77219 Panorama de la nutrition Les coûts de la malnutrition Djibouti à Djibouti, l’amplification des interventions • Plus d’un tiers des décès infantiles sont imputables à la sous-nutrition, essentiellement parce que celle-ci d’enrichissement des aliments en micronutriments aggrave les maladies.2 couterait moins de 800 mille dollars par an. • La sous-alimentation des enfants entre le moment de (Voir les notes techniques pour de plus amples informations.) la conception et l’âge de deux ans risque de freiner leur développement cognitif, ce qui est préjudiciable Mesures essentielles Retour sur à la productivité et à la croissance du pays. investissement • Les coûts économiques de la sous-nutrition com- pour lutter contre la approximatif prennent les coûts directs, tels que la charge sup- malnutrition : (%)9 : plémentaire pour le système de santé, et les coûts Augmenter les taux de l’allaitement ma- 1400 indirects liés à la perte de productivité. ternel et amélioration de l’alimentation du • L’anémie chez l’enfant est associée à une perte de re- jeune enfant via la délivrance de services venu de 2,5 % chez l’adulte.3 efficaces d’éducation et de conseil. Photo: Anna Herforth. Iodation universelle du sel. 3000 La situation à Djibouti • 33 % des enfants de moins de cinq ans souffrent d’un Approvisionnement adéquate de supplé- Jusqu’à 1370 ments en zinc pour le traitement de la Contexte national retard de croissance, 31 % d’une insuffisance pondé- rale, et 17 % d’émaciation.2 diarrhée. Classement IDH : 155e sur 182 pays1 • 10  % des nourrissons présentent une insuffisance Enrichissement en fer des aliments de 800 pondérale à la naissance.2 base. Espérance de vie à la naissance : • Djibouti n’est pas en voie de réaliser l’ODM 1c (ré- Investissement dans la supplémentation 1700 55 ans2 duire de moitié, entre 1990 et 2015, le taux d’enfants en vitamine A. Risque de décès maternel : 1 sur 352 présentant une insuffisance pondérale). Taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans : 95 pour 1000 L’essentiel des dommages irréversibles sible d’améliorer l’état nutritionnel malgré des revenus naissances vivantes 2 dus à la malnutrition interviennent moindres. pendant la grossesse et durant les 24 Classement mondial selon mois suivant la naissance.4 Les carences en vitamines et en minéraux sont la prévalence des retards de une cause de faim cachée croissance : 49e sur 136 pays2 Comme l’indique le graphique 1, le taux de retard de Même si elles sont invisibles à l’œil nu, les carences en croissance des enfants de Djibouti est supérieur à ceux vitamines et en minéraux nuisent au bien-être et sont des pays du même groupe de revenus de la région. Des répandues à Djibouti, comme le montre le graphique 2. pays affichant un revenu inférieur par habitant enregis- Notes techniques trent des taux plus faible, ce qui démontre qu’il est pos- • Vitamine A : Plus d’un tiers des enfants d’âge prés- colaire et près d’un cinquième des femmes enceintes Retard de croissance : petite taille par rapport l’âge. présentent une carence en vitamine A.6 Graphique 1  Djibouti affiche un taux plus élevé de Insuffisance pondérale : faible poids par rapport retard de croissance par rapport à certains pays à plus à l’âge. Graphique 2  Les taux élevés des carences en faible revenu vitamine A et en fer contribue aux pertes en vies Émaciation : faible poids par rapport à la taille. humaines et de productivité Prévalence du retard de croissance chez 35 Les estimations actuelles des retards de Mauritanie Djibouti les enfants de moins de 5 ans (%) 30 croissance, de l’insuffisance pondérale et de Gambie Ghana 70 Togo São Tomé- l’émaciation se fondent sur une comparaison 25 et-Principe 60 entre les données les plus récentes d’enquête et 20 50 Prévalence (%) les Normes de croissance de l’enfant de l’OMS 15 40 publiées en 2006. 10 30 Insuffisance pondérale à la naissance : 5 20 nourrisson pesant moins de 2 500 grammes à la 0 naissance. 0 200 400 600 800 1000 1200 10 La méthode de calcul des coûts liés aux RNB par habitant (en dollars de 2008) 0 Enfants d’âge préscolaire Femmes enceintes carences en vitamines et en minéraux et à Source : Les taux de retard de croissance sont tirés de la Base de données Carences en vitamine A Anémie l’amplification des interventions visant à y de l’OMS sur la croissance et la malnutrition de l’enfant. Les données rela- remédier est disponible à l’adresse suivante : tives au RNB sont tirées des indicateurs du développement dans le monde Source : chiffres couvrant la période 1995–2005 tirés de la base de données www.worldbank.org/nutrition/profiles de la Banque mondiale. mondiale sur la croissance et la malnutrition de l’enfant de l’OMS. Solutions aux causes fondamentales de la malnutrition djibouti Mauvaises pratiques d’alimentation des Charge de morbidité élevée Accès limité à des aliments nutritifs nourrissons • La sous-nutrition accroît le risque et la gravité • 31 % des ménages souffrent d’insécurité alimentaire, telle des maladies. que définie par la consommation de calories par habi- • 45 % des nouveau-nés ne sont pas nourris au sein dans l’heure • Les enfants sous-alimentés atteints d’une ma- tant.5 Il est en outre probable que le nombre de ménages suivant leur naissance.2 ladie sont plus susceptibles d’en mourir que les n’ayant pas accès à un régime alimentaire diversifié du- • 1 % seulement des nourrissons de moins de six mois sont allai- enfants bien nourris. rant l’année est très élevé. tés exclusivement au sein.2 • Les infestations parasitaires détournent les nutri- • Atteindre la sécurité alimentaire signifie assurer et main- • Durant la période cruciale de transition, entre six et neuf mois, ments du corps et peuvent provoquer des pertes tenir l’accès à la nourriture en quantité et en qualité suffi- à une alimentation constituée à la fois de lait maternel et d’ali- de sang et une anémie. santes pour tous les membres d’un ménage. ments solides, 77 % des nourrissons ne reçoivent pas une ali- • La diversité alimentaire est essentielle à la sécurité ali- mentation mixte appropriée.2 Solution : Prévenir et traiter les infections infan- tiles et d’autres maladies. Le lavage des mains, le mentaire. Solution : Aider les femmes et leurs familles à adopter des pra- déparasitage, les suppléments en zinc pendant et Solution : Mobiliser les différents secteurs, notamment tiques optimales d’allaitement et assurer, en temps opportun, un après un épisode diarrhéique, et le maintien de l’ali- l’agriculture, l’éducation, les transports, l’équité des sexes, apport adéquat d’aliments complémentaires. Le lait maternel sa- mentation durant la maladie sont importants. l’industrie alimentaire, le secteur sanitaire et d’autres encore tisfait aux besoins nutritionnels des nourrissons jusqu’à l’âge de six pour que tous les membres des ménages puissent bénéficier mois, renforce leur immunité et réduit le risque d’infection. d’un régime diversifié et nutritif. Bibliographie • Fer : Environ deux tiers des enfants d’âge préscolaire Opérations associées à la nutrition conduites et des femmes enceintes souffrent d’anémie.7 Les sup- 1. PNUD. 2009. Rapport Mondial sur le pléments de fer et d’acide folique pour les femmes par la Banque mondiale à Djibouti Développement humain. La Banque mondiale a récemment approuvé un finan- 2. UNICEF. 2009. La situation des enfants dans enceintes, le déparasitage, la supplémentation en mi- cement supplémentaire de 8 millions de dollars pour le le monde. cronutriments multiples des nourrissons et des en- 3. Horton S, Ross J. 2003. The Economics of Projet de développement du secteur de la santé qui vise fants et l’enrichissement des aliments de base sont des Iron Deficiency. Food Policy 28:51–75. à réduire les taux de mortalité infantile et maternelle à stratégies efficaces pour améliorer le statut en fer de 4. UNICEF. 2009. Suivre les progrès dans le Djibouti. domaine de la nutrition de l’enfant et de ces sous-groupes vulnérables. la mère. • Iode : Presqu’aucun ménage ne consomme de sel io- 5. FAO.2009. L’état de l’insécurité alimentaire dé, les nourrissons risquant ainsi de développer des dans le monde: Crises économiques – troubles liés à la carence en iode.2 La carence en iode La lutte contre la malnutrition présente Répercussions et enseignements. 6. OMS. 2009. Global Prevalence of Vitamin est la cause principale et évitable des retards de crois- un bon rapport coût-efficacité : les A Deficiency in Populations at Risk 1995– sance ; une carence chez la femme enceinte et chez interventions de base en matière de 2005. Base de données mondiale de l’OMS les nourrissons, même faible, peut diminuer le QI de micronutriments ne coûtent pas plus de sur la carence en vitamine A. l’enfant. 0,05 à 3,60 dollars par personne et par 7. OMS. 2008. Prévalence de l’anémie dans • Un apport suffisant de micronutriments, notam- le monde. 1993–2005, base de données an. Le rendement de l’investissement ment de fer, de vitamine A, d’iode et de zinc, depuis mondiale de l’OMS sur l’anémie. la conception jusqu’à l’âge de 24 mois, est essentiel à représente de 8 à 30 fois ce montant.8 8. Horton S et al. 2009. Scaling Up Nutrition: What Will it Cost? la croissance et au développement mental de l’enfant. 9. L’Initiative pour les Micronutriments (MI). 2000. Investir dans l’avenir: Un appel uni a l’action pour vaincre les carences en vitamines et en minéraux. Banque mondiale Produit avec le soutien du Fonds d’affectation spéciale du Japon pour l’intensification de la Nutrition.