COMITÉ DU DÉVELOPPEMENT (Comité ministériel conjoint BANQUE MONDIALE des Conseils des Gouverneurs de la Banque et du Fonds sur le Transfert de ressources réelles aux pays en développement) Une centaine réunion Washington, DC - 19 octobre 2019 DC/S/2019-0044(F) 19 octobre 2019 Déclaration de Mohamed Benchaaboun Ministre de l'Economie et des Finances du Royaume du Maroc au nom du Groupe constitué de l'Afghanistan, l'Algérie, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie Déclaration de Mohamed Benchaaboun Ministre de l'Economie et des Finances du Royaume du Maroc au nom du Groupe constitué de l'Afghanistan, l'Algérie, le Ghana, l'Iran, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie 100® réunion du Comité du développement 19 octobre 2019 Washington, DC Nous sommes heureux que notre réunion d'aujourd'hui ait pour objet de discuter les questions liées au développement, à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté et ce, dans un contexte où l'économie mondiale est confrontée à un certain nombre de défis allant de la montée de l'unilatéralisme au changement climatique. Tout cela a pour conséquences l'affaiblissement de la croissance mondiale, la contraction des investissements et l'anéantissement des progrès dans la réduction de la pauvreté. Cette réunion nous offre, donc, une opportunité de réfléchir ensemble sur les voies et moyens à suivre en vue de trouver de nouvelles sources de croissance susceptibles d'aider à promouvoir une prospérité partagée, mettre fin à l'extrême pauvreté et réaliser les Objectifs de Développement Durable à l'horizon 2030. Nous sommes, également, heureux de constater que la Direction et le personnel du Groupe de la Banque mondiale (GBM) ont produit des documents de qualité qui sont, non seulement, complémentaires les uns aux autres, mais donnent également une vue d'ensemble de la situation actuelle, des défis futurs ainsi que de quelques solutions envisageables Permettez-moi donc de commencer mon intervention en remerciant la Direction pour la production de ces documents d'excellente facture. Le commerce au service du développement à l'ère de la mondialisation des chaines de valeur. Nous sommes heureux de noter l'approche globale du Rapport sur le développement dans le monde 2020 qui décrit bien les effets positifs des chaînes de valeur mondiales (CVM) au niveau des entreprises et des différents secteurs de l'économie. Le rapport tient, également, compte des impacts négatifs des CVM, pour ce qui concerne notamment: les industries à forte intensité de capital et les effets de réallocation de la valeur ajoutée de la main-d'œuvre vers le capital, ii) les difficultés inhérentes au coût élevé de la main d'œuvre qualifiée et iii) l'exportation des chaînes de production les plus polluantes vers les pays en développement. Nous pensons que le rapport met bien en évidence les avantages et les inconvénients de la participation aux CVM. Nous partageons l'idée selon laquelle une meilleure participation aux CVM requiert que les pays en développement examinent leurs réglementations afin de rendre le cadre de l'activité économique et le climat d'investissement plus attractifs. Nous nous félicitons de la position du Groupe de la Banque mondiale sur le soutien affirmé à un système multilatéral fondé sur des règles à un moment où l'on observe la résurgence des guerres commerciales et des politiques protectionnistes unilatérales. Le Groupe de la Banque mondiale devrait continuer à préconiser instamment la préservation d'un système de commerce et d'investissements multilatéral qui repose sur des règles claires et transparentes permettant la mise en place d'un ordre économique international plus juste et plus équitable. Nous invitons parallèlement, le GBM à évaluer l'impact potentiel de la perturbation des CVM causé par l'unilatéralisme et le protectionnisme. Cette évaluation peut aider les décideurs politiques à déterminer de quelle manière et dans quelle mesure leurs pays devraient intégrer l'économie mondiale pour tirer parti de la coopération internationale. Aussi, est-il également important que le GBM entreprenne une analyse d'impact exhaustive par secteur et par région. Nous accueillons favorablement l'initiative proposée de traduire dans la pratique les recommandations du Rapport sur le développement dans le monde 2020 à travers les produits d'assistance technique et de financement du GBM. Nous convenons que le Groupe de la Banque mondiale pourrait aider les pays en développement à élaborer des politiques pertinentes en matière de commerce et d'investissement et en mettant en place l'infrastructure nécessaire pour faciliter une participation accrue aux chaînes de valeur mondiales. Mise à jour du Projet sur le Capital Humain Nous nous félicitons de la mise à jour du projet sur le capital humain. Nous sommes satisfaits des progrès réalisés et soutenons les orientations futures retenues. Nous souhaiterions encourager les efforts supplémentaires visant à élargir la couverture du projet en augmentant le nombre de pays participants. Nous sommes favorables à l'application de l'indice du capital humain au niveau infranational dans les pays en développement. Il nous semble que ce ciblage au niveau régional aura probablement un impact plus immédiat et le plus efficace. À cet égard, nous exhortons le Groupe de la Banque mondiale à aider les pays, par le biais d'une assistance technique, à renforcer les institutions chargées des statistiques, de la collecte et de l'analyse de données. Cela permettrait à ces pays d'avoir accès à des données pertinentes et de qualité, de manière à pouvoir élaborer des politiques plus pertinentes. Nous pensons que l'amélioration du capital humain est essentielle à la transformation économique, en ce sens qu'elle permet, notamment, de développer les compétences nécessaires pour tirer le meilleur parti des technologies de pointe et des innovations scientifiques. Les défis en matière de capital humain varient d'un pays à l'autre et d'une région à l'autre, c'est la raison pour laquelle nous recommandons que l'accent soit davantage mis sur la coopération et le partage d'expériences entre les pays clients de la Banque. Nous souhaiterions, également, attirer plus l'attention sur la nécessaire augmentation des ressources financières et non financières pour faire face aux défis du développement humain, à travers, notamment, la mobilisation de ressources supplémentaires auprès du secteur privé. À cet égard, nous souhaiterions que la SFI et MIGAjouent un rôle accru en appuyant la Banque dans la poursuite du programme relatif au capital humain. Emplois et transformation économique Nous félicitons le GBM pour la qualité du document sur les emplois et la transformation économique et réitérons notre adhésion au cadre stratégique de mise en œuvre des recommandations qui y figurent. Nous souscrivons aux principaux piliers du programme sur les emplois et la transformation économique et nous partageons l'idée selon laquelle le programme sur les emplois et la transformation économique contribuerait à accroître la productivité, améliorer le climat des affaires et la compétitivité et stimuler l'intégration et les échanges régionaux. Nous nous félicitons de la proposition d'intégrer le programme sur les emplois et la transformation économique dans les programmes pays sur la base d'une analyse systématique effectuée à l'aide des outils disponibles, allant de l'analyse aux programmes pays et conseils en matière de politique. Nous exhortons le Groupe de la Banque mondiale à utiliser sa capacité de mobilisation, ses connaissances et son expérience pour réunir des partenaires clés et assurer une coordination plus étroite au niveau des 2 pays. Dans le même temps, nous appelons le GBM à renforcer la coopération Sud-Sud afin de tirer le meilleur parti des expériences des différents pays. Une main-d'œuvre jeune et en croissance est un atout pour les pays en développement. Toutefois, la qualité médiocre du capital humain, l'absence de marchés fonctionnels et la complexité de la règlementation demeurent un obstacle à la transformation économique. À cet égard, nous pensons que le projet sur le capital humain et la réforme des politiques arrivent à point nommé. Pour mener à bien le programme sur les emplois et la transformation économique et en tirer le maximum de profit, nous appelons de tous nos vœux une coordination plus étroite au sein des différentes composantes du GBM, aussi bien au niveau des secteurs, qu'au niveau des pays et entre ceux-ci. Droits de vote de l'IDA Nous nous félicitons des informations détaillées fournies dans le document concernant les travaux effectués jusqu'à présent, les préoccupations concernant le cadre actuel et la prise en compte des enseignements tirés de l'examen des actions de la BIRD. Nous convenons de la nécessité d'un examen inclusif et transparent du système des droits de vote depuis la mise en place du cadre actuel, il y a 50 ans. Nous estimons que cette revue devrait viser à renforcer la viabilité financière de l'IDA, préserver et protéger les actions avec droit de vote des pays bénéficiaires de l'IDA et encourager les contributeurs actuels et nouveaux de l'IDA. A cet égard, nous souscrivons aux « Principes Directeurs » adoptés par les Participants à l'IDA. En ce qui concerne le «champ d'application » de la revue nous estimons qu'il est nécessaire d'élaborer un nouveau cadre fondé sur une formule globale approuvée par le conseil d'administration et tenant compte de la composition, de la taille et de la structure financière actuelles de l'IDA Au regard de la complexité de la question et de l'ampleur des éventuels changements, nous privilégions l'option selon laquelle le Conseil d'Administration mène la revue tout en se concertant régulièrement, tout au long du processus de la revue, avec les participants à l'IDA. En ce qui concerne le calendrier, nous comprenons que les processus de révision des droits de vote de l'IDA ne doivent être liés ni à la 19e reconstitution des ressources d'IDA ni au processus à venir de répartition du capital de la BIRD. Nous pensons, également, que le conseil d'administration de l'IDA, en étroite collaboration avec les participants à l'IDA, devrait jouer un rôle clé dans la conception et la finalisation d'une formule juste, simple et réaliste pour mener à bien la revue. 3