L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 1 SOMMAIRE L’ÉVÈNEMENT 4 Côte d’Ivoire Les enjeux économiques d’une élection 12 DOSSIER Le Taureau par les cornes Un Conseil Présidentiel sur la question de 01 BP 1850 Abidjan 01, Côte d’Ivoire l’emploi en Côte d’Ivoire Tel : (225) 22 40 04 00 Fax : (225) 22 40 04 61 espoirabidjan@worldbank.org BANK IN ACTION 16 Magazine du Bureau Régional de la Banque mondiale (Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Togo, Bénin) Madani M. Tall au Directeur de la Publication Publisher Burkina Faso Madani M. Tall Une visite aux pas Rédacteur en Chef Editor in chief de course Emmanuel Noubissie Ngankam 22 Rédacteur en Chef adjoint Editor Taleb Ould Sid’Ahmed Facing the future Relecture Editing Côte d’Ivoire’s Marie France Anet Infrastructure challenge Comité Editorial Editorial Board Madani M. Tall Daniel Sellen 28 Lorenzo Bertolini ZOOM SUR Issa Diaw Mariko Phanse Taleb Ould Sid’Ahmed Marie France Anet Le fabuleux destin de Grace Aguna Deciat Saidou Diop Marie Diongoye Emmanuel Noubissie Ngankam KONATE, Collaboration Herbert Yusimbom Boh l’insubmersible Sylvie NÉNONENE 30 INSIDE THE BANK Lawrence Henri Mensah Graphisme et Impression Design and Printing Zato M. Moustapha, SNPECI agent de sécurité, réceptionniste L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 2 ÉDITORIAL Par / By Madani M. Tall Reconfiguration : Reconfiguration : Bienvenue au Burkina Faso Welcome Burkina Faso A A l’instar du monde, l’Afrique change, s the rest of the world, Africa is changing; its problems ses problèmes deviennent plus complexes et demand are getting more complex and demand more ent des réponses plus appropriées et mieux élaborée appropriate and better responses. Consequently, its s. Dans un tel contexte ses partenaires se doivent partners are duty bound to adapt to the new order de s’adapter à la nouvelle donne pour plus d’efficac so as to enhance their efficiency and undertake more ité et pour des actions plus pertinentes. actions with more development impact. La Banque mondiale pour sa part For its part, the World Bank, after making decentralization of , après avoir fait de la décentralisation de son personnel opé its operational staff one of the main orientations of its strategy rationnel l’un des axes majeurs de sa stratégie pour l’Afrique for Africa, undertook, on July 1, 2010, a reconfiguration , a entrepris depuis le 1er Juillet dernier, une reconfiguration of its Country Departments. The first consequence of this de ses Directions-Pays. Cette reconfiguration dont le but maj reconfiguration, mainly aimed at bringing the decision-making eur est de rapprocher davantage les centres de décision de centers of the Bank closer to the field, is the increase in the la Banque du théâtre des opérations, a pour première conséquence number of Country Departments from eleven (11) to fifteen le passage du nombre de Directions-Pays de onze (11) à quin (15). ze (15). Pour ce qui concerne la Côte d’Ivoire In the case of Côte d’Ivoire, which hosts one of the oldest field qui abrite l’une des plus anciennes Directions basées sur le Departments based in terrain en Afrique, elle couvrira désormais en plus du Bénin Africa, it will now cover, in addition to Benin and Togo, which et du Togo qui faisaient déjà partie de l’ancienne configuratio already formed part of the former configuration, Burkina Faso, n, le Burkina Faso qui jusqu’alors relevait de la Direction basé which formerly depended on the Department based in Accra. e à Accra. Quant à la Mauritanie et au Niger qui jusqu’au 30 Mauritania and Niger, which until June 30, 2010 depended on Juin dernier dépendaient d’Abidjan, ils font désormais partie Abidjan, will now form part of the new Country Department, d’une nouvelle Direction Pays constituée notamment du Mali qui constituted mainly by Mali, where the headquarters will en abritera le siège, et du Tchad. Quatre pays qui à l’évidence be based, and Chad. These four countries obviously share partagent des similarités qui à certains égards, requièrent des répo similarities and, in some respects, require a comprehensive nses globales. S’agissant des quatre pays dont j’assure response. désormais la direction des opérations, ils constituent non As regards the four countries, for which I am now heading the seulement un continuum d’Abidjan à Cotonou en passant par Operations Department, they constitute not only a continuum Ouagadougou et Lomé, mais également et surtout ils ont en com from Abidjan to Cotonou through Ouagadougou and Lome, mun ce que d’aucuns considèrent comme étant une pare but also, and especially, they have in common what some nté que l’Histoire et la Géographie ont contribué à forger. L’arr people consider as a relationship History and Geography have ivée du Burkina Faso dans ce groupe de pays rentre dans contributed to forge. The addition of Burkina Faso to this group l’ordre naturel des choses au point où certains observateurs se of countries is part of the natural order of things, to such an demandent pourquoi n’y avoir pas pensé plus tôt tant les 51 mill extent that some observers are wondering why the authorities ions d’habitants de ces quatre pays ont une communauté de did not think about it earlier, since the 51 million inhabitants of destin. Cette question est en tout cas revenue comme une these four countries have a common destiny. In fact, the issue rengaine lors de la visite officielle que j’ai effectuée dans ce pays came up again as an old refrain during the official visit I made du 20 au 24 Septembre derniers, visite au cours de la quelle les in Burkina Faso from 19 to 24 September 2010, during which plus hautes autorités du « pays des hommes intègres » n’ont pas the highest authorities of the “pays des hommes intègres� were été avares de gratitude pour la Banque mondiale qui y gère l’un not sparing with compliments for the World Bank, which is de ses portefeuilles les plus importants de l’Afrique de l’Ouest. supporting in their country one of its most important portfolios L’Espoir rendra désormais compte auta in West Africa. nt que faire se peut des activités de la Banque mondiale dan Hope will now characterize, as much as possible, the activities s ce pays qui, malgré ses ressources limitées, est l’un des plus of the World Bank in this country, which, despite its limited dynamiques et des plus prometteurs d’Afrique. resources, is one ofAfrica’s most dynamic and promising countries. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 3 Par EMMANUEL NOUBIssIE NgANKAM Côte d’IvoIre Les enjeux économiques d’une élection Le but ultime de l’Economie est le Bien L’un des indicateurs couramment usités est Pour ce qui est de la Côte d’Ivoire et d’après être et la liberté et non la production le Solde Primaire de Base. Cet indicateur les projections du Gouvernement et du et l’accumulation des biens. Cette est tout simplement la différence entre les FMI, le solde primaire de base pour l’année assertion d’Amartya Sen, Prix Nobel de recettes de l’Etat (fiscales et non fiscales 2010 serait d’environ 3 milliards de F CFA. l’économie 1998, appliquée à la Côte à l’exclusion des dons de l’étranger) et En 2009 il était de 46 milliards de F CFA. d’Ivoire, donne une autre dimension aux ses dépenses primaires hors intérêts et Ces chiffres sont certes positifs et indiquent élections présidentielles prévues le 31 investissements financés de l’étranger, qu’en 2010 comme en 2009, la Côte Octobre prochain. Certes, le lien complexe c’est-à-dire les dépenses courantes (salaires d’Ivoire ferait face à toutes ses dépenses de entre le Politique et l’Economique a fait et indemnités des fonctionnaires et agents fonctionnement sur ses ressources propres. l’objet d’une abondante littérature, mais de l’Etat, les dépenses de fonctionnement Mais le montant de 3 milliards (seulement le contexte ivoirien est particulier dans des administrations et institutions de l’Etat !) est révélateur de la fragilité des finances l’absolu car la paralysie politique qui les prestations de sécurité sociale et autres publiques ivoiriennes. Car en effet, avec un a plombé le processus électoral depuis dépenses sociales ciblées, les subventions, service de la dette d’environ 400 milliards cinq ans, semble s’être accommodé transferts et dépenses de contingence). de F CFA (intérêt et principal de la dette d’une situation économique qui, bien Il convient de préciser que ces dépenses intérieure et extérieure), il va de soi que les que préoccupante, n’est pas semblable à primaires ne prennent pas en compte le finances publiques de la Côte d’Ivoire sont celle d’un pays en crise, ayant même subi service de la dette. En d’autres termes, le sur un fil de rasoir et qu’inéluctablement, l’épreuve d’un conflit armé dont l’une des solde primaire de base permet de mesurer le solde budgétaire global serait largement résultantes a été la partition du territoire la capacité d’un Etat à faire face à ses négatif (-240 milliards de F CFA prévus national. Et pourtant, la Côte d’Ivoire va engagements s’il n’y avait pas des dettes. en 2010 sur des recettes estimées à 2326 mal, très mal même et l’immense majorité Il peut également s’apprécier comme étant milliards de F CFA). Avec la volonté des des ivoiriens avec. En quoi est ce que les la capacité d’un Etat à faire face au service autorités de finalement apurer les arriérés élections annoncées qui, après avoir été de sa dette après avoir couvert toutes ses de paiement sur ses créanciers (publics une arlésienne puis devenues une fixation, dépenses courantes sur ses ressources et privés) le solde global serait alors de peuvent-elles contribuer de manière propres. -596 milliards de F CFA. Le service de la déterminante à la renaissance économique de ce pays et partant à l’amélioration du bien être de ses populations ? Cette question est fondamentale et mérite analyse et débat. Tout d’abord, il importe de revisiter certains fondamentaux de l’économie ivoirienne afin d’en apprécier l’état réelle au-delà des apparences qu’il convient de relativiser. Certains de ces fondamentaux sont consignés dans le Tableau des Opérations Financières de l’Etat (TOFE) qui agrège toutes les informations de la comptabilité publique d’un pays et renseigne entre autres, sur l’ensemble des recettes et des dépenses, les sources de ces recettes et les allocations, en valeur absolue ou rapporté au PIB (Produit Intérieur Brut). Cet instrument donne également des informations et des Gestion de la dette : indicateurs qui permettent d’avoir une un casse-tête pour le Trésor. appréciation pertinente de la santé des finances publiques d’un pays. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 4 dette serait beaucoup plus important si ses créanciers ne consentaient pas à lui accorder un traitement spécial de sa dette abyssale Le service de la dette serait insoutenable si les créanciers de la d’environ 7400 milliards de F CFA (stock intérieur et extérieur). D’où l’important Côte d’Ivoire ne consentaient pas à enjeu du point d’achèvement de l’Initiative PPTE sur lequel nous reviendrons dans ces lui accorder un traitement spécial de sa colonnes. dette abyssale d’environ 7400 milliards Le TOFE de la Côte d’Ivoire nous renseigne également que sur les 2326 milliards de recettes budgétaires prévues en 2010, 814 milliards seraient consacrés aux salaires, 208 milliards aux prestations de sécurité de F CFA (stock intérieur et extérieur). sociales, 135 milliards à la sortie de crise et aux élections, 297 milliards aux subventions D’où l’important enjeu du point d’achèvement de l’Initiative PPTE. diverses et … 248 milliards (seulement !) aux investissements sur ressources propres soit environ 2,2 pour cent du PIB. Malheureusement, la Côte d’Ivoire ne peut pas compter sur un important financement à près de 49% en 2008. Une dégradation social est le mieux apte à créer la croissance de l’extérieur pour les investissements, tendancielle dont l’une des manifestations et des emplois ? Ce sont bien évidemment qui est estimé à seulement 0,8 pour cent est la cohorte des jeunes désœuvrés qui les entreprises c’est-à-dire le secteur privé, du PIB. A titre de comparaison, le Cape déambulent dans les rues d’Abidjan et dont n’en déplaise à ces jeunes mentionnés plus Vert (le pays le mieux géré de la sous- certains sont diplômés de l’enseignement haut et qui rêvent presque tous quand on les région selon certaines sources) a alloué supérieur. En termes simples, environ un interroge, d’être employés par la fonction 5,7 pour cent de ses ressources propres ivoirien sur deux vit dans la pauvreté avec publique. Réminiscence d’une époque de 2009 aux investissements et a reçu des moins de 661 F CFA par jour. Le rapport de définitivement révolue, époque pendant financements externes équivalent à 11 l’INS est assez révélateur et ce n’est pas un laquelle tout le monde profitait de la rente pour cent de son PIB. Quand on sait que hasard si les régions les plus touchées par la étatique. Le problème de fond qui se pose pendant plusieurs années les infrastructures pauvreté sont celles affectées directement donc à la Côte d’Ivoire est celui de savoir routières, énergétiques et autres n’ont pas par la crise militaro-politique de 2002 à comment créer les conditions optimales été entretenues encore moins renouvelées savoir le Centre-Ouest et où le taux de d’attrait de l’investissement privé ? Il faudrait en dehors de quelques interventions des pauvreté était d’environ 63% en 2008, et la peut être à cet effet rappeler qu’en 2009, bailleurs de fonds, on peut imaginer le région du Nord, où il a atteint 77 pour cent. les investissements directs étrangers (IDE) montant des investissements nécessaire Faut-il le rappeler, la pauvreté revêt trois n’ont été que de 228 milliards de F CFA, pour rattraper le retard. Le cas de la Banque facettes essentielles que sont l’exclusion, c’est-à-dire moins de 2% du PIB, ce qui mondiale qui à travers le Projet d’Urgence la précarité et le manque. L’exclusion fait en termes relatifs, fait de la Côte d’Ivoire d’Infrastructures Urbaines, a dû, entre de l’individu un paria de la société dont un pays moins attractif que la moyenne de autres, financer des travaux d’alimentation il est éjecté, la précarité qui va avec la l’Afrique subsaharienne où l’IDE représente en eaux, d’assainissement, de ramassage vulnérabilité expose l’individu à la merci environ 4% du PIB, alors que ce pays d’ordures et de petits travaux de bouchage de tout incident que peut être la maladie ou devrait jouer les premiers rôles au regard de de nids de poules dans les villes d’Abidjan toute autre calamité naturelle, et le manque ses potentialités naturelles. Nous ne nous et de Bouaké, est symptomatique des qui est l’aspect monétaire de la pauvreté, attarderons pas sur d’autres indicateurs difficultés que rencontre le trésor public à prive l’individu de moyens lui permettant tel que le classement Doing Business que faire face aux dépenses d’investissement de de faire face à ses besoins élémentaires tel nous avons eu à traiter abondamment dans base. que l’alimentation, l’éducation et les soins l’une de nos précédentes éditions et pour de santé qui sont à la base du bien être dont lequel la Côte d’ Ivoire occupe le rang peu Au-delà des indicateurs fournis par le TOFE, parle Amartya Sen le Nobel de 1998 enviable de 168 ème sur 183. d’autres sources permettent d’appréhender davantage la situation économique de la Et pourtant, quelque soit l’angle sous lequel En somme, et dans le court terme, la Côte Côte d’Ivoire. Ainsi, l’Enquête sur le Niveau le problème est traité, l’arme la plus efficace d’Ivoire doit devoir faire face à de nombreux et les Conditions de Vie des Ménages contre la pauvreté, c’est-à-dire contre défis économiques dont deux nous réalisée en 2008 par l’Institut National de l’exclusion, la précarité et le manque, c’est semblent majeures et dont la réalisation la Statistique de Côte d’Ivoire (INS) nous l’emploi. Or, dans une économie libérale serait intrinsèquement liée à la tenue des apprend que le taux de pauvreté qui était où par ailleurs, l’Etat fait à peine face à ses prochaines consultations électorales : de 10% en 1995, 38% en 2002, est passé dépenses de souveraineté, quel partenaire Il s’agit de la gestion de la dette et de L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 5 L’emploi des jeunes, une préoccupation majeure l’attrait de l’investissement privé en vue de six catégories de déclencheurs. Certes, occidentaux, ne seraient enclins à plaider la création d’emplois. à l’évidence, la tenue des élections n’y en Conseil d’Administration de la Banque figure pas explicitement. Mais il faut mondiale et du FMI pour l’effacement de Dès lors, comment est ce que la tenue des bien qu’on se le dise ; dans ce domaine la dette de la Côte d’Ivoire tant que les élections pourrait conduire à relever ces comme dans d’autres, les non-dits sont élections présidentielles n’auront pas eu deux défis ? Autrement dit, comment est souvent assourdissants. A la lecture de lieu. Mr. Robert Zoellick, Président du ce que l’économie ivoirienne sombrerait la polarisation faite sur les élections Groupe de la Banque mondiale, ne s’est davantage si les élections n’avaient pas lieu par l’ensemble des partenaires de la pas embarrassé de langage diplomatique ou se passaient mal? Côte d’Ivoire, aucun d’eux, notamment pour le clamer lors de son séjour à Abidjan parmi les plus influents que sont les pays en Janvier dernier. S’agissant de la dette, l’échéance la plus attendue est l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE qui permettrait à la Côte d’Ivoire de voir, La Côte d’Ivoire doit devoir comme par enchantement, l’essentiel de ses 7400 milliards de F CFA de dette faire face à de nombreux défis économiques dont deux nous annulé. Pour y parvenir, la Côte d’Ivoire devra certes avoir réalisé tous les préalables semblent majeures et dont la réalisation encore appelé déclencheurs du point d’achèvement regroupés en six grandes serait intrinsèquement liée à la tenue catégories que sont : (i) la mise en œuvre satisfaisante du DSRP pendant au moins un des prochaines consultations électorales: an, (ii) la stabilité macroéconomique telle que convenue dans le programme avec le Fonds Monétaire International, (iii) la bonne gestion des finances publiques, (iv) la gestion des secteurs sociaux, Education Il s’agit de la gestion de la dette et Santé, (v) la gestion de la dette, et (vi) la Gouvernance dans les secteurs de et de l’attrait de l’investissement privé en vue de la création d’emplois. l’électricité, des hydrocarbures et du café/ cacao. Nous reviendrons dans une autre édition sur les détails de chacune de ces L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 6 Par ailleurs, la décomposition du stock de la dette de la Côte d’Ivoire révèle que la portion bilatérale est la plus importante et Nous savons bien que cette élection est la condition pour que les la France qui de tout temps a toujours été le principal partenaire de ce pays, détient relations de la Côte d’Ivoire avec le une créance d’environ 1300 milliards de F CFA sur la Côte d’Ivoire après l’annulation reste du monde reprennent comme avant. de 250 milliards de F CFA (455 millions de dollars US) consentie à la fin de l’année Quand je dis comme avant, je pense 2009. Or c’est un euphémisme que de relever l’agacement des autorités françaises face au retard enregistré dans le processus électoral en Côte d’Ivoire, agacement qui s’est parfois manifesté de manière bruyante en particulier à la relation bilatérale pour ne pas en dire plus. Mais en tout état de cause, la France reste à tout point entre la France et la Côte d’Ivoire… de vue, LE partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire avec qui il faudra compter aujourd‘hui comme demain. Certes elle de stabilité et de reprise d’une coopération qui, comme nous le disions plus haut, est présente au Conseil d’Administration financière assainie avec l’ensemble des créent de la valeur ajoutée c’est-à-dire des institutions de Bretton Woods et sa partenaires de la Côte d’Ivoire. L’enjeu des emplois pour les jeunes, de la fiscalité voix y pèse, elle est le principal créancier est donc de taille et la date du 31 Octobre pour les finances publiques, des dividendes de la Côte d’Ivoire, mais elle est également 2010 (?), en tout cas la prochaine élection, pour les actionnaires, des provisions et au club de Paris (en assure d’ailleurs le est celle de tous les espoirs. amortissements pour le réinvestissement, secrétariat) qui regroupe l’ensemble des en un mot, de la richesse. créanciers publics bilatéraux. Rappelons à Pour ce qui est de l’attrait de l’investissement cet effet que le club de Paris détient plus privé et la création des entreprises qui elles Nous ne nous attarderons pas sur les de la moitié des 7 400 milliards de F CFA créent de la valeur ajoutée, l’extraordinaire difficultés rencontrées dans certains de créances sur la Côte d’Ivoire. A travers potentiel dont regorge la Côte d’Ivoire ne secteurs d’activités, difficultés en partie la créance de la France, l’Agence Française suffit plus. L’une des conditions premières ou en totalité liées à la partition de fait de Développement (AFD), financerait est le rétablissement de la confiance, de la du pays. Nous évoquerons ici pour les des projets d’investissement public dans stabilité des institutions, de la lisibilité et de besoins d’illustration, les coûts induits de le cadre du mécanisme C2D (Contrat de la prévisibilité des actions de l’Etat. Hormis l’acheminement des marchandises et autres Désendettement-Développement) dès que des opportunistes qui réalisent des « coups commodités vers les ports d’Abidjan et de le point d’achèvement de l’Initiative-PPTE » notamment dans le secteur minier, San Pedro ou encore le secteur de l’Energie serait atteint. Bien que l’effacement de la peu d’investisseurs s’accommodent d’un Electrique, facteur de compétitivité par créance de l’AFD ne soit pas explicitement environnement hautement risqué où à tout excellence et dont le déficit financier est conditionné par la tenue des élections, le moment, tout peut s’arrêter. Les ivoiriens estimé à environ 100 milliards de F CFA en lien entre cette échéance et la réalisation l’ont appris à leurs dépens, eux qui ont 2010 et les impayés dans la zone CNO sous de certains déclencheurs du point vécu les événements de 2002-2004 qui ont contrôle des Forces Nouvelles sont estimés d’achèvement de l’initiative PPTE pourrait poussé à la porte de nombreux opérateurs à plus de 60 milliards de F CFA. Seules aisément être établi, comme il se dit dans les économiques dont certains ont presque des élections et leur corollaire qu’est la milieux autorisés à mots presque couverts. tout perdu. L’illustration la plus patente de réunification totale du pays permettraient, M. Claude Guéant Secrétaire Général de ce désamour avec la Côte d’Ivoire a été, à non pas de combler le déficit du secteur, l’Elysée, envoyé du Président Sarkozy, n’en point douter, la délocalisation de la mais tout au moins à la Compagnie n’a pas eu besoin de circonlocution pour Banque Africaine de Développement (BAD) Ivoirienne d’Electricité (CIE) de recouvrer la le dire lors de son séjour à Abidjan le 03 dont le retour tant souhaité par les ivoiriens contrepartie de la fourniture de l’électricité Octobre dernier : « Nous savons bien que de tous bords, est conditionné entre autres, dans cette zone qui représente 50% du cette élection est la condition pour que les par la tenue des élections présidentielles et territoire national. relations de la Côte d’Ivoire avec le reste du le rétablissement d’un climat apaisé. monde reprennent comme avant. Quand je Cette fois-ci, nous l’espérons tous, est la dis comme avant, je pense en particulier à la Gage de stabilité et de retour à la normalité, bonne. L’engagement et l’engouement de relation bilatérale entre la France et la Côte les élections constitueront la première des tous les acteurs en commençant par ceux du d’Ivoire… ». No comment ! Serait-on tenté assurances pour les investisseurs dont Président de la République, sont rassurants. de dire. Les ivoiriens le savent mieux que certains attendent aux portent d’Abidjan, Toute tergiversation ou report sine die qui conque ; il est désormais admis par tous prêt à venir ou à RE-venir dans ce pays qui renverrait aux calendes… ivoiriennes, les que l’élection d’un Président ayant toute la réunirait ainsi tous les atouts pour devenir espoirs du renouveau économique de ce légitimité et le bon fonctionnement de l’Etat à terme émergent tel que ambitionné pays qui a pour vocation de jouer dans la et de ses institutions, constituent un gage dans son DSRP. Ce sont ces investisseurs cour des grands. CQFD L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 7 By EMMANUEL NOUBIssIE NgANKAM PresIdentIal eleCtIons In Côte d’IvoIre What’s at stake for the Economy The ultimate goal of an economy is well- domestic product (GDP). This instrument the basic primary balance. This indicator is being and freedom rather than the creation also provides information and indicators simply the difference between government and accumulation of wealth. When that allow for a proper assessment of the revenue (fiscal and non-fiscal revenue applied to Côte d’Ivoire, this assertion country’s public finance situation. excluding foreign grants) and its primary by Amartya Sen, winner of the Nobel expenditures (excluding interest and Prize in Economics in 1998, adds another One of the commonly used indicators is investment financed overseas), that is, current dimension to the presidential elections slated for October 31, 2010. Without a doubt, a great deal has been written about the complex link between politics and economics. However, the Ivorian context is special in an absolute sense given that the political paralysis that has weighed heavily The ministry on the electoral process for five years seems of the to have been accompanied by a situation Economy and Finance which, though worrisome, does not convey in Abidjan the impression of a country in crisis that has even experienced armed conflict, one of the effects of which has been the partitioning of the country. However, the situation in Côte d’Ivoire and for the vast majority of Ivorians is bad, even very bad. How can the upcoming elections, after seeming so remote and then becoming an obsession, make a decisive contribution to the country’s economic revival and thus improve the well-being of its people? This is a key question that warrants analysis and discussion. First, it is important to reexamine a number of the economic fundamentals of the Ivorian economy so as to understand the true situation that lies beneath appearances, which must be placed in a relative context. A number of fundamentals appear in the Government Flow of Funds Table [Tableau des Opérations Financières de l’Etat TOFE], which consolidates all the information related to a country’s public accounts and provides information, among other things, on all revenue and expenditures, the sources of this revenue, and allocations, either in absolute terms and relative to gross L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 8 expenditures (wages and compensation of government employees, operating expenses of government departments and institutions, Debt servicing would be unsustainable if Côte d’Ivoire’s social security benefits and other targeted social expenditures, subsidies, transfers, creditors had not agreed to accord and contingency expenditures). It should be noted that this primary expenditure special treatment to its colossal debt does not include debt servicing. In other words, the basic primary balance facilitates totaling roughly CFAF 7400 billion assessment of the government’s capacity to meet its commitments under a debt- free scenario. It can also be viewed as the government’s debt servicing capacity after covering all its current expenditures using (domestic and foreign debt stock). This its own resources. situation explains the importance of reaching the completion point Using the Government and IMF projections, the basic primary balance for 2010 stands under the HIPC Initiative. at roughly CFAF 3 billion. In 2009, it stood at CFAF 46 billion. These figures are certainly positive and suggest that in 2009 and 2010, Côte d’Ivoire will meet all its operating expenses using its own resources. investments. Unfortunately, Côte d’Ivoire large number of jobless youth who roam However, the sum of CFAF 3 billion (only) cannot rely on any significant foreign- the streets of Abidjan, some of whom have is indicative of the precarious state of financed investment, given that this figure higher education degrees. Simply put, Ivorian public finances. Indeed, with debt is estimated at a mere 0.8 percent of GDP. approximately one of every two Ivorians is servicing amounting to approximately By way of comparison, in 2009, Cape poor, surviving on less than CFAF 661 per CFAF 400 billion (principal and interest on Verde (which some sources consider the day. The INS report is quite telling, and it domestic and foreign debt), it goes without best managed country in the subregion) is no accident that the regions hardest hit saying that public finances in Côte d’Ivoire allocated 5.7 percent of its own resources by poverty are those directly impacted by are shaky and that the overall fiscal balance to investment and received external funding the 2002 political and military crisis, that is, is moving inexorably into broadly negative equivalent to 11 percent of its GDP. Bearing the Ouest and Centre-Ouest regions, where territory (CFAF -240 billion projected in in mind that for several years, roads, energy, the poverty rate was roughly 63 percent in 2010 based on estimated revenue of CFAF and other infrastructure have not been 2008, and the Nord region, where it has 2,326 billion). In view of the fact that maintained, let alone rehabilitated apart climbed to 77 percent. The face of poverty the authorities are finally willing to settle from a few donor-funded projects, one has three basic dimensions – exclusion, a their debt arrears to creditors (public and can well imagine the sizeable investment lack of security, and deprivation. Exclusion private), the overall balance is estimated at that would be needed to eliminate the gap. transforms individuals into pariahs in a CFAF -596 billion. Debt servicing would be The World Bank’s emergency infrastructure society that has rejected them, the lack of much greater if Côte d’Ivoire’s creditors had rehabilitation project, intended, among security that accompanies vulnerability not agreed to accord special treatment to its other things, to fund basic water and makes individuals prey to any mishap such colossal debt totaling roughly CFAF 7400 sanitation services, trash collection and as illness or any kind of natural disaster, billion (domestic and foreign debt stock). small-scale work to fill potholes in Abidjan and deprivation, the monetary aspect of This situation explains the importance of and Bouaké, is symptomatic of the problems poverty, robs individuals of the resources reaching the completion point under the the Government is facing in meeting its needed to meet their most basic needs such HIPC Initiative, a discussion that will be basic investment expenditures. as food, education, and health care, the taken up in another column. key ingredients of well-being, as defined by In addition to TOFE indicators, other sources 1998 Nobel Prize winner Amartya Sen. The TOFE for Côte d’Ivoire also shows that provide a clearer picture of the economic of the CFAF 2,326 billion in fiscal revenue situation in Côte d’Ivoire. The Household However, regardless of the angle from projected for 2010, CFAF 814 billion will Living Conditions Survey conducted in which the problem is viewed, the go toward wages, CFAF 208 billion toward 2008 by Côte d’Ivoire’s National Statistical effective weapon for combating poverty, social security benefits, CFAF 135 billion Institute (INS) indicated that the poverty that is, exclusion, a lack of security, and toward crisis recovery, CFAF 297 billion rate, which stood at 10 percent in 1995 deprivation, is employment. In a liberal toward miscellaneous subsidies, and a and 38 percent in 2002, jumped to economy where the Government is barely mere CFAF 248 billion (approximately close to 49 percent in 2008. One of the able to cover its sovereign expenditures, 2.2 percent of GDP) toward self-funded manifestations of this negative trend is the what social partner is best suited to foster L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 9 growth and job creation? Clearly, businesses or the private sector, despite the wishes of the youth mentioned above. When Côte d’Ivoire must grapple with myriad economic challenges, two interviewed, virtually all express a desire to work in the public sector. Their attitude is of which we consider highly reminiscent of a bygone era, when everyone benefitted from government employment. important and intrinsically linked to The underlying problem in Côte d’Ivoire is therefore the creation of optimal conditions the convening of the upcoming to attract private investment. It should perhaps be noted that in 2009, foreign direct investment (FDI) amounted to a paltry CFAF 228 billion (under 2 percent of GDP) which, in relative terms, makes Côte elections - debt management and d’Ivoire less attractive than the average country in Sub-Saharan Africa where FDI private investment for jobs creation. accounts for 4 percent of GDP, though Côte d’Ivoire should be playing a star role given its natural potential. We will not dwell In the case of the country’s debt, the most a subsequent article. Obviously, holding on other indicators such as the “Doing eagerly awaited deadline is the completion elections is not an explicit requirement. Business� ranking, which we addressed at point under the HIPC Initiative, which However, we feel compelled to say that in length in a previous column (Côte d’Ivoire’s would eliminate, in a seemingly magical this area, as in so many others, the silence unenviable ranking was 168 out of 183 fashion, the bulk of its outstanding debt of surrounding an issue is often deafening. countries). CFAF 7400 billion. To achieve this, Côte Given the intense focus on the elections d’Ivoire will certainly have to meet all the by Côte d’Ivoire’s partners, none of them, All told, in the short term, Côte d’Ivoire must requirements or completion point triggers including the western countries that wield grapple with myriad economic challenges, grouped into six major categories, namely the greatest influence, will be inclined to two of which we consider highly important (i) satisfactory PRSP implementation for at make a case before the Boards of the World and intrinsically linked to the convening of least one year; (ii) macroeconomic stability Bank and IMF to cancel Côte d’Ivoire’s the upcoming elections – debt management as agreed under the IMF program; (iii) sound debt until presidential elections are held. and private investment for jobs creation. public finance management; (iv) improved During a visit to Abidjan last January, Mr. delivery of basic social, education, and Robert Zoellick, President of the World How can the convening of elections result health services; (v) debt management; Bank Group, dispensed with diplomatic in overcoming these challenges? In other and (vi) governance in the electricity, language in his appeal for the convening of words, how can the Ivorian economy further hydrocarbons, and coffee/cocoa sectors. elections. deteriorate if the elections are not held or We will provide a detailed discussion of turn out to be fraught with problems? each of these six categories of triggers in Moreover, a breakdown of Côte d’Ivoire’s A political rally : what next after the elections ? L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 10 002 debt stock reveals that the bilateral Staff to the President and President Sarkozy’s whom lost almost everything. The most portion is higher, and that Côte d’Ivoire envoy, got straight to the point during his striking illustration of this disaffection with owes France, its principal longstanding visit to Abidjan on October 3: We are Côte d’Ivoire was, without a doubt, the partner, approximately CFAF 1300 billion, well aware that this election is the prime relocation of the African Development Bank following the cancellation of CFAF 250 requirement for ensuring that Côte d’Ivoire’s (AfDB), whose return, so keenly desired by billion (US$455 million) in debt at end- relations with the rest of the world will be Ivorians of every stripe, is contingent on, 2009. Now it would be an understatement normalized. When I say ‘normalized,’ I refer inter alia, the organization of presidential to allude to the displeasure of the French in particular to the bilateral relationship elections and the restoration of a peaceful authorities over the delays in the electoral between France and Côte d’Ivoire…� environment. process in Côte d’Ivoire, a displeasure that No comment! is what one might say. The at times has been stridently expressed, to Ivorians know this better than anyone else. As a prerequisite for stability and a return to put it mildly. In any case, however, France No one disputes the fact that the election of normalcy, the elections will mark the first will certainly continue to be Côte d’Ivoire’s a fully legitimate president and the smooth step toward reassuring investors, a number partner of choice with which it will have to functioning of the State and its institutions of whom are waiting on Abidjan’s doorstep, reckon, now and in the future. Of course, are prerequisites for stability and recovery ready to come—or come back—to this France, Côte d’Ivoire’s principal creditor, for improved financial cooperation with all country that would then be in a position sits on the Board of Executive Directors of Côte d’Ivoire’s partners. The stakes are to leverage all its assets to ultimately of the Bretton Woods institutions where therefore high and all hopes are pinned on become an emerging market economy, as its voice carries weight. But it is also a October 31, 2010, or at any rate, the next envisioned in its PRSP. It is these investors member of the Paris Club (serving as its election. who, as was mentioned above, will create secretariat as well) that groups together all value added, that is, jobs for the youth, tax public bilateral creditors. It bears noting, With respect to attracting private investment revenue for the public purse, dividends for in this regard, that the Paris Club holds and starting up businesses, which will shareholders, provisions and amortizations over half of Côte d’Ivoire’s debt of CFAF create value added, the great potential for reinvestment. In a nutshell—wealth. 7000 billion. Using credit from France, that abounds in Côte d’Ivoire will no the Agence Française de Développement longer suffice. One of the prerequisites is We will not dwell on the difficulties (AFD) is expected to fund public investment the restoration of confidence, the stability encountered in certain business sectors, projects under the C2D mechanism (Debt of the institutions, transparency, and the which are due, partly or entirely, to the Relief and Development Contract) once predictability of State actions. With the de facto partitioning of the country. For the HIPC Initiative completion point has exception of opportunists who broker purposes of illustration, we will cite the been achieved. While cancellation of the lucrative deals, especially in the mining costs associated with the transport of AFD debt is not explicitly contingent on the sector, few investors will tolerate a high- merchandise and other commodities to the holding of elections, the link between this risk environment where everything can Abidjan and San Pedro ports, or the electric debt and the implementation of a number grind to a halt at any moment. The Ivorians energy sector, an excellent catalyst for of triggers for achieving the HIPC Initiative learned this lesson at their expense - those competitiveness, whose estimated financial completion point could easily be made, an who experienced the events of 2002– deficit amounts to over CFAF 100 billion assertion made in slightly veiled terms in 2004 during which numerous economic in 2010, and outstanding debts in the official circles. Mr. Claude Guéant, Chief of operators were driven out, a number of CNO zone controlled by the New Forces, estimated at approximately CFAF 60 billion. We are well aware that this election Only the elections and the outcome—the reunification of the entire country—would is the prime requirement for make it possible not to eliminate the sector’s deficit, but at least facilitate, at the ensuring that Côte d’Ivoire’s Compagnie Ivoirienne d’Electricité (CIE), the collection of payment for the provision of electricity in this zone, which covers 50 relations with the rest of the world percent of the country. will be normalized. When I say This time, we all hope, will be the charm. The commitment and keen interest ‘normalized,’ I refer in particular demonstrated by all actors, starting with the President, is reassuring. Any equivocation to the bilateral relationship between or indefinite postponement would delay hopes for the economic renewal of this France and Côte d’Ivoire… country which intends to become a major player. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 11 IER DOSS Par HAMOUD ABDEL WEDOUD KAMIL Le Taureau par les cornes Un Conseil Présidentiel sur la question de l’emploi en Côte d’Ivoire P Apres plusieurs années de crise, la Côte lacé sous le Haut patronage du d’un régime structurant de politique d’Ivoire redresse progressivement la tête. Président de la République, le nationale de l’emploi intégré aux cadres La croissance économique est de retour Conseil Présidentiel sur l’Emploi et aux objectifs pour la croissance et le mais elle reste fragile. En fait de crise, il (CPE) au-delà de l’événement du 30 développement économique et social. En s’agit de plusieurs crises, économique, Septembre dernier, est un indicateur d’autres termes, il s’agira de doter le pays sociale, politique, identitaire, qui ont de la prise de conscience au plus haut d’un instrument de gouvernance à double toutes laissé des plaies dans la société sommet de l’Etat, de la gravité de la vocation : un instrument économique ivoirienne, plaies dont la plus béante et situation de l’emploi en Côte d’Ivoire pour replacer l’emploi dans sa fonction de l’une des plus profondes est le chômage et de la nécessité d’en faire une priorité facteur de production et d’accélération de des jeunes entre 15 et 35 ans, des villes et majeure. Il se veut être le déclencheur la croissance ; et un instrument social en des campagnes. Les statistiques officielles politique du Conseil National sur l’Emploi ce que la politique nationale de l’emploi donnent froid au dos surtout quand on se (CNE) qui pour être efficace avait besoin doit contribuer à corriger les inégalités réfère aux années de prospérité de ce pays d’une telle légitimation. sociales. dont le taux de pauvreté était d’environ Conçu pour être le creuset où se Le principe d’organisation s’appuie sur 10% dans les années 90 et avoisine les pensera pendant une durée limitée de le constat que les politiques, les mesures 49% aujourd’hui. Cette paupérisation quatre mois la question de l’emploi et les actions pour l’emploi sont initiées généralisée se traduit entre autres par sans préjudice des compétences des et conduites dans différents secteurs et à près de 4 millions de chômeurs soit structures gouvernementales, le CNE a différents niveaux par des acteurs aussi environ 24% de la population active. Ce pour objectif global d’établir un nouveau divers que variés, sans que ne se dégagent taux était de 6,2% en 2002. Selon les Pacte Economique et Social pour l’Emploi une synergie et une coordination à même chiffres officiels, le système scolaire qui en Côte d’Ivoire par la mise en place d’assurer la pertinence, la cohérence et n’est plus adapté au marché de l’emploi, éjecte chaque année en moyenne 500.000 jeunes qui viennent grossir la masse des désespérés. Entre 2002 et 2008, c’est environ 50% des entreprises du secteur formel qui ont disparu (13000 sur 26000) détruisant au passage plus de 44% des emplois permanents. Face à une telle situation apocalyptique, les pouvoirs publics et les partenaires au développement de la Côte d’Ivoire ne pouvaient longtemps rester indifférents au risque de voir un jour s’allumer la mèche de ce que d’aucuns considèrent à juste titre comme étant une bombe à retardement. C’est dans ce contexte qu’a été conçu le Conseil Présidentiel sur l’Emploi et son pendant opérationnel qu’est le Conseil National de l’Emploi qui a été porté sur les fonds baptismaux le 30 Septembre 2010 sous la haute présidence du Président du Conseil Economique et Social représentant pour la circonstance le Président de la République. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 12 DOSS IER l’efficacité dans une approche intégrée. guider la réflexion. Pour cela, des études travaux, le CNE sera géré par trois Or c’est une telle approche qui permettrait sur le profil économique de la Côte organes : le Comité de pilotage, la Cellule de s’appuyer sur les interactions entre d’Ivoire et sa relation à l’emploi ; le profil opérationnelle et le Comité scientifique les différentes initiatives. Une stratégie démographique et social en Côte d’Ivoire interministériel. interministérielle reflétant le caractère et sa relation à l’emploi ; le profil du secteur multidimensionnel et transversal de Education-formation en Côte d’Ivoire et sa LE Comité dE piLotagE l’emploi s’impose ; et ce, en prenant relation à l’emploi ; le profil du marché Il assurera la coordination, le maintien de appui sur les pouvoirs politiques qui du travail et sa relation à l’emploi ;le profil la cohérence et le suivi du déroulement du ont la responsabilité des politiques du cadre normatif et institutionnel de CNE. Il comprend le Ministre en charge de développement, les collectivités gouvernance économique et sociale en de l’emploi, les représentants du secteur territoriales, le secteur privé tant moderne Côte d’Ivoire et sa relation à l’emploi sont privé, les représentants des collectivités qu’informel et les partenaires sociaux. achevées ou en cours d’achèvement. locales, et les représentants de la Plate- Le CNE se veut une démarche à la fois En complément de ces études, trois forme de services, les représentants descriptive et analytique, exhaustive (3) tables rondes seront organisées sur résidents des partenaires techniques et et intégrée, de portée nationale en les préoccupations saillantes autour financiers. Le Comité de pilotage reflète vue de donner à la société ivoirienne desquelles se cristallisent toutes les attentes en effet, la volonté d’établir un partenariat une compréhension commune de la du moment à savoir l’employabilité des tripartite : pouvoirs publics, secteur privé problématique de l’emploi et de l’insertion jeunes ; l’accélération de la création et partenaires sociaux. Il traduit également en Côte d’Ivoire et une vision partagée des économique et d’emplois : auto-emploi, la nécessité de recentrer plus que par le voies de solutions possibles. Dans cette Très Petites Entreprises ; PME-PMI, Grandes passé le problème de l’emploi dans la attente, les travaux du CNE couvriront Entreprises et l’accompagnement du coopération bilatérale et multilatérale. l’ensemble des domaines qui influent sur développement porteur d’emplois : cas du l’emploi et le déterminent. secteur informel et du secteur agricole. La CELLuLE opératioNNELLE Le CNE, au cours des quatre prochains Elle assurera l’organisation pratique mois va explorer de manière systémique et Le CNE devra déboucher à l’issue des des étapes du CNE. Elle comprend les analytique le problème de l’emploi et ses travaux sur personnes-ressources des principales solutions dans les dimensions économique, l’élaboration du Document de cadrage structures ayant une mission d’emploi. démographique et sociale, institutionnelle de politique nationale de l’emploi et du et gouvernance. Ces travaux seront Document-plan pour l’action LE Comité sCiENtifiquE soutenus par des études qui permettront la validation du document de cadrage iNtErmiNistériEL de fournir aux différents ateliers et tables de politique nationale de l’emploi et du Le Comité scientifique interministériel est rondes les éléments factuels qui pourront document plan. Cette validation se fera à le vivier d’Experts nationaux qui seront deux niveaux : le niveau élargi et le niveau mis à contribution d’abord pour effectuer restreint. les travaux d’analyse, de diagnostic et de Les officiels lors du Conseil Les documents produits seront largement propositions des politiques et mesures, présidentiel sur l’emploi diffusés pour recueillir les commentaires ensuite pour suivre l’élaboration du et avis des différents acteurs de la société Document de cadrage et du Document- ivoirienne et les ajustements nécessaires plan à travers les référents. seront portés et soumis aux assises de Le Comité comprend en effet les experts restitution et d’appropriation nationale. issus des Ministères ou des institutions Ces assises se tiendront sur une demi- à mêmes de concourir aux réponses journée et vont marquer la fin des travaux au problème de l’emploi. Dans sa du CNE proprement dits. Elles réuniront de composition le comité scientifique est nouveau les institutionnels comme dans le significatif de la transversalité et du cas du Conseil Présidentiel. Quatre temps caractère multidimensionnel de l’emploi forts marqueront ces assises : ainsi que de la nécessité pour tous les la présentation des résultats du CNE : acteurs concernés de s’associer à la document de cadrage de politique recherche des solutions et à jouer leurs nationale de l’emploi et document plan ; partitions à la mise en œuvre. la validation et l’adoption officielle des Le CNE bénéficiera de l’appui des résultats par le Gouvernement ; partenaires au développement dont la la Déclaration d’orientation de politiques Banque mondiale, le Programme des de l’emploi 2011-2015. Nations Unies pour le Développement Le Gouvernement adoptera le nouveau (PNUD), l’Organisation Internationale du régime de politique nationale de l’emploi Travail (OIT) et la Coopération Française. par voie législative ou réglementaire, en vue de lui donner la force d’application requise. Au cours des quatre mois de L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 13 Par syLvIE NENONENE In aCtIon Togo Pour une relance des secteurs traditionnels de l’économie La suspension de l’assistance financière Le terminal à conteneurs du port de Lomé : poumon de l’économie. internationale entre 1992 et 1997 ainsi que d’autres facteurs institutionnelles ont considérablement affecté les fondamentaux de l’économie togolaise. La normalisation politique qui a suivi les élections législatives de 2007 a permis au pays de renouer la coopération avec les partenaires extérieurs et d’envisager l’avenir sur de nouvelles bases. Pour retrouver le chemin de la croissance, le gouvernement togolais a commandé une Etude Diagnostique pour l’Intégration du Commerce (EDIC), avec comme principal axe l’identification des obstacles dans les secteurs clés de l’économie. Eclairage. l Le rehaussement du niveau des compétences est lui aussi un autre chapitre abordé dans cette étude qui montre des es auteurs du rapport d’Etude Diagnostique pour similarités avec la majorité des Etats subsahariens: Inadéquation l’Intégration du Commerce (EDIC) présenté en de l’offre de formation par rapport aux besoins du marché, Septembre dernier dans la capitale togolaise sont faible qualité de l’enseignement, taux de chômage élevé. La formels : Pour redonner un nouveau souffle á solution ? Associer le secteur privé de façon plus efficace à la son économie, le gouvernement togolais devrait formation professionnelle qui peut se faire à travers des stages impérativement remettre en scelle les secteurs traditionnels en entreprises, la contribution du privé à la conception des et lever les barrières aux exportations. Intitulée « Relancer programmes de formation post-secondaires, et l’amélioration les secteurs traditionnels et préparer l’avenir : Une de la qualité des enseignements dispensés dans les institutions stratégie de croissance tirée par les exportations », de formation non étatiques. l’étude donne une photographie de ce que le Togo économique de demain devrait être. Ensuite, la rénovation des infrastructures et la réduction Tout d’abord, l’environnement des affaires passé au crible par des coûts qui occupent une bonne partie du rapport, avec les experts de l’étude qui préconisent, outre l’assouplissement cette lancinante question de l’énergie électrique et les des contraintes imposées aux investisseurs, de développer communications. Le rapport nous apprend qu’au Togo, les les compétences adéquates pour répondre á la demande du tarifs d’électricité sont nettement supérieurs à la moyenne marché. Preuve á l’appui, le rapport indique que la position régionale, ce qui rend peu probable la compétitivité du pays du Togo dans le classement du « Doing Business » n’a pas dans le secteur des industries manufacturières pour lesquelles beaucoup évolué au cours des cinq dernières années. Les l’électricité est un intrant important. Pour ce qui est de la enquêtes menées montrent que l’accès au crédit constitue communication (téléphone fixe, téléphone mobile, accès l’une des plus grandes difficultés du secteur privé et empêche à l’internet), les coûts sont très élevés par rapport à d’autres le développement des entreprises. On note également des pays de la sous-région où il y a une plus grande ouverture faiblesses liées à la corruption, la protection des investisseurs et où la concurrence dans le secteur de la téléphonie mobile et la création d’entreprise. De plus, 60% des entreprises est accrue. Le réseau routier, quant à lui, nécessite de grands interrogées estiment que les tribunaux ne sont pas impartiaux travaux de construction et de réhabilitation, sans oublier le ou libres de toute corruption. Pourtant le Togo, qui a assure la pari de l’entretien. Une des solutions recommandées par le présidence de l’Organisation pour l’Harmonisation du droit des rapport est d’améliorer la position du Port de Lomé appelé Affaires en Afrique (OHADA) depuis Décembre 2010, devrait á devenir plus compétitif au niveau régional et continental, pouvoir tirer un meilleur parti de sa position pour appliquer surtout que le contexte risque d’évoluer dans un sens plus plus efficacement le cadre règlementaire qu’offre l’institution favorable que jamais : la normalisation de la situation à en matière de commerce. De la sorte, des améliorations Abidjan et les réformes en cours au Ghana, devraient inciter pourraient être apportées á la professionnalisation des á un plus grand allègement des procédures ainsi que leur tribunaux de commerce et l’application du droit commercial. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 14 In aCtIon intégration à la mise en place d’un guichet unique pour toutes on note par exemple que les coûts et retards excessifs que les opérations d’import/export. l’on observe dans le commerce sont dus principalement à la non application des accords régionaux de transit, ainsi qu’aux retards et surcoûts occasionnés par les services de douane et agriculture, Emploi et politique d’escorte. De plus, la procédure de dédouanement comporte commerciale au Togo : des étapes excessives et donne lieu à des paiements non officiels et injustifiés. repenser le cadre général Tertio : Grâce à sa position géographique et son port en eau profonde, le Togo fait office d’entrepôt pour les pays voisins. L’EDIC, il faut le souligner, relance la participation du Togo Le trafic d’import/export destiné à d’autres pays (transit et dans le Programme du Cadre Intégré Renforcé pour l’Assistance réexportation) apporte une valeur ajoutée estimée à 10% du Technique liée au Commerce. Elle vient renforcer le contenu PIB, la part la plus importante provenant de la réexportation des de la Stratégie pour la réduction de la pauvreté du Togo en ce véhicules d’occasion. Le rapport note qu’une grande partie de qui concerne la croissance économique. De ce fait, les experts ce commerce est basée sur la contrebande vers le Nigéria, une ne se sont pas trompés en reconnaissant que l’agriculture pratique qui favorise la culture de la corruption et de l’évasion demeure le secteur qui permet d’accroître directement les fiscale, tout en détournant des compétences entrepreneuriales revenus des pauvres. Mais beaucoup reste à faire pour exploiter des autres activités productives, plus viables à long terme. les opportunités et améliorer la compétitivité du Togo sur les produits d’exportation traditionnels que sont le coton, le café et le cacao. Selon le rapport, la filière coton mérite une attention prioritaire étant donné le nombre important de personnes Les sources potentielles porteuses de croissance économique pauvres qui s’y consacrent. Quant aux filières du café et du cacao, elles requièrent une nouvelle stratégie globale axée sur l’amélioration du rendement. Par ailleurs, si l’on met en Il ressort de la lecture de l’Etude Diagnostique pour l’Intégration valeur le potentiel de la production alimentaire (notamment du Commerce que les secteurs clés porteurs de croissance en encourageant l’exportation vers la sous-région des produits économique pour le Togo demeurent ceux des phosphates, du coton, vivriers dont la demande locale est déjà suffisamment satisfaite), des cultures vivrières, du ciment, du commerce de transit et de la la croissance économique et la création de revenus devraient zone franche. Pour tirer le meilleur de ces différents secteurs et augmenter de façon substantielle. Mais il est important de relancer rapidement l’économie togolaise, le rapport recommande s’efforcer à résoudre certains problèmes transversaux pour tirer le qu’un certain nombre de priorités soient mises en œuvre dans les meilleur des potentialités agricoles du pays. Il s’agit notamment meilleurs délais. Il s’agit notamment de : de la réforme foncière, de l’aménagement de pistes rurales, des relancer le secteur du phosphate et renouveler la confiance systèmes d’informations du marché, de la modernisation des dans l’avenir du secteur coton en améliorant la gouvernance, en services de recherche et de vulgarisation, etc. favorisant l’entrée d’un investisseur privé stratégique dans les deux Ces améliorations dans un secteur aussi vital que l’agriculture cas, et en renforçant les capacités des organisations des producteurs pourraient induire un effet domino sur la politique commerciale de coton ; du Togo de manière plus globale et plus cohérente, notamment promouvoir la production vivrière pour l’exportation vers la sous- en favorisant la concentration des ressources sur les principales région et la substitution efficace des importations ; priorités. La rationalité d’une telle mesure s’explique par le besoin agrandir la zone franche togolaise et réorienter ses activités vers de lever les contraintes liées au développement du commerce les secteurs à haute intensité de main-d’œuvre, et vers l’accès à des et à la politique commerciale (faible capacité technique, marchés au-delà de la sous-région, sur la base d’une analyse coût/ indisponibilité de données fiables en temps opportun, instabilité bénéfice de la zone et d’une étude de ciblage ; du cadre institutionnel). De plus, une approche rationnelle de la développer un cadre règlementaire stable et transparent pour promotion des investissements et des exportations est également attirer des investisseurs privés solides, prêts à s’engager sur le proposée pour éviter des discriminations au détriment des long terme, tout en assurant à l’État les ressources nécessaires au entreprises hors zone franche. Or que constate l’étude sur ce développement ; segment particulier de la politique commerciale ? investir dans les infrastructures et les services du Port Autonome Primo : il existe une évolution radicale de la structure des de Lomé, pour maintenir et renforcer son rôle de « hub » régional ; et exportations suite au déclin des secteurs du phosphate et du coton. enfin Le ciment et le clinker sont ainsi devenus les principaux produits promouvoir le commerce licite de transit et de réexportation par d’exportations (35 à 40% des exportations) et les exportations la réhabilitation des routes, l’aménagement de la réglementation, et sont de plus en plus destinées aux pays de la CEDEAO (68 à une plus grande concurrence dans le transport routier. 70% des exportations). Quant aux importations, elles ont moins évolué, mais la position de la Chine comme pays d’origine s’est Lire le rapport dans son intégralité sur le site www.banquemondiale.org/ considérablement consolidée (de 3% des importations en 2000 togo, dans la rubrique «Documents et Rapports». Il peut également être à 16% en 2007). consulté dans le Centre d’Information du Public au sein du Bureau de la Secondo : Au sujet de la facilitation du commerce, le commerce Banque mondiale à Lomé. de transit et de réexportation, et sur la zone franche togolaise, L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 15 In aCtIon Madani M. Tall au Burkina Faso Une visite aux pas de course Suite à la reconfiguration des Directions a permis à M. Tall de prendre contact avec l’a invitée à privilégier une approche Pays de la Région Afrique de la Banque des universitaires, des hommes de media constructive avec les différents acteurs mondiale, le Burkina Faso a rejoint et des représentants des organisations du développement. De même, il a depuis le 1er Juillet 2010 le groupe faitières actives notamment dans la lutte plaidé pour un renforcement continu de pays constitué notamment de la contre la corruption. Tout y est passé des relations entre la Banque mondiale Cote d’Ivoire, du Bénin et du Togo. A notamment l’état de la gouvernance au et toutes les forces vives du pays. la faveur de cette redistribution de Burkina Faso, les défis que rencontre Au-delà des rencontres avec les carte, M. Madani M. Tall, Directeur la société civile dans son engagement, partenaires, le Directeur des Opérations des Opération de ce groupe de pays, a la perception de l’action de la Banque a effectué une descente sur le terrain effectué une visite officielle au Burkina mondiale en direction de cette société pour visiter trois projets bénéficiant de Faso du 20 au 24 Septembre derniers. civile. Pour Madani M. Tall, le dialogue financement de la Banque mondiale. C avec la société civile est un segment Le premier arrêt a été le Programme ette visité a été l’occasion prioritaire de l’action de la Banque National de Gestion des Terroirs II pour M. Tall de s’entretenir mondiale, dialogue qui se nourrit des (PNGT II) qui a financé entre autres avec les autorités du contributions d’interlocuteurs au-delà la construction du marché à bétail Faso au premier rang des voix officielles. M. Tall a salué dans la commune de Komsilga. M. desquelles le Président le dynamisme de la société civile et Tall s’est entretenu avec les autorités Blaise Compaoré. L’audience qui a porté sur l’état de la coopération entre la Banque mondiale et le pays des « Madani M. Tall s’entretenant Hommes Intègres » a été l’occasion pour avec le président Blaise Compaoré le nouveau Directeur des Opérations de saluer les efforts accomplis par le Gouvernement Burkinabé sur le chemin des réformes et du développement économique de ce pays connu pour la qualité de la gestion de ses ressources publiques et sa stabilité. Le Burkina, faut-il le rappeler, a l’un des meilleurs indices d’allocation des ressources IDA (3,8 sur 5) et est parmi les 10 premiers pays réformateurs du classement Doing Business 2010. L’audience accordée à M. Tall a également permis de beaucoup écouter. Surtout écouter les conseils du Chef de l’Etat du Faso dont l’aura et la clairvoyance en ont fait l’un des sages du continent africain et de Ouagadougou la plaque tournante de la diplomatie Ouest-Africaine. Outre le Président de la République, M. Tall a été reçu par le Président de l’Assemblée Nationale le Très Honorable Roch Marc Christian Kaboré, le Premier Ministre Tertius Zongo, et bien évidemment M. Lucien Marie Noel Bembamba, Ministre de l’Economie et des Finances, Gouverneur de la Banque mondiale pour le Burkina. La société civile a également figuré à l’agenda du nouveau Directeur des Opérations. Un petit-déjeuner de travail L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 16 In aCtIon communales dont l’engagement et la travers un mécanisme incitatif (matching l’Assainissement (ONEA). maîtrise du processus d’élaboration des grant), l’accès à 6.2 milliards de F CFA de Heureuse coïncidence, la visite de plans de développement communaux crédits par les entreprises coachées par M. Tall s’est déroulée alors qu’avait ont contribué à la bonne exécution du la MEBF. Ces performances de la Maison été programmée une revue conjointe programme. Le deuxième temps fort de de l’Entreprise ont valu au Burkina des portefeuilles de la Banque la descente sur le terrain a été la Maison Faso d’être classé par Doing Business mondiale et de la Banque Africaine de l’Entreprise du Burkina Faso (MEBF). 2010 parmi les 10 premiers pays ayant de Développement (BAD) au Burkina Il y a été question du développement procédé à des réformes hardies dans Faso. C’est tout naturellement que le du secteur privé, de la création et de l’amélioration du climat des affaires. Directeur des Opérations y a pris part la promotion des entreprises. Grâce à Dernier temps fort de la descente de M. le 21 septembre. Au moment où tous les l’intervention du Programme d’Appui à Tall sur le terrain, la visite du barrage de partenaires au Développement parlent la Compétitivité et au Développement de Ziga, à 50 kilomètres de Ouagadougou d’harmonisation de leurs interventions l’Entreprise (PACDE) financé à hauteur la capitale du Faso. Ce barrage permet sans toutefois la mettre effectivement de 30,7 millions de dollars par la Banque l’alimentation en eau Potable de la Ville en pratique, l’exemple de la Banque mondiale, la MEBF est aujourd’hui un de Ouagadougou. D’un coût global de mondiale et de la BAD est à mettre au outil essentiel d’appui aux PME. Les 205 millions de dollars USD, le projet crédit des deux institutions, mais surtout chiffres parlent d’eux-mêmes : réduction a bénéficié d’un financement IDA de à celui du Gouvernement Burkinabé qui du délai de création d’une entreprise de 70 millions de dollars. A sa clôture en a fait de la coordination des actions de 136 jours en 2004 à 14 jours en 2009, 2007, le projet avait entre autres, permis ses partenaires une priorité et même un et de 226 jours en 2004 à 132 jours le raccordement de 860000 personnes impératif. L’exercice a été l’occasion en 2009 pour l’obtention d’un permis au réseau d’eau potable (contre 300 000 pour M. Tall de constater l’état et les de construction, la création de 11 400 en 2004) ainsi que la fourniture d’eau performances du portefeuille de projets entreprises au guichet unique de la potable en permanence aux abonnés de la Banque mondiale au Burkina MEBF, la création de 1914 emplois à de l’Office National de l’Eau et de Faso. Ce portefeuille est constitué de 20 projets dont 15 nationaux et 5 régionaux représentant un engagement global de 1115 millions USD soit 577 milliards de F CFA (voir PP. 18-19). Autre coïncidence, l’organisation de la retraite de l’équipe pays du 22 au 23 Septembre sous l’égide de Mme Galina Sotirova, Représentante Résident de la Banque mondiale au Burkina. Moment de détente, de travail et surtout de réflexion pour plus de 80 membres de l’équipe pays sur le thème : «Maximiser l’efficacité de la mise en œuvre de la Stratégie d’Assistance Pays pour le Burkina Faso et accélérer les résultats de développement». Rappelons que la dernière Stratégie de la Banque mondiale pour le Burkina Faso a été élaborée en août 2009 et couvre la période 2010-2012. La présence de M. Tall à cette retraite a été un plus en terme de redynamisation des troupes. Le Directeur des Opérations a relevé pour s’en féliciter, la participation d’une délégation de l’IFC (International Financial Corporation) conduite par Mme Mary-Jean Moyo, Représentante de l’IFC pour le Burkina Faso. Pour cette visite qui peut être assimilée à une prise de contact, M. Tall était accompagné de Mme Katrina Sharkey, Coordinatrice de Programme et Mme Joelle Businger, Chargée Principale des Opérations, toutes deux basées à Washington. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 17 Par LAWrENCE HENrI MENsAH In aCtIon Banque Mondiale - Banque aFricaine de développeMenT Revue conjointe des portefeuilles au Burkina Faso S ous l’égide du Gouvernement du noter que les composantes nationales des social (éducation et santé- 13%). Burkina Faso, les représentations projets multinationaux ne sont pas prises locales de la Banque mondiale en compte dans le portefeuille national. Portefeuille actuel de la Banque et de la Banque Africaine de Les projets multinationaux (dix au total) mondiale Développement (BAD) ont représentent un engagement global de La Banque mondiale, à travers l’Association conduit une revue conjointe de leurs 170 millions d’Unités de Compte, (ou Internationale de Développement (IDA) portefeuilles de projets le 21 septembre 263 millions USD), soit 130 milliards de et d’autres ressources dont elle assure dernier. L’exercice, qui a regroupé 175 F CFA. L’ensemble du portefeuille de la l’administration, intervient au Burkina participants, était placé sous le thème : « Banque africaine de Développement au Faso depuis la décennie 60. Elle intervient Harmoniser les interventions pour réussir Burkina Faso (appui budgétaire global, dans presque tous les domaines de le pari du développement au Burkina Faso projets nationaux et projets régionaux) développement sous forme d’aide- ». Cinq ans après la déclaration de Paris représente un volume financier global programme, d’aide projet et d’appui sur l’Harmonisation des interventions des estimé à environ 484 millions d’Unités budgétaire global et sectoriel. bailleurs de fonds et deux ans après le de Compte (746 millions de dollars Le portefeuille des projets nationaux de sommet d’Accra sur l’efficacité de l’aide, USD), soit environ 370 milliards de FCFA. la Banque mondiale au Burkina Faso la revue conjointe Banque mondiale Cette estimation exclut tous les appuis comprend quinze (15) projets actifs –BAD tout en étant une première, est la dans le cadre des fonds fiduciaires, de dont un appui budgétaire global. Ce qui traduction concrète de la volonté exprimée l’assistance technique ponctuelle et des représente un engagement total estimé par la communauté internationale et qui autres réponses ponctuelles à des besoins à 730 millions USD soit environ 378 peine à prendre corps. venant soit du Gouvernement soit de la milliards de F CFA (au taux de 1$=517.07 Société Civile. F CFA au 31 Aout 2010). Les projets le portefeuille actuel de la Bad régionaux (cinq au total) représentent un et de la BM au Burkina Faso Il ressort du graphique ci-dessus que engagement global de 385 millions USD les quatre principaux secteurs de soit 199 milliards de F CFA. L’ensemble Le portefeuille actuel de la BAD concentration de l’aide de la BAD sont du portefeuille de la Banque mondiale Les interventions du Groupe de la BAD respectivement : les infrastructures et au Burkina Faso (appui budgétaire global, au Burkina Faso ont commencé en l’électricité (39%), l’agriculture et le projets nationaux et projets régionaux) 1970. Etant un pays à faible revenu, le développement rural (23%), l’eau potable représente un volume financier global Burkina Faso reçoit essentiellement du et l’assainissement (16%) et le secteur estimé à 1115 millions USD soit financement concessionnel du Fonds Africain de Développement (FAD), sous Engagement de la BAD au 31 août 2010 forme de prêts et de dons, les deux principaux déterminants de l’aide étant les besoins et la performance du pays. Pour l’année 2009, les interventions de la BAD au Burkina ont été 50% sous forme de don et 50% de prêts. Du fait de la soutenabilité de sa dette le Burkina est devenu en 2010 un pays 100% dons. Le portefeuille des projets nationaux de la Banque Africaine de Développement au Burkina Faso comprend dix huit (18) projets actifs dont un appui budgétaire global (PASRP V), ce qui représente un engagement total estimé à 314 millions d’Unité de Compte (ou 484 millions USD) soit environ 240 milliards de F CFA1. Il faut 1 - Au taux de 1 UC= 764,57 F CFA au 31 aout 2010 L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 18 In aCtIon Repartition sectorielle du porte-feuille de la Banque mondiale sont influencés négativement par les problèmes ci-dessus évoqués. Deux (2) sont classés dans la catégorie des projets dits potentiellement à risques notamment en raison des insuffisances au niveau du suivi-évaluation, de la passation des marchés et par conséquent du faible taux de décaissement en rapport avec l’entrée en vigueur de ces projets. Quant au portefeuille régional, sa performance globale est mitigée car quatre projets sur cinq sont appréciés modérément satisfaisant ou insatisfaisant à cause principalement des insuffisances au niveau de suivi-évaluation, des problèmes de coordination entre pays bénéficiaires et de faible décaissement. l’équivalent de 577 milliards de F CFA. multinational, les décaissements cumulés Avec une moyenne d’âge de 4,3 ans le Cette estimation exclut tous les appuis se sont élevés au 31 aout 2010 à 51 millions taux de décaissement moyen est estimé à dans le cadre des fonds fiduciaires, de d’UC (environ 79 millions USD), soit 39 34% en fin juillet 2010 l’assistance technique et autres réponses milliards de FCFA, ce qui correspond à ponctuelles à des besoins venant soit du un taux de décaissement moyen de 30%. Un plaidoyer fort pour l’harmonisation Gouvernement soit de la Société Civile. L’âge moyen du portefeuille multinational La revue conjointe a été l’occasion de Le graphique ci-dessus illustre la est de 4,4 ans. En termes de performances, faire une synthèse des acquis et des concentration sectorielle des appuis sur les 10 projets, 50% des projets sont difficultés rencontrés dans l’exécution des de la BM au Burkina Faso (portefeuille jugés satisfaisants, et 50% sont à risque projets financés par les deux institutions. national). Les quatre principaux dont un (1) projet à problème et quatre (4) Le Ministre délégué chargé du Budget, M. secteurs de concentration de l’aide de projets potentiellement à problèmes. François-Marie Zoundi, a ainsi noté que la Banque mondiale au Burkina Faso La performance globale du portefeuille « la diversité des partenaires ne permet sont respectivement : le transport (27%), (national et multinational) fait ressortir à fin pas toujours á l’Etat d’assurer la mise l’agriculture (22%), les secteurs sociaux août 2010 64,3% de projets satisfaisants, en œuvre des projets, les procédures -éducation et santé- (22%) et l’énergie et 28,6% de projets potentiellement variant d’un donateur á l’autre ». Les les mines (16%). à problèmes et 7,1% de projets à questions relatives au suivi-évaluation, problèmes. aux procédures de passation de Au total, le portefeuille global des deux Il faut noter que les critères pris en compte marchés et à la gestion financière ont bailleurs compte 38 projets (nationaux et pour l’évaluation de la performance été identifiées comme constituant des régionaux) avec une enveloppe de 1692 globale des projets financés par la BAD défis dans l’implémentation des projets. millions USD soit environ 947 milliards sont : la conformité aux conditions, la « Nous devons travailler à réduire autant de FCFA. performance dans les acquisitions, la que possible ces goulots d’étranglement performance financière, la performance en mettant chaque acteur devant ses Performances des portefeuilles : dans les activités et travaux, l’impact sur responsabilités et par un accompagnement le développement, l’état d’avancement. conséquent », a réagi Madani M. Tall, Des acquis et des défis Directeur des Opérations de la Banque Etat du portefeuille actuel de la Banque mondiale pour le Burkina Faso. Etat du portefeuille actuel de la BAD Les échanges ont également porté sur Au 31 août 2010, environ 95 millions mondiale Au 31 juillet 2010, 45% des engagements le partage des bonnes pratiques et sur d’UC (146 millions USD), soit environ les perspectives d’harmonisation des 72 milliards de FCFA ont été décaissés au financiers avaient été décaissés. La moyenne d’âge des projets actifs est interventions des deux institutions. Pour titre du portefeuille des projets nationaux, Mohamed Cherif, représentant de la soit environ 30%. En ce qui concerne estimée à 4,3 ans pour les projets nationaux et 4,2 ans pour les projets régionaux. Dans Banque Africaine de Développement, « la performance du portefeuille, treize la revue conjointe, en ce sens, ne peut (13) projets, soit 72% des projets sont l’ensemble, 64,3% des projets nationaux sont jugés satisfaisants contre 36% qu’aboutir à améliorer la qualité de nos jugés satisfaisants, et cinq (5) sont jugés interventions ». à risque dont un (1) projet à problème et qui bien que modérément satisfaisants présentent quelques insuffisances ou Un plan d’action est en cours de quatre (04) projets jugés potentiellement finalisation, qui concrétisera les synergies à problème. L’âge moyen du portefeuille risques liés spécifiquement aux aspects de suivi évaluation, de passation des marchés identifiées et ainsi permettra aux deux national est de 4.2 ans. bailleurs de mieux coordonner leurs Pour ce qui est du portefeuille et de gestion financière et budgétaire. Par conséquent, les taux de décaissement interventions au Burkina Faso. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 19 Par DANIEL M. sELLEN et vIvIEN FOsTEr In aCtIon Côte d’IvoIre Le défi des Infrastructures La publication en Novembre 2009 de l’étude « Infrastructures africaines : une transformation impérative » avait permis aux décideurs politiques africains et leurs partenaires au développement de prendre conscience de la réalité des faits : chaque année, l’Afrique perd deux points de pourcentage de sa croissance économique, et sa productivité est réduite de plus de 40%. La raison ? L’Etat déplorable de ses infrastructures et un net recul des investissements. Et la Côte d’Ivoire dans tout cela ? Éléments de réponse. « L’Infrastructure africaine- l’heure de la transformation ». Redynamiser les investissements Tel était le thème retenu par les organisateurs du séminaire Pouvoir exploiter de nouveaux investissements dans le secteur sur l’Etat des infrastructures en Côte d’Ivoire le 3 Juin 2010, de l’énergie et rétablir la fiabilité des approvisionnements, tel dans les locaux du Ministère des Affaires Étrangères. Basée est l’un des défis les plus urgents pour les autorités ivoiriennes. sur l’étude Diagnostic national des infrastructures africaines Pour cela, il va falloir rétablir l’équilibre financier du secteur. (AICD), la rencontre a réuni prés de 150 personnes représentant Aussi faudrait-il penser au Port d’Abidjan pour en faire un grand divers secteurs publics et privés. Dans leur diagnostic des port régional, ce qui nécessitera davantage d’investissement infrastructures ivoiriennes (notamment l’énergie, les transports, pour agrandir et moderniser son terminal. Autre travail á abattre l’eau, l’assainissement et les technologies de l’information et : le financement des routes et l’amélioration de l’infrastructure de la communication) , les participants relèvent deux périodes ferroviaire ainsi que la connexion avec l’arrière-pays. D’une principales : manière plus globale, il faudrait repenser tout le financement Premièrement, des progrès impressionnants ont été réalisés de l’entretien des routes qui fait cruellement défaut. par la Côte d’Ivoire durant les 30 premières années après son Autre question soulevée au cours des débats, celle qui concerne accession á l’indépendance nationale. Le niveau de croissance les chances minimes d’atteinte des Objectifs du Millénaire était tiré notamment par le développement d’un vaste réseau pour le Développement (OMD). Il est vrai que la Côte d’Ivoire de routes, énergie, TIC, et des niveaux relativement élevés de dispose d’atouts majeurs dans le secteur de l’eau, mais le pays couverture des ménages ainsi qu’un engagement relativement a besoin d’accorder plus d’attention au volet Assainissement fort des principes de recouvrement des coûts. qui reste loin derrière les standards requis. Pourtant, rien ne Outre ces performances, le pays fut un pionnier en matière semble être insurmontable ; la Côte d’Ivoire peut améliorer de participation du secteur privé dans les infrastructures ses chances d’atteindre les objectifs du Millénaire. Cependant, en Afrique. L’expérience réussie des premiers succès de la il ya un prix á payer, surtout pour combler son déficit en compagnie SODECI dans le secteur de l’eau avait incité les matière d’infrastructures. En moyenne, les dépenses devraient autorités á signer divers contrats avec des entités privées dans s’établir á 2,4 milliards de dollars, soit 1 200 milliards de les années 1990, principalement pour la production et la Francs Cfa par année au cours de la prochaine décennie. Ce distribution d’électricité, et les chemins de fer. montant représente 10% du PIB (Produit Intérieur Brut) de la Nul doute que ces arrangements institutionnels ont eu des Côte d’Ivoire en 2008, près de la moitié étant destinée au effets positifs, produisant des performances tangibles dans secteur de l’énergie, tandis que le reste est absorbé par les des secteurs aussi importants que les TIC, la production secteurs de l’eau et l’assainissement. Même á ce niveau d’électricité et d’eau qui ont pu bénéficier d’importants d’investissement, l’effort restera inférieur à celui exigé par les investissements. Contre toute attente, cette politique de pays voisins et nettement inférieur à ce que la Chine a dépensé contrats et d’investissement de la première heure a montré ces dernières années. toute son efficacité par une impressionnante robustesse au Si l’on prend en compte toutes les dépenses budgétaires et cours de la période de crise, sans interruption de services. les canaux hors budget effectués au milieu des années 2000, Deuxième période, contrastée celle-là, à mesure que la les dépenses de la Côte d’Ivoire en matière d’infrastructure crise se prolongeait, devenant fatale pour les progrès jusqu’ se chiffrent á environ 0,75 milliards de dollars. A moins de ici réalisés. Le rapport indique clairement qu’au cours des 5 % du PIB, ce chiffre constitue environ la moitié de ce que 15 dernières années, très peu d’investissements ont été de nombreux pays voisins au sein de l’espace CEDEAO ont réalisés dans les infrastructures. Conséquence : des pénuries consacré à l’infrastructure. Le secteur de l’énergie s’étant taillé récurrentes récemment enregistrées dans la fourniture de la part du lion, la quasi-totalité de ces dépenses est orientée à l’énergie, des déchets qui s’accumulent, un réseau routier l’exploitation et la maintenance, avec peu d’investissements détérioré, un accès á l’eau potable ralenti et pour finir ce effectué. De fait, l’investissement public dans les sombre tableau, le niveau d’investissement privé a diminué infrastructures a été particulièrement faible, l’essentiel des au cours des dernières années. En dehors du secteur des récents investissements étant financés soit par le secteur télécommunications, aucun accord d’investissement majeur privé (secteur des TIC) ou par les ménages (assainissement n’a eu lieu. autonome). Tout compte fait et compte tenu de ses nombreux atouts, la Côte d’Ivoire, par rapport aux autres pays voisins d’Afrique L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 20 In aCtIon occidentale, a relativement de bonnes perspectives pour à l’infrastructure ou en exploitant de nouveaux investissements combler ce déficit de financement. Les options ne manquent privés, sur la base des expériences antérieures réussies. pas, que ce soit en allouant des fonds publics supplémentaires lE déFi dES inFRaSTRuCTuRES En 10 PoinTS 1. l’infrastructure a dopé la croissance économique non négligeable. La défécation à ciel ouvert est tombée de Les TIC ont stimulé la croissance économique par tête de la 46% de la population en 1988 à 32% en 2006. Près de 40% Côte d’Ivoire de plus d’un pourcent sur la période 1995-2005, de la population a accès à des services d’assainissement alors que le secteur de l’énergie a eu un effet négatif sur la modernes, mais dans la plupart des cas c’est un accès partagé, croissance, évalué à 0,3%. Améliorer les infrastructures de la non comptabilisé dans l’atteinte des OMD. Côte d’Ivoire au niveau du pays le plus performant d’Afrique, permettrait de stimuler la croissance par tête de plus de 2%. 6. la Côte d’ivoire montre une forte pénétration du service GSM mais une couverture de service limitée 2. l’entretien et la réhabilitation des routes ivoiriennes La pénétration du service GSM a augmenté de 9% en sont sérieusement sous-financés 2005 à 51% en 2008, alors que la couverture a stagné à En 2006, le réseau routier en Côte d’Ivoire était de manière environ 55%. Par ailleurs le prix d’un paquet standard de globale dans un état raisonnable, mais il s’est détérioré téléphonie mobile s’établit à un prix élevé de 15 $ par mois. depuis. Les dépenses de maintenance et de réhabilitation La pénétration Internet touche près de 3% de la population. sont moitié moindres que ce qui est nécessaire pour rattraper Le prix du service, bien qu’en baisse, demeure cher. Il s’agira le délaissement constaté lors de la crise et mettre à disposition donc de s’assurer que la concurrence soit vigoureuse entre les une infrastructure en bonne condition. différents nouveaux câbles attendus. Les couvertures GSM et de l’Internet à performance limitée (WIMAX) semblent 3. abidjan a le potentiel de rejouer le rôle de plateforme commercialement viables sur l’ensemble du territoire national, régionale des transports si l’environnement adéquat de régulation est mis en place. Le port d’Abidjan a observé une reprise du trafic après la crise. La performance est bonne relativement aux autres 7. Rattraper le retard des infrastructures en Côte d’ivoire ports de la région, même s’il est encore loin des standards coûterait 2,4 milliards de dollars par an pendant une internationaux. Les services portuaires demeurent cependant décennie, soit 1 200 milliards de FCFa par an onéreux. Le secteur ferroviaire a également observé un Ce niveau de dépenses représente 10% du PIB de la CDI rebond après la crise, et apparaît plutôt efficace. Toutefois, en 2008 et semble en principe abordable pour le pays. Ce les volumes de trafic n’ont pas atteint le niveau pour dégager niveau est en effet significativement plus faible que ce que la des financements suffisants pour permettre de réhabiliter les Chine a dépensé dans les années 2000. Plus de la moitié des voies. Ceci est typique des concessions ferroviaires en Afrique. dépenses nécessaires concerne le secteur de l’énergie. L’effondrement des transporteurs régionaux a fortement impacté le trafic aérien et la connectivité en Côte d’Ivoire. Le 8. les dépenses récentes dans l’infrastructure (0,75 trafic est faible comparé au potentiel offert par la plateforme milliards de dollars par an, 3 % du PiB 2008 ou 375 aéroportuaire. milliards de FCFa) paraissent faibles par rapport aux efforts des autres pays africains 4. l’approvisionnement en énergie est de moins en L’investissement public dans les infrastructures a souffert moins fiable et le déficit financier du secteur électrique énormément pendant la crise. Les quelques infrastructures s’est creusé réalisées ces dernières années ont été financées soit par le Les délestages ont doublé ces dernières années avec un secteur privé, soit par les ménages. impact économique estimé à 0,3% du PIB. Depuis 2007, les tarifs électriques sont progressivement tombés sous les coûts 9. En Côte d’ivoire, 0,5 milliard de dollars par an (250 de recouvrement, qui eux ont augmenté. Ceci a creusé un milliards de FCFA) sont gaspillés en inefficacités, la déficit de près de 400 millions de dollars par an détournant plus importante étant la sous-tarification de l’énergie des ressources pour des investissements prioritaires. La sous-tarification de l’eau et de l’énergie est de loin la plus grande des inefficacités constatées. 5. le secteur de l’eau en Côte d’ivoire est solide mais a perdu du terrain pendant la crise; tandis que le secteur 10. Si les inefficacités étaient supprimées, il resterait un assainissement demande plus d’attention déficit de financement de 1,0 milliard de dollars par an Vers l’année 2000, la Côte d’Ivoire était proche d’atteindre (500 milliards de FCFa). l’OMD pour l’eau. Mais entre les années 2000 et 2006, la Les principaux déficits sont associés aux secteurs des population ayant un accès à l’eau s’est réduit de 86% à 77%. transports, de l’eau et de l’irrigation. Combler le déficit La SODECI montre un bon niveau d’efficacité opérationnelle, semble à la portée de la Côte d’Ivoire avec la mobilisation mais l’évolution des tarifs souffre d’un retard par rapport aux d’une combinaison de ressources privées et publiques coûts d’exploitation, ce qui se traduit par un déficit financier additionnelles. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 21 By DANIEL M. sELLEN and vIvIEN FOsTEr In aCtIon Facing The FuTure Côte d’Ivoire’s Infrastructure challenge Around 150 participants from the public and private sectors, as well as from the international and donor community including the WB, were invited last June by Ivoirian authorities to discuss current and future developments faced by the country in the field of Infrastructure. The topic, Africa’s Infrastructure -- Time for Transformation, has drawn a particular interest for Côte d’Ivoire impressive progress during the last 3 decades, but also pointed out the deceleration left by the long sociopolitical crisis. Urban sanitation in Abidjan : a matter of concern. T he status of Cote d’Ivoire within the West African reforms. It was commissioned by the Infrastructure Consortium Economic and Monetary Union (WAEMU), 45% of its for Africa after the 2005 G-8 summit at Gleneagles, and the economy, brings the country at the frontline of current World Bank is implementing AICD with the guidance of the and future changes that may affect the continent. It’s Africa Union, NEPAD, Africa’s regional economic communities, probably one of the reason Abidjan, the economic capital, and major infrastructure donors. was chosen to host the seminar entitled Africa’s Infrastructure -- The renewal, after years of political deadlock Time for Transformation, on June 3, 2010. The program started Côte d’Ivoire made impressive progress on infrastructure with the broad continental perspective, an explanation of why development over its three decades after independence. As a infrastructure matters for growth and poverty reduction, and result, the country’s economy grew thanks to broad reaching finally focused on the state of Côte d’Ivoire’s infrastructure (road, national backbones in the road, energy and ICT sectors, rails, posts, air, water, sanitation, power, urban infrastructure, relatively high levels of household coverage, and a relatively and ICT) and its investment needs. strong commitment to principles of cost recovery. The seminar was based on the “Africa Infrastructure Country In addition, Côte d’Ivoire was a pioneer with respect to private Diagnostic� (AICD), a major project designed to expand participation in infrastructure in Africa. Building on the early the world’s knowledge of physical infrastructure in Africa. success with SODECI company in the water sector, a variety of AICD provides a baseline against which future improvements private sector contracts were signed in the 1990s covering power in infrastructure services can be measured, and provides a generation, power distribution and railways. These arrangements framework for prioritizing investments and designing policy delivered tangible improvements in operational performance, L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 22 In aCtIon and in some areas (ICT, power generation, and water) have Côte d’Ivoire needs funded significant investments. Most striking of all, the contracts new investments in have proved to be robust during the crisis period, delivering the power sector. uninterrupted supplies. However, during the prolonged crisis, most of this progress has been lost. Very little infrastructure investment has taken place in the last fifteen years and this is widely felt in the recent shortages of power, accumulation of garbage, the deterioration of the road network, and slowing of progress on safe water access. In addition, the level of private investment has dwindled in recent years, and outside of telecommunications no major new deals have been struck. Looking ahead, one of the most urgent challenges is to harness new investments in the power sector to restore reliability of supplies. As part of this process, it will be important to restore the financial equilibrium of the sector. The re-establishment of Abidjan as a major regional port will take further investments in terminal capacity as well as funding of road and rail infrastructure upgrades on hinterland linkages. More broadly, the serious under- funding of road maintenance needs to be addressed. Having the MdGs in the loop Building on its notable success in the water sector, the country needs to turn its attention to sanitation where performance lags far behind. In that context, progress has been minimal and there is little prospect of meeting the associated MDG. As a result, addressing Côte d’Ivoire’s infrastructure deficit will require sustained expenditure of US$2.4 billion per year over the next decade (FCFA 1,200 billion), about 70 percent relating to investment and the balance to operations, and maintenance. Almost half of this amount relates to the power sector, and much of the remainder to the water and sanitation MDGs. At 10 percent of GDP (2008), this level of effort is significantly lower than that required by neighboring countries and significantly below what China has expended in recent years. Côte d’Ivoire’s spending on infrastructure was around US$0.75 billion in the mid-2000s (FCFA 375 billion), when all on-budget and off-budget channels are fully accounted for. At less than 5 percent of GDP, this is about half as much as many neighboring West African countries have been devoting to infrastructure. The lion’s share of spending has gone to the power sector, almost all of it associated with operations and maintenance with little investment taking place. Public investment on infrastructure has been particularly low, with the bulk of recent investments being funded either by the private sector (ICT) or by households (on-site sanitation). infrastructure or harnessing further private investment building However, a further US$0.5 billion per year (FCFA 250 billion) on earlier successes. of resources are currently being wasted due to various forms of Furthermore, careful policy choices regarding the technologies to inefficiency. By far the most serious is under-pricing of power, be used to meet infrastructure needs could substantially reduce which creates financial losses of around US$0.2 billion annually. the costs of meeting infrastructure targets to the point of halving If these inefficiencies could be fully addressed, the remaining the funding gap. Under business as usual, Côte d’Ivoire could funding gap would amount to US$1.0 billion annually (FCFA take many decades to reach the infrastructure targets. However, 500 billion). Relative to other West African neighbors, Côte if only inefficiencies could be addressed, the goals could be d’Ivoire has relatively good prospects for bridging this funding reached within 20 years even without increasing current levels gap, whether by allocating additional public funds towards of spending. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 23 By DANIEL sELLEN In aCtIon The Community Action Program responds to crises in Niger’s fragile environment Floods in The deserT In September 2009, residents of Agadez awoke to a loud noise. labour to replant crops and vegetables, construct an irrigation Rains, unusual at any time, but especially during the current dry system, reinforce dikes, and build new fencing. With renewed season (harmattan) had fallen on the mountains to the north. access to irrigation, women were able to start community The water moved south, rolling over the sand unchecked. The gardens for staple crops, which they share and use to feed torrent of water and sand first struck the farming villages along their families. As one mayor said, “The program breathed new the ravines. Villages cluster around these areas because this life into our community.� is precisely where the water is available, ten meters under Mme. Boungoudou returned to her neighbourhood. She rallied the surface. Their gardens of tomatoes, cabbages, peppers, her neighbours into a women’s group called Alhéri Mai Yawa, and maize were quickly submerged. The mud brick houses and with some funds from the CAP, they have started a self-help were destroyed and livestock washed away. When the waters group with revolving funds, which is being used to recover receded, their gardens were covered by a meter of sand. lost assets. They are now back to selling spices, sewing, and In town the flood hit soon after at 1:00 in the morning. Mme. whatever it takes to make a bit of money. Mme. Alkassoum and Malassane Boungoudou awoke to find the waters rising her neighbours are currently living in tents on the site of their quickly. She quickly stacked three beds on top of each other demolished neighbourhood, similarly using small amounts of and perched her children on top. When the walls of the house revolving credit from the CAP to get their lives back together. started to crumble, she got out. She and her family spent two She and her neighbours are already rebuilding their homes months in a relative’s garage, afraid to return. Mme. Djamilla and their livelihoods. And they are nervously awaiting the next Alkassoum and her neighbours just up the road suffered a disaster. similar fate (see photo). The World Bank-financed Community Action Program (CAP) was already working in the Agadez area, and immediately Harnessing the power of came to assist. Commune leaders of three farming villages communities and local governments came together to evaluate immediate needs, and with the The Community Action Program (CAP) is well known across help of the CAP, secured pumps, cattle, seeds and fertilizer, as Niger. The program began in February 2003, and a second well as tools. Villagers contributed to the project by providing phase was approved in August 2008. The objective of the Niamey May 2010 Niamey August 2010 L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 24 In aCtIon CAP is to improve the capacity of rural local governments (communes) to design and implement their local development plans with small capital grants, thereby enhancing rural livelihoods, and «priming the pump» of decentralization. Co- financed by Global Environment Facility, a related objective is to reduce land degradation and promote sustainable land management in Niger. The CAP is also co-financed by the International Fund for Agricultural Development (IFAD), which brings its particular expertise and focus on the poorest of the poor. The CAP is viewed as the main tool of the government’s decentralization policy and, in its second phase now covers two-thirds of the communes in this vast country. Program investments are guided by communal development plans (CDPs). CDPs are devised by communal councils, each of them including at least two women. The councils outline a framework of needs and priorities as expressed by villagers, as well as Mme Alkassoum resources available from a variety of sources – including from standing in the ruins the beneficiaries themselves through a financial contribution of her Agadez home. or, most often, in-kind labor. In this highly participatory and locally owned process, villagers agree on a list of projects land were developed with sustainable land management to be implemented with backstopping from local technical technologies, thereby reducing water erosion in 88 percent experts from decentralized offices of several line ministries. of these sites. The project support the construction of 2,000 The strength of the CAP is therefore the ability of communes improved stoves, which more than cut in half firewood and communities to quickly develop and maintain the capacity consumption. to manage their own development. The first stage has clearly demonstrated the latent capacities that existed in even very remote areas. As one mayor in Agadez remarked, “This is hard The recent “double crisis� of drought work, but people give freely of themselves because they know and flooding it’s for them. Not only does the CAP help people enumerate Niger is currently confronting another drought, with food their problems, but it helps them find their own solutions – insecurity rising to alarming levels. The 2009 agricultural together.� season failed and created widespread cereal deficits, placing As a demand-driven project, the CAP is aimed at social and almost half of Nigerien households in a situation of food economic activities according to communities’ needs. In the first insecurity. Pastoralists were particularly hard hit. As a result, phase, participating communities built 322 school classrooms communes approached the CAP for assistance, requesting in for 15,000 students, and 153 literacy centers for 6,000 adults, particular financing for cereal banks. The CAP has combined as well as health posts and maternities that provide 300,000 forces with the World Food Program (WFP), and an accord was people with primary health care. Wells and boreholes provided signed to mobilize FCFA 440 million ($1 million) to establish 170,000 people with access to clean drinking water. Sanitation urgently 136 cereal banks in 48 communes. These funds were was improved with 189 latrines, and 215 managed dump sites. used to acquire 1360 tonnes of millet and rice, construction of Over one thousand income-generating micro-projects were rehabilitation of storehouses, and training for management of financed in areas of agriculture, fisheries, and livestock, which the cereal banks. benefited an estimated 100,000 people, of which 80 percent As if Nigeriens had not suffered enough, when the rains finally were women. These included flour mills, oil pressing, animal came in August 2010, they caused heavy flooding across rearing, and animal product processing. the country, leaving an estimated 200,000 people without homes, livestock, and other sources of livelihood. Several drought: the next challenge for the neighbourhoods in Niamey were destroyed by river levels that had not been witnessed for eighty years (see CaP picture). Through the CAP, the Bank is mainstreaming climate risk The Government acted swiftly in close collaboration with issues in Niger. Niger’s resource endowment is highly fragile, donors and NGOs to deal with problems of food insecure and with the encroachment of the Sahara and an apparent households, malnourished children, and displaced people. downward trend in rainfall across the Sahel, there is perhaps Rains are considered favourable with a view to a good end- no country in the world more at risk from desertification. The October harvest and will likely see an end to the present food CAP benefits from GEF financing to reduce land degradation insecurity problem. However, the longer-term and chronic and promote sustainable land management. This has led to problem that faces Niger in terms of vulnerability to natural increase agricultural productivity, increased vegetative cover, disasters persists, and the Bank will need to focus its existing increased carbon sequestration, and reduced sedimentation and future portfolio, including the CAP, to help avoid future of watercourses. In the first phase, nearly 9,000 hectares of calamities. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 25 Par TALEB OULD sID’AHMED In aCtIon La Banque mondiale, une maison de verre ? P endant de longues années, la Banque mondiale est haute importance pour le public, avec cependant quelques apparue aux yeux du public comme une imprenable restrictions sur un nombre limité de types d’informations citadelle où ses interventions s’effectuaient dans dont la publication pourrait causer un préjudice à certaines la plus grande opacité. Au fil des ans, l’institution parties ou à certains intérêts sous la rubrique dite « s’est considérablement ouverte au grand public et liste d’exceptions ». C’est le cas, notamment, pour Les a amélioré tant sa communication globale que ses systèmes informations personnelles, communications des bureaux des d’information. Une nette évolution basée sur le constat Administrateurs, informations soumises au secret professionnel que la transparence et l’obligation de rendre compte sont entre un avocat et son client, informations communiquées des éléments essentiels du processus de développement. par les pays membres ou des tiers à titre confidentiel et En Novembre 2009, la citadelle est devenue une maison de verre, ses administrateurs ayant approuvé une nouvelle politique d’accès à l’information. Entrée en vigueur depuis le L’immeuble siège de la Banque mondiale à Washington 1er juillet 2010, celle-ci représente un changement de modèle La transparence au propre comme au figuré en ce qui concerne l’accès du public aux informations de la Banque mondiale qui passe d’une démarche qui consistait à dresser la liste des informations susceptibles d’être rendues publiques, à une approche consistant à publier toute information détenue par l’institution ne figurant pas sur une liste d’exceptions. En d’autres termes, la Banque élargira les catégories d’informations qu’elle divulgue régulièrement, s’agissant notamment des données relatives aux projets en cours d’élaboration ou de mise en œuvre et des informations concernant les délibérations du Conseil. L’un des principes fondateurs de la nouvelle politique d’accès á l’information tient au fait qu’en tant qu’institution de financement du développement, la Banque doit faire preuve de transparence dans ses projets et ses programmes. De ce fait, il lui est notamment impérieux d’améliorer la qualité de ses opérations en collaborant avec un large éventail de parties intéressées, tout en acceptant de partager ses connaissances et les leçons tirées de son expérience sur la scène mondiale avec un public aussi large que possible. De par son statut d’institution intergouvernementale appartenant à ses États membres, la Banque est responsable de l’utilisation des fonds publics et a donc l’obligation de répondre aux questions et aux préoccupations de ses actionnaires et du public. Dans le même temps, la Banque a l’obligation tout aussi importante — envers ses actionnaires, ses clients, son personnel et d’autres parties — de préserver la confidentialité de certaines informations et de protéger les délibérations qui se déroulent entre le personnel et les pays membres, ainsi qu’au sein du personnel, dans le cadre de la prise de décisions et la conclusion d’accords. Fruit de vastes consultations conduites au niveau de 33 pays, la nouvelle politique d’information accorde une place privilégiée aux organisations de la société civile et les medias en particulier pour exiger l’accès à des documents de la plus L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 26 In aCtIon les questions administratives d’ordre interne. Toutefois, le documents. Il y a tout d’abord les documents opérationnels, qui dispositif d’accès au grand public a prévu, compte tenu que sont régulièrement examinés avec les pays membres (tels que le caractère sensible de certaines informations s’atténue avec les Stratégies d’aide-pays (CAS), les Documents d’évaluation le temps, d’ établir des calendriers pour la déclassification et de projet (PAD) et les Documents de programmes) ; ils sont la publication de certaines informations après 5, 10 ou 20 ans, publiés après que le pays membre ait identifié d’éventuelles telles que les informations concernant les délibérations et les informations sensibles et que la Banque ait apporté les données financières (à l’exception des données bancaires et les modifications qu’elle juge nécessaires. La publication de ces informations concernant la facturation) à condition, toutefois, documents ne nécessite pas l’autorisation du pays membre. qu’elles ne contiennent pas d’autres informations à diffusion Ensuite, les documents qui ne sont pas habituellement examinés restreinte. avec le pays (les études, par exemple) sont publiés en vertu de la politique. Si le Directeur de la Banque concerné estime que le document contient des informations sensibles au sujet du Garder l’équilibre pays, il consulte celui-ci et apporte les modifications que la La nouvelle politique d’accès à l’information de la Banque Banque juge nécessaires pour tenir compte des préoccupations mondiale cherche fondamentalement à établir un équilibre du pays. Enfin, les documents relatifs aux services payants (par satisfaisant entre le besoin de maximiser l’accès du public à exemple l’assistance technique remboursable) ne peuvent être l’information, et l’obligation de préserver la confidentialité publiés qu’avec l’accord écrit du pays/client qui a payé pour de certaines données. Dans les faits, les conséquences ces services. de la nouvelle politique sur les informations relatives aux Autre point á souligner. Il s’agit de la divulgation simultanée pays membres dépendent de l’origine et de la nature de ces des documents. Bien que les CAS, les PAD et les Documents de données. Dans ce domaine, la Banque élabore trois sortes de programme soient généralement affichés après les délibérations du Conseil, la nouvelle politique prévoit qu’ils peuvent être mis à la disposition du public avant leur examen par le Conseil si le pays membre y consent par écrit (dans le procès-verbal des négociations, par exemple). Les documents préparés par les pays membres se rangent dans deux catégories principales : i) les documents établis comme condition des financements de la Banque qui sont communiqués à l’institution sachant qu’elle les rendra publics (par exemple : les rapports relatifs aux politiques de sauvegardes environnementales et sociales, les états financiers annuels audités relatifs aux projets pour lesquels une invitation à négocier a été lancée après le 1er juillet 2010) et ii) les autres informations sur les pays détenues par la Banque, dont la diffusion, si ces données ne sont pas publiques, est considérée comme restreinte. Les renseignements relatifs aux pays membres qui sont communiqués à la Banque à titre confidentiel ne seront pas publiés sans le consentement du client. S’agissant des informations dont le pays membre estime qu’elles doivent rester confidentielles, le pays concerné est invité à discuter avec la Banque des raisons justifiant la confidentialité des données, car la décision de les traiter de façon confidentielle peut influer sur la capacité de la Banque à utiliser ces informations. Si l’on décide que l’information doit être communiquée à la Banque à titre confidentiel, l’institution demande aux pays membres de la classer de façon appropriée en l’accompagnant des mentions « confidentiel » ou « communiqué à titre confidentiel ». S’il n’est pas précisé que la diffusion de l’information doit être restreinte et si cette information n’a pas encore été rendue publique, la Banque la traitera comme une information relative aux délibérations, dont la divulgation sera donc restreinte en vertu du système de classification de l’information. Aux termes de la politique, les aide-mémoire sont considérés comme contenant des informations relatives aux délibérations dont la publication est soumise à des restrictions. La politique stipule toutefois qu’il est possible de publier les aide-mémoire si la Banque et le pays membre y consentent. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 27 Le fabuleux destin de Marie Diongoye KONATE, l’insubmersible Par TALEB OULD sID’AHMED PKL pour Protein Kissée-La, cela ne vous dit (presque) qu’on crée des emplois, des besoins et c’est de ce constat que je suis rien. Et pourtant c’est la première entreprise de partie » confesse-t-elle. Fini le Brésil, avec son football, son paysage production d’aliment pour Bébé au sud du Sahara (en bucolique, son carnaval et ses plages ensoleillées. L’appel du devoir commence, puis celui du destin aussi car la jeune femme pétrie dehors de l’Afrique du Sud) et Numéro 2 sur le marché d’idées et d’un idéal de développement pour les siens, en Afrique, ivoirien où l’on retrouve des multinationales telles rentre au bercail. Nestlé, Danone et autres. Ce que vous ignorez peut Fille de bonne famille, d’un ancien Ministre des Finances du Mali et fonctionnaire international, Marie est Ingénieur architecte, Université être, c’est que derrière le succès de cette entreprise de Genève, Polytechnique de Lausanne. Au début des années spécialisée dans la fabrication des farines infantiles 1990, elle est envoyée en Côte d’Ivoire à la DCGTX (Direction á base de soja et de maïs produits en Côte d’Ivoire, et Contrôle des Grands Travaux devenue BNETD) pour monter un se trouve cachées une femme et une histoire aussi projet Soja á Touba et Odienné, dans le cadre d’un projet de 30 milliards de F CFA (avant la dévaluation précise-t-elle) financé par la passionnantes que tumultueuses. Morceaux choisis. Banque Africaine de Développement, la coopération brésilienne et T les paysans ivoiriens qui ont contribué á hauteur de 1 milliard. Tout out commence au cours de son séjour au Brésil. Marie baigne ; C’est le rond de cuir ; bon salaire, villa, voiture, voyages aux Diongoye Konaté constate que dans ce pays on consomme frais de la princesse. Mais Marie n’en a cure. La Côte d’Ivoire produit ce que l’on produit quitte à exporter le surplus alors qu’en du soja et du maïs, mais bon sang, pourquoi ne peut-elle pas produire Afrique, on importe ce que l’on consomme et exporte des farines infantiles justement à base de ces céréales ? Pourquoi ce que l’on produit. Son pays d’accueil est le premier les bébés africains sont-ils nourris de farines importées ? Marie s’est producteur mondial de soja, premier producteur mondial de sucre faite une conviction depuis son séjour brésilien. Un matin de Janvier et de biocarburant à base de canne à sucre, deuxième producteur 1994, elle claque la porte de la DCGTX et abandonne tous les mondial de maïs, premier producteur mondial de viande bovine avantages de Directeur-adjoint du projet Soja. etc. Ce qui la subjugue, c’est que l’Afrique et la Côte d’Ivoire Scandale, particulièrement dans la famille. « Je me souviens que particulièrement produisent également toutes ces commodités, mais mes parents m’on appelée. Ils étaient tous les deux assis dans le en si faible quantité qu’on doive importer du riz (aliment de base) salon et m’ont demandée si j’avais un problème dans la tête. du maïs, du soja, du sucre. Sa conviction est faite : «Je me suis dis Ils ne comprenaient pas pourquoi j’ai décidé de quitter un poste qu’il n’y a rien á discuter. Il faut qu’on transforme, qu’on valorise, L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 28 ORSTOM devenu Institut pour la Recherche et le Développement Une banque m’a dit de Montpellier. Le rêve prend corps et les succès s’enchainent, PKL (qui signifie littéralement Protéines issues de la graine en langue que mon projet n’était bambara, dioula et malinké) raflant avec sa marque Farinor dés 2001 le premier prix de l’innovation organisé par le Ministère pas viable parce que ivoirien de l’Industrie. Convaincue que seuls la passion et l’amour du continent africain j’allais chasser dans la permettront de sortir du sous-développement, Marie s’entoure d’une équipe d’ingénieurs industriels, nutritionnistes et de chercheurs cour d’une multinationale auxquels elle accorde une grande liberté d’initiative. Elle garde principalement son personnel des débuts de l’aventure, avec tous les droits, y compris contrats de travail, bulletins de salaires et Assurance bien connue en Afrique. maladie. Ses performances réalisées en toute transparence et respect des règles juridiques, fiscales et sociales auraient suffit pour faire de Marie une jeune entrepreneuse tranquille, heureuse de jouir librement de la aussi confortable que celui que j’exerçais (Logement et voiture de Médaille d’officier de l’ordre du mérite qui lui a été décernée en fonction, etc.) pour aller m’installer dans un petit coin du marché 2002 par le Président de la République. Que nenni ! Depuis plus de populaire d’Adjamé á Abidjan » 10 ans, elle est constamment sous menace d’expulsion du domaine Mais Marie sait que ses parents, d’esprit très ouvert, lui ont appris qu’elle occupe dans la zone industrielle. Sans le savoir, la jeune á être indépendante, autonome. Sitôt le premier écueil passé, la femme dit avoir été entrainée au milieu d’un litige foncier dont elle voilà embarquée dans une aventure qui la mène depuis 16 ans ne comprend pas toutes les ficelles, en dépit des arguments émis sur les sentiers tortueux de l’entreprenariat en Afrique. Premiers par le CEPICI en sa faveur. Et comme si cela ne suffisait pas, elle couacs, avec les institutions financières internationales qui posent découvre en 2006 des déchets toxiques de l’effroyable Probo Koala des conditions non-réalisables. « La BAD et la SFI ont trouvé mon déversés à quelques dizaines de mètres de son usine. Elle arrête projet fascinant, mais l’une de ses institutions après avoir pris plus de tout. Joue la transparence et informe ses clients et fournisseurs deux mois pour examiner mon dossier, m’a dit qu’elle ne finançait et part en campagne contre les pollueurs. Elle assigne devant les pas de projets en dessous de 300 millions F CFA avec un apport tribunaux la ville et le port d’Amsterdam ainsi que l’Etat hollandais. du promoteur de 100 millions. Une autre m’a dit que mon projet Quand á L’Etat ivoirien, celui-ci reconnaît les dommages, mais ne n’était pas viable parce que j’allais chasser dans la cour d’une lui rembourse que le tiers des 1,5 milliards de francs perdus dans multinationale bien connue en Afrique et que mon idée avait peu cette catastrophe. de chance de prospérer ». Piquée au vif, révoltée à l’idée de voir le Avec le fisc, elle ne badine pas. Mais la charte anti-corruption de PKL continent africain happé par les multinationales, Marie ne se dégonfle interdit de payer au-delà de ce qui est dû ou de payer un kopek à un pas pour autant. Avec 400.000 F CFA comme fonds propres, elle agent public. Malgré toutes les tentatives insidieuses ou visibles pour s’achète un broyeur. Elle trouve sur son chemin des gens qui croient la noyer, Marie tient solidement la barque PKL. Elle rend hommage en elle. Le CEPICI (Centre de Promotion des Investissements en Côte au Ministre des Finances Charles Diby Koffi qui en maintes occasions d’Ivoire) l’aide á monter son entreprise en moins de 6 mois. Avec un a plaidé pour elle. Le Ministre de l’Industrie Dosso Moussa (ancien ex-collègue français de la DCGTX qui venait de perdre son boulot, Directeur adjoint du CEPICI) a été stupéfait lors d’une récente visite elle se met au travail. C’est dur. « Il ya des nuits où j’étais hantée par à PKL d’apprendre que le contentieux foncier sur le site de PKL est l’abandon». Son premier prêt, elle le doit á la CFD (Caisse Française toujours pendant. de Développement) devenue depuis AFD. 40 millions F CFA qu’elle PKL, c’est aujourd’hui un capital social de 140 millions F CFA, un va d’ailleurs rembourser par anticipation, provoquant l’estime de ses chiffre d’affaires en 2009 de 1,330 milliards F CFA, 74 employés créanciers qui n’en reviennent pas alors même qu’aucune de leurs permanents dont 45% de femmes et 7 Ingénieurs, 200 emplois clauses de financement ne le prévoyait. Le déclic va arriver quand non permanents, c’est une succursale au Sénégal et un distributeur des amis Suisses de ses parents lui prêtent de l’argent pour agrandir au Cameroun, c’est plus de 12 mille tonnes de produits agricoles ses ateliers et acheter des équipements qu’elle implante dans la achetés aux paysans ivoiriens entre 2005 et 2009 pour plus de 2,5 zone industrielle du Vridi. Du faubourg d’Adjamé à Vridi, le rêve milliards de F CFA. Mais c’est surtout une conviction et une femme, commence à prendre corps. une insubmersible. Le premier vrai succès c’est en 1997. Un jour, sur le chemin du retour des champs de soja où elle était allée dire au revoir aux paysans, que découvre Marie ? « J’ai trouvé empilés dans un coin d’une station service des sacs sur les quels étaient écrit CSB (Corn Soil Blend – Mélange de Maïs et de Soja tout simplement). Mon sang a fait un tour. J’apprends alors que c’était des aliments destinés aux refugiés libériens et c’était á 100 km seulement de la plus grande zone de production de maïs et de soja de Côte d’Ivoire. Le déclic est tout de suite arrivé car je ne savais pas qu’il existait des organismes d’aide alimentaire en Côte d’Ivoire. J’ai alors fait le tour pour les convaincre d’acheter ces produits localement et de ne pas pousser les populations à l’assistanat en leur important des aliments qu’on produit localement ». En 1997, l’Union Européenne lui donne son premier gros marché (Une commande de 980 tonnes de CSB), mais aussi ses premières sueurs froides car elle redoutait les résultats des tests de certification effectués à Bruxelles. Zéro microbe, joie incommensurable, puis une autre commande de 500 tonnes, un partenariat avec l’ancien L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 29 INSIDE la FaMillE S’élaRGiT THE BANK La PaRoLe est à… New staff Zato M. Moustapha, Spécialiste Principal en Eaux et Assainissement, Madio Fall a rejoint le bureau agent de sécurité, réceptionniste d’Abidjan en Septembre 2010. En provenance du bureau de la C ela fait 20 ans déjà que je tout son staff, Water and Sanitation, les Banque mondiale à Cotonou m’identifie à la Banque mondiale grands experts agronomes comme Jean où il a travaillé ces 4 dernières sans pour autant être membre Paul Chausse qui a pris sa retraite en années dans les programmes de son personnel contrairement à ce Côte d’Ivoire etc. Puis un jour est venue d’eau et assainissement en que beaucoup de gens pensent. Je suis la Guerre. Du jour au lendemain, tout Afrique de l’Ouest et Centrale, arrivé à la Banque en 1990 comme agent a changé. On a presque tout évacué. Madio a joué un rôle clé dans la de sécurité de la société SPS (Sécurité, C’était terrible. Je croyais qu’on allait réforme de ce secteur en pleine Protection, Service), contractant de la même définitivement fermer. Mais Allah expansion en Afrique. Banque mondiale. Ce prestataire de est grand. Je suis de ceux qui sont restés service aurait pu me déplacer au gré des entre 2004 et 2008 guettant chaque jour sites et des contrats avec ses divers clients. qu’on vienne nous annoncer que tout est Mais le hasard faisant les choses, j’ai été fini. Il n’y a pas de hasard dans la vie et Franck laurent Sovide a une quinzaine maintenu en poste à la Banque mondiale. Allah est grand. La Banque est revenue. d’années d’expérience dans le domaine de la Sécurité Même si je parle de hasard, je n’y crois En 2008, on nous a annoncé l’arrivée de des hautes personnalités et des institutions. Il a été pas. Il n’y a pas de hasard dans la vie. Dès M. Tall comme Directeur. Quelle bonne Inspecteur de la Sécurité, Commandant de Force de que j’ai pris mon poste de surveillance à nouvelle ! J’ai sauté de joie parce que je le Garde sous le régime du Président Nicéphore Soglo la Banque, j’ai été tout de suite adopté par connaissais. Il avait travaillé à Abidjan dans du Benin ; Investigateur de la Sécurité Diplomatique ceux qui y étaient. A l’époque, le bureau les années 90 comme jeune économiste à l’Ambassade des Etats- de la Banque à Abidjan était plein. Il y avait dans le secteur agricole. Depuis qu’il Unis d’Amérique à Cotonou. près d’une centaine de personnes de toutes est là les choses changent, les choses Franck est depuis Septembre nationalités, beaucoup de blancs. C’était à bougent. On revoit la Banque mondiale 2010 basé à Abidjan où l’image de la Côte d’Ivoire. C’était si beau partout. Je peux même dire que sans la il coordonne la sécurité et si vivant. Ma mission était limitée à la Banque mondiale, la Côte d’Ivoire ne sécurité puis progressivement, j’ai assuré serait pas debout aujourd’hui. La Banque du Staff de la Banque les fonctions d’Assistant réceptionniste fait beaucoup, mais il y a une chose que mondiale dans 14 pays de standardiste. Au fil du temps, la Banque tous les ivoiriens attendent : L’emploi des l’Afrique Centrale et de a généreusement pris en charge ma jeunes. Mon souhait, c’est que la Banque l’Ouest. formation dans un cabinet de la place mondiale aide la Côte d’Ivoire à créer pour me perfectionner dans le domaine de des emplois pour les jeunes. La situation l’accueil et la réception standardiste. J’ai est très grave !! Allez dans les quartiers également bénéficié d’un stage au Fonds vous verrez. Si rien n’est fait, même les Depuis le 21 juillet 2010, de Développement pour la Formation élections que nous attendons ne vont rien l’IFC a une nouvelle Professionnelle (FDFP) financé par la régler. Ces jeunes là, c’est une bombe à «Executive Assistant», Banque. Il n’y a pas de hasard dans la retardement. Il faut donner espoir aux vie. Je ne remercierai jamais assez tous jeunes ivoiriens. Mme Yao-attea ceux qui m’ont adopté et m’ont donné les Bolouda Sidonie. occasions de me former. Qu’Allah le leur Elle nous vient d’OCHA rende au centuple. (Office for the Coordination Entre temps, SPS est devenue Securicor of Humanitarian Affairs) International puis G4S, mais à chaque où elle était assistante de changement, je suis resté en poste à la programme. Sidonie a une Banque mondiale. Que les temps changent expérience de la Banque ! La Côte d’Ivoire était prospère, mondiale où elle a travaillé en 1992. la Banque était présente. Il y avait la SFI et Taleb ould Sid’ahmed, Mister T pour les intimes, était chargé de communication au bureau de la BM en Mauritanie. Titulaire d’un Doctorat en Sciences de l’Information et de la Communication de l’Université Stendhal de Grenoble (France, 2005), il est féru de musique et de danse, Michael Jackson étant son idole de jeunesse. Grand consommateur de thé mauritanien, même sans menthe, il n’y a pas de souci. L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 30 Point de Vue Par EMMANUEL NOUBIssIE NgANKAM Considérations sur le Point d’Achèvement de l’Initiative PPTE itiative PPTE en . Le Point d’Achèvement de l’In il va fall oir s’habituer en Côte d’Ivoire de F CFA qui sont C’est une rengaine à laquelle sont plus de 7000 milliards ent ». Et quoi de plus normal ? Ce la Côte d’Ivoire raccourci « le Point d’Achèvem lité de la dette extérieure de me par enchantement de la quasi-tota de l’Etat). On en jeu. C’est l’effacement com année (près de 20% du budget environ 400 milliards de F CFA chaque , les leaders dont le remboursement coûte mes politiques sans exception ces temps de vaches enragées, tous les hom Côte d’Ivoire sera peut donc comprendre qu’en vement. C’est du déjà vu. La ent le paradis après le point d’achè chèvement a d’opinion de tout poil, annonc fois la ritournelle du point d’a ent de l’Initiative en 1996, et à chaque istoire seraient le 31ème pays depuis le lancem des dirigeants qui devant l’H t toutes les promesses y compris celles rrait aussi être nourri tous les espoirs et surtou is de grâce, la Côte d’Ivoire pou pays dan s le désespoir et la misère. Ma n’ont jamais connu coupables d’avoir plongé leurs communauté internationale, s du fardeau de la dette grâce à la de ces pays qui bien que délesté le miracle ann oncé. itiative en faveur ent de la dette au titre de l’in portée incommensurable de l’allègem et ne sera jamais Loin de moi de disqualifier la : Le point d’achèvement n’est s. Mais il faudrait savoir raison garder la Côte d’Ivoire des pays pauvres très endetté nos efforts et nos rêves. Quand rait jam ais être le point où s’achèvent ard des enjeux une panacée. Il n’est et ne dev aura ainsi été franchie au reg le de son processus de développement de béatitude et l’aura atteint, une étape crucia le début du nirvana, d’un état is le poi nt d’achèvement ne saurait être vement, le plus financiers et économiques. Ma iriens car après le point d’achè ou le fair e croire serait mentir aux Ivo d’avoir permanent. Le penser s raisons : difficile sera à venir et ce pour au moins troi oncer) pourrait cun créancier ne peut le dén chè vement qui est irrévocable (au is ô combien le franchissement du point d’a llance certes contraignant, ma loir s’af franchir du dispositif de survei contenir certaines induire la Côte d’Ivoire à vou le veuille ou non, a permis de if dont le caractère vertueux, que l’on d’achèvement disciplinaire du FMI, disposit un pays ayant franchi le point s causes produisant les mêmes effets, auc velléités gabégiques. Les même nouveaux dérapages ; tant publics que n’est à l’abri de donc sa faillite. Les créanciers r, c’e st reconnaître son insolvabilité, stion de bon Remettre la dette d’un débiteu pays qui a failli. C’est une que pruden ts dans leurs relations avec un privés deviendraient davantage finé au guichet sens. très endetté après avoir été con mé rite d’être devenu pays pauvre ) de la Banque La Côte d’Ivoire qui n’a aucun rnationale de Développement s des Dons IDA (l’Association Inte vains mots car il va de crédits concessionnels pui main. Ceux-ci ne sont pas de prendr e son destin économique en lement et surtout, mondiale, devra résolument, de remise de la dette, mais éga les ress ources issues du mécanisme ce pays sur les falloir gérer rationnellement de la crédibilité financière de ces dev ant concourir au rétablissement if majeur, mais générer de nouvelles ressour e pays émergent est un object enir pay s à revenu intermédiaire et à term les Thaïlandais qui places internationales. Re-dev me l’ont fait les Vietnamiens, travail des ivoiriens eux-mêmes, com s le rang des pays cela ne se fera qu’à force de et autres qui ont basculé dan Singap our, la Corée du Sud, Taiwan reprises, n’ont sont pourtant partis en retard. s et au dynamisme de leurs ent à la clairvoyance de leurs leadership enues dans les fonds développés grâce entre autres, que ce sont les liquidités dét deveni r PPTE. L’Histoire retiendra e des Subprimes. Le jamais eu pour ambition de promises dans la fameuse cris sauvé les Banques occidentales com gapour. souverains de ces pays qui ont vie au fonds souverain de Sin la premiè re banque Suisse qui doit sa sur cas le plus patent étant UBS, d par la conviction accorde à un pays passe d’abor En guise de Conclusion : « La considération que l’on ent de l’extérieur, qu’il ne les attend pas seulem partagée qu’il est cap able d’inventer ses réponses et ancienne Ministre les appliquer » Edwige Avice, quitte à souhaiter un soutien et une aide pour Française de la Coopération L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 31 L’espoir The World Bank Magazine - Abidjan / N° 003 32