CPI Alger Chambre Algérienne de Commerce et d'Industrie 6, Boulevard Amilcar Cabral, Place des Martyrs, Alger 16003, Algérie Tél. : +213 21 96 50 50 Décembre 2007 Fax : +213 21 96 70 70 cpialgerie@worldbank.org CPI Rabat Bibliothèque Nationale du Royaume Entretien avec Nadir Mohammed, le nouveau du Maroc 5, avenue Ibn Batouta, BP 1003 directeur de la stratégie et des opérations pour Tél. : +212 37 77 18 90 Fax : +212 37 77 21 52 la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord cpirabat@mtds.com Antenne CPI à Mohammedia Université Hassan II Faculté des Sciences Economiques et Juridiques Tél. : +212 23 31 46 82/83 Fax : +212 23 31 46 81 cpimohamadia@mtds.com Antenne CPI à Fès Université Sidi Mohamed Ben ALGÉRIE :L'économie fondée sur la Abdellah Faculté des Sciences Economiques connaissance pour une stratégie et Juridiques Tél. : +212 35 64 21 72 de "l'après-pétrole" Fax : +212 35 64 13 04 cpifes@mtds.com Antenne CPI à Ifrane Université Al Akhawayn Bibliothèque Tél. : +212 35 86 21 69 Fax : +212 35 86 71 44 cpiifrane@mtds.com Antenne CPI à Marrakech MAROC : Stratégie intégrée pour la création Université Cadi Ayyadi d'emplois Faculté des Sciences Economiques et Juridiques Tél. : +212 24 30 33 95 Fax : +212 24 30 33 65 cpimarrakech@mtds.com Antenne CPI à Tanger Université Abdelmalek Essaâdi Faculté des Sciences Juridiques et Economiques Tél. : +212 39 31 58 11 Fax : +212 39 39 39 70 TUNISIE : Débouchés des formations cpitanger@mtds.com professionnelles CPI Tunis Université Tunis El Manar Campus Universitaire, Boulevard du 7 novembre, 1060 Tunis, Tunisie Tél. : +216 71 87 02 77 Fax : +216 71 87 18 28 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 S O M M A I R E EDITORIAL - Par Françoise Clottes, Chef du Bureau de la Banque mondiale au Maroc 3 Breves/ BREVES 4 Zoom ZOOM 6 La mondialisation doit profiter aux pauvres partout dans le monde : Messages de Robert 6 Editorial Zoellick, président du Groupe de la Banque mondiale Entretien avec Nadir Mohammed, Directeur de la stratégie et des opérations pour la 8 Région Moyen-Orient et Afrique du Nord : "La stratégie MENA de la Banque mondiale se base sur des partenariats solides et est orientée par nos clients et partenaires" Rapport sur l'entreprenariat féminin dans la région MENA 11 L'économie fondée sur la connaissance comme paradigme fondateur d'une stratégie de 12 «l'après-pétrole» en Algérie - Par Mohamed-Séghir Babès, Président du Conseil national économique et social DOSSIER DOSSIER : LA PROTECTION SOCIALE, LA FORMATION ET L'EMPLOI 14 La voie de l'économie fondée sur la connaissance en Algérie - Par Jean-François Rischard, 14 consultant en développement humain L'éducation et la protection sociale dans une stratégie intégrée pour la création d'emplois 16 de qualité au Maroc - Par Nadine Poupart, Économiste principale et David Robalino, Éco- nomiste principal Débouchés des formations professionnelles en Tunisie - Par Adriana Jaramillo, Spécialiste 20 principale en éducation Perspectives et dispositions en vue d'améliorer l'efficacité du système de santé au 22 Maroc - Par Enis Baris, Spécialiste principal en santé publique 'EVENEMENTL L'EVENEMENT 28 Forum Jeunes et développement 2007 28 Atelier sur l'accès à l'information de la Banque mondiale au profit des journalistes 30 maghrébins Journée « Information et Développement » au CPI de la Faculté des Sciences écono- 31 miques et de Gestion de Tunis La Banque mondiale signe un accord de coopération technique avec la Libye 32 Rapport sur le développement dans le monde 2008 : Renouveau agricole dans les éco- 33 PROJETS nomies en mutation PROJETS, ETUDES ET OPERATIONS 35 Les réformes du secteur de l'énergie au Maroc - Par Silvia Pariente-David, Spécialiste 35 senior en énergie, Pierre Audinet, Économiste principale en énergie et Michael es Hamaide, Chargé d'opérations La Revue des dépenses publiques en Algérie 38 Étude : Se soustraire à la pauvreté au Maroc - Par Nora Dudwick, Sociologue à la 41 Banque mondiale et Abdesselam Fazouane, Professeur à l'INSEA de Rabat Opérations en cours en Algérie, au Maroc et en Tunisie 44 Dernièr publications DERNIÈRES PUBLICATIONS 54 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 nawafid sur le maghreb Nawafid - Nouvelles de la Banque mondiale au Maghreb est publiée chaque trimestre par le bureau de la Banque mondiale à Rabat. Les articles publiés dans cette d'information ne représentent pas nécessairement les points de vue de la Banque mondiale. © 2007 droits réservés. Dépôt légal : 2004/0089 ISSN : 1114 - 7784 2 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Lla es pays à revenu intermédiaire, dont l'Algérie, le Maroc et Tunisie, jouent un rôle de plus en plus important dans le domaine du développement dans le monde. Ils constituent un réservoir d'expérience en matière d'approche ORIAL et de politique du développement, apportent des contributions essentielles au débat sur les biens publics mondiaux et sont la source d'initiatives uniques dans le domaine des politiques régionales de développement. EDIT Cependant, les défis que rencontrent les pays du Maghreb sont nombreux et concernent des secteurs variés, en particulier ceux de l'accès aux services de l'éducation et de la santé, l'emploi et l'inclusion des jeunes, la réduction de la pauvreté, la maîtrise de l'énergie, la gestion des ressources en eau. Dans ce sixième numéro de Nawafid sur le Maghreb, nous vous présentons, dans le dossier principal, différentes perspectives pour aborder la problématique de l'éducation, de l'emploi et de la protection sociale, ainsi que de l'économie de la connaissance. En effet, bien que chacun des pays du Maghreb ait sa spécificité et sa dynamique propre, un des grands défis communs qu'ils rencontrent est celui du chômage des jeunes et notamment celui des jeunes diplômés. Cette question est par nature transversale et relève donc de la difficile mise en cohérence des approches de plusieurs secteurs. Elle est aussi pressante qu'urgente dans la région, eu égard aux pressions démographiques qui s'exercent sur le marché du travail et qui devraient demeurer, du moins à court terme, très importantes. Comme plusieurs articles le soulignent, cette question est cruciale pour l'avenir de la région et pour son intégration dans une économie globalisée. Nous vous présentons aussi dans ce numéro des articles sur des thèmes prioritaires dans la région, tels que l'énergie, la santé, les dépenses publiques, la pauvreté et ce dans la tradition de partage, candide et constructive des points de vues et des connaissances, dans laquelle Nawafid s'inscrit. Finalement, nous sommes heureux d'annoncer dans ce numéro la réduction et de la simplification des barèmes de coût des prêts de la Banque mondiale. Depuis les réunions annuelles de septembre 2006, la Banque mondiale s'est formellement engagée à améliorer tant les services financiers qu'elle propose, que ceux relevant de l'analyse et du conseil, qui sont particulièrement importants pour les pays à revenu intermédiaire, tel que ceux du Maghreb. Avec ce nouveau numéro, nous espérons que Nawafid sur le Maghreb continuera à être une plateforme d'échange et de débats au service de pays qui partagent non seulement des éléments communs de culture et d'histoire, mais aussi de nombreux défis de développement, face auxquels ils continuent à apporter, chacun à sa manière et selon son contexte, des réponses innovantes. Par Françoise Clottes Chef du bureau de la Banque mondiale au Maroc 3 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 La Banque mondiale simplifie et réduit les coûts des prêts L e Conseil d'administration de la Banque mon- Comparé à l'ancien système de détermination du diale a approuvé le 27 septembre dernier la prix, le nouveau système se traduit par une simplification et la réduction du prix des prêts et épargne d'environ 17 points de base pour les prêts BREVES des garanties. La procédure de simplification de politique de développement et de presque 32 s'applique à 79 pays à faible revenu, solvables, points de base pour les prêts à l'investissement. ou à revenu intermédiaire, clients et actionnaires Par ailleurs, les commissions et les abattements de la BIRD. Cette réduction des prix, qui est la ont été éliminés, réduisant le coût total et plus forte des neuf dernières années, ramène les simplifiant la compréhension de la structure des coûts des prêts aux niveaux en vigueur avant prix. Le nouveau système de fixation de taux est l'augmentation de 1998. applicable à tous les nouveaux prêts, y compris La revue à la baisse des prix des prêts de la ceux signés après le 16 mai 2007. Banque mondiale offre aux pays à revenu La nouvelle réforme répond à la demande des intermédiaire différents avantages. Un coût plus pays emprunteurs exprimés lors des assemblées bas et stable des prêts de la BIRD permet un annuelles auprès de la direction de la Banque potentiel de diversification et de modification de mondiale qui s'était engagée à revoir la la structure du risque du portefeuille de dettes, tarification des prêts que la BIRD accorde aux même dans une situation de marge financière pays pour financer les projets, notamment dans réduite, tel que c'est le cas pour le Maroc et la le secteur social et dans celui des infrastructures. Tunisie. Lettre d'information sur la gouvernance dans la région MENA L e premier numéro de la Lettre d'information Cette lettre d'information a été lancée en même "Governance News and Notes", lancé en temps que le site Web sur la gouvernance dans novembre 2007, a pour but d'informer sur les la région MENA, régulièrement mis à jour, et un domaines importants liés à la gouvernance et forum interactif (voir adresses ci-dessous). Le site la gestion publique dans la région Moyen- Web contient des données sur la gouvernance Orient et Afrique du Nord (MENA) tout un pour chaque pays de la région et les rapports les large public mais notamment les praticiens, les plus récents de la Banque mondiale sur ce législateurs, les universitaires, les ONG, les thème. Le forum, quant à lui, est un outil bailleurs de fonds. Chaque numéro compren- interactif de partage d'information et d'échange dra un article sur une réforme spécifique, une entre les practiciens, les décideurs politiques et étude de cas, des notes de politique, des les experts en gouvernance au sein de la Banque résumés sur les derniers travaux analytiques mondiale ou à l'extérieur. Chaque mois, un des ainsi que des entretiens avec des personnes sujets abordés dans la lettre d'information sera clés du domaine. La lettre fournira aussi des discuté sur ce forum en ligne. Le forum, informations sur les prochains événements, sur accueillant les expériences et pratiques dans les sites Web et publications sur les réformes certains domaines ou concernant certains de gouvernance dans la région MENA ou dans problèmes de réformes, assure ainsi un échange d'autres régions, susceptibles d'intéresser ses régulier et pertinent de connaissances entre les lecteurs. parties concernées. Pour plus d'information : www.worldbank.org/mena/governance, menagovforum.worldbank.org 4 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Afrique Sub-saharienne : Enjeux et opportunités pour l'investissement privé L e 15 novembre 2007, le bureau de la Société infrastructure, énergie, mines, et hydrocarbures Financière Internationale (SFI) au Maroc a ainsi que de l'agro-industrie. Les entreprises organisé une table ronde qui a pour but d'accom- participantes ont en commun un fort intérêt pour pagner le développement des entreprises l'expansion de leurs activités en Afrique Sub-saha- marocaines en Afrique Sub-saharienne. La rienne. Les représentants de la SFI ont présenté les Confédération Générale des Entreprises du Maroc opportunités d'investissement dans la région pour BREVES (CGEM), partenaire dans la mise en place cet les entreprises marocaines et ont expliqué événement, est en parfaite adéquation avec la comment la SFI peut soutenir ces investissements. stratégie globale de la SFI, de promotion des Par ailleurs, les entreprises marocaines ayant un investissements sud - sud. Le séminaire a fort intérêt pour la région ont eu l'occasion de rassemblé environ 100 participants représentant s'entretenir individuellement avec les différents des entreprises marocaines leaders dans les représentants de la SFI pour discuter les opportu- secteurs de la finance, télécommunications, nités d'investissement spécifique à leur entreprise. Séminaire sur la cohésion sociale et l'efficacité économique U n symposium national sur l'ingénierie sociale solidarité sociales a récemment beaucoup évolué a eu lieu le 4 décembre 2007 à Casablanca et a engendré les trois approches suivantes sous le thème «Concilier cohésion sociale et abordées : la méthode INDH, qui s'appuie sur une efficacité économique : enseignements de trois toile d'administrations, d'élus et d'associations expériences novatrices en matière de maîtrise pour promouvoir des activités génératrices de d'ouvrage social». Le but de cette manifestation a revenu (AGR), la méthode Lafarge Maroc qui a été de contribuer activement à une réelle intégra- prouvé concrètement que restructuration ne rime tion de la dimension sociale dans le processus de pas forcément avec exclusion, et la méthode de la développement économique. Plus de 250 partici- commission proximité sociale de la CGEM qui pants de divers horizons ont contribué aux travaux s'appuie sur le tissu associatif comme relais entre du symposium. Le débat sur la nécessaire efficacité les entreprises et les populations pour initier des économique et les exigences de cohésion et de projets de soutien aux AGR. Une nouvelle interface et un nouveau design pour les sites Web de la Banque mondiale en Algérie, au Maroc et en Tunisie U ne nouvelle interface : les sites Web des 3 Des sites entièrement en arabe : pays du Maghreb ont profité de l'été pour Pour notre public arabophone, les sites Web de refaire peau neuve avec comme objectif de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie sont faciliter l'accès aux données, statistiques, projets, désormais disponibles en langue arabe depuis la documents, rapports, publications et actualités. rentrée 2007 aux adresses suivantes : Les nouveaux sites ont été totalement repensés Algérie : www.albankaldawli.org/dz dans un souci de fonctionnalité. À vos souris ! Maroc : www.albankaldawli.org/ma Adresses des sites en français : Tunisie : www.albankaldawli.org/tn Algérie : www.banquemondiale.org/algerie Maroc : www.banquemondiale.org/maroc L'interface ainsi que les principaux articles Tunisie : www.banquemondiale.org/tunisie publiés sont en arabe. Nous continuerons Adresses des sites en anglais : d'essayer de mettre à votre disposition et dans la Algérie : www.worldbank.org/algeria mesure du possible l`ensemble des documents, Maroc : www.worldbank.org/morocco publications, rapports et études qui existent dans Tunisie : www.worldbank.org/tunisia cette langue. La parole est à vous, votre avis nous intéresse ! Que pensez-vous de nos sites ? 5 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 La mondialisation doit profiter aux pauvres partout dans le monde Messages de Robert Zoellick, Président du Groupe de la Banque mondiale ZOOM L e président du Groupe de la par son rôle de catalyseur de durable dans les pays les plus Banque mondiale a présenté capitaux et de réformes, en pauvres, particulièrement en six orientations stratégiques partageant ses idées et son Afrique. pour promouvoir une mondiali- expérience, en créant des · Répondre aux problèmes sation viable, profitant à tous. opportunités pour le secteur particuliers qui se posent aux privé, et en appuyant la bonne pays sortant d'un conflit. Prononçant un discours au gouvernance et la lutte contre la · Proposer un éventail de National Press Club, le 10 corruption avec ses propres « solutions de développement » octobre dernier à Washington, ressources financières. » aux pays à revenu intermédiai- après 100 jours à la tête du re, comportant des services per- Groupe de la Banque mondiale, Il a ajouté : «Le Groupe de la sonnalisés et des financements. M. Robert Zoellick a déclaré Banque mondiale a aussi voca- · Jouer un rôle plus actif pour la que « la vision du Groupe de la tion à transférer et véhiculer des promotion des biens publics Banque mondiale est de idées en rapport avec des projets mondiaux et régionaux sur les contribuer à une mondialisation et des programmes ou accords questions qui transcendent les viable, profitant à tous, pour internationaux sur le commerce, frontières nationales, notam- vaincre la pauvreté, promouvoir les moyens de financement, la ment le changement climatique, la croissance dans le respect de santé, la pauvreté, l'éducation et le VIH/SIDA, le paludisme et l'environnement et créer l'espoir le changement climatique, pour l'aide pour faciliter les échanges. et des opportunités pour que ces instruments profitent à · Aider ceux qui cherchent à chacun». Il a continué en tous, et notamment aux pauvres promouvoir le développement affirmant que «la mondialisa- en quête de nouvelles possibili- et les opportunités au sein du tion ouvre de très larges tés. Une mondialisation qui monde arabe. horizons, mais l'exclusion, la profite à tous est aussi dans · Favoriser une politique de misère extrême et la dégrada- l'intérêt de chacun. La pauvreté « développement et de diffusion tion de l'environnement créent engendre l'instabilité, la maladie des connaissances » dans tout des dangers. Les plus exposés et la destruction de notre le Groupe de la Banque mon- comptent déjà parmi les plus patrimoine commun et de notre diale pour appuyer son rôle de défavorisés ; ce sont les peuples environnement». M. Zoellick a brain trust, centre de réflexion autochtones, les femmes des déclaré que le Groupe de la sur des données d'expérience pays en développement, les Banque mondiale devrait d'ordre pratique. pauvres dans les zones rurales, pousser la réflexion plus loin sur les citoyens Africains et leurs les politiques et les marchés en Robert Zoellick a ajouté que la enfants. » tant que précurseur. Banque renforçait également son travail avec les pays sur la Abordant la question de la En présentant sa vision du bonne gouvernance et la lutte manière dont le Groupe de la Groupe de la Banque mondiale, contre la corruption, socle Banque mondiale peut aider les M. Zoellick a également proposé d'appui au développement. pays en développement, M. six thèmes stratégiques pour Pour aider les plus démunis, Robert Zoellick a ajouté : « Le l'action du Groupe : Robert Zoellick a annoncé que Groupe de la Banque mondiale le Groupe de la Banque a vocation à aider les pays à se · Aider à éliminer la pauvreté et mondiale avait montré prendre en charge eux-mêmes à encourager une croissance l'exemple en réservant 3,5 6 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 milliards de dollars EU sur ses propres ressources pouce à l'IDA » a-t-il affirmé. « Il faut maintenant pour l'Association internationale de développe- que le G-8 et les autres pays développés traduisent ment (IDA), l'institution qui propose des dons et aussi en chiffres concrets les déclarations qu'ils ont des prêts sans intérêt aux 81 pays les plus pauvres. faites au moment de leur Sommet ». C'est plus du double des 1,5 milliard de dollars Acteur à part entière du système économique EU annoncés par le Groupe de la Banque multilatéral, le Groupe de la Banque mondiale a mondiale avant la reconstitution des ressources de un important rôle à jouer dans la promotion l'IDA en 2005. Robert Zoellick a exhorté les pays d'une mondialisation viable et profitant à tous, ZOOM développés à suivre l'exemple de la Banque et à selon M. Zoellick. « Ensemble, nous devons accroître leur aide aux plus déshérités, surtout en démontrer que le multilatéralisme peut être Afrique et en Asie du sud Est. appliqué de façon beaucoup plus efficace, pas « Je voulais que tous les bailleurs de fonds seulement dans les salles de conférence et dans sachent concrètement que le Groupe de la les communiqués, mais aussi dans les villages et Banque mondiale joindrait le geste à la parole les mégapoles, pour aider les plus démunis ». lorsqu'il serait question de donner un coup de Le texte intégral du discours de M. Robert Zoellick est disponible en plusieurs langues à l'adresse suivante : http://go.worldbank.org/JVMSWDXZE0 7 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 La stratégie MENA de la Banque mondiale se base sur des partenariats solides et est orientée par nos clients et partenaires ZOOM Entretien avec M. Nadir Mohammed, Directeur de la stratégie et des opérations à la Banque mondiale pour la Région Moyen-Orient et Afrique du Nord M . Nadir Mohammed, de (Arabie Saoudite, Égypte, et pour réduire les coûts de nationalité soudanaise, a Yémen, Liban, Tunisie, transactions. La pérennité de ce rejoint la Banque mondiale en Djibouti, etc.) travail de soutien aux pays afin Décembre 1998 en tant qu'Éco- d'accompagner leurs efforts de nomiste Pays au sein de la 2. Comment définiriez-vous développement va dépendre de Région MENA. Il a, depuis, l'« efficacité de l'effort du déve- la capacité à maintenir un occupé plusieurs postes, loppement » ? certain niveau de cohérence et notamment celui de Directeur En tant qu'institution, nous nous de pertinence en tant que com- Pays pour l'Albanie au sein de efforçons de mettre à la disposi- munauté de bailleurs de fonds la Présidence de l'Europe et de tion de nos clients les meilleurs qui tient compte des priorités de l'Asie centrale. Avant de services à travers le finance- développement régional. rejoindre la Banque mondiale, ment de projets et le transfert du M. Nadir Mohammed a savoir. Notre objectif ultime, en Accroître l'efficacité de nos pro- travaillé avec les Banques de tant qu'équipe régionale, est grammes et initiatives de déve- développement Africaine et d'améliorer la qualité des opé- loppement dépend, d'une part, Islamique. Il est titulaire d'un rations de prêts de la Banque de la qualité de nos produits et doctorat de l'Université de mondiale et de soutenir les services, de la garantie des Cambridge. autres départements dans cette aspects fiduciaires des prêts, de démarche en s'appuyant sur l'assurance que les ressources 1. Quelles étaient vos premières l'expérience acquise dans les déployées vont être utilisées impressions quand vous avez services de gestion financière, selon le but prévu, et d'autre rejoint, il y a quelques mois, la dans la sauvegarde environne- part, du niveau d'harmonisation région Moyen Orient et Afrique mentale et sociale et enfin dans avec les autres bailleurs de du Nord (MENA) ? le maintien des standards de fonds et de la cohérence autour Je suis très heureux de retourner qualité opérationnelle définis de notre dialogue. dans la région MENA. J'ai par l'institution. l'impression de revenir chez moi 3. Quels sont les défis auxquels après une mission très enrichis- Nous allons redoubler nos les pays de la région MENA sante et fructueuse dans le efforts de suivi et de contrôle seront confrontés les pro- département Europe. Je me des résultats des projets afin de chaines années ? considère comme un citoyen de garantir que chaque program- Les premières priorités pour la la région MENA. Comme vous le me soutenu par la Banque région MENA sont la stabilité savez, le Soudan, mon pays, est mondiale atteigne ses objectifs politique et le développement un membre de la Ligue Arabe et et réalise les résultats attendus, économique durable. La région a des liens économiques, qu'il s'agisse d'aspects liés au a été affectée par un certain culturels et politiques forts, financement ou au savoir que nombre de situations de conflits avec la région MENA. Les évè- nous nous devons de partager et nous espérons que la stabilité nements et les développements avec nos clients. Nous recher- va prévaloir dans une région dans cette Région influent chons aussi à multiplier les aussi interconnectée géographi- également ce pays. De plus, j'ai partenariats avec d'autres quement, économiquement et habité, travaillé et étudié dans bailleurs de fonds pour rassem- socialement que la région plusieurs pays de la région bler le maximum de ressources MENA. En effet, l'impact des 8 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 événements dans un pays se fait et ce en mettant à la disposition des économies fermées vers des immédiatement ressentir dans de ces pays un ensemble de économies ouvertes qui peuvent MOOZ les autres. produits de savoir et de jouer un rôle actif dans un connaissances sur le dévelop- monde en cours de rapide glo- Il sera crucial de continuer avec pement. balisation, et enfin, la dernière le même rythme soutenu, au concerne le passage d'écono- cours des prochaines années, la Les pays à revenu intermédiaire mies basées sur les revenus du mise en place des réformes (PRI) dans la région MENA font pétrole vers des économies plus économiques dans la région face aux mêmes défis auxquels diversifiées et plus stables. Des MENA. La création d'un les autres PRI sont confrontés défis spécifiques tels que la environnement qui est favo- dans les autres régions du gouvernance, l'eau, le genre et rable aux investissements monde et qu'ils tentent de le taux de chômage élevé directs étrangers va réduire les dépasser. Dans ces pays, le rôle demeurent, malgré les efforts taux de chômage élevés à de la Banque mondiale est de déployés pour aller vers ces travers la région. D'un autre trouver la manière la plus transitions. Une mise à jour de côté, la réforme de l'éducation efficace de répondre aux cette stratégie est actuellement demeure une priorité régionale besoins de plus en plus en cours pour inclure les ajuste- pour assurer l'adéquation entre pressants en terme d'assistance ments en fonction des dévelop- les produits des systèmes d'édu- au financement et au savoir sur pements économiques, sociaux cation et les besoins en terme le développement. En concerta- et culturels dans la région. d'emplois créés par le secteur tion avec les pays partenaires, privé. Enfin, la bonne gouver- nous avons développé un menu 6. Dans quelle mesure la nance, l'égalité des genres et la d'options qui doit répondre à Banque mondiale coopère-t- durabilité des ressources en eau ces besoins divers en elle avec les autres parties pre- sont aussi des priorités s'appuyant sur l'expérience nantes au développement régionales importantes. Nous globale de l'institution en terme (autres que les gouvernements) nous attendons, naturellement, d'amélioration de la diversité, à travers la région ? à ce que les programmes du de la flexibilité et de la qualité La Stratégie MENA de la Groupe de la Banque mondiale des produits, tout en respectant Banque mondiale se base sur répondent à certains des un temps de réponse rapide. Le des partenariats solides et est besoins en termes d'aide au Groupe de la Banque mondiale orientée par nos clients et parte- développement tout en tenant applique les mêmes principes et naires. Une part centrale de compte des priorités régionales. les mêmes critères et standards notre manière de procéder est pour la région MENA que dans de collaborer avec les acteurs 4. Comment est ce que la les autres régions dans le de la société civile incluant les Banque mondiale gère l'équi- monde. organisations non gouverne- libre entre les besoins des pays mentales, les parlementaires, à faible revenu et ceux des pays 5. Quelles sont les caractéris- les acteurs du secteur privé, les à revenu intermédiaire dans la tiques principales de la Stratégie représentants des bailleurs de région ? de la Banque mondiale dans la fonds et les décideurs Les pays de la région sont région ? politiques. En effet, ces entités principalement des pays à La stratégie de la Banque possèdent un savoir et des revenu intermédiaire. Les seuls mondiale pour la région MENA expériences considérables sur pays de la région MENA qui a été présentée à notre comité de lesquels nous devons nous sont éligibles pour recevoir du Directeurs tôt cette année. La appuyer pour améliorer l'efficaci- financement de l'Association stratégie reflète trois transitions té de l'effort du développement Internationale de Développement économiques : la première exemplifiée par les projets et (IDA) sont le Yémen et Djibouti. concerne le basculement d'une conseils politiques financés par la Dans ces deux pays, nous prédominance du secteur public Banque mondiale. Cet effort de espérons pouvoir répondre aux vers une base où le secteur privé collaboration représente aussi un besoins de développement et joue un rôle plus actif ; la secon- aspect important pour assouvir le d'appui avec les fonds de l'IDA de est relative à la progression besoin en bonne gouvernance à 9 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 ZOOM travers les groupes existants ou développement dans la région travaux d'analyse au-delà des nouvellement formés, incluant les lors de la préparation des cercles de décideurs politiques associations de consommateurs Stratégies de coopération avec le et de cette manière, nous d'eau, les associations de parents pays. Je suis convaincu que plus pouvons atteindre les universi- d'élèves dans les écoles, les nous nous engageons avec les tés, les centres de recherches et organisations de gestion des organisations de la société civile, les réseaux professionnels. Dans pêches ou d'autres associations à plus nous serons pertinents pour la région MENA, l'équipe d'as- vocation professionnelle et celle les pays de la région. sistance publique de la Banque du secteur privé. mondiale a lancé les Centres En tant qu'institution de publics d'information qui offrent Consulter ces groupes aide les développement global, nous un accès aux acteurs non équipes de la Banque mondiale attachons une importance gouvernementaux et permettent à concevoir des projets adaptés majeure aux activités de proxi- ainsi de créer une opportunité aux besoins et à évaluer leur mité afin de mieux propager nos pour mieux comprendre notre impact de la manière la plus études et rapports économiques travail, approfondir notre appropriée. Nous nous sommes et sectoriels. Il y a certainement engagement envers la transpa- largement concertés avec une grande valeur qui est rence et rendre le développe- d'importants acteurs du attachée à la distribution de ces ment l'affaire de tous. 10 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Les femmes chefs d'entreprises contribuent MOOZ fortement à la croissance économique dans les pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord S elon un nouveau rapport de la femmes. Les unes comme les niveau d'instruction » ajoute Banque mondiale, le climat autres obtiennent des résultats Nadereh Chamlou, conseillère des affaires et la législation des analogues en termes de ventes et senior à la Région MENA et prin- entreprises dans les pays du de valeur ajoutée par employé. cipal auteur du rapport. « Dans Moyen-Orient et d'Afrique du Cependant, les entreprises contrô- le contexte d'un climat plus faci- Nord (MENA) sont bien moins lées par des femmes ont accru le pour l'investissement, elles discriminatoires qu'on a tendance leurs effectifs plus vite que les ont plus de chances de monter à le croire. Cependant, les com- autres ces dernières années et c'est une affaire au niveau du secteur portements sociaux et les autres le cas dans quatre pays (Arabie formel, ce qui peut contribuer à textes de loi pèsent toujours et saoudite, Cisjordanie et Gaza, renforcer la concurrence et à limitent souvent les opportunités Égypte et Jordanie). diversifier les économies de la offertes aux femmes. « Les femmes n'ont toujours pas région ». « Les entreprises sous le contrôle autant accès aux opportunités En analysant la situation d'entre- de femmes sont aussi bien éta- économiques » fait néanmoins prises contrôlées aussi bien par blies et avancées que celles de observer Mustapha K. Nabli, des hommes que par des leurs homologues masculins » économiste en chef de la femmes, il est possible de cerner note à cet égard Daniela Banque pour la Région MENA. les obstacles qui se posent de Gressani, vice-présidente de la « De même qu'elles se heurtent manière uniforme à tous et ceux Banque mondiale pour la Région encore à plus d'obstacles sur le qui affectent un des deux MENA. « Il est évident que les marché du travail. En dépit des groupes en particulier. femmes chefs d'entreprises jouent progrès dans le secteur de l'édu- Parmi les entreprises étudiées, un rôle bien plus important dans cation, les femmes font face à un 13% étaient sous le contrôle prin- les économies de la Région qu'on surcroît d'obstacles dans le cipal de femmes. Dans plusieurs ne le pensait auparavant, mais contexte de l'environnement des cas, ces entreprises sont aussi bien elles sont encore trop peu nom- entreprises, malgré leurs capaci- établies que celles contrôlées par breuses ». tés et leur sens des affaires ». des hommes, et actives dans Lancé le 19 octobre dernier et Selon le rapport, les comporte- autant de secteurs. Plus de 30% intitulé : The Environment for ments sociaux découragent d'entre elles sont de grandes Women's Entrepreneurship in the l'emploi des femmes et peuvent entreprises, employant plus de MENA Region - L'environnement être des obstacles à l'entreprena- 250 salariés. Près de la moitié des de l'entreprenariat féminin dans la riat féminin. Certaines lois, entreprises couvertes par l'enquê- Région MENA - le rapport s'at- comme celles exigeant qu'une te sont à capitaux privés. En Syrie tend, avec l'ouverture générale femme ait la permission de son et au Maroc, les deux pays où il des économies et la réforme du mari pour pouvoir voyager, peu- existe des données à ce sujet, plus climat des affaires, à ce qu'il y ait vent entraver aussi bien les de 65% des entreprises apparte- moins d'obstacles et plus d'oppor- opportunités offertes aux nant à des femmes sont aussi tunités pour tous les investisseurs, femmes que l'application des dirigées par elles, ce qui bat en en particulier pour les femmes. autres textes régissant l'activité brèche l'idée reçue selon laquelle S'il est vrai que les femmes entre- des entreprises. Il est intéressant ces femmes propriétaires d'entre- preneurs rencontrent davantage de noter que l'accès aux finan- prises ne le sont que sur le papier. d'obstacles que les hommes, le cements n'est pas mentionné Par ailleurs, les entreprises rapport conclut que le contexte dans le rapport comme un obs- dirigées par des femmes sont aussi économique et juridique est bien tacle de nature discriminatoire capables d'exporter et d'attirer les moins discriminatoire qu'on ne le pour les femmes, car c'est un capitaux d'investisseurs étrangers pensait. problème important qui se pose que celles contrôlées par des Les conclusions du rapport se aussi bien pour les hommes que hommes. Enfin, elles ont une plus basent sur une enquête menée pour les femmes. forte proportion de main-d'oeuvre dans huit pays de la région MENA « Un grand nombre de femmes qualifiée, et elles engagent auprès de plus de 5100 entreprises ont des ressources financières et, davantage de femmes à des postes contrôlées par des hommes et des de plus en plus aussi, un bon de haut niveau professionnel. 11 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 L'économie fondée sur la connaissance comme paradigme fondateur d'une stratégie de «l'après-pétrole» en Algérie ZOOM Par Mohamed-Séghir Babès1, Président du Conseil national économique et social (CNES) D ans une démarche impulsée le biais de l'ensemble de ses projetés dans la stratégie de depuis fin 2005 et se voulant démembrements institutionnels, refonte des systèmes d'éduca- novatrice, autant par son enver- donnent lieu régulièrement à tion/formation, dans la stratégie gure et son tempo que par ses « des revues/pays adossées à des nationale d'aménagement du façon d'être et de faire », le protocoles d'évaluation conve- territoire, dans la stratégie Conseil national économique et nus qui, sur la base d'échelles dédiée au renouveau rural, ou, social (CNES) d'Algérie s'est indicielles standardisées, encore plus récemment, dans donné l'objectif primordial de ouvrent sur la comptabilité l'ambitieuse stratégie industriel- construire, autour d'un certain internationale. le en voie d'adoption. nombre de questions lourdes de portée transversale et d'assigna- Le rappel sommaire de ces élé- Notre symposium est donc venu tion intersectorielle, des systèmes ments de cadrage permet à point nommé pour prolonger, nationaux d'évaluation des poli- d'éclairer le contexte d'en- dans une optique agrégative et tiques publiques permettant semble dans lequel s'est inscrite articulaire, la démarche d'en- d'éclairer utilement les choix des la récente initiative du CNES de semble qui est le propre de l'Etat instances gouvernementales qui tenir, en coopération avec le stratège et régulateur. Et parce ont la responsabilité de les World Bank Institute (WBI), un que l'EFC implique avant tout concevoir, de les élaborer et de symposium consacré à la une nouvelle manière de les mettre en oeuvre. problématique de l'EFC, dont penser, fondée sur l'échange et on sait bien, par ailleurs, qu'elle l'appropriation collective, le À ce stade, les questions dédiées constitue l'une des perspectives symposium CNES/WBI a été un ont trait au développement axiales formant pierre angulaire moment phare, marqué par la humain, à la lutte contre la pau- pour la structuration et l'ordon- participation d'éminents experts vreté, aux libertés économiques, nancement des priorités du WBI et de l'Université des à la gouvernance et, enfin, à assignées à l'ensemble des pays Nations Unies autour de panels l'économie fondée sur la avancés et / ou émergents. parmi les plus représentatifs des connaissance (EFC). Bien réseaux académiques et des qu'obéissant, d'abord, à une L'Algérie, qui a vocation à centres de recherches natio- logique d'investigation scandée l'émergence, est placée devant naux, des principales ramifica- par les priorités inscrites à l'agen- le réquisit majeur de parachever tions de la société civile organi- da national, il ne s'en trouve pas sa transition systémique dans sée -- opérateurs économiques, moins que ces mêmes priorités une perspective de « l'après- syndicats et ONG--, des pou- rencontrent celles inscrites à pétrole », notamment en se don- voirs publics, en leur qualité de l'agenda mondial. nant les moyens de construire policy makers, ainsi que des ses avantages à partir de l'énon- médias nationaux invités à Mieux encore, il nous est cé de stratégies d'État cohé- apporter leur contribution, loisible d'observer que ces rentes, cohésives, congruentes comme pleine partie prenante réflexions, de surcroît élevées et hiérarchisées. Les linéaments au symposium. au rang de questions straté- primordiaux d'une telle giques appropriées par la démarche sont d'ores et déjà là, Besoin d'inclusivité, assuré- communauté internationale par tout à la fois transcrits et ment, mais aussi nécessité 1- Ancien ministre dans trois gouvernements successifs et ancien conseiller auprès du Président Bouteflika, Mohamed Séghir Babès préside actuellement le Conseil National Economique et Social. Politologue de formation, il a été associé à des acti- vités académiques, notamment en sa qualité de fondateur et de co-directeur de la Chaire d'études maghrébines de l'Université Laval ­ Québec, Canada. 12 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 MOOZ d'exhaustivité ont été, je crois l'EFC, a atteint son objectif cen- dispositifs de gestion et de les mots d'ordre de cette ren- tral, celui d'unifier les percep- management, mettre en com- contre. Cela s'est en tout cas tions des uns et des autres, à mun le capital connaissance clairement reflété dans la dire de consensus partagé. De que cette discipline émergente a conception du synopsis, large- surcroît, et il n'est pas anodin de déjà sédimenté, en particulier ment mais non limitativement le souligner, ce consensus a été en termes de spectres indiciels inspirée par les cinq piliers de le fait d'un cénacle puisant sa et de méthodes d'évaluation, et l'EFC, autour du capital humain, légitimité dans le mandat statu- requalifier les secteurs pré- de l'innovation, des TIC, des ter- taire d'une instance consultative gnants et à sensibilité élevée ritoires et, enfin, de la culture. nationale pluri composite et porteurs des dynamiques de Au reste, il importe de souligner pluripartite. Ce sont là, aujour- l'EFC : telles sont les finalités à que le symposium a été rythmé d'hui, autant de prolégomènes à atteindre. par trois temps forts : « le temps la gestation d'une dynamique des experts », alloué à l'appro- d'appropriation collective qui, Il reste, pour l'instant, à tracer le priation des concepts, outils et demain, va permettre l'émer- chemin devant nous conduire à méthodes ; « le temps des prati- gence et l'affirmation d'une l'élaboration du premier rapport ciens » réservé à l'exposé des masse critique apte à mettre « Algérie/EFC » qui doit être stratégies, expériences et résul- l'Algérie en ordre de marche soumis à l'appréciation des tats concrets résultant des diffé- vers une croissance écono- pouvoirs publics à travers son rentes activités et politiques mique durable, car non fondée inscription à l'ordre du jour de menées dans le cadre de l'EFC ; sur la seule exploitation de la l'une des prochaines sessions et « le temps de la médiation et rente pétrolière et gazière. plénières du CNES. Un atelier de la synthèse », en la forme s'attelle déjà à satisfaire aux pré d'une table ronde autour du Sensibiliser les acteurs écono- requis de base pour construire panel restreint représentatif des miques et institutionnels à l'im- la démarche, tant au plan différentes polarités impliquées. portance de l'EFC dans la méthodologique qu'au plan des recherche de l'efficacité à partir modalités opératoires. Pour À notre sens, le symposium de la valorisation des ressources notre modeste part, nous comp- CNES/WBI, conçu comme humaines, de la mise en tons nous y attacher avec la moment inaugural à une exergue des facteurs d'innova- conviction d'avoir à affronter réflexion plus approfondie sur tion et de la modernisation des une urgence nationale. 13 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 La voie de l'économie fondée sur la connaissance en Algérie Par Jean-François Rischard, consultant en développement humain Q uelles sont les principales particulières en termes et de qu'e-gouvernement, atteignant leçons tirées des écono- substance et de processus. souvent un meilleur rang que mies fondées sur la connais- En termes de substance leurs certains pays industrialisés plus sance ? gouvernements ont «mis le grands (pays Nordiques, Un certain nombre de pays, la paquet» sur cinq piliers de Malaisie, Estonie). plupart avec des populations de l'EFC, et réalisé d'importants 5. Certains d'entre eux avaient moins de cinq millions d'habi- changements dans la plupart déjà fait ou étaient en train de tants, ont particulièrement bien DOSSIER d'entre eux : faire des choses pour promou- réussi dans l'établissement 1. Ils ont élevé la qualité de leur voir l'émergence d'une société d'une économie fondée sur la système éducatif et l'ont fondée sur la confiance ainsi connaissance (EFC), enregis- réorienté dans le sens de l'EFC. que sur des valeurs favorisant le trant des résultats spectaculaires En agissant ainsi ils ont souvent changement au sein de la popu- en à peu près une décennie. établi des standards pour le lation. Dans la même ligne de À la base, ils ont augmenté de reste du monde (Singapour, pensée, plusieurs d'entre eux manière spectaculaire la quan- Finlande, Irlande). ont pris sur eux, dans l'effort tité et la sophistication de la 2. Ils ont pris des mesures cou- EFC, d'adopter des standards de connaissance au sein de leurs rageuses pour développer une gouvernement modèle économies et de leurs sociétés, écologie de l'innovation en uti- (Finlande, Nouvelle-Zélande). non pas pour la connaissance lisant différentes voies pour y Des cinq piliers, le dernier est le en elle-même, mais parce que accéder : Recherche & plus difficile à définir (étant cela les a rendus plus agiles, Dévelop-pement en Finlande, hybride) et de plus, à mesurer. plus efficaces dans l'établisse- lancement de grappes agro- Mais il peut être le plus impor- ment et l'utilisation de réseaux, industrielles au Chili, L'IDE en tant notamment sur le plan de la meilleurs dans l'apprentissage Irlande ou en attirant une multi- confiance sociétale qui est parti- continu et plus fiables dans un tude de membres de la creative culièrement élevée dans la contexte où l'agilité, les class dans le cas de Dubaï. plupart des pays cités en réseaux, l'apprentissage et la 3. Ils ont considérablement aug- exemple plus haut. Un pays qui fiabilité sont clairement deve- menté la qualité de l'environne- n'est pas dans ce cas et qui nus des facteurs-clés du succès ment des affaires, par une continue à vouloir projeter son dans la nouvelle économie réduction des coûts des transac- avenir en EFC devrait déployer mondiale. tions et par des mécanismes de en parallèle des efforts dans le Ces pays ont aussi, ce qui est réponse rapide, se transformant sens d'une société fondée sur la typique de la voie EFC, déve- en une sorte d'aimant pour des confiance (SFC). En un sens, il loppé rapidement et fortement firmes du monde entier compre- faut mener un effort conjoint leur secteur des services, plutôt nant aussi bien des multinatio- EFC/SFC. Que le gouvernement que de s'appuyer uniquement nales que des « jeunes pousses » : joue un rôle de modèle, ou qu'il sur des initiatives d'industriali- Luxembourg, Singapour, Dubaï. soit au minimum capable de le sation traditionnelles. Pour 4. Ils ont lourdement investi jouer, est un autre point crucial obtenir ces résultats, ils ont dans les infrastructures des de ce cinquième pilier, ceci en déployé des efforts énergiques technologies de l'information et plus de sa capacité à diriger et systématiques au service de de la communication et dans l'effort EFC avec vision, et avec l'EFC, avec des façons de faire des applications-clés telles tous les moyens du bord. 14 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 En termes de processus, les gou- des hauts dirigeants. Beaucoup cher un effort EFC qui pourrait vernements de ces pays sont en d'entre eux ont, en fait, entrepris réussir en Algérie si la volonté quelque sorte parvenus à s'extir- de véritables campagnes EFC existe, comme en témoigne per de leur démarche habituelle visant à mobiliser la nation tout l'exemple de la diaspora qui a par incréments et à adopter un entière en partie grâce à un souvent très bien réussi lorsque mode activiste par lequel ils ont effort systématique de commu- les bonnes conditions étaient non seulement projeté une vision nication. Certains pays ont réunies. Mais ce sera sûrement forte, mais sont aussi devenus même établi des institutions un grand défi à relever : certains l'agent principal du changement, spécifiques pour soutenir l'EFC. participants au symposium ont réussissant à mobiliser la nation signalé la grande taille de entière autour des efforts EFC. L'Algérie doit-elle et peut-elle repen- l'Algérie, en population et en Pour beaucoup, le déclic fut une ser son avenir en tant que EFC ? territoire, comme facteur de situation de crise réclamant un complication ; d'autres étaient changement radical de cap : une Le symposium EFC organisé à d'avis que dans le cas algérien crise macro-économique en Alger, les 10-11 septembre les disparités régionales doivent Irlande, un effondrement des 2007, par le CNES avec l'appui être traitées simultanément, en exportations en Finlande à la du World Bank Institute (WBI) utilisant probablement des suite de l`écroulement de l'URSS, n'a simplement fait que démar- projets de type EFC dans ce but. le défi de l'accession à l'UE pour rer la discussion sur cette ques- Finalement, la plupart des DOSSIER l'Estonie, par exemple. tion qui, certainement, mérite participants ont mis l'accent sur d'autres débats dans le futur. Les l'importance du changement Dans chaque cas, le processus résultats mesurés par les indica- des mentalités et sur la nécessi- utilisé par ces pays qui ont réus- teurs WBI sur les premiers té d'accompagner les efforts si était caractérisé par le dyna- quatre piliers, les seuls qui EFC avec des efforts parallèles et misme et l'orientation vers l'ac- soient plus facilement mesu- complémentaires de SFC. tion, en contraste avec l'ap- rables, ont été présentés, faisant proche plus traditionnelle qui ressortir la distance que In fine, tous les participants consiste à rédiger de grandes l'Algérie doit encore parcourir. semblaient être d'accord sur le études EFC et des plans d'ac- Elle est évidemment très loin fait que l'Algérie a certainement tion, en espérant (généralement des champions EFC comme la les moyens pour investir dans en vain) que cela mènera vers Finlande mais l'écart reste grand des efforts EFC de grande les milliers de changements même vis-à-vis des pays qui ont ampleur grâce au pactole pétro- nécessaires à la base. Dans ce récemment entrepris des chan- lier, et qu'elle n'a peut-être pas contexte, une méthode peu gements comme l'Estonie ou d'autre choix que de préparer orthodoxe mais prometteuse est même la Jordanie. Le meilleur « l'après-pétrole » avec des de lancer des vagues de projets score de l'Algérie, relativement efforts de type EFC, destinés à à résultat rapide avec des objec- parlant, concerne le quatrième moderniser et à diversifier tifs serrés en matière de délais pilier (TIC), mais même là, il y a l'économie algérienne et à de telle manière à réaliser des encore de l'espace à parcourir. l'ouvrir, ainsi que sa société au percées significatives dans telle Ceci dit, rien ne devrait empê- sens large, au monde. ou telle région ou telle partie du système ­ des percées qui peu- vent ensuite être élargies et généralisées à grande échelle. Une autre caractéristique com- mune est que tous les expéri- mentateurs EFC qui ont réussi, ont installé une sorte de Conseil EFC de haut niveau pour prési- der les campagnes EFC et s'assurer de l'entier engagement 15 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 L'éducation et la protection sociale dans une stratégie integrée pour la création d'emplois de qualité au Maroc Par Nadine Poupart, Économiste principale & David Robalino, Économiste principal A u Maroc, comme dans concentration du chômage population active devrait beaucoup d'autre pays, la parmi les jeunes diplômés. En augmenter à un taux de 1,8% création d´emplois de «qualité» 2005, 59,8% et 39,8% des indi- par an au cours des 10 pro- reste une préoccupation majeu- vidus détenant un diplôme de chaines années. Ceci implique re du gouvernement. Le pays a l'enseignement post-secondaire qu'il y aura environ 260.000 réussi à réduire de manière très dans les tranches d'âges 15-24 nouveaux entrants par an dans importante le taux de chômage ans et 25-34 ans étaient sans le marché du travail d'ici à DOSSIER qui est passé de 13% en 2000 à emploi. En même temps, il 2020. Si l'on tient compte des 9% en 2006. Cependant il reste semble qu'il existe une pénurie chômeurs actuels, le Maroc élevé surtout en milieu urbain de compétences dans des sec- devrait être en mesure de créer (15%). Mais ce n'est pas seule- teurs stratégiques. Environ 20% environ 295 000 emplois par an ment un problème de quantité ; des entreprises du secteur en moyenne d'ici 2020 pour la qualité des nouveaux emplois manufacturier considèrent la éliminer le chômage. Or, au est aussi une source de préoc- pénurie de travailleurs qualifiés cours des années antérieures à cupation. Cette qualité est asso- comme étant une contrainte 2006, le nombre d'emplois ciée à la productivité du travail, majeure à leur croissance. En créés chaque année n'a pas au niveau des salaires, à l'accès effet, 35% de la population excédé 190,000. à la sécurité sociale, et à la sta- active n'a pas reçu d'éducation On estime que pour réduire le bilité de l'emploi. Il semblerait formelle et 75% n'a pas atteint taux de chômage, l'économie qu'au Maroc une grande partie le niveau d'enseignement devrait se développer à un ryth- des nouveaux emplois créés secondaire. me d'au moins 6% par an en soient des emplois précaires à La situation actuelle pourrait se termes réels. Ceci si l'on assu- faible productivité. A titre compliquer car les pressions me que les taux de création d'exemple, 90% des emplois démographiques sur le marché d'emploi liée à la croissance créés depuis 2000 sont allés à du travail demeurent impor- économique se maintiennent des personnes non diplômées tantes et s'amplifient avec un aux niveaux actuels. Mais ces de l'enseignement supérieur. taux croissant de participation taux aujourd'hui reflètent une De plus, 70% des emplois nets des femmes au marché du tra- faible croissance de la producti- sont allés au secteur de l'agri- vail. Que la population en âge vité du travail qui menace la culture et du commerce. Or, de travailler, par rapport à la compétitivité de l'économie. Si dans le secteur agricole 50% population dépendante, aug- la productivité augmente, le des personnes qui se disent mente et que plus de femmes taux de croissance de l'écono- travailler sont en fait des « aide travaillent sont des éléments mie nécessaire pour réduire le familiales » et 90% des emplois positifs, mais seulement si taux de chômage devra dépas- dans le secteur du commerce l'économie peut les employer. ser les 6% par an. Si, en raison sont des emplois de nature Il y a actuellement environ 11,1 d'un meilleur accès à l'éduca- informelle. Le secteur informel millions d'individus qui tra- tion et de la diminution de la représente aujourd'hui 39% vaillent ou qui sont à la fécondité le taux de participa- des emplois non-agricoles. recherche d'un emploi au tion des femmes s'accélère, la Maroc, la majorité étant des croissance de la population Un autre phénomène qui n'est hommes. Les projections démo- active pourrait s'approcher de pas unique au Maroc est la graphiques suggèrent que la 2,5% par an nécessitant une 16 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 croissance économique encore L'accumulation des facteurs travailler ou aider leurs parents plus forte. de production et la croissance dans leurs activités profession- Que faut-il faire ? Il y a bien sûr nelles ou domestiques. besoin de politiques qui puis- La création soutenue d'emplois Les politiques de protection sent améliorer la situation à de qualité ne peut avoir lieu sociale ont aussi un rôle à jouer court terme. Le Gouvernement sans croissance économique et pour contrôler l'accumulation a récemment lancé les donc sans investissement dans de dettes implicites liées au sys- Initiatives Emploi. C'est un pro- le capital physique et humain. tème d'assurance sociale et sti- gramme ambitieux pour faciliter A un premier niveau, cela muler l'épargne privée. Dans ce la création d'emplois, en parti- implique des politiques qui but, la réforme des régimes de culier pour les jeunes, à travers garantissent la stabilité macroé- retraite est un élément impor- l'accès au crédit, la formation, conomique et qui facilitent les tant d'une stratégie intégrée les services de placement, et des investissements nationaux et pour la promotion de l'emploi2. subventions salariales. Environ étrangers tout en encourageant 75.000 nouveaux emplois par l'épargne. Mais pour assurer L'appropriation privée et an sont attendus comme résultat l'accumulation du capital l'utilisation efficace des facteurs du programme mais ses impacts humain il faut aussi améliorer et leur efficacité restent à mesu- l'efficacité interne dans le systè- La seconde série de mesures rer. Ce qui est clair, cependant, me d'enseignement primaire et cherche à améliorer la capacité DOSSIER c'est qu'à elles seules ces initia- secondaire. On estime que les des entrepreneurs à mieux s'ap- tives ne suffiront pas à résoudre taux de déperdition et de redou- proprier la rentabilité de leurs le problème de la croissance blement actuels sont en train de investissements. Des conditions soutenue et de l'emploi. Pour réduire de 25% le stock de capi- préalables évidentes sont de faire face à ce problème il faut tal humain qui s'accumulera sur maintenir les risques macro et des interventions coordonnées à la période 2007-2020. Pour microéconomiques à des plusieurs niveaux. réduire ces taux il faut agir à la niveaux gérables, d'assurer une Un travail récent du gouverne- fois sur l'offre et la demande. concurrence équitable et de ment du Maroc et de la Banque Du côté de l'offre, la priorité promouvoir un environnement mondiale1 propose une straté- sont les politiques qui amélio- des affaires qui permette de gie de promotion de l'emploi rent la qualité de l'éducation (le maintenir les coûts d'exploita- fondée sur trois piliers : (i) l'ac- renforcement de la décentralisa- tion des entreprises à des cumulation des facteurs de pro- tion, la mise en place d'un sys- niveaux bas et prévisibles. duction ; (ii) « l'appropriation tème de contrôle de la qualité, Les politiques de protection privée » à savoir la possibilité etc.). Du côté de la demande, sociale ont un rôle très impor- pour les agents économiques des interventions de protection tant à jouer dans ce domaine. d'utiliser de manière efficace sociale sont nécessaires pour Premièrement, elles peuvent leurs facteurs de production et accroître la rentabilité de l'in- contribuer à maintenir le coût de s'approprier les retours sur vestissement en éducation pour de la main d'oeuvre à des leurs investissements ; et (iii) la les populations à bas revenus. niveaux compétitifs. Pour cela, transformation productive et Ainsi, la possibilité de dévelop- par exemple, il faudrait contrô- l'innovation. Les politiques per un programme pilote de ler la croissance du coin fiscal et macroéconomiques, les poli- transferts conditionnels d'argent social3 ce qui, à nouveau, fait tiques qui influencent le climat (Conditional Cash Transfers, ou appel à la réforme des régimes des affaires, les politiques CCTs) est à l'étude. Ce program- de retraite. Deuxièmement, d'éducation, de formation et de me viserait à réduire l'abandon elles peuvent faciliter la mobili- protection sociale ont toutes un scolaire des enfants marocains té de la main-d'oeuvre, ce qui rôle important à jouer à ces trois les plus pauvres qui quittent est utile à l'augmentation de la niveaux. l'école parce qu'ils doivent productivité. Ceci implique la 1- « Développement des compétences et la protection sociale dans le cadre d'une stratégie intégrée pour la création d'em- plois au Maroc » 2- cf. NAWAFID No. 4, décembre 2004. 3- "Le coin fiscal et social" mesure l'écart entre le coût du travail supporté par l'employeur et la rémunération nette perçue par le salarié après prélèvements. 17 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 mise en place de mécanismes cadre marocain, par exemple, aussi nécessaires pour promou- appropriés de protection du les services de placement et la voir la libéralisation du com- revenu qui vont au-delà du sec- formation sont des politiques merce, la promotion des teur « formel » ainsi que des importantes. Il est important de exportations et la diversification politiques actives du marché du mettre en place des systèmes économique4. travail bien définies. d'évaluation d'impact rigou- Mais pour que ces politiques En ce qui concerne la protec- reux pour corriger/optimiser ces soient couronnées de succès, tion du revenu, le système politiques et pour maximiser des réformes pour améliorer actuel basé sur des indemnités leur effet sur l'employabilité des l'efficacité externe de l'ensei- de départ et des procédures individus qui en bénéficient. A gnement supérieur et de la assez rigides de recrutement et cette égard, il est important de formation professionnelle sont de licenciement pose plusieurs rendre opérationnel le nouvel toutefois nécessaires. En problèmes. D'un côté il n'est observatoire de l'emploi. d'autres termes, il faut améliorer pas facile de suivre ces régle- la capacité des institutions d'en- mentations et il se peut qu'un La transformation productive seignement et de formation à nombre considérable d'em- et l'innovation répondre aux besoins du ployeurs ne les respectent pas marché. Le gouvernement a DOSSIER (voir enquêtes ICA) ; ceci les La troisième série de mesures déjà engagé des reformes rend inefficaces comme outil de vise la promotion de l'innova- importantes dans ce sens, pour protection du revenu. D'un tion et l'augmentation de la pro- donner plus de flexibilité aux autre côté, pour les entreprises ductivité pour augmenter la part institutions dans la gestion de qui respectent ces réglementa- des emplois à haute valeur leurs ressources, pour renforcer tions, elles peuvent contraindre ajoutée, pour lesquels les le rôle du secteur privé, pour la restructuration économique salaires sont plus élevés. Le diversifier les sources de finan- et la création d'emplois, ce qui Programme d'Emergence pour cement et pour allouer les bud- va au détriment de la majorité la promotion des secteurs stra- gets sur la base d'indicateurs de des individus qui ne sont pas tégiques contribue de manière performance. Ces reformes couverts. Une alternative pos- importante à cet objectif. Il doivent continuer et être appro- sible pourrait être de mettre en s'agit d'un programme visant à fondies. Par exemple, davantage place des mécanismes contri- diversifier l'économie et à pro- d'effort doit être fait pour assurer butifs d´assurance chômage, mouvoir la compétitivité dans l'autonomie des universités et intégrés au régime de retraite, des secteurs à forte valeur ajou- des centres de formation et pour où les prestations seraient liées tée et à vocation exportatrice. les inciter à répondre aux aux cotisations (voir par Environ 500.000 emplois demandes du marché. A moyen exemple le cas de la Jordanie). devraient être créés dans le terme, les universités devraient Ceci réduirait les effets négatifs cadre de ce programme d'ici être capables de gérer de de l'assurance sur la durée des 2020. D'autres politiques sont manière autonome leurs deux épisodes de chômage et donc sur le taux de chômage moyen tout en facilitant la mobilité de la main d'oeuvre. Quant aux politiques actives du marché du travail, elles ont un rôle important à jouer en pério- de de transition. Les expé- riences internationales sont variées, souvent négatives, mais il est clair que l'impact de ces politiques dépend du contexte économique et social. Dans le 4- Cf. World Bank, Country Economic Memorandum, Washington, 2006 18 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 « intrants » les plus importants et en alternance est aussi souhai- privés. Ces programmes de de les optimiser : les étudiants et table. formation seraient liés à l'adop- les enseignants. Il faudrait aussi En ce qui concerne le système de tion de nouvelles technologies, à favoriser une concurrence plus formation continue, il faudrait la mise en place de nouveaux juste entre les secteurs privé et mieux l'intégrer aux politiques modes d'organisation du travail public. Ceci pourrait se faire si de promotion de la compétitivi- ou de gestion. Ils devraient être les subventions pour l'éducation té, actuellement gérées par le rigoureusement évalués. sont distribuées non pas aux ins- Ministère de l'Industrie. Pour Finalement, les politiques titutions mais aux individus. cela, des financements alternatifs actives du marché du travail ont Bien sur, pour que ceci puisse pourraient être considérés. En un rôle important à ce niveau. fonctionner, il faudrait mettre en effet, le système actuel, basé sur Parce qu'un large segment de la place des mécanismes d'accré- la taxe à la formation profession- population active est peu quali- ditation ou classement des insti- nelle qui est gérée par le Bureau fié et opère dans des secteurs à tutions d'enseignement qui ser- de la Formation Professionnelle faible niveau de productivité, vent à informer la demande ; n'offre pas les meilleures incita- on pourrait utiliser les c'est-à-dire les étudiant. Dans le tions pour investir en formation programmes actifs du marché cadre de la formation profes- productive. Une alternative du travail et les programmes de sionnelle initiale la structure de serait de créer un fond « pour la recyclage pour cibler les gouvernance pourrait aussi être formation de compétences ». travailleurs et unités de produc- DOSSIER améliorée pour donner un rôle Les entreprises y soumettraient tion des secteurs informel et plus important au secteur privé des demandes de financement agricole. Les petites entreprises dans la définition des besoins de pour des programmes de forma- du secteur formel devraient formation et des programmes. Le tion bien précis, avec des centres également faire l'objet d'une développement de la formation de formation, soit publics soit attention particulière. · Le rapport « Développement des compétences et la protection sociale dans le cadre d'une stratégie intégrée pour la création d'emplois au Maroc » préparé conjointement par le gouver- nement du Maroc et la Banque mondiale est sur le point d'être finalisé. Sa préparation a été supervisée par un Comité multisectoriel sous la direction du Ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle. Le rapport présente les grandes tendances et les défis du marché du travail et propose une stratégie qui, de façon innovatrice, intègre les politiques en matière d'édu- cation et de protection sociale dans le programme gouvernemental plus large de promotion de la croissance. Les mesures proposées par la stratégie sont classées suivant leur contribution à (i) l'accumulation des facteurs de production ; (ii) « l'appropriation privée », à savoir la possibilité pour les agents économiques d'utiliser de manière efficace leurs facteurs de production et de s'approprier les retours sur leurs investissements ; et (iii) la transformation productive et l'innova- tion. Il s'agit des trois piliers qui, selon le rapport, doivent former la base de tout programme intégré visant à promouvoir une croissance durable et la création d'emplois. · Un nouveau modèle dynamique d'équilibre général pour analyser la question de l'emploi. Un résultat important de ce travail a été l'élaboration d'un outil capable de fournir au gouverne- ment une meilleure compréhension des conséquences possibles de politiques alternatives. En effet, les principales innovations de l'étude sont liées à la modélisation du marché du travail, de la démographie et de la main d'oeuvre, du système éducatif et du système de sécurité sociale. Ce modèle dynamique d'équilibre général, appelé SELMA, a été développé en collaboration avec le Ministère des finances. Il permet ainsi d'évaluer l'impact à court et long termes d'interventions dans les secteurs de la protection sociale et de l'éducation sur la création d'emplois, les salaires et la composition sectorielle de l'emploi (urbain/rural, formel/informel, public/ privé, etc.). En outre, et cela est important, cet outil est amené à rester et à être utilisé de manière pérenne au Maroc. Une formation à l'utilisation du modèle a été donc dispensée à quelques experts du Ministère des Finances qui pourront continuer d'évaluer dans le futur l'impact des politiques affectant le marché du travail au Maroc, sous diverses hypothèses. 19 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Débouchés des formations professionnelles en Tunisie Par Adriana Jaramillo, Spécialiste principale en éducation Historique prochaines réformes, le MET a lorsqu'il s'agit de cours qui ne évalué les débouchés de la for- sont pas donnés dans des D epuis 2004, le Ministère de mation professionnelle du mois centres de l'ATFP. Les jeunes la formation professionnel- d'avril au mois de juin 2006. personnes issues de familles à le , né de la fusion du Ministère L'évaluation des répercussions faible revenu sont le plus à de l'éducation et du Ministère de la formation professionnelle même de s'inscrire à un de la formation professionnelle, permet de recueillir des obser- programme de formation. est l'agence la plus importante vations cruciales sur l'efficacité du territoire et traite avec 75 % de la formation professionnelle, En règle générale, les personnes DOSSIER des étudiants inscrits dans l'en- ce qui aide à élaborer les points qui satisfont aux exigences d'un semble des programmes du importants de la prochaine programme de formation ne TVET (Technical vocational réforme. sont pas inscrits immédiatement education and training). Le pool interrogé compte 3 200 au programme qu'ils veulent Le Ministère offre ces formations individus, ce qui représente un intégrer. par le biais de l'Agence tunisienne total de 470 696 personnes · Pour tous les cours donnés de la formation professionnelle admissibles aux divers niveaux dans le cadre d'une formation (ATFP), une agence qui gère 130 des systèmes de formation. Bien professionnelle, les étudiants centres de formation. La formation que cette étude n'intègre pas les admissibles n'ont pas accès au professionnelle en Tunisie propose chiffres d'avant et d'après l'ins- système de formation pendant trois diplômes : le certificat d'apti- tauration du programme MAN- la durée minimum du program- tude professionnelle (CAP) ; le cer- FOR, elle donne des idées clés me, c'est à dire pendant 24 tificat professionnel de technicien sur la manière d'améliorer les mois. (Professional Technician Certifi- réformes portant sur les forma- · CAP : environ 30 % des per- cation - PTC) ; et le certificat de tions professionnelles. Cette sonnes concernées sont inscrits technicien supérieur (Advanced étude souligne les différences après 8 ans. Technician Certification - ATC). entre les débouchés de l'ap- · BTP : seuls environ 25 % Le gouvernement a, en étroite proche conventionnelle en salle d'entre elles finissent par être collaboration avec la Banque de classe par rapport à ceux de la admis. mondiale, fait des progrès remar- formation en entreprise. Elle · Moins de 5 % des étudiants quables en améliorant la qualité explore l'efficacité du système admissibles au BTS s'inscrivent et la pertinence des formations TVET, actuellement en place, au programme. grâce au programme MAN- dont le but est de : (i) réduire le · De manière générale, les FORM. Compte tenu des taux de délai d'obtention du premier hommes ont plus de chances de réussite observés jusqu'ici, la emploi stable ; (ii) augmenter les s'inscrire que les femmes, et les seconde vague de réformes vise salaires de départ ; (iii) augmen- jeunes hommes issus de milieux à changer l'objectif du système ter le taux de croissance des pauvres sont surreprésentés. de formation professionnelle; cet salaires et ; (iv) augmenter la · Les programmes non affiliés objectif consistait d'abord en un probabilité de rester chez le à l'ATFP (le secteur privé, par « filet de sauvetage » pour ceux même employeur après cinq ans. exemple) et les programmes de qui abandonnent l'école, mais il résidence demandent des délais vise aujourd'hui à devenir da- L'inscription à un programme d'inscription plus longs. vantage un tremplin vers la de formation professionnelle · La région du Grand Tunis est réussite. Afin de diffuser l'infor- prend généralement beaucoup soumise à des délais d'inscrip- mation concernant les de temps, et encore plus tion plus courts. 20 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Ceux qui suivent des formations Pour un diplôme donné, la pro- est 1,7 fois plus élevé pour les professionnelles sont désavanta- babilité de décrocher un emploi hommes que pour les femmes. gés pour ce qui est de décrocher stable est plus forte lorsque la Pour ce qui a trait au CPA, le un emploi stable, de toucher un formation est donnée dans l'un « retour sur investissement » est salaire de départ décent et d'ob- des cadres suivants : 7 fois plus élevé pour les tenir un bon taux de croissance · CAP : Programme de forma- femmes. Cependant, pour les salariale, par contre, ils ont une tion basé en entreprise; Centres détenteurs d'un diplôme du meilleure sécurité d'emploi. publics situés à l'extérieur de la CPA, hommes ou femmes, ayant région du Grand Tunis. suivi une formation en entrepri- Pour décrocher un emploi · BTP : Centres publics situés à se ou un programme de résiden- stable il faut, à un étudiant ayant l'extérieur de la région du ce, le « retour » est négatif. suivi une formation profession- Grand Tunis. De manière générale, les pro- nelle, en moyenne deux mois et · BTS : Programme de forma- grammes de formation en entre- demi de plus que pour un étu- tion basé en entreprise; Centres prise génèrent de meilleurs résul- diant qui n'en n'a pas suivie. publics situés dans la région du tats dans les programmes de rési- · Le salaire de départ est envi- Grand Tunis. dence, et le BTS a tendance à ron 20 % moins élevé que pour augmenter les chances de décro- les étudiants n'ayant pas suivi Le « retour sur investissement » cher un emploi sur le marché du de formation professionnelle. d'une formation professionnelle travail qu'avec un CAP ou un DOSSIER · Les détenteurs d'un diplôme de dans la région du Grand Tunis BTP. formation professionnelle connais- s'avère négatif. À l'extérieur de sent une croissance salariale plus la région du Grand Tunis et de L'étude confirme que le système rapide, mais cela est compensé par manière générale, le « retour sur de formation professionnelle doit la différence de salaire de départ, investissement » d'une forma- être un élément clé de la stratégie seulement après 8 années chez le tion professionnelle est plutôt gouvernementale en matière de même employeur. positif, même si l'on observe promotion de la compétitivité · En résumé, cela implique une disparité entre les sexes. entre les entreprises (y compris qu'un étudiant diplômé trouve entre les PME) et encourager la un emploi stable plus rapide- On peut définir ce « retour sur transformation productive du pays. ment en ne suivant aucune for- investissement » comme : la diffé- mation professionnelle. Ainsi, rence entre la valeur actuelle À cette fin, la seconde vague de parmi les personnes qui ne sui- d'une rémunération « normale », réformes actuellement à l'étude vent pas de formation, seuls avec, et sans formation. ( Données : au gouvernement devrait renfor- environ 25 % d'entre eux décro- Banque mondiale, 2007 ). cer et regrouper les centres de chent un emploi stable après un · À Tunis, la plupart des per- formation décentralisés, revoir an. Après 5 ans, environ 50 % sonnes ayant suivi une forma- les mécanismes de finance- d'entre eux sont toujours sans tion professionnelle est moins ment, et donner au secteur privé emploi. À l'inverse, parmi les bien rémunérée. Seuls les un rôle plus important dans la détenteurs d'un diplôme qui détenteurs d'un diplôme de gouvernance du secteur. sanctionne une formation profes- BTS, qui ont donc suivi un pro- sionnelle, environ 43 % trouvent gramme de formation en entre- un emploi après la première prise, sont mieux rémunérés. année de la fin de leurs études, et · À l'extérieur de la région du plus de 60 % d'entre eux ont un Grand Tunis, le fait d'avoir suivi emploi après 5 ans. une formation professionnelle · On constate une grande diffé- génère visiblement des avan- rence entre les aboutissements tages positifs, mais là encore, on professionnels des personnes constate une importante dispari- ayant suivi une formation, selon té entre les sexes. Pour ce qui le type de diplôme, l'entreprise est des diplômes du BTP et du d'accueil et le type de forma- BTS, le « retour sur investisse- tion. ment » sur une période de 5 ans 21 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Perspectives et dispositions en vue d'améliorer l'efficacité du système de santé au Maroc Par Enis Baris, Spécialiste principal en santé publique L e Maroc a fait des progrès taux de mortalité des enfants de transition démographique et épi- considérables en améliorant moins de cinq ans est égale- démiologique vers une ère où les son système de santé et en aug- ment très élevé au Maroc ; en fortes inégalités persistent encore mentant l'espérance de vie de fait, c'est l'un des plus haut en matière d'accès aux soins de sa population. Au cours des dans la région du MENA ; il est santé. De manière générale, quarante dernières années, le neuf fois plus élevé que la davantage de marocains décè- pays a connu, d'une part, une moyenne européenne, qui est dent des suites de maladies non chute considérable du taux de de 6 pour 1 000. transmissibles que d'autres mortalité infantile, du taux de Le fait d'être issu d'un milieu causes. Les maladies cardiovas- DOSSIER mortalité des enfants de moins pauvre et rural où le niveau culaires sont la première cause de cinq ans et du taux de mor- d'accès aux soins de santé est de mortalité. En vieillissant, la talité liée à la maternité, et de loin d'être acceptable, contri- population a tendance à manger, l'autre, une augmentation de bue fortement à ces taux élevés à fumer davantage et à pratiquer l'espérance de vie, qui est pas- de mortalité infantile et liée à la moins d'activités physiques, il sée de 47 à 70 ans. maternité. Dans le Maroc rural, semble inévitable qu'à terme, les Cependant, ces améliorations le taux de mortalité liée à la coûts élevés de santé liés aux sont très discutables lorsqu'on maternité est 43 % plus élevé. maladies risquent de saturer le les compare aux données rele- Les enfants de moins de cinq système de santé, d'avoir des vées dans des pays socialement ans issus du milieu le plus répercussions néfastes sur sa et économiquement compa- pauvre de la population ont capacité de réaction et d'aug- rables. Le taux de mortalité liée trois fois plus de chance de menter les coûts. à la maternité reste très élevé, mourir des suites d'une maladie (un des plus élevé de la région infantile qui pourrait normale- Capacité de réaction du systè- du MENA ; 45 fois plus élevé ment être traitée, ou d'une bles- me de santé : réponse aux que la moyenne européenne sure qui aurait pu être évitée. besoins, réponse aux attentes qui est de 5 pour 100 000. Le Le Maroc connaît également une Le système de santé en place, financé et géré par l'État, ne Tableau 1 : Accès aux services de soins de santé essentiels au Maroc répond pas aux besoins de santé de la majorité des marocains. La plupart des soins de santé de base sont inaccessibles ou sous- utilisés par ceux qui ont le plus besoin, et ce, en raison de barrières économiques, sociales, physiques et géographiques. Seuls 4,3 % des femmes enceintes issues du quintile le plus pauvre de la population donnent naissance à leur enfant sous la supervision d'un méde- cin contre 70 % qui préfèrent accoucher à la maison (Tableau 1). Source : World Health Report 2007 22 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 S'il est vrai que la diminution mesures adéquates de dévelop- démarches du gouvernement des inégalités sociales et organi- pement et de financement, et en (qui visaient à étendre la cou- sationnelles prendra beaucoup mettant en place des pro- verture de protection de la de temps, le Maroc pourrait grammes nationaux de préven- population, à améliorer la gou- aisément abaisser ses taux inac- tion des maladies et de promo- vernance du système et la quali- ceptablement élevés de mortali- tion de la santé. Cette transition té des soins), la comptabilité des tés infantile liée à la maternité. épidémiologique exige une fonctions principales du systè- Les causes principales de morta- approche différente des compé- me de santé (gouvernance, lité liée à la maternité sont les tences médicales et sociales financement, service fournis, suivantes : saignement grave, envisageables à planifier et à etc.) sont réparties dans plu- éclampsie, avortement non financer, et ce, dans les délais sieurs agences gouvernemen- sécuritaire et non progression les plus brefs. Pour aborder tales, ou s'appliquent à diffé- de l'expulsion, toutes des com- l'avenir, le Maroc doit adopter rents segments de la population. plications pouvant facilement des politiques visant à améliorer En outre, les dépenses natio- être évitées et/ou traitées adé- la part de financement du gou- nales, maigres et mal réparties, quatement lorsque la mère vernement et l'allocation des en matière de santé, donnent reçoit des soins prénataux pro- fonds publics en fonction de son lieu à des allocations et à l'utili- fessionnels, dans des locaux profile épidémiologique et sation de ressources publiques équipés à cet effet et est entou- démographique, et en fonction inefficaces, ainssi qu'à des sor- DOSSIER rée de personnel bien formé, ce du poids de ses facteurs de ties effectives élevées d'argent qui, au Maroc, existe et est tout risque et de maladie. du secteur privé (tableaux 2 et à fait abordable. Cependant, des réformes de 3), beaucoup plus grandes, On pourrait améliorer davanta- grande envergure sont néces- comparativement aux pays ge la capacité de réaction du saires pour que le système de ayant un niveau de développe- système en adoptant une attitu- santé devienne véritablement ment socio-économique sem- de proactive, en prévoyant des réactif. Malgré les récentes blable (tableau 4). Tendances globales des dépenses publiques en santé, 2004 (PIB par personne en partenariat public-privé (PPP)) Source : World Development Indicators 2007, World Health Report 2006 5- Pays de référence : Colombie, Égypte, Jordanie, Tunisie et Turquie. 23 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Tableau 3 : Analyse des tendances globales des dépenses de santé non remboursées, 2004 DOSSIER Source : World Development Indicators 2007, World Health Report 2007 Tableau 3.2 : Financement de la santé au Maroc, 2005 Source : World Health Statistics, 2007 24 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Pour qu'un régime d'assurance tarifaire négociée avec les four- décisions, de planifier, d'établir financé par le domaine public nisseurs de service. des normes, d'évaluer, de régu- tel que le RAMED, qui a pour ler, de mettre en application et raison d'être de fournir une cou- Une autre activité parallèle peut de recueillir des renseigne- verture universelle, regroupe et consister à définir les rôles de ments. Une fois qu'il y aura eu propose de façon réaliste un for- l'assurance de santé privée. une entente sur son nouveau fait de services essentiels, il faut Dans l'idéal, étant donné l'en- mandat visant à " mieux utiliser envisager une restructuration vergure de la "mutualisation " de le gouvernail pour moins avoir à majeure de l'organisation insti- l'assurance santé dans les sec- ramer ", le Ministère de la santé tutionnelle en place et du cadre teurs privé et public, on pourrait devra restructurer son organisa- législatif et réglementaire. s'attendre à ce que le champ tion, créer de nouvelles cellules d'application et la couverture et recruter et/ou former du per- Cela exige avant toute chose, de l'assurance privée soient sonnel pour assumer efficace- une entente sur les provisions conçus dans l'optique de propo- ment ses nouvelles fonctions. de la couverture de base offerte ser des forfaits de prestations Parallèlement, il faudra concen- par le RAMED, l'adoption d'un créés pour complémenter ou trer les efforts pour mettre en traitement soumis à des normes, pour venir appuyer la couvertu- oeuvre le processus de régiona- des protocoles d'orientation, et re publique, et non pas de lisation en cours et s'assurer que la mise en place d'une cam- concurrencer cette dernière en le transfert de l'autorité et de la DOSSIER pagne d'information à l'inten- proposant des forfaits de service comptabilité relevant des nou- tion des usagers ayant pour identiques sous divers régimes. veaux départements régionaux objet de limiter l'ambiguïté et Ainsi, la concurrence ne se fera ne soient pas purement admi- donc d'atténuer les problèmes pas sur le contenu, mais plutôt nistratifs, mais qu'ils assurent d'accès aux soins et de paie- sur la qualité et le coût des for- plutôt la vérification préalable ments informels. Un deuxième faits complémentaires. du financement et de la création aspect à considérer : l'établisse- de programmes de santé. Ainsi, ment d'une entente visant, d'un Gouvernance robuste : la récente mise en place d'une côté, les critères d'admissibilité Harmonisation de la gérance, programmation ciblée autour et la façon de trouver les com- financement et prestation du budget est en bonne voie à promis optimaux entre l'équité de service condition qu'un mécanisme du ticket modérateur des d'évaluation externe et impar- patients et la rentabilité, et de Un critère sine qua non de tial soit en place pour évaluer l'autre, la facilité de gestion, de bonne gouvernance consiste en l'efficacité du système avec pré- mise en application et la com- la segmentation fonctionnelle cision. modité pour la clientèle à inté- des rôles et responsabilités prin- grer et quitter les deux catégo- cipales du Ministère de la santé, Trois autres mesures auraient ries (c'est à dire, les pauvres et de l'ANAM (RAMED) et des besoin d'être mises en place en les vulnérables) et le versement agences (AMO) chargées de la tandem : (i) l'autonomisation des paiements préliminaires mise en oeuvre. Pour se mettre des hôpitaux publics en leur pour la carte d'indigence et le sur la bonne voie, il faudrait accordant l'autonomie financiè- ticket modérateur. Une fois le commencer à émettre et à diffu- re et de gestion intégrale, RAMED en place et l'AMI-Inaya ser le document stratégique comme prélude aux arrange- fonctionnelle, l'harmonisation " Santé Vision 2020 " qui, on ments de contrats à venir avec des taux de prime, l'admissibili- l'espère, servira de tremplin vers les payeurs ; (ii) la réévaluation té, les forfaits de prestations, les la restructuration nécessaire du du statut des associations pro- taux de remboursement et la Ministère de la santé, qui joue fessionnelles en vue de redéfinir quote-part devront progressive- surtout le rôle d'agent de finan- et de clarifier leurs rôles dans la ment être traités en vue d'une cement (même s'il passe par le concession de licences et la cer- fusion " virtuelle " de l'ensemble Ministère des finances) et le rôle tification du personnel de la des régimes d'assurance. Le de fournisseur de services de santé, et leur permettre de parti- processus d'harmonisation peut santé, pour qu'il devienne une ciper officiellement à la prise de également comprendre la grille agence chargée de prendre des décisions portant sur toutes les 25 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 mesures clés et sur le personnel Améliorer l'efficacité des allo- de). Aujourd'hui, les dotations administratif ; et (iii) la promul- cations et le côté technique des ressources physiques, tech- gation d'une loi sur les droits Le fait que les personnes issues nologiques et humaines du des patients en vertu de la pro- des milieux les plus pauvres Maroc parviennent à peine à tection des consommateurs face aient un meilleur accès aux gérer et le volume élevé de la aux erreurs médicales. soins, risque inévitablement de demande en Santé : environ 0,6 mettre beaucoup de poids sur le visites par professionnel de la plateau de l'offre (offre/deman- santé par an (tableau 4). Tableau 4 : Ressources humaines et physiques au Maroc en 2005 DOSSIER Source : World Health Statistics, 2007 L'élaboration et l'adoption d'une de la pauvreté, une amélioration exécutée, a de fortes chances "carte sanitaire" seraient néces- du niveau d'éducation des mères d'améliorer l'efficacité de l'allo- saires pour considérer également et de scolarisation des enfants, ce cation et de l'utilisation des res- les perspectives d'avenir concer- qui contribuera également aux sources. Parmi les mesures sup- nant l'investissement du secteur retombées positives sur la santé. plémentaires, on pourrait comp- privé établi à l'extérieur de Rabat ter sur l'émission de forfaits inci- et de Casablanca, ainsi que pour Une mesure complémentaire tatifs financiers et non financiers obtenir un consensus et adopter serait d'élaborer et d'adopter une pour mieux attirer les profes- une stratégie de développement formule d'allocation des res- sionnels de la santé dans les des ressources humaines. Avec un sources, pondérée selon le profi- zones mal desservies, et sur la peu de chance, avec les progrès le démographique et épidémio- mise en place d'une nouvelle simultanés du développement logique des régions, et de l'utili- politique concernant l'établisse- rural, et par l'intermédiaire de ser comme base des contrat-pro- ment des prix et du rembourse- l'Initiative nationale de dévelop- grammes avec les autorités régio- ment des médicaments géné- pement humain, on pourra obser- nales. Une telle mesure, si elle riques. ver une réduction considérable est convenablement élaborée et À court terme, l'adoption de 26 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 protocoles de traitements sou- soumise à plusieurs défis institu- sion, les rôles qu'il devra jouer, mis à des normes, la pratique tionnels, et dans une moindre son mandat et ses responsabili- DOSSIER des soins de meilleure qualité, mesure, à des contraintes éco- tés, tous des aspects qui seront les nouvelles politiques visant nomiques. les fondements de l'ébauche du l'utilisation rationnelle des document Santé-Vision 2020. médicaments et les mesures de Cependant, en s'armant d'un Son achèvement demandera rémunération en fonction du leadership puissant, en prônant l'accord général de chacune des rendement pour les médecins, une vision pour l'avenir, et en parties prenantes du système de seraient également efficaces en adoptant un processus consen- santé ainsi que la préparation vue de l'amélioration du maté- suel faisant participer pleine- d'un plan de mise en oeuvre de riel technique. ment l'ensemble des agences la réforme, comprenant l'attri- publiques, les représentants des bution des coûts des ressources À long terme cependant, d'autres fournisseurs et les groupes de nécessaires. mesures ayant plus de portée population, il n'y a aucune rai- seraient essentielles comme base son pour que ces mesures ne Il est vrai que ce projet de réfor- en vue d'une migration vers des puissent être mises en place. Il me est ambitieux tant par son modalités de paiement basées est primordial de comprendre étendue que par sa portée. Il sur le rendement (par ex : la que le domaine de la santé faut que le gouvernement ait la casuistique, les groupes casuis- manque cruellement de res- capacité et/ou la volonté poli- tiques, etc.). Parmi ces mesures, sources financières et surtout de tique de tenir ses engagements on compterait : l'institutionnali- main d'oeuvre, mais aussi dans jusqu'au bout. Il faut également sation de l'accréditation des sa structure informatique, ce qui comprendre que certains points hôpitaux, l'estimation du besoin l'empêche pour l'instant d'éla- de la réforme dépendent en des technologies du domaine borer et de gérer efficacement grande partie de la disponibilité des soins de santé, et surtout, la les renseignements nécessaires des ressources supplémentaires. capacité de l'ANAM à pouvoir pour pouvoir prendre les D'autres réformes sont soumises surveiller et vérifier en tout temps bonnes décisions. à des décisions méritant beau- la qualité technique et la justifi- coup de travail. Ultimement, la cation des soins fournis par le Un pas vers l'avenir réussite de ce projet dépend de fournisseur de soins de santé. l'importance que le Gouver- La première étape consiste à ce nement accordera à la construc- Il est important de souligner que que le Ministère de la santé tion d'un système de santé équi- chacune de ces mesures est prenne les devants de la gestion table et réactif, essentiel au assujettie à des risques poli- du processus de réforme en développement humain au tiques non négligeables et est redéfinissant sa vision, sa mis- Maroc. 27 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Forum Jeunes et proximité sociale 2007 Casablanca, 12 et 13 décembre 2007 L a commission « Proximité acteurs de développement aide logistique en fournitures, Sociale » de la Confédération humain au Maroc - associa- équipement ou transport... Et il générale des entreprises du tions, entreprises citoyennes, y a celles enfin qui apportent Maroc (CGEM, le patronat maro- étudiants, journalistes - est donc également un soutien managé- cain) a créé un Forum annuel ouvert à tout le public. rial, une espèce de coaching à dont la 4ème édition aura lieu les travers un suivi régulier. 12 et 13 décembre. Cette expé- Proximité sociale Lorsque le courant passe entre rience originale consiste à créer et secteur privé l'entreprise et l'association et des partenariats entre des asso- La commission «Proximité que l'on passe d'une action ciations de quartier et des entre- Sociale» a été créée en 2003 au ponctuelle à un partenariat prises autour d'un projet social sein de la CGEM. À l'origine, il durable, nous estimons avoir de proximité. Si au cours de ces s'agit d'une prise de conscience atteint notre objectif. 4 années, près de 200 projets ont d'un certains nombres d'opéra- L'entreprise recueille alors natu- pu être réalisés, on retiendra sur- teurs économiques de la néces- rellement les retombées en tout le saut qualitatif grâce à sité de s'ouvrir sur leur environ- terme d'image ; elle contribue l'amélioration du processus de nement immédiat et de créer à lutter contre la fracture socia- sélection, de financement et de des ponts entre le monde de le par la mise en place d'une mise en route des projets. Ce l'entreprise et celui très actif des véritable démarche de dévelop- processus a démarré en avril associations qui font un travail pement durable. remarquable dans les quartiers. Depuis l'année dernière, nous 'EVENEMENTL avec l'appel à projets, suivi en juin-juillet par des formations En réalité, le secteur privé s'est avons en outre constitué, grâce délivrées à 327 associations sur toujours impliqué dans le à la contribution de grandes le montage de projets. Une pre- domaine social mais souvent entreprises, un fonds permettant mière sélection a eu lieu en sep- discrètement et essentiellement le financement partiel de cer- tembre et a abouti à la sélection sur le volet caritatif. Ce qu'ap- tains projets. Il s'agissait de de 130 projets qui ont été eux- porte la Commission, c'est de créer un effet de levier pour mêmes soumis à l'approbation proposer aux entreprises des permettre à la fois de financer le d'un jury constitué de personna- projets d'un type différent : maximum de projets, mais aussi lités de la société civile, du novateurs, crédibles et parfois de permettre à des PME d'ap- monde de l'entreprise et des générateurs de revenus. Ce rôle porter leur quote-part complé- media. Au final, 51 projets ont est tout à fait complémentaire mentaire de financement et de été présentés au Forum pour aux efforts du gouvernement s'impliquer dans le processus. financement. marocain, notamment très enga- Le rôle de la Banque mondiale Le Forum «Jeunes et proximité gé dans l'Initiative nationale de dans ce processus est aujour- sociale 2007» s'est tenu à développement humain (INDH) d'hui essentiel puisque c'est un l'Office des Changes de et c'est ce qui explique le sou- partenaire à part entière dans le Casablanca. Comme chaque tien sans faille du Ministère du financement et l'organisation année, les associations ont pré- développement social. du Forum. Les relations que senté leurs 51 projets, sélection- L'implication des entreprises nous avons avec ses représen- nés auparavant par un jury, et peut revêtir diverses formes. tants au Maroc sont excellentes trouver ainsi un financement Certaines veulent se contenter et très constructives : il est auprès des entreprises. Ce de signer un chèque sans ren- d'ailleurs question de dupliquer Forum, étant avant tout un lieu trer dans les détails. D'autres cette expérience dans d'autres de rencontre entre les différents s'impliquent davantage par une pays. 28 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Écotourisme et transport scolaire, deux "success stories" du Forum Jeunes et proximité sociale 2006 En route pour la réussite scolaire ! L'association Wifaq pour les oeuvres sociales et la protection de l'environnement, située à Bouskoura, a proposé un projet à la fois utile et original lors du "Forum Jeunes et proximité socia- le 2006" : une calèche de ramassage scolaire, un moyen de transport adapté aux routes non asphaltées des environs. En effet, chaque jour plusieurs enfants et adolescents prennent des risques sur la route de l'école située à plusieurs kilomètres, cela leur prend plusieurs heures pour y arriver et quand ils y sont c'est dans un état de fatigue avancée qu'ils entament leurs cours. Ils sont donc plus enclins que d'autre à l'absentéisme, voire à l'abandon scolaire. Ce projet a non seulement trouvé un financement auprés de l'entreprise MIFA mais a aussi béné- ficié d'une couverture médiatique sans précédent (2M, Saydati). Ainsi, des centaines d'écoliers du douar de Drabna à Bouskoura arrivent à l'heure à l'école et sans risques. Plus qu'un simple transport, ce projet lutte contre l'abandon scolaire et renforce la sécurité des enfants. Le projet a servi à financer salaire, chevaux, calèche et aménagement de l'écurie. L'écotourisme à la page L'association ADRAR a conçu et mis en ligne un site entièrement dédié à l'écotourisme et au tou- risme de montagne dans la région d'Imilchil. Ce site, destiné à informer les visiteurs sur les possi- bilités de séjour et sur les sites naturels de la région, est consultable au www.imilchil.adrar.org. Tout a aussi commencé au Forum Jeunes et proximité sociale 2006 où l'association a pu trouver des fonds pour financer ce projet. Le but de cette initiative est de développer l'écotourisme de montagne dans la région et de promouvoir les activités génératrices de revenus (AGR) pour les jeunes déscolarisés dans le site du Haut Atlas Oriental à Imilchil. Concrètement, cela revient à élaborer des produits répertoriant les offres de séjour, les recettes culinaires locales, les auberges, 'EVENEMENTL les circuits touristiques. Ce site Web est une première étape à la promotion du tourisme solidaire et, espérons-le, à la création d'opportunités de revenu aux professionnels locaux, souvent jeunes et déscolarisés, investis dans le développement de leur territoire. Le Forum en chiffres 51 projets clés en main - de Laâyoune, en passant par Agadir, Marrakech, Rabat-Salé, Fès, Khouribga, Casablanca et Mohammedia jusqu'à Tanger - ont été proposés cette année au Forum 2007. Plus de la moitié (29) des projets concernent le domaine de la forma- tion et du renforcement des capacités. L'an dernier, 54 projets ont bénéficié d'accords de partenariat dont 38 ont été partiellement ou totalement financés, 31 sont en cours et 4 en préparation. La majorité des projets (29) concernaient le domaine de la formation et la création de centres multifonc- tions (12). 29 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Atelier sur l'accès à l'information de la Banque mondiale au profit des journalistes maghrébins Casablanca, octobre 2007 L e bureau de la Banque mon- est en constante évolution vers également donné lieu à un diale au Maroc a organisé un une plus grande transparence. Il débat sur l'accès et la circula- séminaire de 3 jours à a aussi été démontré que les tion de l'information en général Casablanca au profit de 15 jour- Centres publics d'information dans les pays du Maghreb. nalistes maghrébins. (CPI) facilitent l'accès aux L'évènement s'est déroulé sous sources d'informations dispo- Mme Françoise Clottes, chef du le thème de la politique et des nibles, font mieux comprendre bureau de la Banque mondiale ressources d'information du les thèmes du développement à Rabat a participé à l'ouverture groupe de la Banque mondiale au public, et stimulent le débat des travaux de ce séminaire qui et ses organes de gouvernance. public. Enfin, la présentation a ensuite été animé par M. pratique des nouveaux sites Karem El Sharkawy, Conseiller Le but de la politique d'informa- Web maghrébins a permis de principal en communication de tion de la Banque mondiale est mettre en avant les outils qui la région MENA, par Mme de faciliter l'accès à l'informa- seraient utiles au travail des Véronique Danforth, Chef de tion, non seulement sur les journalistes au niveau des pays l'Unité de coordination des ser- projets et programmes de déve- (emplacement des communi- vices publics d'information loppement mis en place dans le qués de presse, des dernières basée à Washington et par Mme cadre de sa stratégie de coopé- publications téléchargeables, Najat Yamouri, Responsable ration, mais aussi sur les travaux des articles de fonds, des principale de communication analytiques et de recherche réa- statistiques...). Ce séminaire a pour le Maghreb. lisés par les différentes institu- 'EVENEMENTL tions du groupe de la Banque mondiale. Car le partage de l'information est crucial pour assurer un développement efficace et durable. De plus, l'expérience a démontré que la concertation et le partage de l'information contribuent à améliorer la qualité des opéra- tions financées par la Banque. Cet atelier a donc permis aux participants de mieux connaître les structures et instruments de la Banque mondiale et de com- prendre comment mieux accé- der aux bases de données et aux sites web de la Banque. Le point a été mis sur une politique de divulgation de l'information qui Pour plus d'information, veuillez consulter les 3 sites Web des pays du Maghreb : www.banquemondiale.org/algerie / www.banquemondiale.org/maroc www.banquemondiale.org/tunisie 30 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Journée «Information et Développement» au CPI de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion de Tunis D ans le cadre d'une activité étudiants du premier et au de Centre Public d'Information conjointe pour une diffusion second cycle, de la maîtrise et du (CPI) suite à l'accord du mois d'avril plus vaste de l'information auprès troisième cycle des deux facultés. 2005 entre la Banque mondiale et des étudiants et des professeurs du La bibliothèque a un fonds docu- l'Université Tunis El Manar. campus universitaire, le Centre mentaire de prés de 250 milles Il constitue le premier centre du public d'information de Tunis situé publications, tous type de docu- genre en Tunisie. Le fonds docu- à l'Université Tunis El Manar, les ments confondus ; 420 revues mentaire du Centre est aussi Nations Unies, le Centre d'Info- ainsi que des documents sur sup- varié que riche et comprend rmation de l'Union Européenne port numérique. L'informatisation toutes les publications officielles ont uni leurs efforts le mardi 30 de la bibliothèque est un projet de la Banque mondiale, les- octobre 2007 pour une demi- jour- en cours de réalisation et permet- quelles sont mises à la disposi- née de présentation et de distribu- tra la recherche des références tion de tout usager. Il est possible tion de publications. documentaires à partir du web. de consulter les titres des publi- Cette initiative, une première dans Le bâtiment de la bibliothèque cations disponibles au CPI à le genre, a débuté avec des présen- est constitué de sept salles de partir du site suivant : tations sur chaque institution et les lecture pouvant accueillir 1000 //worldbank.topnet.tn sources d'information respectives étudiants et de plusieurs salles Assisté par le bureau de la Banque qu'elles mettent à la disposition du aménagées en fonction de la mondiale à Tunis, le CPI se remet public. Une dissémination des typologie documentaire (salle petit à petit à neuf. La réorganisa- publications a été organisée par la des thèses et des mémoires, salle tion du fonds documentaire, l'éla- suite, et lors de laquelle une impor- des périodiques, salle des publi- gage des anciennes collections, la tante quantité de documents a été cations des Nations Unies, salle diffusion sélective de l'informa- distribuée aux participants et autres des références...). tion et des présentations selon des 'EVENEMENTL étudiants et chercheurs en général. Inaugurée en 1996, dans le même thèmes pré-établis sont autant L'événement a accueilli plus d'une bâtiment, à «la salle de la Banque d'actions menées au Centre afin centaine de participants, essentiel- mondiale», telle que nous l'appe- de promouvoir la documentation lement des étudiants en master et lons à la bibliothèque, contient les offerte aux usagers du Campus troisième cycle et bon nombre de ouvrages et collections édités par la d'une part ; et pour diffuser cette professeurs. Etant donné la grande Banque. A l'automne 2006, la salle information à un public plus large demande en terme d'information, change de statut pour recevoir celui et plus varié d'autre part. la collaboration fructueuse et l'impact positif de cet événement, il a été convenu que cette expérience serait renouvelée. Historique La bibliothèque commune à la Faculté de Droit et des Sciences Politiques de Tunis et à la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion a été fondée en 1969. Le bâtiment de la bibliothèque est réservé aux Pour toute autre information, consultez le site web : www.banquemondiale.org/tn et www.albankaldawli.org/tn 31 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 La Banque mondiale signe un accord de coopération technique avec la Libye dans le domaine du développement économique et social L a Banque mondiale et le seront mises en place pendant Programme conjoint de conseils Conseil National de la cette première phase du pro- en politique économique durant Planification (NPC) de la Grande gramme sont basées sur des sec- cette première phase et celles à Jamahiriya Arabe Libyenne teurs que le Conseil National de suivre. Au début de chaque Populaire et Socialiste ont signé la Planification considère phase (période du programme), le 20 juillet dernier un accord de comme étant hautement priori- la Banque mondiale et le NPC coopération technique pour un taires. Ceci comprend : i) une se mettront d'accord sur les Programme conjoint de conseils revue des dépenses publiques études et les activités à inclure en politique économique qui a dans le secteur social et celui des dans le programme annuel. pour objectif d'appuyer et infrastructures, avec des services d'avancer le processus de de conseil pour améliorer l'effi- "Cet accord de coopération réformes en Lybie. L'accord de cacité et l'efficience de ces technique assoit les bases pour coopération technique est initié dépenses ; ii) une revue du une collaboration fructueuse pour une période d'un an, du 1er climat d'investissement et du entre la Banque mondiale et la juillet 2007 au 30 juin 2008, développement du secteur privé Lybie. La Banque mondiale avec un budget total de 1 million ; et iii) une assistance technique souhaite contribuer significati- de $EU, provenant conjointe- dans l'élaboration de stratégies vement à aider la Lybie dans son ment du NPC et de la Banque sectorielles et de programmes de processus de transition écono- mondiale. réformes, ainsi que dans d'autres mique, dans le but de transfor- 'EVENEMENTL domaines qui seront définis mer la richesse pétrolière en un A travers cet accord, la Banque selon les demandes du Conseil développement durable qui mondiale fournira à la National de la Planification. bénéficie à tous les citoyens" Jamahiriya une assistance tech- commente l'un des respon- nique dans le domaine écono- Le NPC contribuera à hauteur sables du Département mique et social. Les activités qui de 75% au budget total du Maghreb à la Banque mondiale. Pour plus d'information, veuillez consulter le site web : www.banquemondiale.org/tn / www.albankaldawli.org/tn 32 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Rapport sur le développement dans le monde 2008 Renouveau agricole dans les économies en mutation L e nouveau Rapport sur le déve- développement des zones de « La difficulté est de maintenir et loppement dans le monde, grande pauvreté auquel il faut de renforcer le pouvoir unique lancé officiellement le 19 octobre s'attaquer. » qu'a l'agriculture de faire recu- dernier lors des Assemblées ler la pauvreté, en particulier en annuelles du Fonds monétaire Dans les économies en muta- Asie du Sud où le nombre de international et de la Banque tion telles que la Chine, l'Inde et ruraux pauvres continue d'aug- mondiale, souligne la nécessité le Maroc, l'agriculture a contri- menter et va rester probable- vitale d'investir davantage dans bué en moyenne pour 7 % à la ment supérieur au nombre de l'agriculture dans les pays en croissance du PIB entre 1995 et citadins pauvres pendant enco- mutation afin d'assurer des condi- 2003, alors que le secteur re au moins 30 ans ». tions de vie décentes aux 600 compte pour environ 13 % dans millions de ruraux pauvres de ces l'économie et emploie un peu Le rapport note que l'agriculture pays, dont la plupart se trouvent plus de la moitié de la popula- peut apporter les moyens de en Asie. tion active. Le rapport recom- sortir de la pauvreté à des mil- mande que, dans ces pays où lions de ruraux démunis qui, Intitulé « L'agriculture au service 2,2 milliards de personnes sans elle, pourraient devenir les du développement », le rapport vivent en zone rurale, les priori- laissés-pour-compte des écono- fait valoir que l'objectif internatio- tés en matière d'agriculture mies en mutation. L'une de ces nal de réduire de moitié d'ici 2015 soient axées sur la réduction des voies de sortie passe par une la proportion de la population disparités entre les revenus révolution agricole au profit 'EVENEMENTL vivant dans une extrême pauvreté urbains et ruraux, et sur l'ac- d'une agriculture à forte valeur et souffrant de la faim ne sera pas croissement des revenus de la ajoutée. atteint si le secteur agricole et le population rurale pauvre. secteur rural continuent d'être Une réforme des prix et un négligés et de recevoir des Selon le Rapport sur le dévelop- remaniement des subventions moyens insuffisants comme c'est pement dans le monde, pour les aux céréales pourrait encoura- le cas depuis 20 ans. populations les plus pauvres, ger les cultivateurs à se lancer une augmentation du PIB déter- dans les marchés lucratifs de « La proportion de la population minée contribue environ quatre l'horticulture, de l'aviculture, pauvre des pays en mutation fois plus efficacement à faire des poissons et des produits lai- constituée par des ruraux reculer la pauvreté lorsque cette tiers. pauvres, soit 82 %, est extraor- augmentation vient de l'agricul- dinairement élevée » déclare M. ture et non d'un autre secteur. Pour sa part, la Banque mondia- Robert B. Zoellick, Président du le, dont le volume des prêts à Groupe de la Banque mondiale. « En Asie de l'Est, la croissance l'agriculture et au développe- agricole a permis de faire recu- ment rural avait diminué dans « Nous devons nous préoccuper ler considérablement la pauvre- les années 80 et 90, est résolue davantage de l'agriculture face té rurale au cours des 15 à augmenter son appui dans ces aux pressions démographiques, dernières années » explique domaines. Les montants enga- à la diminution de la superficie François Bour-guignon, Écono- gés durant l'exercice 07 ont des exploitations, aux pénuries miste en chef à la Banque mon- atteint 3,1 milliards de dollars, d'eau, à la contamination de diale et Premier Vice-président, en hausse pour la quatrième l'environnement, et au retard de Économie du développement. année consécutive. 33 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Des constats précis inquiétantes pénuries d'eau typologie de pays fondée sur la dans les pays en mutation, le contribution de l'agriculture à Selon le rapport, il est possible rapport préconise de réformer la croissance totale entre 1990 d'améliorer les conditions de vie les institutions chargées des et 2005, et sur le pourcentage des agriculteurs en augmentant questions d'irrigation et de sup- de ruraux pauvres dans l'en- la productivité des cultures de primer les subventions aux ser- semble de la population pauvre base dans les régions qui sont en vices d'eau et d'électricité. (niveau de 2 dollars de 2002 retard, à condition d'investir par jour). Dans les pays à voca- massivement dans la gestion des Pour aider les plus démunis au tion agricole, essentiellement sols et de l'eau et dans la sein de la population rurale en Afrique, l'agriculture repré- recherche agricole. Le rapport pauvre, le rapport recommande sente une part importante appelle également à améliorer le d'améliorer le climat de l'inves- (>20%) de la croissance totale. climat de l'investissement dans tissement afin de favoriser les Dans les pays en mutation, le secteur agroalimentaire. activités rurales non agricoles et essentiellement en Asie, les les mécanismes d'emploi dans secteurs non agricoles sont les « Les économies en mutation les zones rurales. Des principaux facteurs de la rapide doivent passer de la révo- programmes d'emploi pour- croissance mais les pauvres lution verte à une nouvelle agri- raient être mis en place pour sont en grande majorité des culture à forte valeur ajoutée, car construire des routes rurales, ruraux. Dans les pays urbanisés la montée en flèche des revenus planter des arbres dans les essentiellement en Amérique urbains et la demande des villes zones dénudées, ou encore latine, en Europe et en Asie en produits à forte valeur ajoutée débourber les canaux et les centrale, les pauvres vivent en sont en train de devenir les étangs. majorité dans les centres moteurs de la croissance agricole urbains, bien que les taux de et de la réduction de la pauvreté » Le Rapport sur le développement pauvreté soient souvent plus indique Alain de Janvry, qui a dans le monde 2008 utilise une élevés en milieu rural. codirigé l'équipe de rédaction du rapport. « Partout dans le monde, 'EVENEMENTL les pays doivent aplanir les diffé- rences de traitement dans les échanges commerciaux ; les associations de producteurs agri- coles et les autres organisations locales doivent être impliquées davantage dans la définition des politiques ». Par ailleurs, l'une des grandes priorités des économies en mutation doit être de diminuer l'impact de l'agriculture intensive sur l'environnement, notamment en ce qui concerne les produits chimiques agricoles et la production de déchets animaux. Eu égard aux Le rapport sera présenté au Maroc en février 2008. Veuillez consulter le site www.banquemondiale.org/ma Pour plus d'information le texte intégral du rapport est disponible ici : www.banquemondiale.org/rdm2008 34 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Les réformes du secteur de l'énergie au Maroc Par Silvia Pariente-David, Spécialiste senior en énergie, Pierre Audinet, Économiste principal en énergie et Michael Hamaide, Chargé d'opérations L e Royaume du Maroc dépend bli le principe visant à refléter les 50% de la capacité de production aujourd'hui pratiquement entiè- variations de prix internationaux électrique est le fait de producteurs rement des importations pour satis- dans les prix intérieurs, afin d'at- d'électricité indépendants (IPPs), faire sa demande en énergie. Bien ténuer le poids des subventions, représentant 70% de la production que le Maroc ait diversifié son bou- et a opéré deux hausses consécu- totale d'électricité. 55% de la dis- quet énergétique au fil de ces 15 tives des prix au consommateur. tribution électrique est effectuée dernières années, en augmentant Après leur légère baisse au début par des opérateurs privés. Le d'abord son recours au charbon de cette année (reflétant un Maroc devrait continuer d'être une puis, plus récemment, en introdui- modeste déclin des prix pétroliers destination attractive pour les sant le gaz naturel, le pétrole assu- internationaux), les prix au investisseurs, comme l'a confirmé re toujours 62% des besoins en consommateur ont été gelés pour la récente amélioration de sa nota- énergie du pays (comparé à 75% éviter toute crise sociale, et cela tion de crédit, et le développement en 1993). Le Maroc reste donc for- malgré des prix internationaux à d'un cadre réglementaire stable et tement exposé aux fluctuations des la hausse. transparent encourageant une prix internationaux du pétrole, du Il est prévu que la demande en concurrence équitable. charbon et du gaz, lesquels ont un énergie croisse à un taux annuel effet déstabilisateur sur sa balance de 4.5% (passant de 11 mtep en Les grands défis énergétique des paiements. 2006 à 14 mtep en 2014). La du Maroc On estime que la hausse des prix dépendance du Maroc aux Le Maroc est confronté à une énergétiques a amputé le taux de importations a donc peu de chan- série de défis importants qu'il croissance du produit national ce de se réduire. La consomma- devra relever dans le secteur de brut (PNB) marocain de 1% tion d'électricité est en augmenta- l'énergie : durant la période 2000-20051. tion particulièrement forte, du fait · Comment réduire sa dépendan- Par ailleurs, le gouvernement a d'un effet multiplicatif d'une poli- ce vis-à-vis des importations et cherché à protéger la population tique nationale d'accès universel assurer la sécurité d'approvision- des effets de cette hausse de prix à l'électricité et de forts taux de nement du pays, par une diversifi- sur les marchés pétroliers inter- croissance démographique et cation de son bouquet énergé- PROJETS nationaux en réintroduisant le économique. Le taux de croissan- tique, un développement des res- contrôle des prix en 2000. Les ce de la demande en électricité sources nationales (éolien, solaire) subventions aux produits pétro- du Maroc s'est, en effet, fortement et une diversification des sources liers au consommateur qui en accéléré durant ces trois dernières d'importations ; ont résulté se sont avérées être années, passant de 6% p.a. en · Comment sécuriser son accès aux un poids important pour le bud- moyenne durant 1997-2002 à 8% ressources en gaz, une alternative get national, la part de ces sub- p.a. durant 2003-2006. nécessaire si le Maroc veut satisfaire ventions nettes dans le PNB pas- Le secteur privé a depuis long- sa demande en énergie tout en évi- sant, en effet, de 0.25% en 2004 temps été impliqué dans le secteur tant d'augmenter d'avantage sa à 0.92% en 2005, puis 1.61% en énergétique marocain et il conti- dépendance vis-à-vis d'un pétrole 2006. nue de jouer un rôle important coûteux ou du charbon aux impacts En 2006, le gouvernement a réta- dans le secteur électrique. Plus de environnementaux dommageables ; 1- Cette estimation se base sur une évaluation de l'impact d'une hausse des prix pétroliers de 30 USD sur la croissance des pays à revenus moyens (Unité Economie du Développement (DEC) de la Banque mondiale). 35 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 · Comment réduire le taux de ment des énergies renouvelables, · Le plafond d'auto-production croissance de sa demande en la création d'un marché gazier, électrique des industries a été énergie, et particulièrement sa l'usage de l'énergie nucléaire, et relevé de 10MW à 50MW, afin demande en électricité, par l'in- l'intensification de l'exploration de mieux faire face aux besoins termédiaire d'efforts soutenus en pétrolière et gazière ; importants en nouvelles capaci- matière d'efficacité énergétique ; · L'accès universel à l'énergie à tés de production et faciliter l'in- · Comment maintenir une poli- des prix concurrentiels. vestissement privé dans le secteur tique visant à lier les prix des pro- Comment maintenir les efforts de la production électrique ; duits pétroliers à ceux du marché d'électrification rurale pour que · Un comité interministériel a international, même quand ceux- toutes les populations du été formé et mandaté pour ci augmentent, et initier une Royaume bénéficient d'un accès superviser la préparation de la réduction progressive des sub- à l'électricité, tout en garantis- nouvelle loi sur le secteur élec- ventions au butane, tout en s'as- sant des prix aussi raisonnables trique qui devrait graduellement surant que les populations défa- que possible afin de préserver un introduire la concurrence et pré- vorisées sont protégées des effets avantage concurrentiel de l'éco- coniser les modalités de restruc- néfastes d'une hausse soudaine nomie marocaine sur les mar- turation du secteur ; des prix au consommateur ; chés mondiaux ; · Les prix pétroliers au consom- · Comment aborder les impor- · La maitrise de l'énergie ; mateur ont été ajustés périodi- tants besoins financiers, essentiels · La protection de l'environne- quement pour refléter les varia- au développement des infrastruc- ment et la sécurité des installa- tions des prix pétroliers interna- tures qui sont requises pour satis- tions énergétiques au travers tionaux et, ainsi, éviter une sub- faire la demande en énergie et d'un arsenal juridique et un vention permanente, tout en supprimer les goulots d'étrangle- contrôle technique renforcés. fournissant aux consommateurs ment. Les besoins en investisse- un signal prix clair et transparent ment en nouvelles capacités de En réponse à ces probléma- et les préparant à la libéralisa- production, de transmission et de tiques, le gouvernement a entre- tion du marché pétrolier ; distribution électrique sont parti- pris un certain nombre de · Une étude de faisabilité a per- culièrement élevés si le Maroc réformes : mis d'identifier deux sites poten- veut garantir la sécurité et la qua- · La loi cadre sur l'efficacité éner- tiels pour un terminal de gaz lité de la fourniture ; gétique et les énergies renouve- naturel liquéfié, principalement · Comment intégrer le Maroc lables a été approuvée par le en vue d'approvisionner le sec- aux marchés énergétiques régio- Conseil du gouvernement en mai teur de production électrique ; naux du Maghreb et de l'Union 2007. La législation secondaire · Le Gouvernement a intensifié Européenne. correspondante est actuellement ses efforts d'exploration de en cours de préparation. Le cadre pétrole et de gaz ; Le grand chantier institutionnel est, lui, en cours de · La coopération avec l'Union de réformes du gouvernement renforcement avec la création Européenne se poursuit, et une Il y a au Maroc un débat national d'une agence de maitrise de intégration au marché énergé- PROJETS continu sur les solutions à appor- l'énergie, afin d'atteindre l'objec- tique du Maghreb permettrait de ter aux enjeux énergétique. Un tif ambitieux de 10% pour la conforter la sécurité énergétique consensus s'est forgé autour des contribution des énergies renou- et d'optimiser l'usage des res- axes prioritaires pour lesquels des velables au bilan énergétique à sources du Maroc. Un Protocole interventions stratégiques s'impo- l'horizon 2012, d'accord a été signé en 2003 pour sent dans le secteur : · La sécurité énergétique : diver- sification de l'offre, développe- ment d'infrastructures facilitant les échanges transfrontaliers, stocks stratégiques ; · La diversification du bouquet énergétique. Cet axe concerne particulièrement le développe- 36 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 créer un marché énergétique Et son soutien s'est traduit ces Enfin, la Banque mondiale a su régional du Maghreb, qui pourrait deux dernières années par une mobiliser diverses sources de progressivement s'intégrer aux série d'opérations coordonnées, financement pour fournir un pro- marchés de l'Union Européenne. allant du soutien au budget natio- gramme d'assistance technique Avec le soutien de la Commission nal à l'assistance technique, en d'accompagnement cohérent à la Européenne, une étude sur l'inté- passant par des prêts d'investisse- réforme. Ainsi, plusieurs activités gration régionale a été lancée. Le ment en infrastructures. en cours, financées par le développement d'un marché En effet, un Prêt d'Appui à la Programme d'Assistance à la régional maghrébin du gaz natu- Politique de Développement du Gestion du Secteur Energétique rel offrirait des avantages signifi- Secteur Energétique (PPD) de 100 (ESMAP), le fonds fiduciaire nor- catifs au Maroc, particulièrement millions EU a pu être approuvé végien NTF-PSI, et le fonds en termes de sécurité d'approvi- par le Conseil d'Administration de Public-Private Infrastructure sionnement en combustibles et de la Banque mondiale le 29 mai der- Advisory Facility (PPIAF), s'attè- réduction de sa dépendance vis- nier et déboursé auprès du gou- lent à assister le gouvernement à-vis du pétrole ; vernement marocain cet été. Cette dans sa promotion du recours à · Enfin le Gouvernement a initié opération vise à accompagner les l'efficacité énergétique, à l'éner- un dialogue constructif avec réformes du gouvernement, tout gie éolienne et aux autres énergies d'autres pays producteurs d'éner- en apportant un ballon d'air aux renouvelables, ainsi que dans les gie, tels que le Nigeria et la finances de l'État. Elle entre dans étapes préparatoires de la restruc- Mauritanie. un cadre programmatique et turation du secteur électrique. devrait, dès lors, être suivie d'un Afin de s'assurer que tous les La Banque mondiale, second prêt DPL, une fois que la efforts de soutien fournis au un partenaire clé de la réforme première phase de réformes a Maroc dans le secteur énergétique Le dialogue entre le gouverne- atteint sa vitesse de croisière. connaissent une synergie, une ment marocain et la Banque Un projet de centrale thermo- complémentarité, et une qualité mondiale est entre dans une solaire, financée par un don du optimale, la Banque mondiale phase active en 2005 et s'est tra- Fonds de l'environnement mon- s'est très vite engagée à collaborer duit d'abord par un soutien de la dial (FEM) de 43.2 millions EU, a étroitement avec les nombreuses Banque mondiale à travers un également pu voir le jour le 19 agences d'aide au développe- programme d'assistance tech- avril dernier. Cette opération ment, également impliquées dans nique se penchant, en particulier, devrait permettre au Maroc d'ac- le secteur. En particulier, la sur les questions de sécurité éner- croître sa capacité de production Banque mondiale travaille étroite- gétique et de gestion efficace des en électricité tout en s'assurant de ment avec l'Union Européenne ressources énergétiques. Cette son efficience maximale, tirant (UE), la Banque Européenne collaboration, en coordination profit des bénéfices de l'énergie d'Investissement (BEI), l'Agence avec les autres partenaires au solaire et de la production en française de développement développement, et l'Union cycle combiné. (AFD), la Banque africaine de Européenne en particulier, Un autre projet d'infrastructure au développement (BAD), la Banque déboucha sur une formulation profit de l'ONE, actuellement en de développement allemande PROJETS par le Gouvernement d'un pro- préparation, devrait venir renforcer (KfW), l'Agence d'assistance gramme ambitieux et complet de la capacité de transport d'électricité technique allemande (GTZ). réformes du secteur énergétique, pour faire fasse à une forte crois- Cette coopération se focalise en visant à améliorer la compétitivi- sance de la demande, ainsi que le particulier sur les questions de té de l'économie marocaine au parc de production. Cette opéra- développement des énergies sein d'un marché méditerranéen tion comprendra également une renouvelables, de la promotion concurrentiel, et à réduire le défi- assistance technique à l'ONE pour de l'efficacité énergétique, des cit budgétaire de l'État. l'aider à s'adapter au futur marché modalités d'intégration régiona- La Banque mondiale s'est félici- électrique devant résulter de la libé- le des réseaux et de libéralisa- tée de cette initiative d'envergure. ralisation de ce dernier. tion des marchés énergétiques. Pour en savoir plus sur le secteur de l'énergie, consultez le site : //go.worldbank.org/ET1LSJYPP0 Pour en savoir plus sur les projets au Maroc, consultez la rubrique "projets" du site www.banquemondiale.org/ma 37 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 La Revue des dépenses publiques en Algérie La Banque mondiale a réalisé une Revue des dépenses publiques (RDP) en Algérie pour la période d'octobre 2005 à 2006. U n atelier de haut niveau publiques, du rôle de la fonc- objectifs. Cela implique un s'est tenu à Alger les 11 et tion publique dans l'efficacité ralentissement au niveau des 12 juillet 2006 pour la présenta- des services publics, et de l'éva- montants des crédits de paie- tion des recommandations prin- luation d'options stratégiques ment alloués aux entités déjà cipales de cette revue. pour l'utilisation des ressources largement pourvues en res- La RDP a fait une analyse appro- des hydrocarbures. sources, à partir de 2007 et au- fondie de la gestion fiscale et de D'autre part, la Banque mondia- delà. la qualité des investissements le n'a pas pu obtenir les don- A cet égard, les autorités sem- publics sous le Programme nées de l'enquête auprès des blent agir avec des mesures Complémentaire de Soutien de la ménages de 2000 qui lui diverses. D'une part, le total du Croissance (PCSC) avec l'objectif auraient permis de réaliser une PCSC a déjà été autorisé, et d'aider le gouvernement dans les analyse d'incidence de l'impact cette information a été transmi- cinq domaines : distributif des dépenses se aux ministères sectoriels et · Evaluer la pérennité budgétai- publiques. Ainsi, les conclu- aux wilayas. D'autre part, les re à la lumière de l'impulsion sions concernant l'impact crédits de paiement--contenus budgétaire que le PCSC repré- d'équité du PCSC sont peu dans la loi de finances initiale sente pour le pays. nombreuses. Pour ce qui est de de 2007 et supplémentaires de · Définir des normes tech- la fonction publique, les don- 2006--sont exactement simi- niques supérieures pour la ges- nées sont particulièrement laires, ce qui signifie, de façon tion de l'investissement public. rares, ce qui implique un effort implicite, la reconnaissance · Tirer les enseignements de la soutenu allant au-delà du cadre d'un plafond dans la capacité réforme en cours de modernisa- de l'exercice couvert par la d'exécution des enveloppes tion du budget afin de soutenir RDP. d'investissement. Finalement, la mise en oeuvre, le suivi et Dans un autre volet, bien qu'il des mesures prises lors des ren- l'évaluation des projets. soit fait mention d'utilisations contres Gouvernement. Walis le · Appuyer la préparation d'un alternatives des recettes des 25 juin 2006 et le 9 décembre cadre de dépenses à moyen hydrocarbures dans les sections 2006 - au sujet de l'investisse- terme. consacrées à la pérennité bud- ment local devraient contribuer · Améliorer l'efficacité et le rap- gétaire, la RDP se limite stricte- à flexibiliser les procédures de PROJETS port coût-avantage des investis- ment aux objectifs généraux passation des marchés et à sements dans quatre secteurs convenus avec les autorités accélérer les taux d'exécution clés : transport et travaux algériennes. des projets. publics, eau, éducation et santé. Conclusions et Au niveau microéconomique Spécificités de la RDP recommandations de la RDP · Les efforts analytiques et de La RDP couvre de multiples Au niveau macroéconomique politique doivent se concentrer thèmes sectoriels allant bien au- sur les problématiques centrales delà de la revue élémentaire des · La RDP appelle à une mise en de l'efficacité et du ratio coûts- schémas des dépenses oeuvre progressive du PCSC se avantages de la dépense publiques, ce qui enrichit l'ana- basant sur des améliorations publique. Dans ce sens, la lyse. Elle ne traite pas de l'im- modérées de la capacité d'ab- Revue suggère que l'Algérie pact distributif des dépenses sorption, pour atteindre ses prête une attention particulière 38 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 à la cohérence sectorielle et à la l'exécution du PCSC. Ces économique des transports fer- qualité des projets sélectionnés résultats anticipés sont : une roviaires et l'avantage compara- dans le cadre du PCSC. En effet, reclassification budgétaire, une tif dont les routes bénéficient la RDP suggère la nécessité d'un nouvelle loi organique du bud- dans plusieurs endroits. Les calendrier plus long pour l'exé- get, un cadre de dépenses à réformes institutionnelles devront cution du programme accompa- moyen terme, une budgétisation assurer la coordination du tra- gné d'améliorations progres- fondée sur la performance et un vail entre les autorités de l'avia- sives de la préparation des système budgétaire informatisé. tion civile et portuaire tout en projets et de la capacité d'exé- mobilisant le financement privé. cution. Au niveau sectoriel Des contrats basés sur les per- formances devront être utilisés · En ce qui concerne l'envelop- La RDP identifie plusieurs ainsi que le redressement des pe globale d'investissement, la défaillances qui affectent la coûts lorsqu'il est économique- RDP propose de travailler sur la qualité de l'investissement ment justifié. base de trois piliers qui sont : public et qui doivent donc être · Les priorités globales en terme · La restructuration du système redressées. Les performances d'éducation doivent être diri- national d'investissement public : observées dans les quatre sec- gées vers l'inspection des méca- Le système d'investissement teurs analysés dans la RDP, nismes de standards de référen- public devrait s'éloigner d'une transport et travaux publics, ce afin de mieux suivre la quali- approche de « projet par projet » eau, éducation, et santé, ont té de l'éducation écolière ; d'ac- et opter pour une approche pro- toutes progressé alors que les croître les dépenses par écolier grammatique pluriannuelle secteurs font face à des pro- en terme d'entrées pédago- dans le cadre de laquelle les blèmes similaires. Bien que la giques ; de revoir les normes projets sont sélectionnés sur la couverture des routes et des ser- physiques de la construction base de stratégies sectorielles. vices sociaux soit dans l'en- d'écoles ; et de mieux cibler les Par ailleurs, les projets d'inves- semble développée, des pro- subventions à l'éducation des tissement doivent satisfaire des blèmes demeurent entre les sec- familles les plus démunies. normes minimales et avoir des teurs : couverture inégale en · Le système de santé algérien coûts raisonnables pour pouvoir zones rurales ; faible efficacité et devra finaliser la création d'une être approuvés. qualité des services ; entretien stratégie complète et sectorielle ; · Le nouveau rôle de la CNED pratiquement inexistant ; absen- accroître le budget dédié aux (Caisse Nationale d'Equipement ce de stratégies sectorielles La Revue de la dépense publique pour le Développement) : En actualisées (à l'exception de tant qu'organisme spécialisé du l'éducation et plus récemment la (RDP) dans son acception la plus système national restructuré, la santé) ; cadres réglementaires répandue est une étude qui vise à CNED devrait jouer un rôle cri- incomplets (à l'exception de améliorer l'efficacité de la dépen- tique pour assurer que les prio- l'éducation et de l'eau) ; et se publique. rités sectorielles et les normes cadres institutionnels fortement En effet, à travers la RDP, nous techniques minimales soient fragmentés (en particulier la PROJETS avons l'ambition d'instaurer un respectées pour des « grands » santé et l'eau) ou faibles (en par- nouvel état d'esprit chez les diffé- projets. ticulier l'éducation et le trans- rents acteurs nationaux impliqués · La modernisation de la ges- port). dans la dépense publique. tion budgétaire : Le pays enre- Partant, nous sommes conscients gistre un retard dans les nota- · Le secteur des transports et que les résultats de cette étude ne tions internationales de gestion des travaux publics devra porter sont que le point de départ d'un budgétaire. Les autorités non une plus grande attention à la processus nouveau qui va deve- seulement en sont conscientes maintenance des routes, surtout nir une pratique habituelle qui mais elles se sont engagées dans celles des wilayas et des un processus rigoureux de communes. L'investissement entrera dans les moeurs. modernisation budgétaire, dont ferroviaire devra être reconsidé- Mourad Medelci, Ministre de plusieurs résultats clés sont indi- ré en tenant compte de l'analy- Finance. Communication relative rectement liés à l'appui de se récente entre le rôle au Séminaire sur la RDP, juillet 2006 39 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 besoins en santé primaires et secondaires ; renforcer le bud- get des ressources humaines dans les institutions de la santé, en particulier pour ceux en charge de l'investissement des projets et des technologies de l'information ; développer un nouveau système contractuel entre la sécurité sociale et les hôpitaux ; et réformer, d'urgen- ce, la gestion de l'équipement médical et pharmaceutique. séparément des autres projets complexes auxquels sont confron- Le partenariat Public-Privé d'investissement public et doi- tées les autorités algériennes au Les partenariats publics-privés vent se conformer aux poli- moment où elles mettent en oeuvre (PPP) peuvent s'avérer particu- tiques générales gouvernemen- l'ambitieux programme d'investis- lièrement utiles pour gérer l'in- tales et sectorielles. Les risques sement. Le programme de la réfor- vestissement et les dépenses budgétaires et de gouvernance me proposée des dépenses d'exploitation dans les projets des accords de PPP devraient publiques implique une prioritisa- d'infrastructure. Divers modèles être soupesés avec soin. tion et un échelonnement précis, de PPP sont possibles et plu- Puisque le financement privé en commençant par des mesures sieurs sont actuellement mis à d'infrastructure est en général qui auront un impact à court terme en oeuvre dans le secteur de plus cher que le financement sur le budget 2007. Parallèlement, l'eau et dans le secteur du trans- public, les PPPs doivent être jus- les bases doivent être jetées pour port (par exemple, un contrat de tifiés seulement quand les gains des initiatives à moyen (jusqu'en gestion aéroportuaire et une d'efficacité sont supérieurs aux 2009) et long terme (au-delà de concession pour les ports). coûts financiers plus élevés. 2009). Le Gouvernement devrait Cependant, il manque un cadre Etant donné les complexités envoyer des signaux non ambigus réglementaire commun ; la techniques des PPPs, l'Algérie de son intention de définir de nou- coordination fait sérieusement pourrait commencer avec des velles règles de jeu pour la sélec- défaut entre les ministères de PPPs dans des projets qui pré- tion, de préparation, et la gestion supervision ; le risque d'éven- sentent des risques budgétaires des projets publics, en renforçant tuels modèles incompatibles est limités, pendant que le pays les messages d'engagement, de réel ; les ressources humaines améliore sa capacité institution- meilleure gouvernance, de trans- pour assurer la capacité d'éva- nelle à évaluer, à sélectionner et parence et de qualité des luation sont très limitées au sein à faire le suivi des projets d'in- dépenses. De simples promesses des ministères ; et la capacité de PROJETS vestissement public. publiques d'attribution de plus de suivi est faible. Finalement, il serait important ressources seraient dépourvues de La RDP suggère que le recours de mettre en place un cadre fondement en raison des limites de aux partenariats publics-privés juridique commun qui assure le la capacité d'absorption. Non seu- (PPP) et autres formes de partici- transfert du risque au partenaire lement la conception mais aussi la pation privée fasse l'objet d'une privé, et des outils pour mesurer mise en oeuvre de cette stratégie évaluation prudente des oppor- le risque et publier les coûts devraient être cohérentes entre les tunités qu'ils offrent lors de budgétaires associés aux PPPs. ministères d'exécution. Le proces- l'évaluation des projets d'inves- sus doit être transparent, ouvert et tissement. Ces projets ne Conclusion participatif. devraient pas être programmés La RDP met en lumière les défis Pour plus d'informations et le texte intégral de la RDP et des annexes statistiques, consulter : //go.worldbank.org/LUSXC7B1O0 40 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Étude : Se soutraire à la pauvreté au Maroc Par Nora Dudwick, Sociologue à la Banque mondiale, Washington DC & Abdesselam Fazouane, Professeur à l'INSEA de Rabat C e rapport, fondé sur des dis- Constatations plus à même de gravir les éche- cussions et des histoires lons de la qualité de vie. C'est véridiques recueillies dans six De manière générale, les foyers sans surprise que l'on constate villages et trois zones urbaines les plus pauvres ont peu progres- que ce sont les plus grandes col- de part et d'autres sur le territoi- sé au cours de la dernière décen- lectivités, équipées des re marocain, fait état des facteurs nie. Leur fréquence d'ascension meilleures infrastructures et sociaux, politiques et institution- économique enregistrée (37 %) offrant de meilleurs services, qui nels qui affectent l'ascension est le double de celle des foyers donnent le plus de place à la économique des familles au au dessus du seuil de la pauvreté diversification, alors que les Maroc. Ce rapport s'inscrit dans (19 %). 20 % des foyers pauvres petits villages des zones rurales une étude comparative plus glo- sont parvenus à sortir de la pau- offrent moins de possibilités de bale comprenant dix-huit pays et vreté, tandis que plus de la moitié prospérité et de développement. intitulée : Moving out of Poverty : des foyers qui ont participé à Les foyers les plus pauvres Understanding Freedom, cette étude sont restés dans la ont plus de chances de gravir Democracy and Growth from pauvreté. 27 % des foyers qui ont les échelons lorsqu'ils sont the Bottom Up. participé à cette étude sont restés situés dans des collectivités Dans chacune des collectivités au dessus du seuil de la pauvreté, comptant une grande quanti- étudiées, des groupes de discus- et 7 % des foyers qui étaient té de foyers au dessus du sion composés d'hommes et de auparavant au dessus du seuil, seuil de la pauvreté, possi- femmes ont abordé les facteurs sont tombés dans la pauvreté. blement parce qu'un plus de l'ascension économique et de grand nombre de foyers la vulnérabilité. Ensemble, ils L'importance de la diversifica- vivant au dessus du seuil de ont élaboré une « échelle de la tion de la source de revenu la pauvreté se traduit par une qualité de vie dans la collectivi- Les foyers qui ont pu diversifier plus forte demande de biens té » intégrant des niveaux de leur source de revenu ont été et de services. bien-être définis à l'échelle loca- le, ainsi que le niveau de pau- vreté pertinent des communau- tés concernées. Le groupe a PROJETS ensuite statué sur les niveaux atteints par environ 100 foyers, dix ans avant cette étude, puis au moment de l'étude, par contraste. Ce classement a per- mis d'obtenir des renseigne- ments précis sur les tendances du développement économique de chaque collectivité. Quinze histoires véridiques viennent appuyer ce classement. Photos-James Miller Geo-Images Project, Dept. of Geography, UC Berkeley http://geoimages.berkeley.edu/GeoImages/Conditions.html 41 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 ce, même si les frais d'adhésion aux coopératives empêchent les foyers les plus pauvres d'y adhé- rer. De façon similaire, les foyers inscrits dans des réseaux sociaux très denses sont moins vulné- rables aux crises et ont plus de chances de se gravir les échelons du développement économique individuel. Le rôle des infrastructures % Movers % Fallers % Chronic Poor % Chronic rich et des services sociaux dans la quête de prospérité Les foyers comptant des membres la technologie dans leur quoti- Le développement des services et salariés ont tendance à être dien. des infrastructures, particulière- davantage mobiles sur « l'échel- L'accès au capital grâce à des ment ceux de l'eau potable et de le ». Un revenu ponctuel leur per- banques, des organismes de l'électricité, a contribué au bien- met de pouvoir survivre en cas de micro crédit, ou un héritage, être des foyers et des collectivités, crise, de planifier l'avenir, et de permet d'aider les foyers à et ce, même dans les zones les développer d'autres activités pou- atteindre un bien-être social et plus touchées par la pauvreté. vant générer un revenu. Ces de développement. Les per- L'accès à l'eau courante a permis foyers peuvent également se per- sonnes salariées et/ou possédant de réduire les tâches quoti- mettre d'acheter des actifs pro- des titres de propriété, trouvent diennes des femmes. Dans les ductifs tels que des terres ou des cependant qu'il est plus facile zones urbaines, l'installation de propriétés. d'obtenir un emprunt dans une lignes électriques a permis de Les propriétaires ont la possibili- institution financière, alors que sécuriser les quartiers. Dans les té de louer une partie de leur les foyers les plus pauvres, y zones rurales, l'arrivée de demeure ; par contraste, les compris les foyers tenus par des l'électricité a donné un meilleur locataires sont plus vulnérables femmes, sont limités à l'accès accès à l'information grâce à la et risquent de tomber dans l'iti- aux organismes de micro crédit télévision. La construction de nérance si le soutien de famille s'ils veulent financer des projets nouvelles routes a permis de perd son revenu et n'est plus en de petits commerces ou simple- créer des emplois dans le secteur mesure de payer le loyer. ment survivre en cas de crise du transport : chauffeurs et La migration est une stratégie passagère. Le fait de s'impliquer transporteurs, tout en réduisant cruciale employée par certains dans un organisme de crédit et les distances entre les villages et foyers pour avoir une chance de d'épargne informel tel que le les marchés. gravir « l'échelle ». Dans les col- daret, permet également d'aider Les foyers touchés par la pauvreté lectivités comptant plusieurs de financièrement les foyers (ceci sont les plus affectés par le manque PROJETS leurs habitants résidant à l'étran- n'est pas le cas pour les foyers de service sociaux et de santé. Le ger, l'envoi de fonds à la famille les plus pauvres). coût élevé des services de santé a restée sur place permet, non La capacité de coopérer avec des contraint certains foyers à vendre seulement de subvenir aux institutions ou organismes finan- leurs actifs, à puiser dans leur besoins des foyers, mais aussi de ciers formels ou informels permet épargne, à vendre leurs bijoux (y financer les constructions, d'en- d'aider économiquement et psy- compris des actifs productifs) pour courager la croissance des petits chologiquement les membres pouvoirpayerlesfraisdetransportau commerces et de développer des collectivités et des foyers. centre de santé le plus proche, les des services. Les foyers situés à Dans deux collectivités, nous médicaments et les pots-de-vin ver- l'étranger utilisent ces envois avons pu constater la création de sés au personnel médical. Le d'argent pour acheter plus de coopératives laitières à succès manque de services de sécurité terres, agrandir leurs troupeaux, qui ont permis de consolider les sociale, telle que l'assurance et l'as- acheter du matériel et introduire liens au sein de la collectivité, et sistance sociales peut, en cas de 42 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 crise, appauvrir les foyers vivant juste au dessus du seuil de pauvreté. L'éducation reste un facteur crucial pourdécrocherunbonemploi,créer un commerce lucratif et atteindre l'autonomie.Lesparticipantsrésidant dans des collectivités bien desservies attribuent la prospérité de leur locali- té au développement trans-généra- tionnel rendu possible avec l'accès auxécoles.Lesfemmesontfaitlelien retour annuel des émigrants, et tend à privilégier des cercles fermés entre l'éducation et la confiance en même l'arrivée d'Internet ont eu de connaissances aux dépens des soi, un sens de valorisation person- une influence sur la vision et les plus pauvres. On blâme la corrup- nelle, et la volonté de prendre des aspirations de la jeunesse. D'autre tion, enrayant les chances des plus risques par la voie créative. En effet, part, les jeunes issus des milieux les pauvres d'obtenir un emploi recon- l'éducationparlaformationestdeve- plus pauvres sont irrités à cause du nu, d'ouvrir un commerce et même nue un atout crucial quand par manque de libertés sociales et éco- de subsister par des méthodes infor- exemple, le mari n'est plus en mesu- nomiques, et du manque d'oppor- melles de gagne-pain. re de subvenir aux besoins du foyer. tunités de croissance. Par ailleurs, on retient que la Là où les femmes assurent le reve- Recommandations qualité de l'éducation a forte- nu du foyer à elles seules, ou là où Les résultats de l'étude suggè- ment décliné, surtout chez les elles sont des partenaires actifs aux rent quelques idées visant à pauvres. Beaucoup d'entre eux côtés de leur mari, on observe une réduire la pauvreté au Maroc. expriment leur frustration moti- plus grande possibilité d'ascension Voici les lignes principales : vée par le fait de ne pas pouvoir économique que dans les foyers · Encourager la diversification du débourser les frais de scolarité où les femmes ne travaillent pas à gagne-pain en soutenant davanta- nécessaires associés aux bonnes l'extérieur du domicile. Ces foyers ge l'entreprenariat et en facilitant écoles et, ultimement, de ne pas plus pauvres risquent de s'appau- l'accès au financement ; pouvoir obtenir un bon emploi. vrir davantage si le soutien de · Continuer à construire des Dans les collectivités dépour- famille du mari décline. Par infrastructures et à développer vues d'école, les familles les ailleurs, les femmes ayant un mini- des services, notamment dans plus pauvres sont dans l'impos- mum d'éducation (en ayant suivi les zones rurales ; sibilité absolue de scolariser une formation, par exemple) · Favoriser l'accès aux services leurs enfants. La jeunesse déplo- démontrent une plus grande de santé de base et à l'éducation re l'absence généralisée de confiance à envisager diverses secondaire, en portant une centres de jeunesse, de clubs, de stratégies pour améliorer la situa- attention particulière aux terrains de jeux et de centres tion économique de leur foyer. besoins des femmes et des sportifs pouvant les lancer sur Onobservequel'histoiredecesneuf jeunes filles ; une carrière professionnelle. collectivités marocaines prises au · Traiter les problèmes d'inégali- PROJETS cours de la dernière décennie tés entre les sexes en organisant Changer les relations de pou- montre une thématique de change- des formations de perfectionne- voir entre les sexes, et combler ment et de développement. Dans ment en lecture et en écriture à les écarts entre les générations une volonté d'obtenir des élections l'intention des femmes ; L'écart éducationnel entre les locales plus transparentes et des · Encourager l'inclusion des jeunes et leurs parents et l'évolu- médias plus ouverts, les citoyens ont jeunes en améliorant la qualité et tion des normes et des attentes commencé à exprimer plus de la pertinence de l'éducation, en entre les sexes, constituent égale- requêtes aux fonctionnaires adminis- augmentant les opportunités de ment des sources de frustration tratifs. Ils ont également exprimé leur développement économique et en considérables. L'accès facilité aux frustration quant à la corruption supprimant les obstacles à leurs programmes télévisés, le flux du endémique et le « copinage » qui droits et devoirs de citoyens. L'étude est téléchargeable à cette adresse : //go.worldbank.org/SSY9D6F7G0). 43 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS EN ALGÉRIE Projet de modernisation du système budgétaire (prêt 70470) · Montant original du prêt : Le principal objectif du projet est de moderniser et d'élargir la capaci- 23,7 millions de $EU té du Ministère des Finances à déléguer ses fonctions de gestion des · Montant annulé : dépenses essentielles et de conseils de politique économique. Le pro- 5,3 millions de $EU jet vise à soutenir les institutions et organisations financières qui favo- · Date d'approbation : risent la croissance dans le contexte d'une économie de marché 6 février 2001 démocratique en assurant : (a) une déclaration transparente et com- · Date d'entrée en vigueur : plète de la distribution des ressources publiques, fermement ancrée à 17 juillet 2001 la situation économique du pays ; (b) un cadre pour le choix des · Date de clôture : dépenses stratégiques utilisant la meilleure information possible, 28 février 2009 conformément aux bonnes pratiques internationales ; et (c) un instru- · Agence d'exécution : ment qui favorise l'exécution efficace et rationnelle du budget ainsi Ministère des Finances qu'une rétro information ponctuelle et fiable pour assurer des (Direction générale du budget) contrôles solides et une discipline budgétaire globale. Projet d'assistance technique au secteur des transports (prêt 70730) · Montant original du prêt : Les objectifs sont de moderniser et développer les services et systèmes de 8,7 millions de $EU transport et d'améliorer l'intégration des modes de transport. Les objectifs de · Date d'approbation : développement du projet sont de : (a) établir un cadre politique et institu- 23 août 2001 tionnel qui facilitera la participation privée dans l'infrastructure (PPI) ; (b) · Date d'entrée en vigueur : démontrer la viabilité de l'intégration des concessions dans les transports à 27 août 2002 l'aide du lancement réussi de deux dispositifs BOT (Build-Operate-Transfer) · Date de clôture : pour le métro d'Alger et une installation portuaire ; (c) renforcer la capacité 31 décembre 2007 du Gouvernement algérien à gérer et réguler le secteur des transports ; et (d) · Agence d'exécution : réhabiliter les chemins de fer pour qu'ils contribuent mieux au coût effica- Ministère des Transports cité du transport des personnes et du fret au niveau national. PROJETS 44 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS AU MAROC Fonds de l'Environnement Mondial - Gestion des Aires Protégées (projet 23494) · Montant original du projet : L'objectif du projet est de : (a) améliorer la conservation d'écosystèmes 10,5 millions de $EU et d'espèces d'importance mondiale, (b) contribuer à l'établissement · Date d'approbation : d'un système d'aires protégées et ; (c) renforcer la capacité institution- 27 janvier 2000 nelle en vue d'une gestion durable de la conservation d'écosystèmes. · Date d'entrée en vigueur : 14 novembre 2000 · Date de clôture : 30 juin 2008 · Agences d'exécution : Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification Projet de Développement Intégré Centré sur la Petite et Moyenne Hydraulique (prêt 46070) · Montant original du projet : Les objectifs de développement de ce projet sont : (a) d'améliorer le 32,6 millions de $EU revenu et la qualité de vie des communautés rurales vivant dans les · Montant annulé : zones de petite et moyenne irrigation, et (b) piloter de nouvelles 6,2 millions de $EU modalités institutionnelles conçues pour assurer une plus grande par- · Date d'approbation : ticipation communautaire et une plus grande intégration des pro- 31 mai 2001 grammes sectoriels à travers un Fonds de développement rural. · Date d'entrée en vigueur : 24 juillet 2002 · Date de clôture : 31 décembre 2008 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural, et des Pêches Maritimes Projet d'Appui à l'Agence de Développement Social (prêt 46610) PROJETS · Montant original du prêt : Les objectifs spécifiques du projet sont : (a) de tester de nouvelles 5 millions de $EU approches pour la prestation des services sociaux d'une manière plus · Date d'approbation : pertinente et plus efficace par rapport au coût en appuyant l'établisse- 4 juin 2002 ment d'un mécanisme participatif induit par la demande destiné aux · Date d'entrée en vigueur : communautés pauvres ; (b) de mieux organiser les communautés 22 mai 2003 locales pour qu'elles se chargent de l'établissement des priorités de · Date de clôture : développement et exécuter des activités de développement en renfor- 30 juin 2008 çant la capacité des ONG locales ; (c) de développer et renforcer des · Agence d'exécution : programmes participatifs et décentralisés pour réduire la pauvreté et Agence de développement lutter contre l'exclusion ainsi que réduire la vulnérabilité des pauvres, social (ADS). en particulier dans les zones rurales. 45 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS AU MAROC Projet de Développement Rural Intégré de Mise en Valeur des Zones Bour (prêt 47010) · Montant original du prêt : Les objectifs spécifiques du projet de développement rural intégré de 26,8 millions de $EU mise en valeur des zones Bour sont les suivants : (a) renforcer la capa- · Date d'approbation : cité institutionnelle dans les zones Bour au niveau de l'identification 10 juin 2003 du projet et de sa mise en oeuvre en partenariat avec des organisations · Date d'entrée en vigueur : locales ; (b) améliorer les conditions de vie et les revenus de la popu- 7 juillet 2004 lation locale de trois provinces (Azilal, Khenifra et Al Haouz) ; et (c) · Date de clôture : réduire la vulnérabilité des systèmes de production aux sécheresses. 31 décembre 2009 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural, et des Pêches Maritimes Projet d'Amélioration de la Formation de Base des Adultes Alpha Maroc (prêt 46790) · Montant original du prêt : Le Projet vise à tester de nouvelles approches en matière de qualité, de 4.1 millions de $EU formation et de gestion du système d'alphabétisation des adultes qui, · Montant annulé : si elles s'avèrent fructueuses, permettront au gouvernement du Maroc 1,8 millions de $EU de mettre en oeuvre, à grande échelle, des programmes d'alphabétisa- · Date d'approbation : tion ayant un impact durable. Le projet visera à : (a) améliorer la qua- 18 septembre 2002 lité des programmes. A cette fin, les contenus de formation et les · Date d'entrée en vigueur : méthodes pédagogiques seront examinés, analysés et rénovés afin 5 mai 2003 d'améliorer la participation et le rendement des apprenants ; et (b) ren- · Date de clôture : forcer la gestion du système au moyen d'une approche de partenariat 31 décembre 2007 entre le gouvernement et les prestataires des services. · Agence d'exécution : Ministère de l'Education nationa- le, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique Projet de Désenclavement Rural (prêt 47470) · Montant original du prêt : L'objectif de développement du projet est d'accroître le niveau d'ac- Montant original du prêt : 36,9 cessibilité des populations rurales aux routes, spécialement dans les millions de $EU provinces les plus défavorisées, en apportant son appui à un program- · Date d'approbation : me national d'amélioration des routes et par le renforcement de la 29 juin 2004 capacité institutionnelle. Les composantes clés de ce projet sont : la PROJETS · Date d'entrée en vigueur : réhabilitation et/ou mise à niveau des routes rurales sur environ 625 21 juin 2005 kilomètres et le renforcement institutionnel · Date de clôture : 30 juin 2010 · Agence d'exécution : Ministère de l'Equipement et des Transports. 46 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS AU MAROC Projet d'Appui à la Réforme de l'Education de Base (prêt 72730) · Montant original du prêt : Le projet a pour but d'appuyer les efforts du gouvernement visant à 80 millions de $EU assurer un enseignement fondamental de meilleure qualité à tous les · Date d'approbation : enfants âgées de 6 à 15 ans et ce d'une manière durable sur le plan 8 février 2005 financier. Pour atteindre cet objectif, le PARSEM appuie l'institution- · Date d'entrée en vigueur : nalisation des pratiques, mécanismes et approches qui amélioreront la 19 avril 2005 capacité du système de l'éducation sur une base continue. · Date de clôture : 30 juin 2008 · Agence d'exécution : Ministère de l'Education nationa- le, de l'Enseignement Supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche Scientifique Prêt de politique au Développement du Secteur de l'Habitat (prêt 73140) · Montant original du prêt : Le projet a pour objectifs de : (i) renforcer l'environnement institu- 150 millions de $EU tionnel, réglementaire et budgétaire pour faciliter le fonctionnement · Date d'approbation : du marché du logement et l'émergence de solutions de marché aux 30 juin 2005 contraintes et aux besoins du secteur de l'habitat ; et (ii) accroître l'ac- · Date d'entrée en vigueur : cès des ménages à bas revenu et démunis à des logements abordables 24 août 2005 et de meilleure qualité. · Date de clôture : 31 décembre 2007 · Agence d'exécution : Ministèredel'Habitat/Ministèredes Finances et de la Privatisation Projet d'Eau Potable et Assainissement en Milieu Rural (prêt 73510) · Montant original du prêt : Le projet a pour objectifs : (i) d'appuyer les programmes du gouverne- 60 millions de $EU ment pour augmenter l'accès des communautés rurales à l'eau potable · Date d'approbation : et à l'assainissement et améliorer les pratiques d'hygiène ; et (ii) d'as- 15 décembre 2005 surer la pérennité de ces actions dans le secteur. Le projet ciblera les · Date d'entrée en vigueur : provinces et les populations rurales qui manquent le plus d'un accès à 7 avril 2006 l'eau potable (Rif, Pré-Rif et régions atlantiques). · Date de clôture : 31 décembre 2012 · Agence d'exécution : Office National PROJETS d'Eau Potable (ONEP) Projet de Désenclavement Rural II (prêt 73780) · Montant original du prêt : Le projet complète le Projet de Désenclavement Rural I qui est actuelle- 60 millions de $EU ment en cours d'exécution, en appuyant la « Caisse de financement rou- · Date d'approbation : tier », un mécanisme de financement mis en place en vue de l'accélé- 2 mai 2006 ration du programme national des routes rurales. Le projet contribuera · Date d'entrée en vigueur : au désenclavement rural et au renforcement de la capacité du gouver- 4 décembre 2006 nement local à planifier et gérer les réseaux de routes rurales. · Date de clôture : 30 juin 2012 · Agence d'exécution : Ministère de l'Equipement et des Transports 47 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS AU MAROC FEM ­ Programme Africain relatif aux Stocks de Pesticides Périmés (projet 57778) · Montant original du prêt : L'objectif du projet consiste à aider le gouvernement à : (a) éliminer les 4 millions de $EU stocks de pesticides périmés inventoriés et les déchets apparentés du · Date d'approbation : domaine public ; et (b) mettre en oeuvre des mesures pour réduire et 5 février 2007 prévenir les risques futurs associés aux pesticides et aux déchets. · Date d'entrée en vigueur : 5 février 2007 · Date de clôture : 30 juin 2010 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural et des Pêches Maritimes Fonds de l'environnement Mondial - Projet de Centrale Thermo Solaire (projet 58314) · Montant original du prêt : Le principal objectif national du projet est d'accroître la contribution 43.2 millions de $EU des sources d'énergie renouvelable à l'ensemble énergétique du · Date d'approbation : Maroc et d'ajouter de la capacité au réseau électrique pour aider à 19 avril 2007 faire face à la croissance soutenue de la demande d'électricité. · Date d'entrée en vigueur : non disponible · Date de clôture : non disponible · Agence d'exécution : Office nationale de l'Electricité Initiative Nationale de Développement Humain (INDH) (Prêt 74150) · Montant du projet : La Banque mondiale prépare un projet qui viendrait en appui à la mise 100 millions de $EU en oeuvre de l'Initiative nationale de développement humain (INDH). · Date d'approbation : L'INDH vise à réduire la pauvreté, la vulnérabilité, la précarité et l'ex- 12 décembre 2006 clusion sociale, tout en instaurant une dynamique pérenne en faveur · Date d'entrée en vigueur : 8 février 2007 du développement humain. · Date de clôture : 31 juillet 2011 · Agence d'exécution : Ministère de l'Intérieur Projet de Développement de la Politique du secteur de l'Energie (Prêt 74480) · Montant original du prêt : Le projet appuiera le Gouvernement dans le processus de réforme du 100 millions de $EU secteur de l'énergie, y compris les sous-secteurs de l'électricité et des · Date d'approbation : hydrocarbures. 29 mai 2007 · Date d'entrée en vigueur : PROJETS 31 juillet 2007 · Date de clôture : 31 juillet 2007 · Agence d'exécution : Ministère des finances et de la privatisation Projet de Développement de la Politique dans le secteur de l'Eau (Prêt 74440) · Montant original du prêt : Ce prêt à la politique du développement appuiera la poursuite des 100 millions de $EU réformes du secteur de l'eau dans les domaines de la gouvernance, la · Date d'approbation : réglementation et la gestion intégrée des ressources en eau. 1 mai 2007 · Date d'entrée en vigueur : 13 août 2007 · Date de clôture : 31 décembre 2007 · Agence d'exécution : Ministère des finances et de la privatisation 48 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS EN TUNISIE Projet de Démonstration pour l'Elimination des Substances de Raréfaction de l'Ozone (projet 21936) · Montant du don : Ce projet vise à exécuter une stratégie pour éliminer progressivement 5,1 millions de $EU les substances de déperdition de l'ozone à travers : (a) l'établissement · Date d'approbation : du cadre institutionnel et réglementaire pour la diminution de l'usage 14 juin 1994 des substances destructrices de l'ozone (SDO) ; (b) l'introduction · Date d'entrée en vigueur : d'une technologie sans ozone dans les industries de la réfrigération, 14 juin 1994 des mousses et aérosols ; et (c) des actions aboutissant à la définition · Date de clôture : du programme d'élimination des SDO. 31 décembre 2010 · Agence d'exécution : Agence Nationale de Gestion des Déchets Projet d'Investissement dans le Secteur de l'Eau (prêt 70250) · Montant du prêt : L'objectif du projet est de : (a) promouvoir une gestion intégrée effec- 103 millions de $EU tive des ressources en eau ; et (b) promouvoir la conservation des · Date d'approbation : ressources en eau et la protection de l'environnement. Ces deux 22 juin 2000 objectifs devraient améliorer considérablement la productivité de · Date d'entrée en vigueur : l'agriculture et accroître l'accès des populations rurales à l'eau 23 janvier 2001 potable. · Date de clôture : 31 décembre 2007 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques Projet d'Appui aux Services Agricoles (prêt 70630) · Montant original du prêt : L'objectif de développement du projet est d'améliorer les services 21,3 millions de $EU publics et privés pour les producteurs agricoles, les transformateurs et · Montant annulé : les exportateurs, afin de les rendre plus compétitifs sur les exportations 3,2 millions de $EU ainsi que sur les marchés nationaux, en envisageant l'ouverture des · Date d'approbation : barrières commerciales à l'avenir. 26 juin 2001 · Date d'entrée en vigueur : 2 février 2002 · Date de clôture : 30 décembre 2008 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture et PROJETS des Ressources Hydrauliques Projet de Gestion du Patrimoine Culturel (prêt 70590) · Montant du prêt : Ce projet vise à aider le gouvernement dans la gestion durable du 17 millions de $EU patrimoine culturel du pays afin de développer le tourisme culturel et · Date d'approbation : d'obtenir des recettes touristiques supplémentaires. Le projet considé- 12 juin 2001 ré comme un modèle dans la région et ailleurs : (a) est conçu de façon · Date d'entrée en vigueur : à aborder une série détaillée de questions comprenant la préservation 12 février 2002 et la gestion du patrimoine culturel ; (b) a suscité un très grand intérêt · Date de clôture : et des offres très prometteuses des meilleurs spécialistes mondiaux 30 juin 2010 · Agence d'exécution : dans le secteur ; et (c) s'appuie sur une équipe de praticiens expéri- Agence de Mise en Valeur du mentés dans le pays. Patrimoine et de Promotion Culturelle 49 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS EN TUNISIE Deuxième Projet d'Investissement dans le Secteur des Transports (PPE-Phase 2) prêt (70510) · Montant original du prêt : Les objectifs du programme sont d'accroître l'efficacité et la qualité 37,6 millions de $EU des services de transport et de réduire le poids financier de ce secteur · Date d'approbation : sur le budget de l'Etat. La seconde phase du programme met l'accent 19 avril 2001 sur la création d'un cadre institutionnel pour les transports urbains et · Date d'entrée en vigueur : sur l'investissement à l'appui de la croissance durable du transport 27 mars 2002 public dans les grandes villes, du démarrage de la participation du sec- · Date de clôture : teur privé dans les services de transport et de l'amélioration de la ren- 30 juin 2009 tabilité des opérations ferroviaires dans le secteur des phosphates. · Agence d'exécution : Ministère du Transport FEM - Projet de Gestion des Aires Protégées (projet 51308) · Montant du don : Le principal objectif du projet est d'améliorer la gestion et la protec- 5,1 millions de $EU tion de certains parcs nationaux aux fins de conserver la biodiversité · Date d'approbation : d'importance mondiale et de contribuer à l'amélioration globale du 27 juin 2002 bien-être des populations locales. · Date d'entrée en vigueur : 18 juillet 2002 · Date de clôture : 31 août 2008 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques Projet de Développement des Zones Montagneuses et Forestières du Nord-Ouest (prêt 71510) · Montant du prêt : L'objectif du projet est d'améliorer les conditions socioéconomiques 34 millions de $EU des populations rurales dans les zones montagneuses et forestières du · Date d'approbation : Nord-Ouest, tout en améliorant également la gestion durable des res- 31 octobre 2002 sources naturelles. · Date d'entrée en vigueur : 14 juillet 2003 · Date de clôture : 31 décembre 2008 · Agence d'exécution : Ministère de l'Agriculture et PROJETS des Ressources Hydrauliques Projet de Développement Municipal III (prêt 71540) · Montant du prêt : L'objectif est de renforcer l'environnement institutionnel pour la 78,4 millions de $EU prestation des services municipaux de base et l'infrastructure par le · Date d'approbation : biais : (a) du renforcement de la capacité institutionnelle des collecti- 5 décembre 2002 vités locales et des agences sectorielles ; et (b) de l'amélioration de la · Date d'entrée en vigueur : capacité financière et institutionnelle du Fonds de développement 23 juin 2003 municipal. · Date de clôture : 30 juin 2008 · Agence d'exécution : CPSCL/Ministère de l'Intérieur et du Développement Local 50 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS EN TUNISIE Deuxième Projet de Développement des Exportations (prêt 72390) · Montant original du prêt : L'objectif du projet est de renforcer et d'ancrer plus profondément les 36 millions de $EU réformes lancées dans le cadre du premier projet de développement · Financement additionnel : des exportations dans le but de promouvoir un environnement plus 6 millions de $EU propice aux exportations. Les principales focalisations seront : (a) · Montant annulé : d'améliorer l'accès aux marchés d'exportation ; (b) de moderniser les 0,2 million de $EU services liés au commerce ; (c) d'assurer le capital de démarrage et · Date d'approbation : d'expansion aux nouveaux exportateurs par le biais de fonds de capi- 29 juin 2004 · Date d'entrée en vigueur : tal risque pour exportateurs émergents ; (d) d'améliorer l'efficacité et la 14 janvier 2005 performance des opérations douanières ; et (e) de renforcer l'efficacité · Date de clôture : interne du commerce et de la distribution. 31 mars 2010 · Agence d'exécution : Ministère du Commerce et de l'Artisanat Deuxième Projet d'Amélioration de la Qualité du Système Educatif - PAQSET II (prêt 72200) · Montant du prêt : L'objectif est de promouvoir l'excellence dans l'enseignement et 130,3 millions de $EU l'apprentissage, tout en poursuivant les efforts pour l'inclusion de tous · Date d'approbation : les enfants à tous les niveaux du système d'éducation de base. 8 mars 2004 · Date d'entrée en vigueur : 24 mai 2004 · Date de clôture : 30 juin 2008 · Agence d'exécution : Ministère de l'Education et de la Formation. FEM-Protection des Ressources Côtières et Marines du Golfe de Gabès (projet 54942) · Montant du don : Le principal objectif du projet est de protéger la biodiversité et de pro- 6,3 millions de $EU mouvoir un développement économique plus harmonieux axé sur une · Date d'approbation : gestion durable des ressources naturelles maritimes et côtières. Les 10 mars 2005 objectifs spécifiques sont les suivants : (a) développer des mécanismes · Date d'entrée en vigueur : pour une gestion intégrée de la biodiversité du Golfe de Gabès sur six 27 avril 2005 sites pilotes et les mettre en oeuvre dans trois sites pilotes prioritaires ; · Date de clôture : et (b) identifier les ressources institutionnelles et techniques requises 30 juin 2010 pour le long terme afin de redresser l'évolution actuelle de dégrada- · Agence d'exécution : tion de la biodiversité en faisant participer les communautés concer- Ministère de l'Agriculture et nées dans le contexte d'un cadre de promotion de développement des Ressources Hydrauliques participatif durable. PROJETS FEM-Projet de l'Efficacité Energétique/ Secteur Industriel (projet 54398) · Montant du don : Le principal objectif du programme est de surmonter les barrières au 8,5 millions de $EU développement d'un marché viable de projets de rendement énergé- · Date d'approbation : tique. Ces projets mettront, dans un premier temps, l'accent sur les 4 novembre 2004 grandes et moyennes industries qui présentent le potentiel le plus · Date d'entrée en vigueur : important pour des mesures de rendement énergétique. 13 décembre 2004 · Date de clôture : 31 décembre 2009 · Agence d'exécution : Agence Nationale des Energies Renouvelables (ANER)/ Société TunisiennedeGarantie(SOTUGAR) 51 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS EN TUNISIE Projet de Développement du Secteur des TIC (prêt 72440) · Montant du prêt : Ce projet appuiera le développement du secteur des technologies de 13,1 millions de $EU l'information et de la communication (TIC) en appuyant les réformes · Date d'approbation : institutionnelles et sectorielles des TIC, en améliorant les mécanismes 1er juillet 2004 de «e-security», en développant les applications de « e-government », · Date d'entrée en vigueur : et en favorisant la participation du secteur privé au développement des 18 janvier 2005 TIC. · Date de clôture : 30 juin 2009 · Agence d'exécution : Ministère des Technologies et de la Communication FEM-Programme Africain relatif aux Stocks de Pesticides Périmés (projet 55745) · Montant du projet : L'objectif du projet consiste à aider le gouvernement à : (a) éliminer les 4,0 millions de $EU stocks de pesticides périmés inventoriés et les déchets apparentés du · Date d'approbation : domaine public ; et (b) mettre en oeuvre des mesures pour réduire et 21 novembre 2005 prévenir les risques futurs associés aux pesticides et aux déchets. · Date d'entrée en vigueur : 13 décembre 2004 · Date de clôture : 30 novembre 2009 · Agence d'exécution : Agence Nationale de Gestion des Déchets Projet d'Approvisionnement en Eau en Milieu Urbain (prêt 73390) · Montant du prêt : Le projet proposé vise à : (a) renforcer la politique de développement 38,0 millions de $EU du secteur de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement et des · Date d'approbation : processus de mise en oeuvre afin d'améliorer la performance du sec- 17 novembre 2005 teur, promouvoir la participation du secteur privé et améliorer les poli- · Date d'entrée en vigueur : tiques tarifaires et de subvention ; (b) améliorer la performance de la 21 mars 2006 Société nationale d'Exploitation et de Distribution des Eaux (SONEDE) · Date de clôture : en renforçant les capacités d'exploitation et de gestion financière ; et 30 juin 2012 · Agence d'exécution : (c) maintenir la fiabilité et la qualité des services de l'eau du Grand SONEDE & le Ministère de Tunis et autres centres urbains, grâce à une capacité de production l'Agriculture et des Ressources supplémentaire et à la mise à niveau des réseaux de transport et dis- Hydrauliques tribution. PROJETS Deuxième Projet d'Appui à la Réforme de l'Enseignement Supérieur (prêt 73920) L'objectif de développement du projet est d'appuyer la mise en oeuvre · Montant du prêt : du programme du Gouvernement de développement du système de 76 millions de $EU l'enseignement supérieur en accroissant la capacité et l'efficacité, en · Date d'approbation : élargissant l'accès et en améliorant la qualité de l'enseignement et de 15 juin 2006 la performance institutionnelle. · Date d'entrée en vigueur : 17 novembre 2006 · Date de clôture : 30 novembre 2011 · Agence d'exécution : Ministère de l'Enseignement Supérieur 52 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 OPÉRATIONS EN COURS EN TUNISIE Projet d'assainissement de Tunis Ouest (El-Attar) (prêt 73970) · Montant du projet : Les objectifs du projet sont les suivants : a) renforcer la capacité de 66,8 millions de $EU traitement de l'ONAS dans la zone du Grand Tunis, améliorant ainsi la · Date d'approbation : qualité des services d'assainissement et préservant les réalisations 6 juillet 2006 accomplies par le secteur ; b) améliorer la qualité de l'environnement, · Date d'entrée en vigueur : en particulier de la zone côtière du Grand Tunis, qui donnera lieu à 17 novembre 2006 des impacts à l'avantage du tourisme national et international ; c) pro- · Date de clôture : mouvoir la réutilisation des eaux usées traitées dans l'irrigation sur une 31 décembre 2011 · Agence d'exécution : base durable et en quantités significatives, ce qui est très important au ONAS et Ministère de vu de la sévérité de la rareté de l'eau en Tunisie ; et d) améliorer la per- l'Agriculture et des Ressources formance de l'ONAS au moyen du renforcement de la capacité de ges- Hydrauliques tion financière et opérationnelle. Projet de Gestion Durable des Déchets Municipaux · Montant du projet : Le projet vise à : (a) renforcer les cadres institutionnel et financier, 22 millions de $EU développer des mécanismes adéquats de recouvrement des coûts, et · Date d'approbation : promouvoir la participation du secteur privé au système proposé ; (b) 13 mars 2007 mettre en place les capacités nécessaires pour réduire les risques pour · Date d'entrée en vigueur : l'environnement et la santé associés à la gestion de déchets munici- 20 juillet 2007 paux et de soins de santé dans leur globalité, à savoir ségrégation à la · Date de clôture : source, collecte, transport, traitement et élimination finale ; (c) 30 juin 2012 appuyer le gouvernement tunisien au niveau de la mise en oeuvre de · Agence d'exécution : son 10e Plan de développement économique et social (2002-2006) Ministère de l'Environnement qui prévoit l'établissement de neuf décharges contrôlées et la réhabili- et du Développement Durable/ tation des sites dépotoirs existants ; et (d) acquérir des crédits de réduc- Agence Nationale de Gestion tion d'émissions (à l'étape de la vérification) pouvant être générées par des Déchets certains projets du Mécanisme de développement propre en Tunisie. PROJETS 53 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 Dernières publications A Guide to the World Bank, Second Edition Cette deuxième édition du Guide de la Banque mondiale, entièrement révisée et mise à jour, donne un aperçu accessible et précis sur l'historique du Groupe de la Banque mondiale, son orga- nisation, sa mission et ses objectifs...etc. En plus de cela, le guide oriente les chercheurs vers d'autres sources contenant des informations plus détaillées, notamment les rapports annuels, les sites web, les publications, les adresses email des différents départements... etc. Le guide offre également des informations sur comment travailler/collaborer dans le cadre de projets de la Banque mondiale. C'est une bonne introduction pour ceux qui désirent comprendre ce que fait la Banque mondiale et comment. Global Development Finance 2007 (Complete Print Edition) : The Globalization of Corporate Finance in Developing Countries Global Development Finance (GDF), publié en deux volumes, est la revue annuelle de la Banque mondiale des tendances récentes et des perspectives en matière de flux financiers pour les pays en développement. C'est une source d'information indispensable pour les décideurs gouvernementaux, les économistes, les investisseurs, les consultants financiers, les banquiers, les académiques et toute la communauté de développement. Le Volume I : Analysis and Outlook donne une revue détaillée des tendances et perspectives en matière de flux financiers. Le Volume II : Summary and Country Tables contient des données statistiques détaillées pour 138 pays, ainsi que des données résumées par régions et groupes de pays par revenu. Le rapport est également disponible sous format CD-ROM, avec plus de 200 séries de 1970 à 2005, et des estimations par groupe de pays pour 2006. International Migration, Economic Development & Policy La migration internationale est devenue un élément central des relations internationales et de l'intégration globale vu son impact économique, social et culturel qui est en constante et rapide évolution, aussi bien dans les pays de provenance que ceux d'accueil. Cette publication présente une nouvelle évidence concernant l'impact de la migration et des flux des migrants sur divers indi- cateurs de développement, y compris une pensée innovatrice sur le lien entre l'émigration et les taux de natalité. D'autre part, la publication identifie l'effet des politiques des pays d'accueil sur les flux d'émigration. Il examine également les éléments qui déterminent l'émigration de retour ou répétée et explore le degré de succès des migrants après le retour aux pays d'origine. Doing Business 2008 Des régulations affectant 10 domaines du monde des affaires / de l'entreprise sont mesurés dans ce rapport. Il s'agit de : la création d'entreprise, l'octroi de licences, l'embauche de travailleurs, le transfert de propriétés, l'obtention de prêts, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et impôts, le commerce transfrontalier, l'exécution de contrats et la fermeture d'entreprises. Doing Business 2008 met à jour les 10 groupes d'indicateurs, donne une classification générale des pays par rapport à la facilité de faire des affaires et analyse les réformes de régulation des affaires, et ce en identifiant les pays qui améliorent le climat des affaires et ceux qui reculent dans ce domaine. Les indicateurs sont utilisés pour analyser les résultats économiques et identi- fier les réformes qui ont réussit, dans quel secteur et pourquoi. Doing Business 2008 se focalise sur comment des régulations complexes peuvent réduire l'investissement, la croissance et la création d'emplois, dans tous les es secteurs, et particulièrement les opportunités pour les femmes entrepreneurs. A n a ly z i n g H e a l t h E q u i t y U s i n g H o u s e h o l d S u rvey D a t a : A G u i d e t o Te ch n i q u e s a n d t h e i r I C e r a p p o r t d o n n e u n a p e r ç u s u r l e s q u e s t i o n s c l é s q u i é m e rg e n t d e l a p o n d é r a t i de santé et de niveau de vie. Il détaille et explique les outils et les méthodes essentiels pour des Dernièr publications analyses distributionnelles. Utilisant des exemples concrets, le rapport montre comment ces outils et ces méthodes peuvent être applicables au secteur de la santé. En plus de l'aspect théorique, le rapport offre également des directives et indications sur comment opérationnaliser et mettre en pratique ces principes. 54 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 World Development Report 2008 : Agriculture for Development Le Rapport sur le Développement dans le monde 2008 essaye de faire une évaluation de où, quand et comment l'agriculture peut être un instrument efficace d'un développement écono- mique qui favorise les pauvres. Le rapport examine plusieurs questions : Comment l'agriculture a changé dans les pays en développement au cours des 20 dernières années ? quelles sont les nouveaux défis et opportunités pour le secteur ? Quelles sont les nouvelles sources de la crois- sance agricole qui peuvent être saisies avec un coût efficace dans des pays pauvres (avec de larges secteurs agricoles, comme c'est le cas en Afrique). Comment la croissance agricole peut être efficiente dans la réduction de la pauvreté ? Comment les gouvernements peuvent faciliter la transition de larges populations hors de l'agriculture, sans transférer le poids de la pauvreté rurale aux zones urbaines ? Comment peut-on protéger l'utilisation des ressources naturelles pour l'agriculture ? Comment rédui- re et contenir les risques environnementaux de l'agriculture ? La publication de ce rapport marque le 30ème anniversaire de la publication des rapports sur le développement dans le monde par la Banque mondiale. More than a Pretty Picture : Using Poverty Maps to Design Better Policies and Interventions L'allocation de ressources et la conception de politiques adaptées aux conditions locales requiè- rent des informations largement désagrégées. Les données sur la pauvreté au niveau local sont typiquement non disponibles car la majorité des enquêtes de ménages ne sont pas représenta- tives au-delà du niveau régional. Ce rapport a pour objectif de promouvoir un usage efficace des cartes d'estimation de la pauvreté en petites zones, dans l'élaboration de politiques. Il présente une variété de politiques et d'interventions qui sont basées sur des cartes de la pauvre- té, se focalisant sur l'économie politique des cartes de la pauvreté et sur les éléments clés pour leur utilisation efficace par les décideurs. Le rapport examine également le futur des cartes de la pauvreté en termes d'utilisation de nouvelles techniques et des nouveaux domaines d'application. Forests Sourcebook : Practical Guidance for Sustaining Forests in Development Cooperation Forests Sourcebook donne des orientations opérationnelles pour engager le secteur forestier dans la réduction de la pauvreté, la conservation des ressources naturelles et le développement économique. C'est un guide pratique pour les prêts et projets de la Banque mondiale et qui regroupe une mine d'informations pour les agences gouvernementales, les ONG et les praticiens du domaine, sur une diversité de sujets tel que l'engagement du secteur privé, la gouvernance de la forêt, les récoltes commerciales et les systèmes d'information pour la gestion des forêts. Moving Out of Poverty (Volume 1) : Cross-disciplinary Perspectives on Mobility Cette publication regroupe les dernières pensées sur les dynamiques de la pauvreté. Tout en présentant des données conceptuelles et empiriques sur la mobilité économique et sociale, Moving out of Poverty met en évidence les résultats de recherches comparatives dans 3 vilages pauvres à Karnataka, en Inde et au Burkina-Faso afin de comprendre comment et pourquoi les populations sortent de la pauvreté. La série de rapports Moving Out of Poverty, lancée en 2007 est sous la responsabilité éditoriale de Deepa Narayan, Conseiller Principal de la Banque mon- diale et directeur de la série de rapports, publiés il y a quelques années, Voices of the Poor. International Trade and Climate Change : Economic, Legal, and Institutional Perspectives es Ce rapport est un des premiers qui essayent d'analyser les synergies entre le changement de climat et le commerce, avec des perspectives économique, légales et institutionnelles. Il aborde une question politique importante : comment les changements dans les politiques commerciales et la coopération internationale peuvent aider à s'attaquer aux risques environnementaux glo- baux, particulièrement les émissions GHG ? et quels sont les effets potentiels des politiques envi- ronnementales nationales, conçues pour faire face aux problèmes environnementaux d'ordre Dernièr publications global, sur le commerce et l'investissement ? Le rapport explore les opportunités d'aligner le développement et les politiques énergétiques de façon à stimuler la production, le commerce et l'investissement dans des options technologiques propres. 55 La lettre d'information trimestrielle du Groupe de la Banque mondiale au Maghreb - décembre 2007 - N° 6 NOTRE MISSION nawafid Lutter contre la pauvreté avec passion et professionnalisme pour obtenir des résultats durables. sur le maghreb Aider les populations à se prendre en charge et à maîtriser leur environne- ment via l'offre de ressources, la transmission de connaissances, le renforce- ment des capacités et la mise en place de partenariats dans les secteurs public et privé. Exceller en tant qu'institution capable d'attirer, de motiver, de développer un personnel dévoué, aux compétences exceptionnelles, qui soit à l'écoute et capable d'apprendre. NOS PRINCIPES Travail et partenariat selon une approche participative permettant l'appro- priation des projets par les pays, engagement à obtenir des résultats de quali- té, souci d'intégrité financière et de coût-efficacité, motivation et innovation. NOS VALEURS Honnêteté personnelle, intégrité, volonté de travailler en équipe, dans un esprit ouvert et un climat de confiance qui renforce la puissance d'agir de chacun, respecte les différences, encourage la prise de risque et la responsa- bilité et favorise l'épanouissement professionnel et familial. Bureau de la Banque mondiale en Algérie 19 rue Emile Marquis, Djenane El Malik - Hydra 16035, Alger Tél. : (+213) 21 54 66 66 - Fax : (+213) 21 54 93 52 www.banquemondiale.org/dz Bureau de la Banque mondiale au Maroc 7, Rue Larbi Ben Abdellah, Souissi, Rabat Tél. : (+212) 37 63 60 50 - Fax : (+212) 37 63 60 51 www.banquemondiale.org/ma Bureau de la Banque mondiale en Tunisie S/c Banque africaine de développement 13, Avenue du Ghana, Tunis Pour des commentaires, suggestions ou plus d'informations, prière de contacter : Tél. : (+216) 71 10 35 78 - Fax : (+216) 71 10 37 66 www.banquemondiale.org/tn Mme Najat Yamouri, Responsable Principale du Programme Communication E-mail : nyamouri@worldbank.org