 188 553 Portefeuille de placement net 28 418 29 908 29 673 33 735 32 443 Encours des prêts 126 760 132 825 138 351 145 656 151 921 Portefeuille d’empruntse 2 150 2 906 3 660 7 318 10 149 Total fonds propres 147 149 154 700 158 476 163 945 162 982 Compte de résultat Produit des intérêts sur prêts, net des dépenses d’emprunt 1 435 1 453 1 521 1 647 1 702 Transferts provenant d’organisa- tions affiliées et autres 993 990 599 203 258 Dons au titre du développement (2 319) (1 232) (2 577) (4 969) (7 694) Résultat net/(perte) (731) 371 (2 296) (5 231) (6 650) Résultat net ajusté f (94) 423 (158) (391) 225 Adéquation du capital Ratio du capital stratégique utilisable s.o. s.o. 37,2 % 37,4 % 35,3 % Note : s.o. = sans objet. Pour des présentations complètes des données de l’exercice, voir les états financiers exhaustifs à l’adresse www.worldbank.org/financialresults. a. Ces chiffres incluent l’engagement et le décaissement au titre d’un don de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement d’urgence en cas de pandémie. b. Ce chiffre n’inclut pas les 185 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 36 millions de dollars sous forme de garanties et 9 millions de dollars sous forme de produits dérivés. c. Ce chiffre n’inclut pas les 393 millions de dollars représentant des instruments approuvés au titre du Guichet de promotion du secteur privé d’IFC et de la MIGA établi dans le cadre d’IDA-18, dont l’IDA a pris une part des risques à hauteur de 106 millions de dollars sous forme de garanties, 25 millions de dollars sous forme de produits dérivés et 1 million de dollars sous forme de participation à la dotation de ce guichet. d. À compter du 30 juin 2019, les produits dérivés sont présentés en valeur nette par contrepartie, après perception des nantissements en espèces, sur le bilan. e. Inclut les soldes des produits dérivés connexes. f. À compter du 30 juin 2019, l’IDA a introduit un nouvel indicateur de revenu pour tenir compte des résultats économiques de ses opérations. Les chiffres des périodes précédentes ont été calculés et sont présentés à des fins de comparabilité. Les partenaires de développement ont convenu d’une enveloppe de financement de 75 milliards de dollars (soit 53 milliards de DTS) pour accorder des crédits, des dons et des garanties aux pays clients de l’IDA. Sur ce montant, 63,9 milliards de dollars devraient être accordés à des conditions de faveur, 8,6 milliards de dollars aux conditions de la BIRD pour le Mécanisme de financement complémentaire et l’aide transitoire, et 2,5 milliards de dollars pour le Guichet de promotion du secteur privé. Les dépenses administratives de l’IDA sont recouvrées principalement sur les commissions de service et intérêts nets versés par les pays bénéficiaires. Tous les trois ans, les partenaires de développement se réunissent pour examiner les politiques de l’IDA, évaluer sa capacité financière, convenir du montant du financement pour le prochain cycle de reconstitution et s’engager à verser des contributions supplémentaires aux fonds propres requis pour atteindre les buts de l’IDA et les objectifs de développement. Le processus de reconstitution des ressources d’IDA-19, qui couvre les exercices 21-23, est en cours. Il sera conclu en décembre 2019 lorsque les partenaires contribuants annonceront leurs contributions à IDA-19. Pour de plus amples informations, rendez-vous à l’adresse ida.worldbank.org. 90 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Atténuer les risques découlant des incertitudes politiques et économiques mondiales Le Responsable principal de la gestion des risques du Groupe de la Banque surveille les incidences politiques et économiques mondiales susceptibles de nuire aux ressources financières de l’institution. Après deux années durant lesquelles elle a été forte, la croissance économique mondiale s’est ralentie au cours de l’exercice 19 et devrait rester modérée à l’avenir. Si la croissance s’est accélérée aux États-Unis, l’activité économique en Europe et au Japon est restée lente. Les pays exportateurs de produits de base se sont, dans l’ensemble, remis lentement de la faiblesse antérieure des prix, tandis que les importateurs nets de produits de base ont affiché une croissance vigoureuse. Certains grands marchés émergents et en développement ont connu de fortes pressions exercées sur les taux de change au cours de l’exercice, ce qui a provoqué une inflation plus forte et un ralentissement de la croissance. Le ralentissement de la croissance mondiale a incité les banques centrales des économies avancées à maintenir une politique monétaire plus accommodante que prévu, ce qui devrait soutenir la croissance à venir. L ’assouplissement des politiques monétaires a également entraîné une reprise des flux de capitaux vers les économies émergentes et les économies en développement après une période de fléchissement, les spreads obligataires des emprunteurs des marchés émergents ayant été ramenés à des niveaux modérés dans cet environnement favorable. Des vulnérabilités importantes demeurent cependant. Un niveau inhabituellement élevé d’incertitude politique et les tensions géopolitiques demeurent les principales sources de risque, qui pourraient entraîner chez les investisseurs un revirement qui aurait une incidence néfaste sur l’environnement extérieur des emprunteurs de la Banque. Les niveaux élevés d’endettement des entreprises et des États présentent également des risques accrus, de nombreux États étant confrontés à des passifs éven- tuels croissants liés à des projets d’infrastructure et à leur secteur financier. La vigueur des cadres de politique macroéconomique de plusieurs grands emprunteurs pourrait également pâtir des changements politiques récents et futurs. La montée des mesures protectionnistes a pesé sur la croissance du commerce mondial au cours de l’exercice écoulé, et une escalade de ces mesures pourrait nuire particulièrement aux économies les plus ouvertes. Un protectionnisme accru pourrait également compromettre les flux d’investissements directs vers les pays en développement. Les prix des produits de base restent volatils et leurs fluctuations ont des incidences sur de nombreux emprunteurs. Plus particulièrement, les perturbations réelles et éventuelles des approvisionnements en pétrole de plusieurs pays présentent un risque de hausse des prix. DÉPLOYER LES RESSOURCES DE MANIÈRE STRATÉGIQUE 91 Une volonté de résultats La Banque mondiale aide à promouvoir le développement durable dans les pays partenaires en fournissant des financements, en partageant ses connaissances et en travaillant avec les secteurs public et privé. L’apport de solutions intégrées pour aider les pays à surmonter les obstacles à leur développement exige de mettre l’accent sur les résultats. Ces dernières années, la Banque a large- ment contribué aux résultats obtenus par ses pays partenaires dans de nombreux domaines du développement. Pour en savoir plus, rendez-vous à l’adresse www.worldbank.org/results. 1 Afghanistan : depuis 2016, plus de 8 Chine : entre 2010 et 2017, près de 9 000 profils communautaires ont été 38 000 ménages de Jilin ont adopté créés, près de 8 800 nouveaux conseils des pratiques agricoles normalisées, de développement communautaire qui aident chaque ménage à accroître ont été élus et près de 7 500 plans de leur revenu annuel de 430 dollars développement communautaire ont été en moyenne. élaborés pour améliorer la fourniture 9 Côte d’Ivoire : entre 2015 et 2019, d’infrastructures et de services sociaux 300 000 pauvres — dont plus de la dans les zones rurales et urbaines. moitié des femmes — ont bénéficié 2 Angola : entre 2015 et 2017, six entre- de comptes d’argent mobile permettant prises d’approvisionnement en eau et de transférer des fonds et d’accéder d’assainissement ont été créés. En fin à des services financiers numériques. avril 2019, cinq de ces entreprises étaient 10 Djibouti : depuis 2012, près de rentrées dans leurs frais et 107 000 7 000 ménages ont bénéficié ménages avaient été raccordés à un d’un accès accru à l’eau et près de réseau d’approvisionnement en eau. 61 000 têtes de bétail ont maintenant 3 Bangladesh : en fin octobre 2018, accès à une alimentation en eau 17 500 hectares de plantations en plus sûre. carrés et 2 000 km de plantations en 1  1 République arabe d’Égypte : bandes avaient été réalisées dans des Entre 2011 et 2016, plus de zones vulnérables au climat, et près de 4 400 personnes ont été formées à 40 000 personnes résidant dans des des mécanismes pilotes d’amélioration zones sujettes aux eaux salines, aux de la gestion des eaux de surface et inondations et à la sécheresse avaient des eaux souterraines. bénéficié d’une aide répondant à leurs besoins élémentaires et des moyens 12 El Salvador : en fin 2017, le taux de de subsistance. mortalité maternelle dans le système public avait chuté à 31 décès pour 4 Bénin : en 2018, une garantie adossée 100 000 naissances vivantes contre à des politiques publiques à hauteur de 65,4 décès en 2006, et le taux de 30 millions de dollars a permis d’obtenir mortalité infantile avait été ramené de un prêt commercial de 300 millions de 26,9 décès pour 100 000 naissances dollars, remplaçant la dette commerciale vivantes en 2000 à 12,5 décès. à court terme et permettant au Bénin d’économiser 44 millions de dollars sur 13 Indonésie : entre 2007 et 2015, des la durée du prêt. dotations globales destinées à améliorer les services de santé et d’éducation 5 Bhoutan : de 2014 à 2017, la proportion ont bénéficié à près de 5 millions de de personnes disposant d’un compte personnes dans environ 5 500 villages bancaire est passée de 34 à 65 % après répartis dans 11 provinces. Près de l’amélioration, par les pouvoirs publics, 3,5 millions de femmes et d’enfants ont de l’accès aux services financiers. bénéficié de conseils et d’un soutien en 6 Brésil : en fin 2018, la durée trajet de matière de nutrition et 915 000 enfants la ligne 4 du métro de São Paulo, qui ont été vaccinés. transporte près de 750 000 passagers Irak : depuis 2015, 320 km de routes 14  par jour, avait été ramené de une heure ont été remis en état dans les zones en 2002 à 32 minutes. libérées et 19 ponts ont été reconstruits, 7 Cambodge : en fin décembre 2018, au profit de plus de 2 millions environ 30 500 ménages de districts de personnes. ciblés avaient accès à des installations d’assainissement améliorées. 92 RAPPORT ANNUEL 2019 DE L A BANQUE MONDIALE Pays où des opérations de la BIRD ou de l’IDA sont en cours Pays n’ayant pas de projet BIRD Fédération de Russie ou IDA en cours, pays non admissibles, ou pas de données Féd. de Russie 28 Pologne Bélarus Note : Les données représentent le portefeuille d’opérations en cours de Ukraine 20 Kazakhstan Mongolie la BIRD/l’IDA au 30 juin 2019 Moldova Roumanie 29 21 Géorgie Ouzbékistan Rép. kirghize Bulgarie Arménie Azerbaïdjan Turquie Tadjikistan Chine Tunisie 27 14 Afghanistan 22 8 Liban Maroc Iraq 1 Bhoutan Rép. Jordanie Pakistan Népal 19 16 5 arabe 11 24 18 d’Égypte Bangladesh Mexique Haïti Myanmar Jamaïque Cabo Mauritanie 30 Inde RDP Belize Verde Mali 10 3 Lao Guatemala Honduras 15 Sénégal Niger Rép. du Thaïlande Viet Nam 12 El Salvador Nicaragua Gambie Burkina Tchad Yémen Cambodge États fédérés Îles Marshall Guinée-Bissau Faso Nigéria Djibouti Philippines Guinée de Micronésie Costa Rica Côte Guyana Sierra Leone d’Ivoire 23 République Soudan Éthiopie Sri Lanka Panama Libéria Cameroun centrafricaine du Sud 7 Palaos Colombie Ghana 9 Bénin Togo 26 Ouganda Maldives Kiribati Équateur 4 Gabon Rwanda Kenya Nauru Guinée équatoriale Rép. du Seychelles Congo Rép. dém. Burundi Sao Tomé-et-Principe du Congo Comores 13 Indonésie Papouasie- Îles Salomon Kiribati Tanzanie Nouvelle- Pérou Guinée Tuvalu Brésil Angola Timor-Leste 25 2 Zambie Malawi Samoa 6 Fidji Bolivie Madagascar Vanuatu Tonga Botswana Mozambique Paraguay République Eswatini Pologne dominicaine Lesotho Ukraine Antigua- Afrique et- du Sud Chili Uruguay Saint-Kitts- Barbuda et-Nevis 17 Roumanie Argentine Dominique Croatie Sainte-Lucie Bosnie- Serbie Herzégovine Bulgarie Saint-Vincent-et- les Grenadines Kosovo Grenade Monténégro Albanie Macédoine du Nord BIRD 43838 | MAI 2020 15 Jamaïque : entre 2010 et 2017, la 20 Moldova : entre 2012 et 2018, plus de 24 Pakistan : entre 2015 et 2018, plus de 28  Ukraine : la loi sur la réforme des production d’énergie renouvelable a 180 agriculteurs ont reçu des subventions 900 écoles de la province du Baloutchistan retraites, approuvée en octobre 2017, presque doublé, passant de 9 % à 17 % et de contrepartie destinées à l’investissement sont devenues opérationnelles. Plus de a permis de porter le montant de la la dépendance à l’égard des importations et des conseils commerciaux opportuns 53 000 enfants, dont 72 % sont des filles, prestation de retraite moyenne à plus de pétrole a été ramenée de 95 % à 71 %. sur les opérations après récolte, et sont inscrits dans ces écoles, avec un taux de 27 % du salaire moyen. 16 Jordanie : depuis 2013, plus de 65 000 hectares de terres ont fait l’objet de de rétention de 89 %. 29 Ouzbékistan : entre 2016 et 2018, 2 000 emplois ont été créés dans le pratiques de gestion durable des terres. 25 Pérou : entre 2013 et 2018, 5,7 millions plus de 55 000 enfants âgés de 3 à secteur privé au profit des plus défavorisés, 21  Mongolie : entre 2007 et 2013, 560 biblio- d’élèves ont bénéficié d’une éducation 6 ans ont été inscrits dans des écoles les entreprises appartenant à des femmes thèques de classe ont été créées dans publique de qualité et de processus plus maternelles d’une demi-journée, plus représentant 85 % des bénéficiaires. l’ensemble des 383 écoles primaires rurales, transparents de sélection des directeurs de 4 000 enseignants ont été formés 17  au bénéfice de 130 000 élèves, et plus de dans 40 000 écoles. et du matériel et des équipements Kosovo : plus de 900 ménages de 17 villages ont été raccordés à l’Internet 4 500 enseignants et directeurs d’école 26 Rwanda : entre 2009 et 2017, la ont été fournis à plus de 2 400 écoles haut débit en 2018. primaire ont bénéficié d’une formation. productivité de l’agriculture de montagne maternelles rurales. 22 Népal : depuis 2016, après l’adoption par a été multipliée par dix dans des zones 30  République du Yémen : depuis 2017, 18  République démocratique populaire lao : les autorités de lignes directrices visant irriguées ciblées et par cinq dans des des transferts monétaires sont fournis le délai moyen des procédures douanières à créer des emplois pour les collectivités zones ciblées non irriguées, ce qui a à près de 1,5 million de ménages pour les importations, les exportations et marginalisées, plus de 70 % des travailleurs profité à 292 000 personnes et réduit pauvres et vulnérables, touchant ainsi les transits a diminué de 47 %, passant de recrutés pour l’entretien des routes sont l’érosion et la charge de sédiments 9 millions d’individus. Quarante-cinq 17,9 heures en 2009 à 9,4 heures en 2017. des femmes, 34 % des membres de de 76 %. pour cent des destinataires directs 19  Mexique : depuis 2009, un projet de collectivités socialement défavorisées, étaient des femmes. 27 Turquie : en fin 2018, la capacité de développement rural a aidé plus de et 35 % des membres de groupes production d’énergie avait été portée à 1 800 entreprises agricoles à adopter de ethniques minoritaires. 88,5 gigawatts, soit une augmentation meilleures pratiques d’énergie renouvelable 23 Nigéria : entre 2012 et mars 2019, près de d’environ 47 gigawatts en moins et des technologies efficaces, réduisant 1 560 hectares de terres dégradées ont été de 10 ans, dont 59 % provenant de ainsi leurs émissions de carbone de plus remis en état et plus de 9 300 ménages sources renouvelables. de 6 millions de tonnes. ont bénéficié d’activités d’amélioration des moyens de subsistance. Rapport annuel 2019 de la Banque mondiale Intégration des États financiers par renvoi. Le Rapport de gestion et les États financiers vérifiés de la BIRD et de l’IDA (les « États financiers ») sont réputés être intégrés au présent Rapport annuel et en faire partie. Les États financiers peuvent être consultés à l’adresse www. worldbank.org/financialresults. Des informations complémentaires sur les questions financières et organisationnelles et sur les opérations de prêt de la BIRD et de l’IDA sont disponibles sur le site internet du Rapport annuel 2019 de la Banque mondiale : www.worldbank.org/annualreport. Pour de plus amples informations sur la Banque mondiale ou sur ses données et ressources en connaissances accessibles au public, consultez en ligne : •  Finances One : financesapp.worldbank.org •  Fiche de performance institutionnelle : scorecard.worldbank.org •  Données ouvertes de la Banque mondiale : data.worldbank.org •  Archives du savoir en libre accès : openknowledge.worldbank.org • Responsabilité institutionnelle de la Banque mondiale : www.worldbank.org/corporateresponsibility •  Accès à l’information de la Banque mondiale : www.worldbank.org/en/access-to-information Production. Le Rapport annuel 2019 de la Banque mondiale a été produit par l’Unité des relations extérieures et institutionnelles du Groupe de la Banque mondiale sous la direction de Jeremy Hillman du Département de la communication institutionnelle et la coordination éditoriale de Leslie Yun, Paul McClure et Pawan Bali. La conception graphique du rapport a été assurée par Naylor Design, Inc. et la composition typographique par BMWW. Le Rapport annuel a été traduit par le Service de traduction et d’interprétation de la Banque mondiale. Il a été imprimé par Professional Graphics Printing Co. (Laurel, Maryland, États‑Unis d’Amérique). Crédits photos. Couverture (de gauche à droite) : Gerhard Jörén/Banque mondiale, Dominic Chavez/ Banque mondiale, Arne Hoel/Banque mondiale, Arne Hoel/Banque mondiale, Ghullam Abbas Farzami/ Banque mondiale ; Page 2 : Stephan Bachenheimer/Banque mondiale ; Page 3 : Simone D. McCourtie ; Page 10 : Grant Ellis/Banque mondiale ; Page 13 : Grant Ellis/Banque mondiale ; Page 15 : Sarah Farhat/ Banque mondiale ; page 16 : A’Melody Lee/Banque mondiale ; page 20 : Edmond Dingamhoudou/ Banque mondiale ; page 24 : Tom Perry/Banque mondiale ; page 28 : Corridors de Serbie ; Page 32 : Jessica Belmont/Banque mondiale ; page 36 : Arne Hoel/Banque mondiale ; page 40 : Rajendra Malla/ Banque mondiale ; page 42 : Conor Ashleigh/Banque mondiale ; page 45 : Steve Harris/Banque mondiale ; page 49 : Conor Ashleigh/Banque mondiale ; page 55 : Dominic Chavez/Banque mondiale ; Page 65 : Grant Ellis/Banque mondiale Cet ouvrage respecte les normes d’utilisation de papier recommandées par Green Press Initiative. Le papier utilisé contient de la fibre recyclée, est certifié FSC® et EcoLogo, et est fabriqué au moyen d’un procédé sans chlore élémentaire, qui utilise de l’énergie renouvelable à base de biogaz. © 2019 Banque internationale pour la reconstruction Paternité — L ’ouvrage doit être cité de la manière et le développement / Banque mondiale suivante : Banque mondiale. 2019. Rapport annuel 1818 H Street NW, Washington, DC 20433 2019 de la Banque mondiale. Washington, DC : Téléphone : 202-473-1000 Banque mondiale. doi : 10.1596/978-1-4648-1472-3. Site internet : www.worldbank.org Licence : Creative Commons Attribution — Pas d’utilisation commerciale – Pas de modification 3.0 Certains droits réservés Organisations internationales (CC BY-NC-ND 3.0 IGO). 1 2 3 4 22 21 20 19 Pas d’utilisation commerciale — Cet ouvrage ne peut être utilisé à des fins commerciales. Cet ouvrage a été établi par les services de la Pas de modification — Cet ouvrage ne peut Banque mondiale. Les frontières, les couleurs, les être modifié, transformé ou utilisé pour créer des dénominations et toute autre information figurant sur œuvres dérivées. les cartes du présent ouvrage n’impliquent de la part de la Banque mondiale aucun jugement quant au statut Contenu tiers — La Banque mondiale n’est pas juridique d’un territoire quelconque et ne signifient nécessairement propriétaire de chaque composante nullement que l’institution reconnaît ou accepte du contenu de cet ouvrage. Elle ne garantit donc pas ces frontières. que l’utilisation d’une composante ou d’une partie Aucune des dispositions précédentes ne constitue quelconque du contenu de l’ouvrage ne porte pas une limite ou une renonciation à l’un quelconque atteinte aux droits des tierces parties concernées. des privilèges et immunités de la Banque mondiale, L’utilisateur du contenu assume seul le risque de et ne peut être interprétée comme telle. 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