41188 BANQUEMONDIALE·RAPPORTANNUEL2007 TABLEDESMATIÈRES CD-ROM(enanglais) Carte des régions, représentations à l'étranger et pays Financial Statements admis à bénéficier des financements de la Banque mondiale 2 New Operations Approved La Banque mondiale 4 Lending Data Message du Président de la Banque mondiale, Income by Region Président du Conseil des Administrateurs 5 Organizational Information Le Conseil des Administrateurs 6 Ce CD-ROM contient aussi la table Rémunération des cadres de direction, des matières de la publication des Administrateurs et des agents de l'institution 9 en anglais, arabe, chinois, espagnol, français, hindi, japonais, portugais L'exercice 07 en bref 10 et russe. 1 Combattre la pauvreté dans le monde 11 2 Perspectives régionales 27 Afrique 28 Asie de l'Est et Pacifique 32 Asie du Sud 36 Europe et Asie centrale 40 Amérique latine et Caraïbes 44 Moyen-Orient et Afrique du Nord 48 3 Vue d'ensemble des activités de l'exercice 52 Le Groupe de la Banque mondiale 63 Note : Les états financiers complets et notamment le rapport de gestion de la direction, les états financiers audités de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement et les états financiers audités de l'Association internationale de développement sont publiés dans le CD-ROM inclus dans le présent rapport. Ce Rapport annuel peut aussi être consulté sur l'internet à l'adresse suivante : www.worldbank.org. Sauf indication contraire, tous les montants en dollars figurant dans le présent rapport sont en dollars EU courants. Les chiffres des tableaux ayant été arrondis, leur somme peut différer du total indiqué, et la somme des pourcentages cités dans les figures n'est pas toujours égale à 100 %. Dans ce rapport, les expressions « Banque mondiale » et « la Banque » désignent la BIRD et l'IDA. L'expression « Groupe de la Banque mondiale » désigne la BIRD, l'IDA, l'IFC, la MIGA et le CIRDI. BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 1 2 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 3 LABANQUEMONDIALE La Banque mondiale comprend deux institutions : la Banque le cap de l'action de la Banque et surveillent le déroulement internationale pour la reconstruction et le développement de ses opérations. (BIRD) et l'Association internationale de développement (IDA). La BIRD compte 185 États membres. Depuis sa création L'ensemble formé par ces deux institutions et par la Société en 1944, elle a accordé un montant total de 433 milliards financière internationale (IFC), l'Agence multilatérale de de dollars de prêts. L'IDA, qui compte 166 États membres, garantie des investissements (MIGA) et le Centre international a engagé 181 milliards de dollars depuis qu'elle a été créée pour le règlement des différends relatifs aux investissements en 1960. (CIRDI) constitue le Groupe de la Banque mondiale. Si les Les programmes de la Banque mondiale accordent un rang activités de chaque institution portent plus particulièrement de priorité élevé au développement humain et social durable, sur tel ou tel aspect du développement, elles ont toutes pour ainsi qu'à l'amélioration de la gestion économique, en mettant objectif commun de libérer le monde de la pauvreté. l'accent sur la lutte contre l'exclusion, la gouvernance et le La Banque mondiale échange des idées avec les pays sur renforcement institutionnel. Les dons et les prêts consentis les politiques publiques qui leur permettraient le mieux par les entités qui contribuent à financer les projets de la d'atteindre leurs objectifs de développement, et elle leur Banque ou qui travaillent en partenariat avec l'institution apporte son concours technique et financier. La BIRD a pour viennent souvent s'ajouter aux apports des États et aux prêts clients les pays à revenu intermédiaire et les pays pauvres accordés par la Banque mondiale pour constituer l'enveloppe solvables, tandis que l'IDA se consacre exclusivement aux pays globale de l'aide fournie à un pays. les plus déshérités de la planète. Pour de plus amples informations, consulter le site La Banque mondiale fonctionne comme une coopérative www.worldbank.org, ainsi que la publication intitulée dont les pays membres, en développement ou développés, sont Guide to the World Bank à l'adresse suivante : actionnaires. Les Administrateurs qui les représentent fixent www.worldbank.org/reference. 4 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 MESSAGEDUPRÉSIDENTDELABANQUEMONDIALE, PRÉSIDENTDUCONSEILDESADMINISTRATEURS Lalectureduprésentrapportvouséclairerasurceque de l'Agence dans ces pays représentent les activités du Groupe de la Banque mondiale représentent maintenant 41 % de son portefeuille. pour les pays et les populations qui s'efforcent de vaincre En outre, la BIRD a réalisé pour la pauvreté dans toutes les régions, en particulier en Afrique. le compte de ses États membres des Le Groupe de la Banque mondiale travaille avec des partenaires transactions de gestion des risques de à la réalisation de plus de 620 projets qui donnent aux garçons taux de change et de taux d'intérêt d'un montant de 5,4 milliards comme aux filles la possibilité de s'instruire, qui fournissent de dollars. Ce chiffre, qui représente plus du triple des mon- des soins de santé à ceux qui en ont besoin, qui encouragent le tants enregistrés ces dernières années, témoigne de l'expan- développement du secteur privé pour que l'épargne locale serve sion du portefeuille de services financiers que nous offrons. à créer des emplois et aide les pauvres à acquérir un bien, et qui En outre, l'IFC a mobilisé un montant supplémentaire permettent de construire les infrastructures et d'accéder aux de 3,9 milliards de dollars dans le cadre de syndications, sources d'énergie durables essentielles à la croissance. Nous de financements structurés et de prêts parallèles. travaillons également sans relâche au renforcement de la gou- Le Groupe de la Banque mondiale peut et doit faire beaucoup vernance, des institutions et de l'État de droit pour donner à tous plus. Compte tenu de la diversité des pays en développement et la possibilité de forger un avenir pour leur famille et leur pays. de l'ampleur de leurs besoins, il peut mettre ces capitaux, ses L'expression concrète de l'action de la Banque mondiale, connaissances et son savoir-faire au service des populations en on la trouve au Viet Nam, dans le projet d'électrification rurale proposant des solutions de développement adaptées à chaque que j'ai visité, qui permet à une fillette d'avoir le temps d'aller à situation. L'institution investira dans des plans concrets conçus l'école, parce qu'elle peut désormais moudre à la machine le pour permettre à ces pays d'échapper à la pauvreté et de riz et le maïs, et qui lui permet de s'éclairer pour étudier. On la connaître la prospérité. Guidée par un souci de résultats, elle trouve au Sénégal, dans le partenariat public-privé que nous s'emploiera avec ses partenaires et ceux qui soutiennent son avons contribué à financer pour assurer un approvisionnement action partout dans le monde à atteindre les objectifs de en eau propre sous conduite et l'évacuation des déchets et qui développement pour le Millénaire d'ici 2015. Ce faisant, elle aide ainsi à combattre les maladies d'origine hydrique et le pourra promouvoir une mondialisation durable et sans exclus. paludisme tout en permettant d'économiser une précieuse Lemondeaconnudeprofondestransformationsdepuisque ressource et de satisfaire maintenant aux besoins de près d'un laBanquemondialeaétécrééeilyaunesoixantained'années. million de personnes. Et on la trouve en Arménie, dans le projet Cetteinstitutionaccomplieetuniqueaumonde,quiavocationà d'irrigation appuyé par la Banque, qui permet d'étendre la financerlareconstructionetledéveloppement,nedoitpas superficie des vergers de pommiers et d'utiliser un système seulements'adapter:elledoittrouverlesmoyensd'aidertous transparent pour le versement des redevances à l'État. lespays,enparticulierlespluspauvres,àtirerprofitdel'évolu- Au cours de l'exercice 07, le Groupe de la Banque mondiale a tiondel'économiemondialetoutenmaîtrisantmieuxlesrisques. engagé 34,3 milliards de dollars de prêts, de dons, de prises de Le Groupe de la Banque mondiale doit être un partenaire participations et de garanties en faveur des entités publiques et stratégique pour ceux qui sont clients, donateurs ou les deux à des entreprises privées de ses États membres, soit 2,7 milliards la fois. Il doit savoir innover pour promouvoir le développement de dollars (7,8 %) de plus que durant l'exercice précédent. des États fragiles et de ceux qui peinent à sortir d'un conflit. Les institutions du Groupe de la Banque mondiale qui Il a les moyens de concevoir et de mettre en oeuvre des solu- contribuent à ces résultats financiers sont : la Banque interna- tions adaptées aux réalités locales pour relever des défis tionale pour la reconstruction et le développement (BIRD), écologiques et sanitaires de portée mondiale, tout en oeuvrant qui fournit des prêts, des produits de gestion des risques pour préserver le milieu naturel et en intervenant d'urgence et d'autres services financiers à ses membres ; l'Association pour faire face au changement climatique. Il doit faciliter internationale de développement (IDA), qui accorde des crédits la mise en place de règles, d'institutions et de marchés qui sans intérêt et des dons aux pays les plus pauvres ; la Société mettent la dynamique commerciale et financière au service financière internationale (IFC), qui fournit des fonds propres, des populations des pays en développement pour leur donner des prêts, des garanties et des services de conseil aux entre- des raisons d'espérer, leur ouvrir des opportunités et leur prises du secteur privé des pays en développement ; et donner la dignité que confère la poursuite d'une activité. l'Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), L'année écoulée n'a pas été facile. Mais nous reprenons qui fournit une assurance contre le risque politique. notre élan avec une énergie renouvelée. J'ai pu constater que Les engagements de l'Association se sont montés à les agents du Groupe de la Banque mondiale, qui sont la 11,9 milliards de dollars, ce qui représente une progression ressource la plus précieuse de l'institution, sont très motivés de 25 % par rapport à l'exercice précédent et un chiffre record par la mission fondamentale de la Banque qui est d'éradiquer pour l'IDA. Les engagements de la BIRD pour l'exercice 07 ont la pauvreté. C'est à leur talent et à leur dévouement que totalisé 12,8 milliards de dollars. L'IFC a engagé 8,2 milliards l'institution doit son dynamisme. Ils vont de l'avant, et apprendre de dollars pour promouvoir le secteur privé dans les pays à les connaître et à travailler avec eux est un privilège. en développement. Ce chiffre sans précédent a dépassé de 1,5 milliard le résultat enregistré l'année dernière, et 3 milliards de ce montant sont allés à des pays IDA. La MIGA a accordé 1,4 milliard de dollars de garanties, dont 387 millions sont allés à des projets dans les pays IDA. Les engagements Robert B. Zoellick BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 5 LECONSEILDESADMINISTRATEURS Les Administrateurs sont responsables de la conduite des et à donner aux pauvres les moyens de prendre leur destin opérations générales de la Banque mondiale, fonction qu'ils en mains. En mars 2007, le Président de la Banque a entrepris exercent en vertu des pouvoirs que leur a délégués le Conseil un examen plus large de la stratégie à long terme de la Banque. des Gouverneurs. Conformément aux dispositions des Statuts, C'est la première fois depuis son lancement en janvier 2001 que cinq des 24 Administrateurs sont désignés par les États cette stratégie en deux volets fera l'objet d'un examen de fond, membres qui détiennent le plus grand nombre de parts du qui sera mené sous la direction de l'Économiste en chef. capital de la Banque ; les 19 Administrateurs restants sont élus Au cours de l'exercice 07, le Conseil a examiné un certain par les groupes constitués par les autres États membres à nombre de documents et rapports sur des questions telles l'occasion d'élections organisées tous les deux ans. Le Conseil que l'aide publique au développement ; le déroulement du Plan des Administrateurs (le Conseil) reflète l'évolution de l'idée que d'action de la Banque pour l'Afrique ; l'état d'avancement du se font les États membres de la mission de la Banque mondiale Cadre d'investissement dans des énergies propres au service et de ses opérations. du développement ; les problèmes de mise en oeuvre liés à Les Administrateurs examinent les propositions de prêt et l'allègement de la dette, et notamment la mise au point d'un de garantie de la BIRD, ainsi que les propositions de crédit, de cadre de référence détaillé pour le règlement des arriérés don et de garantie de l'IDA, qui leur sont soumises par le prolongés ; et enfin l'avancement des négociations commer- Président, et ils décident de la suite à y donner. Ils jouent un ciales internationales, et plus précisément celles qui concer- rôle important dans le choix et le cours des grandes orienta- nent le Programme de Doha pour le développement et l'Aide tions de la Banque. Ils doivent en outre soumettre au Conseil pour le commerce. Le Conseil a d'autre part examiné la des Gouverneurs des comptes audités, un budget administratif politique définie par la Banque afin de pouvoir agir rapidement et un rapport annuel (le présent rapport) sur les opérations et dans des situations de crise, et il a approuvé un nouveau plan les politiques de la Banque, ainsi que d'autres questions qu'ils d'action pour renforcer la mobilisation de l'institution en faveur jugent utile de soumettre à l'attention des Gouverneurs. des États fragiles. S'agissant du plan d'action élaboré pour Le Groupe indépendant d'évaluation (GIE) effectue des évalua- améliorer la gouvernance et lutter contre la corruption, les tions indépendantes sur la pertinence, la viabilité, l'efficience Administrateurs ont souscrit aux principes de transparence, de et l'efficacité des opérations. Il est directement responsable prévisibilité, de cohérence et d'égalité de traitement des pays devant le Conseil. membres. Ils ont aussi réaffirmé leur volonté de soutenir ce Les Administrateurs sont membres d'au moins un des programme et d'en suivre le déroulement. À propos du Comité comités permanents suivants : Comité d'audit, Comité du d'examen extérieur sur la collaboration entre la Banque et le budget, Comité pour l'efficacité du développement (CODE), FMI, les Administrateurs ont noté l'importance d'une collabora- Comité des questions administratives concernant la gouver- tion efficace entre la Banque et le Fonds monétaire nance et les administrateurs (COGAM), et Comité du personnel. international. Avec l'aide des comités, le Conseil s'acquitte de sa mission de surveillance en procédant à des examens approfondis des SURVEILLANCEETRESPONSABILITÉFINANCIÈRE politiques et des pratiques de l'institution. Le Comité directeur Le Conseil exerce une surveillance et une responsabilité des Administrateurs est un organe consultatif informel qui se fiduciaire pour le compte des actionnaires, notamment par réunit périodiquement. l'intermédiaire du Comité d'audit. Ce Comité est chargé d'aider L'action du Conseil a continué de suivre de près les deux le Conseil à remplir sa fonction de surveillance et à prendre des grandes lignes directrices du cadre stratégique de la Banque décisions concernant la situation financière du Groupe de la visant à instaurer un climat porteur pour l'investissement Banque mondiale, ses procédures de gestion et d'évaluation 6 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 De gauche à droite : (debout) Samy Watson, Svein Aass, Alexey Kvasov, Terry O'Brien, Eli Whitney Debevoise, Tom Scholar (fin de fonction : 27 juin 2007), Pierre Duquesne, Herman Wijffels, Michel Mordasini, Eckhard Deutscher, Gino Alzetta, Makoto Hosomi, Jorge Familiar, Merza Hasan, Dhanendra Kumar, Felix Alberto Camarasa, Jorge Botero ; (assis) Sid Ahmed Dib, Giovanni Majnoni, Abdulrahman Almofadhi, Mulu Ketsela, Mat Aron Deraman, Louis Philippe Ong Seng, Zou Jiayi. des risques, l'efficacité de sa gouvernance et de ses contrôles instruites, six en application des règles en vigueur avant les internes, ainsi que ses politiques et procédures comptables et clarifications apportées en avril 1999 à la résolution portant de présentation des informations financières. création du Panel, et 16 depuis l'adoption de ces clarifications. En juin 2007, le Panel avait instruit trois demandes. BUDGETADMINISTRATIF Le Panel d'inspection est un instrument qui permet aux Le budget administratif total pour l'exercice 07, qui a été particuliers, et notamment aux pauvres, de saisir le Conseil des examiné par le Comité du budget et approuvé par les Administrateurs de la Banque mondiale, qui décide ensuite, sur Administrateurs, s'élève à 2 119 millions de dollars, net de recommandation du Panel, s'il y a lieu d'instruire le dossier ou remboursements, dont 171,8 millions ont été affectés au non. Ce processus de réclamation donne des moyens d'action mécanisme d'octroi de dons pour le développement et aux et d'expression aux personnes qui ont pu subir des préjudices programmes de dons institutionnels. Le budget net, qui se du fait de projets financés par la Banque. monte à 1 591,3 millions de dollars, représente une augmenta- Pour obtenir des renseignements sur les demandes d'ins- tion de 3,1 % en valeur nominale par rapport à l'exercice 06. pection, les réponses de la direction, les recommandations du En juin 2007, les Administrateurs ont approuvé un budget Panel, les rapports d'enquête du Panel et les recommandations administratif total, net de remboursements, de 2 148,3 millions de la Direction au sujet des projets examinés au cours de cet de dollars pour l'exercice 08. exercice, consulter le site www.worldbank.org/inspectionpanel. PANELD'INSPECTION DÉMISSIONDUPRÉSIDENTETSÉLECTIOND'UNNOUVEAU Au cours de l'exercice 07, le Panel d'inspection a reçu six PRÉSIDENT demandes d'inspection concernant des projets de la Banque En avril 2007, le Conseil a dû faire face à une crise au sein dans cinq pays. Quarante-six demandes d'inspection ont été de la Direction, crise qui a entraîné la démission de déposées depuis sa création : 14 émanant de l'Afrique, 15 de M. Paul D. Wolfowitz, Président du Groupe de la Banque l'Amérique latine et des Caraïbes, 11 de l'Asie du Sud, 4 de mondiale. Les Administrateurs ont depuis lors confirmé à l'Asie de l'Est et du Pacifique, et 2 de l'Europe et de l'Asie l'unanimité la nomination de M. Robert B. Zoellick en tant centrale. Sur les 46 requêtes déposées, 41 ont été enregistrées, que 11e Président de la Banque pour un mandat de cinq ans et le Panel a recommandé que 22 de ces demandes soient à compter du 1er juillet 2007. LE GROUPE INDÉPENDANT D'ÉVALUATION Le Groupe indépendant d'évaluation (IEG) est une unité autonome l'expérience. L'IEG met ses conclusions à la disposition créée au sein du Groupe de la Banque mondiale, qui évalue la de l'ensemble de la communauté du développement et du public pertinence et l'impact des opérations menées par l'institution pour en général. faire reculer la pauvreté et améliorer durablement les conditions de vie des populations. Il est directement responsable devant les Les activités marquantes de l'IEG au cours de l'exercice 07 -- dans Administrateurs. Les objectifs de l'IEG sont de contribuer à établir des domaines tels que l'infrastructure, les énergies propres, les des bases objectives pour évaluer les résultats, de promouvoir le États fragiles, les interventions rapides, l'éducation, la gouvernance principe de responsabilité dans la réalisation des objectifs de et la lutte contre la corruption -- sont brièvement décrites tout développement et de diffuser les enseignements tirés de au long du rapport (consulter le site www.worldbank.org/ieg). BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 7 ADMINISTRATEURS,ADMINISTRATEURSSUPPLÉANTSETMEMBRESDESCOMITÉS|30JUIN2007 ADMINISTRATEUR ADMINISTRATEUR SUPPLÉANT ÉTATS AU NOM DESQUELS VOTE CHAQUE ADMINISTRATEUR NOMMÉS E. Whitney Debevoisea, e (vacant) États-Unis Makoto Hosomib, c (VP) Masato Kanda Japon Eckhard Deutscher Ruediger Von Kleist Allemagne Alex Gibbsb Caroline Sergeant Royaume-Uni Pierre Duquesnea (P) Alexis Kohlerh France ÉLUS Gino Alzettad (VP), e Melih Nemli Autriche, Belarus, Belgique, Hongrie, Kazakhstan, Luxembourg, République slovaque, (Belgique) (Turquie) République tchèque, Slovénie, Turquie Jorge Familiarc, e, i Jose Alejandro Rojas Costa Rica, El Salvador, Espagne, Guatemala, Honduras, Mexique, Nicaragua, Venezuela (Mexique) Ramirezh (República Bolivariana de) (República Bolivariana de Venezuela) Herman Wijffelsa, c, i Claudiu Doltuh Arménie, Bosnie-Herzégovine, Bulgarie, Chypre, Croatie, Géorgie, Israël, Macédoine (Pays-Bas) (Roumanie) (ex-République yougoslave de), Moldova, Pays-Bas, Roumanie, Ukraine Samy Watsonb, c Ishmael Lightbourne Antigua-et-Barbuda, Bahamas, Barbade, Belize, Canada, Dominique, Grenade, Guyana, (Canada) (Bahamas) Irlande, Jamaïque, Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines Rogerio Studartb Jorge Humberto Boteroh Brésil, Colombie, Équateur, Haïti, Panama, Philippines, République dominicaine, Trinité- (Brésil) (Colombie) et-Tobago Giovanni Majnonia, c Nuno Mota Pintoh Albanie, Grèce, Italie, Malte, Portugal, Saint-Marin, Timor-Leste (Italie) (Portugal) Joon-Kyung Choia (VP), c Terry O'Brienh Australie, Cambodge, Corée (Rép. de), Îles Marshall, Îles Salomon, Kiribati, Micronésie (République de Corée) (Australie) (États fédérés de), Mongolie, Nouvelle-Zélande, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Samoa, Vanuatu Dhanendra Kumard, e (VP) Zakir Ahmed Khanh Bangladesh, Bhoutan, Inde, Sri Lanka (Inde) (Bangladesh) Mulu Ketselaa, c, i (P) Mathias Sinamenye Afrique du Sud, Angola, Botswana, Burundi, Éthiopie, Gambie, Kenya, Lesotho, Libéria, (Éthiopie) (Burundi) Malawi, Mozambique, Namibie, Nigéria, Ouganda, Seychelles, Sierra Leone, Soudan, Swaziland, Tanzanie, Zambie, Zimbabwe Svein Aasse (P) Pauli Kariniemih Danemark, Estonie, Finlande, Islande, Lettonie, Lituanie, Norvège, Suède (Norvège) (Finlande) Shuja Shahb, d Sid Ahmed Dib Afghanistan, Algérie, Ghana, Iran (République islamique d'), Maroc, Pakistan, Tunisie (Pakistan) (Algérie) Michel Mordasinib, d, f Jakub Karnowskih Azerbaïdjan, Ouzbékistan, Pologne, République kirghize, Serbie, Suisse, Tadjikistan, (Suisse) (Pologne) Turkménistan Merza H. Hasana, e Mohamed Kamel Amr Bahreïn, Égypte (Rép. arabe d'), Émirats arabes unis, Iraq, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, (Koweït) (République arabe d'Égypte) Maldives, Oman, Qatar, République arabe syrienne, Yémen (République du) Zou Jiayic (P) Yang Jinlin Chine (Chine) (Chine) Abdulrahman M. Almofadhia, Abdulhamid Alkhalifa d Arabie saoudite (Arabie saoudite) (Arabie saoudite) Alexey G. Kvasovd (P) Eugene Miagkov Fédération de Russie (Fédération de Russie) (Fédération de Russie) Mat Aron Deramanb, d Chularat Suteethornh Brunéi Darussalam, Fidji, Indonésie, Malaisie, Myanmar, Népal, République (Malaisie) (Thaïlande) démocratique populaire lao, Singapour, Thaïlande, Tonga, Viet Nam Felix Alberto Camarasad, e Francisco Bernasconih Argentine, Bolivie, Chili, Paraguay, Pérou, Uruguay (Argentine) (Chili) Louis Philippe Ong Sengb, e, f Agapito Mendes Diash Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Cap-Vert, Comores, Congo (République démocratique (Maurice) (Sao Tomé-et- Principe) du), Congo (République du), Côte d'Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Madagascar, Mali, Maurice, Mauritanie, Niger, République centrafricaine, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Tchad, Togo Comités a. Comité d'audit f. Comité d'administration des prestations P = Présidentn b. Comité du budget au titre du système de pensions VP = Vice-président c. Comité pour l'efficacité du développement g. Comité pour les questions financières d. Comité du personnel relatives au système de pension e. Comité de la gouvernance et des questions administratives h. Sous-comité du CODE (créé le 31/01/07) concernant les Administrateurs i. Comité d'éthique (créé le 29/03/07) 8 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 RÉMUNÉRATIONDESCADRESDEDIRECTION,DESADMINISTRATEURSETDESAGENTSDEL'INSTITUTION Pour attirer et retenir un personnel hautement qualifié, le Groupe de la Banque mondiale a mis au point un système de rémunération et de prestations conçu pour être compétitif au plan international, récompenser les agents performants et tenir compte des besoins particuliers d'un personnel multinational et en majorité expatrié. La grille des traitements versés aux agents du Groupe de la Banque est réexaminée chaque année par les Administrateurs et ajustée au besoin sur la base d'une comparaison des salaires versés par certains établissements financiers ou industriels privés et par des organismes représentatifs du secteur public sur le marché des États-Unis. Après analyse des salaires de référence actualisés, les Administrateurs ont approuvé une augmentation moyenne de 3,5 % de la structure des traitements pour l'exercice 07, avec effet au 1er juillet 2006 pour le personnel en poste à Washington. Cadresdedirection Le 25 juin 2007, les Administrateurs ont choisi à l'unanimité Robert B. Zoellick comme président de l'institution à compter du 1er juillet 2007. Son traitement annuel (net d'impôt) est de 420 930 dollars*. Au 30 juin 2007, les rémunérations annuelles (nettes d'impôt) des cadres de direction du Groupe de la Banque mondiale s'établissaient comme suit : NOM ET TITRE TRAITEMENT (USD) Paul Wolfowitz, Président 407 880a Graeme Wheeler, Directeur général 324 610 Vincenzo La Via, Directeur financier 324 610 Lars Thunell, Vice président exécutif, IFC 324 610 Juan Jose Daboub, Directeur général 311 000 Marwan Muasher, Premier Vice-président, Relations extérieures 295 000 Vinod Thomas, Directeur général, IEG 293 720 Ana Palacio, Premier Vice-président et Conseiller juridique du Groupe de la Banque mondiale 293 700 Yukiko Omura, Vice président exécutif, MIGA 261 910 a.Non compris le versement d'une indemnité supplémentaire de 73 010 dollars pour frais de représentation. À compter du 1er juillet 2006, la rémunération a été ajustée de l'augmentation en pourcentage de l'indice des prix à la consommation de la région métropolitaine de Washington pour la période de mai à mai précédente (4,2 %). Administrateurs Sur recommandation du Comité sur la rémunération des Administrateurs du Conseil des Gouverneurs, les Gouverneurs ont décidé qu'à compter du 1er juillet 2006, le traitement des Administrateurs serait de 212 980 dollars (net d'impôt), et celui des Administrateurs suppléants, de 184 240 dollars (net d'impôt)**. Structuredestraitements(Washington) Pour la période allant du 1er juillet 2006 au 30 juin 2007, la structure des traitements (nets d'impôt) des agents du Groupe de la Banque mondiale s'établit comme suit : RÉFÉRENCE EFFECTIFS GRADE MINIMUM (USD) DU MARCHÉ (USD) MAXIMUM (USD) INTITULÉS DE POSTES ILLUSTRATIFS À CE GRADE (%) A 23 290 30 270 39 340 Auxiliaire de bureau 0,1 B 28 330 36 830 51 560 Assistant administratif, Technicien d'information 1,1 C 34 830 45 280 63 400 Assistant de programme, Assistant d'information 12,0 D 40 290 52 370 73 320 Assistant principal de programme, Spécialiste 9,4 de l'information, Assistant du service du budget E 53 920 70 090 98 120 Analyste 10,1 F 71 910 93 480 130 870 Cadre 18,2 G 95 210 123 780 173 290 Cadre supérieur 29,2 H 132 390 172 120 232 360 Directeur, Cadre de direction 16,5 I 182 000 236 800 275 400 Directeur, Conseilleur principal 2,8 J 236 040 264 360 304 020 Vice-président 0,4 K 260 260 295 140 324 610 Directeur général, Vice-président exécutif 0,1 Note : Comme les agents du Groupe de la Banque mondiale non américains sont habituellement exemptés de l'impôt sur le revenu sur les rémunérations qui leur sont versées par l'institution, celles-ci s'entendent nettes d'impôt, ce qui équivaut généralement aux salaires nets après impôts des employés des organisations et des entreprises de référence d'après lesquels la grille des salaires de l'institution est établie. Seul un très petit nombre d'agents parvient au tiers supérieur de la fourchette de salaires d'un grade donné. *Non compris le versement d'une indemnité supplémentaire de 75 350 dollars pour couvrir ses frais de représentation. **Ces chiffres ne s'appliquent pas à l'Administrateur pour les États-Unis ni à son suppléant, dont les salaires sont plafonnés par le Congrès. BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 9 L'EXERCICE07ENBREF D'après les estimations établies, le nombre de personnes d'assistance technique (hors prêt). Pour de plus amples détails, vivant dans l'extrême pauvreté est tombé en deçà de la barre voir le chapitre 3. du milliard pour la première fois depuis que la Banque mondiale a commencé à mesurer la pauvreté en 1990. Dans son « Rapport annuel sur la performance du porte- feuille », le Groupe d'assurance de la qualité indique que la Le volume total des prêts consentis par la Banque mondiale proportion des projets jugés satisfaisants est de 81 % pour au cours de l'exercice 07 s'est élevé à 24,7 milliards de dollars. l'exercice 06, pourcentage inégalé depuis 25 ans. Pour de Ce montant, qui inclut les prêts, les crédits, les garanties et plus amples détails, voir le chapitre 3. les dons, est supérieur de 4 % au volume total des prêts accordés pendant l'exercice 06. Pour de plus amples détails, Le Groupe indépendant d'évaluation a conduit 13 évaluations se reporter au chapitre 3 et au CD-ROM joint à la présente importantes portant sur les résultats de l'action de la Banque publication. dans divers domaines, en particulier les transports et l'agricul- ture en Afrique subsaharienne, il a réalisé l'Examen annuel de · La BIRD a engagé 12,8 milliards de dollars à l'appui de l'efficacité du développement, et il a passé en revue des 112 projets durant l'exercice 07, montant en retrait de 9 % programmes d'aide au Mali et à l'Ukraine. Pour de plus amples par rapport à l'exercice précédent. Pour une analyse plus informations, consulter le site www.worldbank.org/ieg. détaillée, voir les chapitres 2 et 3 et le CD-ROM ci-joint. · L'IDA a engagé 11,9 milliards de dollars au titre de Lesreprésentantsdespaysdonateursetdespaysemprunteurs, 189 opérations durant l'exercice 07. Ce montant, le plus ainsiquedesobservateursd'autresbanquesmultilatéralesse élevé jamais atteint pour l'IDA, est en hausse de 25 % par sontréunispourdiscuterdelaQuinzièmereconstitutiondes rapport au niveau enregistré pour l'exercice 06. Pour plus ressourcesdel'IDAunepremièrefoisàParis,enmars2007,puis de détails, voir les chapitres 2 et 3, ainsi que le CD-ROM àMaputo,enjuin2007.Pourplusdedétails,voirlechapitre3. joint à cette publication. · L'Afrique a bénéficié des apports les plus importants, soit Les Administrateurs ont approuvé de nouvelles stratégies 5,8 milliards de dollars, un record pour la région. Pour de concernant le développement des secteurs financier et privé ; plus amples détails, consulter le chapitre 2 et le CD-ROM la santé, la nutrition et la population ; ainsi que la gouvernance ci-joint. et la lutte contre la corruption. Pour de plus amples informa- · L'Inde a été le plus gros emprunteur, avec 3,8 milliards de tions, voir le chapitre 1. dollars d'engagements. Le montant global des engage- ments en faveur de l'Asie du Sud était supérieur de près Une crise au sein de la Direction a conduit à la démission de de 50 % aux engagements enregistrés pour l'exercice 06. M. Paul D. Wolfowitz, Président de la Banque mondiale, avec Pour de plus amples détails, voir le chapitre 2 et le effet au 30 juin 2007. CD-ROM ci-joint. Le 25 juin 2007, le Conseil des Administrateurs a décidé à Pendant l'exercice 07, la Banque a produit 531 études l'unanimité de nommer M. Robert B. Zoellick comme Président économiques et sectorielles et mené à bien 430 opérations de l'institution à compter du 1er juillet 2007. 10 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 1 COMBATTRELAPAUVRETÉDANSLEMONDE UNENVIRONNEMENTENÉVOLUTION depuis peu au statut de prêteur, ainsi que d'autres intervenants, Les pays clients de la Banque mondiale ont connu une année tels que des fondations ou même des particuliers qui visent des remarquable, avec une expansion du produit intérieur brut (PIB) objectifs très précis. Ces signes sont globalement encoura- par habitant de l'ordre de 6 % en moyenne en 2006. Plus geants, surtout lorsque l'aide fournie appuie directement les important encore, cette croissance commence à s'inscrire dans priorités nationales. la durée : le PIB par habitant des pays en développement Cette évolution souligne l'importance du pouvoir mobilisa- progresse en effet de 3,9 % par an en moyenne depuis 2000, et teur de l'Association internationale de développement (IDA), qui 16 pays africains -- abritant plus du tiers de la population constitue la clé de voûte du système d'aide internationale dans régionale -- ont affiché un taux de croissance annuelle de plus de nombreux pays pauvres. L'IDA fournit à ces pays un appui de 4,5 % au cours de la dernière décennie. Cet essor écono- fiable, et elle mobilise les concours d'autres bailleurs de fonds mique a profité aux pauvres, à en juger par le nombre de en faveur de programmes et de projets cohérents élaborés par personnes vivant dans l'extrême pauvreté qui, pour la première les pays eux-mêmes. L'action de l'Association permet de forger fois depuis que la Banque a commencé à mesurer la pauvreté des partenariats plus solides entre donateurs et pays bénéfi- en 1990, est tombé en dessous de la barre du milliard. ciaires, ce qui aboutit à l'obtention de meilleurs résultats pour De toute évidence, les économies en développement sont les pauvres. performantes. Le moment est venu de soutenir cette perfor- L'année prochaine sera cruciale pour les clients de l'IDA, car mance avec une aide accrue. Les pays donateurs ont engagé les bailleurs de fonds confirmeront alors leurs engagements au des milliards de dollars en faveur de l'allègement de la dette, et titre de la Quinzième reconstitution des ressources de l'Asso- ils ont répondu aux situations d'urgence en fournissant une aide ciation. Cette reconstitution fournira des ressources pour venir en temps voulu, contribuant ainsi largement à donner aux pays en aide aux pays les plus démunis de la planète durant la pauvres les moyens de réaliser leurs objectifs de développe- période allant de juillet 2008 à juin 2011, années critiques pour ment. Une aide pourrait être apportée en sus de l'allègement les pays en développement qui cherchent à atteindre les de la dette et de l'atténuation des effets des catastrophes pour objectifs de développement pour le Millénaire (ODM). Compte permettre aux pays performants d'investir davantage dans des tenu du temps qui s'écoule avant que les projets de développe- secteurs prioritaires tels que l'infrastructure, l'éducation et ment produisent des résultats mesurables, IDA-15 pourrait la santé. bien être la dernière grande occasion qui s'offre aux donateurs Pour beaucoup de pays à faible revenu, les modalités de d'appuyer les efforts déployés par les pays en développement financement du développement ont été bouleversées par un pour progresser sensiblement en direction de la réalisation des accès sans précédent aux capitaux privés. Les conditions ODM à l'horizon 2015. d'accès à ces capitaux n'en demeurent pas moins encore Durant l'exercice écoulé, les pays à revenu intermédiaire inégales, les 51 pays les plus démunis n'ayant bénéficié que de ont continué de voir leur accès aux outils de gestion des 8 % du total de ces apports en 2006. Dans le même temps, risques et aux instruments de financement fondés sur le l'aide traditionnelle provient désormais d'une multitude de marché s'améliorer à la faveur de la diminution de leurs coûts bailleurs de fonds, notamment de certains pays ayant accédé d'emprunt, qui sont tombés à leur point quasiment le plus bas. 12 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 Ces pays ont besoin de partenaires de développement qui sachent se montrer souples et attentifs à la clientèle et qui soient en mesure de leur offrir une vaste gamme de produits de financement, de gestion des risques et d'amélioration des conditions de crédit, rapidement et moyennant des coûts de transaction moins élevés. Les institutions financières interna- tionales, notamment la Banque mondiale, doivent s'adapter à l'évolution du profil de leurs clients et des perspectives qui s'offrent à eux, ainsi qu'à un environnement économique mondial en constante évolution. La Banque mondiale en particulier doit s'adapter à ces changements tout en restant fidèle à sa mission d'éradication de la pauvreté. Pour ce faire, elle cible ses interventions sur les secteurs où elle jouit d'un avantage comparatif, en appuyant les efforts consentis par les pays clients pour promouvoir une ces secteurs exige de la vigilance, surtout en Afrique, où croissance économique durable et équitable. Les concours de chacun de ces secteurs a été identifié comme une cible l'institution prennent la forme de services en matière de privilégiée du soutien de la Banque, dans le respect des conseil, de financement, de stratégie et de coordination. priorités fixées par les pays clients. La Banque préconise en outre l'adoption par tous les pays de politiques favorables au développement, en particulier dans le Santé,nutritionetpopulation domaine du commerce. Partout dans le monde, les pauvres connaissent des taux de Le présent rapport passe en revue les activités entreprises mortalité élevés, souffrent de malnutrition et ne disposent que durant l'exercice écoulé pour combattre la pauvreté. Une d'un accès limité aux services de santé génésique et à d'autres attention particulière est accordée à l'Afrique et à cinq services de santé de base. En outre, la maladie fait basculer secteurs clés dans lesquels l'action de la Banque peut avoir chaque année des millions de personnes dans la pauvreté. un impact considérable : santé, éducation et parité hommes- La situation sanitaire est particulièrement désastreuse en femmes ; infrastructures et énergies propres ; finances et Afrique, où aucun pays n'est bien placé pour atteindre l'ODM développement du secteur privé ; gouvernance et lutte contre relatif à la mortalité infantile. la corruption ; et formulation d'une stratégie en faveur des On constate depuis quelques années une augmentation pays à revenu intermédiaire. massive de l'aide internationale en faveur de la santé, principa- lement axée sur des maladies précises comme le VIH/SIDA SANTÉ,ÉDUCATIONETPARITÉHOMMES-FEMMES (virus de l'immunodéficience humaine/syndrome d'immunodé- L'accomplissement par la Banque de sa mission passe par des ficience acquise), la tuberculose et le paludisme. Cela dit, améliorations dans les secteurs de la santé, de l'éducation et relativement peu de ressources ont été fournies pour soutenir de la parité hommes-femmes : six des huit ODM relèvent les systèmes de santé, et rares sont les institutions qui sont en d'ailleurs de ces trois secteurs, qui entretiennent des liens mesure de fédérer des donateurs, des fonds d'appui à une d'interdépendance complexes. La réalisation de progrès dans cause bien précise et d'autres sources pour aider les pays à LES OBJECTIFS DE DÉVELOPPEMENT POUR LE MILLÉNAIRE 1.Réduirel'extrêmepauvretéetlafaim 5.Améliorerlasantématernelle Réduire de moitié, d'ici à 2015, la proportion de la population vivant Réduire de trois quarts le taux de mortalité maternelle d'ici à 2015. dans la pauvreté absolue et celle de la population qui souffre de la faim. 6.CombattreleVIH/SIDA,lepaludismeetd'autresmaladies 2.Assurerl'éducationprimairepourtous Stopper la propagation du VIH/SIDA, du paludisme et d'autres grandes Donner à tous les enfants, d'ici 2015, les moyens d'achever un cycle maladies et commencer à inverser la tendance d'ici à 2015. complet d'études primaires. 7.Assurerunenvironnementdurable 3.Promouvoirl'égalitédessexesetl'autonomisationdesfemmes Réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population n'ayant Éliminer les disparités entre les sexes dans les enseignements primaire pas accès de façon durable à l'eau potable. et secondaire d'ici à 2005, et à tous les niveaux d'enseignement en 2015 au plus tard. 8.Bâtirunpartenariatmondialpourledéveloppement Poursuivre la mise en place d'un système commercial et financier 4.Réduirelamortalitéinfantile multilatéral ouvert, fondé sur des règles, prévisible et non discriminatoire Réduire de deux tiers le taux de mortalité des enfants âgés de moins de (voir www.developmentgoals.org et www.un.org/french/ cinq ans à l'horizon 2015. millenniumgoals). COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 13 améliorer leurs résultats dans le domaine de la santé. La performance des systèmes de santé a constitué une cible La Banque mondiale est fermement résolue à appuyer ce privilégiée en bénéficiant de 739 millions de dollars de secteur, dans lequel elle dispose d'un avantage comparatif. nouveaux prêts. L'aide en faveur de programmes portant sur la La stratégie actualisée de la Banque en matière de santé, population et la santé génésique a totalisé 303 millions de nutrition et population (HNP), qui a été examinée par le Conseil dollars, et l'appui au traitement et à la prévention du VIH/SIDA a en avril 2007, s'inspire de la longue expérience de l'institution atteint 300 millions de dollars. dans les domaines du financement de la santé, des systèmes de La Banque appuie de longue date les projets relatifs à la santé et des investissements transsectoriels (encadré 1.1). santé mis en oeuvre par certains pays, comme l'Argentine, le Dans le cadre de cette nouvelle stratégie, l'octroi de prêts HNP Ghana, le Mozambique et la Tanzanie, qui ont bénéficié au fil du sera encore plus étroitement lié aux résultats que par le passé. temps de formules de prêt très diverses. Par ailleurs, l'aide de La Banque interviendra dans tous les secteurs et collaborera la Banque a un effet positif sur les pays sortant d'un conflit avec les différents acteurs pour renforcer les systèmes de (encadré 1.2). En Afghanistan et à Timor-Leste, par exemple, santé et les actions sanitaires, préalable indispensable pour les conflits armés ont occasionné d'énormes pertes en améliorer la prévention et le traitement de toute maladie. La personnel de santé, équipements d'infrastructure et capacités Banque s'emploiera également à faire en sorte que la pauvreté de gestion, aussi ces deux pays se sont-ils tournés vers les ne soit plus une conséquence de la maladie et à améliorer la organisations de la société civile pour assurer la fourniture de gouvernance, la responsabilité et la transparence dans le services de santé de base. Alors que le conflit touchait à sa fin, secteur de la santé. les deux gouvernements ont élaboré de nouvelles stratégies Les prêts à l'appui d'opérations de santé, nutrition et pour intégrer l'offre de services de santé par des prestataires population, y compris de financement de la santé, ont publics et privés via la mise en place de solides formules de représenté 1,83 milliard de dollars pendant l'exercice 07. suivi et de sous-traitance. Les ressources fournies par ENCADRÉ1.1 LA STRATÉGIE DE LA BANQUE MONDIALE POUR OBTENIR DES RÉSULTATS EN MATIÈRE DE SANTÉ, NUTRITION ET POPULATION La nouvelle stratégie de la Banque mondiale en matière et multilatérales. Le processus a abouti à la définition de santé, nutrition et population vise directement à aider de plusieurs objectifs stratégiques : les pays en développement à renforcer leur système de santé et à faire jouer les synergies entre ces systèmes · Améliorerlamesuredesprogrèsetlesrésultatsauregard et les programmes prioritaires (par exemple les desODMrelatifsàlasanté programmes portant sur le VIH/SIDA, le paludisme, · Renforcerlaprotectionfinancièrepouréviterlescasdepauvreté la tuberculose, la nutrition et la santé génésique). Il s'agit, dusàlamaladie ce faisant, de stimuler la croissance économique, · Promouvoirlabonnesantéetl'appuijudicieuxdel'Étataux d'atténuer le risque de sombrer dans la pauvreté à cause systèmesdesantécommemoteursdecroissanceéconomique d'une maladie catastrophique, et d'assurer la cohésion · Améliorerlagouvernance,laresponsabilitéetlatransparence des nombreux programmes sanitaires menés par chaque danslesecteurdelasanté. pays client. Cette nouvelle stratégie confirme que la Banque reste Cette stratégie a donné lieu à un vaste processus fermement résolue à obtenir des résultats sur le terrain consultatif auquel ont participé neuf pays clients et et à améliorer l'état de santé de la population des pays clients, 65 partenaires mondiaux, notamment des organisations en particulier des pauvres et des personnes vulnérables de la société civile, ainsi que des organisations bilatérales (voir www.worldbank.org/hnp). 14 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 la Banque pour financer des opérations en matière de santé, nutrition et population et dans d'autres secteurs et son appui à la réforme des modalités de financement public ont facilité la mise en oeuvre de ces stratégies par les deux États. En Afghanistan, la démarche a eu pour effet immédiat de multiplier par quatre le nombre de consultations des services de santé dans les provinces cibles. À Timor-Leste, le taux moyen d'utilisation des services de santé est passé d'une consultation annuelle par personne à au moins deux visites et demie par personne et par an. La proportion d'enfants vaccinés contre la rougeole a été portée de 26 à 73 %, et le pourcentage d'accouchements en présence d'un agent de santé qualifié est passé de 26 à 41 %. Les travaux d'analyse et les missions d'assistance technique réalisés par la Banque durant l'exercice 07 ont porté essentiel- lement sur les problèmes liés aux systèmes de santé. Deux rapports intitulés Health Financing Revisited et Beyond Survival résument les enseignements tirés à l'échelle mondiale en matière de financement de la santé, et formulent des recom- mandations basées sur les réalités économiques, politiques et institutionnelles propres à chaque pays. Éducation La Banque mondiale est la principale source de financement extérieur des investissements destinés à améliorer l'éducation ENCADRÉ1.2 INTERVENTION RAPIDE La Banque est intervenue pour faire face à un nombre et les pays pour commencer par prévenir les risques de crise croissant de situations d'urgence ces dernières années. et de catastrophe. Elle a aidé des pays à se relever de catastrophes naturelles, telles que le tsunami de 2004 dans l'océan Indien et le Afin de faciliter l'application de ces nouveaux principes, tremblement de terre survenu au Pakistan en 2005 ; la Banque a fait appel aux agents de l'institution ayant une elle a appuyé la reconstruction de pays sortant d'un conflit ; expérience des interventions d'urgence. Dès que le nouveau elle a aidé à prévenir des flambées pandémiques, telles que cadre est entré en vigueur, des équipes ont commencé à le celle de la grippe aviaire ; et elle a répondu aux catastro- mettre en oeuvre. La nouvelle politique a été appliquée dans phes d'origine anthropique, comme les déversements un premier temps aux crises imminentes. Le Projet d'urgence accidentels d'hydrocarbures. Le rapport publié en 2006 par pour la réhabilitation urbaine et sociale en République le Groupe indépendant d'évaluation sous le titre Hazards of démocratique du Congo, qui vise à enrayer le risque croissant Nature, Risks to Development relève qu'en dépit de de crise dans ce pays, a été le premier projet approuvé dans nombreux succès, la Banque est rarement intervenue avec le cadre de cette nouvelle politique. Par la suite, quatre autres la rapidité et l'efficacité qu'appellent les situations projets ont été approuvés à ce titre durant l'exercice 07. d'urgence. À l'échelle mondiale, la Banque travaille avec l'Organisation Pour remédier à ces insuffisances, le Conseil a approuvé en des Nations Unies (ONU) à l'élaboration d'un accord-cadre février 2007 un nouveau cadre d'intervention rapide en cas fiduciaire destiné à faciliter la collaboration entre les deux de crise et de situation d'urgence. Grâce à ce nouvel institutions dans les situations d'urgence et de crise. En outre, instrument, qui reconnaît le large éventail des situations dans le cadre des efforts visant à réduire les risques de couvertes par les termes de « crise » et de « situation catastrophe dans les pays très exposés, la Banque s'emploie, d'urgence » et qui simplifie les procédures et les critères à en concertation avec d'autres bailleurs de fonds et l'ONU, à observer dans le cadre d'une opération d'urgence, la créer un Mécanisme mondial de prévention des catastrophes Banque pourra agir plus vite. Le nouveau cadre permet en et de reconstruction, qui aidera les pays à élaborer et à mettre effet de surmonter les difficultés rencontrées dans les en oeuvre des stratégies d'atténuation des risques de phases initiales (et souvent critiques) de la reconstruction catastrophe et qui fournira des ressources pour financer et de jeter les bases d'une collaboration entre la Banque la reconstruction (voir www.worldbank.org/hazards). COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 15 Durant l'exercice 07, les prêts en faveur de l'éducation ont atteint 2 milliards de dollars. La Banque a fourni à peu près 1,6 milliard de dollars, soit un montant record, au titre de l'IDA. Les apports d'aide à l'Afrique -- qui n'avaient cessé de diminuer au cours des cinq dernières années pour s'établir à 339 millions de dollars à peine durant l'exercice 06 -- ont atteint le niveau sans précédent de 707 millions de dollars au cours de l'exer- cice 07, dont la quasi-totalité provenait de l'IDA. Pendant l'exercice 07, la Banque a approuvé 28 projets d'éducation financés comme suit : 280 millions de dollars pour l'enseignement professionnel et technique en Inde ; près de 250 millions de dollars pour deux projets au Nigéria visant d'une part à élargir l'accès au primaire et à renforcer l'acquisi- tion des connaissances à ce niveau, et d'autre part à rehausser dans les pays à revenu intermédiaire et les pays à faible la qualité de l'enseignement supérieur ; 150 millions de dollars revenu : elle a ainsi fourni environ 40 milliards de dollars de pour l'appui post-conflit à l'éducation en République démocra- prêts et de crédits à ce secteur depuis qu'elle a commencé à tique du Congo ; et 80 millions de dollars pour la décentralisa- octroyer des prêts à l'éducation en 1963. Ce montant repré- tion de l'éducation au Kenya. sente près de 7 % du total des prêts qu'elle a consentis au cours L'éducation contribue de manière complexe et diffuse à de cette période de 44 ans. Comme dans le secteur de la santé, promouvoir une croissance qui profite au plus grand nombre. la Banque est particulièrement bien placée pour consulter les C'est la raison pour laquelle 79 projets d'investissement ou gouvernements nationaux, les institutions des Nations Unies d'appui aux politiques de développement approuvés durant (ONU), les organismes bilatéraux, les bailleurs de fonds, les l'exercice 07 comprennent un appui financier à l'éducation. organisations de la société civile et les autres parties prenantes C'est aussi la raison qui explique que la stratégie suivie par la sur le soutien à apporter aux pays en développement qui Banque en matière d'éducation consiste souvent à s'attaquer à s'efforcent d'assurer l'éducation de tous leurs citoyens pour des problèmes qui ne relèvent pas du secteur éducatif, mais qui leur donner les moyen de prendre leur destin en mains et pour en entravent le développement. La réduction ou l'élimination stimuler la croissance économique. des frais de scolarité, le fait de s'attaquer au problème du VIH/ ENCADRÉ1.3 AU BURKINA FASO, 550 000 ENFANTS DE PLUS VONT À L'ÉCOLE PRIMAIRE Dans les années 90, le Burkina Faso affichait un taux de et d'installations. Elle a également financé la mise au point scolarité primaire parmi les plus faibles au monde, surtout de programmes d'études, la formation des enseignants et le dans les zones rurales où plusieurs éléments concourent à renforcement des capacités au ministère de l'Enseignement maintenir les enfants à la maison : éloignement des écoles, de base, en accordant une attention particulière à la gestion coût élevé des études, et importants coûts d'opportunité en jeu financière, à la budgétisation, à de la passation des marchés, pour les familles pauvres, leurs enfants contribuant pour aux activités de suivi et d'évaluation et à la coordination des beaucoup au revenu familial. bailleurs de fonds. Pour s'attaquer à ce problème, l'IDA a contribué à hauteur Grâce à ce programme, 550 000 enfants de plus ont pu aller à de 32,6 millions de dollars au financement d'un projet de l'école primaire. Les taux bruts de scolarisation ont progressé 110 millions de dollars à l'appui du Programme décennal de dans l'ensemble du pays pour atteindre 62 % (55 % chez les développement de l'éducation de base du gouvernement. filles) en 2006, contre 42 % (36 % chez les filles) en 2000. Tout aussi important, elle a fourni un cadre pour harmoniser Dans les 20 provinces les plus défavorisées, le taux de l'aide apportée par tous les partenaires -- Belgique, Canada, scolarisation est passé de 30 % (24 % chez les filles) à 47 % Commission européenne, Danemark, Fonds des Nations Unies (41 % chez les filles) durant la même période. pour l'enfance, France, Pays-Bas, Suède, et organisations non L'IDA continuera d'appuyer le programme décennal du gouvernementales -- via un mécanisme de financement gouvernement pour assurer que les bases de la réforme commun permettant de répartir efficacement les ressources qui ont ainsi été établies se renforceront au fil du temps. du projet. Un Projet d'éducation postprimaire qui s'inscrit dans le La première phase du programme, qui a pris fin durant prolongement de l'opération en cours est actuellement mis l'exercice 07, a permis d'élargir l'accès à l'enseignement en oeuvre pour s'attaquer au problème de l'accessibilité primaire dans les zones rurales grâce à la construction et à la et de l'équité de l'enseignement secondaire remise en état d'écoles, ainsi qu'au financement de matériel (voir www.worldbank.org/burkinafaso). 16 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 SIDA dans les écoles ou de déléguer le pouvoir de décision et de 30 articles ou documents de stratégie portant sur le secteur financement aux établissements scolaires et aux parents sont éducatif ont ainsi été élaborés pendant l'exercice 07, et de autant d'exemples de réformes prioritaires qui nécessitent une nombreux Documents de stratégie pour la réduction de la approche transsectorielle. pauvreté ont traité de l'éducation. Les observations recueillies Au cours de l'exercice 07, sept pays à faible revenu -- Bénin, auprès des homologues gouvernementaux et des acteurs non Cambodge, Mali, Mauritanie, Mongolie, Mozambique et Sierra gouvernementaux indiquent que les activités de conseil de Leone -- ont bénéficié de dons totalisant 265 millions de dollars l'institution et sa base de connaissances mondiales sont au au titre de l'Initiative pour la mise en oeuvre accélérée du moins aussi importantes que son concours financier. programme Éducation pour tous. Ce partenariat mondial entre Il faudra redoubler d'efforts dans le secteur éducatif bailleurs de fonds et pays en développement est conçu pour pendant l'exercice 08 et au-delà. Seuls 25 des 81 pays admis à fournir une aide accrue, mieux coordonnée et plus efficace aux emprunter à l'IDA ont déjà atteint, ou sont bien placés pour pays disposant de solides plans d'éducation. Les dons ont été atteindre, l'objectif d'achèvement d'un cycle complet d'études accordés dans le cadre du Fonds catalyseur pour l'Initiative, le primaires par tous les enfants à l'horizon 2015 (le deuxième fonds fiduciaire multi-donateurs administré par la Banque pour ODM). Selon une étude réalisée par le Groupe indépendant apporter une aide financière transitoire aux pays dont les plans d'évaluation (IEG) pendant l'exercice 07, le concours apporté par sectoriels ont été approuvés dans le cadre du processus de la Banque à la réalisation de cet objectif, en particulier via l'Initiative, mais qui ont du mal à mobiliser des financements l'Initiative interinstitutionnelle de mise en oeuvre accélérée du extérieurs suffisants. À ce jour, 31 pays ont été admis à bénéfi- programme Éducation pour tous, visait essentiellement à cier des ressources de l'Initiative. élargir l'accès à l'éducation. La Banque a certes amplement D'autres résultats encourageants ont été enregistrés au réussi à accroître les inscriptions et à faciliter l'accès à l'école, cours de l'exercice 07. À l'échelle mondiale, le nombre d'en- mais les taux d'abandon et les acquis scolaires continuent de fants d'âge primaire non scolarisés a baissé. À peu près poser problème. L'IEG recommande qu'à l'avenir la Banque 100 millions en 2000, ils n'étaient plus qu'environ 77 millions en accorde une place plus importante aux résultats scolaires et à 2006, et la proportion de filles dans les effectifs du primaire l'amélioration de la gouvernance et du système de gestion dans s'accroît rapidement dans de nombreux pays (encadré 1.3). ses programmes d'aide, et qu'elle s'emploie, en collaboration C'est en Asie du Sud que l'augmentation des inscriptions est la avec ses partenaires, à réorienter l'Initiative. Depuis la publica- plus forte. Le Bangladesh a porté son taux de scolarisation tion de cette étude, tous les nouveaux projets relatifs à l'ensei- primaire à presque 100 % et déjà atteint l'ODM relatif à la parité gnement primaire ont été examinés afin de vérifier la place des sexes en matière de scolarisation. Ces signes prometteurs qu'ils accordaient aux acquis scolaires ; les programmes donnent à penser que la mondialisation peut contribuer à d'analyse, de formation et de concertation sur l'action à mener soutenir une croissance équitable dans les pays qui continuent ont été organisés autour du thème des résultats scolaires et de à investir dans l'éducation. leur évaluation ; et la Banque a engagé ses partenaires à Outre l'appui qu'elle apporte à l'investissement, la Banque intégrer les acquis scolaires dans l'Initiative. La mesure et la continue de publier des études sectorielles et des rapports comparaison des résultats scolaires sur la base de normes d'analyse transsectorielle qui sensibilisent l'opinion publique nationales et internationales faciliteront l'insertion des pays nationale et enrichissent les connaissances mondiales. Plus de dans l'économie mondiale (voirwww.worldbank.org/education). COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 17 Paritéhommes-femmes Le concours financier des gouvernements allemand, La Banque jouit d'un solide avantage comparatif en matière de britannique, canadien, danois, norvégien et suédois continue promotion de l'égalité entre les sexes. De par ses capacités d'encourager la recherche de nouveaux moyens d'intégrer d'analyse, elle est bien placée pour présenter des arguments systématiquement les questions de parité hommes-femmes économiques en faveur de l'égalité des sexes et démontrer dans les activités de la Banque (voir www.worldbank.org / comment l'amélioration de la parité hommes-femmes peut genderequality). accélérer la croissance équitable. D'un point de vue opéra- tionnel, le vaste champ sectoriel de ses activités de prêt lui INFRASTRUCTURESETÉNERGIESPROPRES offre la possibilité d'intervenir à partir de nombreux domaines -- depuis la santé et l'éducation jusqu'à l'infrastructure en Infrastructures passant par les marchés des capitaux -- pour promouvoir La réduction de la pauvreté, l'accélération de la croissance et l'égalité entre les sexes. la réalisation des ODM passent par l'amélioration des infras- Durant l'exercice 07, la Banque a adopté un plan d'action tructures des pays en développement. Les dirigeants de ces pour aider les femmes à se prendre en charge économique- pays expliquent souvent qu'ils ont besoin d'équipements et de ment. Des opérations ont été lancées dans toutes les régions services d'infrastructure plus nombreux et de meilleure en développement dans le cadre de ce plan (Gender Equality qualité, mais qu'il faut aussi que ces infrastructures ne portent as Smart Economics), en particulier de nouvelles activités pas atteinte à l'environnement et qu'elles soient socialement axées sur l'agriculture, le développement du secteur privé, acceptables et financièrement durables. les services financiers et l'infrastructure pour aider à accroître La Banque mondiale a su tirer parti des nouvelles possibi- la productivité et les gains des femmes ayant une activité lités d'investissement offertes par le Plan d'action pour productive. l'infrastructure et de sa longue expérience des projets d'infras- En Tanzanie, les femmes ont très difficilement accès aux tructure un peu partout dans le monde pour s'imposer comme services financiers, aussi le plan a-t-il établi à leur intention un interlocuteur de premier plan des pays en développement une ligne de crédit commercial auprès d'une banque locale. dans ce domaine. L'institution aide ces pays à se doter de la Le programme assure une formation aux femmes afin d'ac- croître leurs chances de bénéficier de prêts bancaires, et il appuie les réformes réglementaires visant à élargir l'accès des femmes au crédit. Ce projet et d'autres encore qui sont mis en oeuvre dans le cadre du plan d'action pour l'égalité des sexes peuvent faciliter l'accès progressif des femmes à des emplois de qualité ; accroître le nombre de femmes qui créent des entreprises agroalimentaires et qui pratiquent l'agriculture à forte valeur ajoutée ; et élargir l'accès des femmes aux services d'infrastructure essentiels, en particulier de transport, d'alimentation en eau et d'énergie. Le Programme plurinational de lutte contre le sida en Afrique veille tout particulièrement à ce que les actions menées contre la pandémie tiennent compte du rôle des stéréotypes fondés sur le sexe. Au Tchad, l'IDA finance un projet qui vise à réduire la transmission du VIH/SIDA et son impact socioécono- mique en facilitant l'accès des femmes à l'éducation et à des activités génératrices de revenu. Au Rwanda, l'Association a financé l'accès au traitement antirétroviral de 5 000 pauvres vivant en milieu rural, dont la plupart sont des femmes. En Afrique, l'IDA a financé des services destinés à prévenir le risque de transmission du VIH de la mère à l'enfant chez plus de 1,5 million de femmes, et elle a contribué à la distribution de 1,3 milliard de préservatifs masculins et de 4 millions de préservatifs féminins. Le « Rapport de suivi mondial 2007 » de la Banque était consacré principalement à l'égalité des sexes et aux progrès accomplis par les pays membres dans le sens de la réalisation des ODM dans ce domaine. Il identifiait les insuffisances de l'action menée et proposait une série d'indicateurs complé- mentaires pour mieux suivre les progrès réalisés. 18 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 capacité de fournir durablement les infrastructures de base nécessaires à la réduction permanente de la pauvreté. Pendant l'exercice 07, la Banque a porté ses engagements en faveur des infrastructures à 9,9 milliards de dollars, ce qui correspond à un accroissement de 24 % par rapport à l'exercice écoulé. Le transport est resté la plus importante composante infrastructurelle, avec 4,9 milliards de dollars de prêts (50 % du total), suivi de l'approvisionnement en eau et de l'assainisse- ment qui ont bénéficié de nouveaux engagements de 3,1 milliards de dollars (31 % du total). La Banque appuie les activités relatives à divers services d'infrastructure, notamment l'énergie, les transports, l'alimen- tation en eau et l'assainissement, les services urbains, la gestion de l'utilisation des terres, ainsi que les technologies de l'information et de la communication. Un secteur clé d'inter- vention durant l'exercice écoulé a été celui de la promotion des investissements dans l'énergie propre pour aider la commu- nauté internationale à faire face à la menace croissante du réchauffement planétaire et des changements climatiques (voir « Énergies propres » ci-après et l'encadré 1.4). La Banque fournit un appui financier aux projets d'investis- sement ; elle mobilise les financements auprès des bailleurs de fonds et du secteur privé ; elle participe au dialogue avec les pouvoirs publics et prodigue des conseils sur les réformes sectorielles, collaborant avec les pays partenaires pour bâtir et renforcer les institutions. Le programme d'infrastructure de la Banque revêt un intérêt tout particulier pour l'Afrique, où 300 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable, 450 millions ne disposent pas de services d'assainissement adéquats, et les frais de transport sont parmi les plus élevés au monde. L'accroissement continu des prêts s'est accompagné d'une a donné naissance à une puissante vice-présidence réorganisation institutionnelle qui a fusionné les unités de la Développement durable chargée de veiller à ce que les Banque chargées de l'infrastructure avec celles intervenant programmes d'infrastructure de la Banque produisent des dans les domaines de l'environnement, de l'agriculture et du interventions écologiquement et socialement durables qui développement rural, et du développement social. Cette fusion répondent aux besoins et aux attentes des pays. ENCADRÉ1.4 ATTÉNUER LES RISQUES LIÉS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE AU KENYA Au Kenya, le nombre de personnes touchées par la enveloppe supplémentaire de 60 millions de dollars pendant sécheresse et les inondations double tous les dix ans. l'exercice 07 pour renforcer et étendre l'action menée par le Pour aider les pauvres à faire face à de tels chocs gouvernement face aux problèmes posés par la variabilité climatiques, l'IDA a financé deux phases du Programme climatique, et le Fonds pour l'environnement mondial de gestion des terres arides. Ce programme a réussi à apportera une contribution additionnelle de 5 millions de atténuer l'impact immédiat de la variabilité du climat et dollars durant l'exercice 08 pour atténuer ces risques. s'attache désormais à pallier les effets à long terme du La prochaine phase vise à doter le pays des moyens institu- changement climatique. tionnels d'établir des plans en prévision des changements climatiques, en améliorant la circulation de l'information et Les modèles climatiques prévoient une augmentation en renforçant la capacité d'analyse ; à promouvoir l'investis- substantielle de l'ordre de 5° C de la température sement public et privé, en accordant des incitations pour moyenne annuelle au Kenya d'ici la fin du siècle. Même encourager les investissements appropriés ; et à renforcer si l'évolution de la pluviosité moyenne reste incertaine, la capacité d'adaptation des populations, en montrant et en les prévisions indiquent clairement un risque croissant mettant à l'essai d'autres moyens de subsistance dans le de périodes sèches et d'événements de précipitation cadre de microprojets communautaires intense. Consciente de cette situation, l'IDA a fourni une (voir www.worldbank.org/kenya). COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 19 en moyenne les investissements qu'elle consacrerait chaque année aux énergies renouvelables et à la maîtrise de l'énergie entre les exercices 05 et 09. Les deux premières années, les investissements en faveur des énergies renouvelables et d'une utilisation rationnelle de l'énergie ont totalisé 1,13 milliard de dollars, soit plus de deux fois le montant de 552 millions de dollars fixé comme objectif pour ces deux années. En outre, la Banque élabore un Cadre d'investissement pour les énergies propres afin de s'attaquer à trois questions interdépendantes. Il s'agit d'accélérer les investissements nécessaires pour mettre les énergies propres davantage au service du développement et d'élargir l'accès des pauvres à des Un rapport publié par l'ancienne unité chargée de l'infras- sources d'énergie d'un coût abordable, en particulier en tructure sous le titre Infrastructure at the Crossroads: Afrique ; d'encourager le passage à une économie à faible Lessons from 20 Years of World Bank Experience, laissait intensité de carbone ; et d'aider les pays en développement à présager cette intégration en analysant les raisons pour s'adapter aux conséquences inévitables de la variabilité et de lesquelles il importait de prendre en compte les dimensions l'évolution du climat. environnementale et sociale dans l'identification, la prépara- Le volume total de l'aide à ce secteur, toutes sources tion, l'évaluation et la supervision des projets, et d'allouer des confondues --Groupe de la Banque, service chargé des ressources suffisantes pour atténuer toute retombée négative transactions relatives aux émissions de carbone, et Fonds pour du processus de développement. l'environnement mondial -- augmente et devrait dépasser Au cours de l'exercice 07, l'IEG a examiné de près les travaux 10 milliards de dollars sur trois ans à compter de l'exercice 06, réalisés par la Banque dans le domaine des infrastructures. contre 7 milliards de dollars pour les trois années précédentes. Une récente évaluation par l'IEG des actions passées de En outre, un plan d'action à l'appui du Cadre d'investissement l'institution en faveur des transports a conclu qu'elles avaient pour les énergies propres encouragera l'extension des initia- généralement porté leurs fruits, mais que la Banque ne prêtait tives africaines qui visent à porter la proportion des ménages pas suffisamment attention aux routes rurales et interurbaines, ayant accès à une source d'énergie moderne de 25 % à l'heure eu égard au rythme et à l'impact grandissant de l'urbanisation actuelle à 35 % à l'horizon 2015 et à 47 % d'ici 2030. Le plan vise et de la mondialisation. Il faut se préoccuper davantage de par ailleurs à soutenir la transition vers une économie à faible réduire l'engorgement des routes urbaines, les émissions des intensité de carbone -- surtout en Afrique du Sud, au Brésil, en véhicules et les accidents. L'IEG s'est également intéressé à la Chine, en Inde et au Mexique -- en augmentant les apports gestion de l'eau à des fins agricoles. Une gestion efficace est d'aide sous forme de travaux d'analyse, de conseils et d'inves- indispensable à l'alimentation d'une population toujours plus tissement. Il est également prévu d'effectuer des travaux nombreuse et à la régulation de la concurrence que se livrent d'analyse et de mettre au point des instruments de gestion des les régions urbaines pour des ressources en eau limitées. L'IEG risques, ainsi que d'autres outils et méthodes, pour aider les a demandé que les mécanismes par lesquels les politiques et pays à s'adapter à la variabilité et à l'évolution du climat. Il ne les échanges agricoles peuvent contribuer à atténuer la pénurie s'agit pas seulement d'investir davantage, mais de réaliser des d'eau dans les régions soient examinés de plus près, et elle a investissements à l'épreuve du changement climatique. encouragé la Banque à démontrer l'utilité d'une gestion L'IEG a évalué dans le portefeuille de la Banque à l'appui des rationnelle de l'eau à des fins agricoles pour la réduction de la énergies propres pour l'exercice 07 un sous-ensemble d'opéra- pauvreté, l'emploi et la santé (voir www.worldbank.org/ tions plus précisément consacrées aux énergies renouvelables, infrastructure). et il a conclu que ces interventions répondaient aux besoins des pays en développement et cadraient avec la stratégie énergé- Énergiespropres tique globale de l'institution. Dans son évaluation, l'IEG L'institution consacre une part importante et croissante de ses recommande à la Banque de continuer à soutenir la mise en activités à améliorer l'accès des pays en développement à des place d'un cadre d'activité économique qui se prête à la sources d'énergies sûres, modernes et économiques et à commercialisation de nouvelles sources d'énergie, notamment assurer que cette énergie soit aussi propre que possible. La renouvelables, et de tenir compte du fait que l'adoption de Banque est une organisation internationale de premier plan sources d'énergie renouvelables prend souvent beaucoup de dotée de capacités financières, techniques et humaines qui lui temps. L'IEG recommande par ailleurs à l'institution de permettent d'intervenir partout dans le monde en développe- renforcer ses activités de suivi et d'évaluation des projets en ment. Elle est donc particulièrement bien placée pour aider les faveur des énergies renouvelables. L'étude encourage la pays à recourir davantage aux énergies propres pour promou- Banque à promouvoir les énergies nouvelles et renouvelables voir un développement durable. La Banque a systématiquement dans le cadre de stratégies de portée nationale ou sectorielle dépassé l'objectif qu'elle s'était fixé en 2004 d'accroître de 20 % (voir www.worldbank.org/infrastructureandcleanenergy). 20 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 FINANCESETDÉVELOPPEMENTDUSECTEURPRIVÉ Les secteurs financier et privé contribuent de façon décisive à la réalisation de la mission de développement du Groupe de la Banque mondiale. Des marchés financiers diversifiés, efficaces et bien réglementés, ainsi qu'un cadre juridique et réglemen- taire favorable au secteur privé, permettent aux entreprises -- des microentreprises aux multinationales -- d'investir de manière productive, de créer des emplois et de se développer. Un marché qui fonctionne bien offre un tremplin pour échapper à la pauvreté en ce sens qu'il égalise les chances pour tous les entrepreneurs et employeurs potentiels et qu'il assure aux ménages pauvres de meilleures possibilités de se procurer un revenu, d'épargner, d'obtenir un crédit et de se prémunir contre l'adversité. Des marchés efficaces sont plus particulièrement nécessaires en Afrique où le développement des secteurs financier et privé est inégal, la réglementation de l'activité commerciale excessive, l'accès au crédit limité, surtout dans les zones rurales, et l'intermédiation financière moins répandue que dans n'importe quelle autre région du monde. Jusqu'à cette année, la Banque disposait de deux réseaux distincts pour promouvoir le développement du secteur privé et du secteur financier. Compte tenu des liens étroits existant entre ces deux secteurs, les réseaux ont été fusionnés pendant l'exercice 07 pour créer la vice-présidence centrale « Finances et développement du secteur privé ». Le vice-président à la tête de ce service conjoint Banque-IFC-MIGA est responsable de la coordination de l'assistance technique fournie par la Banque et l'IFC aux États en matière financière et de développement du secteur privé. La nouvelle vice-présidence s'attache à créer le socle institutionnel nécessaire au bon fonctionnement des marchés, à promouvoir des marchés ouverts et concurrentiels, et à soutenir la mise en place de filets de protection sociale et exécution des contrats, systèmes de paiement, systèmes au moyen de techniques inspirées du marché. d'information sur les demandeurs de crédit et règles de Le Conseil a examiné une nouvelle stratégie financière en publicité de l'information) ; la surveillance prudentielle (qui avril 2007. Cette stratégie identifie les importants changements va de pair avec une meilleure gestion des risques et un accès survenus dans l'environnement dans lequel opère le Groupe de élargi aux services financiers) ; et des initiatives ciblées pour la Banque qui obligent l'institution à réorienter sa stratégie, faciliter l'accès au crédit des groupes mal desservis et pour à repenser son modèle de prestation de services-conseils, et à développer les marchés financiers nationaux. revoir l'affectation des ressources de la Banque et de l'IFC. Le rapport Doing Business utilise l'information -- plutôt que Le Groupe de la Banque a une connaissance approfondie des les prêts ou la conditionnalité -- pour promouvoir le change- fondamentaux microéconomiques qui conditionnent l'efficacité ment. Publié conjointement par la Banque et l'IFC, ce rapport des institutions et des marchés financiers à l'échelon national annuel informe les dirigeants de 175 pays de la manière dont ou international. Ses investissements et ses activités de conseil la réglementation facilite ou entrave l'activité commerciale fournissent des aperçus exceptionnels de la manière dont les dans leur pays. Depuis son lancement en 2003, le projet Doing questions financières se posent concrètement dans des Business a inspiré ou guidé plus de 70 réformes réglemen- secteurs allant de l'agriculture aux soins de santé. Le Groupe taires destinées à faciliter la création, l'exploitation ou la de la Banque est donc bien placé pour envisager tous les fermeture d'entreprises dans toutes les régions du monde. aspects de la réforme financière dans le cadre plus général du Outre Doing Business, une série de rapports infranationaux programme de développement économique. Ce savoir-faire lui publiés au cours de l'exercice 07 ont couvert des États et permet de s'atteler à la mise en oeuvre concrète des réformes des villes du Bangladesh, du Brésil, de l'Inde, du Mexique et avec les pays et de faire entendre la voix du monde en dévelop- du Pakistan. pement dans les instances internationales de normalisation. Le bilan réalisé dans le cadre du projet Doing Business Compte tenu de cet avantage comparatif, l'institution devrait est complété par les enquêtes menées par l'Unité d'analyse des axer plus précisément ses interventions futures sur le dévelop- entreprises pour recueillir le point de vue des sociétés sur les pement des infrastructures de marché (telles que régimes obstacles qui entravent leur activité. À la fin de l'exercice 07, COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 21 les aspects qui pourraient être améliorés pour que le secteur soit mieux à même de promouvoir un développement écono- mique rationnel. À en juger par le nombre d'évaluations prévues pour l'exercice 08, ce programme continue de faire l'objet d'une forte demande. Pendant l'exercice 07, la vice-présidence Finances et développement du secteur privé a élaboré un programme de développement des marchés financiers pour aider les ménages à faire face aux risques. Ce programme (Financial Markets for Social Safety Nets) vise à mettre les finances au service de la protection sociale en intervenant dans les domaines du financement résidentiel, des régimes de retraite par capitalisa- tion et de l'assurance. L'unité chargée du financement résiden- tiel a aidé à élargir l'accès des ménages à faible revenu au financement du logement, et elle a développé les marchés hypothécaires résidentiels en fournissant des prêts, des dons et des services-conseils dans toutes les régions. L'unité chargée des régimes de retraite a préparé des rapports sur les systèmes de pension du Brésil et de la République tchèque, qui peuvent servir aux gouvernements concernés à mieux démontrer le bien-fondé de la réforme. L'unité chargée de l'assurance aide à fournir aux personnes démunies des services d'assurance-maladie, d'assurance-vie et d'assurance- récolte ; des programmes de ce type sont déjà opérationnels en Afrique, en Asie de l'Est et en Asie du Sud. Le programme Financial Markets for Social Safety Nets supervise actuelle- ment des prêts de la Banque d'un montant de 2,5 milliards de dollars et soutient la préparation de nouveaux prêts d'une valeur de 1,5 milliard de dollars. La vice-présidence Finances et développement du secteur privé continue d'investir dans la réalisation de sites web, de programmes de formation, d'études de cas et de guides l'unité avait conduit des enquêtes auprès de 65 000 entreprises pratiques, en vue d'assurer la diffusion des connaissances. dans plus de 90 pays. Au cours de l'exercice écoulé, elle a en Cinq kits d'information sur l'octroi de licences, les différentes outre expérimenté un nouvel instrument d'enquête auprès méthodes de règlement des différends, le dialogue entre le d'entrepreneurs opérant dans les secteurs de la vente au détail, secteur public et le secteur privé, les inspections et l'inscription de la microentreprise et des technologies de l'information des entreprises au registre du commerce ont été publiées en Inde. durant l'exercice 07 à l'intention des praticiens. La Banque continue d'évaluer la gouvernance des entre- Pour avancer dans la réalisation de sa mission, la vice- prises et d'aider les pays à améliorer leurs pratiques en la présidence travaille par ailleurs avec des institutions non matière. Pendant l'exercice 07, elle a mené à bien neuf examens membres du Groupe de la Banque mondiale. Le Service-conseil du gouvernement d'entreprise, dont quatre rapports sur pour l'investissement étranger -- financé par la Banque, l'IFC l'observation des normes et codes, quatre évaluations de la et l'Agence multilatérale de garantie des investissements, en gouvernance d'entreprises contrôlées par l'État, et un examen collaboration avec plusieurs bailleurs de fonds -- aide les pays du gouvernement d'entreprise dans le secteur bancaire. en développement à améliorer le cadre dans lequel les entre- Au cours de l'exercice écoulé, 14 évaluations ont été menées prises opèrent, afin de stimuler l'activité du secteur privé et les à bien dans le cadre du Programme conjoint d'évaluation investissements qui ont un impact positif sur le développement du secteur financier par la Banque mondiale et le FMI, dont (voir également page 62). six évaluations actualisées. Pour effectuer ces évaluations, Le Groupe consultatif d'assistance aux plus pauvres -- les employés de la Banque et du FMI procèdent à un examen institution indépendante regroupant 33 membres et hébergée collégial détaillé du système financier du pays, en collaboration par la Banque mondiale -- collabore avec des institutions avec les experts des organismes officiels concernés. financières, des agences de notation, des gouvernements et des Cet examen aide les pays à classer par ordre de priorité les donateurs, entre autres, pour promouvoir la microfinance. mesures à prendre pour remédier aux vulnérabilités consta- La vice-présidence Finances et développement du secteur privé tées. Les équipes d'évaluation mettent par ailleurs en lumière encourage par ailleurs l'amélioration de la gouvernance 22 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 des entreprises privées par le biais du Forum mondial sur le RENFORCERLAGOUVERNANCEETRÉDUIRELACORRUPTION gouvernement d'entreprise. Ce fonds fiduciaire multi-donateurs Les actions visant à améliorer la gouvernance et à combattre a été créé conjointement par le Groupe de la Banque mondiale la corruption aident les pays à mieux assurer la prestation de et l'Organisation pour la coopération et le développement services de base, à stimuler la croissance et à créer des économiques (OCDE), afin de promouvoir les initiatives natio- possibilités d'emplois pour le bénéfice des plus démunis. nales, régionales et mondiales de nature à renforcer le cadre Ce travail est donc essentiel à la mission de la Banque. En mars institutionnel et les pratiques du gouvernement d'entreprise. 2007, le Conseil a unanimement approuvé une nouvelle stratégie La vice-présidence assure la gestion de l'Initiative de réforme et destinée à mobiliser l'institution pour promouvoir la gouver- de renforcement du secteur financier (FIRST), que les bailleurs nance et la lutte contre la corruption. Dans le cadre de cette de fonds se sont engagés à continuer d'appuyer jusqu'en 2012. stratégie, la Banque étendra et renforcera son appui à l'amélio- L'Initiative FIRST octroie des dons pour encourager la création ration de la gouvernance et à la réduction de la corruption, afin de secteurs financiers stables, actifs et diversifiés. Depuis son de faire reculer la pauvreté, d'améliorer la prestation des lancement en 2002, elle a appuyé environ 220 projets d'assis- services, de promouvoir un environnement plus propice à tance technique dans le secteur financier. l'investissement privé et de stimuler la croissance économique La Banque a prêté davantage attention à la lutte contre aux niveaux mondial, national et des projets (encadré 1.5). le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme en Afrique durant l'exercice écoulé. Un forum parlementaire, Activitésauniveaudesprojets organisé par l'Organisation mondiale des parlementaires Les questions de gouvernance et de lutte contre la corruption contre la corruption, a offert aux députés -- venus pour la sont traitées au niveau des projets en portefeuille de la Banque, plupart d'Afrique -- un cadre de réflexion sur les défis associés qu'ils relèvent de la réforme du secteur public, des infrastruc- à la lutte contre la corruption, le blanchiment de capitaux et le tures, de la santé, des industries extractives ou du secteur financement du terrorisme. La Banque a également financé financier. Durant l'exercice 07, l'appui de l'institution à la plusieurs programmes pluriannuels d'assistance technique en gouvernanceatotalisé3,8milliardsdedollars,dont3,4milliards Afrique axés sur la mise au point de systèmes qui protègent de dollars en faveur de la gouvernance du secteur public et l'intégrité des marchés sans entraver l'accès au financement 424 millions de dollars pour soutenir la primauté du droit. (voir www.worldbank.org/finance). Sur ce total, 15 % ont pris la forme de prêts de la Banque. ENCADRÉ1.5 THÈMES DE LA NOUVELLE STRATÉGIE DE LA BANQUE EN MATIÈRE DE GOUVERNANCE ET DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION L'accord sur la stratégie de la Banque en matière de gouver- · Elle doit appuyer le renforcement des systèmes nationaux nance et de lutte contre la corruption est intervenu à l'issue -- qu'il s'agisse de la gestion des finances publiques, de d'un processus de recherche systématique de consensus. la passation des marchés ou des cadres réglementaire, Un projet de stratégie a été présenté au Comité du développe- juridique et administratif -- pour combattre la corruption. ment de la Banque mondiale et du FMI lors des Assemblées · La Banque doit mettre davantage l'accent sur la publicité annuelles qui se sont déroulées à Singapour en de l'information, la participation, et le suivi par des tiers septembre 2006. Entre novembre 2006 et janvier 2007, de ses opérations. la Banque a tenu des consultations avec un éventail de parties · Il faut qu'elle harmonise ses activités avec celles des prenantes -- en particulier pouvoirs publics, société civile, donateurs et des autres intervenants. secteur privé, et partenaires de développement bilatéraux · Elle doit renforcer le suivi et l'évaluation de ses activités à et multilatéraux -- dans 35 pays en développement et 12 pays l'appui de la gouvernance et de la lutte contre la corruption, donateurs. En outre, l'institution a participé à quatre événe- en utilisant des indicateurs désagrégés ou pouvant donner ments mondiaux et sollicité des commentaires en ligne, lieu à des actions concrètes.e recueillant plus de 3 200 avis à l'échelle mondiale. Ce processus a débouché sur une stratégie qui identifie Les principaux points qui se dégagent des consultations sont les mécanismes nécessaires pour bâtir des États transpa- les suivants : rents, responsables et capables ; qui présente des instru- ments permettant d'améliorer le suivi des projets financés · La Banque doit continuer à jouer un rôle actif, même dans par la Banque et d'éviter qu'ils ne donnent lieu à des actes les situations où la gouvernance laisse à désirer. de corruption ; qui harmonise les activités de la Banque avec · Il faut qu'elle collabore non seulement avec les gouver- celles des autres partenaires de développement ; et qui nements, mais aussi avec diverses parties prenantes, encourage la collaboration avec les divers acteurs de la com- notamment les pouvoirs législatifs et judiciaires, le secteur munauté du développement (voir www.worldbank.org/ privé, la société civile et les médias. governance). COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 23 L'appui à la gouvernance recouvre l'aide destinée à rendre dispositifs permettant de faire part d'allégations de fraude, de la gestion des finances publiques plus transparente, à corruption ou d'autres cas d'inconduite concernant des projets renforcer l'administration fiscale et douanière, à améliorer la qu'elle finance, notamment une permanence téléphonique performance de la fonction publique, à soutenir les réformes internationale (+1-800-831-0463). Durant l'exercice 07, INT a juridiques et judiciaires, et à donner aux administrations, publié un document intitulé Integrity Report of the World Bank locales ou centrales, les moyens de fournir des services plus Group, Fiscal Years 2005­2006, qui décrit en détail les mesures efficaces et transparents à leurs administrés. En Afghanistan, prises par la Banque dans le cadre des enquêtes ouvertes sur un projet finance l'amélioration de la passation des marchés et des actes frauduleux, pratiques de corruption ou autres cas de la gestion financière. Au Cambodge, la Banque soutient la d'inconduite au cours des exercices 05 et 06. En août 2006, le mise en place de grilles de rémunération plus transparentes Conseil a approuvé les éléments programmatiques d'un dans la fonction publique. Au Libéria, dans un environnement nouveau Programme de divulgation volontaire conçu pour postconflit difficile, l'institution a contribué, dans le cadre du inciter les entreprises qui se sont livrées à des actes illicites Plan d'action multi-donateurs pour la gouvernance et la gestion dans le passé à collaborer spontanément à la lutte contre la économique, à rationaliser les processus d'exécution budgé- corruption. Le public peut consulter le site web de la Banque taire et les contrôles fiduciaires tout en renforçant les capa- pour se renseigner sur les entreprises et les personnes cités. La Banque a aidé à renforcer les capacités de l'Institut sanctionnées par l'institution. fédéral pour l'accès à l'information du Mexique en accordant à Un groupe d'experts indépendant a été constitué pour ce pays des dons du Fonds de développement institutionnel. examiner le rôle du Service de déontologie institutionnelle, Des dons provenant du même Fonds ont par ailleurs permis à ses responsabilités et ses relations de travail dans le cadre de la République slovaque de revoir la conception du système la stratégie de la Banque en matière de gouvernance et de lutte judiciaire et d'en rationaliser le fonctionnement, ainsi que contre la corruption. d'élargir l'accès à la justice. Le Service de déontologie institutionnelle (INT) ouvre des Activitésauniveaunational enquêtes sur les allégations de corruption relatives aux L'amélioration de la gouvernance est devenue une composante opérations de la Banque et sur les cas d'inconduite potentielle de la plupart des stratégies d'aide-pays (CAS) de la Banque et, de la part du personnel. La Banque a mis en place plusieurs dans certains cas, un élément central de cette stratégie, 24 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 notamment en Albanie, au Bangladesh, en Indonésie et dans Activitésauniveaumondial plusieurs pays africains. L'aide de la Banque en faveur de La Banque joue la carte du partenariat dans le cadre de la gouvernance est fournie par le biais d'une combinaison plusieurs initiatives conjointes pour renforcer la gouvernance. d'instruments de prêt, de don, d'analyse et de conseil. Elle participe activement à la promotion de la Convention de Dans la logique de l'attention accrue qu'elle accorde à la l'OCDE sur la lutte contre la corruption d'agents publics gouvernance, l'IDA distribue ses ressources en tenant compte étrangers (1997), des Processus ministériels relatifs à l'appli- dans une large mesure de la note de performance attribuée cation de la législation forestière et à la gestion du secteur aux pays, laquelle est basée pour les deux tiers sur la gouver- forestier (2001), de l'Initiative pour la transparence des indus- nance. Les recherches menées depuis 20 ans montrent que la tries extractives (2002), et de la Convention des Nations Unies gouvernance a un impact significatif à la fois sur les résultats contre la corruption (2003). Elle collabore étroitement avec de développement et l'efficacité de l'aide. L'engagement pris plusieurs organisations et réseaux internationaux de lutte par la communauté mondiale -- et appuyé par l'IDA -- de contre la corruption, notamment le Groupe d'action financière, réduire la pauvreté en accroissant l'aide repose sur le principe le fonds Partnership for Transparency, le Comité d'aide au de la responsabilité mutuelle : l'aide fournie est d'autant plus développement de l'OCDE et Transparency International. importante qu'elle est utilisée efficacement. Le meilleur moyen Pendant l'exercice 07, la Banque a collaboré avec le réseau d'accroître l'aide est d'utiliser les systèmes d'élaboration des Govnet du Comité d'aide au développement de l'OCDE à la politiques, de budgétisation et de prestation de services du pays préparation d'un document de synthèse qui définit une stratégie bénéficiaire. pour engager à l'échelle mondiale un effort collectif permettant L'Institut de la Banque mondiale, branche de l'institution qui d'améliorer la mauvaise gouvernance, pour réaliser des s'occupe du partage du savoir et de l'acquisition des connais- évaluations conjointes de la corruption, et pour exploiter les sances, soutient la stratégie de la Banque en faveur de la avantages comparatifs de chacun en vue d'une action concertée gouvernance et de la lutte contre la corruption dans le cadre de de lutte contre la corruption (voir www.worldbank.org/ son Programme de gouvernance mondiale. Ce programme governance et www.worldbank.org/integrity). organise des cours et des séminaires, fournit des services de conseil en matière de gouvernance et effectue des recherches STRATÉGIEENFAVEURDESPAYSÀREVENUINTERMÉDIAIRE opérationnelles sur divers aspects de la gouvernance. Les 79 pays admis à emprunter à la BIRD, qui sont pour la Ces activités et outils de diagnostic aident à planifier les plupart des pays à revenu intermédiaire, abritent plus de 70 % mesures à prendre dans le cadre de la réforme d'un pays. de la population mondiale vivant avec moins de deux dollars par Pendant l'exercice 07, le programme a publié une série actua- jour. Il est donc essentiel d'apporter une aide accrue à ces pays lisée d'indicateurs de gouvernance concernant 213 pays et pour réduire la pauvreté. C'est la raison pour laquelle la Banque territoires. En collaboration avec des organismes bilatéraux, mondiale, aux Assemblées annuelles de septembre 2006, s'est les autorités locales et la société civile, le programme appuie engagée -- avec l'encouragement de ses États actionnaires -- à des études diagnostiques approfondies de la gouvernance rendre plus efficace la collaboration de la BIRD avec les pays à et de la lutte contre la corruption au Bénin, au Burundi, en revenu intermédiaire, afin d'obtenir de meilleurs résultats de El Salvador et en Haïti ; il prévoit d'achever des études au Kenya développement et de répondre collectivement aux préoccupa- et au Nigéria ; et il a reçu de 11 pays clients des demandes tions régionales et mondiales. préliminaires d'aide à la réalisation de diagnostics. Les pays à revenu intermédiaire ont considérablement L'IEG a constaté que l'aide de la Banque en faveur de la amélioré la qualité de leur gestion économique au cours des gouvernance et de la lutte contre la corruption prend essentiel- dernières années. Ils ont plus largement accès à des finance- lement la forme de programmes de réforme de l'administration ments aux conditions du marché et à des instruments de gestion publique et de la gestion des finances publiques. Cette aide a des risques, et leurs coûts de financement souverain ont souvent permis de renforcer la qualité des processus de diminué jusqu'à quasiment atteindre leur plus bas niveau gestion du secteur public, sans pour autant que la gouvernance historique. Des problèmes continuent néanmoins de se poser. soit perçue comme s'étant améliorée. Les récents progrès L'accès aux marchés financiers reste réservé à une poignée de enregistrés en Europe de l'Est et en Europe centrale montrent pays, et le coût des emprunts qu'ils contractent est générale- pourtant qu'il est possible de rehausser rapidement le niveau ment beaucoup plus élevé que celui des ressources fournies par de qualité perçu lorsque le pays est résolument déterminé à le les banques multilatérales de développement. La persistance faire. L'évaluation de l'IEG donne à penser que les initiatives de des inégalités de revenu et des poches de pauvreté est encore réforme du secteur public n'ont pas toujours été adaptées aux exacerbée par le caractère inégal de l'accès à l'éducation, aux réalités politiques, en mettant l'accent sur l'adoption de infrastructures physiques et aux autres services publics. nouvelles lois et institutions sans se soucier du contrôle de leur Nombre de pays à revenu intermédiaire sont par ailleurs mise en oeuvre. Les initiatives de réforme prennent aussi confrontés à d'autres problèmes chroniques, qui n'ont pas de rarement en compte l'interface entre secteur public et secteur solution immédiate. La solution à ces problèmes passe par le privé, même si les réformes réglementaires se sont souvent renforcement des institutions publiques et par l'amélioration de révélées efficaces contre la corruption. la compétitivité et du cadre d'activité commerciale de ces pays. COMBATTRE LA PAUVRETÉ DANS LE MONDE 25 des risques et d'amélioration de la qualité des créances ; et qu'elle réduise les délais d'exécution et les coûts de transaction. Bien que l'octroi de prêts ait toujours été indissociable de l'offre de conseils, ces pays veulent des services-conseils mieux ciblés, de meilleure qualité et non liés à un financement. Ils veulent aussi se prévaloir davantage de la capacité d'influence de la Banque et de son aptitude à formuler des stratégies et à fédérer les connaissances et les financements de diverses sources pour s'attaquer à des problèmes communs. Soucieux de répondre aux besoins des pays clients, le Comité du développement a vigoureusement soutenu la nouvelle stratégie élaborée par la Banque pour améliorer la performance dans chacun des trois secteurs d'activité de l'institution : services de conseil, services financiers Les pays à revenu intermédiaire ont une connaissance et services de stratégie et de coordination. approfondie et une solide expérience des problèmes de En ce qui concerne les services-conseils, la Banque développement, et ils se considèrent de plus en plus comme cherche à démultiplier l'impact de ses recherches et de des partenaires et non comme des clients de la Banque. son savoir-faire aux niveaux sectoriel, national et mondial Nombre d'entre eux contribuent au développement d'autres par le biais du cycle du projet et de ses activités d'analyse, pays par le biais d'investissements étrangers directs, de de formation, de renforcement des capacités institutionnelles prêts bancaires, d'envois de fonds, voire d'apports d'aide au et d'assistance technique, entre autres. Elle s'efforce par développement. Quelques-uns contribuent à l'IDA et partici- ailleurs de collaborer étroitement avec des groupes de pent parfois à des opérations de liquidation des arriérés et de réflexion nationaux et d'autres organisations internationales réduction de la dette au profit des pays les plus déshérités de dans le domaine du partage des connaissances. la planète. S'agissant des services financiers, la Banque envisage Certains pays à revenu intermédiaire tiennent par d'offrir un menu complet d'instruments de financement, de ailleurs un rôle de plus en plus important dans la gouver- facilitation du crédit et de gestion des risques à des entités nance de l'économie mondiale, en aidant à élaborer un souveraines et non souveraines. programme d'action internationale pour traiter de dossiers Pour ce qui est des services de stratégie et de coordina- tels que le commerce ou le changement climatique. tion, la Banque continuera d'user de son influence et de son Quelques-uns fournissent des biens publics mondiaux, rayonnement mondial pour soutenir les activités relatives aux qu'il s'agisse de lutter contre les maladies infectieuses, stratégies-pays, en particulier le dialogue avec les pouvoirs de réduire les émissions de gaz à effet de serre ou de publics et l'offre de connaissances spécialisées de nature à préserver la biodiversité. promouvoir la croissance et à réduire la pauvreté, et pour Les pays à revenu intermédiaire veulent que la Banque soit s'attaquer au problème posé par la fourniture de biens plus flexible et plus sensible à leurs besoins ; qu'elle offre publics prioritaires de portée régionale ou mondiale une gamme plus large de produits de financement, de gestion (voir www.worldbank.org/middleincomecountries). 26 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 2 PERSPECTIVESRÉGIONALES AFRIQUE La dernière décennie s'est caractérisée par la disparité Malgré ces signes positifs, la croissance n'est pas assez grandissante des niveaux de revenu et des taux de croissance rapide en Afrique pour entraîner une réduction substantielle observés dans la région. Durant cette période, 16 pays ont de la pauvreté monétaire. La Banque mondiale est bien placée enregistré une croissance de plus de 4,5 % par an, et plusieurs pour mobiliser les fonds de développement publics et privés qui d'entre eux (dont le Ghana, le Mozambique, l'Ouganda, permettraient de porter le taux de croissance annuelle à 7 %, le Sénégal et la Tanzanie) ont en outre diversifié leurs activités soit le minimum nécessaire pour faire véritablement reculer économiques et leurs exportations. Le groupe des pays la pauvreté. africains non producteurs de pétrole qui connaît la plus forte expansion et qui abrite 36 % de la population du continent L'AIDEDELABANQUEMONDIALE affiche une croissance de 5,5 % en moyenne. En revanche, les La Banque est le plus important bailleur d'aide au développe- 13 pays dont l'économie est la moins dynamique, dans lesquels ment de l'Afrique. Durant l'exercice 07, elle a ainsi fourni un vivent 20 % des Africains, ont enregistré une croissance d'à montant record de 5,8 milliards de dollars de crédits, de dons peine 1,3 %. La croissance de l'ensemble de la région s'est et de garanties à la région. La Banque a approuvé au total établie aux environs de 5,3 % pour l'exercice 06. 93 projets, un chiffre en hausse de plus de 20 % par rapport à Cette croissance robuste explique en partie l'obtention l'exercice 06, et elle a poursuivi ses activités hors prêt, menant de meilleurs résultats dans le domaine du développement à bien 194 missions d'analyse et de conseil. Au cours de humain, en particulier dans l'enseignement primaire. Les taux l'exercice 07, 16 pays africains ont bénéficié de l'Initiative bruts de scolarisation primaire dans la région sont ainsi passés d'allègement de la dette multilatérale, et 17 autres seront de 72 % en 1991 à 96 % en 2004. Dans le domaine de la santé, admis à en bénéficier une fois qu'ils auront atteint le point les résultats sont plus contrastés, mais ils s'améliorent eux d'achèvement au titre de l'Initiative en faveur des pays pauvres aussi dans de nombreux pays, et le rythme des progrès sur très endettés (voir « L'allègement de la dette » au chapitre 3). le front de la prévention et du traitement du paludisme et du Au cours des deux dernières années, la Banque a mis en VIH/SIDA s'accélère. oeuvre sa stratégie d'aide à l'Afrique dans le cadre du Plan AFRIQUE : LA RÉGION EN BREF Population totale : 0,8 milliard Croissance démographique : 2,3 % Engagements Décaissements Espérance de vie à la naissance : 47 ans de l'exercice 07 de l'exercice 07 Mortalité infantile pour 1 000 naissances : 96 BIRD : USD 38 millions BIRD : USD 32 millions Taux d'alphabétisation des filles : 64 % IDA : USD 5 759 millions IDA : USD 3 852 millions RNB 2006 par habitant : USD 842 Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 24,8 millions Portefeuille de projets en cours d'exécution au 30 juin 2007 : Note : Les données concernant l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile USD 21,1 milliards pour 1 000 naissances vivantes et le taux d'alphabétisation des filles se rapportent à 2005 ; les données sur le VIH/SIDA proviennent du Rapport2006 de l'ONUSIDAsur l'épidémiemondialedesidapubliéenmai;lesautresindicateursserapportentà2006 et sont tirés de la base de données des Indicateurs sur le développement dans le monde. 28 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE Afrique du Sud Congo, République Guinée Maurice Rwanda Tchad Angola démocratique du Guinée-Bissau Mauritanie São Tomé-et-Principe Togo Bénin Congo, République du Guinéeéquatoriale Mozambique Sénégal Zambie Botswana Côte d'Ivoire Kenya Namibie Seychelles Zimbabwe Burkina Faso Érythrée Lesotho Niger Sierra Leone Burundi Éthiopie Libéria Nigéria Somalie Cameroun Gabon Madagascar Ouganda Soudan Cap-Vert Gambie Malawi République Swaziland Comores Ghana Mali centrafricaine Tanzanie d'action pour l'Afrique (encadré 2.1). Ce plan, qui vise à accé- approches régionales visant à atténuer les goulets d'étrangle- lérer le rythme d'une croissance partagée, à favoriser la mise ment dans le secteur des infrastructures. Le Projet plurina- en place d'appareils d'État capables, à privilégier l'obtention de tional de lutte contre le sida en Afrique, autre programme résultats et à renforcer les partenariats de développement, a régional appuyé par la Banque, est appliqué dans 31 pays déjà eu des effets positifs. Ainsi, pendant l'exercice 07, le Ghana africains. Il a permis de diffuser des messages de prévention et la Tanzanie se sont classés parmi les dix pays les plus auprès de 173 millions de personnes et a contribué à réduire avancés dans la voie des réformes destinées à améliorer le le risque de transmission du VIH/SIDA à l'enfant par 1,5 million climat des affaires ; avec l'aide du Groupe de la Banque, de femmes. Madagascar a gagné huit places dans le classement mondial Créé par la Banque mondiale en mars 2006, le Fonds des pays au regard de la facilité à créer une entreprise. catalyseur de croissance pour l'Afrique (ACGF) fournit une aide De telles réussites s'expliquent principalement par la plus forte rapide et ciblée aux pays dotés de programmes crédibles pour volonté de réforme des pays africains, ainsi que par une accélérer la croissance, résorber la pauvreté et atteindre les collaboration accrue entre l'IDA, l'IFC et la MIGA à l'appui du objectifs de développement pour le Millénaire (ODM). Il s'agit développement du secteur privé, des infrastructures et des d'un instrument extrêmement sélectif, qui intervient dans un compétences. petit nombre de pays dès lors qu'une injection de capitaux peut Près de 40 % de la population africaine vivent dans des pays accroître les résultats obtenus grâce à l'aide de l'IDA. L'Accord enclavés, au demeurant souvent riches en ressources. Le relatif au fonds fiduciaire de l'ACGF a été signé en août 2006. continent se caractérise en outre par une forte segmentation Trois projets, dont le démarrage est prévu durant l'exercice 07, géographique et compte un plus grand nombre de pays ont été retenus. Chacun de ces projets relève de l'une des trois qu'aucune autre région en développement. D'où la nécessité de catégories de situation pouvant donner lieu à un financement de mettre en oeuvre des projets régionaux pour réduire la fracture l'ACGF -- pays performants, pays en mutation et initiatives infrastructurelle.Le projet de gazoduc ouest-africain et le d'intégration régionale -- et porte sur un ODM difficile à système de câble sous-marin pour l'Afrique orientale -- qui atteindre : approvisionnement en eau et assainissement au sont l'un et l'autre des partenariats public-privé appuyés par le Mozambique, mortalité infantile en Sierra Leone, et prévention Groupe de la Banque -- marquent une étape décisive dans les et traitement du VIH/SIDA dans la corne de l'Afrique. ENCADRÉ2.1 LE PLAN D'ACTION POUR L'AFRIQUE privé africain ; favoriser la démarginalisation économique En mars 2007, les Administrateurs de la Banque mondiale ont des femmes ; renforcer les compétences pour assurer une dressé un bilan des 18 premiers mois d'application du Plan compétitivité accrue ; accroître la productivité agricole ; d'action pour l'Afrique. Les progrès ont été jugés globalement faciliter et fiabiliser l'accès aux énergies propres ; étendre satisfaisants, les résultats ayant dépassé les prévisions dans et améliorer les réseaux routiers et les corridors de transit ; plusieurs domaines en faveur desquels le Groupe de la donner plus largement accès à l'eau salubre et aux services Banque a par ailleurs renforcé son soutien, à savoir le d'assainissement ; et renforcer les systèmes de santé, ainsi développement du secteur privé, la réduction du déficit que la lutte contre le paludisme et le VIH/SIDA. Le modèle infrastructurel et la lutte contre le VIH/SIDA et le paludisme. d'aide au développement qui est axé sur le pays et qui guide Malgré ce bilan globalement positif, le plan aurait pu avoir un les actions de partenariat de l'IDA et les stratégies nationales impact plus grand encore s'il s'était fixé un plus petit nombre sera renforcé. Trois actions transversales visant à mettre en d'objectifs et avait davantage privilégié l'obtention de résul- place un appareil d'État plus capable et responsable, à mieux tats. À l'avenir, la Banque fera donc porter ses efforts sur huit gérer l'environnement et à resserrer les partenariats de domaines d'intervention privilégiés : développer le secteur développement viendront appuyer cet effort. PERSPECTIVES RÉGIONALES 29 FIGURE 2.1 FIGURE 2.2 AFRIQUE AFRIQUE PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARTHÈME | EX. 07 PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARSECTEUR | EX. 07 POURCENTAGE DU TOTAL (5,8 MILLIARDS DE DOLLARS) POURCENTAGE DU TOTAL (5,8 MILLIARDS DE DOLLARS) Eau, assainissement et protection Agriculture, Développement urbain 13% 2% Gestion économique contre les inondations 12% 6% pêche et foresterie Commerce Gestion de l'environnement et intégration 8% et des ressources 4% naturelles 12% Éducation Protection sociale et gestion des risques 5% Finances et développement Développement social, 17% du secteur privé Transports 15% 13% Énergie et mines parité hommes-femmes et lutte contre Développement < 1% Finances l'exclusion 5% 19% humain Droit, justice et administrations Santé et autres Développement rural 13% publiques 23% 12% services sociaux Information Primauté du droit < 1% 15% Gouvernance du secteur public et communication 3% 2% Industrie et commerce PERSPECTIVESPOURL'AFRIQUE les partenaires de développement à faire en sorte que les D'après les Évaluations de la politique et des institutions bailleurs d'aide coordonnent leurs actions, qu'ils harmonisent nationales réalisées par la Banque mondiale, les pays africains leurs critères afin de minimiser les coûts de transaction, et ont considérablement amélioré leurs politiques publiques et qu'ils adaptent leur aide aux besoins de développement du pays. leurs cadres institutionnels au cours de la dernière décennie, Les pays ont pris l'initiative d'établir des scénarios de référence en particulier en matière de gestion macroéconomique et de et des plans d'action pour mettre en oeuvre la Déclaration avec politique commerciale. Il leur faut maintenant préserver ces leurs partenaires de développement. acquis en continuant de renforcer le cadre d'action des pouvoirs L'Afrique a montré qu'elle peut réaliser une croissance publics, plus particulièrement en assurant la stabilité macroé- économique durable qui profite à tous. Dans le cadre de son conomique et une plus grande efficience du marché. Cela passe soutien aux gouvernements et aux peuples africains, la Banque par une plus grande ouverture commerciale et la mise en place mondiale continue de jouer un rôle essentiel en prônant la de solides institutions de marché. L'élimination des obstacles à nécessité d'accroître les apports d'aide au continent et d'élargir l'intérieur des frontières et la création d'un cadre national qui l'accès des produits africains aux marchés mondiaux. encourage la concurrence des entreprises accroîtraient la Le Groupe de la Banque démultipliera l'impact de l'IDA en compétitivité à l'échelle internationale et rendraient les pays mobilisant ses capacités d'analyse, son expérience opération- mieux à même de s'adapter aux nouvelles exigences de nelle et les connaissances dont il dispose sur les pays pour l'économie mondiale (encadré 2.2). déterminer dans quels cas un apport de financements soigneu- Conformément à la Déclaration de Paris de mars 2005, sement ordonnancés et prévisibles pourra appuyer des l'efficacité de l'aide a été renforcée, et les pays africains programmes nationaux axés sur l'obtention de résultats continuent d'en bénéficier. La Déclaration exhorte en effet tous (voir www.worldbank.org/afr). ENCADRÉ2.2 TIRER PARTI DES NOUVEAUX COURANTS D'ÉCHANGE ET D'INVESTISSEMENT SUD-SUD Les flux commerciaux et d'investissement entre l'Afrique et possibilités d'échange et d'investissement que leur offrent l'Asie -- commerce Sud-Sud -- ont augmenté de façon leurs partenaires traditionnels restent limitées. Les échanges spectaculaire depuis 2000. D'après le rapport intitulé Africa's entre l'Afrique et les deux plus grands pays d'Asie, la Chine et Silk Road publié par la Banque mondiale pendant l'exercice 07, l'Inde, représentent une énorme opportunité, car ils vont bien le volume actuel des exportations africaines vers l'Asie au-delà du commerce des ressources naturelles. Ils donnent équivaut pour ainsi dire à celui des échanges traditionnels de en effet à l'Afrique l'occasion de devenir un fournisseur l'Afrique avec les États-Unis et l'Union européenne. compétitif de biens et de services transformés pour ces pays. Les exportations asiatiques vers l'Afrique -- qui augmentent Mais pour que les pays africains puissent mettre à profit les au rythme d'environ 18 % par an -- progressent plus rapide- possibilités que leur offre la sphère des pays en développe- ment que vers n'importe quelle autre région du monde. ment, il leur faut impérativement mettre en oeuvre des Les investissements étrangers directs des pays d'Asie en réformes rigoureuses non seulement à leurs frontières, mais Afrique sont également en plein essor. plus important encore, « à l'intérieur de leurs frontières ». Ils doivent en particulier adopter des réformes qui favorisent Les Africains ne peuvent se permettre de rester en marge de une meilleure gestion des affaires publiques, une concurrence cette nouvelle phase de l'évolution des flux de commerce et plus forte entre les entreprises nationales, et des marchés d'investissement à l'échelle mondiale, d'autant que les financiers et du travail plus souples et plus mobiles. 30 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 2.1 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEAUXEMPRUNTEURSDELARÉGIONAFRIQUE,PARTHÈMEETPARSECTEUR|EX.02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 138,7 37,8 68,0 46,5 31,4 94,6 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 159,9 227,0 195,2 217,2 250,6 212,0 Finances et développement du secteur privé 780,7 383,6 810,9 768,2 979,1 962,7 Développement humain 739,0 811,4 618,2 620,2 673,3 1 104,5 Gouvernance du secteur public 851,9 432,4 818,4 708,0 964,7 859,2 Primauté du droit 22,5 34,5 28,3 30,9 179,7 13,1 Développement rural 329,2 384,1 360,7 537,2 528,6 780,0 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 347,4 420,0 374,3 221,8 198,5 314,3 Protection sociale et gestion des risques 98,3 543,7 209,2 294,3 262,7 272,3 Commerce et intégration 46,4 37,2 371,5 232,0 413,1 449,7 Développement urbain 279,6 425,5 261,1 211,4 304,9 734,5 Total 3 793,5 3 737,2 4 115,9 3 887,5 4 786,6 5 796,9 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 210,4 303,4 268,5 215,3 585,5 369,7 Éducation 472,6 423,6 362,9 369,0 339,3 706,6 Énergie et mines 490,3 324,4 365,8 509,5 524,5 773,0 Finances 192,8 67,2 165,7 68,6 142,3 26,3 Santé et autres services sociaux 616,6 775,9 723,1 590,3 614,0 687,3 Industrie et commerce 266,7 92,7 95,4 253,8 348,4 144,2 Information et communication 33,8 41,4 52,9 20,0 5,0 146,0 Droit, justice et administrations publiques 906,9 721,8 1 004,2 1 077,5 1 263,0 1 352,5 Transports 491,1 690,5 716,6 507,2 602,7 870,8 Eau, assainissement et protection contre les inondations 112,2 296,3 360,8 276,2 361,9 720,5 Total 3 793,5 3 737,2 4 115,9 3 887,5 4 786,6 5 796,9 dont BIRD 41,8 15,0 0,0 0,0 40,0 37,5 dont IDA 3 751,6 3 722,2 4 115,9 3 887,5 4 746,6 5 759,4 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. PERSPECTIVES RÉGIONALES 31 ASIEDEL'ESTETPACIFIQUE À l'échelle de la région, la croissance dans les pays clients où La stratégie de la Banque pour la région consiste à promou- la Banque mondiale a des activités en cours s'est accélérée, voir une croissance économique diversifiée, à encourager le passant de 9 % en 2005 à 9,5 % en 2006. La Chine est le pays de commerce et l'intégration, à améliorer les conditions qui se la région où l'expansion a été la plus rapide, soit 10,7 % en prêtent à une bonne gouvernance, à accroître la stabilité 2006. C'est la quatrième année consécutive que ce pays affiche sociale et à aider les pays à atteindre les ODM. Pour réaliser une croissance supérieure à 10 %. Le Cambodge, la République ces objectifs, la Banque a approuvé 4 milliards de dollars en démocratique populaire lao, la Mongolie et le Viet Nam ont eux faveur de la région pendant l'exercice 07, dont 2,8 milliards de aussi enregistré une forte activité, qui s'est traduite par une dollars de prêts de la Banque internationale pour la recons- augmentation de 7,5 à 10,5 % de la production. L'Indonésie, la truction et le développement (BIRD) et 1,2 milliard de dollars de Malaisie, les Philippines et la Thaïlande ont affiché une crois- crédits et dons de l'IDA. Des contrats d'achat de crédits de sance plus modérée, mais néanmoins vigoureuse, de l'ordre de réduction des émissions de carbone totalisant 29 millions de 5 à 6 % par an. Un regain d'activité est également observé en dollars ont été signés en 2007. Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans certaines îles du Pacifique, qui s'explique en partie par la hausse des prix des produits de AMÉLIORERLAGOUVERNANCEETLECLIMAT base. En revanche, au Timor-Leste et à Tonga, les tensions DEL'INVESTISSEMENT politiques et les troubles civils hypothèquent l'avenir. On assiste à la poursuite de travaux novateurs sur la gouver- La pauvreté a continué de reculer dans la région. En 2006, nance et la lutte contre la corruption dans la région Asie de celle-ci ne comptait plus en effet que 550 millions de pauvres l'Est et Pacifique, qui mettent l'accent sur le renforcement des vivant avec moins de 2 dollars par jour, soit moins de 30 % de la capacités nationales et des institutions publiques. Grâce à un population régionale. Depuis 2001, le nombre de personnes prêt de 600 millions de dollars à l'appui de sa politique de vivant en dessous de ce seuil de pauvreté a diminué de quelque développement, le gouvernement indonésien a entrepris 225 millions, soit davantage que durant la précédente période d'approfondir les réformes dans quatre domaines essentiels : de prospérité, entre 1991 et 1996. stabilité macroéconomique et solvabilité, gestion des finances ASIE DE L'EST ET PACIFIQUE : LA RÉGION EN BREF Population totale : 1,9 milliard Croissance démographique : 0,8 % Engagements Décaissements Espérance de vie à la naissance : 71 ans de l'exercice 07 de l'exercice 07 Mortalité infantile pour 1 000 naissances : 26 BIRD : USD 2 807 millions BIRD : USD 2 358 millions Taux d'alphabétisation des filles : 98 % IDA : USD 1 237 millions IDA : USD 853 millions RNB 2006 par habitant : USD 1 863 Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 2,4 millions Portefeuille de projets en cours d'exécution au 30 juin 2007 : USD 18,9 milliards Note : Les données concernant l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile pour 1 000 naissances vivantes et le taux d'alphabétisation des filles se rapportent à 2005 ; les données sur le VIH/SIDA proviennent du Rapport2006 de l'ONUSIDAsur l'épidémiemondialedesidapubliéenmai;lesautresindicateursserapportentà2006 et sont tirés de la base de données des Indicateurs sur le développement dans le monde. 32 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE Cambodge Îles Salomon Mongolie République dém. populaire lao Vanuatu Chine Indonésie Myanmar Samoa Viet Nam Corée, République de Kiribati Palaos Thaïlande Fidji Malaisie Papouasie-Nouvelle-Guinée Timor-Leste Îles Marshall Micronésie, États fédérés de Philippines Tonga publiques et gouvernance, climat de l'investissement, et en Indonésie et en Chine. Des projets similaires ont été services destinés aux pauvres. Cette opération mobilise la proposés pour le Cambodge et la Mongolie. Banque mondiale, le gouvernement japonais et la Banque La région est bien partie pour relever le défi de l'élargisse- asiatique de développement autour d'un cadre d'action ment de l'accès à l'éducation de base. Dans les économies commun. asiatiques relativement plus dynamiques, comme le Viet Nam, Les Philippines ont bénéficié d'un prêt de 250 millions de l'accent est mis sur le développement de l'enseignement dollars à l'appui des politiques de développement. Ce prêt a supérieur, qui peut renforcer la compétitivité du pays dans une pour objet de soutenir les progrès considérables accomplis par économie mondiale. le pays dans le sens de la réduction du déficit et de la dette publique grâce aux actions menées pour renforcer l'adminis- PROMOUVOIRLEDÉVELOPPEMENTDURABLE tration des impôts, améliorer l'exécution du budget et la La création d'une nouvelle Vice-présidence en charge du performance fiduciaire, et renforcer les finances du secteur développement durable illustre bien la détermination de la énergétique, et d'aider le pays à poursuivre dans cette voie. Banque à répondre à la demande de ses clients qui souhaitent Il s'agit de la première opération d'appui aux politiques de développement réalisée en faveur des Philippines en huit ans. En Indonésie, des mesures de deuxième génération sont en cours d'élaboration pour lutter contre la corruption à l'échelon sectoriel et au niveau des projets. Dans le cadre du Projet stratégique d'aménagement des routes, la Banque collabore avec le gouvernement pour renforcer les mesures de sauvegarde fiduciaire ; améliorer la coordination avec les organismes publics, en particulier l'instance supérieure chargée du contrôle des finances publiques et les agences nationales de lutte contre la corruption ; et instaurer un système de surveillance par les groupes de la société civile. En Chine, une évaluation du climat de l'investissement a été réalisée dans 120 villes. Il ressort de cette étude que la gouvernance locale, le climat de l'investissement et les progrès accomplis dans le sens de la « société harmonieuse » que le Onzième plan quinquennal vise à mettre en place varient beaucoup d'une ville à l'autre. Ce rapport conclut que les villes où le climat de l'investissement est le moins favorable sont celles qui ont le plus à gagner d'un renforcement de l'efficacité et de la transparence de l'administration locale et des facilités accordées aux investisseurs. INVESTIRDANSLASANTÉETLEDÉVELOPPEMENTHUMAIN L'apparition de la grippe aviaire en Asie du Sud-Est en 2003 a placé la région aux avant postes du combat mené à l'échelon mondial contre cette maladie. Le Viet Nam, où la Banque a contribué à élaborer le premier Projet d'intervention d'urgence contre la grippe aviaire, continue d'enrichir les connaissances pratiques dans ce domaine dans le cadre d'une deuxième opération, le Projet de planification préalable et de lutte contre la grippe aviaire et humaine. Durant l'exercice 07, des projets de lutte contre la grippe aviaire financés par le Mécanisme de lutte contre la grippe aviaire et humaine ont été mis en oeuvre PERSPECTIVES RÉGIONALES 33 FIGURE 2.3 FIGURE 2.4 ASIEDEL'ESTETPACIFIQUE ASIEDEL'ESTETPACIFIQUE PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARTHÈME|EX.07 PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARSECTEUR|EX.07 POURCENTAGE DU TOTAL (4 MILLIARDS DE DOLLARS) POURCENTAGE DU TOTAL (4 MILLIARDS DE DOLLARS) Eau, assainissement et protection Développement urbain 10% 2% Gestion économique contre les inondations 15% 7% Agriculture, pêche et foresterie Commerce et intégration 6% Gestion de l'environnement 3% Éducation et des ressources Protection sociale 14% naturelles 3% Énergie et mines et gestion des risques 1% Développement social, 6% Finances parité hommes-femmes et lutte contre Santé et autres Finances l'exclusion 5% 3% services sociaux 3% et développement 25% du secteur privé Développement rural 15% Industrie 3% et commerce Droit, justice Gouvernance du secteur public 17% 5% Développement humain Transports 38% 22%etadministrationspubliques recevoir une aide plus intégrée à l'appui de leurs projets et Pacifique est la principale bénéficiaire des fonds fiduciaires d'infrastructure et de développement rural et social. de la Banque mondiale, avec un portefeuille de 2,6 milliards de Dans le domaine de la gestion des ressources naturelles, dollars pour l'exercice 07. le Projet de foresterie intégrée de la région du Guangxi en La formule du fonds fiduciaire multidonneurs a été utilisée Chine vise à introduire la gestion durable des ressources avec succès pour financer les travaux de reconstruction d'Aceh forestières dans un pays qui a considérablement étendu son à la suite du tsunami de 2004, pour lutter contre la propagation couvert forestier, mais qui reste confronté à une demande de la grippe aviaire et pour apporter des secours d'urgence et croissante de bois d'oeuvre. En Mongolie, le Projet de promotion une aide à la reconstruction après le tremblement de terre des énergies renouvelables et d'électrification des zones survenu à Yogyakarta en 2006. rurales aidera les bergers vivant dans les zones rurales non reliées au réseau à avoir accès à une source d'électricité FAVORISERLAPARTICIPATIONAUDÉVELOPPEMENT régulière et abordable. Dans une étude novatrice publiée en août 2006, la Banque En ce qui concerne le changement climatique, le portefeuille mondiale souligne la nécessité de faciliter davantage l'accès de projets de réduction des émissions de carbone, qui s'est des travailleurs non qualifiés des îles du Pacifique aux emplois étoffé rapidement au cours des deux dernières années en saisonniers des économies développées de la région. Le raison de la participation de la Chine, appuie les travaux de rapport plaide en faveur d'une plus grande mobilité de la main- recherche et de synthèse réalisés dans ce domaine à travers d'oeuvre dans les îles du Pacifique pour aider à surmonter les toute la région. À Kiribati -- un État insulaire à faible altitude obstacles liés à la petite taille des économies, à l'éloignement, du Pacifique -- la Banque collabore avec le gouvernement dans au nombre croissant de jeunes et à l'atonie de la création le cadre de l'un de ces projets pour aider le pays à s'adapter d'emplois. Suite à la publication de ce rapport, le gouvernement aux risques liés aux ondes de tempête et à l'élévation du niveau néo-zélandais a annoncé la mise en place à titre provisoire d'un de la mer. Une étude de plus vaste portée, intitulée Sustainable programme expérimental de mobilité de la main-d'oeuvre en Energy in China: The Closing Window of Opportunity, offre une collaboration avec plusieurs pays insulaires du Pacifique. piste de réflexion sur la politique énergétique globale qu'il Pour mieux impliquer les jeunes dans l'action de développe- conviendrait d'élaborer eu égard à l'expansion continue ment, la Banque et plus de 30 partenaires de développement -- de l'économie chinoise et à la forte augmentation de la en particulier le Fonds des Nations Unies pour l'enfance, les demande d'énergie. organisations de la société civile locale et les ministères compétents -- ont organisé, dans le cadre du Forum de la BÂTIRDESPARTENARIATS jeunesse, des séances de dialogue à l'échelon régional. La Banque entretient des rapports étroits avec les autres Les forums qui se sont déroulés en RDP lao, en Mongolie, en bailleurs de fonds régionaux, dont la Banque asiatique de Papouasie-Nouvelle-Guinée, à Singapour, en Thaïlande et au développement, l'Agence australienne de développement Timor-Leste ont permis aux jeunes, souvent issus de groupes international, la Japan Bank for International Cooperation, marginalisés, d'exprimer leurs préoccupations et de proposer le gouvernement hollandais et le ministère du Développement des approches du développement qu'ils estiment pertinentes international du Royaume-Uni. La région Asie de l'Est et réalisables (voir www.worldbank.org/eap). 34 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 2.2 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEAUXEMPRUNTEURSDELARÉGIONASIEDEL'ESTETPACIFIQUE, PAR THÈME ET PAR SECTEUR |EX. 02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 4,8 29,7 0,0 87,0 78,7 82,5 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 102,3 232,3 432,2 446,9 396,4 565,0 Finances et développement du secteur privé 512,8 458,8 553,9 340,6 720,7 999,1 Développement humain 226,4 152,7 164,6 184,6 543,7 213,4 Gouvernance du secteur public 127,4 341,5 299,0 344,5 385,9 705,4 Primauté du droit 20,3 7,3 67,3 45,8 13,4 0,0 Développement rural 360,9 411,7 400,9 484,1 465,7 608,2 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 173,0 143,7 167,2 241,1 83,3 189,9 Protection sociale et gestion des risques 138,7 161,5 5,5 88,7 144,9 43,8 Commerce et intégration 43,3 138,0 82,9 126,5 112,1 233,0 Développement urbain 63,6 233,6 399,2 493,5 456,9 403,7 Total 1 773,6 2 310,8 2 572,7 2 883,3 3 401,6 4 043,9 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 151,2 106,7 290,4 207,9 373,3 268,6 Éducation 134,6 225,7 118,6 228,0 287,9 125,3 Énergie et mines 314,5 254,3 67,2 359,1 425,2 118,5 Finances 219,2 22,7 49,0 213,1 197,6 230,1 Santé et autres services sociaux 243,8 184,1 84,3 204,3 160,6 132,7 Industrie et commerce 9,4 32,5 78,7 159,1 29,3 102,0 Information et communication 11,1 6,6 0,0 5,0 5,3 0,0 Droit, justice et administrations publiques 115,2 385,1 257,5 436,6 693,6 887,7 Transports 540,2 684,3 1 209,9 306,7 652,3 1 554,7 Eau, assainissement et protection contre les inondations 34,4 408,7 417,1 763,7 576,5 624,3 Total 1 773,6 2 310,8 2 572,7 2 883,3 3 401,6 4 043,9 dont BIRD 982,4 1 767,1 1 665,5 1 809,8 2 344,3 2 806,6 dont IDA 791,2 543,7 907,2 1 073,6 1 057,2 1 237,4 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. PERSPECTIVES RÉGIONALES 35 ASIEDUSUD La vigueur de l'activité économique et les progrès réalisés par primaires. Un habitant d'Asie du Sud sur cinq environ n'a pas l'Asie du Sud en matière de développement humain laissent accès aux services d'alimentation en eau, et quelque deux tiers entrevoir la possibilité que cette région, qui compte le plus de la population régionale n'ont pas accès aux services grand nombre de pauvres, éradique la pauvreté de masse en d'assainissement. l'espace d'une génération. Grâce aux réformes domestiques et Mais le problème le plus fondamental tient peut-être aux apports d'aide extérieure, le produit intérieur brut (PIB) de à la nécessité d'améliorer la gouvernance. Plusieurs pays l'Asie du Sud a progressé de près de 6 % par an en moyenne au d'Asie du Sud souffrent en effet d'une corruption endémique ; cours des dix dernières années. Les deux plus grands pays de ainsi le Bangladesh figure depuis six ans parmi les derniers la région, l'Inde et le Pakistan, ont affiché une croissance de du classement de l'indice de perception de la corruption 7 % durant les deux années précédentes. Selon les estimations, de Transparency International. La mauvaise gouvernance le PIB de l'Asie du Sud a connu une expansion particulièrement et la corruption -- qu'illustrent, par exemple, le taux d'absen- rapide de 8,2 % en 2006. téisme élevé des enseignants et les problèmes fréquemment La croissance a fait reculer la pauvreté de façon spectacu- rencontrés dans la passation des marchés concernant les laire. Au cours des années 90, les taux de pauvreté ont ainsi centrales électriques -- sont les principaux blocages auxquels baissé de 7 % en Inde, de 9 % au Bangladesh et de 11 % au se heurtent le développement humain et la croissance. Népal. Entre 2000 et 2005, le taux de pauvreté du Pakistan a Au Bangladesh, à Sri Lanka et dans certains États indiens, diminué de 5 %. Pour éradiquer la pauvreté en une génération, la vie politique relève d'une logique d'affrontement et, souvent, les économies d'Asie du Sud devraient toutefois maintenir un de personnalisation du débat, à un point tel qu'elle dégénère taux de croissance économique de 8 à 10 % par an. parfois en violence. Dans des régions de l'Afghanistan, du Les populations d'Asie du Sud sont encore parmi les plus Népal et du Pakistan, des conflits surviennent régulièrement démunies de la planète. Les niveaux de malnutrition infantile entre agents de l'État et acteurs non gouvernementaux. en Inde sont près de deux fois supérieurs à ceux de l'Afrique. La Banque mondiale collabore étroitement avec les pays Au Pakistan, un enfant sur dix meurt avant l'âge de cinq ans, partenaires pour renforcer les processus et institutions de et un sur trois seulement achève un cycle complet d'études base de la gouvernance à l'échelon national et pour les aider ASIE DU SUD : LA RÉGION EN BREF Population totale : 1,5 milliard Croissance démographique : 1,5 % Engagements Décaissements Espérance de vie à la naissance : 63 ans de l'exercice 07 de l'exercice 07 Mortalité infantile pour 1 000 naissances : 62 BIRD : USD 1 600 millions BIRD : USD 1 206 millions Taux d'alphabétisation des filles : 63 % IDA : USD 4 032 millions IDA : USD 3 043 millions RNB 2006 par habitant : USD 766 Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 6,2 millions Portefeuilledeprojetsencoursd'exécutionau30juin2007: USD20,7milliards Note : Les données concernant l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile pour 1 000 naissances vivantes et le taux d'alphabétisation des filles se rapportent à 2005 ; les données sur le VIH/SIDA proviennent du Rapport2006 de l'ONUSIDAsur l'épidémiemondialedesidapubliéenmai;lesautresindicateursserapportentà2006 et sont tirés de la base de données des Indicateurs sur le développement dans le monde. 36 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE Afghanistan Bangladesh Bhoutan Inde Maldives Népal Pakistan Sri Lanka à mieux conduire les affaires publiques et combattre la Outre ses opérations de prêt, les activités d'analyse et de corruption à l'échelon sectoriel ; elle renforce par ailleurs conseil de la Banque constituent un élément important de sa l'atténuation des risques dans les opérations qu'elle finance. stratégie. Un rapport récent sur l'économie du pavot de Toutes les stratégies d'aide aux pays de la région traitent à des l'Afghanistan a conclu que les actions menées contre les degrés divers de la gouvernance et de la lutte contre la corrup- trafiquants de drogue ont été compromises par la corruption et tion, mais celle en faveur du Bangladesh se distingue par le fait n'ont pu empêcher la concentration du trafic de stupéfiants que la gouvernance en constitue un thème essentiel, recoupant entre les mains d'un nombre restreint d'acteurs plus puissants différents secteurs, qui est intégré dans toutes les interventions et proches des milieux politiques. La Banque a également de la Banque dans ce pays. entrepris une étude régionale sur la lutte contre le VIH/SIDA, Les défis auxquels l'Asie du Sud est confrontée peuvent l'élaboration d'un rapport sur les progrès accomplis en sembler redoutables, mais les avancées de la région sur le direction des ODM au Bangladesh, et une étude sur l'accès au front de la croissance économique et de la réduction de la financement au Népal. pauvreté donnent à penser qu'elle saura les relever, et la Banque mondiale est bien placée pour appuyer ses efforts CRÉERDESCONDITIONSPROPICESÀL'INVESTISSEMENT dans ce sens (voir l'encadré 2.3). L'édition 2006 du rapport Doing Business in South Asia couvre l'ensemble des huit pays de la région, ainsi que les principales L'AIDEDELABANQUEMONDIALE villes du Bangladesh, de l'Inde et du Pakistan. S'il est désor- La Banque a approuvé près de 5,6 milliards de dollars en faveur mais plus facile de mener des activités économiques dans les de l'Asie du Sud durant l'exercice 07, dont 1,6 milliard de dollars deux plus grands pays de la région -- Inde et Pakistan --, de prêts de la BIRD et 4 milliards de dollars d'engagements de aucune autre économie de l'Asie du Sud n'a amélioré sa l'IDA, y compris 445 millions de dollars de dons. réglementation commerciale en 2005­06, ce qui explique que Une nouvelle stratégie intérimaire d'aide-pays pour le Népal la région se place au dernier rang du classement mondial au a été examinée par les Administrateurs de la Banque pendant regard du rythme des réformes. l'exercice 07. Cette stratégie privilégie la souplesse pour aider La Banque mondiale s'emploie à remédier aux insuffisances les Népalais à saisir les opportunités historiques qu'offre la qui découragent l'investissement dans la région, qu'il s'agisse transition vers la paix. du manque d'infrastructures, de la réglementation excessive Durant l'exercice 07, la Banque a continué de soutenir le ou de la corruption. La Banque a octroyé à l'Afghanistan un don développement rural, l'éducation et la santé. Au Népal, un don de 25 millions de dollars pour améliorer le climat de l'investis- de 60 millions de dollars en faveur du Deuxième projet d'ensei- sement et les équipements d'infrastructure dans des secteurs gnement supérieur bénéficiera aux filles, aux membres clés tels que l'électricité, l'approvisionnement en eau et les d'anciennes castes inférieures et aux minorités ethniques. télécommunications. Elle a accordé un crédit de 40 millions de La Banque a par ailleurs fourni 672 millions de dollars au dollars au Bangladesh pour financer le plan conçu par l'État de secteur indien de la santé pour aider à améliorer les services transformer la compagnie ferroviaire nationale en une organi- de santé génésique et infantile, à réduire la mortalité et la sation bien gérée et à l'écoute de la clientèle. morbidité liées à la tuberculose, et à encourager le recours aux La réforme des politiques d'infrastructure en Asie du Sud services de santé essentiels dans l'État de Karnataka. Elle a se poursuit. L'Inde a mis à profit les 8 milliards de dollars continué de soutenir les efforts déployés par l'Inde pour mobilisés dans le cadre de partenariats public-privé pour enrayer la propagation du VIH/SIDA au moyen d'un crédit de entreprendre la rénovation de ses réseaux portuaire et routier. 250 millions de dollars au titre du Troisième projet national de La Banque a contribué à soutenir cette initiative au Punjab en lutte contre le VIH/SIDA. Ce projet aidera l'État à multiplier ses accordant un prêt de 250 millions de dollars pour financer la interventions en matière de prévention, de soin et de traitement remise en état et l'extension du réseau routier. à l'échelle nationale. À Sri Lanka, déchiré par le conflit, un nouveau projet FAVORISERLAPARTICIPATIONAUDÉVELOPPEMENT permettra de satisfaire les besoins de logement, de fournir des L'approche retenue par la Banque mondiale pour encourager services d'alimentation en eau potable et d'assainissement, la participation des habitants de la région consiste à donner aux d'améliorer les installations de drainage et de régulariser les groupes communautaires les moyens de prendre des décisions titres fonciers de 60 000 personnes déplacées à l'intérieur du concernant leur développement, d'orienter les ressources et pays et qui vivent actuellement dans des camps de réfugiés. de s'impliquer dans les projets qui les touchent. Il s'agit de Au Pakistan, un projet récemment approuvé par la Banque vise promouvoir l'équité et d'associer les régions, les communautés à améliorer la sécurité du régime foncier, ce qui élargira l'accès et les ménages pauvres aux projets de développement. à la terre et au crédit, surtout chez les pauvres dont les droits Quelque 10 000 projets d'infrastructure communautaire restent largement non protégés. touchant la vie d'à peu près 2,5 millions de personnes dans PERSPECTIVES RÉGIONALES 37 FIGURE 2.5 FIGURE 2.6 ASIEDUSUD ASIEDUSUD PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARTHÈME|EX.07 PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARSECTEUR|EX.07 POURCENTAGE DU TOTAL (5,6 MILLIARDS DE DOLLARS) POURCENTAGE DU TOTAL (5,6 MILLIARDS DE DOLLARS) Eau, assainissement et protection Développement urbain < 1% < 1% Gestion économique contre les inondations 4% 13% Agriculture,pêcheetforesterie Gestion de l'environnement Commerce et intégration < 1% 5% et des ressources naturelles Protection sociale Finances Transports 10% et gestion des risques 10% etdéveloppement 14% dusecteurprivé Développement social, 13% Éducation parité hommes-femmes Droit, justice et lutte contre et administrations l'exclusion 7% publiques 21% 4% Énergie et mines 3% Développement Développement rural 19% 26% humain Information et communication < 1% 12% Finances Primauté du droit < 1% 16% Gouvernance du secteur public Industrie et commerce 5% 18% Santé et autres services sociaux environ 5 000 villages ont été menés à bien dans le cadre l'appui de l'approvisionnement en eau et de l'assainissement, du Fonds pakistanais de réduction de la pauvreté. Plus de de l'irrigation, de l'énergie rurale, des moyens de subsistance la moitié de ces projets ont pour objet d'assurer un approvi- et des infrastructures de transport au niveau des villages. sionnement en eau potable ou un accès aux services d'assai- En Inde et au Pakistan, la Banque soutient des programmes nissement. Pendant l'exercice 07, le Fonds a bénéficié d'un visant à préserver les moyens d'existence qui aident des apport supplémentaire de 138 millions de dollars pour s'atta- millions de femmes pauvres à obtenir un microfinancement quer au problème de la reconstruction de logements dans et à s'installer à leur compte. Dans l'État indien de l'Andhra les zones dévastées par le tremblement de terre survenu Pradesh, les projets financés par l'institution ont aidé quelque le 8 octobre 2005. 8 millions de femmes à générer un revenu, à améliorer leurs En Afghanistan, la Banque a approuvé un don de conditions de vie, et même à exercer une influence politique 120 millions de dollars en faveur du Deuxième programme de en formant quelque 630 000 groupes d'entraide. Une opération solidarité nationale, une initiative d'inspiration communautaire similaire -- le Projet de préservation des moyens de subsis- axée sur la reconstruction et les infrastructures rurales. tance en milieu rural de l'État du Bihar, d'une valeur de Environ 14 millions de personnes vivant en milieu rural -- soit 63 millions de dollars -- a été approuvée pendant l'exercice 07. 74 % de la population rurale de l'Afghanistan -- ont bénéficié Ce projet est conçu pour appuyer la démarginalisation socioé- de ce programme depuis son lancement en 2002. Plus de conomique des populations rurales pauvres de l'État, et il 9 000 comités de développement communautaire ont reçu des devrait profiter directement à environ 2,9 millions de dotations globales pour financer environ 17 000 projets à personnes (voir www.worldbank.org/sar). ENCADRÉ2.3 LA PROMESSE DE L'INTÉGRATION RÉGIONALE L'intégration régionale recèle, pour l'Asie du Sud, un énorme Il ressort de l'examen par le Groupe indépendant d'évaluation potentiel de croissance. Une intégration renforcée de cette (IEG) des programmes régionaux de la Banque dans le monde région, qui est la moins intégrée du monde, pourrait être des entier que ceux-ci peuvent grandement contribuer au développe- plus bénéfiques pour sa population. Le commerce annuel ment, alors même qu'ils reçoivent moins de 1 % du total des entre l'Inde et le Pakistan, actuellement estimé à un milliard prêts et ne sont pas étroitement liés aux programmes nationaux. de dollars, pourrait en effet atteindre 9 milliards de dollars. L'IEG relève que la Banque a su effectivement inciter les pays à Malheureusement, les progrès en matière d'intégration s'intéresser aux programmes régionaux et mobiliser des commerciale au sein de la région sont lents. Tout en ressources, mais qu'elle est moins bien parvenue à aider les continuant de prôner une plus grande liberté des échanges pays à concilier des intérêts divergents et à faire le nécessaire de biens et de services dans le sous-continent, en particulier pour que les programmes restent viables une fois qu'ils ne avec des entités du secteur privé telles que les fédérations bénéficieront plus des apports d'aide extérieure. Une démarche nationales des chambres du commerce et de l'industrie, la plus stratégique aidera les pays à identifier les approches Banque mondiale encourage la coopération régionale dans régionales les plus prometteuses et renforcera l'architecture de les domaines de l'énergie et de l'approvisionnement en eau, l'aide internationale pour soutenir les initiatives plurinationales. susceptibles d'être encore plus avantageux à tous points Le renforcement de l'aide à ces programmes, couplé à la mise de vues. en oeuvre des leçons de l'expérience, pourrait avoir un important impact sur le développement. 38 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 2.3 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEAUXEMPRUNTEURSDELARÉGIONASIEDUSUD,PARTHÈMEETPARSECTEUR|EX.02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 232,5 123,5 7,7 87,5 56,6 11,2 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 295,2 94,2 94,8 433,9 93,0 309,7 Finances et développement du secteur privé 381,6 689,1 689,9 923,0 550,4 809,9 Développement humain 30,2 546,9 760,6 1 041,6 391,7 1 476,3 Gouvernance du secteur public 678,0 467,3 669,8 639,5 597,9 916,6 Primauté du droit 59,3 12,5 2,9 10,5 7,2 50,4 Développement rural 417,2 403,7 314,1 1 132,5 568,6 1 095,5 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 414,2 197,3 642,8 265,3 366,9 372,5 Protection sociale et gestion des risques 164,0 184,4 98,6 337,0 472,3 550,5 Commerce et intégration 70,0 197,3 52,7 63,7 138,8 31,3 Développement urbain 766,2 2,6 87,8 59,0 553,7 7,7 Total 3 508,4 2 918,7 3 421,6 4 993,3 3 797,2 5 631,6 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 328,1 212,6 251,9 940,8 368,9 733,6 Éducation 95,9 364,6 665,8 286,4 377,2 724,7 Énergie et mines 504,8 150,6 130,8 83,6 483,0 243,7 Finances 310,0 185,8 331,4 461,8 73,0 678,1 Santé et autres services sociaux 278,7 369,0 334,6 493,2 195,9 1 006,2 Industrie et commerce 443,1 144,9 46,1 485,2 306,5 292,9 Information et communication 12,4 11,5 16,9 91,9 50,0 2,8 Droit, justice et administrations publiques 632,5 372,3 925,5 885,7 1 101,4 1 165,8 Transports 758,1 1 067,6 444,8 1 181,0 520,1 559,9 Eau, assainissement et protection contre les inondations 144,9 40,0 273,7 83,7 321,3 223,9 Total 3 508,4 2 918,7 3 421,6 4 993,3 3 797,2 5 631,6 dont BIRD 893,0 836,0 439,5 2 095,9 1 231,0 1 599,5 dont IDA 2 615,4 2 082,7 2 982,1 2 897,4 2 566,2 4 032,1 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. PERSPECTIVES RÉGIONALES 39 EUROPEETASIECENTRALE La région Europe et Asie centrale a réussi dans une large ne peuvent désormais plus prétendre aux prêts de la BIRD. mesure à surmonter les premiers obstacles de la transition. En d'autres termes, ces pays sont passés du statut de bénéfi- En 2006, la plupart des pays ont enregistré de solides perfor- ciaires de l'aide internationale à celui de partenaires actifs de mances économiques, avec une croissance vigoureuse de 7,3 % la coopération pour le développement. pour l'ensemble de la région. Les recettes pétrolières ont été le Malgré cette conjoncture vigoureuse, la région est principal moteur de l'activité en Azerbaïdjan (34,5 %) et au confrontée à des problèmes difficiles, liés notamment aux Kazakhstan (10,6 %), tandis que la mise en oeuvre d'un ambi- grandes disparités de revenus au sein des pays ; au vieillisse- tieux programme de réformes a permis à l'Arménie d'afficher ment et au déclin rapides des populations ; au chômage une croissance de 13,4 %. chronique des jeunes ; à l'absence d'innovation scientifique et Le succès continu de la région tient aux réformes structu- technique ; et à la mauvaise gestion des affaires publiques et relles engagées dans la plupart des pays. D'après le rapport des entreprises, surtout dans les pays à faible revenu. La Doing Business 2007, la région Europe et Asie centrale a été la rapidité de la croissance exacerbe la vulnérabilité aux déséqui- plus performante au monde pour la troisième année consécu- libres macroéconomiques. L'explosion de la demande privée, tive, et trois pays -- la Croatie, la Géorgie et la Roumanie -- l'expansion du crédit, le renchérissement du pétrole et l'accélé- figuraient parmi les dix pays affichant les meilleurs résultats ration des mouvements de capitaux ont contribué à des degrés (encadré 2.4). L'intégration dans l'Union européenne (UE) a joué divers à creuser le déficit courant de certains pays, qui se un rôle essentiel dans le processus de réforme de nombre de retrouvent ainsi davantage exposés aux brusques revirements pays de la région. La Bulgarie et la Roumanie ont adhéré à du marché. Plusieurs monnaies régionales se sont appréciées l'Union en janvier 2007, portant ainsi à 27 le nombre de pays sous l'effet des entrées massives de capitaux étrangers membres de l'UE. La Slovénie est devenue le treizième État à (notamment des envois de fonds des travailleurs émigrés) et rejoindre la zone euro, et les réformes motivées par l'intégra- des emprunts du système bancaire. Une telle appréciation, en tion ont débouché, durant l'exercice 07, sur le reclassement de l'absence de gains de productivité, pèsera sur la compétitivité. l'Estonie, de la Hongrie, de la Lettonie et de la Lituanie, qui Les pays doivent également s'employer à atténuer les menaces EUROPE ET ASIE CENTRALE : LA RÉGION EN BREF Population totale : 0,5 milliard Croissance démographique : 0 % Engagements Décaissements Espérance de vie à la naissance : 69 ans de l'exercice 07 de l'exercice 07 Mortalité infantile pour 1 000 naissances : 27 BIRD : USD 3 340 millions BIRD : USD 2 457 millions Taux d'alphabétisation des filles : 99 % IDA : USD 422 millions IDA : USD 480 millions RNB 2006 par habitant : USD 4 796 Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 1,5 million Portefeuilledeprojetsencoursd'exécutionau30juin2007: USD16,7milliards Note : Les données concernant l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile pour 1 000 naissances vivantes et le taux d'alphabétisation des filles se rapportent à 2005 ; les données sur le VIH/SIDA proviennent du Rapport2006 de l'ONUSIDAsur l'épidémiemondialedesidapubliéenmai;lesautresindicateursserapportentà2006 et sont tirés de la base de données des Indicateurs sur le développement dans le monde. 40 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE La présente section couvre aussi le Kosovo. Albanie Croatie Lituanie** Pologne Serbie * La Hongrie et la Lettonie Arménie Fédération de Russie Macédoine (ex-République République kir- Tadjikistan ont été reclassées Azerbaïdjan Géorgie yougoslave de) ghize Turkménistan aux réunions de printemps 2007. Bélarus Hongrie* Moldova République Turquie ** La Lituanie Bosnie-Herzégovine Kazakhstan Monténégro slovaque Ukraine a été reclassée Bulgarie Lettonie* Ouzbékistan Roumanie en septembre 2007. liées au VIH/SIDA, à la toxicomanie, à la traite des êtres seulement à la mise en oeuvre de projets précis, mais aussi, humains, aux catastrophes naturelles et à la dégradation de de façon plus générale, à la réconciliation sociale dans le pays. l'environnement. Dans les pays à revenu intermédiaire, le Groupe de la Banque offre des lignes de produits intégrés en fonction de la L'AIDEDELABANQUEMONDIALE demande des clients, qui sont de plus en plus nombreux à Pendant l'exercice 07, l'aide fournie par la Banque mondiale passer progressivement du statut d'emprunteur à celui de s'est montée à 3,8 milliards de dollars (dont 3,3 milliards de donateur, et du statut de bénéficiaire à celui de prestataire de dollars de prêts de la BIRD et 422 millions de dollars de conseils. Un Programme conjoint de recherche économique financements de l'IDA). Le volume des prêts accuse un léger avec le Kazakhstan a ainsi été étendu pour inclure une aide à la repli par rapport aux niveaux enregistrés durant l'exercice 06, préparation des projets suivant le principe du partage des en raison de l'incertitude politique qui règne dans plusieurs coûts. En Russie, la Banque mondiale a fourni des services pays. L'institution s'est montrée par ailleurs très active en payants d'assistance technique à un partenariat public-privé matière de conseil et d'analyse en réalisant une centaine associé à un projet d'autoroute à péage à St. Petersburg. Dans d'études économiques et sectorielles et de notes d'orientation le même temps, les autorités fédérales et régionales ont et 84 missions d'assistance technique. vigoureusement soutenu la décision prise par la Banque Une partie non négligeable de l'aide de la Banque mondiale d'accorder des prêts aux administrations infranationales pour prend la forme de prêts à l'appui des réformes, de services renforcer l'aptitude des acteurs régionaux et municipaux à d'assistance technique et de programmes sectoriels axés sur gérer leurs affaires financières et à promouvoir le développe- les principaux problèmes auxquels la région est confrontée -- ment du secteur privé. migration et envois de fonds des travailleurs expatriés, démo- graphie, mobilité de la main-d'oeuvre, gouvernance, innovation S'ATTAQUERAUXPROBLÈMESFONDAMENTAUX et absorption des technologies. La Banque mondiale s'attache La Banque contribue par ses travaux d'analyse à enrichir également à aider des pays comme la Fédération de Russie et les connaissances et à susciter des débats sur les principales les nouveaux membres de l'Union européenne à passer du priorités de développement. Ces travaux prennent la forme statut de bénéficiaire de l'aide de l'institution à celui de bailleur d'études approfondies ou d'activités de conseil se rapportant de fonds. à des domaines d'une importance cruciale comme l'emploi, Eu égard à la diversité des pays dans lesquels elle opère, le commerce, la migration de la main-d'oeuvre régionale et la la Banque offre une gamme de produits allant des plus tradi- corruption. Le dernier en date de ces rapports-phares intitulé tionnels aux plus novateurs. Dans les pays admis à bénéficier Migration and Remittances: Eastern Europe and the Former des crédits de l'IDA, la Banque continue d'être un partenaire Soviet Union montre que les migrations à l'intérieur et à partir essentiel de développement. Les 1 012,5 millions de dollars des économies en transition de la région Europe et Asie qu'elle a apportés à l'Arménie depuis 1991 ont contribué de centrale sont importantes et continueront sans doute de façon déterminante à arracher le pays à la paralysie écono- s'amplifier. Ce rapport, qui traite essentiellement de la migra- mique dans laquelle l'avait enfoncé le régime soviétique. Grâce tion circulaire, examine par ailleurs les politiques migratoires à un taux de croissance exceptionnel -- de l'ordre de 10 % par dans la région et formule des recommandations pour les an au cours de la dernière décennie -- l'Arménie a pu ramener améliorer. la proportion de pauvres, qui était de plus de 55 % de la La gouvernance et la corruption restent au centre des population au début de la transition, à environ 30 % aujourd'hui. préoccupations régionales. Pour aider les décideurs à s'atta- En Bosnie-Herzégovine, l'IDA a collaboré avec la Commission quer à ces problèmes, les experts de la Banque mondiale européenne et d'autres bailleurs de fonds pour mobiliser des mènent des enquêtes auprès des entreprises pour connaître volumes sans précédent d'aide en faveur de ce pays déchiré par leur perception de la corruption. Le constat de ces enquêtes est la guerre. L'Association a appuyé la reconstruction du pays en encourageant. Le rapport intitulé Anti-Corruption in Transition finançant environ 1 milliard de dollars d'investissements. Elle 3: Who is Succeeding...and Why révèle que les réformes a également joué un rôle de catalyseur et de facilitateur, en d'envergure qui ont été engagées restreignent les possibilités fédérant les différents intervenants locaux autour d'initiatives de corruption et donnent des résultats tangibles dans de et de projets conjoints. Ce faisant, l'IDA a contribué non nombreux pays, à preuve le fait que les entreprises signalent PERSPECTIVES RÉGIONALES 41 FIGURE 2.7 FIGURE 2.8 EUROPEETASIECENTRALE EUROPEETASIECENTRALE PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARTHÈME|EX.07 PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARSECTEUR|EX.07 POURCENTAGE DU TOTAL (3,8 MILLIARDS DE DOLLARS) POURCENTAGE DU TOTAL (3,8 MILLIARDS DE DOLLARS) Eau, assainissement et protection Agriculture, Développement urbain 17% < 1% Gestion économique contre les inondations 22% 1% pêche et foresterie Gestion de l'environnement Éducation et des ressources 2% 11% naturelles 9% Énergie et mines Commerce Finances 9% Finances et intégration 14% et développement du secteur privé Santé et autres Protection sociale 22% 5% services sociaux et gestion des risques 9% Transports 19% Développement social, Développement parité hommes-femmes 7% humain et lutte contre l'exclusion<1% Développement rural 4% Droit, justice Primauté du droit 6% 9% Gouvernance du secteur public et administrations publiques 22% 11% Industrieetcommerce une diminution à la fois du montant des pots-de-vin et de la LAVOIEDEL'AVENIR fréquence des cas de corruption. Reste que la corruption ne À l'avenir, les pays de la région devront s'atteler à d'ambitieux recule pas dans tous les pays ni dans l'ensemble des secteurs, programmes de développement, et la Banque mondiale leur et que même les pays les plus avancés dans les réformes apportera son concours dans plusieurs domaines. L'institution tendent à avoir des niveaux de corruption supérieurs à ceux que devrait aider les candidats à l'adhésion à l'Union européenne et l'on observe en Europe de l'Ouest. La Banque, dans le cadre de les nouveaux pays membres de l'UE à appliquer le programme sa stratégie pour promouvoir la gouvernance et lutter contre la de convergence sur fond de changements démographiques corruption, aide les États de la région à renforcer et accélérer (vieillissement, emploi des jeunes et migration) et de problèmes ce processus de réforme. liés à l'accroissement de la productivité et à la viabilité finan- Le Forum sur l'économie du savoir organisé chaque année cière. Dans le reste de la région, la Banque s'attachera généra- par la Banque appuie également la transition des pays d'Europe lement à aider les pays pauvres à accéder au statut de pays à et d'Asie centrale vers une économie de plus en plus fondée sur revenu intermédiaire, et à soutenir ceux qui ne peuvent plus les connaissances. La région doit impérativement améliorer prétendre aux financements de l'IDA mais qui ne sont pas ses connaissances, innover et absorber les technologies si elle suffisamment solvables pour contracter des prêts aux condi- veut être mieux à même de concurrencer l'Europe de l'Ouest, tions du marché (« pays ni BIRD, ni IDA »). Elle aidera par les États-Unis, l'Asie du Sud et l'Asie de l'Est. Sa riche tradition ailleurs les pays confrontés aux problèmes tout à fait particu- scientifique et technologique devrait lui procurer un avantage liers que pose le fait d'être richement doté en ressources comparatif décisif, or cette capacité ne se traduit pas toujours naturelles (tels que le « syndrome hollandais »). À l'échelon par des innovations. La plupart des pays de la région consa- régional, la Banque fera porter son action sur les systèmes crent en moyenne 1 % du PIB à la recherche et au développe- financiers, les changements climatiques et les maladies ment -- ce qui est nettement inférieur à la cible de 3 % de transmissibles, et elle aidera les sociétés à tirer parti de l'Union européenne --, et les infrastructures d'innovation la mondialisation (voir www.worldbank.org/eca). existantes, insuffisantes et sous-utilisées, ne sont pas adaptées aux besoins du secteur privé. ENCADRÉ2.4 L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EST DÉSORMAIS PLUS FACILE EN GÉORGIE ET EN ROUMANIE Selon le rapport Doing Business 2007: How to Reform, c'est de 54 jours en 2004 à 13 en 2006. La Roumanie, qui se classe en la Géorgie qui a le plus progressé dans la voie des réformes deuxième position au palmarès des pays réformateurs, a pour en 2006, en abaissant le montant du capital minimum requis sa part simplifié les formalités d'obtention d'un permis de pour créer une entreprise de 850 dollars à 85 dollars environ ; construire, mis en place un guichet unique d'instruction en augmentant de 20 % le nombre d'entreprises inscrites au des dossiers, réduit de 49 jours le délai requis pour obtenir les registre du commerce ; en simplifiant les formalités aux documents de construction, adopté une nouvelle réglementa- frontières ; et en ramenant le délai nécessaire pour remplir tion du travail autorisant l'allongement à six ans des contrats les conditions administratives applicables aux exportations à durée déterminée, et libéralisé le commerce transfrontalier. 42 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 2.4 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEAUXEMPRUNTEURSDELARÉGIONEUROPEETASIECENTRALE, PAR THÈME ET PAR SECTEUR |EX. 02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 636,1 19,5 242,0 17,4 4,6 5,7 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 157,5 122,7 309,4 394,4 148,8 397,6 Finances et développement du secteur privé 2 210,8 483,3 950,2 933,9 1 461,1 823,6 Développement humain 138,3 550,4 297,1 539,4 360,3 258,3 Gouvernance du secteur public 1 313,7 317,7 895,1 272,3 589,1 328,8 Primauté du droit 106,6 289,8 132,3 66,8 401,6 230,4 Développement rural 309,9 194,9 117,4 161,5 238,5 150,1 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 188,8 55,9 33,9 246,6 95,1 23,2 Protection sociale et gestion des risques 363,9 288,5 305,3 668,8 335,9 346,7 Commerce et intégration 32,5 130,6 182,6 424,4 226,6 539,5 Développement urbain 65,4 216,7 93,6 368,0 183,0 658,2 Total 5 523,6 2 670,0 3 559,1 4 093,5 4 044,6 3 762,2 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 470,4 335,4 168,6 107,0 117,9 53,4 Éducation 83,2 395,0 164,0 263,8 126,7 81,9 Énergie et mines 218,0 262,9 352,2 657,9 1 108,3 337,6 Finances 1 284,9 195,8 836,9 259,1 374,5 353,5 Santé et autres services sociaux 524,7 415,3 244,3 484,9 339,9 192,9 Industrie et commerce 552,1 269,0 126,3 253,5 274,8 395,5 Information et communication 9,6 1,0 7,0 10,9 0,0 0,0 Droit, justice et administrations publiques 2 181,9 698,9 1 176,8 1 160,6 1 271,7 812,6 Transports 67,1 30,6 321,2 557,9 416,7 712,3 Eau, assainissement et protection contre les inondations 131,7 66,3 162,0 337,9 14,2 822,4 Total 5 523,6 2 670,0 3 559,1 4 093,5 4 044,6 3 762,2 dont BIRD 4 894,7 2 089,2 3 012,9 3 588,6 3 531,9 3 340,1 dont IDA 628,9 580,8 546,2 504,9 512,8 422,1 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. PERSPECTIVES RÉGIONALES 43 AMÉRIQUELATINEETCARAÏBES La région Amérique latine et Caraïbes a connu une expansion dollars, dont 4,4 milliards de prêts de la BIRD, 132 millions de 5,4 % en 2006, poursuivant la tendance des trois dernières de crédits de l'IDA, et 68 millions de dons de l'IDA. Les plus années pendant lesquelles les taux de croissance ont été les gros emprunteurs ont été l'Argentine, le Brésil, la Colombie et plus élevés depuis les années 70. Cette reprise s'est accompa- le Pérou, qui ont reçu de la Banque 3,6 milliards de dollars de gnée d'une forte création d'emplois, et la plupart des pays prêt à l'appui de 26 projets dans des secteurs tels que la santé profitent de cette conjoncture favorable pour réduire leur publique, l'infrastructure, l'éducation et le développement vulnérabilité macroéconomique. La croissance devrait s'établir rural. Haïti a atteint le point de décision au titre de l'Initiative à 4,7 % en 2007, en raison du ralentissement prévu de l'éco- en faveur des pays pauvres très endettés au cours de l'exercice nomie mondiale et de la baisse probable des prix de certains écoulé, ce qui veut dire que ce pays est désormais admis à produits de base. Un optimisme prudent est de mise sur le bénéficier d'un allègement de dette d'environ 212,9 millions moyen terme. de dollars (voir « L'allègement de la dette » au chapitre 3). La région reste aux prises avec la double difficulté qui consiste à accélérer la croissance tout en faisant bénéficier UNEAIDEADAPTÉEÀLADIVERSITÉDESBESOINS les citoyens les plus démunis de ses retombées. Les inégalités La Banque mondiale a adapté sa stratégie régionale pour dans cette région, qui regroupe essentiellement des pays à satisfaire les besoins de plus en plus diversifiés et complexes revenu intermédiaire, sont parmi les plus exacerbées au de ses partenaires d'Amérique latine et des Caraïbes. Aux pays monde, 41 % du revenu total étant détenu par les 10 % les plus à revenu intermédiaire, elle offre une gamme intégrée de riches de la population, contre 1 % seulement pour les 10 % les services, notamment d'analyse et de conseil, de consultation plus démunis. La lutte contre la pauvreté piétine, 47 millions avec les autorités nationales, de financement, et d'appui à la d'habitants de la région -- soit plus de 8 % de la population -- mise en oeuvre. Aux pays IDA, elle fournit des financements vivant encore dans l'extrême pauvreté. concessionnels et une aide pour coordonner les activités des Durant l'exercice 07, l'aide de la Banque mondiale à la région bailleurs de fonds et, aux États fragiles, elle apporte une Amérique latine et Caraïbes a représenté 4,6 milliards de aide spécialisée. AMÉRIQUE LATINE ET CARAÏBES : LA RÉGION EN BREF Population totale : 0,6 milliard Croissance démographique : 1,3 % Engagements Décaissements Espérance de vie à la naissance : 72 ans de l'exercice 07 de l'exercice 07 Mortalité infantile pour 1 000 naissances : 26 BIRD : USD 4 353 millions BIRD : USD 3 525 millions Taux d'alphabétisation des filles : 96 % IDA : USD 200 millions IDA : USD 158 millions RNB 2006 par habitant : USD 4,767 Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 1,9 million Portefeuilledeprojetsencoursd'exécutionau30juin2007: USD16,8milliards Note : Les données concernant l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile pour 1 000 naissances vivantes et le taux d'alphabétisation des filles se rapportent à 2005 ; les données sur le VIH/SIDA proviennent du Rapport2006 de l'ONUSIDAsur l'épidémiemondialedesidapubliéenmai;lesautresindicateursserapportentà2006 et sont tirés de la base de données des Indicateurs sur le développement dans le monde. 44 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE Antigua-et-Barbuda Colombie Guatemala Nicaragua Saint-Vincent-et-les-Grenadines Argentine Costa Rica Guyana Panama Sainte-Lucie Belize Dominique Haïti Paraguay Suriname Bolivie El Salvador Honduras Pérou Trinité-et-Tobago Brésil Équateur Jamaïque République dominicaine Uruguay Chili Grenade Mexique Saint-Kitts-et-Nevis Venezuela, República Bolivariana de Au Mexique, la Banque a su s'adapter à l'évolution de la quences à en tirer pour les travailleurs, les entreprises et les demande en se détournant de la fourniture de prêts classiques décideurs. Il ressort d'une étude sur les envois de fonds des pour privilégier l'offre de services hors prêt, qu'il s'agisse travailleurs émigrés qu'une augmentation de 1 % de la contri- d'analyser les politiques publiques ou de financer des projets bution de ces fonds au PIB diminue de 0,4 % la proportion de la environnementaux par des dons. Elle a par ailleurs trouvé de population vivant dans la pauvreté. Un rapport sur l'évolution nouveaux moyens d'appuyer les administrations infranationales. de la région face à l'essor économique de la Chine et de l'Inde En Bolivie, en Haïti et au Honduras -- pays à faible revenu aux révèle que la concurrence des pays asiatiques a un impact prises avec des problèmes spécifiques -- la Banque applique de globalement positif sur la région, malgré des retombées nouvelles stratégies pour financer des programmes visant à négatives sur certains pays et sur certaines branches d'activité. renforcer la gouvernance économique, à créer des emplois pour Un autre rapport a identifié les effets économiques de la les pauvres et à améliorer les services de base. criminalité et de la violence sur les pays des Caraïbes et proposé un certain nombre de mesures que pourraient prendre STIMULERLACROISSANCEETLACRÉATIOND'EMPLOIS les pouvoirs publics. Les recherches sur la compétitivité au Pour assurer une croissance forte et durable et créer des Mexique ont contribué à la réflexion sur le thème « Équité et emplois, la région doit stimuler l'investissement et rester concurrence pour une croissance forte au Mexique » examiné compétitive à l'échelle mondiale. L'aide de la Banque vise donc lors d'une conférence coparrainée par Harvard University. en priorité à améliorer le climat des affaires, à renforcer les systèmes financiers, à diversifier les structures d'exportation RÉDUIRELAPAUVRETÉETLESINÉGALITÉS et à encourager l'innovation. Assurer l'égalité des chances à tous les citoyens est un Les nouveaux prêts accordés durant l'exercice 07 ont servi préalable indispensable à une réduction plus rapide de la à financer deux projets en Colombie, l'un de 300 millions de pauvreté en Amérique latine et dans les Caraïbes. Aussi la dollars pour promouvoir la productivité des entreprises et Banque mondiale collabore-t-elle avec tous les pays de toute l'investissement commercial et l'autre de 207 millions de la région pour mettre au point un système de protection sociale dollars pour améliorer les systèmes de transport dans les universel et abordable, pour appuyer des programmes qui grandes villes et celles de taille moyenne ; une opération de contribuent directement à faire reculer la pauvreté et pour 200 millions de dollars en faveur de l'Argentine pour aider les élargir l'accès à l'éducation, à la santé et aux infrastructures chômeurs et les travailleurs pauvres à acquérir les compé- publiques. tences requises pour trouver un emploi ; et un projet de Parmi les principales opérations pour l'exercice 07, citons 200 millions de dollars en faveur du Pérou pour aider ce pays un prêt de 300 millions de dollars accordé à l'Argentine afin de à améliorer sa gestion des finances publiques. Au Brésil, la développer le programme public de soins de santé, dit Plan Banque a aidé l'État du Minas Gerais à opérer un important Nacer, qui contribue à réduire la mortalité infantile en facilitant redressement budgétaire, et d'autres États du pays ont l'accès des mères et des enfants non assurés aux services de entrepris d'examiner la formule qui a été suivie pour l'adapter santé de base. Un prêt de 200 millions de dollars à la Colombie à leurs besoins. aide le pays à étendre son système d'assurance-maladie pour La clé de la compétitivité régionale réside dans l'améliora- couvrir 13,7 millions de pauvres et à faire bénéficier tion des infrastructures, secteur qui a bénéficié d'une enve- 400 000 enfants de programmes de nutrition. Un prêt à l'appui loppe de 1,7 milliard de dollars de la Banque au cours de des politiques de développement de 150 millions de dollars a l'exercice 07. Dans le cadre d'un partenariat d'investissement été accordé au Pérou pour aider ce pays à définir des normes élargi avec l'Argentine, la Banque a approuvé des prêts d'un et à fixer des objectifs dans les domaines de l'enseignement montant de 700 millions de dollars environ pour améliorer primaire, de la santé et de la nutrition, de sorte que les familles l'infrastructure routière dans l'ensemble du pays. puissent mieux mesurer les progrès de leurs enfants. Ce Les recherches effectuées pendant l'exercice 07 ont porté programme s'inspire des recommandations du rapport sur les principales préoccupations des citoyens de la région, RECURSO de la Banque, qui a suscité un débat animé durant telles que la sécurité de l'emploi, la pauvreté, la criminalité et la période qui a précédé les élections présidentielles au Pérou la violence. Un rapport sur l'informalité en Amérique latine a sur la nécessité d'instaurer une plus grande transparence examiné la nature du secteur non structuré et les consé- dans les secteurs sociaux. PERSPECTIVES RÉGIONALES 45 FIGURE 2.9 FIGURE 2.10 AMÉRIQUELATINEETCARAÏBES AMÉRIQUELATINEETCARAÏBES PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARTHÈME|EX.07 PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARSECTEUR|EX.07 POURCENTAGE DU TOTAL (4,6 MILLIARDS DE DOLLARS) POURCENTAGE DU TOTAL (4,6 MILLIARDS DE DOLLARS) Eau, assainissement et protection Agriculture, pêche Développement urbain 15% 1% Gestion économique contre les inondations 11% 2% et foresterie Gestion de l'environnement 8% Éducation 8% et des ressources naturelles < 1% Énergie et mines Finances et développement Commerce 6% Finances du secteur privé et intégration 7% 11% Protection sociale Transports Santé et autres et gestion des risques 9% 27% 14% services sociaux Développement social, Développement parité hommes-femmes humain etluttecontrel'exclusion 4% 22% Développement rural 9% Droit, justice Primauté du droit 2% 11% Gouvernance du secteur public et administrations publiques 26% 5% Industrieetcommerce à renforcer l'obligation de rendre compte des soins de santé fournis, en encourageant la mise en place de dispensaires décentralisés et le recours à des contrats axés sur l'obtention de résultats. S'ATTAQUERAUXPROBLÈMESDEPORTÉEMONDIALE De plus en plus, les pays de la région Amérique latine et Caraïbes jouent un rôle moteur dans la recherche de solutions à des problèmes tels que ceux liés aux changements climati- ques, aux énergies renouvelables ou aux menaces sanitaires globales. L'aide de la Banque mondiale dans ce secteur a revêtu diverses formes pendant l'exercice 07. Le portefeuille actif qui appuie les efforts déployés par les pays pour prévenir et traiter le VIH/SIDA a représenté au total 150,1 millions de dollars répartis entre 13 projets. La Banque a établi un rapport sur les biocombustibles pour le compte du Brésil, et elle a mis en place La Banque mondiale soutient également les actions en une coordination avec d'autres organismes internationaux et faveur de l'égalité des chances au niveau local. Ainsi, un atelier régionaux en prévision d'une éventuelle épidémie de grippe parrainé par la Banque sur la malnutrition infantile en aviaire. Elle a collaboré avec des partenaires locaux pour créer Amérique centrale a stimulé la réflexion sur l'amélioration des le Mécanisme d'assurance contre les risques de catastrophe résultats des programmes communautaires dans ce domaine. dans les Caraïbes, le premier consortium plurinational au Les gains les plus impressionnants ont été réalisés dans la monde de ce type, qui aidera les pays participants à se région déshéritée de l'Atlantique, où vit une importante remettre plus rapidement des ouragans et des tremblements population autochtone. de terre. Elle a par ailleurs fourni 23,2 millions de dollars sous forme de financements de l'IDA pour aider les États pauvres RENFORCERLAGOUVERNANCE des Caraïbes à participer au Mécanisme. La Banque mondiale aide les pays d'Amérique latine à conce- Pour relever le défi de la protection de l'environnement dans voir des moyens efficaces et durables de promouvoir la bonne la région, la Banque mondiale appuie à la fois des projets gestion des affaires publiques et de réduire la corruption en les propres à tel ou tel pays et des initiatives internationales. aidant à renforcer leurs systèmes nationaux, à mieux rendre La Banque a ainsi accordé à la Colombie un prêt de 200 millions compte des résultats obtenus en matière de fourniture de de dollars pour l'aider à s'attaquer aux problèmes environne- services, et à assurer le suivi et l'évaluation de ces résultats. mentaux qui touchent les citadins pauvres en général, et les Au Guatemala, la Banque soutient les efforts déployés par enfants de moins de cinq ans en particulier. Au Mexique et en l'État pour améliorer la transparence et l'efficacité de la Amérique centrale, le Corridor biologique méso-américain aide passation des marchés publics et de la gestion des finances à accroître le niveau de revenu des populations locales, souvent publiques, grâce à un prêt de 100 millions de dollars à l'appui autochtones, tout en préservant la biodiversité qui est unique à des politiques de développement. Au Honduras, la Banque aide la région (voir www.worldbank.org/lac). 46 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 2.5 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEAUXEMPRUNTEURSDELARÉGIONAMÉRIQUELATINEETCARAÏBES, PAR THÈME ET PAR SECTEUR |EX. 02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 391,0 567,2 111,2 310,4 42,5 54,3 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 187,4 240,3 159,1 841,2 454,0 353,0 Finances et développement du secteur privé 965,4 819,8 912,4 729,6 1 518,7 498,9 Développement humain 560,4 1 171,7 1 046,7 469,8 502,6 1 022,5 Gouvernance du secteur public 1 182,8 798,6 672,0 506,2 1 054,2 519,9 Primauté du droit 15,5 138,8 270,9 147,9 108,8 97,5 Développement rural 168,3 415,9 249,6 331,7 236,5 415,4 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 248,9 123,1 268,9 187,9 282,6 175,4 Protection sociale et gestion des risques 310,4 1 050,3 926,9 950,4 606,2 419,0 Commerce et intégration 83,9 59,6 364,6 233,4 720,3 300,5 Développement urbain 251,9 435,2 337,6 457,1 384,1 696,9 Total 4 365,8 5 820,5 5 319,8 5 165,7 5 910,5 4 553,3 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 85,0 58,4 379,6 233,4 291,0 83,4 Éducation 560,4 785,5 218,3 680,0 712,7 369,1 Énergie et mines 445,6 96,2 50,5 212,6 172,8 19,5 Finances 593,5 973,0 405,1 530,0 907,3 286,4 Santé et autres services sociaux 660,5 1 574,1 1 558,9 443,4 821,8 649,1 Industrie et commerce 51,4 183,4 428,0 199,9 569,2 236,3 Information et communication 16,5 52,4 14,0 44,7 20,8 0,0 Droit, justice et administrations publiques 1 440,0 1 564,9 1 521,3 1 776,0 1 278,8 1 187,8 Transports 463,1 146,4 675,7 556,4 785,4 1 223,9 Eau, assainissement et protection contre les inondations 49,8 386,2 68,4 489,5 350,7 497,8 Total 4 365,8 5 820,5 5 319,8 5 165,7 5 910,5 4 553,3 dont BIRD 4 188,1 5 667,8 4 981,6 4 904,4 5 654,1 4 353,3 dont IDA 177,8 152,7 338,2 261,3 256,4 200,0 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. PERSPECTIVES RÉGIONALES 47 MOYEN-ORIENTETAFRIQUEDUNORD La croissance a été robuste dans la région Moyen-Orient La création d'emplois dans le secteur privé s'accroît, et Afrique du Nord pendant l'exercice 06, avec une augmenta- mais on observe de grandes disparités à l'échelle de la région. tion du PIB réel de 6,3 %. Cet extraordinaire essor économique Le chômage recule dans certains pays, mais progresse -- inégalé depuis plus de dix ans -- s'est produit en dépit de la dans d'autres, et il continue de toucher de manière dispropor- situation difficile que connaissent de nombreux pays, en tionnée les femmes et les jeunes. Le taux d'emploi des femmes particulier les régions touchées par des conflits en Iraq, au et des jeunes s'établit en moyenne à 47 %, soit le niveau le plus Liban, ainsi qu'en Cisjordanie et à Gaza. Le niveau élevé des faible au monde (encadré 2.5). recettes pétrolières et la reprise en cours en Europe ont dopé la croissance, faisant progresser le PIB par habitant de 4,2 %, L'AIDEDELABANQUEMONDIALE malgré un fort accroissement démographique. La croissance La Banque mondiale a approuvé près de 692 millions de ne pourra se poursuivre au rythme actuel que si le programme dollars de prêts de la BIRD et 216 millions de dollars de réforme structurelle progresse et si les ressources sont d'engagements de l'IDA en faveur de la région. Elle a en outre réparties de manière plus équitable afin de réduire la forte accordé un financement spécial de 85 millions de dollars au vulnérabilité à la pauvreté. Liban, ainsi qu'à la Cisjordanie et à Gaza ; l'Iraq a bénéficié Le cadre global de l'activité commerciale dans la région de 100,5 millions de dollars de dons au titre du Fonds s'est amélioré durant l'exercice 07, suite aux réformes fiduciaire pour l'Iraq. Les services en matière de gestion entreprises dans plusieurs pays, notamment en Jordanie, du savoir et les conseils de politique économique continuent au Maroc et dans la République arabe d'Égypte. Cela étant, de représenter une part importante de l'aide fournie par malgré les quelques mesures initiales qui ont été prises dans la Banque à la région. Les synergies au sein du Groupe de le sens de la réforme de l'administration publique et de la la Banque mondiale et les partenariats avec la société civile, fonction publique, promouvoir la gouvernance reste un pari le secteur privé et les autres acteurs de la communauté difficile et la participation de la société civile, notamment des du développement restent des ingrédients essentiels députés, demeure faible. de l'efficacité de la Banque. MOYEN-ORIENT ET AFRIQUE DU NORD : LA RÉGION EN BREF Population totale : 0,3 milliard Croissance démographique : 1,7 % Engagements Décaissements Espérance de vie à la naissance : 70 ans de l'exercice 07 de l'exercice 07 Mortalité infantile pour 1 000 naissances : 43 BIRD : USD 692 millions BIRD : USD 1 477 millions Taux d'alphabétisation des filles : 84 % IDA : USD 216 millions IDA : USD 194 millions RNB 2006 par habitant : USD 2 481 Nombre de personnes vivant avec le VIH/SIDA : 0,4 million Portefeuilledeprojetsencoursd'exécutionau30juin2007: USD6,1milliards Note : Les données concernant l'espérance de vie à la naissance, la mortalité infantile pour 1 000 naissances vivantes et le taux d'alphabétisation des filles se rapportent à 2005 ; les données sur le VIH/SIDA proviennent du Rapport2006 de l'ONUSIDAsur l'épidémiemondialedesidapubliéenmai;lesautresindicateursserapportentà2006 et sont tirés de la base de données des Indicateurs sur le développement dans le monde. 48 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PAYS ADMIS À EMPRUNTER À LA BANQUE MONDIALE La présente section couvre aussi la Cisjordanie et Gaza. Algérie Égypte, République arabe d' Iraq Liban République arabe syrienne Yémen, République du Djibouti Iran, République islamique d' Jordanie Maroc Tunisie La stratégie régionale de la Banque s'articule autour de rence des industries extractives et à promulguer une loi sur les cinq axes clés : gouvernance, développement du secteur privé, bonnes pratiques en matière de passation des marchés, et la approvisionnement en eau, éducation et lutte contre l'exclusion. Banque fournit maintenant une assistance technique à ce pays pour l'aider à renforcer son cadre réglementaire de lutte contre AMÉLIORERLAGOUVERNANCE la corruption. Pendant l'exercice 07, l'aide de la Banque mondiale en faveur La Banque soutient également le renforcement des princi- des programmes de gouvernance et de lutte contre la corrup- pales infrastructures qui conditionnent le développement tion a représenté 59,8 millions de dollars. Cette aide a pris la du secteur privé, en particulier dans le domaine de l'énergie. forme de prêts, mais aussi de fonds fiduciaires exécutés par Au Maroc, la réforme du secteur énergétique a bénéficié les bénéficiaires et de services d'assistance technique d'un prêt de 100 millions de dollars à l'appui de la politique remboursable, destinés à renforcer la gestion du secteur public de développement dans ce domaine. En Iraq, un projet et les systèmes fiduciaires en Algérie, en Jordanie, au Liban, de 124 millions de dollars dans le sud du pays et un projet au Maroc, en Tunisie, en Cisjordanie et Gaza et en République hydroélectrique de 40 millions de dollars dans la région kurde du Yémen ; améliorer le suivi des résultats en Algérie et en ont permis de s'attaquer au problème posé par la grave pénurie Jordanie ; et renforcer la capacité de passation des marchés d'énergie. à Djibouti, en Tunisie, ainsi qu'en Cisjordanie et à Gaza. DÉVELOPPERLESECTEURPRIVÉ La Banque mondiale a poursuivi ses efforts visant à améliorer le climat de l'investissement et à accroître la compétitivité commerciale de tous les pays de la région. En Égypte, la réforme du cadre d'activité économique appuyée par la Banque a débouché sur la création d'un « guichet unique » à l'Office général chargé de l'investissement (General Authority for Investment). Le fait de réunir 20 entités gouvernementales sous le même toit a permis de réduire les délais et les coûts d'obten- tion des autorisations nécessaires pour les projets d'investis- sement, l'objectif étant de s'aligner sur ce qui se fait de mieux dans les autres pays et de stimuler ainsi l'investissement. La Banque soutient par ailleurs la privatisation des banques en Égypte, et elle appuie la réforme du secteur financier au Maroc. L'aide de l'institution a encouragé la République du Yémen à adopter les directives de l'Initiative pour la transpa- ENCADRÉ2.5 PROGRAMME D'ACTION EN FAVEUR DES JEUNES : DÉFIS ET OPPORTUNITÉS Les jeunes de moins de 24 ans représentent à peu près 60 % de aux besoins des employeurs. Ils ont par ailleurs exprimé la population de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. leur désir de participer utilement à la vie politique et sociale. Malgré des taux de fécondité en diminution, la région continue de compter la plus forte proportion de jeunes au monde. La Banque a redoublé d'efforts pour satisfaire aux besoins des jeunes en adoptant une approche multisectorielle. La Banque a entrepris diverses activités pour examiner les Durant l'exercice 07, son programme de prêts a financé problèmes que pose cette situation démographique, ainsi que des projets en Égypte, en Jordanie et en Tunisie axés sur les possibilités qu'elle offre. Pendant l'exercice 07, elle a mené l'entreprenariat, la formation, l'emploi et l'enseignement à bien un programme (Voices of Youth) pour recueillir, dans le supérieur. La Banque prépare en outre un document de cadre d'entretiens, le point de vue de jeunes d'Égypte, du Maroc, politique en faveur des jeunes de la région afin d'identifier les de Cisjordanie et Gaza et de la République du Yémen. Ces jeunes besoins du moment, d'établir les priorités et de formuler des se sont dits préoccupés par la qualité de l'offre d'éducation recommandations pour que les actions en faveur des jeunes et de formation et par la mesure dans laquelle elle est adaptée soient systématiquement intégrées dans tous les secteurs. PERSPECTIVES RÉGIONALES 49 FIGURE 2.11 FIGURE 2.12 MOYEN-ORIENTETAFRIQUEDUNORD MOYEN-ORIENTETAFRIQUEDUNORD PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARTHÈME|EX.07 PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDA,PARSECTEUR|EX.07 POURCENTAGE DU TOTAL (0,9 MILLIARD DE DOLLARS) POURCENTAGE DU TOTAL (0,9 MILLIARD DE DOLLARS) Gestion de l'environnement Eau, assainissement et protection Développement urbain 13% 20% et des ressources naturelles contre les inondations 19% 23% Agriculture, pêche et foresterie Commerce et intégration 2% Protection sociale et gestion des risques 2% Transports 3% Droit, justice Développement social, et administrations Finances 2% Éducation parité hommes-femmes publiques 7% et développement et lutte contre du secteur privé Industrieetcommerce1% l'exclusion 19% 18% Santé et autres services sociaux 9% Développement rural 14% 2% Développement humain Primauté du droit 4% 7% Gouvernance du secteur public Finances 4% 32% Énergie et mines RENFORCERLAGESTIONDEL'EAU des capacités des organisations non gouvernementales L'une des principales orientations qui sous-tend l'action du (encadré 2.6) et la participation des réseaux communautaires Groupe de la Banque mondiale en faveur de ce secteur est la à la fourniture durable de services. participation du secteur privé. En Égypte, un projet de La Banque fournit des conseils pour renforcer et améliorer 145 millions de dollars concernant la partie ouest du Delta le ciblage des filets de protection sociale en Égypte, en soutient une formule de partenariat avec le secteur privé pour République islamique d'Iran, en Jordanie, en République arabe encourager une gestion plus efficace des rares ressources en syrienne et en République du Yémen. En Tunisie, elle soutient eau. La Banque soutient par ailleurs la coopération transfron- la réforme de l'enseignement supérieur au moyen d'un prêt de talière dans le domaine de la gestion de l'eau en appuyant 76 millions de dollars. En Jordanie, l'institution a mené à bien l'Initiative du bassin du Nil, le Conseil arabe de l'eau et l'Institut un Projet de développement de l'enseignement supérieur de arabe de gestion de l'eau. En février 2007, la Banque a publié 34 millions de dollars qui vise à améliorer la qualité, la perti- une étude intitulée Making the Most of Scarcity, qui met en nence et l'efficacité de l'enseignement supérieur. Au Maroc, avant différentes formules pour améliorer la gestion des la Banque a approuvé un prêt de la BIRD de 100 millions de ressources hydriques et les services d'alimentation en eau dollars à l'appui de l'Initiative nationale pour le développement (voir www.worldbank.org/mna). humain, qui facilite l'accès des groupes vulnérables aux services socioéconomiques et encourage l'ouverture, la res- ÉDUCATIONETLUTTECONTREL'EXCLUSION ponsabilité et la transparence dans les processus de prise de L'approche adoptée par la Banque mondiale dans la région décision et de mise en oeuvre à l'échelon local. Moyen-Orient et Afrique du Nord vise principalement à donner En Égypte, en Jordanie et au Maroc, la Banque collabore aux collectivités les moyens de jouer un rôle plus efficace dans avec l'IFC pour accroître les opportunités économiques qui l'appui au développement, en particulier s'agissant des droits s'offrent aux femmes, grâce à la mise en place de réseaux économiques des femmes et des opportunités économiques qui d'affaires et de services de formation. En Iraq, la Banque s'offrent à elles. La Banque finance plusieurs projets de évalue la viabilité d'initiatives de microfinancement qui développement de proximité, dont le Projet d'infrastructure appuieraient des ménages dirigés par des femmes -- en municipale au Liban, et trois projets en Cisjordanie et Gaza axés particulier des femmes à faible revenu -- et la satisfaction sur la modernisation des services municipaux, le renforcement de leurs besoins. ENCADRÉ2.6 RENFORCER LES ONG LOCALES EN CISJORDANIE ET GAZA La détérioration des conditions sociales en Cisjordanie et transparence et sur les moyens et les connaissances à Gaza a eu une incidence considérable sur les services apporter aux institutions communautaires pour qu'elles publics essentiels, et les organisations non puissent répondre de façon plus efficace et durable aux gouvernementales (ONG) sont intervenues pour satisfaire besoins des groupes vulnérables et servir de relais fiable pour les besoins de base. En décembre 2006, les Administrateurs mobiliser des fonds auprès d'autres donateurs. Un aspect ont approuvé le Troisième projet en faveur des ONG essentiel du projet consiste à mettre en place un système palestiniennes, qui s'inscrit dans le prolongement du participatif de suivi et d'évaluation. Ce système, qui est en partenariat stratégique établi entre la Banque et les ONG passe d'être installé, permettra de suivre, documents à palestiniennes depuis une décennie. Ce projet, qui vise à l'appui, les flux et l'utilisation des fonds, l'efficience renforcer les capacités des ONG palestiniennes, porte sur et l'efficacité de leur utilisation, l'aptitude à répondre aux les questions de bonne gouvernance, de responsabilité et de besoins prioritaires et l'impact sur les bénéficiaires. 50 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 2.6 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEAUXEMPRUNTEURSDELARÉGIONMOYEN-ORIENTETAFRIQUEDUNORD, PAR THÈME ET PAR SECTEUR |EX. 02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 5,0 0,0 0,0 45,8 0,0 0,0 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 21,7 186,0 113,8 160,2 44,5 179,7 Finances et développement du secteur privé 204,1 48,3 259,3 166,6 907,8 166,7 Développement humain 61,9 140,9 192,1 95,4 128,5 14,3 Gouvernance du secteur public 93,3 106,6 19,6 166,0 229,0 59,8 Primauté du droit 49,1 48,0 1,7 1,8 46,9 33,0 Développement rural 14,5 100,6 65,1 155,3 177,9 126,6 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 13,4 63,1 70,7 123,0 67,8 174,9 Protection sociale et gestion des risques 11,0 96,1 31,6 98,5 69,7 15,4 Commerce et intégration 24,8 3,6 158,3 0,0 0,0 16,0 Développement urbain 55,8 262,7 178,7 271,1 28,5 121,6 Total 554,5 1 056,0 1 091,0 1 283,6 1 700,6 907,9 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 2,9 196,7 27,2 229,2 15,3 208,5 Éducation 38,0 154,3 154,9 124,0 146,8 14,3 Énergie et mines 1,3 0,0 0,0 0,0 316,5 291,6 Finances 110,5 1,9 20,8 142,5 625,0 39,2 Santé et autres services sociaux 41,7 124,2 52,0 0,3 0,0 84,3 Industrie et commerce 71,7 74,3 23,4 277,9 14,0 10,3 Information et communication 69,9 2,3 0,0 18,5 0,0 0,0 Droit, justice et administrations publiques 74,7 213,6 93,6 232,9 249,2 61,9 Transports 70,9 107,9 409,6 29,0 237,6 27,4 Eau, assainissement et protection contre les inondations 73,1 180,9 309,5 229,3 96,4 170,5 Total 554,5 1 056,0 1 091,0 1 283,6 1 700,6 907,9 dont BIRD 451,8 855,6 946,0 1 212,1 1 333,6 691,9 dont IDA 102,7 200,4 145,0 71,5 367,0 216,0 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. PERSPECTIVES RÉGIONALES 51 3 VUED'ENSEMBLEDESACTIVITÉSDEL'EXERCICE LESOPÉRATIONSDEPRÊTDELABANQUEMONDIALE FIGURE 3.1 La Banque mondiale mobilise des financements gagés sur les PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDAPARRÉGION | Ex.07 POURCENTAGE DU TOTAL (24,7 MILLIARDS DE DOLLARS) fonds propres apportés par ses pays membres en émettant des emprunts sur les marchés internationaux des capitaux (pour la Asie du Sud 23% 24% Afrique BIRD) et en accordant des dons et des crédits financés par les contributions directes des pays membres relativement plus prospères (pour l'IDA). Elle déploie ces ressources de façon à servir les couches défavorisées des pays membres Moyen-Orient emprunteurs. et Afrique du Nord 4% Asie de l'Est Les opérations de prêt sont adaptées aux besoins de chaque 16 % et Pacifique pays, et elles s'appuient sur des instruments de plus en plus flexibles. Les figures 3.1 à 3.3 et le tableau 3.1 présentent un récapitulatif des opérations de prêt de la BIRD et l'IDA au cours Amérique latine de l'exercice 07. et Caraïbes 18% 15% Europe et Asie centrale LESPAYSÀFAIBLEREVENU Lerôledel'IDA L'IDA est la plus importance source de financements conces- FIGURE 3.2 sionnels au monde pour les pays les plus pauvres de la planète. PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDAPARTHÈME| Ex.07 POURCENTAGE DU TOTAL (24,7 MILLIARDS DE DOLLARS) Au cours de l'exercice 07, les pays dont le revenu annuel par habitant ne dépassait pas 1 025 dollars pouvaient bénéficier de Développement urbain 11% 1% Gestion économique son aide. L'Association prête aussi son concours à certains Gestiondel'environnement Commerce pays, en particulier à plusieurs petites économies insulaires et intégration 6% 8% etdesressourcesnaturelles dont le revenu dépasse le plafond fixé pour solliciter ses Protectionsociale Finances financements, mais qui ne sont pas suffisamment solvables etgestiondesrisques 7% et développement pour emprunter à la BIRD. L'assistance de l'IDA prend depuis sa Développementsocial, 17% du secteur privé création la forme de crédits assortis de conditions extrême- paritéhommes-femmes et lutte contre ment favorables. Depuis l'exercice 03, l'Association accorde l'exclusion 5% Développement davantage de dons, qui sont utilisés pour financer des projets 17% humain dans les pays les plus exposés au surendettement. Développement rural 13% Les pays qui bénéficient des concours de l'Association sont Gouvernance confrontés à des problèmes complexes. Les priorités de l'IDA Primauté du droit 2% 14% du secteur public sont donc diverses : promouvoir la croissance et réduire la pauvreté ; améliorer la gouvernance et la transparence dans le secteur public ; aider les pays à se relever de conflits ; déve- lopper les équipements d'infrastructure ; améliorer la qualité de l'éducation de base et élargir l'accès des pauvres à cet ensei- FIGURE 3.3 gnement ; renforcer la lutte contre le VIH/SIDA, la grippe aviaire PRÊTSDELABIRDETCRÉDITSDEL'IDAPARSECTEUR | Ex.07 et d'autres maladies transmissibles ; instaurer un climat POURCENTAGE DU TOTAL (24,7 MILLIARDS DE DOLLARS) propice à l'investissement, élément indispensable pour attirer Eau, assainissement et protection contre Agriculture, pêche les investisseurs privés. Les financements de l'Association ne les inondations 12% 7% et foresterie sont pas affectés à des secteurs ou des thèmes particuliers : ils Éducation sont destinés à répondre à des priorités et des besoins identifiés 8% par les pays bénéficiaires eux-mêmes. Le volume de ressources qu'un pays reçoit de l'Association dépend dans une large 7% Énergie et mines mesure de critères liés aux résultats qu'il obtient. Ces critères Transports 20% d'appréciation sont évalués tous les ans. 7% Finances La stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) est l'élément Santé et autres clé du soutien apporté par la Banque aux pays à faible revenu. 11% services sociaux Les SRP sont des feuilles de route détaillées, élaborées par les pays concernés, qui sont axées sur les résultats. Elles définis- 5% Industrie et commerce Droit, justice sent les priorités de développement d'un pays en indiquant les et administrations publiques 22% 1% Information et communication VUE D'ENSEMBLE DES ACTIVITÉS DE L'EXERCICE 53 FIGURE 3.4 FIGURE 3.5 ENGAGEMENTSDEL'IDAPARRÉGION |Ex.07 ENGAGEMENTSDEL'IDAENAFRIQUE |Ex.98-07 POURCENTAGE DU TOTAL (11,9 MILLIARDS DE DOLLARS) Asie du Sud 34% 49% Afrique Millions de dollars Pourcentage 7 000 60 6 000 50 5 000 40 4 000 Moyen-Orient 30 etAfriqueduNord 2% 3 000 20 Amérique latine 2 000 et Caraïbes 2% 1 000 10 Europe et Asie centrale4% 0 0 Asie de l'Est et Pacifique 10% 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Engagements de l'IDA Part des engagements de l'IDA (axe de gauche) (axe de droite) Note : Àcompterdel'exercice05,ycomprislesgarantiesetlesmécanismesdegarantie. dispositions à prendre pour atteindre ces objectifs prioritaires. L'approche des SRP laisse aux gouvernants le soin de déter- miner leurs propres priorités (étant entendu que la responsabi- lité des résultats leur incombe), et elle encourage les bailleurs de fonds à fournir, en concertation, une assistance prévisible, qui tienne dûment compte des priorités établies. Cinquante- FIGURE 3.6 quatre pays ont défini une stratégie nationale de réduction de ENGAGEMENTSDEL'IDAPARTHÈME | Ex.07 la pauvreté, et 41 d'entre eux ont produit au moins un rapport POURCENTAGE DU TOTAL (11,9 MILLIARDS DE DOLLARS) d'avancement annuel. Douze pays (Burkina Faso, Ghana, Développement urbain 8% 1% Gestion économique Madagascar, Malawi, Mauritanie, Mozambique, Nicaragua, Commerce et intégration 5% Gestion de l'environnement Ouganda, République kirghize, Sénégal, Tanzanie, et Viet Nam) Protection sociale 4% et des ressources naturelles ont préparé une deuxième stratégie intégrale de réduction de et gestion des risques 8% Finances la pauvreté, et beaucoup d'autres ont entrepris de le faire. Développement social, et développement parité hommes-femmes 14% du secteur privé et lutte contre LESENGAGEMENTSDEL'IDA l'exclusion 8% Les engagements de l'Association ont atteint 11,9 milliards de Développement dollars pendant l'exercice 07. Ce montant, qui a servi à financer 21% humain 189 opérations, inclut 9,6 milliards de dollars de crédits, Développement rural 15% 2,2 milliards de dollars de dons et 0,1 milliard de dollars de garanties. Le volume des engagements de l'IDA a été supérieur Gouvernance Primauté du droit 1% 15% du secteur public de 25 % à celui de l'exercice 06, atteignant le plus haut niveau jamais enregistré depuis la création de l'Association. Les figures 3.4 à 3.8 indiquent les prêts de l'IDA. L'Afrique est la région qui a proportionnellement le plus bénéficié des engagements de l'Association, en absorbant un montant record de 5,8 milliards de dollars, soit 49 % du total des engagements de l'IDA. Les régions Asie du Sud (4 milliards de dollars) et Asie de l'Est et Pacifique (1,2 milliard de dollars) ont, elles aussi, reçu une fraction importante des financements FIGURE 3.7 distribués. Les principaux pays bénéficiaires ont été l'Inde ENGAGEMENTSDEL'IDAPARSECTEUR | Ex.07 (2,3 milliards de dollars), le Pakistan (0,9 milliard de dollars) POURCENTAGE DU TOTAL (11,9 MILLIARDS DE DOLLARS) et le Nigéria (0,8 milliard de dollars). Eau, assainissement et protection contre Agriculture, Au plan sectoriel, c'est au secteur Droit, et justice et les inondations 10% 7% pêche et foresterie administrations publiques qu'est allée la plus forte proportion des engagements de l'IDA avec 2,7 milliards de dollars (23 % du total). L'IDA est devenue une source importante de finance- Transports 12% 13% Éducation ment pour l'infrastructure (voir figure 3.8), secteur dont la part dans l'aide publique au développement a diminué au cours de ces dernières années, bien que les besoins soient là aussi 10% Énergie et mines énormes.Une aide substantielle a été apportée aux secteurs Droit, justice 4% Finances Santé et autres services sociaux (1,9 milliard de dollars) et et administrations Éducation (1,6 milliard de dollars). publiques 23% Santé et autres services sociaux Les deux thèmes qui ont absorbé la part la plus importante 16% des concours de l'IDA sont le Développement humain Information et communication 1% 4% Industrie et commerce 54 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 TABLEAU 3.1 PRÊTSDELABANQUEMONDIALEPARTHÈMEETPARSECTEUR|EXERCICES02­07 MILLIONS DE DOLLARS THÈME 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Gestion économique 1 408,0 777,7 428,8 594,6 213,8 248,3 Gestion de l'environnement et des ressources naturelles 924,0 1 102,6 1 304,6 2 493,8 1 387,3 2 017,0 Finances et développement du secteur privé 5 055,4 2 882,9 4 176,6 3 862,0 6 137,8 4 260,8 Développement humain 1 756,1 3 374,0 3 079,5 2 951,0 2 600,1 4 089,4 Gouvernance du secteur public 4 247,2 2 464,1 3 373,9 2 636,4 3 820,9 3 389,7 Primauté du droit 273,2 530,9 503,4 303,8 757,6 424,5 Développement rural 1 600,0 1 910,9 1 507,8 2 802,2 2 215,8 3 175,7 Développement social, parité hommes-femmes et lutte contre l'exclusion 1 385,7 1 003,1 1 557,8 1 285,8 1 094,1 1 250,3 Protection sociale et gestion des risques 1 086,4 2 324,5 1 577,0 2 437,6 1 891,7 1 647,6 Commerce et intégration 300,9 566,3 1 212,7 1 079,9 1 610,9 1 569,9 Développement urbain 1 482,4 1 576,3 1 358,1 1 860,0 1 911,2 2 622,7 Total 19 519,4 18 513,2 20 080,1 22 307,0 23 641,2 24 695,8 SECTEUR Agriculture, pêche et foresterie 1 247,9 1 213,2 1 386,1 1 933,6 1 751,9 1 717,4 Éducation 1 384,6 2 348,7 1 684,5 1 951,1 1 990,6 2 021,8 Énergie et mines 1 974,6 1 088,4 966,5 1 822,7 3 030,3 1 784,0 Finances 2 710,8 1 446,3 1 808,9 1 675,1 2 319,7 1 613,6 Santé et autres services sociaux 2 366,1 3 442,6 2 997,1 2 216,4 2 132,3 2 752,5 Industrie et commerce 1 394,5 796,7 797,9 1 629,4 1 542,2 1 181,3 Information et communication 153,2 115,3 90,9 190,9 81,0 148,8 Droit, justice et administrations publiques 5 351,2 3 956,5 4 978,8 5 569,3 5 857,6 5 468,2 Transports 2 390,5 2 727,3 3 777,8 3 138,2 3 214,6 4 949,0 Eau, assainissement et protection contre les inondations 546,0 1 378,3 1 591,6 2 180,3 1 721,0 3 059,4 Total 19 519,4 18 513,2 20 080,1 22 307,0 23 641,2 24 695,8 Dont BIRD 11 451,8 11 230,7 11 045,4 13 610,8 14 135,0 12 828,8 Dont IDA 8 067,6 7 282,5 9 034,6 8 696,2 9 506,2 11 866,9 Note : À compter de l'exercice 05, les prêts incluent les garanties et les mécanismes de garantie. VUE D'ENSEMBLE DES ACTIVITÉS DE L'EXERCICE 55 FIGURE 3.8 FIGURE 3.9 L'INTÉRÊTCONSTANTDEL'IDAPOURL'INFRASTRUCTURE SOURCES DEFINANCEMENTDEL'IDA | Ex. 98-07 MILLIARDS DE DOLLARS 20,7 Millions de dollars Pourcentage 4 500 35 4 000 30 12,7 12,7 3 500 11,7 25 3 000 9,2 2 500 20 7,9 2 000 15 1 500 10 2,1 1 000 0,9 0,9 5 500 IDA-12 Ex. 00­02 IDA-13 Ex. 03­05 IDA-14 Ex. 06­08 0 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Ressourcespropresdel'IDAa Contributions des bailleurs de fondsb Engagements de l'IDA Part des engagements de l'IDA PrélèvementssurlerevenunetdelaBIRDetdel'IFC (axe de gauche) (axe de droite) Note : Àcompterdel'exercice05,ycomprislesgarantiesetlesmécanismesdegarantie. a. Les ressources propres de l'IDA proviennent des remboursements au titre du principal de ses crédits antérieurs, du produit des commissions minoré des charges administratives, et du revenu des placements. Pour IDA-14, ce montant inclut des remboursements du principal qui ne sont plus disponibles en raison de la mise en oeuvre de l'IADM par l'IDA à compter du 1er juillet 2006. Ces remboursements perdus seront remplacés par des contributions (2,6 milliards de dollars) et la Gouvernance du secteur public supplémentaires des bailleurs de fonds au titre de la reconstitution des ressources de l'IADM. (1,8 milliard de dollars). Une place particulière a par ailleurs été b. Inclut le déficit de financement structurel. accordée aux thèmes Développement rural (1,7 milliard de dollars), Finances et développement du secteur privé (1,7 milliard de dollars), Développement urbain (1 milliard de ressources d'IDA-14 pour le financement des engagements dollars), Développement social, parité hommes-femmes et comprend 12,1 milliards de DTS (à peu près 17,7 milliards de lutte contre l'exclusion (919 millions de dollars), et Protection dollars) de nouvelles contributions des bailleurs de fonds, sociale et gestion des risques (896 millions de dollars). compte non tenu du déficit de financement structurel ; 8,7 milliards de DTS (approximativement 12,7 milliards de Lesressourcesdel'IDA dollars) de ressources internes, provenant pour l'essentiel Le financement de l'IDA est assuré par ses propres ressources des remboursements du principal de crédits antérieurs et des et par les contributions des pays bailleurs de fonds (voir revenus des placements ; 1,3 milliard de DTS (1,9 milliard de figure 3.9). L'Association bénéficie aussi de transferts opérés dollars environ) provenant des transferts opérés à partir du chaque année à partir du revenu net de la BIRD et, durant revenu net de la BIRD, sous réserve de l'approbation du Conseil l'exercice 07, elle a reçu un don de l'IFC pour soutenir le des Gouverneurs pour l'année considérée ; et 0,1 milliard de développement du secteur privé dans les pays IDA, ce qui DTS (0,15 milliard de dollar environ) de dons fournis par l'IFC. constitue une première. Du fait de la mise en oeuvre de l'Initiative d'allègement de la Tous les trois ans, les gouvernants des pays donateurs et les dette multilatérale (IADM), certaines ressources internes ne représentants des pays emprunteurs se réunissent pour sont plus disponibles ; elles seront remplacées par les examiner les politiques et les priorités de l'Association et contributions des bailleurs de fonds au titre de la reconstitution déterminer le volume des nouveaux apports nécessaires pour des ressources de l'IADM. Ces derniers se sont engagés à financer le programme de prêts de l'IDA au cours des trois fournir des ressources supplémentaires d'un montant de années qui suivent. Les bailleurs de fonds les plus importants 25 milliards de DTS (soit environ 37 milliards de dollars) en sont traditionnellement les grands pays industrialisés, mais les faveur de l'Initiative sur une période de 40 ans pour éviter que donateurs incluent aussi des pays en développement et des le soutien financier de l'Association aux pays pauvres ne soit économies en transition -- dont certains sont des emprunteurs amputé à l'avenir par les remises de dette. de la BIRD ou d'anciens emprunteurs de l'IDA. Les négociations relatives à la Quinzième reconstitution des La Quatorzième reconstitution de ses ressources (IDA-14) ressources de l'Association (IDA-15) ont démarré à Paris en financera les engagements de l'Association pendant les mars 2007. Les principaux points abordés au cours des débats exercices 06, 07 et 08. Au cours de cette période, l'IDA prévoit concernaient l'architecture mondiale de l'aide, le système de fournir 22,2 milliards de droits de tirages spéciaux (DTS) d'allocation des ressources de l'IDA basé sur les résultats, (soit la contre-valeur de 32,5 milliards de dollars environ) aux et la situation financière de l'Association (encadré 3.1). pays qui remplissent les conditions requises. La dotation initialement prévue pour IDA-14 était de 21,9 milliards de DTS L'allègementdeladette (environ 32,1milliards de dollars) mais, au cours de L' IDA a fourni à ce jour environ 4 milliards de dollars au titre l'exercice 07, sont venus s'ajouter à ce montant un transfert de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), supplémentaire de 200 millions de DTS (approximativement qui permet à ces pays d'obtenir de leurs créanciers extérieurs 300 millions de dollars) prélevé sur le compte de surplus de la un allègement de dette pour ramener leur endettement au seuil BIRD et une allocation de 100 millions de DTS (150 millions de PPTE ; l'Association a par ailleurs consenti 28 milliards de dollars environ) pour le financement de dons prélevée par l'IFC dollars de remises de dettes au titre de l'IADM, initiative lancée sur ses bénéfices non distribués. Le volume total des en 2006 sur la base de principes similaires à ceux de l'Initiative 56 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 PPTE. Au total, l'IDA fournira environ 18 milliards de dollars FIGURE 3.10 au titre de l'Initiative PPTE et 36 milliards de dollars au titre de CesontlesÉtatsfragilesquiaccusentleretardleplusimportant l'IADM. Pour aider les pays à maintenir leur endettement dans auregarddesODM POURCENTAGE des limites tolérables, l'Association a mis au point un système 35 d'allocation de dons fondé sur le risque de surendettement. 31,4 Cette approche, également retenue par d'autres banques 30 29,0 26,5 multilatérales de développement, permettra d'atténuer le 25 24,2 risque d'endettement excessif à l'avenir. L'IDA collabore aussi 20 avec des partenaires pour aider les pays à gérer leur dette 15 extérieure. 10 8,9 LesÉtatsfragiles 5 Depuis trois ans, la communauté internationale est de plus en 0 Part Part Part Part Part plus soucieuse de renforcer l'engagement des bailleurs de delapopulation delapopulation de l'extrême du déficit de la mortalité fonds en faveur des États fragiles pour les aider à résoudre les despays séropositive pauvreté au plan des enfants problèmes auxquels ils sont confrontés (figure 3.10). En 2002, endéveloppement de la scolarisation de moins universellea de 5 ansb le Groupe de travail de la Banque mondiale sur les pays à faible Source : Estimations de la Banque mondiale. revenu en difficulté (LICUS) a souligné dans son rapport final a. Enfants du groupe d'âge concerné qui n'ont pas achevé le cycle scolaire primaire en 2005. qu'il fallait approfondir l'analyse politique, suivre de nouvelles b. Enfants nés en 2005 qui n'atteindront vraisemblablement pas l'âge de 5 ans. approches opérationnelles, renforcer les partenariats des bailleurs de fonds et engager une série de réformes institution- nelles pour être mieux à même de répondre aux besoins de ces En 2006, la Banque a fourni un soutien stratégique et pays. Depuis lors, la Banque a beaucoup progressé dans sa opérationnel intensif aux programmes-pays aux prises à de compréhension des problèmes particuliers auxquels se graves difficultés ou pour lesquels de nouvelles opportunités se heurtent les États fragiles et dans la mise au point d'une présentaient. Elle a en particulier cherché à remédier aux approche différenciée qui lui permette de renforcer le soutien déficiences opérationnelles des programmes concernant et l'aide qu'elle leur apporte. La Banque a approuvé récemment l'Afghanistan, la République centrafricaine et la République un Cadre d'intervention rapide en cas de crise et de situation démocratique du Congo, et à soutenir l'élaboration de straté- d'urgence (voir page 15) et mis en place les moyens organisa- gies au Libéria, au Soudan, et au Timor-Leste. tionnels et humains nécessaires pour que l'institution renforce Créé en mars 2004 avec une enveloppe de 25 millions sa présence sur le terrain et mobilise ses agents les plus prélevée sur le compte de surplus de la BIRD, le Fonds expérimentés au service du développement des États fragiles. fiduciaire d'intervention en faveur des LICUS cible les États ENCADRÉ3.1 LA QUINZIÈME RECONSTITUTION DES RESSOURCES DE L'IDA L'IDA est un fonds renouvelable alimenté par les contributions Les membres contribuants de l'IDA se sont réunis à Paris des bailleurs de fonds et par les remboursements des crédits en mars 2007, puis à Maputo en juillet 2007, pour discuter consentis par l'Association à des conditions très avanta- de la Quinzième reconstitution des ressources de l'Associa- geuses. L'IDA accorde chaque année entre 10 et 11 milliards tion. Pendant les négociations, ils ont recensé trois thèmes de dollars de prêts sans intérêts et de dons. Elle a besoin de particuliers qui justifiaient un examen plus approfondi. ressources supplémentaires pour maintenir ce niveau de Le premier concerne la place de l'IDA dans l'architecture financements en faveur des pays pauvres, en particulier mondiale de l'aide aux échelons sectoriel, national, régional depuis que les allègements de dette ont réduit les rembourse- et mondial, et en particulier l'assistance qu'elle apporte ments de crédit sur lesquels elle pouvait compter. L'assise pour maintenir l'endettement des pays dans des limites financière de l'IDA et le sort des pays pauvres dépendent donc tolérables. Le deuxième concerne l'efficacité de l'aide de davantage des futures contributions des bailleurs de fonds. l'Association au niveau des pays, et notamment l'analyse de l'allocation des ressources et des résultats obtenus au plan Il est indispensable que la reconstitution des ressources de du développement, les réalisations et la mesure des l'IDA atteigne un niveau suffisant compte tenu de l'ampleur résultats, et les progrès accomplis sur les fronts de particulière des problèmes auxquels sont confrontés les l'harmonisation et de l'alignement de l'aide. Le troisième 2,5 milliards d'habitants qui vivent dans les pays bénéficiant thème couvre la stratégie, les instruments et les méthodes des concours de l'Association. La situation de ces pays est utilisés par l'IDA pour venir en aide aux États fragiles, les très variable -- certains sortent d'un conflit, d'autres sont en concours financiers qu'elle apporte à ces États, et l'élabo- pleine transition économique, d'autres encore sont à la merci ration d'une stratégie systématique pour la liquidation des d'une crise, et d'autres enfin jouissent d'une croissance rapide arriérés. Deux autres réunions seront organisées pour et soutenue. Si elle a les moyens de répondre aux besoins discuter de la Quinzième reconstitution des ressources, complexes et divers de ces pays, l'Association peut les aider réunions à la suite desquelles les bailleurs de fonds à atteindre leurs objectifs de développement. devraient confirmer leurs contributions. VUE D'ENSEMBLE DES ACTIVITÉS DE L'EXERCICE 57 fragiles les plus marginalisés dont les prêts sont déclarés FIGURE 3.11 improductifs. La Banque a réalimenté ce fonds fiduciaire avec PRÊTSDELABIRDPARRÉGION | Ex.07 une dotation de 25 millions de dollars en 2006, suivie d'une POURCENTAGE DU TOTAL (12,8 MILLIARDS DE DOLLARS) seconde dotation de 30 millions de dollars en janvier 2007. Asie du Sud 13% < 1% Afrique La Banque cultive ses anciennes relations et en crée de nouvelles, en particulier dans le cadre des partenariats établis Moyen-Orient avec le système des Nations Unies, la nouvelle Commission de et Afrique du Nord 5% Asie de l'Est consolidation de la paix des Nations Unies et le Comité d'aide 22% et Pacifique au développement de l'Organisation de coopération et de développement économiques (le CAD de l'OCDE), afin d'appli- quer dans les faits l'approche intégrée nécessaire pour les États fragiles et les pays affectés par un conflit. Elle continue de co-présider les réunions du Groupe sur les États fragiles du CAD de l'OCDE, et d'y participer activement. Amérique latine La Banque continue aussi d'investir dans l'enrichissement et Caraïbes 34% 26% Europe et Asie centrale du stock de connaissances sur les États fragiles. En 2006, cet investissement s'est traduit par la production de deux rapports : Aid that Works: Successful Development in Fragile States, publié en décembre 2006, et The Economic Impact of Peacekeeping, publié en mars 2006. Le Groupe indépendant d'évaluation (IEG) a conclu que la présence de la Banque dans les États fragiles a contribué à améliorer la stabilité macroéconomique et permis de construire FIGURE 3.12 une quantité importante d'équipements d'infrastructure, en PRÊTSDELABIRDPARTHÈME | Ex.07 particulier dans les zones qui avaient été touchées par des POURCENTAGE DU TOTAL (12,8 MILLIARDS DE DOLLARS) conflits. Des progrès substantiels sont aussi observés dans la Développement urbain 13% 1% Gestion économique coordination de l'action des bailleurs de fonds à l'échelle Commerce Gestion de l'environnement internationale. Toutefois, les réformes engagées dans certains et intégration 8% et des ressources États fragiles souffrent d'un manque de sélectivité et du fait que 12% naturelles Protection sociale les priorités n'ont pas été établies au départ. La Banque a certes et gestion des risques 6% fait une priorité de la mise en place d'appareils d'État solides, Développement social, mais, selon l'IEG, elle n'a pas suffisamment expliqué comment Finances parité hommes-femmes et développement les déficiences passées pourront être évitées, ou comment il et lutte contre 20% du secteur privé l'exclusion sera possible d'assurer un meilleur développement des capa- 3% cités et d'obtenir de meilleurs résultats dans le domaine de la Développement gouvernance. Il reste encore à la Banque à trouver le moyen de Développement rural 11% 12% humain traiter la question de l'allocation de l'aide aux États fragiles d'une manière qui reflète les objectifs de l'institution pour ces Primauté du droit 2% 12% Gouvernance du secteur public pays et qui ne pèche ni par insuffisance ni par excès. LESPAYSÀREVENUINTERMÉDIAIRE Les pays à revenu intermédiaire restent confrontés à de difficiles problèmes de développement : ils doivent promouvoir une croissance durable créatrice d'emplois productifs, tout en réduisant la pauvreté et les inégalités. Ils doivent gérer les risques macroéconomiques induits par la volatilité des mouve- FIGURE 3.13 ments de capitaux, des engagements conditionnels, des PRÊTSDELABIRDPARSECTEUR | Ex.07 marchés financiers et des pensions. Ils doivent se doter de POURCENTAGE DU TOTAL (12,8 MILLIARDS DE DOLLARS) moyens de gestion des crises pour pouvoir faire face à des Eau, assainissement pandémies mondiales telles que la grippe aviaire. Ils doivent et protection contre 7% Agriculture, pêche et foresterie les inondations renforcer leur compétitivité, adopter des énergies propres, 15% 3% Éducation protéger l'environnement et renforcer les structures institu- 4% Énergie et mines tionnelles et de gouvernance qui sous-tendent les économies de marché viables. La Banque est particulièrement bien placée 9% Finances pour aider les pays à revenu intermédiaire à relever tous ces Santé et autres défis avec le concours de la BIRD. 7% services sociaux LerôledelaBIRD 6% Industrieetcommerce Information La BIRD est une institution financière qui bénéficie de la < 1% et communication notation AAA -- et qui présente des caractéristiques inhabi- Droit, justice tuelles. Ses actionnaires sont des États souverains qui ont tous Transports 28% 21% et administrations publiques 58 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 leur mot à dire dans l'élaboration des politiques de l'institution FIGURE 3.14 et dont beaucoup remplissent les conditions requises pour EMPRUNTSETINVESTISSEMENTSDELABIRD |AU30JUIN2007 MILLIARDS DE DOLLARS obtenir son appui financier. La BIRD apporte son concours financier (prêts, garanties et instruments de gestion des 103,0 103,3 risques) et ses compétences dans les disciplines techniques 91,5 91,6 liées au développement ; et elle offre à ses pays clients un 81,1 accès plus large et plus durable aux capitaux et aux instru- ments de gestion des risques financiers, ainsi que de meilleures conditions et des échéances plus longues, que ce qu'ils pourraient obtenir auprès d'autres sources. Contraire- ment aux banques commerciales, l'objectif fondamental de la 31,1 BIRD est de contribuer au développement plutôt que de 26,6 26,4 24,9 22,2 maximiser son profit. LesopérationsdeprêtdelaBIRD Ex. 03 Ex. 04 Ex. 05 Ex. 06 Ex. 07 Les nouveaux engagements de prêt de la BIRD pendant Disponibilités et placements liquides Encours des emprunts, swaps inclus l'exercice 07 s'inscrivent en baisse avec 12,8 milliards de dollars pour 112 opérations. Les prêts en faveur des politiques de développement représentaient 28 % du volume total des prêts. La majeure partie des prêts de la BIRD est allée à la Région FIGURE 3.15 Amérique latine et Caraïbes, avec 4,4 milliards de dollars RATIODESFONDSPROPRESAUXPRÊTS |Au30juin2007 (soit 34 % du volume des engagements de la BIRD). La Région POURCENTAGE Europe et Asie centrale s'est classée en deuxième position avec 40 3,3 milliards de dollars de financements (26 %), suivie en 35,0 troisième position par la Région Asie de l'Est et Pacifique, avec 31,4 33,0 29,4 2,8 milliards de dollars (22 %). Les prêts étaient plus concen- 26,6 trés que pendant l'exercice 06. Alors que les cinq plus gros emprunteurs de la BIRD, à savoir l'Argentine, la Chine, l'Inde, la Turquie et la Colombie, ont reçu 52 % du volume global des prêts accordés par l'institution durant l'exercice 06, ils ont absorbé 56 % du montant total des engagements de la BIRD pendant l'exercice 07. C'est le secteur des Transports (3,6 milliards de dollars) qui a bénéficié du volume de prêts le plus important de la BIRD, 0 Ex. 03 Ex. 04 Ex. 05 Ex. 06 Ex. 07 suivi par les secteurs Droit, justice et administrations publiques (2,7 milliards de dollars) et Eau, assainissement et protection contre les inondations (1,9 milliard de dollars). Au plan théma- tique, c'est le thème Finances et développement du secteur privé (2,6 milliards de dollars) qui est le principal bénéficiaire, La BIRD a maintenu une liquidité suffisante pendant le thème Développement urbain (1,6 milliard de dollars) se l'exercice 07 pour être assurée de pouvoir honorer ses classant en deuxième position. obligations. Au 30 juin 2007, son portefeuille d'actifs liquides Les figures 3.11 à 3.13 indiquent la répartition des prêts de la s'élevait à 22,2 milliards de dollars environ. À la même date, BIRD par région, par thème et par secteur. Les engagements de l'encours des emprunts levés sur les marchés des capitaux prêts à l'appui des politiques de développement sont indiqués atteignait approximativement 81,1 milliards de dollars (net des dans le CD-ROM joint au présent rapport. swaps) (voir figure 3.14). Le volume des emprunts représentait à peu près trois fois le montant des capitaux propres de LesressourcesdelaBIRD l'institution. Le volume des prêts décaissés et non remboursés La BIRD se procure l'essentiel de ses ressources en émettant s'élevait à 97,8 milliards de dollars. des obligations sur les marchés internationaux des capitaux. De par sa mission de développement, la BIRD est particuliè- Au cours de l'exercice 07, elle a ainsi levé 11 milliards de dollars rement exposée au risque-pays inhérent à son portefeuille de à moyen et long termes, et elle a émis des titres de créances prêts et de garanties. Les risques liés aux fluctuations des taux d'échéances et de structures très variables en 11 monnaies. d'intérêt et des taux de change sont minimisés. Le ratio de La BIRD est en mesure de lever d'importantes quantités de l'encours des prêts nets aux fonds propres est un indicateur fonds à des conditions très favorables. La solidité de son assise synthétique de la capacité de l'institution à assumer les financière tient à la prudence de ses politiques et de ses risques, et la Banque suit attentivement l'évolution de cet méthodes financières, qui lui permettent de maintenir une indicateur en tenant compte de ses perspectives financières et excellente cote de crédit. En tant qu'institution coopérative, la des risques qu'elle encourt. Compte non tenu du montant BIRD cherche non pas à maximiser son profit, mais à dégager prélevé sur le revenu net disponible au profit du compte de un revenu suffisant pour préserver son assise financière et réserve durant l'exercice 07, ce ratio s'établissait à 35 % au soutenir durablement ses activités de développement. 30 juin 2007 (voir figure 3.15). VUE D'ENSEMBLE DES ACTIVITÉS DE L'EXERCICE 59 ACTIVITÉSHORSPRÊT catégorie de produits. Les études économiques et sectorielles visent à guider l'élaboration des politiques et des programmes Stratégiesd'aide-pays des pays clients. L'assistance technique aide ces pays à mettre La stratégie d'aide-pays (CAS) est l'instrument qui guide les en oeuvre les politiques et les programmes élaborés de la activités du Groupe de la Banque mondiale dans les pays sorte. Pour renforcer la culture de résultats, assurer l'adhésion membres emprunteurs. Fondée sur la vision qu'a le pays des pays aux programmes et promouvoir une approche concerné de ses objectifs de développement, la CAS est concertée des donateurs, les activités d'analyse et de conseil élaborée en concertation avec les autorités nationales, les sont de plus en plus fréquemment préparées en collaboration organisations de la société civile, les partenaires de développe- étroite avec les pays clients et d'autres bailleurs de fonds ment et d'autres parties prenantes. Elle comporte une évalua- multilatéraux et bilatéraux. tion de la situation du pays au plan du développement et Pendant l'exercice 07, la Banque a produit 531 études propose un programme d'aide adapté à ses besoins. Au cours économiques et sectorielles et organisé 430 interventions de l'exercice 07, la Banque a préparé 38 produits liés aux d'assistance technique. stratégies d'aide-pays, dont dix rapports d'étape sur les CAS et 12 notes de stratégie intérimaire. Ces notes sont préparées Recherche lorsqu'un pays n'est pas en mesure, pour des raisons qui lui Le groupe de recherche de la Banque travaille sur un large sont propres, d'établir une CAS complète. Dix-neuf de ces éventail de questions intéressant le développement. Ses études documents ont été préparés conjointement avec l'IFC, et ont pour but d'informer les chercheurs, les universitaires et les plusieurs autres l'ont été en collaboration avec d'autres pouvoirs publics et d'orienter leurs réflexions pour que celles- bailleurs de fonds. ci aboutissent à l'amélioration concrète des conditions de vie des pauvres. Élaborationdestratégies Au cours de l'exercice 07, le groupe a produit de nouvelles Au cours de l'exercice 07, la Banque mondiale a publié deux séries de données sur la pauvreté, les migrations internatio- documents de stratégie sectorielle : The World Bank's Strategy nales et l'accès aux moyens de financement. Ces données for Health, Nutrition, and Population Results, et Financial incluent en particulier les nouvelles enquêtes sur les ménages Sector Strategy for the World Bank. D'autres documents de effectuées dans le cadre de l'Étude sur la mesure des niveaux portée stratégique, et en particulier un document sur la de vie ; un outil interactif (PovcalNet), qui permet aux usagers stratégie envisagée pour renforcer la mobilisation de l'institu- de consulter les donnés de 600 enquêtes sur les ménages et de tion en faveur des pays partenaires de la BIRD, ont été reproduire les calculs effectués par les services de la Banque examinés durant l'exercice 07 par le Comité du développement. pour évaluer le nombre de pauvres sur la planète qui vivent En février 2007, les Administrateurs ont approuvé un nouveau avec un dollar par jour ; et une panoplie d'instruments d'ana- cadre d'action destiné à rendre la Banque mondiale mieux à lyse de la pauvreté (Poverty Analysis Toolkit). Parmi les autres même d'intervenir rapidement en cas de crise ou de situation produits mis au point au cours de l'exercice 07, il convient de d'urgence. Cet effort s'est accompagné d'une nouvelle stratégie citer la création d'une base de données qui fournit des estima- visant à renforcer le soutien institutionnel et l'engagement à tions sur les migrations internationales des ouvriers qualifiés, long terme de l'institution dans les États fragiles. La Banque a ainsi que la collecte dans différents pays d'une série de défini par ailleurs une stratégie axée sur l'amélioration de la données comparatives sur les indicateurs financiers permet- gouvernance et la lutte contre la corruption que les tant d'évaluer le degré d'utilisation des services financiers par Administrateurs ont validée. les entreprises et les ménages. En septembre 2006, un comité indépendant a publié les Servicesd'analyseetdeconseil conclusions de son examen des travaux de recherche effectués Les activités d'analyse et de conseil font partie intégrante des par la Banque entre 1998 and 2005. Après avoir passé en revue services hors prêt que la Banque fournit à ses clients. Les plus de 200 projets et rapports de recherche, ce groupe a études économiques et sectorielles et les services d'assistance conclu que 61 % de l'échantillon considéré étaient d'une qualité technique (hors prêt) constituent l'élément central de cette supérieure à la moyenne ou excellente, et il a souligné le rôle LES CONCLUSIONS DU GROUPE D'ASSURANCE DE LA QUALITÉ Lors de l'examen annuel du portefeuille actif de prêts de la Le rapport souligne que la sous-estimation des risques de portefeuille Banque, le Groupe d'assurance de la qualité a estimé que la par les services de la Banque reste très préoccupante : des problèmes proportion des projets ayant des résultats satisfaisants avait sont signalés dans 11 % des projets inclus dans le portefeuille actif, atteint 81 % pour l'exercice 06, niveau jamais atteint depuis 25 ans. alors qu'en réalité cette proportion est sans doute plus proche de 25 %. Entre l'exercice 03 et l'exercice 06, sur l'ensemble des secteurs, Les États fragiles continuent de poser de sérieuses difficultés à ce sont les transports qui ont obtenu les meilleurs résultats, avec l'institution, puisque les résultats n'ont été jugés satisfaisants que pour plus de 90 % de résultats jugés satisfaisants. La Région Asie de 56 % des opérations durant les quatre années couvertes par les l'Est et Pacifique était la plus performante avec 83 % des projets exercices 03 à 06. Le bilan de la Banque du point de vue de la qualité à jugés satisfaisants. Et la part de l'IDA dans les engagements de l'entrée dans le portefeuille et de la qualité de la supervision dans ces la Banque mondiale, qui était d'environ un tiers du total en 2001, pays, deux éléments sur lesquels elle a une entière maîtrise, demeure représente aujourd'hui 42 % du portefeuille. un sujet de préoccupation. La direction de la Banque a commencé à prendre des dispositions pour améliorer la manière dont l'institution traite le cas des États fragiles. 60 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 particulièrement important de la Banque en tant que centre de Les programmes mondiaux les plus importants de l'Institut collecte de données sur le développement. Le rapport formule concernent la gouvernance et la lutte contre la corruption, deux grandes recommandations pour améliorer la recherche ainsi que le savoir au service du développement (K4D). Le au sein de l'institution : elle doit renforcer ses capacités programme K4D évalue la capacité d'un pays ou d'une région statistiques, et elle doit respecter scrupuleusement la ligne de à affronter la concurrence dans la sphère de l'économie démarcation entre sa mission de soutien et ses activités de mondiale du savoir en se basant sur une méthode d'évaluation recherche. Après un examen plus approfondi, le Conseil a des connaissances (KAM). La méthode KAM 2007 identifie les souligné qu'il était important d'améliorer la collecte des secteurs ou les domaines spécifiques auxquels les gouvernants données et les capacités de gestion de l'institution. devraient prêter plus particulièrement attention ou ceux dans lesquels ils devraient investir davantage. L'InstitutdelaBanquemondiale L'Institut de la Banque mondiale (WBI) centre ses activités sur RELATIONSINTERNATIONALES le partage du savoir et l'acquisition de connaissances. Il identifie les besoins des pays en matière de renforcement des capacités Partenariats et fournit des services et des produits pour répondre à ces Face à l'intégration croissante des économies du monde et aux besoins en organisant, entre autres programmes, des missions problèmes de développement débordant le cadre national, les d'assistance technique, des activités d'apprentissage thémati- partenariats mondiaux se multiplient. Ces partenariats ques ou des retraites à l'intention de responsables ministériels. encouragent la concertation des efforts dans des domaines Outre ses activités de transmission du savoir et ses d'intérêt commun, tels que la lutte contre les maladies trans- programmes pédagogiques, qui sont d'une importance cruciale, missibles, la sauvegarde de l'environnement, l'acquisition et le l'Institut de la Banque mondiale soutient le renforcement des partage des connaissances, l'intégration commerciale, le capacités sur le long terme à travers des programmes plurian- traitement des problèmes liés aux migrations internationales et nuels spécialement conçus à cette fin. Ces programmes visent le développement des infrastructures. La Banque continue par plus particulièrement 45 pays cibles et absorbent 70 % du ailleurs de s'employer à coopérer davantage avec ses parte- budget annuel de l'Institut. Quatorze de ces pays sont situés en naires de développement pour que l'aide puisse être acheminée Afrique, où l'Institut est appelé à jouer un rôle clé dans le Plan au moindre coût et gagne ainsi en efficacité. La Banque fait d'action de la Banque pour l'Afrique. partie de quelque 170 partenariats mondiaux et régionaux, en Au cours de l'exercice 07, l'Institut a organisé quelque faveur desquels elle a engagé plus de 170 millions de dollars 700 activités d'apprentissage qui ont rassemblé plus de sur ses propres ressources au cours de l'exercice 07. 75 000 participants, dont 33 % étaient des femmes et 26 %, des Elle contribue de diverses manières à ces initiatives, en ressortissants du continent africain. Il a aussi accordé une assumant notamment les fonctions d'administrateur de fonds attention plus importante au renforcement institutionnel et aux fiduciaires, de donateur et d'agent d'exécution. réformes. Dans le cadre d'un programme à long terme avec la banque centrale du Bangladesh, l'Institut a aidé à mettre en LeRéseaumondialdusavoirauservicedudéveloppement place un service d'analyse des politiques au sein du départe- Lancé en 2000, le Réseau mondial du savoir au service du ment de recherche de la banque centrale. Ce service a publié développement (GDLN) est un partenariat qui regroupe plus de son tout premier examen du secteur financier. En réponse à 110 centres d'apprentissage (dits Centres affiliés) implantés une demande émanant du gouvernement nouvellement élu du dans 60 pays en développement. Ces centres collaborent à Libéria, l'Institut de la Banque mondiale et le Programme des l'organisation d'événements qui réunissent des participants Nations Unies pour le développement ont organisé deux venant de différents pays et de différentes régions pour séminaires sur le processus budgétaire à l'intention des s'informer sur les problèmes de développement et partager responsables de l'exécutif et des législateurs. L'Institut leurs réflexions. Offrant tout à la fois des outils d'apprentissage collabore dans le cadre d'un programme à long terme avec les à distance via des vidéoconférences interactives ou l'internet, autorités soudanaises pour répondre aux besoins du pays des services de facilitation par des experts et des techniques pendant la période de transition postérieure au conflit. Ce d'apprentissage, les Centres affiliés au GDLN permettent à des travail s'inscrit dans le cadre du programme d'assistance individus, des équipes et des organisations, partout dans le technique en cours, qui est financé par des fonds fiduciaires monde, de communiquer, de partager des connaissances et de multidonneurs. tirer mutuellement parti de leur expérience d'une manière L'Institut soutient la stratégie de la Banque en faveur des rapide et efficace par rapport aux coûts. pays à revenu intermédiaire en facilitant les échanges de Au cours de l'exercice 07, le GDLN a ainsi permis la tenue connaissances entre pays en développement, en mobilisant les d'environ un millier de vidéoconférences qui ont mis en relation connaissances spécialisées des pays qui sont des leaders quelque 90 000 participants à travers le monde. La plupart de mondiaux dans des domaines tels que les énergies propres, la ces conférences ont été organisées par de petites agences lutte contre le VIH/SIDA, les transferts monétaires condition- gouvernementales et des organisations non gouvernementales. nels et la recherche agricole. Il facilite également l'échange d'informations entre les pays candidats à l'Union européenne Fondsfiduciaires (UE). En Bosnie-Herzégovine et en Turquie, par exemple, Depuis près de 50 ans, la Banque mondiale mobilise des l'Institut a réuni des dirigeants de pays de l'UE et de pays ressources concessionnelles afin de promouvoir la lutte extérieurs à l'Union pour qu'ils partagent leur expérience de la contre la pauvreté et le développement durable. L'IDA reste marche à suivre pour adhérer à l'UE ou satisfaire aux critères le principal vecteur de transmission de ces ressources. de convergence. Ces dernières années ont toutefois vu se multiplier les filières VUE D'ENSEMBLE DES ACTIVITÉS DE L'EXERCICE 61 TABLEAU 3.2 émissions de carbone, le Fonds pour l'environnement mondial, LESDIXPRINCIPAUXCONTRIBUTEURS l'Initiative PPTE ou le Fonds mondial de lutte contre le sida, AUXFONDSFIDUCIAIRES la tuberculose et le paludisme, aux côtés de programmes MILLIONS DE DOLLARS autonomes plus simples et d'envergure bien plus modeste. Ces activités sont décrites plus en détail dans le Rapport BAILLEURSDEFONDS Ex.06 Ex.07 annuel de la Banque mondiale sur les fonds fiduciaires. Royaume-Uni 654 1 190 Le tableau 3.2 donne la liste des dix principaux contributeurs à ces fonds fiduciaires. Pays-Bas 514 766 Opérationsdecofinancement États-Unis 735 747 Le terme « cofinancement » désigne tout arrangement qui Commission européenne 493 652 permet d'associer les ressources de la Banque à des fonds provenant de sources extérieures au pays bénéficiaire pour Canada 217 533 financer un projet ou un programme donné. Au cours de l'exercice 07, 130 projets de la Banque ont mobilisé 6,3 milliards Japon 392 412 de dollars de cofinancements. Les principaux bailleurs de fonds Groupe de la Banque mondiale 421 408 étaient le ministère du Développement international du Royaume-Uni (1 milliard de dollars) et la Banque africaine de Allemagne 165 332 développement (0,6 milliard de dollars). Les régions qui ont le plus bénéficié de ces cofinancements sont l'Afrique (3 milliards France 177 288 de dollars), le Moyen-Orient et Afrique du Nord (1,1 milliard de Serbie -- 234 dollars) et l'Asie du Sud (1 milliard de dollars). Les projets axés sur les thèmes Énergie et mines, Santé, nutrition et population, Autres 1 446 1 772 et Transports ont bénéficié respectivement de 1,8 milliard de Total des contributions 5 214 7 334 dollars, 1,1 milliard de dollars et 0,8 milliard de dollars. La contribution des organismes multilatéraux s'est élevée à 2,4 milliards de dollars. Note : Toutes les contributions sont enregistrées sur la base des encaissements, contrairement aux rapports pécédents où certaines d'entre elles étaient enregistrées sur la base des engagements. Les données chiffrées se rapportant RenforcementdelacollaborationBanquemondiale-FMI à l'exercice 06 ont été ajustées en conséquence. Si l'on peut citer de nombreux exemples de collaboration fructueuse entre la Banque et le Fonds monétaire international, il existe encore des possibilités d'amélioration selon un rapport complémentaires d'acheminement de l'aide, administrées elles publié en février 2007 par le Comité d'examen extérieur sur la aussi par la Banque, tant au niveau des pays que pour soutenir collaboration entre le FMI et la Banque mondiale. Les des priorités mondiales. Si la Banque a accepté d'assumer principales recommandations de ce rapport sont de renforcer ces responsabilités, c'est en grande partie pour répondre à la culture de la collaboration entre les deux institutions, de la demande de la communauté internationale qui souhaite promouvoir la coopération dans la gestion des crises, que l'institution contribue à mobiliser les ressources des d'améliorer l'intégration et l'harmonisation pour les travaux donateurs à l'appui d'un large éventail d'initiatives axées sur le concernant les questions budgétaire, de mieux coordonner les développement. Ces initiatives sont d'une ampleur et d'une activités d'assistance technique des deux institutions, et de complexité très variables : elles comprennent des mécanismes continuer à améliorer la collaboration et de clarifier les rôles brassant des milliards de dollars, tels que le Marché des pour tout ce qui touche au développement du secteur financier. COOPÉRATION AU SEIN DU GROUPE DE LA BANQUE MONDIALE : AMÉLIORER LE CLIMAT DE L'INVESTISSEMENT Le Service-conseil pour l'investissement étranger (FIAS) joue un rôle 110 licences commerciales ont été supprimées en 2006 et, sur de premier plan dans les activités menées par le Groupe de la les conseils du FIAS, le gouvernement s'est engagé à en éliminer Banque pour améliorer l'environnement dans lequel opèrent les 300 de plus. Après trois ans de collaboration avec le FIAS et l'IFC, entreprises. En février 2007, le FIAS a intégré l'équipe et les la Chine et le Viet Nam ont adopté une législation qui vise à programmes d'assistance technique de la MIGA dans le cadre d'une améliorer l'accès des petites entreprises au crédit. opération approuvée par le Conseil d'administration de la MIGA. Financé par l'IFC, la MIGA, la Banque mondiale et des bailleurs de Le Bureau d'accueil des investisseurs d'Aceh, projet lancé fonds extérieurs, le FIAS a pour mission de promouvoir l'investis- conjointement par l'IFC et le FIAS en mars 2007, a aidé à ce jour sement (national et étranger) en aidant les pays à améliorer le cadre plus d'une douzaine d'investisseurs potentiels. Ce bureau assure d'activité des entreprises à l'intérieur de leurs frontières. l'interface avec les opérateurs nationaux et étrangers désireux d'investir à Aceh, en fournissant aux entreprises qui le souhaitent Grâce en partie à l'action menée par le FIAS en Sierra Leone, le coût des renseignements, des contacts et des conseils sur la moyen d'inscription des entreprises au registre du commerce dans réglementation, et en sensibilisant les pouvoirs publics à leurs ce pays a été ramené de 1 500 dollars à 50 dollars environ. Au Kenya, besoins (consulter le site www.fias.net). 62 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 LEGROUPEDELABANQUEMONDIALE LA BANQUE INTERNATIONALE POUR LA RECONSTRUCTION ET LE DÉVELOPPEMENT La BIRD s'est donné pour mission de que la BIRD a généré au fil des ans lui faire reculer la pauvreté dans les pays à permet de financer diverses actions Créée en 1944 | 185 membres revenu intermédiaire et dans les pays de développement et lui assure une Volume cumulé des prêts : pauvres solvables en favorisant un assise financière suffisamment solide 433 milliards de dollars* développement durable par l'octroi de pour émettre des emprunts à faible Volume des prêts pour l'exercice 07 : prêts, de garanties, de produits de coût sur les marchés financiers et 12,8 milliards de dollars pour 112 nouvelles gestion des risques, et de services (hors pour accorder des conditions opérations dans 34 pays prêt) de conseil et d'analyse. Le revenu favorables à ses emprunteurs. *À compter de l'exercice 05, y compris les garanties. PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA BIRD | EX. 03-07 MILLIONS DE DOLLARS 2003 2004 2005 2006 2007 Résultat d'exploitationa 3 021 1 696 1 320 1 740 1 659 Encours des prêts 116 240 109 610 104 401 103 004 97 805 Total actif 230 062 228 910 222 008 212 326 208 030 Total capitaux propres 37 918 35 463 38 588 36 474 39 926 a. Comptabilisé dans les états financiers de la BIRD en revenu net avant transferts approuvés par le Conseil des Gouverneurs et en plus-values (moins-values) latentes sur les produits dérivés et les emprunts évalués à leur juste valeur, en application de la norme SFAS 133 modifiée. L' ASSOCIATION INTERNATIONALE DE DÉVELOPPEMENT L'IDAproposedesfinancementsàdes concernésnesontguèreenmesure Créée en 1960 | 166 membres conditionstrèsavantageusesaux82pays decontracterdesempruntsauxconditions Engagements cumulés : lespluspauvresdelaplanète.Elleoffredes dumarché.Lesressourcesdel'Association 181 milliards de dollars* donsetdescréditsàlongtermesans contribuentàfinancerlesstratégies Engagements pour l'exercice 07 : intérêt,quisontfinancésparlesressources deréductiondelapauvretédansdes 11,9 milliards de dollars pour 189 nouvelles queluiapportentlespaysbailleursdefonds, domainesclés,notammentpouraccroître operations dans 64 pays lestransfertsopérésàsonprofitàpartir laproductivité,promouvoirunegouvernance durevenunetdelaBanqueetlerembour- responsable,instaurerunclimatporteur *À compter de l'exercice 05, y compris les garanties. sementdescréditsqu'elleaconsentis pourl'investissementetélargirl'accès antérieurement.Cesconcourssontd'une àdesservicesdebase,telsquel'éducation importancevitalepuisquelespays etlessoinsdesanté. PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L'IDA | EX. 03-07 MILLIONS DE DOLLARS 2003 2004 2005 2006 2007 Résultat (perte) d'exploitation 108 (1 684) (986) (2 043) (2 075) Encours des crédits de développement 106 877 115 743 120 907 127 028 102 457 Total origine des ressources de développement 119 454 127 930 130 378 102 871 111 330 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 63 LA SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE L'IFCinvestitdansdesentreprisesprivées lesentreprisessituéesdansdesrégionset viablesdepaysendéveloppementet despaysquin'ontqu'unaccèslimitéaux Créée en 1956 | 179 membres d'économiesentransitionsansaccepter capitaux.Elleinvestitsurdesmarchésque Portefeuille engagé : degarantiesdel'État.Ellecontribueainsi lesinvestisseursprivésjugeraienttrop 25,4 milliards de dollars pour le compte de l'IFC àfairereculerlapauvretéetàaméliorer risquésensonabsence,etelleajoutede et 5,5 milliards de dollars de prêts syndiqués lesconditionsdeviedespopulations. lavaleurauxprojetsqu'ellefinanceparson Engagements pour l'exercice 07 : Elleproposediversproduitsàsesclients: expériencedugouvernementd'entreprise 8,2 milliards de dollars engagés et 3,9 milliards prisesdeparticipation,prêtsàlongterme, etdesquestionsenvironnementaleset de dollars mobilisés pour 299 projets servicesdeconseil,financementsstruc- sociales.L'IFCcontribueàdesinitiatives dans 69 pays turésetinstrumentsdegestiondes privéesenpartenariataveclaBIRD,l'IDA risques.LaSociétés'emploieàaider etlaMIGA. PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE L'IFC | EX. 03-07 MILLIONS DE DOLLARS 2003 2004 2005 2006 2007 Résultat d'exploitationa 528 982 1 953 1 409 2 611 Portefeuille de liquidités (hors produits dérivés) 12 952 13 055 13 325 12 730 13 269 Montant net des prêts, participations et titres de créances 9 377 10 279 11 489 12 731 15 812 Total capitaux propres 6 789 7 782 9 798 11 076 14 130 a. À compter de l'exercice 05, déduction faite des dépenses au titre des services de conseil, des dons basés sur les résultats et des dons à l'IDA, et non compris le montant net des plus-values (moins-values) sur les instruments financiers n'ayant pas fait l'objet de transactions. L' AGENCE MULTILATÉRALE DE GARANTIE DES INVESTISSEMENTS La MIGA fournit des services d'assurance projets. La MIGA aide également par ses contre les risques politiques (garanties) conseils les pays à attirer des investisse- Créée en 1988 | 171 membres pour encourager les investissements ments étrangers directs, et elle offre toute Montant cumulé des garanties émises : étrangers directs dans les pays en déve- une gamme de services en ligne diffusant 17,4 milliards de dollars* loppement. Les garanties de la MIGA des informations gratuites sur les possibi- Garanties émises pendant l'exercice 07 : offrent aux investisseurs une protection lités d'investissement, le cadre d'activité 1,4 milliard de dollars contre les risques non commerciaux tels des entreprises et les services d'assu- que l'expropriation, l'inconvertibilité de la rance contre les risques politiques. monnaie, la rupture de contrat, la guerre L'Agence a spécialement vocation à faci- *Ce montant comprend les fonds mobilisés dans le cadre du Programme coopératif de garanties. et les troubles civils (y compris le terro- liter les investissements dans les pays à risme). L'Agence aide les investisseurs et faible revenu présentant des risques les gouvernements à régler les différends élevés, à appuyer des projets d'infrastruc- susceptibles de porter préjudice aux ture complexes et à encourager les opéra- investissements qu'elle soutient, ce qui teurs de pays en développement à investir permet d'assurer le bon déroulement des dans d'autres pays en développement. PRINCIPAUX INDICATEURS FINANCIERS DE LA MIGA | EX. 03-07 MILLIONS DE DOLLARS 2003 2004 2005 2006 2007 Résultat d'exploitation 38 26 24 17 49 Capital d'exploitationa 766 811 830 863 950 Engagements nets 3 204 3 259 3 138 3 310 3 209 Engagements nets dans les pays IDA 1 255 1 139 1 341 1 435 1 411 a. Capital versé par les actionnaires, plus ressources pour indemnisation et réserves prudentielles. LE CENTRE INTERNATIONAL POUR LE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS RELATIFS AUX INVESTISSEMENTS Le CIRDI encourage l'investissement accords internationaux relatifs aux étranger en offrant des services interna- investissements font référence aux Créé en 1966 | 144 membres tionaux de règlement des différends mécanismes d'arbitrage du CIRDI. Nombre total d'affaires enregistrées : 236 relatifs aux investissements par voie de Le Centre conduit également des acti- Nombre d'affaires enregistrées conciliation et d'arbitrage. Il favorise de vités de recherche et de publication pendant l'exercice 07 : 26 la sorte l'instauration d'un climat de dans les domaines du droit relatifs à confiance mutuelle entre les États et les l'arbitrage et à l'investissement investisseurs étrangers. De nombreux étranger. 64 BANQUE MONDIALE · RAPPORT ANNUEL 2007 1818 H Street, N.W. ISBN 978-0-8213-7242-5 Washington, D.C. 20433, États-Unis d'Amérique Téléphone: 202 - 473-1000 Télécopie : 202 - 477-6391 Site web : www.worldbank.org Courriel : wbannualreport@worldbank.org SKU 17242