SFG3278 Projet de Rehabilitation Economique et Environnementale du Fleuve Niger au Mali (PREEFN) NOTE D'INFORMATION DES EFFETS POSSIBLES DE CERTAINES ACTIVITES DU PREEFN SUR LE REGIME DU i=LEUVE NIGER AVRIL 201 Z 1. OBJECTIF DE LA NOTE - La presente notification a pour objet !'analyse des effets potentials des interventions du PREEFN sur le regime hydrologique du fleuve Niger. Les impacts des infrastructures situees en amont du Delta lnterieur du Niger (DIN) sont decrits, de meme que les effets positifs des interventions du PREEFN sur l'hydraulicite du Fleuve Niger et l'insignifiance des prelevements d'eau occasionnes par certaines activites du projet sur le regime du fleuve sont developpes dans cette note. Les aspects d'impacts environnementaux globaux des activites du PREEFN font l'objet d'une etude d'impact environnementale et sociale- proprement dite par le consortium ROCHE-ID/SAHEL. Les resultats de cette etude seront communiques aux services competents de l'Autorite du Bassin du Niger (ABN). 2. CONTEXTE DU PROJET Le Delta interieur du Niger (DIN), est la zone d'execution du PREEFN et revet une importance nationale pour le Mali de par la multitude des services et fonctions ecologiques rendus aux populations locales (transport fluvi~I, peche, agriculture et elevage). Au fil des annees, les periodes prolongees de secheresse, la pression s'est accrue sur la ressou rce en eau et la gestion des barrages et des ouvrages hydro- agricoles ont contribue a reduire la duree et l'ampleur de la crue du fleuve Niger, affectant ainsi sa productivite et les activites dont depend~mt les populations. Le transport fluvial est une activite particulierement sensible qui joue un role primordial dans l'economie de la region, les echanges et le transport des personnes, des biens et des marchandises. 2.1. Objectifs generaux du projet Le gouvernement du Mali a initie le Projet de Rehabilitation Economique et Environnementale du Fleuve Niger au Mali (PREEFN). Ce projet s'inscrit dans le cadre des efforts deployes par le Gouvernement du Mali pour assurer les conditions du developpement de la zone du DIN a travers son desenclavement fluvial , en y incluant une composante de gestion durable et integree des ressources naturelles qui sont abondantes et variees dans cette zone, tout en veillant a la protection et a la conservation de leur environnement. Le PREEFN est sous la tutelle du Ministere de !'Environnement, de l'Assainissement et du Developpement Durable et vise !'elaboration d'un plan d'action relatif aux problematiques de navigabilite du fleuve et a !'amelioration d~s conditions de vie des populations en apportant des solutions durables de developpement. 2.2. Zone d'intervention La zone d'intervention du PREEFN inclut une partie de la Fegion du DIN et elle est delimitee en amont par le village de Ke-Macina et en aval, par celui d'Akka. Le DIN s'etend vers le nord-est jusqu'a Tombouctou, soit au-dela de la zone d'intervention du projet. La zone d'intervention comprend une partie des regions de Segou et de Mopti. 2.3. Composantes principales du projet Le PREEFN comprend deux composantes principales soit : - • La composante 1 qui vise le renforcement de la gestion strategique et du suivi des ressources du fleuve Niger; • La composante 2 qui vise !'amelioration de la viabilite d'activites socio- economiques des activites sur le fleuve Niger qui contribuent a la resilience au changement climatique . Principales activites ou sous-composantes La composante 1 du PREEFN comprend 2 sous-composantes : 1.1 Renforcement du suivi environnemental du fleuve Niger 1.2 Soutenir la gestion strategique des infrastructures, des ressources et des parties prenantes dans le DIN. La composante 2 comprend 4 sous-composantes : 2.1 Amelioration de la navigabilite dans le DIN grace a des activites ciblees de dragage et l'entretien des chenaux de navigation 2.2 Amelioration de la fiabilite du transport fluvial a travers la construction/rehabilitation d'infrastructures portuaires fluviales 2.3 Amelioration des opportunites socio-economiques et des fonctions ecosystemiques du DIN 2.4 Protection et rehabilitation des berges et des chenaux. 3. Le Haut Niger et le Delta lnterieur du Niger Figure1 : Les precipitations annuelles (mm/an) dans le Niger Superieur et le Delta lnterieur du Niger dans cinq zones differentes (Source : Zwarts. L et al 2005) Treize stations meteorologiques sont indiquees par des points rouges Le bassin du fleuve Niger est l'un des plus vastes du continent africain. Le fleuve a une longueur totale de 4 200 km. Le fleuve prend sa source en Guinee et entre au Mali par le Nord-est de la Guinee. A l'est de Tombouctou , ii decrit une courbe vers le sud-est, traverse l'ouest du Niger et constitue une partie de la frontiere internationale entre le Niger et le Benin. Ensuite, le fleuve Niger entce au Nigeria et coule essentiellement vers le sud avant de se jeter dans l'Ocean Atlantique a travers un vaste Delta. La superficie du bassin en Guinee et en Cote d'Ivoire ne represente que 5.3% de sa superficie totale. Toutefois, etant donne que le fleuve Niger prend sa source dans ces deux pays, cette zone est vitale pour le bassin du fleuve. La quantite d'eau qui entre au Mali, en provenance de ces deux pays, 40 km 3 /an est en fait plus importante que celle qui entre au Nigeria depuis le Niger, 36 km 3/an. Cette baisse s'explique, notamment par la reduction importante du niveau de l'ecoulement dans le Delta lnterieur au Mali, du fait de !'evaporation liee a !'absence d'autres apports d'eau sur la rive gauche du Mali et au Niger. 3.1. Le regime hydrologique du Niger Superieur et du Delta lnterieur du Niger La surface totale inondee du Delta est constituee d'un ensemble d'affluents, de chenaux, de marecages et lacs pouvant atteindre 30 000 km.2 en periodes de crues. Apres une augmentation rapide du debit, pouvant atteindre 1000 m3/s a Koulikoro , a suite une pluviometrie abondante en Guinee, en Cote d'Ivoire et dans le sud-est du Mali, la traversee du DIN se traduit par une baisse progressive du debit. Le Fleuve perd une partie essentielle de son debit potentiel entre Segou.et Tombouctou. Selon, Mahe Gil et al. 2002, la cause majeure de la diminution des ressources en eau dans le delta interieur du Niger est en premier lieu la reduction des apports des bassins versants amont du delta (Niger Superieur et Bani). Ceci se traduit par un changement dans le rapport entre ecoulement entrant et ecoulement sortant. En periode humide, les ecoulements sortants representent 54 % des ecoulements entrants alors qu'ils constituent 65 % des ecoulements entrants en periode seche. Les volumes ecoules sont en moyenne de 57,5 km 3 , variant pour les extremes annuels de 19 km 3 en 1984 et abondants, 95 km 3 en 1954. La moyenne des volumes ecoules de la periode humide est de 66 km 3 pour 36 km 3 en periode seche. La lame d'eau ecoulee perdue varie de 402 mm par an (29 km 3 ) en periode humide a 171 mm/an 1 (12 km 3 ) en periode seche, soit une diminution de plus de 57 %. L'apport a moyen de la pluie aux ecoulements sortant Dire serait de seulement 6,5 %, soit 2 a km 3 , fluctuant de 3 % 11 % pour respectivement les periodes seches et humides (de 1,4 a 2 ,8 km 3 ). Au nombre des facteurs qui sous-tendent les variabilites considerables des debits du Niger Superieur et du Delta lnterieur du Niger figurent : le dimat; la recha rge de la nappe phreatique. les variations saisonnieres des pluies et les barrages et les reservoirs . 3.1 .1. Le Climat. La pluviometrie dans le DIN se limite essentiellement a 3 mois (de juillet a septembre). De longues series de mesures de la pluviometrie sont di~ponibles pour le Delta lnterieur du Niger et ses environs. La plus longue serie concerne Tombouctou ou les hauteurs de pluies ont ete enregistrees depuis 1897. A compter de 1926, ii existe des series presque completes pour Bandiagara, Djenne, Gao, Goundam, Ke-Macina, Markala, Mopti, Niafounke, San et Segou. Dans le DIN , la pJ~viometrie est mesuree dans 17 stations depuis 1981 par IER, ORS et ORM. . --· (ii';(! -------~ . Jl(IO • • • • f [ !tM> / 110 E 0 E • t E 0 :! I ~ 4 54) .. 600 Ji • j • '• ~ • • i i 350 500 Figure2 : Variations de la pluviometrie annuelle dans le Dl ~et du niveau maximum de l'eau a Mopti (cm). Ces chiffres representent la moyenne pluviometrique dans 11 stations : Bandiagara, Djenne, Gao, Goundam, Ke-Macina, Markala, Mopti, Niafounke, San, Segou et Tombouctou 3. 1.2. Les nappes phreatiques Le debit du fleuve Niger est tributaire de la pluviometrie, sa variation de 600 a 2 300 m3/s est beaucoup plus marquee que celle de la pluviometrie annuelle. Ceci s'explique par le fait que le debit de pointe du fleuve depend non seulement de la pluviometrie des mois precedents, mais egalement des formations aquiferes. Etant donne que le niveau de la nappe souterraine est determine par la pluviometrie des annees precedentes, le debit du fleuve baisse en cas d'annees successives de secheresses. Comme ce fut le cas au cours des grandes' secheresses au cours desquelles le debit du fleuve Niger a baisse, en atteignant des niveaux sans precedent. 3.1 .3. Les barrages et les reservoirs en amont du Delta lnterieur du Niger Selingue Le reservoir de Selingue dans le Sankarani, couvre 450 km 2 lorsqu'il est plein (2,1 km 3 ). Depuis sa construction, les debits entrants et sortants mensuels ont ete enregistres. Au-dela des premieres annees, 1,8 km 3 du debit annuel est retenu par le reservoir de Selingue en aoat et septembre, dont 0,5 km 3 sont perdus par evaporation et 0,2 km 3 par mois liberes durant la saison seche. L'eau stockee chaque annee dans le reservoir atteint 1O a 20% de la poj nte de crue du rant les annees humides, et 20 a 30 % pendant les annees seches. Petits systemes d'irrigation dans le Haut Niger a) Les rizieres situees immediatement en aval du barrage de Selingue s'etendent sur 1400 ha et le perimetre consomme 1,1 m3 /s. b) le perimetre irrigue de Maninkoura represente 850 ha. c) Le barrage de Kourouba qui est en construction sur le Sankarani, juste en aval du barrage de Selingue, permettrait d'irriguer les rizieres situees pres de Maninkoura (5000 ha). d) Le perimetre irrigue de Baguineda situe pres du barrage de Sotuba comprend une superficie de 2400 ha. Hassane (1999) a mentionne une consommation annuelle d'eau de 6,8 m3 /s pour Baguineda, et Schuttrumpf & Bokkers 2008 donne une estimation distincte pour la saison seche (3 m3/s) et la saison humide (9,5 m3 /s) En conclusion, la consommation annuelle en eau pour /'irrigation des 17 776 ha de rizieres irriguees situees le long du Haut Niger pouvait etre estimee en 2008-2009 a environ 18 m 3 Is. Cette consommation augmentera jusqu'a ~0-25 m3/ s si le barrage de Kourouba est fonctionnel. Office du Niger La consommation d'eau , telle qu'elle a ete executee par l'Office du Niger, s'eleve a 2,69 km 3 par an, soit !'equivalent de 86,5 m3 / s. Malgre !'extension progressive de la zone irriguee, !'extraction totale de l'eau est restee au meme niveau entre 1988 et 2009. L'utilisation mensuelle de l'eau par l'Office du Niger varie selon les saisons et est de 60 m3 /s en janvier, pour augmenter progressivement et ~tteindre 130 m3/ s en octobre, puis diminuant a 90 m3 /s en novembre et atteindre 50 m 3 /s en decembre. L'approvisionnement en eau disponible varie de 100 m3 /s en mars a 3200 m3 /s en septembre. Ainsi 60 % du debit d'eau est drainee en mars contre seulement quelques pour cent en septembre. Talo Le barrage de Talo, construit en 2005 sur le fleuve Bani, est destine a faci liter !'irrigation. Le projet consistait a developper 20.320 ha, dont 16.030 de rizieres irriguees, le reste devant etre converti en bourgou (prairies humides) et en etangs de poissons (Fonds Africain de Developpement, 1997). L'on s'attend a ce que, en raison du barrage de Talo, le debit du Bani a Mopti soit diminue de 0,39 km 3 entre juillet et octobre (al BCROM et al. 2006a, 2006b, Lamagat, 2006). Djenne Le barrage de Djenne est destine a compenser les pertes d'eau dans le Bani inferieur causees par le barrage de Talo. En raison du barrage, un reservoir de 150 km 2 va se creer, 245 km 2 seront inondes et sont censes- etre couverts par une vegetation de bourgou. Forni Le barrage de Forni est encore a l'etude. II est prevu de construire le reservoir sur !'affluent Niandan en Guinee-Conakry. En supposant que le reservoir de Forni soit gere de la meme maniere que celui de Selingue, et si l'on prend en compte la limitation des debits entrants mensuels prevus et le volume effectif, nous pouvons en deduire que pour remglir le reservoir de Forni, 1,0 km 3 seront retenus en aout, 1,6 km 3 en septembre et 1,2 km 3 en octobre (equivalant respectivement a 373, 617 et 448 m3 /s). En conclusion /es reservoirs existants et futurs ont un impact sur le debit du fleuve et par consequent, sur /es crues du Delta lnterieur du Niger. Dans la mesure oil la quantite d'eau consommee ne differe pas selon /es annees seches et humides, /'impact relatif de ces infrastructures sur le debit du fleuve s'accentue durant /es annees oil le fleuve connait un faible debit. 4. Effets de certaines activites du PREEFN sur le fleuve Niger en general et le Delta lnterieur du Niger en particulier. L'objet du chapitre est de quantifier et qualifier les effets p_ qssibles lies a certaines activites du PREEFN et les mesures preconisees. 4.1. Amelioration de la navigation dans le DIN par le dragage des seuils sableux L'objectif principal de cette activite est !'extension de la periode de la navigation entre 7 et 8 mois au lieu de 3-5 mois comme presentement. Toute chose qui facilitera davantage le transport des personnes et de leurs biens, les echanges commerciaux entre les producteurs et les marches de consommation , l'acces des populations aux besoins sociaux de base (les ecoles et les centres de sante) sur le tronc;:on Ke- Macina a Akka. Cette activite du PREEFN est en adequation avec les objectifs specifiques du PADD, 2008 de ABN a savoir : « Ameliorer la continuite de la navigation et developper la navigation » dont les resu ltats attendus a moyen et long terme sont : a) augmentation des longueurs de tronc;:on et du nombre de jours navigables et b); amelioration des capacites de transport des marchandises. AGRER-SID, 2016 dans une etude commanditee par l'ABFN sur !'amelioration de la a navigabilite du tronc;:on Ke-Macina Akka, rapporte en premier lieu, les explications concernant la forme et !'evolution des banes et des seuils dans la zone du projet, handicapant la fluidite de la navigation et propose le dragage comme le moyen le plus efficace car ii ne fixe pas definitivement la geometrie du fleuve . La meme etude a propose le concept du dragage dirige, pouvant egalement etre appele « dragage morphologique », dans un souci de reduire les impacts negatifs sur le fleuve compare aux dragages intensifs, non reflechis et trop importants. Cependant l'etude preconise que la mise en place d'une methode d'analyse des tendances des evolutions du fleuve est indispensable. Parmi, les scenarii de dragage investigues, l'etude rapporte que pour avoir une navigation entre 7 et 8 mois l'annee de navigation, ii faut un debit dans le fleuve de 150 m3/s ce qui correspond a un volume de dragage de 3 294 315 m3 sur 59 km de zones critiques handicapant actuellement le transport fluviaL Ce volume correspond au dragage de demarrage mais ne tient pas compte du dragage de maintenance. Tableau1: Volumes adraguer sur toute la section etudiee (Ke Macina -Akka) 150 200 - 250 300 m3/sec m3/sec m3/sec m3/sec Distance a draguer en Km 107,84 61 ,82 47,14 35,02 - Volume total adraguer en mJ 3 294 315 1960683 1 257 009 789 658 Source: Rapport AGRER-SID, 2016: Travaux de traitement des seuils sableux et de surcreusement des chenaux Au cours de la conception du projet, plusieurs activites de developpement local ant ete aussi identifiees mais ne seront financees qu'a une date ulterieure. Ces activites comprennent des prelevements d'eau a travers la realisation des Petits Perimetres lrrigues Villageois, des Perimetres maraichers pour les femmes, des etangs piscicoles et des plantations d'arbres fruitiers pour les jeunes. 4.2. Surcreusement des chenaux lateraux pour l'inondation des plaines d'inondation, mares permanentes et temporaires adjacentes Cette activite a pour objectif principal la revitalisation des fonctions socio- economiques et ecologiques des plaines d'inondation, r.nares permanentes et temporaires adjacentes au fleuve qui jouaient les roles de zones nourricieres pour les populations, de voies de transport et des zones a haute valeur de biodiversite. Cette activite est en droite ligne avec les objectifs suivao!s du PADD, 2008 de l'ABN : Augmenter les superficies irriguees et securiser la production agricole. Cette activite permettra le surcreusement de 80 km de chenaux dans toute la zone du projet et de creer 13 km de nouveaux chenaux pour l'alimentation en eau des plaines d'inondation et les mares adjacentes pour qu'elles continuent a renforcer la resilience des populations locales et demeurer des reserves pour la biodiversite. 4.3. Consolidation des berges et lutte contre l'erosion Les differentes formes d'erosion rencontrees dans la zone du projet sont : a) !'erosion hydrique qui se produit pendant la crue du fleuve et provoque l'envasement de la vallee et du lit du fleuve et b) !'erosion eolienne qui est.causee par le transport des masses de sable qui finissent leur parcours sur les berges ou dans le lit du fleuve . Aussi les precipitions agissent par leur intensite et le ruissellement des eaux emportent egalement les particules dans le lit du fleuve. AGRER-SID, 2016 pendant l'etude de prefaisabilite du projeta fait un inventaire des sites ou les phenomenes de degradation des berges sont les plus manifestes dans la zone du projet. L'activite proposee en relation avec la problematique de la .degradation des berges et de la lutte centre !'erosion a pour objectif principal !'execution des infrastructures de protection des berges au niveau des sites retenus. Ces infrastructures comportent essentiellement des travaux de genie civil (gabions ou autres) de protection des berges. Les infrastructures de protection mecanique (gabions ou autres) concernent 4500 metres lineaires de berges du fleuve . A cela ii faut ajouter des mesures de fixation biologique des berges degradees. II faut noter que cette activite est en phase avec l'objectif du_ PADD, 2008 de l'ABN a savoir : Reduire !'erosion des sols et l'ensablement des ouvrages et cours d'eau et dont les resultats attendus sont : le ralentissement de la degradation des sols et l'ensablement des ouvrages, du lit mineur du fleuve etc. 4.4. Les petits perimetres irrigues villageois (PPIV) Le projet se propose de realiser 136 ha. Cette activite est prioritairement destinee aux femmes en vue d'ameliorer leurs moyens d'existence. En general les quantites d'eau utilisees pour irriguer 1 ha de _riz en maitrise totale se situe entre 18 000 /ha a 32 000 m /ha. Cette grande fluctuation est due en partie a la 3 3 qualite du systeme d'irrigation et a !'utilisation efficiente de l'eau au niveau de la parcelle. Tableau 1 : Estimations des prelevements d'eau par les f36 ha PPIV du PREEFN Designations Scenario1 : 18 000 m3/ha Scenario2 : 32 000 m3/ba. Quantites d'eau prelevees 2 448 000 4 352 000 (m3) Selan, Mahe Gil et al. 2002, les vo lumes ecoules dans le Delta lnterieur du Niger sont respectivement en annees seches et humides sont de : 19 km 3 (19 milliards m3 ) et 95 km 3 (95 milliards m3 ) . Les prelevements des PPIV representent respectivement 0.012 et 0.022% pendant les annees de faibles crues et de 0.0025 et 0. 004% pendant celles de bonnes crues. En conclusion /es pretevements d'eau des PPIV du PREEFN n'auront aucun impact significatif sur /es volumes d'eau du DIN. Les PPIV contribueront a /'amelioration de la situation alimentaire des populations de la zone. 4.5. 11.5 ha d'etangs piscicoles La gestion de l'eau au sein d'un etang piscicole depend de plusieurs facteurs notamment le site d'implantation , le type de sol, !'evaporation sur le site et le systeme d'amenee de l'eau. D'apres les experiences du Projet d'Amenagement du Delta lnterieur du Niger (PADIN), ii taut 12 000 m3 (10 000 m 2 X 1.2 m de profondeur) d'eau pour un etang d'un hectare. Le taux de renouvellement de l'eau dans l'etang se fait tous les 10 jours en vue de faciliter !'oxygenation. Une campagne de production de poissons dans les etangs dure 6 mois soit deux fois par an. Ainsi, le volume d'eau necessaire par an pour un hectare d'etang piscicole est de : 432 000 m 3 /an (12 000 X 36 fois). Pour 11.5 ha, les prelevements d'eau seront de l'ordre : 4 968 000 m3/an (432 000 m3/an X 11 .5 ha). Les prelevements d'eau lies a la mise en place des etangs piscicoles respectivement pendant les annees seches et humides de 0.026 et 0.005%. En conclusion /es prelevements d'eau lies a la mise en plac~ des etangs piscicoles sont insignifiants compares aux volumes d'eau stockes dans le Delta lnterieur du Niger pendant /es annees seches et humides. 4.6. 27 hectares de Perimetres maraichers. L'irrigation des perimetres maraichers pour les femmes se fait a partir de forages equipes de pompes fonctionnant sur l'energie solaire. Bien que cette activite utilise de l'eau souterraine, ii est important d'evaluer son impact sur les volumes d'eau du DIN, sachant le lien qui existe entre les eaux de surface et les eaux souterraines. En utilisant les memes chiffres de volume d'eau a !'hectare comme la production de riz, les estimations suivantes pour le maraichage figurent dans le tableau 2 ci- dessous. Tableau 2 : Estimations des prelevements d'eau par les- 27 ha de perimetres maraichers du PREEFN Designations Scenario1 : 18 000 Scenario2 : 32 000 m3lha nt3/ha. Quantites d'eau prelevees (m 3) 486 000 864 000 Quelque soit /es quantites d'eau pompees pour /'irrigation des perimetres maraichers pendant /es periodes seches ou humides, !es impacts des prelevements sont nuls sur /es volumes d'eau du DIN. En somme, /es activites 4.4, 4.5 et 4.6 sont en droite ligne avec /es termes prioritaires pour /'amelioration des techniques et pratiques cultura/es pour /es terres irriguees au Mali comme proposes dans le PADD,, 2008 de l 'ABN. ' 5. Conclusion generale: La presente note a analyse: a) les impacts des changements climatiques et des infrastructures hydro-agricoles et hydro-electriques situee§ an amont du Delta lnterieur du Niger, sur l'hydraulicite du fleuve Niger, b) les effets positifs des interventions du PREEFN sur !'amelioration de la navigabilite dans le Delta lnterieur du Niger, la revitalisation des fonctions socio-economiques (pour les populations) et ecologiques (pour la biodiversite) des plaines d'inondation ~t mares laterales grace au surcreusement des chenaux, la rehabilitation des berges degradees et !'evaluation des prelevements d'eau qui seront occasionnees par certa ines activites du PREEFN sur les volumes d'eau du Delta lnterieur du Niger pendant les annees seches et humides. Le prelevement maximal annuel a ete estime a environ 10 millions de m3 par an ce qui represente 0.05% et 0.01% du debit du fleuve, respectivement pour /es annees seches et /es annees humides. De plus ii n'est pas attendu du projet une pollution significative du fleuve au-de/a d 'un impact localise sur la turbidite des eaux du fleuve liee aux activites de dragage. Toutes Jes activites du PREEFN sont en adequation avec Jes objectifs prioritaires du PADD, 2008 de l 'ABN. Revue bibliographique ABN, 2008: Programme d'Appui au Developpement Durable du bassin du fleuve Niger African Development Fund -1997. Mali, Mayen Bani plains: development programme, summary of the environmental impact assessment (EIA). - AGRER-SID, 2016: Etude de prefaisabilite du PREEFN : Rapport final. BCEOM, COYNE et BELLIER & BETICO - 2006a. Etude du Projet du developpement rural integre du cercle de Djenne. Rapport de Phase 1. Actualisation du schema directeur du bassin inferieur du Bani. p. 1-146. BCEOM, COYNE et BELLIER & BETICO - 2006b. Etude du Projet du developpement rural integre du cercle de Djenne. Rapport sectoriel, Phase 1. Actualisation du schema directeur du bassin inferieur_ du Bani. 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